Les animalistes et leurs partis…pris
Les animalistes et leurs partis…pris
Toute espèce se soucie avant tout de sa propre espèce…Toutes ? Non, il se trouve des humains qui estiment que les autres espèces animales ont des droits, et que la défense de ces droits – édictés par des humains – est une priorité absolue.
Certains de ces gens, qui peuvent pousser le vice jusqu’à l’anti-spécisme (considérer que toutes les espèces sont au même rang que l’homo sapiens sapiens) ont décidé de créer des partis visant à imposer leurs opinions à une nation – voire à la Planète entière.
Les animalistes se manifestent le plus couramment à travers des organisations. La plupart des associations s’en tiennent au welfarisme et souhaitent des réformes pour les animaux. Ces associations sont cependant largement ouvertes au pessimisme, à la misanthropie et au racisme d’extrême-droite. Leur mode de communication favori sont les images chocs (vidéos des pires abattoirs, souvent à l’autre bout du monde, viande sanguinolente lorsque ce n’est pas eux qui se peinturlurent comme des Sioux pour établir le parallèle entre boucherie animal et génocide humain.
Un mode de communication et de propagande bien calculé
Leur communication est imprégnée d’anthropomorphisme. L'anthropomorphisme, c'est l'attribution de caractéristiques comportementales ou morphologiques humaines à d'autres entités comme des animaux, des objets, des phénomènes, voire des idées. Ainsi, si chez le citoyen lambda, la vache vêle et donne un petit veau qui plus tard sera abattu, après qu’elle ait été inséminée. Chez les animalistes, la vache est une maman qui accouche de son bébé qui sera assassiné, après qu’elle ait été violée. Et bien entendu, la maman pleure la perte de son petit. Le fait de mener des bêtes à l’abattoir devient un « génocide ». Il paraît que les animaux veulent vivre la durée de vie qui leur est normalement accordée s’ils n’étaient pas en fin de compte abattus pour être mangés. Je n’ai pourtant jamais vu une vache scruter le calendrier et s’exclamer : ah, il me reste théoriquement autant d’années à vivre, et demain, c’est mon anniversaire ! La notion du temps qui passe, et de la mort inexorable, n’en déplaise aux fragiles, est réservée à la seule espèce humaine qui est dotée de conscience. De même lui est réservée la notion du bien et du mal. Comment déontologiquement appliquer ces dogmes typiquement humains aux animaux sans obtenir leur approbation qu’on aura évidemment jamais ?
D’une manière générale, le mode de communication animaliste est destiné à jouer sur les émotions, au détriment d’une grande partie de la réalité et vise des individus plutôt bourgeois-bohème assez éloignés des réalités de la nature ou des adolescentes fragiles susceptible de facilement s’émouvoir du sort des « gentils zanimos ». Un séjour à la ferme n’en fait pas partie. Le cochon, il est présenté comme héros dans le film Babe ou victime de conditions atroces dans des élevages hors d’âge. Il n’y a pas d’information intermédiaire.
La grande majorité des véganes disent avoir du jour au lendemain adopté leur position suite au visionnage d’un film du style « Cowspiracy » ou de vidéos d’abattoir.
Dans cette propagande visuelle, l’une des stratégies, dans la droite lignée de l’anthropomorphisme, est aussi de mettre un humain à la place d’un animal, dans une situation bien entendu extrême. Par exemple dessiner un homard en train d’ébouillanter un bébé ou un rhinocéros coupant le nez d’un homme.
On ressort aussi comme référence toujours les mêmes végéta*iens connus. Al Gore, Bill Clinton, Steve Jobs, Thom Yorke, Carl Lewis, Johnny Depp, Samuel L Jackson, David Duchovny, Kafka, Penelope Cruz, Pink, Djokovic ou Mike Tyson, et on essaie de les faire participer un maximum. On évite par contre les images des personnes comme vous et moi qui, après s’être infligé pareil régime, ont quelque peu l’air malade. Notons que l’omnivore de base, qu’il soit de gauche, de droite ou centriste, ne se croit pas obligé de citer Depardieu ou Jacques Chirac lorsqu’il déguste son steak-frite-salade.
Le vegan business
Organisé autour du « Paris Vegan Day », on fait clairement du business avec le véganisme en considérant que cela fait avancer la cause.
Plus en amont, on peut creuser un peu pour s’interroger sur à qui profite le crime…et se demander par exemple s’il n’y a pas un minimum d’intérêt pour les producteurs et transformateurs de céréales et soja OGM de proposer à un maximum d’adeptes des ersatz peu coûteux à fabriquer et très rentables à vendre en lieu et place de steaks bien plus longs, coûteux et fastidieux à produire.
Nos « amis » les animaux…ils en pensent quoi ?
Dans le langage courant, les animalistes parlent de « nos amis les animaux ». Sachant que l’amitié relève indubitablement du contrat synallagmatique, il me paraît douteux que les animaux sauvages cultivent la moindre relation d’amitié avec l’humain. Quant aux animaux domestiques – qui sont le cheval de bataille de ces animalistes, lesquels par exemple demeurent étrangement muets sur la disparition de milliers d’espèces d’oiseaux ou d’insectes à cause de la pollution – ils sont par définition domestiqués, donc incapables de se débrouiller seuls dans la nature, et par conséquent, sujets à la bonne volonté humaine quant à leur survie même (nourriture, eau, abri…).
Le règne animal comprend quelque dix millions d'espèces, qui vont des invertébrés aux mammifères. Il est inconcevable de les traiter sur un pied d'égalité comme le souhaitent les antispécistes et autres zoolâtres.
La défense du droit des animaux…surtout domestiques ou d’élevage
Les bras m’en tombent lorsque je lis certaines campagnes qui circulent abondement sur les réseaux sociaux, parlant par exemple de sauver un certain nombre de poules de l’abattoir. Mais motus concernant plus de 750 espèces animales disparues, 2 700 en voie d'extinction et 12 500 autres menacées…
Ce créneau-là est réservé aux écologistes. Les animalistes se concentrent essentiellement sur les animaux d’élevage, domestiques ou de cirque.
L’une des grandes victoires des animalistes est la stérilisation forcée des chats. Curieusement, on ne voit cette fois aucun parallèle qui soit établi avec l’être humain…
Animalisme et écologie, deux mondes différents
Les animalistes évoquent la notion d’écologie seulement lorsque cela les arrange, et donc pour argumenter que l’élevage animal monopolise un nombre important de parcelles cultivables qui pourraient servir à nourrir directement l’homme, sans compter l’eau dépensée pour cultiver ces denrées, augmentée de celle destinée à abreuver directement les animaux. Doit-on aussi évoquer le pet des vaches qui semble menacer d’avantage la planète et le climat que les cargos remplis de soja OGM et les usines tournant à plein régime ?
L’animalisme comporte différents degrés jusqu’à atteindre le summum, qui est le véganisme. On commence par le welfarisme, qui consiste à souhaiter que les animaux d’élevage soient traités correctement. Les élevages intensifs sont par exemple réprouvés. Cela tient jusque-là du bon sens.
On monte d’un cran avec l’abolitionnisme qui considère que l’humain adopte actuellement une position d’esclavagiste par rapport aux animaux.
Au nom d’une certaine philosophie rebaptisée « éthique », on en vient rapidement à revendiquer que l’animal a un droit de vie et l’Homme aucun droit de mort sur lui. Cela signifie que l’on ne devrait plus consommer de viande. C’est faire une grosse quenelle à la chaîne alimentaire qui est une suite d'êtres vivants dans laquelle chacun mange et digère celui qui le précède, mais ces prétendus défendeurs du droit animal ne connaissent en général rien à la faune qui peuple notre planète bleue.
Les véganes, djihadistes du mouvement animaliste
A l’extrême, on trouve donc les veganes, qui sont non seulement contre toute consommation animale, mais également s’opposent à toute exploitation de l’animal. Exit donc la laine, même s’il faut tondre les moutons pour leur bien-être. On jette la laine et on met des pulls en synthétique, c’est très bien lorsque tout cela finira dans les mers, les poissons adorent ! Pas de miel, même si les apiculteurs sont peut-être les seuls à pouvoir sauver les abeilles menacées d’extinction.
Ces extrémistes sont à un tel point de délire qu’ils dénient le droit aux autres espèces d’agir selon leur instinct et métabolisme. Ainsi, les plus allumés d’entre-eux dénient le droit aux animaux carnivores de l’être, et nourrissent leurs chats et chiens exclusivement de pâtées végétales. Si on ne les retenait pas, ils limeraient les dents des pauvres lions qu’ils viennent de sortir du cirque.
L’animalisme pourrait être classé au rang d’Instance Supérieure des Bisounours si ce n’était un écran de fumée visant à dissimuler toutes les manœuvres inhumaines liberticides qui se développent sous couvert de démocratie.
Les partis animalistes
Au sein de plusieurs pays européens, il existe un parti animaliste. La France ne fait pas exception. A partir de 2014, un projet politique autour de la question animale a germé, initiée par le parti néerlandais Partij voor de Dieren (Parti pour les animaux). Pour s’inspirer, les membres fondateurs ont participé aux rencontres internationales se déroulant chaque année et réunissant les différents partis animalistes. Le Parti animaliste français a été officiellement créé en mars 2016 pour être lancé officiellement le 14 novembre 2016.
Sans surprise, le programme de ce type de parti est axé exclusivement sur les animaux. On peut douter qu’un jour ils parviennent au pouvoir, étant donné que ceux qui se rendent aux urnes sont des êtres humains et qu’en toute logique, ces gens soient préoccupés par divers problématiques majeures qui concernent avant tout la société des Hommes.
Ils ont pourtant des électeurs. Ceux-ci sont heureux de trouver un parti qui rejoint leur vision du monde idéal, qu’ils souhaitent imposer à tout un chacun.
Le Parti animaliste français se présente aux Européennes et ne cache pas être un parti monothématique, qui s’engage exclusivement en faveur de la protection animale, estimant que : « D’autres partis traitent parfois cette question mais elle est alors diluée dans d’autres sujets (qui seraient moins importants que la cause animale si on comprend bien…). Nous, nous restons concentrés sur la protection DES animaux, en nous affirmant transpartisans ».
Au moins, ne peut être évoquée ici la convergence des luttes, argument fallacieux fort utilisé par les animalistes lorsqu’on leur signale qu’il y a d’autres priorités, comme le bien-être humain, alors qu’en réalité, les animaux sont leur seule préoccupation et qu’une partie d’entre-eux sont en vérité farouchement misanthropes.
En Belgique , on trouve DierAnimal, un parti animaliste unifié, nationa, bilingue et antispéciste. Leur programme : « Ensemble, nous formons le visage et la voix des animaux, et ensemble nous voulons construire une société plus équitable pour tous, dont l'humain n'est pas le centre d'intérêt unique ».
Conclusion
Entendons-nous bien : il n’y a aucun mal à se préoccuper de la condition animale et il y a des barbaries dont on pourrait aisément se passer. Le tout est affaire de priorités, et je dirais que la question animale est tout à fait accessoire tant que la majorité des problèmes humains ne sont pas résolus.
Je trouve parfaitement honteux que l’on s’émeuve autant des chiens abandonnés alors que des mamies sont contraintes de dormir dans une voiture – sinon dans le métro – en plein hiver parce que leur minuscule pension ne leur permet pas de payer un loyer !
Sur son site, le Parti animaliste français dit vouloir promouvoir « une évolution de société qui prend en compte les intérêts des animaux et qui repense la relation entre les animaux et les humains ». Je pense que l’évolution de la société doit déjà passer par la refonte des relations entre interhumaines, et qu’il y a déjà à ce niveau-là un boulot monstre…
Cela-dit, le capitalisme végane risque peu de prendre racine en France, contrairement par exemple à l’Autriche, où l’opinion publique est déjà depuis longtemps sensibilisée à la question animale.
En attendant, on constate que de plus en plus d’humains ont un rapport délirant à l’animal, et parlent plus volontiers à leur chien qu’à leurs enfants.
Alex Zeketzki v.P
08 02 2019
Pour aller plus loin :
Lire :
Pourquoi selon moi l'anthropomorphisme est pire que de manger de la viande par une Déléguée Régionale de la Fédération Française de Protection Animale, qui a visiblement les pieds sur terre
La Libre.be DierAnimal, 19e parti animaliste sur la planète, débarque sur l'échiquier politique belge, article du 19 février 2018
Le site du parti animaliste français : https://parti-animaliste.fr/
Les vegan n'aiment pas plus les animaux que les humains Par Eléonore de Noüel . Article du Figaro.fr Mis à jour le 03/10/2018
Les Cahiers antispécistes sont une revue créée en 1991 dont la vocation fut définie ainsi par ses fondateurs : « remettre en cause le spécisme et explorer les implications scientifiques, culturelles et politiques d’un tel projet ».
L'Idéologie Animaliste, Deux de Max Vincent, octobre 2018 en PDF
Selon la philosophe Corine Pelluchon, la sensibilité des animaux en fait des individus qu’il faut cesser d’exploiter et de considérer comme des objets. Article de Libération du 06 janvier 2017.
Jusqu’où faut-il respecter les animaux de Thierry Guinhut. 24 juin 2018.
Le blog d’une végane avec des illustrations faites maison.
Labavedukrapo : Blog d’un autre végane dessinateur.
La Montagne.fr Un paysan de la Creuse dénonce « l'imposture » des animalistes : « On ne peut plus se faire traiter d’assassins »
Le Figaro.fr , Martin Steffens : « On a un rapport délirant à l'animal » de Alice Develey Publié le 25/08/2018
Bouquiner :
Histoire d’endoctriner les plus jeunes, est paru : Ton premier livre de cuisine végane, de Ruby Roth, aux éditions L’Age d’Homme.
L'Homme et les animaux domestiques de l’anthropologue Jean-Pierre Digard, éditions Fayard
Les Français et leurs animaux, toujours de Jean-Pierre Digard, éditions Hachette
No steak, de Aymeric Caron Fayard, 2013.
Voir :
La vidéo de présentation de Sylvie Rocard (oui, l’épouse de Michel Rocard, ancien Premier ministre et ancien député européen), candidate aux élections européennes :
33 campagnes pour la protection des animaux
Coup de gueule vegan d’un végane contre les extrêmes du mouvement
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