Le nouveau traité de Lisbonne explore le « copier-coller »
Les plénipotentiaires des Etats de l’Union européenne ont signé le nouveau traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne. En attendant la ratification, Etat par Etat, le plus souvent par la voie parlementaire, pour pouvoir être appliqué. Le traité établissant une Constitution pour l’Europe est mort, vive le nouveau traité de Lisbonne ! Mais qu’est-ce qui change réellement entre les deux versions ?
Le passage de la ratification populaire par le référendum à la ratification parlementaire ayant été déjà beaucoup commenté, nous n’y reviendrons pas.
Déchiffrer le nouveau traité, le traité de Lisbonne modifiant le traité sur l’Union européenne est quasi impossible, même pour le juriste de droit communautaire aguerri. Il paraît difficile de parler de « traité simplifié », et le glissement sémantique (de traité simplifié, mini-traité à traité simplificateur ou modificatif) ne doit laisser planer aucun doute : il est très laborieux, pénible, décourageant même de se retrouver avec la nouvelle version.
Il faut d’abord se procurer une copie du nouveau traité. Les plus intéressés la trouveront à l’adresse suivante :
Il faut imaginer que la nouvelle mouture ne fonctionne qu’avec des renvois et références au traité sur l’Union européenne et du traité instituant la communauté européenne. Autrement dit, le traité ayant vigueur actuellement en sa version consolidée depuis le traité de Nice, le traité positif... Pour vouloir analyser les évolutions, changements, acquis maintenus, il faut donc s’emparer des trois versions :
- Le nouveau traité de Lisbonne (287 pages)
- Le traité établissant une Constitution pour l’Europe (191 pages) qui a été rejeté
- Le traité sur l’Union européenne et du traité instituant une Communauté européenne (331 pages). Il est possible de se le procurer à cette adresse :
Il faut mixer le nouveau traité avec le « traité sur l’Union européenne et du traité instituant une Communauté européenne ». Remplacer les alinéas supprimés, numéroter à nouveau les articles, supprimer des mots, des bouts de phrases... Une fois cette fusion opérée, il faut comparer le substrat avec le feu traité instituant une Constitution. Ce travail empirique et titanesque n’a pas encore été accompli par les médias institutionnels.
C’est un véritable « copier-coller », avec inversion de l’ordre des articles, mais qui, selon la plupart des plénipotentiaires des Etats de l’Union européenne, reprend la substance initiale, auquel se sont livrés les nouveaux auteurs de la nouvelle mouture. Il faudrait vraisemblablement des mois de travail pour reprendre élément par élément, et voir ce qui change.
Si l’on s’appuie sur la feuille de route établi par le Conseil à destination de
Sinon, force est de constater qu’il est pratiquement, voire complètement, impossible de savoir ce qui a changé. Si mauvaises surprises il y a, il faudra être patient, et attendre la pleine application du nouveau traité, sachant que le processus de ratification interne devra être terminé avant les élections parlementaires européennes de juin 2009, préalable nécessaire juridiquement à la pleine application du nouveau traité.
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