Le voile et la « burqa » ne sont pas un danger pour la république
Les deux ne sont que des fantasmes de nos peurs que nous essayons d’exorciser au travers de leur symbolisation.
Ils sont des signes de manifestations religieuses respectables, même si nous ne les partageons pas et si certaines de leurs représentations sont contestables, ils sont devenus l’instrument d’une opposition électoraliste dans laquelle certains partis qui ne détiennent pas à eux seuls la majorité, savent que ce sont avec les voix des cristallisées des xénophobes des racistes, des sectaires qu’ils gagneront leur accession au pouvoir.
Messieurs Copé et Hollande sont des gens brillants nous y reviendrons.
La peur est saine, quand elle ne conduit pas à la catharsis et à la destruction, il faut donc les exprimer et ensuite mesurer leurs réalités dans un monde où elles sont répandues par une information médiatique qui les distord et les grossit (effet loupe) ou quand devant la place d’une multitude d’organe d’information (comprenant maintenant le net) il faut bien avoir quelque chose à raconter pour tenir l’audience 24h/24h. Ceci n’est pas insignifiant pour comprendre la diffusion de la peur et l’irrationalité qu’elle engendre sur des réalités factuelles.
Quelle est donc cette peur islamiste ?
D’abord quelques chiffres : trois Français sur quatre se déclarent religieux, six sur dix croyants, deux sur trois catholiques.
Parmi les appartenance religieuse déclarées, 60¨% sont catholique ; 6% musulmane ; 1.5% protestante ; 1% juive, 0.5 bouddhiste ; 31% sans religions.
1/3 des musulmans habitent en île-de-France 35% ; 20% en Provence côte d’azur ; 15% en Rhône Alpes ; 10% en Nord pas de calais.
Les conversions à l’islam seraient sur la base d’une estimation floue autour de 30 à 60 000, essentiellement dans les banlieues en mal de reconnaissance ou par mariage avec un pratiquant musulman.
La majorité des musulmans français se réclament Sunnite « tradition prophétique » et s’appuient sur la sunna « cheminement et pratique », les autres sont pour la plupart chiites « les chiites suivent Ali en particulier et croient en son Imânat ». Il y a environs 900 imans en France dont 90% sont étrangers, et il y a 20 500 prêtres environ.
74% des français estiment conserver la loi de 1905 telle qu’elle ; 18% souhaiteraient modifier certains de ses aspects, 7% demandent sa suppression.
83% des catholiques pratiquants et 84% des musulmans sont favorables à son maintien. (36% des croyants sont pratiquants)
Voilà donc quelques chiffres qui me paraissent, malgré qu’ils datent (2007), être essentiels de connaître pour se faire une idée de ce danger qui nous menace. Il apparaît d’évidence que ce danger n’est qu’une construction de nos peurs.
Ceux réels sont de plusieurs sortes,
Ceux liés au prosélytisme religieux, il le partage avec toutes les religions et tous les idéaux philosophiques et politiques. C’est notre quotidien, c’est par lui que circulent les informations, ce n’est donc pas un danger en soi. Seul le contenu des uns et des autres peut en constituer un.
Sa pratique, comme l’indique les chiffres, mais ils sont visibles dans les zones de concentrations et en l’absence de lieu pour les accueillir, et leur perception comme celles de manifestations de prière dans la rue, peut être interprétée comme une agression à notre espace public sans pour autant être un danger nous affectant.
Son usage contre le mal vivre dans les banlieues. C’est là qu’il se cristallise comme réponse à un mal être provenant d’une concentration due à la ghettoïsation sociale touchant les classes pauvres. Des cités entières sont devenues des antres des de loi islamiste car elle offre une perspective de respect et de dignité dans le vase clos d’un domaine de pauvreté qu’ils se sont approprié pour survivre et en exclus ou brimer ceux qui ne veulent pas si conformer ou soutiennent même les contrevenant à la loi républicaine par défi et affirmation de leur identité qui se s’est construite par l’isolement social. Nous connaissons ce danger, il a ponctué toutes les étapes du développement industriel, il est le produit de l’inégalité devant la distribution de la rareté. Ce danger n’a jamais fait courir de risque à aucune organisation étatique, car il se structure comme je viens de le décrire en micro société qui n’ont jamais mis en péril un pouvoir, mais l’ont toujours servi à maintenir et à justifier la « policiarisation ». Chacun peut comprendre qu’il serait facile à notre pouvoir de circonscrire par la force ces fiefs. Ils sont certainement un risque pour les individus, mais pas pour la république. Pour la république ils sont la soupape de sécurité où vont se concentrer toutes les acrimonies au sens propre et figuré.
C’est la face acceptée de la compétition, le lieu où l’on entasse les derniers, qui malgré leur sort veulent vivre. Alors ils s’accrochent à ceux qui leur offrent cette espérance, et d’évidence ce n’est pas la république. Mais, s’ils la dénient ou la contestent ou la combattent, ils ne la mettent pas en danger.
Le terrorisme, nous avons souvenez vous connus sur notre territoire des actions terroristes, ils sont une réalité qui s’est abattue de manière indifférenciée sur des citoyens, de notre pays ou d’autres parfois avec des cibles symboliques, manifestation d’une opposition à un mode de vie par ceux qui croient en d’autres choix de l’existence et qui s’imaginent investis soit d’une mission « évangélisatrice » (comme nous le fîmes), soit en réponse ou en résistance à une invasion culturelle.
Ce danger s’il est mesuré et a fait l’objet d’une réponse politique (dont je ne veux pas juger là de son action), n’est pas directement un danger pour la république, ce n’est pas par ces actions que l’islamisme s’imposera comme gouvernement théocratique, les chiffres indiqués plus haut nous le disent.
Alors dans tous ces divers degrés de perception de la dangerosité islamiste où se situent le voile et la burqa, où il y a urgence de légiférer pour l’interdire comme potentiel risque d’islamisation de la société ou comme un potentiel ensevelissement de l’émancipation de la femme.
Il me semble plus que la confusion soit la plus totale et qu’elle repose essentiellement sur une surexploitation médiatique qui tourne en rond et gonfle comme une baudruche et qui ne contient que du vent quand l’on y confronte la réalité des chiffres.
Nous avons notre manière de vivre, mélange de diversité dont les tenues vestimentaires se visionnent dans les page du Larousse au mot costume. Philosophiquement nous pouvons dire que cette burqa est un enfermement, son port créera certainement une gêne vu la confrontation « civilisationnelle » que cela représente, mais je ne pense pas que des enfants supporteront très longtemps cet habit s’ils sont soumis à l’enseignement public, à moins que nous acceptions des écoles spécifiques, ce que nous faisons et qui fut défendu par Chirac (rappelez-vous du million de manifestants pour l’école libre).
Si elle devient le symbole de l’oppression face à une évangélisation des droits de l’homme qui consiste à ne pas importer et autoriser chez nous ce que nous allons dénoncer chez les autres, nous sommes dans une autre démarche. Nous sommes donc ceux qui vont agresser la culture des autres en ce que nous jugeons qu’elle a d’oppression. Ce n’est donc pas eux qui nous agressent et faute d’admettre ou niant voire déniant cet « impérialisme » nous inversons le processus d’agression pour justifier notre légitimité à agir.
Alors que cachons nous derrières nos peurs que nous justifions par la crainte de l’islamisme, je ne suis pas psy mais déjà, je sais, que nous y cachons notre « racisme », notre xénophobie, notre sectarisme, notre peur atavique de l’étranger qui vient manger notre pain.
S’il y a un danger pour la république, il ne vient pas du voile ou de la burqa, il vient de nos peurs amplifiées par des médias et des hommes politiques qui savent ne pas pouvoir apporter de solutions aux problèmes économiques qui nous sélectionnent ces derniers que nous entassons dans des cités ou sur des décharges et qui nous donnent mauvaise conscience parce qu’ils ne veulent pas mourir ou aller ailleurs hors de notre vue.
Ils nous est alors proposé de discuter sur nos peurs et que sur elles, pas sur un hypothétique avenir, seulement sur nos peurs et nous les montons comme une mayonnaise, que nous faisons tenir avec toujours plus de forces répressives jusqu’à ce qu’elle se durcisse au point de ne plus être qu’une dictature tyrannique.
Alors si j’étais un terroriste je me réjouirais de cette évolution car à moindre frais à moindre mort j’aurais conduit des pays fiers de leur liberté de leur leadership libéral à s’enfermer dans des dictatures « sécuritariste » pire à s’auto détruire au point qu’ils trouveront dans l’avenir (2100) leurs saluts dans ce qu’ils dénoncent aujourd’hui.
Nous citoyens français nous devenons les fossoyeurs de la république par nos peurs irrationnelles que nous suivons tous les jours à la télé et autres pour nous rassurer qu’elles sont bien réelles et qu’elles la mettent en danger.
Alors pensez-vous que Messieurs Copé et Hollande ignorent cela ?
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