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Le privé, une machine de guerre contre l’École publique

On n’enseigne pas la liberté, et en premier lieu la liberté de conscience, quand l’enseignement repose sur un dogme prétendant détenir à lui seul la vérité absolue. Et on n’enseigne pas l’égalité quand c’est l’argent qui fait la différence de l’accueil ; au service des élites et des gens fortunés. 
 

 

 

L’actuel secrétaire général de l’enseignement catholique, Éric Mirieu De Labarre, ex-président de l’UNAPEL[1], au sein de laquelle il condamna le PACS, confirme que nous sommes bien au-delà du débat scolaire et bien en-deçà d’une supposée mission de service public d’éducation. Affirmant au lendemain du discours du Latran en 2007, que « la laïcité positive[2]n’ (était) pas étrangère à l’enseignement catholique »[3], il poussait l’avantage jusqu’à prétendre, au congrès des chefs d’établissement du privé en mars 2008, qu’« étendre la contractualisation avec l’État aux établissements publics pourrait permettre d’éteindre définitivement les derniers brûlots de la guerre scolaire … ».

Quand le secrétaire général de l’enseignement catholique, fait ce « rêve », d'établissements publics sous contrat avec l'État[4] – contrat qui implique nécessairement, dans une logique d’autonomie accrue, une diminution de l’intervention de l’État – ce dessein a partie liée bien davantage avec l’idéologie libérale qu’avec la revendication traditionnelle d’un enseignement dit catholique. Et Éric Mirieu De Labarre d'enfoncer le clou : « Le moment paraît venu de donner un second souffle à la loi Debré... Aujourd'hui, l'essentiel est d'organiser une relation contractuelle entre l'État et les établissements publics et privés, qui permette d'innover et de respecter les principes de la République. »

L’on est, de fait, en train d’appliquer, aujourd’hui, ce que Guy Bourgeois, ex-président de l’association « Créateurs d’écoles », préconisait en 2002 : « Un contrat global et unique (logique de recentralisation) entre le ministère et le secrétariat général de l’enseignement catholique pour toutes les écoles …. Cela maintiendrait un fort clivage entre enseignement public et privé et les mettrait franchement en concurrence. » Ce n’est donc plus « le triomphe de l’équivoque », c’est, derrière l’alibi pédagogique et les prétendues réussites, le triomphe de la compromission libérale de l’enseignement catholique et le triomphe de la compromission catholique des tenants de l’éducation libérale.

Et si l’enseignement catholique occupe aujourd’hui la majeure partie du terrain de l’enseignement privé, rien ne peut garantir qu’il en sera de même, demain  :

« Les intentions, parfois généreuses, parfois intéressées, des responsables de l’enseignement catholique font le jeu d’un enseignement privé qui demain n’aura plus besoin d’une étiquette confessionnelle pour accroître le démantèlement du service public. Car, dans l’ombre, des hommes imprégnés d’idéologie libérale et américaine guettent leur heure pour introduire la rentabilité dans l’enseignement. Et cette heure risque de sonner sans bruit, petit à petit, sans déranger la bonne conscience de ceux qui, croyant travailler à vivre l’Évangile, ont, une fois de plus dans l’histoire, fait le jeu des intérêts égoïstes. »[5]

Ceux qui ignorent ou feignent de ne pas voir la différence entre les deux systèmes apportent aujourd’hui de l’eau au moulin des pouvoirs publics qui se servent de l’enseignement sous contrat pour désengager l’État et privatiser le service public d’éducation. L’enseignement catholique entretient toutes les contradictions : il prétend jouer le rôle de complément du service public en s’inscrivant dans une logique de concurrence. Alors que chaque établissement est en réalité une entité de service commercial, la volonté pastorale sert de paravent au désir de conservation et de conquête des parts du marché scolaire.

C’est ainsi que s’institue une école à deux vitesses où le privé, avec un financement à l’élève, échappe à toutes contraintes. L’école privée génère de multiples ségrégations, y compris sociales, et obtient encore plus que l’illégitime « parité » des moyens qu’elle revendiquait. Elle s’exonère ce faisant, de toutes les obligations qui pèsent sur le seul service public laïque de l’éducation. Le service public laïque est le seul à accueillir toutes et tous, le seul à assurer la cohésion par la laïcité, fondement du vivre ensemble au-delà des différences de conditions des uns et des autres tant démographiques, géographiques que sociales….

Au regard de la pratique religieuse, l’enseignement catholique, 96% des écoles sous contrat, est pourtant surreprésenté : seuls 10% des élèves qui fréquentent ces établissements, invoquent des motivations confessionnelles. Le privé est surtout « victime » d’un « succès » et d’une bonne image en réalité, tout relatif, savamment entretenus grâce à des classes à faibles effectifs et des établissements de petite taille[6]. Cet enseignement n’accueille que 11,7% de boursiers tandis que le public en accueille 26,7%.

Les statistiques relatives aux catégories sociales des parents, soulignent les mêmes disparités sociologiques : les enfants des classes les plus favorisées se retrouvent majoritairement dans le privé alors que ceux issus des foyers les plus démunis vont dans le public. Aussi, la hiérarchie catholique redoute-t-elle la prise de conscience d’une opinion publique qui rejette majoritairement une société éclatée en communautés. Elle préfère, en revanche, profiter d’un climat conjoncturel pour s’inscrire dans la logique de marché de ceux qui visent à déstabiliser le service public d’éducation pour le désinstitutionnaliser. Ceux qui opposent au « vivre ensemble », le « libre choix » d’un regroupement par affinités, demandes ou désirs individuels, participent à une fragmentation de la nation en de multiples communautés, de laquelle l’école devient partie prenante. Les mêmes, favorisent de ce fait la discrimination sociale. Toutes les statistiques officielles le prouvent.

« Nous ne sommes pas arrivés à un terme »

Le 17 décembre 2009 à la Sorbonne, le secrétaire général de l’enseignement catholique, Éric Mirieu de La Barre [7]conclut un colloque[8] commémoratif de la loi Debré, à l’intitulé provocateur, « Liberté d'enseignement et participation aux politiques publiques d'éducation », par cette belle exhortation : « La France a inventé un mode d'organisation (…) de la liberté d'enseignement qui n'a guère d'équivalent à l'étranger, sauf peut-être en Belgique et aux Pays-Bas. Serons-nous capables à l'avenir de transformer cette exception française en modèle. (…) En tout cas ce qui est certain c'est que nous ne nous sommes pas arrivés à un terme mais que l'histoire est devant nous. »

Éric Mirieu De Labarre encore lui, saluait la loi Carle de 2009, qui instituait l’ébauche d’un chèque éducation, comme « un bon compromis à un instant T ». « Exception française », souligne-t-il ; c’est en effet, peu dire. Parmi les structures de 27 pays qui composent le « Comité européen de l’enseignement catholique », notre République laïque, se taille la part du lion : 27 % du total des élèves, 29% des établissements. A contrario, «  avec 4,5 %, la France est aujourd’hui le pays catholique où la pratique dominicale est la plus basse », note pourtant Denis Pelletier, historien à l’école pratique des hautes études[9]. À l’exception de la France, où l’enseignement catholique sur financé par la puissance publique représente plus de 17% en moyenne, la plupart de ces pays appliquent ce principe : « À école publique, fonds publics ; à école privée, fonds privés. » La Pologne, l’Italie et le Portugal ne sont en rien comparables, relativement à leur rapport à la laïcité et à une école dite laïque, à notre République. Soulignons néanmoins que, dans ces trois pays, l'enseignement catholique privé, en l’absence de financement public, représente respectivement 0,90%, 3,80% et 3,70%. La constitution de la République italienne de 1947, à l’article 33, stipule que « les collectivités ou les personnes privées ont le droit de fonder des écoles et des instituts d’éducation », mais le texte ajoute bien : « sans charge pour l’État ». L’État n’est donc pas tenu de les aider financièrement.

Eddy KHALDI

http://www.la-republique-contre-son-ecole.fr/

[1] UNAPEL : Union nationale des parents d’élèves de l’enseignement libre, aujourd’hui dénommée APEL

[2] Ichtus septembre 2008 « opportunité de la laïcité positive » : « Sans avoir le ridicule de le prendre pour un appel à la croisade, et sans se faire non plus d'illusions sur les motivations profondes de Nicolas Sarkozy, nous ne pouvons rester indifférents à cet appel à la mobilisation des laïcs catholiques, lequel semble faire écho à l'insistance de l'Église et aux différentes exhortations de ses pontifes incitant les fidèles à évangéliser toutes les institutions sociales. » à commencer par l’enseignement. La loi Debré ouvrait également la voie à une "laïcité positive", nous dit ce site de l’enseignement catholique :http://ens-religions.formiris.org/

[3] La loi Debré ouvrait également la voie à une "laïcité positive", nous dit ce site de l’enseignement catholique :http://ens-religions.formiris.org/

[4] AEF, dépêche n°90436, 24 janvier 2008.

[5] Guy Goureaux Guy, et Jacques Ricot, Autopsie de l’école catholique, Éditions du Cerf, Paris, 1975

[6] Voir document relatif aux statistiques en annexe

[7] Secrétaire général de l'enseignement catholique

[8] « Liberté d'enseignement et participation aux politiques publiques d'éducation »

[9] Selon une enquête IFOP « Le catholicisme en 2009) réalisée pour La Croix, les Français restent Selon une enquête IFOP « Le catholicisme en 2009 » réalisée pour La Croix, les Français restent pour les deux tiers attachés à une identité catholique mais la messe du dimanche ne rassemble plus qu’une toute petite minorité.

Si deux tiers encore des Français se déclarent catholiques, rares sont ceux qui pratiquent : en effet, 4,5 % seulement de nos concitoyens disent fréquenter une église chaque dimanche, 15 % y allant régulièrement, de l’ordre d’une fois par mois environ.


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22 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 9 janvier 2013 14:53

    Article à jeter et à recommencer. Trop de poncifs non vérifiés. :-


    • spartacus spartacus 9 janvier 2013 15:18

      Une logorrhée de haine.

      Parfois quand on voit cette gauche, on est content de ne pas faire partie de ces gens qui stigmatisent en permanence leurs contradicteurs. 

      • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 9 janvier 2013 17:28

        Comment défendre encore cette EdNat qui, sous prétexte d’égalité, renforce les inégalités, distille la propagande univoque de l’administration centralisée, est une des plus chères d’Europe, dont les résultats sont parmi les moins bons et payant mal les professeurs.

        Comment défendre une EdNat, énorme machine, fonctionnant sur des principes du début du XX siècle, impossible à réformer, n’innovant pas ou mal, interdisant les expériences garantes de progrès et d’efficacité.

        Comment défendre cette machine à reproduire de l’identique, où 50% des élèves de SciencePo ont des parents professeurs, où, si l’enfant ne correspond pas au moule, il est condamné à l’échec.

        Comment défendre cette EdNat qui diffuse un enseignement hémiplégique, où des pans entier de notre culture sont ignorée.

        Il est urgent d’abattre cette machine ne donnant le choix qu’entre le formatage ou l’échec.

        Il est grand temps de renouer avec le principe de liberté qui figure en première place dans notre devise.


        • Micka FRENCH Micka FRENCH 9 janvier 2013 17:55

          De l’Ecossaise,

          Une « école confessionnelle » ne peut et ne doit pas être qualifiée d’école.
          L’Ecole de la République n’est là ni pour faire de la religion, ni de a politique.

          J’ai eu maintes fois à intervenir auprès de mon Inspection académique pour rectifier le tir de certains « cours privés » qui prenaient leurs aises avec les consignes d’examen dans le secondaire.

          Jusqu’au jour où, dans les années 80, les collègues de « mon » centre se mirent en grève en plein milieu des épreuves. Ce qui en fut une pour moi également.

          Une république laïque ne DOIT en aucun cas accepter un enseignement religieux sponsorisé de surcroît par mes impôts.

          Micka FRENCH,
          Prof pendant plus de trente ans, aujourd’hui libérée de ses obligations scolaires...


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 9 janvier 2013 18:16

            Pourquoi devrais-je pour ma part accepter que l’enseignement dispensé à mes enfants soit défini par un état. Qu’il soit payé par l’impôt, bien sur, mais qu’il soit délivré par qui je veux.

            L’administration d’état n’a aucune légitimité pour imposer par la force et la violence un type d’enseignement. Cela est un signe de totalitarisme.


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 9 janvier 2013 20:17

            @sampiero

            « Et pourquoi l’église aurait le droit d’agir de manière totalitaires ? »
            Je ne sois pas l’intérêt de cette question. Elle n’a aucun sens.

            « qui tu est toi pour avoir de telles prétentions ? Mon impôt ? pour tes gosses, comme tu veux ?

            Il y a eu 1789, non ? »

            Vous êtes donc contre l’éducation pour tous. Dont acte. Ca ne m’étonne pas plus que ça, Frédéric Bastiat a beaucoup lutté, en son temps, pour l’école pour tous et cette généreuse idée a été dévoyée par Jules Ferry qui en a fait un monopole et une machine de propagande d’état.

            1789 : La fin des privilèges et la déclarations des Droits de l’Homme et du Citoyen

            , rédigée par La Fayette, et la fête de la Liberté. Vous devriez relire cette déclaration, elle est l’émanation la plus juste de la pensée libérale. Revoyez le rôle de l’état tel qu’il y est défini.

            Ce que je souhaite, car vous semblez faire un amalgame des différents messages et auteurs, c’est que chacun puisse choisir ce qu’il juge la meilleure éducation pour ses enfants. Qui est le plus légitime pour décider ce qui est bien pour ses enfants, les parents ou un quelconque énarque qui pantoufle dans un ministère ?


          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 10 janvier 2013 09:44

            Quand vous dites que vos impôts ne doivent pas payer l’éducation des mes enfants vous déclarez clairement que vous êtes contre l’éducation pour tous, ou alors les mots n’ont pas de sens et cette discussion non plus.

            D’autre part, où avez-vous vu que donner la même chose à chacun était garant d’une égalité de traitement ?

            Donnez la même quantité de nourriture à un nourrisson, un adolescent et un vieillard et vous verrez le résultat !

            La richesse de la société est la très grande diversité des individus ayant chacun des besoins très différents. Donc pour satisfaire tout le monde il faut donner à chacun ce dont il à besoin et non ce que vous décidez être un besoin universel. Et qui d’autre que l’individu lui-même, pour décidez de ces propres besoins.

            Enfin, si vous laissiez de coté cette colère qui vous aveugle, vous verriez que ce sont justement des écoles privées qui apportent les meilleurs services dans les quartiers difficiles. Et encore, ces écoles sont extrêmement encadrées.

            Pour évoluer et s’adapter, il faut de la diversité et de la liberté.


          • jak2pad 10 janvier 2013 15:23

            je ne sais pas ce que vous avez bien pu enseigner pendant tant d’années, mais j’espère que vos élèves avaient moins de mal à vous comprendre que vos lecteurs sur agoraVox.


          • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 9 janvier 2013 18:06

            @ EDDY

            Il y a des années je pensais plus ou moins comme vous. C’était avant que je n’ai des enfants et ne soit confronté à des problémes avec le publique.
            Il est indispensable que le privé demeure , il représente une alternative en cas de soucis. Et il est normal que le produit de mon impot soit restitué à l’école où mon enfant est scolarisé, d’autant que je paie en sus à cet établissement des frais. 
            Pour ce qui est du « bourrage de crâne », d’experience il est beaucoup moins fort dans le privé que dans le publique. On piaille parce que dans le privé on se prononce de maniére plus ou moins sournoise contre le mariage gay, mais dans le publique on fait de la propagande « pro » à visage ouvert . On est tellement habitué au devergondage idéologique du publique qu’on y prend plus garde. 
            Personellement je pense que les enfants prennent les choses comme elles viennent et se feront leur propre opinion plus tard...De toute façon le « moutonnage » idéologique est si fort dans ce pays que ce ne sont pas les propos de 2 curés qui changeront grand choses...Vous le dites vous même : les églises sont vides ! 



            • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 9 janvier 2013 20:14

              @SAMPIERO


              1- Vous dites : Frotter sa cervelle à la cervelle d’autrui, c’est la recommandation de Rabelais. L’école privée évite cela, ça se passe entre gens bien. Et ça ne valorise pas.« 
              Toutes les écoles privées que je connais sur Paris et en Bretagne ont des publics trés mélangés, y compris des gens ayant trés peu de moyens (les écoles prévoient des aides à cet effet). Dans les 2 colléges privés fréquentés par mes filles se cotoyaient des musulmans, des chretiens, des chinois, etc...
              Et l’ambiance y était plus libre (car plus sécurisée) que dans le publique. Pourquoi ? Parce que le privé peut virer les dingos (les harceleurs, les dealers, etc...). C’est plutot sur cet aspect là que le publique devrait reflechir ;
              Ca vous semble sans doute anecdotique, mais quand les colléges publiques du secteur exposent vos enfants aux violences ou à la soumission(et je parles de choses concrétes et vécues : j’ai opté pour le privé aprés plusieurs incidents ; et avec amertume parce que c’était contraire à mes convictions et plus tere à terre plus cher, ça interpelle.

              2- » la droite la plus bête du monde,« comme vous dites fréquente du privé non conventionné (style Montessori ou Ecole Alsacienne) où là effectivement  il n’y a pas de mélange social (et pour cause : suffit de voir les prix !). A noter que la gauche (y compris »extréme« fréquente les mêmes établissements.

              3- »Pas d’église dans les écoles«  : dans le privé catho il n’y a aucune obligation de fréquenter les églises. 

              4- »Que dirait-on si des associations de parents musulmans d’écoles privées se mettaient à agir comme certaines associations de parents catholiques des mêmes écoles privées" Des associations le font : demandes de nourriture hallal, exemption de gym, révision de l’Histoire, etc...Les putois se contentent de regarder le bout de leurs godasses et s’écrasent...Ils préférent s’attaquer à l’ambulance : plus facile...


              • alinea Alinea 9 janvier 2013 20:56

                J’ai entendu Pierre Mauroy l’autre jour à la radio ; il rappelait qu’il était pour l’école unique ; c’est à dire pour la dissolution pure et simple de l’école privée. Je ne suis pas socialo, contemporaine, mais pour ce socialisme-là, oui !


                • Christian Labrune Christian Labrune 10 janvier 2013 02:46

                  J’ai enseigné les lettres dans l’enseignement public pendant plus de trente-cinq ans. J’ai dont été, directement témoin de sa destruction systématique, voulue et réalisée par les socialistes entre le milieu des années 80 et la fin du siècle. Aujourd’hui, l’enseignement public est foutu : une grande partie des jeunes qui sortent des lycées avec le bac sont tout à fait illettrés.

                  Etant rationaliste et athée autant qu’on peut l’être, je préfèrerais évidemment qu’il existât un système d’instruction publique digne de ce nom mais ce n’est plus du tout le cas, sauf dans quelques grands lycées des très grandes villes. On est maintenant dans un système à deux vitesses : quelques rares établissements relativement préservés dans quelques quartiers privilégiés, et pour les pauvres, des usines à formater des « citoyens ». On prétend encore éduquer les jeunes (mais on n’y arrive pas !) et on a complètement renoncé à les instruire. Si j’avais des enfants en âge de faire des études, c’est triste à dire, mais je préfèrerais encore les envoyer chez les Jésuites


                  • Christian Labrune Christian Labrune 10 janvier 2013 02:50

                    ERRATUM

                    Je me suis relu trop tard. On voudra bien excuser ma deuxième phrase. Je voulais écrire :

                    « J’ai DONC été directement témoin de sa destruction systématique, voulue et réalisée par les socialistes entre le milieu des années 80 et la fin du siècle. »


                  • eric 10 janvier 2013 09:46

                    Vous vous trompez complétement de perspective,. C’est le public qui est une machine de guerre pour le prive.
                    De l’ordre d’un petit 20% des enfants sont a un moment dans le prive
                    Mais, de mémoire, de l’ordre de 50% des familles y ont recours a un moment ou a un autre pour l’un ou l’autre de leurs enfants.
                    Comme cela « coute » vous imaginez bien que sauf rares cas de choix idéologique a priori, elles s’y résolvent parce que le public ne leur offre pas de solution.
                    C’est cela le vrai problème, et encore heureux qu’il y ait le prive pour y faire face.


                    • jamjam 10 janvier 2013 10:35

                      Heureusement qu’il y a des écoles privées !
                      Sinon, dans certains quartiers vous devriez mettre votre petit blanc blond aux yeux bleus au milieu de petits africains ultra majoritaires, violents, agressifs et qui n’en ont rien à faire de l’école. C’est dur d’en arriver à dire ce genre de choix mais c’est un fait que je vis à trav ers mes petits-enfants et que je n’ai pas connu pour mes enfants : ils étaient à l’école avec des petits asiatiques... pur leur plus grand bien !


                      • Yohan Yohan 10 janvier 2013 12:25
                        Salut Calmos
                        Rien que dans mon entourage, mes stats personnelles montrent que les gens revendiqués de gauche recourent plus souvent au privé que ceux qui se réclament de droite. Mes enfants sont dans le public et ma fille s’est tapée le pire lycée de Paris jusqu’au Bac (et j’ai tenu à ce qu’elle y reste). Elle a ramé ensuite, mais a rattrapé le wagon en bossant comme une malade, tandis que la prof de CP de ma fille, bobo socialo en diable, a choisi soigneusement les lycées de ses 2 gamins en contournant la carte scolaire, grâce à ses petites combines. Résultat (pas terrible au final) elle a contribué à la reproduction de l’espèce, ses enfants étant devenus profs. 
                        Quant aux vrais bobos, ils s’installent volontiers dans les quartiers populaires, mais passé la maternelle, ils déménagent. Il n’y que les aveugles pour voir la composition d’une classe de sixième dans le 19ème, 20ème ou Montreuil (terre d’élection des bobos qui prennent soin de coller à Vincennes pour s’éviter les classes ethniques).
                        Je ne leur reproche pas de la faire mais je leur reproche de dire le contraire de ce qu’ils font.

                      • soi même 10 janvier 2013 11:46

                        Quand j’étais petit, au moment de Pâques, cela m’arrivait de faire de grand bouquet des fleurs des champs. c’était mon plaisir de cueillir une diversité de fleurs, d’herbes pour chaque fois faire un bouquet unique.

                        Trente ans plus tard, je suis retourné sur les lieux, des champs à perte de vues de maïs, et le peut de pâture qui restait était une herbe digne des plus beau gazon des ville d’un vert immaculé.

                        Du coup une grande déception que j’ai vécus, où est passer la diversité qui fessait la joie de mon enfance, et devant cette grande uniformité artificiel de la nature, j’ai bien perçus que c’était plus une richesse qui s’étalait là, mais bien une pauvreté.

                        Le conflit qui consiste à vouloir supprimé l’école privé au profit de l’école publique et du même ordre que la révolution verte, une cour des miracles.

                        Ce n’est pas à vous de définir si cela est une entrave à la liberté de conscience, si un élève est dans une école privé confessionnel, ce n’est pas votre problème de vous placez en procureur de la pensé cela est licité, cela est intolérable !

                        La liberté est avant tous une affaire personnel, et elle ne se laisse pas enfermé dans un carcans idéologique, car que tu sois dans un cadre restrictif où dans un cadre ouvert, c’est bien une affaire personnelle qui définie l’être d’être libre où pas et non pas une norme qui définit par avance où doit se situé la liberté.

                         En réalité votre postulat ce n’est de la liberté qu’il s’agit, c’est comment instauré une dictature de masse par la norme éducative. La liberté de conscience est juste un alibis pour culpabilisé, et avoir un angle d’attaque pour préparer le terrain au bulldozer de la pensé unique !


                        • Christian Labrune Christian Labrune 10 janvier 2013 13:56

                          Pour éclairer un peu ce débat, il conviendrait peut-être de se pencher sur l’évolution des conceptions touchant à la fonction de l’école dans une république. Trop de gens ignorent que jusqu’en 1932, on parlait d’Instruction publique. C’est sous le gouvernement d’Edouard Herriot que le ministre Anatole de Monzie a imposé la dénomination Education nationale, probablement parce que cela correspondait mieux aux idées du temps et à une certaine fascination que pouvait exercer la montée des fascismes en Europe. On ne peut pas faire d’Anatole de Monzie un véritable fasciste : certaines mesures prises, touchant particulièrement à l’enseignement de la philosophie étaient assez judicieuses, mais enfin le bonhomme fut de ceux qui votèrent les pleins pouvoir à Pétain et que la « Révolution nationale » n’effraya jamais.

                          Instruire et éduquer, ce n’est pas la même chose. Lorsqu’on instruit, on développe l’esprit critique, on forme l’autonomie du jugement, on prépare l’individu à penser sa propre liberté. Eduquer, cela a toujours été la préoccupation première de tous les systèmes totalitaires. Jeunesses hitlériennes, Jeunesses communistes, Gardes rouges, tout cela, c’est de l’éducation pure : création de réflex conditionnés, de comportements programmés, lavage de cerveau, fanatisation des esprits.

                          Lorsque la gauche est arrivée au pouvoir en 81, la première chose qu’elle aurait dû faire, c’était renforcer le système d’instruction. Elle a fait le contraire, elle a voulu promouvoir l’éducation, c’est-à-dire le formatage qui lui permettrait de mieux crétiniser les masses. Tous ceux qui ont enseigné connaissent l’inévitable logorrhée du discours officiel à propos de la « citoyenneté ». Fabriquer des crétins sans autonomie intellectuelle, voués à répéter invariablement le catéchisme idéologique de la « gauche » (les guillemets s’imposent) à propos des « droits » de tout un chacun. Jusqu’à vouloir, dans l’école, « mettre l’enfant au centre », et s’appliquer à satisfaire son désir le plus immédiat, lequel est bien évidemment d’être diverti et non plus instruit. On a donc fabriqué dans l’enseignement public des masses d’abrutis dont on a encouragé et légitimé la seule activité dont ils fussent capables : celle de détruire toute possibilité d’enseigner. Dans la plupart des lycées des banlieues, le sens de l’émulation, par voie de conséquence, s’est peu à peu radicalement inversé. Le « bouffon », pour ces illettrés qui ignorent même le sens ordinaire des mots, ce n’est pas celui qui amuse, mais celui qui essaie de réussir et qui va à l’école pour apprendre. On le méprise quand on ne trouve pas une occasion de lui casser la gueule.

                          Sans l’instruction, il n’y a pas d’éducation qui vaille. On fabrique seulement des esclaves tout juste capables de répéter à l’envi les slogans des populistes. On en est là, y compris sur AgoraVox où l’absence d’instruction est partout perceptible.

                          Si on veut mieux comprendre la nature de tous ces problèmes, il suffit de taper dans Google : « Education nationale Instruction publique ». Beaucoup d’articles disponibles seront des plus éclairants.


                          • jak2pad 10 janvier 2013 15:41

                            cet article très affirmatif, mais assez haineux, est rempli d’erreurs.

                            Je me bornerai à citer l’affirmation des « classes à petits effectifs ».

                            C’est une blague : les établissements priés ont des classes qui dépassent les trente-deux élèves dans la plupart des cas, parfois jusqu’à trente-cinq.

                            La raison : c’est que l’Educ’Nat, malgré une demande en forte augmentation, refuse au privé d’ouvrir des classes supplémentaires.

                            Pourquoi ? parce que nos profs gauchos du public veulent arder un peu d’effectifs, pour que l’on ne ferme pas leurs classes à eux.
                            S’ils ne recevaient que les élèves qui veulent vraiment venir chez eux, il leur en resterait quinze par classe maximum.

                            Vous riez ? vous avez tort.
                            Il y a quelques années, des enseignants de Seine-Saint-Denis qui réclamaient à cor et à cri la transformation de leurs classes en classez -ZEP ( éducation prioritaire, sans rire), et donc classes dédoublées, se sont fait refuser par le Rectorat parce qu’en-dessous de quinze élèves, on ne peut plus dédoubler. Et effectivement, il ne leur en restait que onze ou douze, quand ils voulaient bien venir.
                            Mais nos enseignants pas gênés auraient bien voulu dédoubler quand même : moins d’élèves, moins de boulot.
                            Un genre d’intermittents de l’Educ’Nat, en quelque sorte, pour faire comme les copains du spectacle.

                            Mes gosses ont été dans le privé : pas de recettes magiques, des leçons à apprendre, (pas tant que cela d’ailleurs), des profs présents et pas en stage syndical, un Proviseur qui gère sa boîte, rien que du normal.
                            Et plein de copains fils de profs du public.
                            Il faut croire que ces parents-là connaissaient le problème.

                            Alors que ce m. Khaldy revoie ses chiffres, et ensuite il enverra lui aussi, comme tout notre gouvernement, ses gosses dans le privé.

                            • Eddy KHALDI Eddy KHALDI 10 janvier 2013 16:00

                              Argumentez sur des statistiques précises pas sur des affirmations « café du commerce ».

                              Voici quelques unes de ces données

                              Toutes les données reproduites ci-dessous sont extraites du document officiel, « Repères et références statistiques », édition de Septembre 2012

                              http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2012/06/4/DEPP-RERS-2012_224064.pdf

                              Nombre moyen d’élèves par classe : 2011-2012

                              Préélémentaire (p41)

                              Public : 25,8 (+0.1%)

                              Privé : 27,2 (+0.2%)

                              Le privé a peu d’écoles exclusivement maternelles pour lesquelles il n’existe pas d’obligation de financement public. Il préfère implanter ses classes maternelles dans des écoles primaires sous contrat afin de les englober dans le forfait communal et obtenir ainsi un financement public. L’enseignement catholique s’intéresse de près aux jardins d’éveil : « Le nouveau contexte ne peut qu’inciter l’Enseignement catholique à imaginer des dispositifs pour rester présent sur la tranche d’âge des 2 ans, et, même à s’intéresser à l’accueil de toute la petite enfance de 3 mois à 3 ans. » « La réduction, voire la suppression, de la scolarisation des enfants de 2 à 3 ans dans des classes sous contrat va perturber de façon importante le recrutement des écoles catholiques. Elle pourrait entraîner la fermeture des classes réservées aux enfants de 2 ans et pourrait provoquer la fermeture de classes dont l’effectif était soutenu, pour une part significative, par l’accueil d’enfants de 2 ans. » (Orientations du Comité national de l’Enseignement catholique pour l’accueil de la petite enfance.) A la rentrée 2011, de nombreuses classes préélémentaires hors contrat sont ainsi, implantées dans des écoles sous contrat.

                              Le pré-élémentaire privé connaît un succès grandissant auprès des 2 ans, « recrutés » par le privé à hauteur de 22% d’entre eux, contre seulement 12,4% chez les 3 à 6 ans.

                              La logique du profit primant sur la recherche de qualité, un quart des classes préélémentaires du privé ont plus de 30 élèves, et 6% plus de 35.

                              Sur l’accueil des 2 ans, le public recule en 2010 de 10%, et le privé de 7.7%.

                              Primaire (p41)

                              Public : 22,7 (+0.0%)

                              Privé : 23,3 (+0.4%)

                              Le public, du fait de l’obligation scolaire et des contraintes géographiques, totalise près de 4700 soit 9.7% d’écoles à classe unique, contre seulement 148 soit 2.9% dans le privé (p.37) .Pour autant le taux d’encadrement est sensiblement le même alors que l’enseignement public doit répondre a des contraintes géographiques afférentes au service public (zones à faible et fort densité de population).

                              Le privé est peu implanté dans des zones à faible densité de population. Dans certains départements, il représente moins de 5% de la population scolaire : Alpes de Haute Provence, Haute Saône, Corse du Nord et du Sud, Bas Rhin, Haute Marne, Moselle, Creuse. Il est aussi peu présent, moins de 5% ou à peine plus, dans des départements de banlieues tels que la Seine -et-Marne, la Seine-Saint-Denis, l’Essonne, le Val d’Oise et le Val-de-Marne. Confirmation, que les contraintes géographiques, démographiques et sociales sont évidemment assurées par le seul service public.

                              Collèges (p43)

                              Public : 24 (+0.4)

                              Privé : 25,9 (+0.5)

                              Le privé compte de nombreuses classes à faibles effectifs, et également, des classes à plus de 30. Le financement du forfait se fait à l’élève. Le public assure là aussi la continuité territoriale et doit répondre à l’intérêt général dans les zones à faible densité de population.

                              Lycées généraux et technologiques (p41)

                              Public : 27.2 (+0,4)

                              Privé : 24,3 (+0.5)

                              Le gouvernement avait déjà surajouté des moyens pour le privé dans le cadre du plan banlieue. Aujourd’hui, grâce à un amendement de Jean Claude Carle , voté par le Sénat en décembre 2010, à l’heure où l’enseignement public, est frappé par la rigueur, les suppressions de postes exigées dans l’enseignement privé sont encore allégées . Cet amendement a en outre ajouté une surdotation de 4 millions d’euros équivalant à 250 emplois supplémentaires. Au budget 2011, sur 16 000 postes supprimés, 13 767 emplois sont ainsi retirés à l’enseignement public contre seulement 1 633 au privé sous contrat, au lieu des 3 416 attendus, si la règle des 80%-20%, avait été respectée. Ce sont donc près de 2 050 emplois, dont 250 par subvention, qui sont encore illégitimement, voire illégalement, concédés au privé. Nathalie Mons, chercheuse spécialiste des politiques éducatives, nous apprend dans un article paru dans le Monde le 16 juin 2010 qu’entre 2003 et 2009 « 95% (des postes supprimés) ont été prélevés sur le public contre moins de 5% pour le privé. Une proposition nettement en retrait par rapport au poids de ce réseau dans l’éducation française ».

                              Le différentiel public- privé représente ainsi plusieurs milliers de postes manquants pour le public, sans qu’il soit jamais tenu compte, des contraintes spécifiques qui pèsent sur le seul service public.

                              Le privé se positionne sur le second degré. La gestion des postes du privé en « équivalent heure » lui permet de transformer 1 poste du 1er degré (27 heures) en un poste et demi de certifié ( 18 heures), opération menée sans aucune transparence.

                              Lycées professionnels (p41)

                              Public : 19,0 (-0.1)

                              Privé : 17.6 (-0.3)

                              Le différentiel Public-privé s’accroît encore en 2012. Il représente désormais, quelques milliers de postes manquants pour le public pour un taux d’encadrement Public-privé équivalent.

                               

                              Lisez l’ensemble de ce document officiel sur le site du ministère….


                              • Eddy KHALDI Eddy KHALDI 10 janvier 2013 16:03

                                Lesquels ?


                                • jak2pad 11 janvier 2013 02:28

                                  Ayant travaillé longtemps ( trop peut-être) dans un Rectorat dont je tairai le nom, je connais parfaitement la manière dont sont élaborées ces « statistiques » que vous brandissez.


                                  Un seul conseil, si vous avez des gosses : 
                                  mettez-les dans le privé.

                                  Ils ne deviendront peut-être pas intelligents, ni doués, mais ils auront leur bac.
                                  Et ils éviteront fumette et racket, qui sont les deux mamelles en ce moment de notre Educ’Nat .
                                  Requiescat in pace, cher M. Khaldy.

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