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Accueil du site > Tribune Libre > Le nénufar dans l’abime

Le nénufar dans l’abime

Arrêtons de pleurer sur le sort des nénufars. A croire que certains respirent trop d'ognons ! Aïeaïeaïe, disent déjà les amoureux des voyelles !

Mais les accents circonflexes ne vont pas disparaitre et la langue française ne va pas rendre l'ame de sitôt. Il ne faut pas s'entêter à figer la langue et croire qu'on l'a étêtée, juste parce que cela nous embête de changer nos habitudes. Ce n'est pas la fin des topinambaulx ! Admettons que ces règles nous enquiquinent inutilement et qu'elles ne sont pas pour rien dans l'hétérogénéité du niveau de français de nos concitoyens... D'autant que nous ne sommes pas en dictature : sachez juste que désormais, vous avez le choix entre nénufar ou nénuphar. Autrement dit, l'un ou l'autre s'écrit, ou s'écrivent.

Certains parlent comme s'il était vital que l'on maintînt des règles qui nous embêtent, alors qu'on les a souvent vu changer par nos grammairiens, et qu'on les a même déjà vues évoluer tout seules. Mais on ne va pas à l'abime pour autant ! Tss-tss, si certains aiment les complications artificielles, quelle que soit leur nature et quelque difficiles qu'elles aient pu paraître (pour paraphraser Mérimée), libre à eux d'écrire des phrases très très complexes ! Mais, comme diraient les Québécois, je ne vois pas l'intérêt d'aller s'autopeluredebananiser de la sorte !

Vraiment, pourquoi voudriez-vous que nous déconstitutionnalisassions ces tentatives de changements et que nous empêchions notre langue de vivre ? Surtout que bien des usages que nous autoentretînmes complaisamment sont dûs à des erreurs (comme ce nénufar écrit avec un "ph" dans le dictionnaire de 1935, et qui lui confère -mais à tort- une noble ascendance hellénique).

Ou alors, si vraiment l'éphéméréité de nos règles vous empêche de dormir, et si la vastitude des exceptions vous enthousiasme, écrivez carrément au quai Conti pour leur dire en substance : "Messieurs les Immortels, lâches, traîtres et bélîtres tout autant que vous êtes, nous souhaiterions que vous n'assassinassiez plus la langue de Molière !"


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27 réactions à cet article    


  • Chamiot 5 février 2016 11:33

    Il n’est pas plus difficile, enfant, de mémoriser que nénuphar s’écrit ainsi...et pas autrement avec un « f » ou 2 « f » ou « ard » ou « art » à la fin.

    Il s’agit juste, pendant le temps déjà réduit où on est à l’école de
    1) faire des activités... scolaires (de l’apprentissage) et pas des voyages ou de la poterie
    2) de travailler pour de vrai durant ce temps : pas de faire de l’éveil ou de l’apprentissage « ludique » en courant partout dans une classe aussi bruyante qu’un hall de gare.

    En fait, il s’agit juste... de faire de l’enseignement avec un adulte qui sait et des enfants qui apprennent. Les fameuses « valeurs » (chères à l’agressif Jumbo) ne le permettent pas (plus, depuis longtemps : cf. les contributions écrites en sabir incompréhensible par des analphabètes totalement décomplexés)


    • petit gibus 5 février 2016 12:36
      @Chamiot
      Souffrez Monsieur
      que j’eusse le grand honneur de revendiquer
      l’honorable statut d’analpha-bète complètement décomplexé
      et que j’humasse toute la subtile senteur
      du magnifique nénufar de notre ami Rahsaan

    • MagicBuster 5 février 2016 11:55

      Au moyen age DEJA seuls les érudits savaient lire et écrire.
      ==>> Qui s’intéressent aux travailleurs pauvres  ??? à leur quartiers difficiles ???

      Rester idiots braves gens .... nous nous cultivons pour vous ....
      Traduction pour les blédars analphabètes = Allah Wakbar


      • Le421... Refuznik !! Le421 6 février 2016 10:09

        @MagicBuster
        Allahu Akbar...

        Pour mieux lutter contre son ennemi, il vaut mieux commencer par le connaître...

        C’est pas de moi.  smiley


      • JBL1960 JBL1960 5 février 2016 11:56

        Puisqu’on est dans l’absurde, sans vous offenser, je me permets de vous coller mon dernier billet de blog qui intègre le dernier épisode de Greg de J’suis pas content TV ; Ça devrait mettre tout le monde d’accord, non ? https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/02/05/36-de-jspc/


        • jakem jakem 5 février 2016 13:45

          On peut simplifier l’orthographe d’usage sans porter atteinte à la langue française. Ainsi écrire les mots d’une même famille avec le nombre identique de consonnes.
           Et pourquoi pas « nénufar » et « ognon », et puis « fare », et « tartiphlette » ... Ca me titillerait l’oeil, mais ne serait pas grave.

          Quant au circonflexe il est nécessaire pour différencier certains homonymes à l’écrit ; s’il est trop difficile à tracer pour certains, remplaçons le par « h » ; il est muhr à point ! Ca me paraitrait idiot.

          Simplifier l’usage du trait d’union pour l’écriture des nombres ne serait pas inutile.

          La cédille ? je pense que je m’en remettrais, et la France aussi, si on remplaçait « ç » par -ss.

          L’accent grave sur -e remplace déjà le circonflexe dans les mots où ça se prononce « è » sans aucun problème. 
          L’accent aigu sur -e remplace le grave quand ça se prononce « é » sans aucune difficulté.

          Reste la prononciation !

          Et puis le -tie qui se prononce « si » ; compliqué parfois pour les enfants et les étrangers.

          Je crois que je vais chercher la nouvelle règle sur l’accord des verbes pronominaux ; ça c’était tordu !

          Mè de toute fasson onapren plu lortografie a lékol, alor ...


          • slave1802 slave1802 5 février 2016 14:32

            l’ortografe ne serra donc plus la science des imbéciles ?


            • gotjy gotjy 5 février 2016 15:44

              @slave1802
              Dont vous faites partie,sans aucun doute.


            • tashrin 5 février 2016 15:41

              C’est d’un risible hallucinant...

               - la situation est tellement bonne dans notre pays qu’on a que ca à foutre que d’envisager une reforme de l’orthographe. La moitié du pays est au chomage, ou sous le seuil de pauvreté, les richesses sont mal reparties, la fiscalité est une heresie, la souveraineté nationale en confettis, la dette nous etrangle, les banques nous prennent en otage, on fait la guerre une peu partut pour des motifs economiques, on est en permanence sous menace d’attentats, il ya 50 % d’abstention et les politiques sont décérébr... décrédibilisés... et nous on enfile des perles. Dans le genre chiffon rouge on a pas vu mieux depuis le mariage pour tous... Olé !

               - L’ecole est elle à ce point mal en point qu’on renonce à lui faire faire son boulot ? Plutot que d’apprendre aux français les bases de leur langue, on la deconnecte de ses racines, on la reduit à un simple langage phonétique sans nuance, sans histoire. On nivelle par le bas, plutot que d’adapter methodes et outils d’enseignement à la population...

              Dans la même veine, je propose qu’on supprime le code de la route, ya qu’à dire que c’est le premier qui passe qui est prioritaire, ca ira bien. Pourquoi forcer les gens à apprendre des conventions de circulation et à respecter une signalisation, ya qu’à être pragmatiques, epicetout :)
               


              • alinea alinea 5 février 2016 19:59

                @tashrin
                Oups !!! quel plaisir de lire ça !
                Nos imbéciles de grands-parents, enfin les grands parents de ceux de ma génération qui sont jeunes grands-parents aujourd’hui, écrivaient sans fautes d’orthographes, ni aux accords du participe passé - un véritable délice de subtilité dans toutes ses nuances où rien n’est gratuit, ni aux mots d’usage ; nos imbéciles d’enfants et de petits-enfants en seraient incapables ?
                Ne serions-nous pas tous ( pardon, ne seriez-vous pas tous) lavés dans l’eau de l’efficacité du binarisme, réfutant la moindre importance à l’histoire d’un mot qui pourtant a , comme nous, racines, et qui porte en lui un monde de finesse et de précision.
                je suis d’accord avec des commentaires plus haut qui disent qu’on n’a rien à foutre de ça aujourd’hui, on a d’autres fers au feu.
                Mais j’aimerais que pour continuer à décrire ces fers au feu, s’en offusquer, râler, rire, nous ayons dans notre besace, des desserts voluptueux, des accords parfaits, des concordances harmonieuses, des conjugaisons jolies et variées, des subjonctifs subjectifs, des impératifs menaçants, des conditionnels non-violents, des appositions en exergue, des indicatifs qui précisent les données ou la route à suivre, donc des décisions qui s’accordent, des doutes qui se déchirent, des rêves qui s’organisent dans des parenthèses qu’il nous faut ouvrir.
                La langue est notre trésor et vous voudriez qu’on nous en prive ? Comme on nous prive du reste ?
                La langue est gratuite, ou elle nous appartient, c’est peut-être la seule chose qui nous restera, et vous voudriez la jeter aux flammes décapantes de l’enfer ? La nettoyer de ses scories ? Ici aussi accélérer gratuitement, je veux dire sans raisons, sa dégradation, comme on dégrade la terre, le ciel et l’eau ?
                Car ne nous mentons pas, une simplification ordonnée par en haut, c’est la touche finale de notre dépossession. La rupture, donc le reniement, nous jette dans l’errance, l’erreur de notre destinée. L’erreur qui nous fait suivre une facilité vendue, comme un piège se referme.
                Un progrès, un peu comme le micro onde réchauffant une pizza industrielle, comparé au dur labeur de la confection d’un repas dont on veut gratifier ceux qu’on aime.


              • Saltz Saltz 5 février 2016 20:16

                @tashrin

                On nivelle par le bas

                Permettez-moi d’afficher mon désaccord total.

                Si on avait écouté les conservateurs, on continuerait d’écrire les nombres en chiffres romains.


              • jakem jakem 5 février 2016 22:32

                @alinea
                 Tous les gens des anciennes générations n’écrivaient pas sans fautes, mais ils maitrisaient la langue mieux que les jeunes depuis une 20 taine d’années ; c’est incontestable.

                Vous avez raison sur le fond, ainsi que Tashrin qui déplore que l’école ne sache plus faire son boulot. Et je partage cette opinion. Et celle de Cavana qui a plus d’une fois défendu l’enseignement traditionnel du Français ( article ds le Canard si je me souviens bien, et ds « Mignonne, allons voir si la rose... »).

                Cependant vous avez tort par rapport à la réalité.
                Autrefois les programmes étaient moins étendus que de nos jours, et la transmission des connaissances se faisait essentiellement par répétition orale et écrite ( qui est une méthode pédagogique efficace ), car l’école en avait le temps, et c’était son boulot, sa mission, clairement acceptée, et elle le faisait sans gêne.

                Or le temps est compté depuis ... bien des années : moins de jours de classe ; plus d’activités
                 
                culturelles, artistiques, sportives ( moins je n’ai jamais fait de peinture ni de sport à l’école, ne suis

                 jamais allé voir une exposition ; seule sortie en CE2 avec un jeune Maître : voir l’écluse),

                linguistiques ( qui a été initié à une langue étrangère à l’école autrefois ?), informatiques, sociales

                 ou socialisantes ( les réunions entre délégués d’élèves une ou deux fois par mois ), .... ;

                découvertes « actives » d’une nouvelle difficulté ( que les gosses ne soupçonnaient pas ; ils s’en

                foutent ; c’est hypocrite) et découverte non moins active pour l’apprivoiser ( ça prend du temps - ça

                 peut être efficace si la séance est bien préparée et si le travail par groupes est clairement délimité

                et imposé par l’instit, qui aura pris soin de décider lui-même de la composition des groupes,

                différente selon l’activité ) ; sans oublier les réunions de classe pour gérer les conflits entre élèves...Et les visites dans d’autres classes ! les CP retournent voir les Maternelles, les CE1 vont voir les CE2, etc..., et les CM2 vont voir les 6ème.
                Car, évidemment, ces pôvres choux sont dans un milieu hostile et il faut les rassurer.


              • jakem jakem 5 février 2016 22:35

                @jakem
                 Encore un oubli : les anniversaires fêtés en classe ; et dans les années 80, je sais que certains Maitres-Animateurs organisaient des « boums » dans leur classes.
                 Je ne sais pas si c’est encore le cas.


              • alinea alinea 5 février 2016 22:55

                @jakem
                Oui, tout ça est un choix désastreux ; il a belle apparence et séduit, mais à y regarder de plus près, l’école donne du vent !
                On ne peux rien construire de solide sans fondations ; à mon sens, l’école est là pour ça. Le reste c’est la vie... et on trouve toujours un moment pour faire de la musique, lire un livre ou regarder un film, à l’école !


              • Clark Kent M de Sourcessure 5 février 2016 15:51

                Quelles que soient et quelqu’exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis et de leur infliger une raclée alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.


                • rahsaan 5 février 2016 16:09

                  @M de Sourcessure

                  Vous aurez en effet compris que la fameuse dictée de Mérimée était une de mes sources d’inspiration smiley

                • Clark Kent M de Sourcessure 5 février 2016 16:48

                  @rahsaan

                  - Par saint Martin, quelle hémorragie, s’écria ce bélître ! À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière.

                • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 5 février 2016 16:20

                  Document de 1990 :
                  LISTES DES MOTS FRÊQUENTS T0UCHÊS PAR LES RECTIFICATIONS DE L’ORTHOGRAPHE
                   FRANÇAISE

                  Mots des LOB rectifiés (avec dérivés ou séries)

                  1 . abime
                  2. accroitre
                  3. aout
                  4. apparaitre (et autres verbes en -aitre)
                  5. après-midi, pl. des après-midis
                  6. assoir
                  7. boite
                  8. bruler
                  9. céder, cèdera (et autres verbes de ce type)
                  10. chaine
                  11 .couter
                  12. croute
                  13. diner
                  14. entrainer
                  15. évènement
                  16. flute
                  17. frais fraiche
                  18. gout
                  19. ile
                  20. maitre,maitresse
                  21 .mure
                  22. sure
                  23. surement
                  24. trainer
                  25. traitre

                  Références LQE 4000 : ‘Nina Catach avec la
                  collaboration de Fabrice Jejcic, Equipe HESO.Les
                  listes- orthographiques de base du français (L013),
                  Nathan, 1984 (représentant 90,51% des fréquences
                  sur 500000 occurrences). Ces 25 suppressions (dont
                  21 circonflexes) sont pratiquemcnt les seules
                  apparaitre dans les textes courants et suffisent à leur
                  donner « l’orthographe nouvelle ». Les homophones
                  (dû,fût, mûr, sûr) ne sont pas touché


                  • Elliot Elliot 5 février 2016 18:12

                      «  Vraiment, pourquoi voudriez-vous que nous déconstitutionnalisassions ces tentatives de changements et que nous empêchions notre langue de vivre ? »



                    Déconstitutionnaliser est un barbarisme de très mauvais aloi pour autant on voit bien ce que vous voulez dire mais il y avait des manières plus simples d’exprimer le refus du conservatisme linguistique.

                    Quoiqu’il en soit, l’emploi du subjonctif imparfait respecte la concordance des temps que, par une grave inconséquence mais faute avouée est pardonnée, ne respecte pas la suite, on espérait logiquement « empêchassions ».

                    Pour le reste, bien sûr personne ne va mourir de cette modification - assez extravagante - de l’orthographe d’autant que chacun en fera à sa guise.
                    Néanmoins on peut se demander quelle sera la prochaine étape : « C » pour c’est ? 
                    Tant qu’à faire, pour faire vivre la langue, il n’y a plus qu’à s’adapter au langage SMS et à la phonétique
                    Appauvrir la langue n’est pas la faire vivre, c’est au contraire la figer dans le langage utilitaire voire primitif.


                    • Saltz Saltz 5 février 2016 20:19

                      @Elliot

                      l’emploi du subjonctif imparfait respecte la concordance des temps

                      Savez-vous si l’imparfait du subjonctif est toujours enseigné à l’école ?


                    • Elliot Elliot 5 février 2016 23:29

                      @Saltz

                      « Savez-vous si l’imparfait du subjonctif est toujours enseigné à l’école ? »

                      Bonne question ! Je me demande...


                    • clostra 5 février 2016 20:17

                      L’accent circonphlexe est une abréviation de, bon, de quelque chose comme : évesque devenant évêque, chasteau devenant château, gasteau devenant gâteau (et le correcteur d’AV n’a pas pris soin d’accepter les deux orthographes !).

                      On a très envie de se mesler de nos onions (ça, j’anticipe !) pour dire que ce petit chapeau nous protégeait des regards indiscrets. Que restera-t-il du i sans l’accent circonflexe de son isle, un point de confetti tutti quanti ...



                        • Le421... Refuznik !! Le421 6 février 2016 10:15

                          Ceu ki serai equstrèmeuman maran, ceu seurai de pouvoirre ékrire komme on veu...*

                          Nan, je déconne !!

                          Ce qui est, par contre, juste à dire, c’est que la langue française est vivante et que donc, elle évolue.
                          Je préfère voir un nénuphar avec un « f » si vous le voulez que des abrutis faire du « brain storming » à ce sujet.

                          *Moi, au moins, je le fais exprès. Pas comme certains...  smiley


                          • Arnaud Bernier 6 février 2016 10:46

                            @Le421 AC de la Suisse

                            Et moi donc, j’crois que par moments je me fais pas trop mal comprendre, et pas de n’importe qui (sauf que l’on dirait que certain adorent être considérés pour des moins que rien smiley )


                          • Laurent 47 6 février 2016 12:47

                            Pourkoi s’ofuské de vouar changé l’ortografe des mos ?

                            C’é tèleman plu sinple d’écrire fonétikeman !
                            En plus, on n’a plus besoin d’avoir un cerveau, avec les correcteurs d’orthographe de nos ordis !
                            Mais malheur à celui qui rédige un C.V. manuscrit, car quand un patron le reçoit bourré de fautes de grammaire et d’orthographe, en général c’est direct poubelle !
                            Les seuls qui maîtrisent correctement notre langue, ce sont les africains francophones.
                            On a pu souvent le vérifier, avec la dictée de Bernard Pivot !
                            Pauvre France !

                            • bakerstreet bakerstreet 7 février 2016 00:17

                              Les anciennes générations ne maîtrisaient pas parfaitement toujours la langue, mais néanmoins ils cherchaient à donner le meilleur d’eux mêmes, la belle langue étant appréciée, mise en vitrine déjà par les pleins et les déliés, qui donnaient du goût, de la substance, et une esthétique à la phrase, incitant par là à d’autres recherches de beautés. Ce qui n’est plus vraiment le cas aujourd’hui....Nous exigeons que la langue se mette à notre portée, un versant à mon avis assez dangereux. Une sorte de « déchéance d’orthographe » 

                              Je fais collection de veilles cartes postales. La plupart des collectionneurs focalisent sur l’âge de la carte, son timbre, la photo, le sujet. Intéressant bien sûr, mais le texte l’est au moins tout autant. 
                              Il reste parfois une émotion latente de ces petits mots d’amoureux qui sont morts depuis longtemps. Ne parlons pas des échanges des poilus à leur famille, à leur aimée. 
                              On sent parfois la classe sociale à travers les expressions. Mais même pour les cartes les plus difficilement écrites, avec des fautes de français, on sent une envie de transcendance, de se hisser au dessus de sa condition, de fournir de belles images, de donner une image la plus positive et élaborée de soi. 
                              Nous sommes encore à une époque où l’accession à la lecture et l’écriture, fantasmées pendant longtemps, car étant alors le monopole des clercs, des moines et de l’élite, devient accessible, et contient une promesse sociale de compréhension d’un langage qui vous excluait jadis....
                              Les photos de soviets brandissant d’une main une fusil, et de l’autre un livre, alors qu’ils ne savent pas lire, ne nous disent pas autre chose. Au Vietnam, ou en Afrique, on trouve des classes de 80 gamins par classe, qui ne mouftent pas un mot, et sont totalement à l’écoute de leur instit. 
                              Il n’est pas question de faire le procès de l’école, les gamins arrivant formatés avec des valeurs qui n’ont plus rien à voir avec ceux de la génération de l’avant 68, époque où la dictée était encore une messe, et où l’apprentissage de l’écriture et de la grammaire, des rites presque ecclésiastiques auxquels il fallait se soumettre, faire acte d’humilité.
                               Dernièrement, je me suis remis un porte plume à la main, à écrire, et j’ai retrouvé des sensations enfouies. On apprenait bien d’autre chose avec un porte plume : Le soin, l’économie et la précision du geste, toute un discipline harmonieuse qui était celle presque d’un gymnase. L’école, c’était cela, un apprentissage de pas savants à connaitre par cœur, le mieux étant dans ses poésies qu’on débitait d’un ton monotone, mais qui nous faisait rêver bien plus qu’on voulait l’admettre. Pour une raison étrange, certaines même très naïves, ( mais peut être pour cette raison précise) m’aident toujours à vivre. 

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rahsaan


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