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Accueil du site > Tribune Libre > Les anarchistes et la retraite aujourd’hui : inepties et (...)

Les anarchistes et la retraite aujourd’hui : inepties et propositions

Anarchiste, je trouve la pensée de mes confrères sur les retraites souvent atrophiée. Je ne suis affilié à aucune organisation, mais durant les manifestations contre la réforme des retraites, j’ai lu quelques tracts des organisations anarchistes. Ils m’ont déçu. Pourtant, sur le plan des idées, l’esprit anarchiste n’est pas en reste pour alimenter le débat sur les retraites, et à partir de là, celui sur la société dans laquelle nous voulons vivre.

Une contradiction

J’ai lu un tract anarchiste réclamant la retraite à cinquante-cinq ans pour tous. Non, ce n’est pas un point de vue anarchiste, à mes yeux. On ne peut pas se contenter de penser comme les autres en accentuant leurs réclamations.

D’abord, prenez le synonyme d’anarchiste, c’est une version un peu édulcorée qui fait moins peur au commun : c’est « libertaire ». Dedans il y a liberté. L’esprit du libertarisme refuse l’idée de retraite. Dans un monde conçu par les anarchistes (c’est un monde qui, il est vrai, ressemble parfois à celui des bisounours), chacun fait ce qu’il veut. La véritable émancipation des individus réduirait le poids exercé par les contraintes sociales et économiques sur nos choix. Les brillants étudiants ne feraient pas des thèses pour être à la hauteur de leurs parents ou amis. Les passionnés seraient libres d’exercer leurs passions, les travailleurs de vouloir gagner de l’argent, et les fainéants de ne rien faire.

Et pourtant, il faut bien vivre, « parvenir à ses besoins ». Comment faire ? Ca paraît bien utopique de donner un salaire minimum assez élevé à tout le monde. Pourtant Bernard Friot tente tant bien que mal d’expliquer que le fait de toucher un salaire sans être salarié n’est pas synonyme d’inactivité. Or la retraite est un salaire. Il explique qu’il faut changer notre point de vue sur les retraites : les retraités ne doivent pas être perçus comme un fardeau que le reste de la société doit porter. Les retraités produisent aussi. D’ailleurs, ils produisent sans doute mieux. Friot dit que c’est parce qu’ « ils sont libérés du capital ». Les retraités ne sont en effet pas payés pour faire des plans de restructuration (comme les managers de transition, joli métier) ou spéculer devant des écrans. Contrairement à ces actifs (pour l’Insee du moins), les retraités ne sont pas nocifs.

J’ajouterais qu’ils ne sont pas englués dans un système productiviste qui pressurise le travail. Le retraité (en bonne santé) passe probablement plus de trente-cinq heures par semaine à produire quelque chose d’utile socialement (exemples triviaux mais bien réels bricolage, jardinage, tricot). S’il ne vend pas ce qu’il fait du moins n’a t-il pas besoin de l’acheter. Ce qui dérange aussi, c’est que le retraité donne ou rend service. Ca ne fait pas bouger la croissance le don, ça à même plutôt tendance à l’amollir. Ce que je reçois gratuitement, je ne l’achèterai pas. Augmenter l’âge du départ à la retraite va réduire le nombre de productions personnelles et de dons. Ce qui ne sera pas donné sera parfois acheté. Il y aura plus de transferts économiques, donc (un tout petit peu) plus de croissance.

Le travail est pénible à ceux qui sont dans la rue

La question des retraites pose celle du travail. Selon moi, il faut que chacun aime ce qu’il fait. Ce ne doit pas être un privilège, réservé à ceux qui ont « réussi ». Tout le monde à le droit d’exercer une activité économiquement et/ou socialement utile en se faisant plaisir. Aimer son travail ne doit plus être un privilège. Si on aime son travail, la retraite perd l’attribut de « paradis après l’emploi » qu’on lui prête.

Il faut que les gens aiment leur travail pour que l’idée de travailler plus longtemps ne les gêne pas. Il faut donc aller à rebours des réformes commencées par les socialistes dans les années 1990 (en terme de temps consacré : au travail, moins on passe de temps, plus on dépense d’énergie). Il faut augmenter le temps de travail pour humaniser le travail. Mais alors, quand les mamans verront-elles leurs enfants ? Au travail, pourquoi pas ? Il faut définitivement abolir la limite entre le travail et le temps libre. Avec l’apparition de l’ordinateur, le téléphone portable, les cadres en fin de carrière peuvent vous dire que ce progrès technologique a déjà décloisonné la vie privé et le travail. Oui, mais dans le mauvais sens.

De plus, ce système est stupide. Le stress, tout le monde le sait, nous abîme en grand nombre. Par sa faute, les métiers physiques ne sont pas les seuls métiers pénibles. On peut dire, pour user d’un jargon scientifique, qu’il à un coût social élevé. Economiquement, en plus, le stress est très onéreux. Christian Trontin, dans une étude parue en avril 2004, estimait que plus d’une journée de travail perdue sur deux était liée à ce mal. Plus tragique : le stress tue aussi en étant un facteur important de déclenchement des maladies cardio-vasculaires (première cause de décès en France), au même titre que le tabagisme ou le diabète.

Il faut décloisonner monde du travail et temps libre en intéressant les gens à leur travail. C’est aberrant ? Vous croyez qu’un médecin regrette d’exercer sa profession lorsqu’il est brutalement réveillé pour porter assistance ? Le médecin doit être passionné. On devrait tous l’être. Les métiers de passionnés sont les seuls reconnus. Si on aime l’égalité, on ne devrait pas s’attacher à la seule égalité économique (ou celle de l’âge de départ à la retraite). Pensons aussi à l’égalité des statuts. On ne doit pas permettre la déconsidération.

La déconsidération, voilà un des moteurs pionniers et essentiels du capitalisme. Souvenez-vous des canuts, à Lyon en 1831. N’ont-ils pas su se révolter quand les métiers à tisser les rendait inutiles. Les métiers à tisser allaient les mettre aux bans de la société. Ces gens voulaient travailler, pour pouvoir vivre, et vivre la tête haute. Ce que fait de pire le capitalisme, c’est de broyer les possibilités individuelles. Pour s’en sortir, il faut se conformer. Que l’on soit coiffeur ou architecte, notre époque exige de suivre la tendance. Cela ne permet pas d’apprécier et d’utiliser les qualités de chacun. Pour cela, il faut donner à chacun sa place (et non pas une place). Dans mon monde utopique, ta place vaut la mienne.

Un artiste ne prend pas sa retraite. Pourquoi un médecin la prendrait-il à tel ou tel âge ? Il doit pouvoir la prendre quand la magie qui doit le toucher chaque fois en ouvrant la porte à un nouveau patient s’est éteinte. Et, bien sûr aussi, quand ses yeux ne lui permettent plus d’apercevoir les veines des gens à vacciner. Tout comme l’artisan sabotier dont le poignet souffre de plus en plus à force de creuser dans le bois.

L’instauration des corvées pour une plus grande justice sociale

Plutôt que de retenir cette frontière entre activité et inactivité, celle-là qui est censée articuler notre fin de vie, -et qui est fausse, je l’ai montré, parce qu’aucun retraité en bonne santé n’est inactif- essayons de tracer une autre ligne. Cette ligne ne découperais pas le temps à l’échelle de nos vies entières. Elle découperais le temps à l’échelle de nos journées, de nos semaines. Imaginons l’instauration d’une journée de travail solidaire par semaine. Avec une langue de bois moins prononcée, on pourrait appeler cette journée obligatoire pour tous « la corvée ». La corvée prendrait une journée par semaine à chacun d’entre nous qui sommes aptes physiquement. Pendant la corvée, chacun ferait un travail que nous aurions en commun jugé indésirable. Il y a beaucoup de travaux de ce type : ramassage des déchets, manutention de produits divers, tâches agricoles et industrielles. Aucun de ces travaux ne nécessite de longues années d’études ou de pratique. On peut du même coup envisager cette corvée pour les étudiants. Elle pourrait constituer une sorte de droit à l’étude, à la formation au cours de la vie, à la sécurité sociale. En échange la société aiderait mieux ceux qui aujourd’hui doivent trouver un job en parallèle au risque de rater des examens. Cette journée, en empiétant sur le temps de travail « classique », libèrera autant de postes enviables qu’elle ne supprimera de postes pénibles. Elle est un premier pas vers une meilleure répartition des bons boulots. Pour que cette proposition devienne effective, et sans Etat, il faut qu’il y ait un consensus exceptionnel. Mais celui-ci, à mes yeux, est possible, tout simplement parce que ma proposition est juste. Et le juste provoque toujours moins d’animosité que l’injuste.

L’instauration de la journée de corvée (peut-être moins, peut-être plus) résoudra d’autres problèmes. Si on se partage les tâches indésirables, alors il n’y aura plus de métiers pénibles. Il y aura toujours des métiers physiques mais qualifiés, plus justement rétribués (financièrement et socialement) qu’actuellement. Surtout, l’espérance de vie sera moins injustement répartie entre les divers métiers.

Bien sûr, il faut repenser d’autres choses pour que mes propositions tiennes. Je veux juste dire qu’une position anarchiste, aujourd’hui, doit être ambitieuse. Sinon, les anarchistes resteront aux yeux du plus grand nombre -et justement- ceux qui caricaturent et accentuent les propositions les plus radicales de la gauche.

Les anarchistes ne doivent pas se fondre dans l’ensemble des réactionnaires à l’ordre libéral. Un anarchiste doit être plus ambitieux et imaginatif que les autres. Premièrement, il ne doit pas s’approprier le jargon des autres, et particulièrement celui de la loi (donc de l’Etat, ce vieil ennemi). Alors commençons par refuser de parler en terme de légalité : parler d’âge légal du travail pour un anar est une absurdité.

Variation

Les anarchistes ne sont pas les seuls à être contradictoires. Prenons l’exemple des doux rêveurs du NPA. Bien qu’ils m’agacent, ils m’attendrissent aussi. J’ai lu le 23 septembre à Rennes, sur une série de gros panneaux accrochés à un fil de la hauteur d’un homme (j’ai dû baissé la tête), entre deux lampadaires : « retraite à 60 ans pour tous. 1500 minimum ». Minimum ? Et pourquoi pas 1500 euros pour tous ? Ce serait un bel exemple. A un âge de la vie, hop, tous au repos, et hop, tous au même niveau. 

Emmanuel Glais, 24 septembre 2010

 

sources :

Interview de Pascal Friot

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3528

Sur le métier de manager de transition

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1822&var_recherche=transition

Sur le stress

http://www.dmt-prevention.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/5012BCC7C82648DBC1256EC5003E4CEF/$File/ResumeEtudeCoutStress.pdf


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43 réactions à cet article    


  • Bélial Bélial 24 septembre 2010 16:06

    Intéressant le passage sur la déconsidération (qui peut être à rapprocher de la critique luddite, d’actualité).
    L’idée de la corvée est intéressante aussi, comme celle d’une retraite égale, et pourquoi pas d’un salaire égal ? (parmi les idées soutenues dans le mouvement pour la décroissance il y a celle d’un salaire plafonné).

    Pour revenir à la déconsidération (et la corvée ?), au Japon les gens qui font des métiers comme nettoyer dans le métro, au lieu d’être méprisés comme en France, sont respectés.


    • UltraLord 24 septembre 2010 16:16

      "Dans un monde conçu par les anarchistes, chacun fait ce qu’il veut.« 
      Ca commence mal ... dans un monde anarchiste, on refuse l’autorité. Refuser l’autorité ne veut pas dire faire ce qu’on veut ... Parce que pour vivre libre en communauté, il faut quand même respecter la liberté des autres ....

       »c’est un monde qui, il est vrai, ressemble parfois à celui des bisounours« 
      Ce continue pas très bien ... Soyez anarchiste et convaincu, ou ne soyez pas anarchiste ... Je connais peu d’anarchistes qui parlent d’un monde des bisounours. Allez camarade, on s’embrasse et on se tape ta femme ? Non mais l’anarchie, c’est pas les fermes collectives hippies ...

       »Les fainéants seraient libres de ne rien faire."
      Ca finit très mal. Personnellement, je serai de tendance libertaire (bien que rien qu’à le dire, j’aime pas les étiquettes, passons), mais je ne souhaite pas être solidaire des fainéants. Chacun fait ce qui lui plait tant que ça ne pose pas de problème aux autres. Mais il ne faut pas ne rien foutre et attendre que ça tombe du ciel.

      Bref, anarchie et ineptie ... revoyez surtout votre vision de l’anarchie. Il y manque une sérieuse dose de réalité.


      • Bodhi 24 septembre 2010 18:13

        « fainéants seraient libres de ne rien faire. »
        Dans les versions les plus réalistes d’organisation économique anarchiste, être libre de ne rien faire c’est synonyme de ne rien recevoir. ( ceci ne concerne que celui qui veut recevoir quelque chose de cette organisation)
        Sinon à quoi ça sert de détruire le pouvoir si des fainéants semblables aux actionnaires et aux propriétaires continus à nous polluer  ?


      • foufouille foufouille 24 septembre 2010 17:25

        Vous croyez qu’un médecin regrette d’exercer sa profession lorsqu’il est brutalement réveillé pour porter assistance ? Le médecin doit être passionné par le pognon tres souvent


        • georges94 24 septembre 2010 17:43

          Pas con contrairement à fourfouille qui là m’insulte.


          • foufouille foufouille 24 septembre 2010 17:46

            desole mais j’en vu plein qui sont trop fatigue pour lire 25p de dossiers medical
            ou qui prescrive des merdes car la maladie c’est dans la tete avec la douleur


          • foufouille foufouille 24 septembre 2010 17:43

            1500 pour tout le monde est possible
            les banksters pretent bien du fric fictif sur 30a


            • Castor 24 septembre 2010 17:52

              Et y’a un village-témoin à visiter ou pas ?


              • Yohan Yohan 24 septembre 2010 18:41

                Bah, donner aux glandeurs 400€ ou 1500€, à quoi bon si c’est pour tout redonner à l’Etat ?. Il suffit d’aller dans les bars tabac : 1500€, pour certains, ça passerait très vite en cartouches de cigarette, Lotto, jeux de grattage, PMU, anisette au comptoir et jeux video, soit en quelque sorte un retour rapide dans les caisses de l’Etat  smiley


              • foufouille foufouille 24 septembre 2010 19:04

                « Bah, donner aux glandeurs 400€ ou 1500€, à quoi bon si c’est pour tout redonner à l’Etat ? »
                et le bistrotbosse gratos ?
                avec 1500 pas bcp besoin du loto
                surtout sans flicage


              • clostra 24 septembre 2010 18:01

                Pour l’instant ce que je vois est une bande d’anarchistes qui nous gouvernent...
                résultat : une déstabilisation généralisée.
                en 3 ans ils ont fait mieux que tous les anarchistes réunis.
                Notre cher président n’en fait qu’à sa tête et à sa guise


                • Bodhi 24 septembre 2010 18:15

                  vas apprendre ce qu’est un anarchiste et après reviens écrire des excuses.


                • clostra 24 septembre 2010 19:48

                  D’abord on n’a pas côtoyé les vaches ensemble, ensuite, je lis (en lecture rapide c’est vrai) : "D’abord, prenez le synonyme d’anarchiste, c’est une version un peu édulcorée qui fait moins peur au commun : c’est « libertaire ». Dedans il y a liberté (...) chacun fait ce qu’il veut"

                  et puis j’écris ce que je veux, je pense ce que je veux, je fais ce que je veux...


                • clostra 24 septembre 2010 19:49

                  et je vous prie de m’excuser si je veux


                • Bodhi 24 septembre 2010 20:25

                  Faut pas confondre le terme libertaire avec libertarian ou libéral.
                  De manière très simplifiée :
                  Libertarians et libéraux recherchent de la liberté mais dans laquelle le pouvoir économique est dominant.
                  Anarchistes ou libertaires eux recherchent en la liberté mais surtout le destruction pure et simple de tout pouvoir qu’il soit politique, économique ou religieux pour ainsi accéder à l’ égalité sociale.


                • slipenfer 24 septembre 2010 18:21

                  J’ai lu un tract anarchiste réclamant la retraite à cinquante-cinq ans

                  drôle d’anarchiste ! les temps changent


                  • Castor 24 septembre 2010 18:22

                    Et pour ceux qui auraient choisi de ne rien foutre, l’âge légal, ce serait quoi ?


                  • kitamissa kitamissa 24 septembre 2010 18:30

                    1500 € par mois pour tous et retraite à 60 ans......

                    que c’est beau de rêver et de faire rêver quand on n’aura jamais à gouverner un pays ....

                    et on les paie avec quoi ces 1500 € mensuels ? nets ou bruts au fait ?

                    ah oui,c’est vrai on prend l’argent des riches et on le redistribue aux pauvres ....

                    aux pauvres cons qui croient encore au Père Noel quoi !.....


                    • foufouille foufouille 24 septembre 2010 18:32

                      comme les banksters ...........


                    • kitamissa kitamissa 24 septembre 2010 19:09

                      mais Foufouille ,rien ne t’empêche d’être un bankster comme tu dis si bien,seulement il faut le talent ,c’est à dire être moins con que les smicards,plus d’audace, plus d’intelligence surtout ,et faire partie d’un mode que l’on ne connait pas ,celui de la finance...

                      un truc ni pour toi,ni pour moi,ni pour ceux qui sont ici .....se faire plein de fric en spéculant,c’est un métier,un don,un art que quelques uns possèdent,je ne suis pas jaloux,je ne les critique pas,parce que si j’avais ce talent,je ferai pareil qu’eux !

                      eh oui mon vieux,il vaut mieux être heureux en Ferrari que malheureux dans le bus !


                    • foufouille foufouille 24 septembre 2010 19:53

                      @ kita
                      pour etre banksters faut etre comme eux
                      je serait plutot « robin des bois »
                      1500 et une ferme me sufirait


                    • foufouille foufouille 24 septembre 2010 19:58

                      faut aussi 10 000 000 et plein de « potes »


                    • Bodhi 24 septembre 2010 20:47

                      kitamissa,

                      Votre commentaire est à gerber. Donc vous dites que parce qu’on est pas assez intelligent ou parce qu’on n’a pas l’intelligence que notre système économique trouve utile alors on ne mérite pas d’avoir de quoi vivre ? Et donc que par ce fait, les 10% les plus riches ont le droit de vol sur la production des 90% qu’il reste ?
                      A ce même titre la spéculation est un vol. Si spéculer était un talent alors il n’y aurait pas de risque de famine mondiale à chaque fois qu’un salaud appui sur un bouton.
                      La maîtrise des mathématiques est un talent qui aurait pu être utilisé d’une bonne manière. Par contre dire que le fait de spéculer est un talent est une aberration totale.

                      Donc voilà pour beaucoup de personnes le schéma de lutte des classes ce n’est pas une question de père noël ou de rêve, c’est une question de pouvoir continuer à vivre.


                    • kitamissa kitamissa 24 septembre 2010 22:41

                      Bodhi ..

                      mais j’espère bien que mon commentaire en fasse gerber quelques uns ...je suis cynique et sans morale ...enfin j’en ai une mais ça vous dépasserait ...

                      dans la vie,c’est chacun sa chance...croire le premier des tribuns venus qui vous fait espérer qu’il va vous apporter une vie en rose ......un Besancenot par exemple ou n’importe lequel politique de toute façon,c’est se foutre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude ...

                      sa vie,on se la fait soi même,la meilleure école,c’est d’abord celle de la rue ensuite celle de la vie et des coups de pieds au cul que l’on encaisse ....

                      il y a les malins et les mecs intelligents qui savent se faire du fric là où est le fric,et là où l’on joue avec,c’est risqué,mais quand on gagne ,on gagne..la sanction,c’est d’y laisser des plumes !

                      c’est le Monopoly mais en vrai ! y’a même la case prison ! comme dans le jeu !....

                      mais pour faire ce bizness ,il faut les couilles,la chance,et pas de sensiblerie ......

                      c’est totalement immoral je sais,mais c’est comme ça,comme la vie ...

                      il y a les galériens qui resterons smicards toute leur vie, les plus audacieux qui monteront une affaire qui leur permet de vivre correctement,et il y a les autres,ceux qui s’en foutent plein les poches parce qu’ils sont moins cons que nous !

                      arrêtez avec votre lutte des classes,j’entends ça depuis ma plus tendre enfance et je ne suis pas de la dernière couvée, les classes n’ont jamais changé pour autant malgré les ’ luttes " les beaux discours,..les belle promesses de ceux qui en vivent et qui sont plus pourris que les requins de la finance !

                      il y a les traine- patins et les petits fonctionnaires,les professions libérales et les petits entrepreneurs,commerçants etc.....et puis les cadors,ceux qui savent tirer les bonnes ficelles pour gagner le gros lot ...

                      comme depuis toujours !


                    • LOKERINO LOKERINO 25 septembre 2010 09:11

                      foufouille , j’adore votre sens de la formule !

                      sincerement, ici, je crois que vous êtes le meilleur intervenant pour synthetiser les debats 

                      seule petite critique si je peux me permettre , essayer de vous mettre au niveau des plus modeste comme moi par exemple

                      En effet , j’ai quand meme quelque fois du mal a vous suivre ..


                    • Francis, agnotologue JL 25 septembre 2010 09:46

                      Kitamissa est encore un libéral qui croit que la redistribution sociale consiste à prendre l’argent des riches pour le donner aux fainéants !


                      De fait, l’impôt ne consiste pas à prendre l’argent des riches mais à corriger une loi naturelle et malheureuse qui fait que l’argent va à l’argent ! Une loi qui fait que dans un système capitaliste, plus on est riche et plus on s’enrichit, plus on est pauvre et plus on s’appauvrit !

                      La fonction publique crée un environnement économique - infrastructures, transports, gestion des patrimoines matériels et immatériels, éducation, informations, etc. - qui doit être rémunéré à proportion du profit qu’on en tire.

                      Enfin, verser des retraites et des indemintés de chômage conséquentes n’enlève rien aux riches, bien au contraire, si l’on en croit le principe cher aux libéraux que c’est l’échange qui produit la richesse ! Que diraient-ils si les vieux ne pouvaient plus se payer les biens et services qu’ils consomment ? Si les chômeurs ne pouvaient plus payer leurs loyers ?

                      Mais les libréraux souffrent d’une tare incurable qu’ils veulent pour eux le beurre et l’argent du beurre, des droits et aucune obligation. Ils veulent la croissance mais coupent les branches sur laquelle elle est assise !

                      C’est la paupérisation des classes moyenne et modestes qui est cause de la récession, et non pas l’inverse ! Mais les traitres à la nation nous font croire le contraire !


                    • kitamissa kitamissa 25 septembre 2010 14:02

                      le recession,ça a commencé aux Etats Unis avec une baisse de la croissance à la fin de l’année 2000...

                      ce qui a engendré une frilosité des bourses mondiales,suivie d’une perte de confiance générale des consommateurs ,d’un niveau de salaires trop bas également ,et des 35 heures chez nous qui ont été une véritable catastrophe pour nôtre économie ...

                      alors maintenant,on en est à la phase où il faut attendre que les marchés s’assainissent d’eux mêmes ( suite aux grosses crises que nous avons connus) que la confiance des consommateurs revienne, pour que la croissance mondiale redémarre ...

                      et effectivement les classes moyennes en font les frais en premier...moins de gains,mais imposables tout de même,le passage à l’Euro qui a fait augmenter les prix alors que les salaires et les pensions n’évoluent pas au même rythme que la montée des prix ...

                      et puis,il faut le dire,endettement énorme des états ,et c’est celui de la France qui nous interesse ,nous sommes obligés d’emprunter pour faire face aux dépenses,et les impôts prélevés servent à payer les intérêts qui ne cessent de s’accumuler ...

                      en fait,les gouvernements qui se sont succédés ont vécu à crédit pendant plus de 30 ans ,et maintenant,nous en payons l’imprévoyance,nous,nos enfants et nos petits enfants !


                    • slipenfer 24 septembre 2010 18:31

                      Un castor travail jusqu’à sa mort (j’ai bon ?) smiley


                      • Castor 24 septembre 2010 18:33

                        Techniquement, vous avez raison.

                        Maintenant, est-ce une révélation pour vous que de savoir que je ne suis plus castor que vous n’êtes un slip en fer ?

                         smiley

                      • slipenfer 24 septembre 2010 18:40

                        @castor
                        je ne doit ma survie qu’a l ’anti-rouille smiley


                        • Castor 24 septembre 2010 18:46

                          Chacun son fardeau !

                           smiley

                        • slipenfer 24 septembre 2010 18:44

                          l’âge létal, ce serait quand ? smiley


                          • herope herope 24 septembre 2010 19:13

                            @ l’auteur

                            Vous vous dites Anarchiste, mais pronez des valeurs d’Etat ce que combat en premier lieu les anarchistes qui ont pour slogan ni état, ni patron, ni religion !
                            D’autre part vous êtes toujours dans un système pyramidal dans l’organisation de la société de l’entreprise etc...
                            Je vous conseille de consulter notre site où c’est tout bien expliqué !

                            www.fa-heropelyon.fr.gd


                            • romaeterna romaeterna 24 septembre 2010 23:14

                              @l’auteur
                              votre point de vue est très intéressant bien qu’il y ait une méchante tendance à y avoir presque autant d’école anarchiste qu’il y a d’anars !
                              ce serait drôlement bien si vous pouviez faire le rapprochement entre ce que vous écrivez et un article que j’ai lu il y a peu de temps sur AV concernant un patron de boite qui avait écrit un bouquin sur la possibilité pour chacun d’avoir un salaire à vie basé sur un capital à la naissance !


                              • Echo Echo 25 septembre 2010 01:53

                                De mon côté, ce que je connais de l’anarchie je l’ai appris du monde de la Finance.

                                J’en ai conclu qu’il ne faut surtout pas que cette vérole se répande partout.


                                • Bodhi 25 septembre 2010 09:09

                                  Encore un...

                                  Tiens ça va t’aider à comprendre : ici .


                                • Bodhi 25 septembre 2010 09:02
                                  • « J’ai lu un tract anarchiste réclamant la retraite à cinquante-cinq ans pour tous. »

                                  Est ce que vous pouvez donner le nom de l’organisation qui a mis ça dans ses tracts ? Ce que j’ai lu et qui se rapprochait le plus de ce que vous avez écrit c’était : « retraite à 60 ans et à 55 pour les métiers difficiles ».


                                  • Bodhi 26 septembre 2010 15:53

                                    N’est il pas possible d’avoir une réponse de l’auteur ?
                                    Hormis votre vision de l’anarchiste que vous avez, je n’ai rien contre votre article. Je trouve même certains paragraphes avançant des remarques justes.


                                  • kemilein 25 septembre 2010 12:55

                                    grosse omission au pays des bisounours y’a toujours un hic... un mal qui rampe derrière les nuages.

                                    un fait indéniable (l’Histoire -la vraie- le montre clairement) l’homme est égoïste et égocentrique, c’est dû notamment à son état de conscience (assez immature au final) qui lui dicte : qu’il est lui et l’empêche d’appréhender l’autre.

                                    en conclusion de quoi : y’ aura toujours un connard pour faire chier son monde et profiter de la générosité et gentillesse des gens.


                                    • Bodhi 25 septembre 2010 14:09

                                      Si l’homme est aussi égoïste que cela alors pourquoi des clans, des villages puis des civilisations se sont créée ? Cela ne prouve t-il pas qu’il a conscience des autres ?
                                      D’ailleurs les anarchistes ne sont pas si bisounours que cela, avant d’être collectif ils sont individus. Et c’est pour cela qu’il existe différents degrés d’individualisme chez les anarchistes : cela va des individualistes aux communistes. Ce derniers considérant, malgré sa forme, toujours l’individu.

                                      Mais l’individu ne doit en aucun cas pouvoir dominer d’autres individus car l’égalité sociale est aussi importante que la liberté car sans cette première, la liberté n’existe que pour ceux qui dominent et ce quelque soit la manière de dominer.
                                      C’est pour cela que de l’Anarchisme a découlé divers schémas de sociétés ( qui ne se veulent ni définitifs ni absolus), d’économies qui ont pour objectif de limiter le développement de ceux que vous appelez les « connards ».
                                      Cependant si ils ne sont pas d’accord en quoi que ce soit avec un schéma de société, ils peuvent si ils le souhaite en trouver une autre qui leur correspondrait plus ou bien fonder la leur tant que celle ci ne remet pas en cause les principes de liberté et égalité sociale.


                                    • kemilein 25 septembre 2010 15:31

                                      moi je parle de celui qui succèdera à l’homo-sapiens-sapiens

                                      celui qui aura, par je ne sais quel truchement, acquis la capacité de supplanter et transcender son individualisme, tel la sécurité « routière » (qui a cette époque sera révolue, car obsolète), faire attention aux autres (si tout le monde le fait) c’est se protéger soi même //si tous ceux qui t’entoure font attention à toi tu es plus en sécurité que toi seul à tout contrôler//

                                      or donc cette attitude altruiste absolu, on le voit bien, est une utopie. il faudrait quasiment un nouvel appendice organique à nos être pour enfin appréhender la réalité consciente de ce et ceux qui nous entoure.

                                      ce déficit « d’organe », sort d’extra-senseur quasi « télépathique » (phéromone ? capacité plus poussé dans l’analyse inconsciente des expressions faciales et morpho-physique, voir d’un véritable bouleversement chimique cérébrale donnant naissance a une véritable capacité de communication par onde courte) ; donc, ce déficit actuel nous oblige à avoir plus de considération pour autrui ce que personne ne fait concrètement.

                                      nous sommes des égoïste auto/égo-centrique car incapable de sentir et ressentir la douleur des autres, les tourments, les blessures. En cela nous restons et resterons égoïste (ni bon ni mauvais, ce n’est pas moralisateur) et il y aura toujours, même avec un(e) fort(e) culture/enseignement un individu pour X ou Y raison qui voudra profiter de la confiance ambiante, de la générosité commune, et s’accaparer mesquinement une sorte de pouvoir. C’est humain (certes), mais nous sommes aussi Conscient, et cette conscience nous le constatons tous les jours n’apporte rien d’angélique sur terre :

                                      la pauvreté a t elle disparue ?
                                      l’égalité est elle pour tous ?
                                      pourquoi mohamed il vit dans un HLM alors que justin dans un pavillon de 200m² ?

                                      il y a certes, encore une fois, l’inégalité du vivant, maladie et mortalité (qui n’est pas qu’induit par l’environnement, mais ça y contribue pour une bonne part). il y aura encore longtemps des inégalités « génétiques » (maladie génétique en exemple) alors justement notre conscience devrait être le moteur d’une véritable égalité.

                                      mais quand je vois l’homme sur terre, ho que non, il n’y a nulle égalité nulle générosité désintéressée, on culpabilise un peu on donne encore moins et on ferme les yeux, on nous brimme aussi, beaucoup, nous même ressentons l’injustice et l’iniquité.

                                      l’homme est un homme pour l’homme (et non un loup), ce qui est inhumain n’est qu’humain.


                                    • Bodhi 25 septembre 2010 17:19

                                      Je vous invite à lire La Morale anarchiste de Pierre Kropotkine. Je ne prétend pas que ce qui y est écris est vrai mais je pense que cela pourrait vous montrer que les anarchistes sont loin d’être des naïfs à ce sujet et qu’ils ont bien conscience de ce que vous décrivez.

                                      Ne vous inquiétez pas ce n’est pas de la propagande. Juste une analyse.


                                    • Emmanuel Glais 30 septembre 2010 02:48

                                      D’abord, pour l’idiot qui n’aurait pas compris que lorsque je parle du monde des bisounours, j’adopte le point de vue de ceux qui sont hostiles à l’anarchisme pour mieux le détruire (par les positions concrètes que j’adopte ensuite), je tiens à affirmer que je suis un anarchiste convaincu.


                                      Ensuite, je m’excuse de ne pas avoir répondu plus tôt et surtout de ne pas répondre individuellement. Je vais essayer d’être bref.


                                      On m’a demandé de me justifier sur mes sources. Je crois avoir lu dans un tract de la CNT Rennes courant septembre la revendication de la retraite à 55 ans pour tous. Sur internet (http://www.cnt-f.org/spip.php?article1373) je vois que la CNT demande le départ à 55 ans pour ceux qui ont fait des travaux pénibles. Peut-être ai-je fais l’amalgame, mais je suppose que les tracts diffusés ne sont pas les mêmes dans toute la France, cela me fait croire que je ne me suis sans doute pas trompé.



                                      Je ne dis pas que l’idée de la retraite pour ceux qui ont trimé pendant 40 ans est une idée mauvaise. Je dis simplement qu’elle est insuffisante. Il faut repenser l’organisation du travail, la répartition des tâches ingrates et des bons emplois. Il faut repenser l’idée même de retraite. J’ai essayé de montrer que le retraité n’était pas inutile. On peut effectuer des actions non-rémunérées et ne pas être une charge pour la société. C’est pourquoi, l’idée même de retraite doit disparaître. On a le droit au repos, après avoir été longtemps exploité, mais on n’est pas obliger de se retirer de la collectivité.


                                      Et bien sûr, l’anarchie est incompatible avec une société de croissance. La compétition entre les hommes, les communes, les régions du monde doit disparaître. Le plaisir consumériste doit être détrôné par d’autres intérêts.


                                      Aux bienveillants m’accusant de ne pas être anarchiste : je n’ai pas trop bien compris votre réserve. Certes, je n’ai pas prononcé les mots d’ « auto-gestion » ni de « commune ». N’aurais-je pas pu ? Bien sûr que si, la redistribution des tâches telle que je l’entend s’insère dans la pensée d’une disparition du pouvoir lointain et aveugle de l’Etat et de la multinationale.



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