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Accueil du site > Tribune Libre > Le Samaritain à l’époque virtuelle

Le Samaritain à l’époque virtuelle

Évangile de Luc X, 29-37

Un docteur légiste se leva.... « Qui est mon prochain ? »

Jésus lui dit :

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le battirent et s’en allèrent le laissant à demi mort.

Voici un prêtre qui passait par là, il vit cet homme et prit l’autre côté de la route.

De même un lévite qui arrivait près de là, il vit l’homme et passa. Mais, un Samaritain en voyage vint à passer près de cet homme, il le vit et fut touché de compassion. S’étant approché, il versa de l’huile et du vin sur ses plaies et les banda. Puis il le mit sur sa monture et l’emmena dans une auberge où il prit soin de lui.

Le lendemain il sortit deux deniers et les donna à l’aubergiste en lui disant : « Prends soin de cet homme, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. »

A ton avis, lequel des trois s’est montré le prochain de l’homme tombé entre les mains des voleurs ? »

Le docteur légiste répondit : « C’est celui qui a pratiqué la miséricorde envers lui. »

Jésus répondit : « Va et fait de même. »


Cela m’intrigue d’autant plus que cette métaphore est un enjeu majeur, c’est l’un des principaux gages d’éternité.

Le héros central est un paria. En Galilée, à l’époque de Jésus, les Samaritains étaient aussi méprisés qu’un Palestinien aujourd’hui en désaccord avec la politique d’Israël. En somme tous les Palestiniens.

Les Samaritains avaient des pratiques barbares aux survivances païennes.

C’étaient des gens de la nature et de modeste condition.

Paysans, commerçants, gens pratiques, peu intéressés par le Grand Livre, au fond incultes dans la lettre et ignorants du message mosaïque.

Contrairement au prêtre et au lévite qui contournent l’homme blessé à demi nu, pensez donc, la nudité, l’émergence de la sexualité, à cette époque, quand on vit dans l’abstraction de la foi, dans le Livre, dans sa tête, si loin de son ventre et de ses besoins physiques, ses désirs.

Le réflexe le plus naturel dans ce cas, c’est la peur, le recul, la fermeture et il serait mal venu de porter un jugement sur cette évidence.

Revenons à notre homme providentiel, le Samaritain, je l’imagine un peu rond, avec un turban rouge sur la tête, pour égayer un peu. Il marche d’un bon pas, c’est un solide gaillard qui semble déterminé, peut-être un modeste commerçant qui se rend au marché pour son petit commerce mensuel.

Les chemins de l’époque ne sont pas sécurisés, il est donc courageux.

A travers l’expérience de la roue de médecine, de ses frères les Amérindiens qui ont pratiqué le courage, ailleurs, beaucoup plus tard, je sens qu’il est bien présent, vigilant, à l’écoute, bien centré.

C’est un guerrier spirituel, il ne le sait pas et c’est sans importance. Dans cet état d’esprit, il est attentif à tout, au danger, à la misère, aux autres, à l’autre.

C’est un homme pratique, il agit. Peut-être qu’il possède, dans les sacs posés sur le dos de son âne, du vin pour désinfecter les plaies du malheureux, de l’huile pour masser ce pauvre corps meurtri étendu sur le chemin.

L’homme qui vit dans la nature a le geste juste, le bon réflexe, son efficacité est naturelle et se transmet d’instinct de père en fils.

La gratuité du geste s’inscrit dans l’empathie. Il sait que cet homme au-dessus duquel il pratique les premiers soins ce pourrait être lui. Il est plein de compassion comme une mère qui fait son enfant, comme elle il sait d’instinct que cet homme le prolonge, comme la mère il s’aime dans ce geste vital.

Tout ça est tellement simple, tellement sain que les théologiens eux-mêmes n’en perçoivent pas l’essentiel en s’égarant dans des considérations morales qui écornent, voire déforment le message.

Bon ce n’est pas tout, le Samaritain a un projet, une activité, il remet maintenant le blessé dans les mains d’un hôtelier en lui donnant des consignes. Il a materné, il paterne et promet de repasser. Il poursuit sa route, il assume sa vie.

Quel est le sens du message ?

Donner du temps à la personne en difficulté et, pour la personne qui reçoit, le souvenir attendri, une pensée d’amour ?

Ce Samaritain est étranger au cadre du savoir biblique, étranger au caractère apostolique formel et conventionnel. Intentionnellement, c’est un étranger.

Pas de réelle gratuité du geste. Entrer en contact avec l’autre c’est voir chez lui notre miroir. L’autre est un autre nous-même. S’aimer chez l’autre.

Le Samaritain a donné de son temps, de son affection, de son aide sans rien recevoir en retour... le blessé pourra faire de même en pareilles circonstances.

Au hasard des chemins, si nous rencontrons un être en difficulté, tentons de nous reconnaître.

J’ai le souvenir que dans un train qui revenait d’Italie, j’ai rencontré un prof qui rentrait d’un séminaire consacré à l’iconographie. Il me révéla que dans une présentation médiévale, relative à la parabole du Samaritain, les illustrations successives présentent la particularité suivante : le Samaritain apparaît sous les traits présumés de Jésus, assume les soins et disparaît. On le voit de dos s’éloignant.

Maintenant, c’est l’hôtelier qui occupe la scène, curieusement, il a le visage présumé de Jésus, puis il disparaît avec le blessé dans sa maison.

Plus tard, sur le seuil de l’hôtellerie, notre convalescent se présente... devinez l’empreinte de son visage ? Eh oui bien sûr, c’est comme une chaîne de solidarité dans sa permanence et sa continuité, il a le visage de Jésus.

« Aime ton prochain comme toi-même. »

La pensée d’éternité s’inscrit dans cette attitude d’esprit et dans l’élan et le positionnement actif du Samaritain qui ouvre une voie, une perspective vers un autre lui-même.


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25 réactions à cet article    


  • galimatias 1er mai 2008 15:03

    Bonjour,

    La lecture de cette gentille histoire m’amène à me dire que pour s’arrèter, il faut huile et vin, à défaut de quoi on ne peut rien donner, donc autant éviter de déranger celui qui souffre, n’est-il pas ?

    Et quant à reconnaitre dans l’autre, le même ; c’est les confondre dans leur unicité du "non moi même", les pauvres, ils se ressemble tant.

    Cet exercise, juste pour dire l’ambivalence de toute histoire.

    Cordialement


    • jack mandon jack mandon 1er mai 2008 17:56

      @ galimatias

      En temps réel, à notre époque, nous appelons le SAMU, c’est de loin préférable, si l’on est soignant, on pratique les premiers soins. Mais comme vous le voyez, il s’agit d’une métaphore, elle n’est pourtant pas anodine...n’est il pas ?

      Merci de votre intervention

      Jack


    • jack mandon jack mandon 1er mai 2008 17:42

       

      @ Léon


      Oui c’est autorisé, depuis que Ben Laden a pris la direction du journal, vous n’êtes même plus tenu de conserver le foulard pendant la rédaction de vos articles...mieux dorénavant, vous êtes même dispensé de vous masquer le visage...Ah vraiment je dis : Vive l’Islam au pouvoir !

      Merci de votre intervention, il est toujours bon de rire.

      Jack


    • Tony Pirard 1er mai 2008 20:55

       Mr.Leon laissez d’être inculte.. ! Dans le drapeau français il a une mot que résume tout..."FRATERNITÉ".. ! et elle n’enseigne pas le cathéchisme à personne.. ! Mais,elle dit tout ce que tous devraient faire.. !!


    • jack mandon jack mandon 4 mai 2008 07:53

       

      @ Léon


       

      Je tenais à vous répondre sérieusement, par respect pour vous.

      Ce que je voulais montrer dans cet évangile de Luc qui revêt un caractère central dans cette question récurrente sur l’éternité.

      Le christianisme n’est pas un livre, une théorie, un système, mais une action de reconnaissance d’identité.

      Il semble, dans cet exemple, que cela se passe mieux à travers un homme débarrassé des préjugés culturels ou religieux, un homme naturel, un homme libre, un homme en communication avec son environnement, un homme sain dans son corps et sa tête.

      Philosophiquement, ici le Christianisme et un Personnalisme, un Humanisme. C’est l’homme et son action qui se trouve au centre d’un élan vital reproductif.

      Je me positionne en chercheur qui s’interroge et ne sait rien, mais qui ne veut négliger aucune piste dans l’interrogation.

      Bien à vous

      Jack


    • Aspiral Aspiral 1er mai 2008 18:36

      Il y a une subtilité que vous ne semblez pas avoir mise en évidence. Aimer son prochain, la parabole le spécifie bien, ce n’est pas "aimer" celui qui est dans le fossé, ce qui est par ailleurs recommandé, mais aimer celui qui se comporte comme le samaritain ! S’il est bien un signe de décadence de notre époque, c’est cette confusion imbécile entre aimer et aider.. même si aider... ! Le jour où on supprimera les shows télévisés tes les téléthon ou autre télévie, je pense qu’on aura saisi la subtilité de la parabole.


      • jack mandon jack mandon 2 mai 2008 05:37

         

        @ Aspiral


         

        Bien entendu, la question posée est « qui est le prochain »

        Pour l’homme en difficulté, c’est le Samaritain.

        C’est à celui qui a été sauvé que s’adresse le message, c’est à lui que Jésus enseigne l’amour, il ne devra pas oublier l’homme qui lui a permis de repartir, de retrouver la vie.

        Ici le prochain, dans le contexte historique, est un paria, il est simple, matériel, anonyme, mais, c’est un passeur, il nous restitue dans notre verticalité d’homme et nous invite à poursuivre notre route, il réactive en nous ce lien humanisant, on ne doit pas l’oublier et faire de même.

        Dans l’article, les vitraux du moyen âge nous parlent d’une métamorphose en chaîne, après la première impulsion occasionnée par le prochain qui prend le visage de Jésus. Oublier cet acte c’est rompre le mouvement de la vie.

         


         


      • Tony Pirard 1er mai 2008 20:44

        Ce n’est pas nécessaire être religieux pour pratiquer la phrase...AImez ton prochain comme toi-même.

         L’autre jour je passais sur une route entre Pouso Alegre et Poços de Caldas(Brésil) avec ma voiture et je vis un l’homme abord de la route et je dis..."venez ici,nous pouvons aller ensemble.. !".Dans le chemin il me disait..."Il a passé plusieurs gens connue et ils ont tourne le visage.. !" Et l’homme m’a demandé..."qui est toi.. ? et je dise..."seul un ami... !".

         Donc,il me fit l’autre question..."comment dois-je faire pour lui payer.. ?" et je répondre..."Allez et faites le même.. ! ". C’est facile comprendre le sens de la vie.Dans le drapeau de France se trouve écrit..."FRATERNITÉ".

         Le symbole de l’amour major c’est..."Aimez le prochain comme soi-même".... Ne soyons-nous hypócrite,aider ou aimer sont mots synonyme.... !

         Tony do Brasil

         


        • jack mandon jack mandon 1er mai 2008 22:11

           

          @ Tony


           

          Vous parlez d’un rapport de fraternité et d’écoute qui passe naturellement entre deux êtres humains.

          Vous comprenez qu’il existe une continuité dans le renouvellement de l’élan de générosité, de tendresse, de reconnaissance de l’autre.

          Vous exprimez aussi, qu’au cours de la vie on se trouve dans une situation équivalente à celle de l’autre.

          Les situations se renversent et l’on se trouve en situation de recevoir ou de donner...mais aussi dans l’impossibilité humaine de communication.

          Dans ce passage de l’évangile, la question était, « Qui est mon prochain »

          Exprimé simplement, le prochain, c’est celui qui se trouve en ouverture de coeur et d’esprit, il voit, il entend, il ressent. Il est disponible.

          Il est en communication, voir en communion, avec son environnement, avec la vie, avec les autres d’une manière naturelle et spontanée.

          Une fois qu’il a permis à l’autre de se remettre en situation, de se reconstituer, de se reconstruire, de retrouver son autonomie, il poursuit sa route.

          Merci Tony et bonne chance

          Jack


        • jack mandon jack mandon 1er mai 2008 22:16

          @ Garci More

          Vous êtes un prochain à géométrie variable, je vous souhaite bonne promenade

          Jack


        • jack mandon jack mandon 1er mai 2008 22:17

           

          @ Tony


           

          Vous parlez d’un rapport de fraternité et d’écoute qui passe naturellement entre deux êtres humains.

          Vous comprenez qu’il existe une continuité dans le renouvellement de l’élan de générosité, de tendresse, de reconnaissance de l’autre.

          Vous exprimez aussi, qu’au cours de la vie on se trouve dans une situation équivalente à celle de l’autre.

          Les situations se renversent et l’on se trouve en situation de recevoir ou de donner...mais aussi dans l’impossibilité humaine de communication.

          Dans ce passage de l’évangile, la question était, « Qui est mon prochain »

          Exprimé simplement, le prochain, c’est celui qui se trouve en ouverture de coeur et d’esprit, il voit, il entend, il ressent. Il est disponible.

          Il est en communication, voir en communion, avec son environnement, avec la vie, avec les autres d’une manière naturelle et spontanée.

          Une fois qu’il a permis à l’autre de se remettre en situation, de se reconstituer, de se reconstruire, de retrouver son autonomie, il poursuit sa route.

          Merci Tony et bonne chance

          Jack


        • abersabil abersabil 2 mai 2008 21:24

          C’est une lapalissade de dire que les samaritains se referant a leur maître d’école en l’occurrence Samari puissent être bons, quand on sait que se dernier gourou en chef avait les clefs du temple et sa trésorerie, jouissait de cette fortune comme bon lui plaisait, mais ce que ne dit pas l’histoire, c’est que ce sieur fut frappé d’une maladie rare a savoir d’une hypersensibilité bizarrement pas à un quelconque allergène classique connu, mais bien à celui de son espèce, il fuyait comme peste le simple toucher d’un quelconque passant, au point de fuir les Hommes, et s’engouffrant dans le désert en criant ‘’ ne me touchez pas ’’ le répétant ainsi sans cesse, châtiment du divin  contre les usurpateurs, ceux qui se cachent derrière la foi, en se nourrissant de la naïveté des pauvres croyants ( la croyance éxagérée en certains Hommes politiques est de cet acabit).  


          • jack mandon jack mandon 3 mai 2008 08:36

             

            @ Merci Abersabil


             

            Vous avez tout compris, vous mettez l’accent sur l’aspect vulgaire, trivial du Samaritain, c’est tout à fait le sens de l’histoire.

            Le choix du Samaritain est intentionnel, il s’agit d’un paria, d’un moins que rien, il en allait ainsi à l’époque de Jésus.

            Le titre « le bon Samaritain » est une traduction, une interprétation légère des exégètes et autres théologiens qui fausse jusqu’au sens profond de la parabole.

            Originellement, les livres bibliques de sont pas nécessairement titrés.

            D’autre part, à aucun moment il n’est fait état de la bonté du Samaritain. En revanche, c’est peut être un homme inculte et vulgaire, mais c’est un « homme »

            Il est bien matériel, bien présent, courageux, actif et disponible. Ce n’est déjà pas si mal. Pour cette raison il aura une réaction humaine, car l’homme blessé étendu sur le sol pourrait être lui.

            La compassion, qui n’est pas la bonté, d’ailleurs, qu’est ce que la bonté, je me le demande,la compassion le met en contact avec un autre homme qui pourrait être lui, d’ailleurs à son retour de voyage, il sera peut être confronté à une agression.

            Ce n’est pas au « Samaritain » que la reconnaissance est manifestée. On pense à ce qu’il a fait pour un autre, et l’on nous suggère de faire de même.

            Cet acte simple est l’axe et le sens de la vie humaine.

            Merci encore Abersabil

            à bientôt, je l’espère

            Jack


          • abersabil abersabil 13 mai 2008 16:07

            Que je puisse avoir votre sympathie là n’est pas la question, encore moins le plaisir de me lire, toujours est il  et pour revenir à notre sujet que le Samaritain me fait rappeler ce grand maître de l’imposture à savoir Richelieu, c’est évident qu’il  était un humble homme avec tous ses défauts mais il savait surtout ce qu’il voulait, jamais soutane n’a fait véritablement preuve de bien, seul le geste par son acte positif peut conforter la foi, ce n’est ni le regard, ni l’intention, quant à l’émotion comment ne pas être émotif devant la barbarie sioniste et le supplice du peuple Palestinien ; Mr Jack , votre sympathie toute chrétienne ne peut être que pour ces opprimés non pas vers Mr Perez lui qui disait ‘’ nous négocierons cent ans s’il le faut avec les Palestiniens,  sans qu’ils puissent avoir quoique ce soit ‘’, jamais faucon ne devient colombe.

            Paix à vous

             

             


          • abersabil abersabil 13 mai 2008 16:11

            Que je puisse avoir votre sympathie là n’est pas la question, encore moins le plaisir de me lire, toujours est il  et pour revenir à notre sujet que le Samaritain me fait rappeler ce grand maître de l’imposture à savoir Richelieu, c’est évident qu’il  était un humble homme avec tous ses défauts mais il savait surtout ce qu’il voulait, jamais soutane n’a fait véritablement preuve de bien, seul le geste par son acte positif peut conforter la foi, ce n’est ni le regard, ni l’intention, quant à l’émotion comment ne pas être émotif devant la barbarie sioniste et le supplice du peuple Palestinien ; Mr Jack ;, votre sympathie toute chrétienne ne peut être que pour ces opprimés non pas vers Mr Perez lui qui disait ‘’ nous négocierons cent ans s’il le faut avec les Palestiniens,  sans qu’ils puissent avoir quoique ce soit ‘’, jamais faucon ne devient colombe

             Paix à vous

             


          • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 3 mai 2008 19:06

            Le regard est un bon moyen de transmettre immédiatement ce que les mots hésitent à dire. Nous nous trouvons entassés dans le métro à une heure d’affluence. Autrui peut, à ce moment-là, n’être pas autre chose qu’un objet gênant. Mais, soudain, deux regards se croisent. Quelqu’un me dit d’une façon pas tout à fait formelle : " je vous demande pardon". Une rencontre a eu lieu. Nous sommes à l’opposé de l’enfer sartrien.

            Pour rendre notre société plus humaine, il ne servirait pas à grand chose d’en changer les structures, si nous ne changeons pas le regard que nous portons sur autrui. Qui est-il donc pour moi ? Un autre, différent, que je m’efforce de tolérer, ou un autre moi-même, mon semblable, que je suis disposé à aimer ? Nous avons là toute la différence entre autrui et " mon prochain". Autrui veut dire l’autre, celui qui n’est pas moi. Cette idée est toujours affectée d’un coefficient de négativité. Et s’il est éminemment souhaitable que je tolère autrui, ce n’est là qu’un minimum dans la relation de personne à personne.

            Dans " mon prochain", je vois un autre homme ou femme comme moi, mon semblable et mon frère, soumis à la même condition, aux mêmes aléas, aux mêmes épreuves, capable, comme moi, de penser, de désirer, d’aimer, revêtu de la même dignité. L’idée du prochain s’enrichit de tout le contenu de notre idée de l’homme. La conviction de la grandeur de l’homme et l’expérience de sa fragilité nous disposent à aider et à aimer notre prochain, pas forcément d’un amour sentiment, qui est, par nature, électif, mais d’un amour de bienveillance qui est, par nature, universel.

             


            • jack mandon jack mandon 4 mai 2008 08:11

               

              @ Merci Armelle


               

              Tout cela est bien clair,

              Le discours sur le prochain était un thème obsédant à l’époque ou les pharisiens tergiversaient. Cependant, c’est un thème actuel qui place l’être humain à l’écoute, tous les sens en éveil, c’est à dire en communication.

              Ce que vous nommez « l’ Amour de bienveillance, par nature universel »

              Bien à vous

              Jack


            • brieli67 11 mai 2008 18:00

              ENCORE cette brave dame de Suisse de 65ans à l’oeuvre

              http://www.programme.tv/forum/tv/profil-2634.htm


              • jack mandon jack mandon 12 mai 2008 08:30

                @ brieli67

                Pas nécessaire d’inventer des histoires,

                le document produit est une plaisanterie

                Jack Mandon


              • Weinstein 11 mai 2008 18:18

                Jack, Shalom.

                Le personnage du Samaritain est très intéressant mais je dois le dire, complétement à coté de la plaque lorsque l’on parle des palestiniens, peuple indo-européens venu de Crète !!!

                Les Samaritains étaient considérés comme juifs par les Romains ceux là n’étant pas de grands psychologues !!!!!

                En vérité les Samaritains-(de la région de Samarie) étaient et sont encore( à peine un millier actuellement) un peuple profondément religieux, je dirai pour faire une comparaison que ce sont les Celtes du proche-orient...

                En effet, c’est un peuple ou la parole écrite est un blasphème en dehors de la Torah, donc pas de commentaires de celle-ci, talmud etc

                Ce sont des Hébreux, mais les juifs de tout temps les ont regardé comme un potentiel danger pour la pérennité de notre culture.

                En résumé, le juif pense que le monde est dynamique, jamais figé, l’action est une de nos qualités(ou défault) le Samaritain vit dans un passé glorieux qu’il ne peut transcender.Voilà une belle métaphore, non ?

                Bien à vous

                 


                • jack mandon jack mandon 12 mai 2008 09:31

                   

                  @ Weinstein


                   

                  Merci pour vos informations, elles complètent intelligemment mon article, mais ne démentent pas l’essentiel du contenu réel et métaphorique de celui ci

                  Le choix du Samaritain, et je ne suis pas le seul à le dire, est relatif au fait, que vous relatez au demeurant fort bien, qu’il existe une différence culturelle entre cet homme et les notables érudits attachés au livre.

                  Le Samaritain, comme vous le dites, relève d’une culture comparable aux celtes en Europe. Il représente un moment de l’histoire figé aux racines de du peuple juif.

                  Ce que la parabole veut simplement exprimer, c’est que malgré qu’il ne soit pas un pilier de synagogue, ou un intellectuel de gauche, et peut être aussi grâce à cela, c’est à dire un lettré progressiste et moderniste ou un dépositaire de la parole écrite, sa nature d’homme simple, le place dans une situation d’empathie et de communication qui lui permet d’être connecté avec la vie.

                  En revanche, mon allusion au peuple palestinien n’est pas du meilleur goût, ne voyez la dedans aucune malice de ma part.

                  Cependant, ni vous ni moi ne pouvons contester leur précarité et leur misère. L’histoire n’est pas exempte de fautes. Si j’étais juif, habitant en Israël, je me positionnerais du côté de Shimon Perez.

                  Le respect et la reconnaissance entre les deux communautés me semble indispensable pour le règlement d’une paix durable.

                  Je vous adresse toute ma sympathie.

                  Au plaisir de vous lire

                  Jack Mandon.


                • abersabil abersabil 12 mai 2008 17:24

                   Vous me décevez Mr Jack, dire que les propos de Weinstein sont intelligents dépasse tout entendement,le Mr est un juif sioniste pur et dur ,pourtant il ne sait pas que Samari ( celui dont on a attribué le nom à la région de Samarie) est celui qui est derrière la vénération du ‘’ veau d’or’’, idée de génie sûrement malintentionnée pour laquelle il fait d’une pierre deux coups, la première devenir le nouveau maître du temple, et la deuxième éloigner les deux frères (moise et haaron) qui le gênaient tant dans ses desseins machiavéliques, maintenant que Samari ne soit que de confession juive sans qu’il ne soit juif de sang, est vraiment une piètre opinion ( bien sur le juif ne peut être que bon, il est incapable de tuer une mouche, il n’est juste actif que pour le BIEN °    

                   

                   


                  • jack mandon jack mandon 13 mai 2008 08:35

                     

                    @ Abersabil

                    Je préfère, par nature et par goût, souligner et valoriser les zones lumineuses d’un être humain, les zones d’ombre sont toujours là, les raideurs et les peurs, pour chacun de nous.

                    Le caractère artificiel de l’échange épistolaire ne doit pas nous faire oublier que nous évoluons dans notre subjectivité et notre histoire personnelle, ce qui n’est pas propice à élever le débat.

                    Tout jugement de valeur est émotionnel et projectif, nous le pratiquons tous, mais c’est tout de même suspect.

                    Merci de votre intervention

                    Jack Mandon


                     


                  • abersabil abersabil 13 mai 2008 21:15

                    Que je puisse avoir votre sympathie là n’est pas la question, encore moins le plaisir de me lire, toujours est il et pour revenir à notre sujet que le Samaritain me fait rappeler ce grand maître de l’imposture à savoir Richelieu, c’est évident qu’il était un humble homme avec tous ses défauts mais il savait surtout ce qu’il voulait, jamais soutane n’a fait véritablement preuve de bien, seul le geste par son acte positif peut conforter la foi, ce n’est ni le regard, ni l’intention, quant à l’émotion comment ne pas être émotif devant la barbarie sioniste et le supplice du peuple Palestinien ; Mr Jack ;, votre sympathie toute chrétienne ne peut être que pour ces opprimés non pas vers Mr Perez lui qui disait ‘’ nous négocierons cent ans s’il le faut avec les Palestiniens, sans qu’ils puissent avoir quoique ce soit ‘’, jamais faucon ne devient colombe

                     

                    Paix à vous

                     


                    • jack mandon jack mandon 16 mai 2008 00:48

                       

                      @ abersabil

                      Nous nous sommes vraiment éloignés du sujet initial.

                      La simplicité et la rusticité du Samaritain lui donne une liberté de communication.

                      Les deux religieux et lettrés qui le précèdent sont dans leur tête, en dialogue intérieur, et naturellement étrangers au drame qui se déroule sur leur chemin.

                      La barbarie que vous évoquez est hélas généralisées sur toute la planète, mais je reconnais avec vous, que les palestiniens ne sont pas dans la meilleure position. Comme vous, je souhaite que les excès, les extrémismes, et les violences cessent, pour qu’une solution de paix équitable soit trouvée.

                      Bien à vous

                      Jack Mandon

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