Le RSA : l’effet pervers de son financement
Martin Hirsch, Haut Commissaire à la Solidarité active (comme s’il existait une solidarité passive...) en avait fait son cheval de bataille : le Revenu de solidarité active et ce nouveau projet dont Sarkozy avait fait la promesse de sa réalisation va prochainement être soumis au vote de l’Assemblée. Outre son principe qui dans le fond est honorable, ce sont les sources de financement du RSA qui laissent les Français perplexes en particulier la classe moyenne...
Des riches de plus en plus "défiscalisés" par l’Etat
Après la suppression de l’ISF par le gouvernement Sarkozy, qui avait d’ailleurs été créé à la base pour financer le RMI, les plus riches sont encore une fois avantagés par rapport au reste de la population française. En effet, pour financer le RSA, le gouvernement prévoit de prélever 1,1 % sur les revenus du capital notamment sur les assurances-vie. Or, ce nouveau prélèvement pèsera encore une fois sur la classe moyenne qui tend de plus en plus à disparaître du fait d’un appauvrissement lié en particulier à la stagnation des salaires et à l’importante inflation. C’est donc un nouveau poids qu’impose le gouvernement à la classe moyenne et aux petits épargnants qui vient s’accumuler aux autres problèmes de la classe moyenne. Il serait intéressant de savoir combien de Français auraient souscrit à une assurance-vie à environ 4 % sachant que le gouvernement leur prélèvera 1,1 %, une chose est certaine, leur nombre serait moindre.
La politique du gouvernement est donc claire, il est bien évident qu’aujourd’hui la politique de la France est en train de satisfaire tous les désirs des plus riches au détriment du reste de la population. En effet, les plus riches contribuent de moins en moins à renflouer les caisses de l’Etat, il faut donc bien que d’autres le fassent à leur place...
Seulement est-ce la bonne solution de "saigner" la classe moyenne alors qu’en maintenant l’ISF ou en augmentant la taxation des dividendes, les plus riches auraient pu financer le RSA, ce qui paraîtrait plus légitime ?
L’effet pervers du projet RSA
Comme dit précédemment, la classe moyenne souffre de plus en plus. En effet, les salaires stagnant, l’inflation très forte et la récession économique ne sont pas sans conséquences sur la classe moyenne. Or, déjà que le contexte est difficile, le gouvernement impose à la classe moyenne de financer le RSA afin de faciliter le retour à l’emploi des plus pauvres autrement dit ceux qui sont au RMI, qui rappelons-le était financé par l’ISF supprimé récemment. Est-ce acceptable ? Non car, inévitablement, le contexte actuel favorisant déjà la dégradation du niveau de vie des Français, le prélèvement d’1,1 % des intérêts sur les assurances-vie et les épargnes vient donner un coup de massue sur la tête des Français moyens. Ainsi, il est certain que ce mode de financement du RSA va contribuer à l’appauvrissement de la classe moyenne alors que le principe même du RSA est de combattre la pauvreté ! N’est-ce pas paradoxal et hypocrite ?! Cette manière de financer le RSA va, selon moi, accentuer la précarité et le nombre de pauvres et donc accélérer la disparition de la classe moyenne, ce qui aboutira à une société où cohabiteront des personnes très riches et à l’inverse des personnes très pauvres, qui vivent dans la précarité.
Seulement le plus invraisemblable c’est que le gouvernement a besoin de moyens supplémentaires pour financer le RSA ce qui est tout à fait incompréhensible quand on sait qu’une personne qui touche le RSA ne touche plus le RMI. En effet, s’il y a plus de personnes qui perçoivent le RSA, il y en a moins à percevoir le RMI, ce qui implique donc que le RMI coûtera moins cher au gouvernement puisque les personnes, qui le percevront, diminueront ! Pourquoi donc le gouvernement a besoin de recettes supplémentaires pour financer le RSA sachant qu’avec l’équivalent d’un RMI, l’Etat pourrait payer environ deux RSA ! Ici encore on se demande où est la logique ? En fait, il y en a une, l’ISF étant supprimé, les recettes destinées au RMI ont diminué ce qui a provoqué une augmentation des dépenses de l’Etat. Aujourd’hui, l’Etat a besoin d’argent, il prétexte donc le besoin de nouvelles sources de financements pour le RSA, mais en réalité, avec cet argent, les Français financeront le RMI et le RSA. Autrement dit, encore une fois, les "Français moyens" trinqueront à cause des privilèges donnés aux plus riches (paquet fiscal) par l’Etat.
L’hypocrisie du gouvernement
Le RSA a pour but de diminuer la pauvreté en France, mais pour moi son financement est une honte ! Là j’entre dans quelque chose de plus personnel, je vais vous raconter ma situation afin d’illustrer mes propos dits précédemment.
Je vous explique les raisons de ma colère. En effet, je m’explique, je suis depuis peu étudiant et comme tout jeune prévoyant, j’ai souscrit une épargne lorsque j’étais jeune bloqué durant X années afin d’optimiser la rentabilité du peu d’argent que j’ai sachant que je n’ai encore jamais travaillé (je viens d’atteindre la majorité). A cette époque, les livrets classiques étaient rémunérés à hauteur d’environ 2 % et j’ai donc souscrit à une épargne rémunérée à 4 % en taux fixe, ce qui à l’époque était intéressant vu le faible taux de rémunération des livrets. Aujourd’hui avec l’application du financement du RSA, non seulement mon argent est bloqué pendant encore trois ans (ce qui était prévu dans mon contrat), mais ce qui n’était pas mentionné dans mon contrat c’est que le gouvernement allait "se servir dans le gâteau" à hauteur d’1,1 %, ce qui va rendre le taux de rémunération de mon épargne à hauteur de 2,9 %. Or, maintenant, les livrets sont rémunérés à 4,5 % et 5 % au 1er janvier 2009, mon épargne est donc devenu un mauvais placement alors que j’ai souscrit à un taux fixe. N’est-ce pas honteux ? En souscrivant à une épargne, je pensais pouvoir palier mes frais de scolarité, or, avec le RSA, mes intérêts vont chuter, par conséquent, je devrai faire un prêt étudiant. Alors c’est bien beau de dire aux jeunes d’être prévoyants et de penser à l’avenir, mais je l’ai été et je me fais "arnaquer" par l’Etat et le mot n’est pas trop fort, de plus, je pense que je ne suis pas le seul dans le cas...
Tout ça pour dire merci M. Sarkozy, je n’ai pas encore travaillé et on me pique déjà mon argent comme si les frais de banque ne suffisaient pas... Comme toujours le gouvernement tape sur ceux qui veulent s’en sortir et non pas sur ceux pour qui tout va bien...
Bravo Monsieur le président, quelle belle politique menée, grâce à vous je vais songer à devenir très pauvre ou très riche puisque seuls ceux-là sont avantagés dans notre belle société française où règnent liberté, égalité, fraternité...
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