Les américains et l’ISI ont toujours su où était Ben Laden (XII)
Un fable, l'histoire du raid d'Abbottabad ? Complètement, et ce qui m'autorise à le dire, une fois encore, ce ne sont même pas les preuves accumulées par d'autres journalistes, notamment à propos de ce fameux hélicoptère qui s'est écrasé, et ses victimes, vues sur place et invisibles pour le compte rendu officiel de l'opération. Non, pour moi, la plus belle preuve, c'est l'acharnement de l'équipe d'Obama a vouloir produire un texte expliquant le détail précis de cet imbroglio, démenti pourtant depuis à plusieurs reprises par plusieurs témoins. Un acharnement qui va lui faire fabriquer un des plus beaux textes de propagande jamais écrits, comme au bon temps des textes anticommunistes rédigés pendant la Guerre Froide. Le récit de l'opération d'Abbottabad, rédigé d'une main alerte et habile par un "journaliste indépendant" et donc impartial, bien sûr, un texte qui va multiplier les contradictions au lieu d'éclaircir le sujet. Mais à la fin du laborieux exercice littéraire, c'est cette thèse qui va être envoyée dans toutes les rédactions comme seule parole gouvernementale. Estampillée du sceau du journalisme "freelance", par définition lié à aucun pouvoir, elle deviendra langue d'évangile dans tous les médias. Je vais vous laisser découvrir tout d'abord de larges extraits de cette prose ahurissante qui sert donc de testament quasi officiel à l'opération Neptune Spear, celle qui a vu la mort de Ben Laden comme conclusion (paraît-il). Et vous dévoilerai ensuite seulement le vrai visage de son auteur, en deuxième partie, car le texte d'origine est copieux... Cela fait longtemps que je vous dis ici qu'on vous a menti, sur le cas de Ben Laden. Avec ce récit, je vous en apporte un élément supplémentaire : c'est bien une gigantesque fable, une sinistre maniplulation, du début à la fin !
A peine l'opération connue, il y en a déjà pour vous l'expliquer... militairement. Le premier point qui apparaît, c'est la mise en avant de la décision d'attaquer la villa. Le but du jeu médiatique étant de faire de Barack Obama, accusé de faiblesse par ses adversaires républicains, un chef de guerre façon Bush. Pour cela, les services de communication de la Maison Blanche vont produire plusieurs textes sur les hésitations qiui ont précédé, et la décision "ferme" mais "soupesée" du leader US. Un document en particulier. "La pièce confirme également que le président Obama, contrairement au président Carter, avait ordonné des hélicoptères supplémentaires pour le vol stationnaire juste à l'extérieur du Pakistan. "Il voulait avoir l'assurance que les Américains pourraient avoir vingt-cinq SEALs supplémentaires du DEVGRU, (du Naval Special Warfare Development Group (DEVGRU), la sixième unité des SEALs (pour Sea, Air, Land), tiré d'un escadron en poste en Afghanistan, assis dans les Chinook qui seraient restés à la frontière » pour se frayer un chemin à partir du Pakistan. " ;
Cette« force de réaction rapide »serait mise en action que si la mission tournait mal." Deux hélicoptères Chinook supplémentaires ont atterri sur un « hot spot" en territoire pakistanais. C'était une initiative intelligente. Après que l'un des hélicoptères Blackhawk se soit écrasé, les SEALs à bord d'un Chinook ont été envoyés à partir du « hot spot" pour les ramasser. Après le ravitaillement, à l'intérieur du Pakistan, chaque soldat américain est reparti à la maison en toute sécurité".
Etrangement, c'est l'histoire du ratage d'Eagle Claw qui ressort. On a de quoi s'en étonner : selon la version officielle, il y a bien eu un hélicoptère qui s'est écrasé, mais il n'y a eu aucun mort et mêle aucun blessé chez les Marines, devenus des sortes de Robocops indestructibles. En fait l'Amérique ne peut se permettre, dans l'opinion, d'exposer à nouveau des cadavres carbonisés. Le traumatisme, il y a 31 ans, à été trop grand et à surtout coûté à Carter sa réélection. Il faut donc tout faire pour masquer cet Eagle Claw bis. Avec ce qu'on appris dans l'épisode précédent, il faut avouer que le rappel sonne bizarre. Le Point note ironiquement, à propos du DEVGRU :
"dans le Washington Post de ce matin, on apprend que les membres de ce groupe estiment qu'ils ont "un taux élevé de testostérone", que "l'échec n'est pas une option" et que "la douleur est une faiblesse quittant le corps". Tout un programme..." en effet. "Certains anciens SEALs se seraient par exemple vantés de boire du venin de serpent, indique le « Washington Post »" ajoute Paris-Match pour présenter les surhommes... ce n'est plus un commando, c'est un mythe, entretenu à grand coups de "scoops". "Quant au nom Team 6, il devait à l’époque plonger dans la confusion les Soviétiques, en laissant croire qu’il existait six unités de Navy SEALs, quand le corps n’en comptait que trois".
Il faut donc expliquer et réexpliquer aux différents médias le plan de comnunication élaboré pour transformer un fiasco inavouable en victoire militaire indéniable. Une armée de rédacteurs va s'y mettre en arrosant les rédactions de textes proposant une seule version des faits, régulièrement remanièe au flot des critiques émises. On va énormément insister sur l'organisation, histoire de noyer le poisson et de rendre les morts des Marines impossible, tant la "sécurité" aura été de tous les instants. Cette fameuse "sécurité" devient en effet très vite un des piliers de la com' sur l'événement. C'est symptomatique : on va écrire que tout avait été prévu pour qu'il n'y ait pas de morts : l'expérience désastreuse d'Eagle Claw a laissé trop de traces indélébiles. "[Deux] Chinook ont été équipés chacun d'une paire de M134 Miniguns. Ils ont suivi le chemin des Black Hawks dans leut vol initial mais ont atterri à un point prédéterminé sur un lit de rivière asséché dans une large vallée peuplée, au nord-ouest du Pakistan. La maison la plus proche était à demi-mile de distance. Sur le terrain, les rotors des hélicoptères ont été conservés en rotation pendant que des hommes surveillaient les collines environnantes pour voir si des hélicoptères pakistanais ou des avions de chasse arrivaient. Un des Chinook portait des réservoirs de carburant, pour pour remplir leurs réservoirs des autres aéronefs ." Etrange point de rendez-vous terrestre, que le désastre d'Eagle Claw s'était bien promis de ne pas refaire (*). L'analyse du désastre qui avait été faite montrait en effet que ce ravitaillement au sol était trop dangereux, dans l'obscurité (il aurait même présenté moins de dangers en vol !). Cette fois, des hélicoptères lourds étrangers stationnent dans un certain endroit, dans un autre pays non averti de leur présence, pendant un bon bout de temps, moteurs en marche, et personne ne s'aurait pu s'en apercevoir ? N'était ce pas un risque fou de se voir détecter ? Comptaient-ils donc tant que ça sur leur nouvelle danseuse indétectable, pour faire des aller-retours de ce point de rendez-vous à l'objectif visé ?
Qui a pu pondre pareil projet insensé ? Et reproduire ce qui avait provoqué l'échec d'Eagle Claw, à savoir un scénario avec ravitaillement au sol qui avait provoqué le désastre ? Nous verrons que d'autres options avaient été avancés pour ce raid... décrit comme dangereux par Robert Gates en personne paraît-il (encore un storytelleing permettant de faire de l'expédiion une affaire de commando "couillu"), en fait, elles n'étaient pas plus intelligentes, loin de là, et forçaient donc à conclure à celle choisie au final.
On nous annonce certes le coin comme désert. Mais au dessus, c'est plutôt très embouteillé, nous apprend un graphique chargé de l'opération recensant tous les avions en l'air pour surveiller et communiquer entre les Marines et leurs chefs. Dès qu'il s'agît d'armement, les américains sont souvent très démonstratifs, à étaler leur panoplie complète destinée à vendre leur catalogue. A noter la présence d'un engin bien connu retrouvé égaré... en Iran, chargé de visionner la villa d'une altitude moyenne : comme en Iran, il servait à filmer et à retransmettre ce qu'il voyait à un avion le survolant. Ce n'est pas un Predator capable de bombarder, comme j'avais déjà pu le dire ici-même ; il vole bas et sert seulement de relais de communication. L'opération est devenue dans la presse l'étalage complet d'un matériel militaire. Dont le sommet est le suivi en direct de l'assaut via les caméras frontales apposées sur les casques des combattants. Un spécialiste anglais nous en démontre le principe. Obama venait d'inventer la guerre dans un fauteuil, façon jeu virtuel. Ses marines sont prêts pour Medal or Honour ou Call of Duty (versus Black Ops, bien entendu !). A condition de reprendre leur vrai nom : le groupe Team Six n'existe plus depuis 1987...
A part qu'il y a dès le départ de l'explication un sacré hic sur le nombre de participants : on a "vendu" à la presse une compagnie de 25 Seals présents sur place. Il faut bien les transporter, avec des Blackhawks qui ne peuvent emporter que 11 personnes maxi, toutes équipées. Il fat donc deux appareils, ou deux rotations du même appareil. C'est là que les textes officiels blessent. "Comme nous le savons, Leon Panetta, a affirmé que deux hélicoptères ont pris part au raid, l'un n'a pas fonctionne et a été détruit" Déjà, ça pose le problème du retour des seconds ce que certains vont s'empresser de faire, heureusement (si les occupants sont vivants) ! "Mais comme David Axe, de Danger Room, le pointe, cela fait soulèver les sourcils. "Deux des hélicoptères de la sorte ne peuvent pas caser 25 personnes ainsi que leurs armes et d'autres engins. Il est inconcevable qu'un seul Blackhawk survivant pourrait avoir transporté tous les 25 membres de l'équipe d'assaut. N'importe qui ayant monté dans un Blackhawk le sait." mais l'auteur de l'article ne répondra jamais à cette critique, pourtant primordiale : il y a incohérence sur l'extraction du commando une fois son opération terminée. Rien ne sera dit sur le "ramassage" du commando descendu sur le toit de la villa. Selon Paris-Match et ses sources inflationnistes, ce ne sont pas moins de 79 Navy Seals qui auraient participé à l'opération : "lors de l’élimination d’Oussama Ben Laden, 79 commandos étaient impliqués, selon le « New York Times ». Pour s’y préparer, ils ont longuement répété chaque phase de l’opération, vraissemblablement dans une réplique de la vaste résidence du chef terroriste à Abbottabad construite sur leur terrain d’entraînement. Peu importent les ratés du passé, pour l’ancien SEAL Ryan Zinke, l’issue de la mission ne faisait guère de doute :
« Ces types-là réussissent. Et ce n’était pas leur premier rodéo. ». Toujours le mythe du super-héros infaillible, à qui il faut un super-matériel... "En tout cas, il semble que-déclaré ou non-il n'y avait pas de transport adéquat pour faire venir des troupes dans et hors de l'enceinte". Bref, ce n'est pas important (ils rentrent à pied, ou quoi ?) ! On botte nettement en touche là !!! En détournant notamment l'attention sur la machine utilisée. Zinke (en photo à droite) 23 ans de service, commandant des Seals en 1992, c'est à noter, est un Seal médaillé (de plusieurs bronze star)... et un tueur réputé : "Zinke est crédité de 360 patrouilles de combat, de 411 événements personnels sourcés, 180 réunions de coordination des forcese de coalition, de 110 opérations de soutien aux forces de la coalition. Il est crédité d'avoir tué ou de capturé72 membres des forces anti-coalition" (remarquez combien on ne dit pas "Talibans" ou Al-Qaida"...).
La version que donne l'ancien responsable qui aurait eu des infos de ces anciens copains de chambrée vaut elle aussi le détour, et elle sera largement répandue par Associated Press (repris ici par ABCNews **). Le texte est paru le lendemain et il est l'un des premiers émettant l'hypothèse d'un Ben Laden armé, hypothèse qui sera abandonnée quelques jours plus tard. C'est le tout premier témoignage mensonger, évoquant très bizarrement le mot "échec" au milieu de sa prose, pour bien insister sur le fait que non, non, cette fois-ci tout s'est bien passé. « Je n'ai aucun doute que Oussama Ben Laden a été tué parce qu'il a dû être tué", a déclaré Zinke. « Les gars sont formés au fait qu'ils n'engagent que ceux qui les menacent eux-mêmes ou ceux qui les entourent.
"Un responsable américain a dit qu'Oussama ben Laden est descendu pour tirer sur les Navy Seals qui ont envahi son quartier général. Un fonctionnaire familiarisé avec le fonctionnement des commandos à indiqué que Ben Laden a été touché par un tir de barrage soigneusement visé en retour .Le fonctionnaire a parlé sous couvert d'anonymat parce que certains aspects de l'opération restent classés"Admirons la technique de la propagande chez AP, qui ingurgite tel quel ce que lui serinent des "fonctionnaires bien placés", en fait les rédacteurs appointés de la "bonne version" à répandre : c'est bien de l'intox !. "Le fonctionnaire a dit que deux douzaines SEALs en lunettes de vision nocturne sont tombés dans la villa cernée de hauts murs au Pakistan en glissant le long des cordes à partir d'hélicoptères Chinook dans le raid du jour au lendemain".
A regarder la mise en images de l'assaut en 3D produit en un temps record par ABC News, on s'aperçoit de plusieurs détails... inquiétants (sur la provenance des sources) : en premier, que l'hélicoptère, un Blackhawk est atterri en autorotation (il a perdu sa portance, "stalled") à côté du mur d'enceinte, ce qui est faux. On cite entre 30 et 40 hommes descendus de deux hélicos pouvant en transporter 11 chacun maxi, puis on montre une villa correspondant parfaitement à la maquette "secrète" (il est impossible d'imaginer l'arrière de la villa avec son balcon fermé à partir des seules images satellites !) et Ben Laden est vu descendu par deux balles, après avoir résisté : on emploie alors le terme "double tap" qui semble faire partie du vocabulaire des commandos ("ils sont entraînés à le faire" dit la commentatrice).
On notera qu'à ce stade encore "frais", la queue du modèle Stealth - ici à à gauche- n'est pas apparue sur le net : le "super-connaisseur" bien introduit indique donc que ce sont des "Chinooks" ordinaires qui ont fait le coup, car les seuls à pouvoir emmener autant de monde d'un coup ! C'est le premier gros mensonge. "Les responsables américains disent que Ben Laden a été tué vers la fin du raid de 40 minutes." C'est le second. On le constate, l'accès est tout de suite mis sur une mort tardive du "suspect" : c'est assez ridicule, pour des militaires descendus sur le toit d'un individu vivant à l'étage du dessous....
Oui, mais il faut rendre ça crédible, grâce à l"estampille " Seals verified" que va apposer Zinke. "Zinke a dit qu'il n'avait aucune connaissance préalable du raid sur la villa de Ben Laden, ce dimanche, mais qu'il a reçu des appels téléphoniques et les courriels dimanche soir à partir des anciens Seals qui connaissaient les personnes impliquées dans la mission. (C'est l'histoire de l'homme qui a vu l'ours !). "L'équipe attaquante de la villa de Ben Laden avait probablement environ 40 personnes, a-t-il dit, venue par hélicoptère. La sécurité devait être maintenue à l'extérieur du bâtiment pendant que des membres de la mission sont entrés et a essayé de trouver la cible à l'intérieur, a-t-il dit : "Vous êtes limité dans le temps". Le chiffre est déjà surprenant : 40 personnes contre 5 adultes maxi ?
"Les missions Seals doivent parfois fonctionner avec peu de renseignements préalables, mais la mission d'arrestation de Ben Laden a eu une série de répétitions et des vérifications qui lui ont permis d'être bien préparée". Très vite, pourtant, au contraire de ce qu'il vient juste de dire, l'auteur va évoquer une possibilité d'incident : "Dans un assaut d'hélicoptère dans un pays étranger, le nombre de choses qui peuvent mal se passer... sont illimitées et à tout moment quelque chose ne va pas, vos options se réduisent de plus en plus", a déclaré Zinke. Bizarrement, le tout premier texte d'un des cadors des commandos laisse entendre qu'un incident a pu se produire, qui aurait bel et bien modifié l'ordre prévu au départ de la mission. Se serait-il passé quelque chose d'inattendu durant la mission ? "Mais les Seals ou ceux des opérations spéciale sont formés pour atténuer les dommages causés par un échec, et avancer avec la mentalité que "vous ne pouvez pas échouer", a-t-il dit.
"Vous avez choisi un groupe qui ira sur la pointe des pieds aussi longtemps qu'il le faudra."Il a également dit que les Seals sont très conscients des risques de toute opération, et ce l'échec signifierait." Lorsque vous amenez des forces, les conséquences d'un échec sont catastrophiques," a déclaré Zinke, rappelant l'échec de 1980 de Delta Force, quand il a tenté de secourir les otages de l'ambassade américaine à Téhéran, Iran. "Cela signifiait que notre nation avait échoué."
C'est en fait le point le plus surprenant du discours de la "sommité" en la matière : que vient faire le rappel de leur pire échec dans cette opération présentée comme... réussie ? Pourquoi tenir à remuer le couteau dans la plaie sinon pour masquer certains... dysfonctionnements ? N'est-on pas déjà, dès le lendemain, à emballer le bébé pour les médias ??? Effectivement, puisque cela se termine en célébration, comme intervention : "Pourtant, cette fois, bien sûr, la mission a été un succès - ce qui est un témoignage du dur travail de l'équipe des Seal 6 et de beaucoup d'autres dans l'armée,' a-t-il ajouté. Les Seals se chargent des objectifs de grande valeur et reçoivent beaucoup d'éloges et de gloire, mais les gars qui font le gros du travail (sur le terrain en Irak et en Afghanistan) le font tous les jours », at-il dit. « Je lève mon chapeau à tout le monde,y compris en dehors de l'armée, parce qu'ils partagent tous cette réussite .... je ne pouvais pas être plus fier du travail qu'ils ont fait." Bref, Zinke, reconnu comme membre éminent des Seals a été mis à contribution pour "vendre" une opération dans laquelle lui-même raconte qu'elle s'est passée parfaitement... cette fois-ci. N'aurait-on pa un peu forcé la main du vaillant ancien responsable de commando ?
Sur le premier texte, cité, on revient sur les fameux hélicoptères, qui ne restent pas longtemps des Chinooks lors de la révélation de l'élément de queue "oublié" sur place. "Les photos de l'hélicoptère accidenté, montrent d'étranges caractéristiques inédites, regardées avec trépigenement par les "geeks en aviation" se posant la question du modèle nouveau qu'il pourrait être. Espérons qu'il a été conçu pour résister aux tempêtes de sable, ou, au moins, à les éviter" se moque l'auteur du texte d'introduction (en rappelant lui aussi Eagle Claw, "planté" dans une tempête de sable*), sans résoudre l'épineux problème de savoir comment le groupe de militaires déposé a pu repartir. A moins d'être récupéré en Chinook (le retour !), bruyant appareil (ici en démo par un as du manche), ou de jouer les filles de l'air (par le sol !) une fois leur travail fait. Mais sans embarquer en ce cas de cadavre, comme la théorie offcielle le voudrait. Le problème, c'est qu'une fois l'hélicoptère écrasé, personne sur place n'en a vu d'autres venir chercher qui que ce soit. Des hélicoptères au bruit différent des deux premiers ont eté certes entendus, maiscpersonne ne les a vus se poser. Les vidéos montrent un appareil en feu alors que des dizaines de badauds sont autour. Et aucun appareil ne se pose à côté. Et aucun n'a été entendu en train de redécoller au moment même de la première explosion catastrophique. Même "stealth", un hélicoptère au démarrage fait un boucan infernal. Comment ont été récupérés les premiers Seals auteur des coups de feu à l'intérieur de la villa demeure à ce jour problématique : un hélicoptère s'est-il posé pour les reprendre, où ont-ils rejoint plus loin (à pied) une aire de rendez-vous, après être sortis de la villa ? Peut-être bien, comme on va l'expliquer plus loin.
Des hélicoptères qui viennent de où, au fait ? "Une dernière question : d'où venaient les hélicoptères volent à partir ? Mon pronostic est à travers la frontière afghane de Bagram ou de la base de l'Air Force de Jalalabad. Je doute qu'ils avaient un rendez-vous pour faire le plein ... Mais le gouvernement aura été prévoyant. Mise à jour : Les helicoptères ont décollé de Jalalabad. Comme indiqué ci-dessus, deux Blackhawks "équipé stealth " ont attaqué la villa". Pour tout le monde, un seul "steath" a été observé. Nous reviendrons un peu plus loin dans notre récit sur ce point précis. "Deux hélicoptères Chinook se sont envolés pour un "hot spot" (point de rendez-vous) à l'intérieur du Pakistan. Ils étaient chacun équipé de deux M134 miniguns. Deux hélicoptères Chinook supplémentaires ont volé sur le côté afghan de la frontière Af-Pak.
Six hélicoptères au total. Selon le New Yorker, le corps de Ben Laden a été transporté à Jalabad AFB, puis à Bagram AFB. De Bagram, il a été chargé sur un V-22 Osprey qui encore une fois volé à travers l'espace aérien pakistanais sans l'autorisation vers l'USS Carl Vinson, qui naviguait sur la mer d'Arabie". Entre Abbottabad (Pakistan) et Jalalabad (Afghanistan) la distance en ligne droite n'est que de 257 km. Un Chinook peut en franchir plus de 2000 (à faible charge, et à faible vitesse s'entend bien, le Blackhawk étant limité à 820 km sans réservoirs d'apppoint). Le BlackHawk modifié pourrait donc emporter davantage de personnes, mais ce serait au détriment de son rayon d'action. Un corps transporté, pourquoi pas, mais embarqué quand ? Les témoignages sur place ont bien décrit une descente de commando classique, via une corde sur le toit principal de la villa. Mais n'ont vu personne remonter, et encore moins embarqué un, voire deux cadavres. Au passage, on cite l'Osprey, gabegie sans nom dont l'usage s'avère catastrophique : pour en faire voler une, il faut en prévoir deux minimum, tant son taux d'attrition est catastrophique. Le cadavre supposé aura été transporté via l'heure de vol. La plus élevée au monde. Quel insigne honneur !
Il reste donc pas mal de questions à résoudre, et nous n'avons pas encore abordé le fameux texte qui va devenir la seule version officielle des faits, destiné avant tout à dissimuler un échec cuisant. Nous le verrons si vous le voulez bien dans les épisodes suivants, car le texte en lui-même est copieux, et son importance mérite toute notre attention. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement américain réécrit l'histoire. Mais cette fois, trop de traces mettent en doute sa version édulcorée. L'histoire de la fin présumée de Ben Laden est un bobard complet.
(*) "Personne ne peut remettre en cause l'opération pour ne pas avoir été assez complexe. Sous le couvert de l'obscurité, huit hélicoptères de la marine devaient décoller de l'USS Nimitz, basé dans la mer d'Arabie, à "Desert One", une aire de rendez-vous secrète dans le centre de l'Iran choisi par la CIA, où ils devaient rencontrer des Forces Delta des États-Unis à bord de trois avions C-130 de transport battant provenance d'Oman" (des avions grandement modifiés pour atterrir et décoller court grâce à des fusées d'appoint). "Trois autres avions C-130 de transport transportant les 18 000 gallons de carburant pour les hélicoptères étaient aussi censés atterrir à Desert One. Les huit hélicoptères de la Marine devaient alors faire le plein et emporter les Delta Forces à "Desert Deux," un autre endroit à environ 50 miles au sud de Téhéran, où ils cacheraient les hélicoptères et se cacheraient pendant la journée. Lors de la deuxième nuit, les Forces Delta devaient monter à bord de six camions conduits par des agents iraniens de la CIA, pour les amener au centre-ville de Téhéran, envahir l'ambassade des États-Unis, libérer les otages, et transporter tout le monde vers un terrain de football à proximité, où ils seraient repris par les hélicoptères des Marines volant à partir de Désert Deux. Les hélicoptères des Marines devaient alors emmener les otages libérés et les Forces Delta à l' aérodrome de Manzariyeh, à environ 60 miles au sud-ouest de Téhéran, qui était censé être fixé dans l'intervalle par des Rangers de l'US Army arrivés à bord d'un C-141. Tout le monde devait alors monter à bord du C-141 pour l'extraction finale ves l'Egypte (les hélicoptères seraient abandonnés et détruits). Facile !"
"Eh bien, pas vraiment : Eagle Claw n'était pas allé plus loin que Desert One au moment de la catastrophe. Dans la nuit du 24 Avril 1980, une tempête de poussière (haboob) a contraint l'un les huit hélicoptères des Marines à revenir en arrière, et un autre s'est posé et s'est écrasé et a été désactivé. Les six autres hélicoptères ont atterri à Desert One, mais un autre a été perdu sur problèmes hydrauliques. Avec seulement cinq hélicoptères opérationnels, le commandant de l'opération a décidé d'interrompre la mission - mais c'est là que le vrai problème a commencé. Comme les avions se préparent à repartir, l'un des hélicoptères s'est empalé dans un C-130 transportant du carburant et ses troupes, détruisant les deux aéronefs et tuant huit soldats américains. Dans la panique qui a suivi, tous les autres hélicoptères ont été abandonnés - mais pas anéantis - de sorte que les Iraniens ont hérité de plusieurs hélicoptères (dont certains sont encore en service dans la Marine iranienne). L'opération Eagle Claw a été une débâcle totale, qui a embarrassé ll'Amérique face au monde entier et probablement contribué à la défaite de Jimmy Carter aux élections de 1980. Venant moins d'une décennie après la défaite de l'Amérique au Vietnam, elle a semblé confirmer une opinion largement répandue comme quoi l'Amérique était, pour reprendre l'expression célèbre de Richard Nixon, un "géant pitoyable" dirigée par des militaires incompétents. En fait, il serait plus juste de dire que Eagle Claw souffert d'une planification trop ambitieuse, de mauvais matériel, et de l'absence d'une "équipe rouge" pour souligner les défauts et les vulnérabilités au cours du processus de planification. Mais ce ne fut pas que des mauvaises nouvelles : l'humiliation endurée dans Eagle Claw a contribué à stimuler les réformes militaires qui avaient déjà commencé sous l'administration Carter, puis s'est accélérée sous Reagan."
"Bien que personne ne se doute que cela soit dû à Eagle Claw, l'armée américaine a ensuite brûlé les étapes par rapport à ses concurrents en matière de technologie, de formation, et de tactique - une refonte radicale, toujours en cours, qui a été appelée "la révolution dans la conduite militaire" (Revolution in Military Affairs). Un changement de paradigme provoqué par les commandes numériques, le contrôle de la communication, avec des armes « intelligentes », la technologie furtive, et d'autres avancées, qui seront utilisées dans le dévastatrice guerre dirigée contre l'Irak en 1991".
Sur Eagle Claw, la responsabilté avait été aussi portée aussi sur les services météo de l'Air Force : " lors cette journée, les militaires furent dans l'obligation d'abandonner les procédures en cours de mission en raison des tempêtes de sable non détectées par les satellites américains. Eagle Claw tourna au drame lorsque, durant un processus de ravitaillement, un hélicoptère fit une mauvaise manoeuvre et accrocha un avion C-130. Une explosion s'en est suivie : elle fit 8 morts. Certains analystes militaires avancèrent par la suite que l'inexpérience du météorologue américain assigné à cette opération et le fait que les militaires n'avaient jamais travaillé ensemble étaient les causes de l'échec de Eagle Claw."
(**) la première version des faits révélée le 2 mai par l'AP et repris ici par ABC News parle d'un Chinook "abîmé". Tant que la photo de la queue de l'appareil "stealth" ne sera pas montée, ce sera la version officielle ! "Un des hélicoptères américains, un Chinook CH47, a été endommagé mais pas détruit lors de l'opération, et les forces américaines ont dû le détruire eux-mêmes avec des explosifs. L'opération a pris 40 minutes, en grande partie consacré à la fouille de la résidence par les renseignements." La première explication donnée contient trois gros mensonges : la nature de l'appareil et les raisons de son dysfonctionnement, et l'explication donnée à la durée de l'opération. Il ne faut pas ce temps là à une équipe aussi nombreuse pour collecter les éléments essentiels, ou alors la mission a été fort mal préparée. Ou a subi un revers... d'entrée.
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