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Accueil du site > Tribune Libre > Le naufrage de l’école

Le naufrage de l’école

Depuis le 19 ème siècle l'Ecole remplit trois grands rôles : l'éducation des enfants, la socialisation de ces derniers et enfin un rôle utilitaire, c'est à dire la préparation des étudiants au monde de l'entreprise. Or aujourd'hui les deux premiers piliers semblent s'effacer au profit du troisième, prenant une part de plus en plus importante.

 

L'école comme projection de la société.

L'école a pour but premier d'offrir au citoyen un socle de connaissance, d'inculquer des valeurs et normes communes afin de favoriser la solidarité des individus au sein d'une société et éventuellement de contribuer à la mobilité sociale. Or une analyse plus fine nous montre que l'institution scolaire n'est pas neutre et participe toujours à la légitimation du système en place.

L’État précédant la nation en France, l'école gratuite et obligatoire permet dans un premier temps de forger un esprit national et de combattre les irrédentismes régionaux (Bretons, Corses, Basques). Les instituteurs, hussards noirs pour reprendre l'expression de Charles Péguy, c'est à dire fervents partisans de la 3 ème république et de la décléricalisation, joueront alors un rôle de premier plan dans la formation de cette conscience nationale.

Cet esprit patriotique si utile et nécessaire pour envoyer des millions de citoyens se faire buter dans les tranchées soit disant pour la nation, or comme disait Anatole France « on croit mourir pour la patrie mais on meurt pour les marchands de canons ». Les médisants affirmeraient que ces instituteurs voulant de bonne foi éduquer les masses, furent également les idiots utiles des krupps, schneider et wendel...

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France demeure encore un pays fortement agricole. Le pays bascule cependant progressivement dans les services et la société de consommation qui requièrent la formation de nouveaux techniciens, cadres, ingénieurs, peu nombreux alors…C'est par conséquent dans le cadre économique d'une pénurie de main d'oeuvre qualifiée et des « 30 Glorieuses », que l'Ecole jouera un rôle important dans la mobilité sociale.

 

L'école aujourd'hui : socio-constructivisme ou construction sociale du marché ?

La stratégie de Lisbonne visait en 2000 à faire de l'union européenne le premier pôle mondial en terme d'économie de la connaissance ainsi que la plus compétitive d'ici 2020. Il faut alors déréguler le marché du travail afin d'obtenir une meilleure adéquation entre le système éducatif et les besoins de l'économie. Pour être efficient dans ce cadre, il se doit d'être bipolarisé : d'un côté le marché primaire avec des individus qualifiés bénéficiant d'une certaine stabilité (les cadres de « la dictature managériale »), de l'autre le marché secondaire concernant les travailleurs non qualifiés, voué quant à lui à la flexibilisation (développement des emplois atypiques : CDD, temps partiel….). La finalité est d'arriver à terme à une société avec 10 % de cadres et 90 % de main d'oeuvre malléables dans le cadre de la nouvelle économie.

Il faut par conséquent parallèlement rompre avec un savoir trop déconnecté du monde de l'entreprise. La création de faux besoins doit s'accompagner de la création d'un faux savoir déconscientisant les esprits. A quoi bon après tout connaître l'histoire de France, la littérature du 18 ème siècle ou bénéficier d'une culture artistique pour devenir un bon mercenaire du néolibéralisme ? A quoi ça sert affirmerait doctement un utilitariste ?

Suite au sujet de sa fille au bac es sur le rôle positif du conflit dans la cohésion sociale, Gattaz s'exclamait par exemple devant ses coreligionnaires négriers acquis à sa cause : « Comment, au XXIe siècle, peut-on encore avoir une vision de ce type, aussi caricaturale, aussi dogmatique, aussi éloignée de la réalité de nos chefs d'entreprise ?". Autrement dit il faut inculquer que l'entreprise c'est bien, la grève c'est pas bien, les patrons ben ce sont eux qui créent la valeur...Pour autant, les droits sociaux, les hausses de salaire, les congés payés, ont-ils été obtenus par le dialogue ? Une ancienne responsable du medef, légitimant autrefois le travail des enfants, lançait quant à elle récemment une pétition afin que Nathalie Arthaud ne puisse plus enseigner l'économie...

Dorénavant, selon les tenants de l'économie orthodoxe, il ne s'agit plus d'apprendre mais d'apprendre à désapprendre, d'apprendre à entreprendre ou d'entreprendre pour apprendre. C'est d'ailleurs le nom d'un programme destiné aux lycéens, visant à développer l'esprit d'entreprise. Ainsi au lieu d'étudier la philosophie ou l'histoire de l'art, on inculquera les méthodes pour « se vendre » sur le marché de l'emploi, les théories sur le capital humain, les études de marché, le marketing, la traçabilité et la vente d'un produit...
 

L'enfer étant toutefois pavé de bonnes intentions et le diable se cachant derrière la croix, il faut donner à la réforme une couleur progressiste et qualifier les opposants de réactionnaires... Le but du socio-constructivisme qui trouve sa source dans le béhaviorisme de G.Herbert Mead, est de passer d'un savoir descendant à une éducation où l'enfant élabore son savoir dans l'interaction. L'enseignant ne devient alors plus un transmetteur de connaissances mais une sorte d'animateur qui se doit de mettre en œuvre une pédagogie permettant à l'élève de relier ses connaissances à ses expériences.

Selon Bourdieu , la culture implicite valorisée par l'école (curiosité intellectuelle) est proche de celle des classes supérieures, ce qui explique les différences de réussite scolaire selon les classes sociales. Ainsi s'établit une violence symbolique exercée par les dominants sur les dominés. Dans la lignée des travaux du sociologue et selon le paradigme pédagogiste, un savoir jugé trop élitiste devient ainsi stigmatisant. Cependant combat-on les inégalités par un égalitarisme par le bas ? Les classes défavorisées n'auront donc plus accès à la véritable culture, tant pis elles se contenteront d'entertainment et d'Hanouna…Au lieu d'étudier « l'illusion comique », ils liront le texte du chanteur du même nom que l'auteur de cette pièce classique ! Une illusion de savoir donc, mais ceci n'est malheureusement pas comique !

Si les programmes des élèves sont remodelés, la réforme concerne également les concours de l'enseignement. Les épreuves de didactique à l'écrit ou à l'oral du capes s'inscrivent parfaitement dans ce mouvement de délégitimation et de désubstantialisation du savoir. (produire une « séquence »). L'érudition n'est en effet plus nécessaire, il s'agit plutôt de faire office de bon soldat, d'apprendre et réciter tel un perroquet un jargon pédagogiste débilisant (tice, référentiel ceci, apprenant, dys ceci, dys cela…). En somme de coller aux lubies des docteurs en science de l'éducation, soumis à celles des ministres, eux même soumis plus que jamais aux marchés et à la finance internationale... Celui qui peut agit, celui qui ne peut pas enseigne affirmait Georges Bernard Shaw (qui ne risque plus d'être étudié car stigmatisant, sauf peut-être au lycée de la providence d'Amiens…). On pourrait rajouter que celui qui ne sait pas enseigner, enseigne comment enseigner, et celui qui ne sait pas enseigner comment enseigner fait de la politique, d'où une spirale infernale et un problème systémique insolvable...

Ceci étant, l'enseignement de l'ignorance pour reprendre une expression de Michéa, n'empiétera pas pour autant à la sphère privée, les enfants des classes moyennes supérieures continueront à lire les mêmes livres et à fréquenter les musées… Il ne s'étendra probablement pas non plus aux enfants des pédagogistes dont certains ont eu la délicatesse d'inscrire leurs enfants dans les écoles privés ! Le gouvernement actuel du capital pour le capital et par le capital renforcera la déconstruction du savoir pour les prolétaires mais leurs progénitures eux continueront à étudier le théâtre classique et le Corneille originel... C'est le paradoxe des destructeurs du savoir, ils ont eux même bénéficié d'un enseignement de qualité leur permettant d'assurer leur hégémonie culturelle et désirent qu'elle se perpétue chez leurs descendants ! Il ne faudrait surtout pas que leurs bambins intègrent les 90 % ubérisés, sous fifres de la dictature managériale ! Mais d'un point de vue dialectique ces 90 % sont nécessaires pour que leur domination soit effective !

De plus, si le collège du quartier est jugé de piètre qualité, leurs enfants apprendront le Grec (ah non il sera supprimé, la culture antique...) afin de contourner la carte scolaire. Ces mêmes « bobos », chantres de la société ouverte et toujours prompts à qualifier de fasciste les ouvriers qui votent mal, ne souhaitant pas pour autant que leurs enfants fréquentent les établissements représentant cette même société ouverte...

Non pas que ces théories soient nécessairement à rejeter dans l'absolu mais elles sont totalement inapplicables dans des classes surchargées avec de surcroît une grande hétérogénéité des niveaux (le redoublement étant stigmatisant, mot à la mode chez les pseudos docteurs en science de l'éducation, validant ainsi par leur idéologie les restrictions budgétaires du ministère).

Le pédagogisme sous couvert de lutte contre les discriminations, renforcera les inégalités scolaires par un égalitarisme par le bas conjugué à une déconstruction du savoir traditionnel et de la réflexion. Il apparaît néanmoins en parfaite adéquation avec les besoins du marché par la formation d'un consommateur/ producteur « ubéro-decerebré ». D'un socle commun de connaissance, nous passerons à un socle de compétence, ce dernier mutant selon les desiderata d'un marché du travail flexibilisé.

 

Les alternatives

Des pédagogies alternatives ont été développées depuis longtemps pour les parents souhaitant fuir ce grand cadavre à la renverse nommé « éducation nationale », prétentieux et persuadé de détenir le monopole du savoir légitime : Montessori, Freynet, Steiner…. Nous reviendrons également sur l'expérience originale des écoles mutuelles sous le Restauration.

Tout d'abord la pédagogie Montessori fut mise au point au début du 20 ème siècle en Italie, elle s'attache prioritairement à l'éducation sensorielle et favorise l'autonomie (dans un cadre de travail défini) et la confiance en soi chez l'enfant. Une grande place est donc allouée aux travaux artistiques et manuels ainsi qu'à la créativité. En ce qui concerne la méthode Freinet, l'apprentissage est centré sur la coopération entre les élèves et le savoir concret, soit tout le contraire du système de compétition. Enfin s'agissant de Steiner, il s'agit de recentrer l'élève sur son intériorité dans la lignée de l'anthroposophie, spiritualité selon laquelle l'accès à la connaissance illimitée est possible dans le cadre de la méditation, prétendant ainsi dépasser la dichotomie phénomène/ noumène induite par le paradigme kantien selon lequel le second n'est pas accessible.

Ces pédagogies sont intéressantes dans le cadre de groupes réduits mais par leur prix parfois prohibitifs, s'adressent aux enfants des classes supérieures et participent par conséquent à la reproduction des inégalités…

L'école mutuelle aujourd'hui complètement tombée aux oubliettes de l'histoire était quant à elle « une école de pauvre » au début du 19 ème siècle, rassemblant parfois plus de 100 élèves. Le savoir était descendant, toutefois l'instituteur ne disposait pas du monopole de l'enseignement. Les élèves ayant compris expliquent aux élèves plus lents, ainsi de suite, les différences de niveau devenant ainsi un moteur... Cette école visait à sortir les pauvres de l'analphabétisme, cependant les résultats furent supérieurs à ceux escomptés et menaçaient l'ordre établi. Certains pères du mouvement ouvriers bénéficièrent de cette éducation, Proudhon y avait été par exemple éduqué. Présentait-elle alors une menace pour l'ordre social ? Ce fut probablement ce qui motiva sa fermeture par Guizot, le même qui incitait « les gens de bien » à s'enrichir. Ivan Illich rend hommage à cette pédagogie originale dans son célèbre livre intitulé « une société sans école »

 

La solution radicale d'Ivan Illich

Pour Ivan Illich l'école n'est ni plus ni moins que la projection de la société capitaliste. Si dans cette dernière l'échange se fait plutôt sur des biens tangibles (de moins en moins avec l'économie de la connaissance), en revanche l'institution scolaire quant à elle promeut un capitalisme des biens non tangibles à travers les diplômes. Ainsi celui qui décroche le diplôme est supérieur à celui qui n'en a pas, celui qui a un doctorat par rapport à celui qui qui dispose d'un master, lui même doté d'un plus grand savoir que le licencié…. Ce système que l'école valorise, prépare les enfants aux hiérarchies de la société future. Par ailleurs elle dépossède en quelque sorte l'individu de son autonomie dans l'apprentissage en l'incitant à ne reconnaître comme savoir légitime que le savoir du maître, lui ôtant par la même occasion ses capacités réflexives. Ce dernier n'est au final que très partiel et dépend de l'idéologie en place. Or le savoir est selon lui essentiellement lié à des expériences extrascolaires. A titre personnel, je n'ai que rarement appris quelque chose d'intéressant à l'école, surtout du formatage et des idées préconçues destinées à faire de nous des bons citoyens travailleurs, se croyants libre en votant tous les 5 ans... De même que chez Michel Foucault la prison crée le délinquant ou la psychiatrie le fou, l'école crée un individu hétéronome incapable de réfléchir par lui même :

 

Il proposait comme solution la mise en place d'un réseau éducatif se donnant trois objectifs : celui que toute personne aspirant au savoir puisse le faire indépendamment du diplôme et à n'importe quel âge, favoriser la mutualisation de la connaissance entre les personnes désirant enseigner et ceux souhaitant en bénéficier, ainsi que donner la possibilité à tout individu porteur d'une idée nouvelle de d'exprimer sans craindre la réprobation de l'appareil idéologique d’État (l'exemple de Céline Avarez montre bien que cette condition n'est actuellement pas respectée). Si la critique du philosophe est très intéressante et un brin provocatrice, les solutions sont à mon sens un peu maigres (internet et les nouvelles technologies peuvent toutefois favoriser ce savoir en réseau)

 

Ainsi l'école républicaine est en plein naufrage, 140 000 élèves sortent chaque année du système scolaire sans diplôme, 15% des adultes éprouvent des difficultés sévères à l'écrit... Il ne s'agit pas de naturaliser l'inefficacité du socio-construtivisme mais de montrer d'une part l'impossibilité de sa mise en place dans le contexte actuel de restrictions budgétaires et d'autre part les liens sous-jacents qu'il entretient avec les besoins de la nouvelle économie. Dans le futur il faudra trouver à l'instar de la nourriture bio, le moyen de démocratiser les pédagogies alternatives...


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45 réactions à cet article    


  • pipiou 19 mai 2017 15:14

    Encore un discours ridicule sur l’école.
    D’abord l’école ne parle pas d’économie ou d’entreprise avant le lycée.
    Donc dire que l’école prépare à l’entreprise et à être un bon consommateur est un discours de neuneu.

    Ceux qui sortent de l’école sans diplôme n’ont jamais entendu parler d’économie ; problème : ils ne savent pas compter et à peine lire, alors la philosophie et tout ça ils en sont très loin.

    Ceux qui parlent du naufrage de l’école ou du méchant capitalisme qui formaterait l’école sont en fait des naufragés eux-mêmes, mais persuadés qu’ils ont encore les pieds au sec.


    • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 16:12

      @pipiou

      Bonjour, déjà je vous remercie pour votre gentil qualificatif^^J’accepte la critique quand elle est constructive et c’est bien sûr votre cas…

      Pendant longtemps l’apprentissage ne fut pas strictement connecté aux besoins économiques. Mais depuis une quinzaine d’années au lycée, on observe une volonté de connecter le savoir aux besoins du marché de l’emploi, c’est un fait.. J’exagère et suis bien sûr un peu caricatural. Je vous invite néanmoins à vous renseigner sur la stratégie de Lisbonnes, à vous intéresser aux discours du patronat sur l’école et en particulier sur l’enseignement de l’économie, aux formations comme « entreprendre pour apprendre ». Ainsi peut-être, vous reconsidérerez votre avis...


      En ce qui concerne le primaire ou le collège, il y’ a un recul des exigences, du fait d’une part de classes de plus en plus hétérogènes et du non redoublement (trop cher)...Et d’autre part une nouvelle pédagogie de plus en plus basé sur les nouvelle technologies induisant une baisse de l’intelligence critique, inapplicable dans le contexte actuel, mais tellement en phase avec la pensée économique dominante….vous nez voyez pas de lien, moi j’en vois...


      Ps : ce n’est pas une critique des instituteurs ou professeurs qui n’y sont pour rien...


    • Samuel Moleaud 19 mai 2017 19:17

      @pipiou
      Si tant d’encre coule pour dénoncer les maux d’une société pathologique, c’est bien parce que l’on a conscience que l’on n’a pas véritablement les pieds au sec...


    • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 19:45

      @Samuel Moleaud
      et oui j’ai chaviré aussi de bien longtemps et j’en ai bien conscience (perdant de la mondialisation, je n’ai pas voté Micron). Cela ne m’empêche pas pour autant de m’interroger sur les raisons du naufrage (sans m’en extraire)


    • Allexandre 19 mai 2017 20:54

      @pipiou
      Ridicule dites-vous ? c’est votre verbiage qui l’est surtout ! Quant à votre vision manichéenne du « gauchiste » qui tape sur le « gentil capitalisme », c’est assez pitoyable. Votre hauteur d’analyse est à l’image de vos connaissances sur le sujet. Quand on ne sait pas de quoi on parle, mieux vaut se taire !


    • mmbbb 20 mai 2017 10:17

      @axalinencele

      De même que chez Michel Foucault la prison crée le délinquant ou la psychiatrie le fou, l’école crée un individu hétéronome incapable de réfléchir par lui même : " Vous auriez pu vous exempter de ces phrases de philosophe de bisounours . Quant a l ecole elle ne peut pas tout accomplir et surtout pas l’education qui est le role des parents . Mais en france depuis Pétain cette institution a ete renommée education nationale . Comme a l accoutumée la responsabilité des parents est éludée et vous tombez dans le travers des intello des annees 70, l intellectualisation du probleme .. Beaucoup de parents sont des cretins et des geniteurs incapables d’apporter une base solide d’education a leurs mioches Regardez les etudes du CREDOC Je suis issu de ce milieu et j’ai ete interne il y a tres longtemps Votre discours me semble un discours d’extra terrestres. Et c’est le propre de notre pays, les intellos n ont qu un meme schéma de pensee La particularite de ce pays est la selection de fait qui ne dit pas son nom Je passe souvent devant le Lycee du parc a Lyon il est facile de voir la categorie socio professionelle des parents . Quant aux diplomes c’est bien mais il n’y a que des dilplomes en France qui veulent rentrer dans la fonction publique Il y des QCM de preselection pour les concours tant la demande est grande et la fonction publique regorge de cadre A ( Charges de Mission etc duplication des missions statistiques redondance des centres de pouvoir il faut bien occuper ce monde ) mais in fine cela se paye par la competivité comme le dit Charles Gave Donc le jour ou il n y aura plus d entreprises et qu il ne restera que des intellos nous devrions faire comme la Grece diviser le salaire des profs par deux Ce que je veux dire, vous crachez trop facilement sur le secteur marchand mais in fine tout se paye loisirs culture logement education sante .... et ces critique de ces imminents penseurs qui ont fait leur carrière dans le secteur public le plus souvent dénote une demarche est un peu facile. C’est cette antienne que j’ai entendu depuis tant d’années comme en 14 la guerre des tranchées .


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 11:39

      @mmbbb

      Je reconnais un brin d’excessivité dans ma phrase sur Foucault. Je ne crache pas nécessairement sur le secteur marchand quand il est utile, mais je refuse de confondre création de valeur au sens comptable du pib et utilité (voir mon article sur le grand tournant de la valeur). De même, n’étant pas dans une vision manichéenne, je ne dis pas que le non marchand est nécessairement créateur de valeur (je critique le mille feuille territorial par exemple). Il présente tout de même un avantage et non un des moindres : la non rémunération des actionnaires, or aujourd’hui une grande partie du profit est alloué à l’actionnariat, ce qui n’était pas le cas avant la révolution Heyeko-Friedmanienne dont Charles Gave que vous portez dans votre cœur est un des porte voix...


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 11:46

      @mmbbb
      Pour ce qui est des concours de la fonction publique, il y’ a en effet un problème. Si vous prenez par exemple le concours des finances publiques, vous avez pléthore de candidats avec des licences, masters, voir doctorats postulant à un poste cadre C (accessible en théorie avec le brevet des collèges). Ce ministère ressemble à une armée Mexicaine avec il me semble 50% de cadres A.


    • pipiou 20 mai 2017 14:30

      @axalinencele

      Pendant longtemps le Lycée ne concernait qu’un faible partie de la population, donc ce passé est hors de propos intéressant.

      Le spectre purement généraliste de l’école s’arrête au collège : savoirs de bases, esprit critique, culture.
      Il est normal que le Lycée soit beaucoup plus en prise avec l’insertion dans la vie active ; que peut faire un citoyen s’il n’a pas d’activité professionnelle ?

      Les élèves eux-mêmes n’aiment pas que l’école soit déconnectée des aspects concrets de la vie ; et l’économie est quand même un aspect très concret.

      Après, votre discours sur la « pensée économique dominante » c’est du gros bla bla idealiste.
      Les français en sortant de l’école sont encore d’une inculture économique crasse, en raison de la soupe ideologique qu’essaient de leur servir les retrogrades soixante-huitards.

      Faut arrêter de diaboliser le patronat qui en connait souvent beaucoup plus sur la vie réelle que les profs, et d’ailleurs l’apprentissage en entreprise est une des méthodes les plus efficaces d’intégration des jeunes dans la vie citoyenne, la vraie vie, pas celle des bisounours.


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 16:57

      @pipiouje
      Je diabolise les grands patrons qui ont bien souvent une certaine propension à faire la morale tout en étant des héritiers et des destructeurs de valeur : Bolloré, Lagardere, Dssault, Arnault, Leclerc, Mulliez.... Ils n’ont absolument rien de « l’entrepreneur schumpéterien » mais tentent cependant d’entretenir la confusion entre leurs intérêts et ceux des patrons des pme (que je ne diabolise pas du tout)

      Par ailleurs, le spectre purement généraliste concernera toujours les enfants de l’élite.... Lors de la primaire à droite, je me rappelle que Le maire défendait la recul de la scolarité obligatoire à 14 ans, ses enfants seront-t-ils concernés ?


    • pipiou 20 mai 2017 18:08

      @axalinencele

      Certains enfants, nombreux, ne supportent plus l’école avant même14 ans, pourquoi leur faire cette violence de les contraindre à y rester ?
      Comme ils en souffrent ils se défoulent sur les professeurs et les autres élèves, tout le monde est perdant.
      Vous confondez obligation et droit, c’est gênant.


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 18:20

      @pipiou
      Oui il y’a peut-être le cancre né comme il y’avait le criminel né avec Lombroso ou alors l’école reproduit la violence sociale, je ne sais pas...


    • pipiou 20 mai 2017 18:33

      @axalinencele

      Je ne comprends pas votre histoire de cancre né.
      Peut-être que vous généralisez un peu trop vite votre cas.
      Ce n’est pas parce que vous avez aimé l’école et fait de bonnes études que tout le monde est comme vous.


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 18:45

      @pipiou
      Je parlais de cancre né par analogie avec « le criminel né », livre controversé du 19 ème siècle mais dont les théories furent reprises par Sarkozy, étant donné que vous semblez naturaliser l’échec scolaire comme la résultante de problématiques individuelles.

      Par ailleurs, je n’ai pas spécialement aimé l’école non, je l’explique dans l’article. Mais si je suis votre raisonnement, des élèves n’aiment pas l’école, donc on doit leur donner la liberté de ne plus y aller. On peut aussi se poser la question du pourquoi et cela nous renvoie à la question sociale.


    • pipiou 20 mai 2017 18:55

      @axalinencele

      Je ne sais pas où vous avez vu que je naturalisais quoi que ce soit.
      Vous trop de grandes théories.
      Moi je fais un constat : à partir de la 4eme de nombreux élèves n’apprennent plus du tout et passent leur temps à déranger les classes qui les accueillent.
      Je n’ai pas dit qu’ils ne pas l’école : ils la détestent et ils en souffrent.
      On ne sait pas forcément pourquoi, ou comment y remedier. En tout cas c’est une réalité.

      Mais au final : à quoi bon les forcer à y rester ? Répondez au moins à cette question.


    • pipiou 20 mai 2017 18:56

      @pipiou
      « qu’ils n’aiment pas »


    • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 20:25

      @pipiou
      j’y ai répondu plus haut, le constat que vous faites est exact, nous ne sommes pas d’accord sur les solutions, après je suis conscient qu’il est impossible de changer l’’école sans changer la société. L’école étant la projection de la société capitaliste. Votre solution ne fera que répéter les inégalités, les enfants qui arrêteront à 13 ans seront les enfants des classes populaires, certainement pas les vôtres...

      En bref vous vous interrogez sur les conséquences d’un problème réel tout en chérissant ses causes... (défense de la société capitaliste)

    • pipiou 20 mai 2017 22:35

      @axalinencele

      Non, vous n’avez pas répondu à la question : à quoi bon les forcer à y rester ?
      Par contre vous passez votre temps à m’attribuer des intentions et des propositions de solution que je n’ai pas exprimées.


    • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 16:15

      Bonjour, déjà je vous remercie pour votre gentil qualificatif^^J’accepte la critique quand elle est constructive et c’est bien sûr votre cas…

      Pendant longtemps l’apprentissage ne fut pas strictement connecté aux besoins économiques. Mais depuis une quinzaine d’années au lycée, on observe une volonté de connecter le savoir aux besoins du marché de l’emploi, c’est un fait.. J’exagère et suis bien sûr un peu caricatural. Je vous invite néanmoins à vous renseigner sur la stratégie de Lisbonne, à vous intéresser aux discours du patronat sur l’école et en particulier sur l’enseignement de l’économie, aux formations comme « entreprendre pour apprendre ». Ainsi peut-être, vous reconsidérerez votre avis...


      En ce qui concerne le primaire ou le collège, il y’ a un recul des exigences, du fait d’une part de classes de plus en plus hétérogènes et du non redoublement (trop cher)...Et d’autre part une nouvelle pédagogie de plus en plus basée sur les nouvelles technologies induisant une baisse de l’intelligence critique, inapplicable dans le contexte actuel, mais tellement en phase avec la pensée économique dominante….vous ne voyez pas de liens, moi j’en vois...


      Ps : ce n’est pas une critique des instituteurs ou professeurs qui n’y sont pour rien...


      • Alren Alren 19 mai 2017 16:59

        Je n’ai pas lu tout l’article qui récite les poncifs des adversaires de l’école publique, habilement mêlé ici d’arguments gauchistes sur le soutien de l’institution au modèle capitaliste, appelé par détournement de sens, libéralisme.

        Les enseignants notamment du primaire étaient contrôlés dès le début en 1881 par le conservateur Jules Ferry pour les empêcher d’éduquer les enfants avec un modèle de société égalitariste et solidaire.
        Au contraire toutes les leçons de morale obligatoires imposaient l’enseignement de « devoirs » (on ne leur parlait pas des droits qui sont pourtant les corollaires des premiers), devoir envers les parents, envers les patrons, envers Dieu et en règle générale envers tous ceux, officiers compris qui seraient au-dessus d’eux dans la hiérarchie adulte.

        Jules Ferry n’a créé l’école publique et laïque, il l’a avoué dans une lettre personnelle à un ami, que parce que l’école des curés de la loi Falloux avait échoué à donner une formation de base suffisante pour les besoins de la révolution industrielle toujours plus technique et surtout parce qu’il craignait que les « rouges » survivants des massacres de la semaine sanglante (30 000 à 100 000 morts lors des combats et après des exécutions arbitraires rien qu’à Paris) ne créée des écoles privées gratuites pour les enfants du peuple, où serait enseignée la Révolution sociale.

        C’est à regret qu’a été créée l’école laïque. Mais elle ne pouvait être obligatoire ET catholique.
        C’est pourquoi beaucoup de cléricaux, craignant une perte de pouvoir de l’Église, l’ont combattue avec la plus parfaite ... mauvaise foi.

        Ce qui est visiblement encore le cas aujourd’hui !


        • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 17:11

          @Alren
          si vous lisez la fin de l’article, vous verrez que j’évoque les écoles mutuelles oubliées aujourd’hui, Proudhon par exemple en est sorti. Elles ont été supprimées par Guizot afin de préserver l’ordre social.


        • Allexandre 19 mai 2017 20:49

          @Alren
          Si vous avez raison sur le fond, vous n’êtes pas très conscient de la réalité actuelle. Bien sûr que l’école de J. Ferry n’était qu’une propagande visant à valoriser la République, à former de bons soldats redevables à la sainte république, mais au moins savaient-ils lire et écrire correctement à l’âge de 13 ans.

          Tout ceci est du passé lointain. L’auteur a raison dans son analyse. Il est désormais interdit de cultiver les élèves, de leur apprendre la réflexion et le développement de l’esprit critique. Ils ne doivent qu’apprendre à recracher la vérité transmise par ceux dont les intérêts sont très loin de la vraie culture. Si vous parliez de ce que vous connaissez, vous constateriez qu’en cinq ans, les élèves ont perdu près de 50% du savoir, déjà très modeste, de leurs prédécesseurs. Et le nivellement par le bas est loin d’être terminé. Je pense que les vieux « poncifs » sont plutôt dans votre propos. Pour parler d’un sujet, il faut bien le connaître ; de toute évidence ce n’est pas votre cas !

        • mmbbb 20 mai 2017 11:07

          @Allexandre et pourtant on m a apprit que Jules Ferry etait de gauche ! Je répète les cours que j ’ai retenus Quant a votre analyse elle est juste mais ce n’est pas nouveau Je fais un plaidoyer pro domo , je fus interne et passa mon enfance a la campagne A l internat il n y avait pas de bibliotheque, et je tuais le temps devant la television Dans ces villages naguère , il n y avait peu d activites intellectuelles En revanche la grand messe etait obligatoire et la bourgeoisie catholique ne voulait pas que nos esprits s’egarent dans des lectures subversives. Elle s occupa a nous donner une eduction religieuse stricte mais ne s’attacha pas a nous faire decouvrir la philosophie et l histoire religieuse ( par exemple Rome Grece Renaissance ) qui est indissociable de notre culture Une forme d’ endoctrinement limite a la bondieuserie . Donc la fracture n’est pas aussi ancienne que vous l imaginiez Desormais cette region depeuplée est occupée par des Turcs et je n’ai aucune nostalgie . L islam prend desormais le pas sur cette religion catholique defunte . In fine vraiment du gachis du tres grand gachis .


        • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 11:25

          @Effectivement, qualifier J Ferry de gauche est un anachronisme et malhonnête, cependant c’est ce que l’Ecole nous inculque subrepticement. D’une part, son projet visait à former une conscience nationale qui en France ne coulait pas de soi et de contrecarrer les projets éducatifs des socialistes. D’autre part, ce même J Ferry était un fervent défenseur de la colonisation quand la droite traditionnelle (Barrès, Déroulède...) préférait se concentrer sur l Alsace Lorraine.


        • Alren Alren 20 mai 2017 12:09

          @Allexandre

          Si vous parliez de ce que vous connaissez, vous constateriez qu’en cinq ans, les élèves ont perdu près de 50% du savoir, déjà très modeste, de leurs prédécesseurs.

          Ceci est un pur fantasme d’extrême droite réactionnaire.

          Est-ce que cette perte de 50% du « savoir » (sans précision sur la teneur du savoir, bien entendu), en cinq ans (!) concerne aussi les élèves du privé catholique ?

          Non bien sûr !

          C’est une constante des ennemis de l’égalité sociale de combattre avec la plus mauvaise foi l’école publique, laquelle a permis à quelques enfants du peuple de parvenir aux sommets de la culture.

          Je pense entre autres à l’exemple récent de Michel Onfray, fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage.

          Pour empêcher que des enfants du populo, des « classes dangereuses », puisse prendre les places de prestige réservées strictement dans leur esprit à leurs enfants, les zélites héréditaires bourgeoises et aristocratiques ont réussi pendant longtemps à maintenir deux filières pour chacune des deux classes sociales : l’école communale avec une instruction élémentaire, obligatoire longtemps ( 1945) jusqu’à 12 ans seulement et le lycée, accueillant les enfants aisés dès six ans (classe de onzième) jusqu’au baccalauréat continué pour une partie des lycéens par l’université ou les grandes écoles.

          En fait, les ados d’aujourd’hui connaissent plus de choses que ceux d’il y a 50 ans ou plus.

          Certes ils ne plus obligés de réciter par cœur le nom de tous les départements, de leurs préfectures et sous-préfectures, mais par le biais d’internet tout autant qu’en classe, ils ont accès à des connaissances variées dont le volume, d’ailleurs explose d’années en années.

          Et leur cerveau est beaucoup plus stimulé par la vie moderne, les films, les jeux vidéos, les voyages, wikipédia, que leurs prédécesseurs ruraux dans des villages où il ne se passait jamais rien, sinon la routine des saisons et où on ne trouvait pas un seul livre.


        • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 12:31

          @Alren
          Pour faire vite et comme je dis dans l’article, l’enfer est pavé de bonnes intentions, ce type de discours assimilant toute critique de l’Ecole à l’extrême droite, validant in fine le pédagogisme et refusant de voir la réalité de la baisse du niveau comme vous le faites accélérera les inégalités scolaires et nuira à la mixité sociale. 


          Mon père qui pourtant est Mélenchoniste et pas un méchant Maurrassien a décroché un bac C au début des années 70, le niveau actuel en S le fait doucement rigoler....

          Pensez-vous réellement que les enfants des docteurs en science de l’éducation bénéficient de leurs méthodes ? De même pensez-vous que les enfants d’Arthur ou Hanouna regardent la télé réalité ? Les enfants des ingénieurs de la silicon valley ont-t-ils leur cerveau dans les jeux vidéo et wikipédia ?

        • Allexandre 21 mai 2017 18:49

          @Alren
          Je confirme et je signe !! vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous êtes resté 60 ans en arrière, voire davantage avec la querelle privé/public. C’est d’une idiotie sans bornes. Si vous connaissiez mieux votre sujet, vous sauriez que les élites des lycées publics sont toujours là et que les lycées privés connaissent quasiment les mêmes difficultés aujourd’hui. Les programmes étant les mêmes et les profs pas spécialement catho, votre vision surannée a oublié de réinitialiser le logiciel. Donc, ne parlez pas de ce que vous ne maîtrisez pas SVP !!


        • Allexandre 21 mai 2017 18:54

          @mmbbb
          Le problème, c’est qu’à l’époque de Ferry il n’y avait pas de gauche au sens actuel du terme, encore que dévoyé. Il faisait partie des républicains opportunistes, ceux qui donnaient l’illusion du progrès social pour mieux conforter le pouvoir de l’élite bourgeoise. On n’apprend pas que des « vérités » à l’école, mais seulement celles du pouvoir en place, qu’il soit de droite ou de gauche !


        •  C BARRATIER C BARRATIER 19 mai 2017 17:15

          L’école suscite toujours la reconnaissance de ceux qui ont réussi leur vie par eux mêmes bien sûr, mais aussi par un SARKOZY supprimant totalement toute formation des maitres....par ceux qui veulent lui assigner une fonction économique dès le primaire, mais aussi par les associations de parents d’élèves et les enseignants :
          Voir en table alphabétique des news ;

          Ecole, comment revenir à des bases saines http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=225

          • Signal d'alarme Philippe Skywalker 20 mai 2017 00:04

            @C BARRATIER
            L’école a surtout souffert des tartuffes pédagogos disciples du gourou Meirieu et adeptes des idioties dispensées depuis quarante ans par les sophistes de service !


          • mmbbb 20 mai 2017 10:42

            @Philippe Skywalker je suis incapable de comprendre un bouquin actuel Meirieu je l’ai « jete »
            lors d une campagne electoral a Lyon Liste ecolo C’est le genre de gras qui prone la mixite sociale mais qui habite Lyon quartier d Ainay quartier blanc bourgeois ou l on cultive l ’art de vivre entre soi Non pas que je sois contre les bourgeois mais je n’ apprécie guere la demarche de ce gus qui a enfonce cette institution et qui vit a l écart de cette violence sociale Il est toujours etonnant de remarquer cette filiation : Macron Hollande Mitterrand socialiste selon l etiquette officielle ayant accompli leur scolarite dans le prive Je doute de la reussite de Macron si celui ci avait du faire sa scolarite dans le 9 3 baignant dans cette atmosphère du film « entre les murs » ayant recu la palme d or a cannes . Il faudrait arrêter de nous raconter des sornettes


          • Samuel Moleaud 19 mai 2017 17:19

            Merci pour cette excellente lecture et analyse brillante dont je partage le message.


            Évidemment, le grand Capital n’a aucun intérêt à ce que la population soit savante. Les gens savants sont des gens qui se posent plein de questions, or pour que vive l’idéologie néolibérale, il faut rendre dociles et corvéables à merci les individus dont on a préalablement pris soin qu’ils soient désargentés, dépossédés de leur pouvoir de changer les choses, dépossédés de l’envie même de s’intéresser aux choses pour pouvoir mieux réfléchir à comment les changer...Une population d’esclaves consentants est plus souhaitable qu’un peuple instruit et organisé dans la direction d’un vouloir vivre ensemble pacifiquement et pensant au progrès, à la planète, à nos enfants, à demain.

            Pour y parvenir, les sociétés d’autrefois avaient recours à la guerre, aux dictatures autoritaires. Nous avons désormais la propagande médiatique des baronnies éditocratiques.
            Il suffit, disait Goebbels dans les années 30, de marteler qu’un rond est un carré pour qu’à l’issue d’une campagne de matraquage, les gens y croient et s’écharpent pour affirmer la véracité du non-sens. Rapporté à notre société engluée dans ses propres marasmes, le Capital vit ses derniers spasmes. Il faut donc d’urgence inféoder les esprits avec la culture d’entreprise et la doxa managériale dès l’école. Et cela fonctionne : en sortant du système scolaire, que fait-on ? Est-ce que l’on prend un avion pour découvrir une culture et sa langue étrangère, pour vérifier ce que nous enseignent les auteurs classiques ?

            Non, on cherche un travail. On demande à un supérieur hiérarchique de nous acheter un peu de force de travail. 
            Et quand des inconnus se rencontrent, la question « tu fais quoi ? » vient presque directement après celle qui s’enquiert de la bonne santé. Il faut bien qu’à la sortie de l’école, nous ayons des connaissances nous permettant de nous épanouir, de vendre le fruit de notre travail (au sens d’activité, non d’emploi), mais il est dangereux d’habituer les enfants à vendre pour avoir de l’argent plutôt que vendre pour la réalisation de soi. Or cette question du « Tu fais quoi ? » ne demande pas vraiment ce que fait la personne, mais le montant estimé de son salaire annuel, exprimé en k€.
             
            Nous sommes une population d’aliénés et de prisonniers cognitifs qui nous battons corps et âme pour faire perdurer les conditions de notre propre aliénation - que l’on soit pauvre ou aisé -, et cela ne peut mener qu’à la déshumanisation.

            Nous n’en serions pas là si nous avions un réel système d’éducation, avec notamment des cours d’autodéfense intellectuelle par exemple...

            Il y a quelques années, je regardais le film Idiocracy en pouffant de rire devant cette petite fiction grivoise. Aujourd’hui, je trouverais tristement de nombreux points commun avec la réalité.

            • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 17:35

              Merci pour votre commentaire élogieux Samuel Moleaud. On va en effet y arriver à idiocracy, la prochaine fois nous aurons Hanouna au ministère de la culture et Meirieu à l’éducation....

              Et cela fonctionne : en sortant du système scolaire, que fait-on ? Est-ce que l’on prend un avion pour découvrir une culture et sa langue étrangère, pour vérifier ce que nous enseignent les auteurs classiques ?

              Tout dépend si on fait partie des 10 ou 90%...


              • Samuel Moleaud 19 mai 2017 17:54

                @axalinencele
                Oui, tout dépend de la classe sociale dans laquelle on est parachuté à la naissance ;)


              • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 18:12

                @Samuel Moleaud
                Si on bénéficie d’un savoir classique ou pédagogisant^^


              • Samuel Moleaud 19 mai 2017 18:14

                Axalinencele, pourquoi tant de désaffection envers le système scolaire, cependant ?

                Malgré tout, on a la chance en France, d’avoir été instruits par l’école publique, et pour un grand nombre d’entre-nous, d’aller jusqu’au master sans faire de crédit.
                Allez voir en Australie, par exemple, où je suis passé à Sydney : le semestre était facturé 16 000 AU$ !
                Là, il y a des chances que ce ne soit pas non plus très très égalitaire...

                • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 18:18

                  ça sonne un peu en contradiction avec votre commentaire précédent, non ?


                  • Samuel Moleaud 19 mai 2017 18:35

                    @axalinencele
                    Certes, j’entendais souligner que tout n’est pas blanc ou noir. Il y a tout-de-même des aspects positifs à notre système d’éducation malgré tout.


                  • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 19:04

                    oui mais les aspects positifs disparaissent, bientôt l’université deviendra peut-être payante...


                    • axalinencele axalinencele 19 mai 2017 19:05

                      alors après évidemment si on compare par le bas, on peut toujours trouver pire.


                      • Signal d'alarme Philippe Skywalker 20 mai 2017 00:06

                        Les gosses savent lire à l’entrée du collège (en fin de CP pour la plupart), et ce n’est pas l’école qui incite les cas sociaux à faire des fournées de gosses débiles dont on ne peut rien faire. Nous avons la société, et l’école, que nous méritons !


                        • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 20 mai 2017 11:43

                          Et même pas un commentaire de rosemar ^^


                          • JC_Lavau JC_Lavau 20 mai 2017 23:04

                            Un article hémi-agnosique. Le champ visuel de l’auteur est rétréci et négligent.


                            En LP, nous recueillons ceux qui échouent pratiquement depuis le CP, voire avant (depuis la Mat Sup) . Or l’auteur ne voit rien des difficultés de l’entrée de l’enfant dans l’écrit, un long parcours pour réutiliser des neurones dont jamais l’évolution n’avait prévu quels usages nous en ferions.

                            Un article dogmatique et négligent, qui fait plutôt régresser les questions.

                            • axalinencele axalinencele 20 mai 2017 23:25

                              @JC_Lavau
                              Mon cher JC, un article ne peut pas traiter une question dans son intégralité, ce n’est pas un essai, on l’aborde sous un prisme ou un autre, la vision n’est jamais à 360... Je ne prétends pas à l’exhaustivité mais parle quand même un minimum en connaissance de cause. 


                              Mes analyses s’appuient cependant sur des penseurs sérieux, je propose des solutions originales en m’inspirant de penseurs très divers, dépassant ainsi tout dogmatisme...

                              Quant à l’écrit, il faut s’interroger sur les méthodes globales ou semi qui produisent des illettrés à la pelle et favorisent la dyslexie. Les diagnostiques explosent et l’enseignant doit constamment adapter sa pédagogie. Je ne dénigre pas du tout ces élèves mais m’interroge sur les causes de l’inflation des diagnostiques.

                            • monde indien monde indien 24 août 2017 19:53

                               
                              L ’ éducation nationale s ’ est un temps appelée « instruction nationale » - Ce n ’ était pas foncièrement idiot puisque le but de cette affaire est bien l ’ acquisition d ’ un certain nombre d ’ apprentissages -
                              Mais le libéralisme n ’ allait pas si vite jeter l " éponge ! Entendons bien que l ’ éducation et la socialisation des jeunes enfants ( je suis un jeune retraité instit. ) ont été maintenues pour dresser les jeunes recrues dans l ’ optique de la compétition , essentielle au libéralisme - Et malheur aux faibles ! 
                              Ce qui se joue au collège , au lycée , puis à l ’ université n ’ est que la suite logique de ce qui a été mis en place dès le primaire et m^me la maternelle -
                              Ajoutons que le coté éducatif , obligatoire quand on passe 6 heures/jour avec de jeunes enfants pourrait avoir une toute autre visée -
                              Amicalement -
                              http://mondeindien.centerblog.net/

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