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Accueil du site > Tribune Libre > Les chemins étranges de l’école publique

Les chemins étranges de l’école publique

« Vous venez d'avoir 18 ans. Vous avez décidé d'en finir avec la vie. Votre décision semble irrévocable. Vous décidez dans un dernier élan de livrer les raisons de votre geste. En dressant votre autoportrait, vous décrirez tout le dégoût que vous avez de vous-même. Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment. »

Ce texte est le libellé d’un sujet de rédaction proposé en octobre dernier par un prof de lettres à ses élèves. cela s’est passé dans un lycée français du département de la Charente. L’affaire a fait grand bruit récemment. L’enseignant vient de se voir notifier sa suspension.

La sanction est sévère. Mais le sujet choisi par ce professeur est pour le moins étrange. La littérature doit certes user de subterfuges pour proposer un récit de fiction ou un portrait sociologique. Un auteur doit bien imaginer ses personnages, y compris des criminels, des sadiques, des délinquants. Il n’est pas pour autant lui-même un criminel sadique et délinquant. Le sujet proposé pourrait même être un exercice acceptable pour tenter de comprendre les gestes dramatiques de certains adolescents. Plus : en suggérant aux élèves d’anticiper l’acte fictif, ceux-ci pourraient réaliser qu’il existe peut-être des signes avant-coureurs et ainsi venir en aide, qui sait, à des camarades en détresse dont personne jusque là n’avait su décoder les appels à l’aide.

Mais quelques questions tout de même. Un tel sujet pour des adolescents d’une quinzaine d’année n’est-il pas quelque peu morbide et incitant à l’auto-dénigrement (« vous décrirez tout le dégoût que vous avez de vous-même ») ? Ce sujet a-t-il été choisi par l’enseignant en concertation avec des collègues, attendu son contenu sensible ? Ce choix est-il la conséquence d’un événement propre à la vie de l’enseignant ?

Enfin, et surtout, demander de parler d’événements personnels dans un sujet fictif n’est-il pas un étrange mélange des genres (« Votre texte retracera quelques événements de votre vie à l'origine de ce sentiment. ») ? Est-ce une manière d’inciter l’élève à analyser sa propre vie sous l’angle de « ce qui aurait bien pu l’amener à se suicider », donc supposer qu'il donne à certains événements de sa vie une connotation suicidaire, et ne peut-on voir dans ce procédé comme une possible incitation subliminale ? L’élève a-t-il le recul psychologique nécessaire pour traiter le sujet sans s’identifier personnellement ? N’y a-t-il pas également une indiscrétion du professeur à l’égard de la vie privée de l’élève à qui l’on demande de produire des informations réelles et intimes sur sa vie personnelle et de les interpréter dans une direction précise ? N’y a-t-il pas une forme d'intrusion morale excessive dans ce procédé ?

Et ne serait-il pas plus opportun de donner des sujets qui développent la confiance en soi et la vision d’avenir de l’élève et de positiver sa vie ? Faut-il que l’école cautionne les univers glauques plutôt que les sentiments positifs ?

Certains enseignants semblent avoir pris l’école pour le lieu de leur politique et du conditionnement qu’ils exercent sur les élèves. Les deux scènes suivantes ont été rapportées à sa mère par une adolescente de 13 ans, fille d'une famille réfugiée d'une république russe musulmane, et élève d’un Cycle d’orientation à Genève. La première se passe en classe d’éducation sexuelle. A la fin de la leçon, le professeur aborde l’homosexualité. Sujet sensible sur lequel il est juste de prévenir toute stigmatisation. Cependant, aux questions des élèves, le professeur répond que ceux-ci ne peuvent pas connaître ce qu’est l’homosexualité tant qu’ils ne l’ont pas essayée.

Ce qui revient à dire : pour en parler, essayez-la. Heu... ce professeur faisait-il du prosélytisme ? L’homosexualité est un choix personnel qui n’a pas à être jugé en bien ou en mal. Je partage l'idée et soutiens le droit de chacun à user de son corps comme il l'entend. La stigmatisation de l'homosexualité est une cause de souffrance, de violence et d'injustice. La qualité de l'humain n'est pas dépendante de son orientation sexuelle. Cela posé, je ne me sens pas pour autant privé du droit de critique à l'égard de l'homosexualité comme à l'égard de différents choix de vie. Par exemple, en regard de la norme hétérosexuelle de reproduction et de la survie de l’espèce, doit-on suggérer d’en faire l’expérience ? Allant dans cette logique, faut-il dire aux élèves qu’ils doivent se brûler eux-mêmes pour parler du feu ? La position de l’enseignant a été jugée logique par les élèves, car elle offre les apparences de la neutralité. En réalité elle n’est pas neutre. Parler du vécu d’une chose demande en effet de la vivre. Mais on peut parler de cette chose de bien d’autres manières. Par exemple du fait que l'homosexualité n'est pas un modèle de sexualité reproductive (sauf à passer par des substituts). Doit-on également faire l'économie de décrire une forme de sexualité par époque débridée dans les milieux homosexuels et ses liens avec l'expansion de la pandémie du VIH (fait objectif) - forme dont les personnes hétérosexuelles pourraient parfois, pourquoi pas, s'inspirer dans leurs relation - et en analyser les causes : méconnaissance de la maladie dans ses débuts, multiplication des partenaires, comportements à risque ? Clore le sujet, fermer le débat en suggérant que seule l’expérience personnelle légitimera notre parole, n’est pas de la neutralité : c’est au minimum une forme de conditionnement, voire d’incitation subliminale.

suicide,adolescent,france,sexualité,homosexualité,discrimination,différence,salaires,femmes,hommes,civilisation,musulmane,La deuxième scène se passe dans un autre cours. L’enseignante parle d’égalité, et annonce aux élèves filles qu’elles doivent se préparer à gagner 27% de moins que les garçons. Imaginez qu’à 13 ans on vous donne cette information, sans moyen de la vérifier, dans un cadre scolaire où normalement l’enseignant transmet des connaissances valides. On vous formate en tant que filles à être des victimes, et des révoltées contre la société et contre les hommes. On alimente dès l’adolescence la frustration et une attitude revendicatrice.

Et l’on vous ment : car on sait pertinemment que ce chiffre n’est pas réel. Les différences de salaires globaux, mesurées non au cas par cas mais dans une statistique générale, sont la conséquence de choix professionnels. Les femmes optent librement pour des métiers plus sociaux, moins bien payés mais qui donnent plus de satisfaction personnelle et de dimension relationnelle. Rappelons-nous qu’en Norvège les campagnes incitatives destinées à pousser les femmes vers des métiers plus techniques et mieux rémunérés ont échoué. Une autre raison est que moins de femmes que d’hommes choisissent de faire des longues carrières car elles désirent avoir des enfants et s’en occuper. Il ne s’agit donc pas d’une discrimination mais d’un choix.

J’ai récemment lancé un appel à m’informer de cas où pour un même travail, dans la même entreprise, avec la même formation, ancienneté, niveau de responsabilité, une femme gagnerait de 20 à 27% de moins qu’un homme. Je n’ai reçu aucune plainte dans ce sens. Soit le mensonge est énorme, soit s’il y a des cas de différence ils sont marginaux tant en nombre qu’en pourcentage de différence et ne valent pas d’être dénoncés publiquement.

Enfin, dans cette même école, un professeur a demandé aux élèves de 13 ans lesquelles auraient envie d’avoir des enfants plus tard. Résultat : dans la classe aucune fille d’origine européenne n’a levé la main. Les seules à répondre positivement étaient les élèves musulmanes. Dans les trois exemples d'enseignants que je cite, je n'en vois aucun qui puisse motiver la préservation de notre civilisation.


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31 réactions à cet article    


  • lemouton lemouton 12 décembre 2012 09:24

     hommelibre 

    Vous abordez trop de sujets dans votre article.. c’est dilué, dommage..
    Vous posez trop de questions auquelles vous n’apportez aucune ébauche de réponse si ce n’est :
    « Certains enseignants semblent avoir pris l’école pour le lieu de leur politique et du conditionnement qu’ils exercent sur les élèves.. »
     
    et pour étayer votre affirmation vous vous appuyez sur :
    « Les deux scènes suivantes ont été rapportées à sa mère par une adolescente de 13 ans, ... »
    et c’est tout ??? smiley
    mouhais... m’a pas l’air très sain tout ça.. smiley

    • hommelibre hommelibre 12 décembre 2012 21:32

      Trop de sujet à la fois ? Pour moi le dénominateur commun est l’enseignement. Mais peut-être avez-vous raison.

      Je n’ai délibérément pas apporté de réponse. Je souhaitais laisser les questions en l’état.


    • gaijin gaijin 12 décembre 2012 09:32

      mais y a t’ il quoi que soit a préserver ?
      une civilisation ou l’individu est réduit a une variable d’ajustement a t’ elle un sens ?
      le dernier exemple est flagrant si les petites filles ne veulent plus avoir d’enfant qu’est ce qui mérite d’être sauvé ?


      • Ouallonsnous ? 12 décembre 2012 23:46

        Démarche à rapprocher d’une autre mesure prévue dans le projet de loi Peillon, l’onligation de l’apprentissage d’une langue étrangère à partir du CP !!!!!!

        Non à l’obligation d’apprentissage d’une langue étrangére en primaire, c’est d’autant plus ridicule qu’un enfant n’a pas acquis sa langue maternelle puisqu’il l’apprend, et qu’on va le « polluer » avec une langue étrangére.

        Le résultat en sera une confusion mentale génératrice de médiocrité dans la compréhension autant de sa langue maternelle, le francais, que de la langue étrangére auquel on l’aura obligé d’apprentissage au détriment du français !

        Les parents d’élèves doivent refuser catégoriquement que leurs enfants soient « sacrifiés » à cette expérience démagogique inspirée des oukases de l’UE pour extirper la culture nationales des cerveaux de leurs enfants et en faire des éléves à problèmes !


      • ZenZoe ZenZoe 12 décembre 2012 10:49

        Oui, comme le dit lemouton, votre article aborde plein de sujets dont chacun pourrait largement justifier un article à lui seul. Pour autant, il y a quand même un fil directeur là-dedans : comment faut-il aborder les sujets délicats ou carrément tabous ?
        Personnellement, j’ai tendance à penser qu’on va à l’école pour apprendre à penser.
        Tout ce qui relève de l’affectif, des émotions, d’un témoignage intime, n’a pas sa place en classe, en présence de dizaines de témoins.
        L’enseignant a eu raison d’aborder le sujet du suicide qui touche beaucoup de jeunes, mais il a déraillé en leur demandant de l’aborder à partir de leur expérience personnelle. Un enseignant n’est pas un psy.


        • hommelibre hommelibre 12 décembre 2012 21:34

          Leur demander d’utiliser leur expérience personnelle est ce qui me paraît le plus discutable, en effet.


        • alinea Alinea 12 décembre 2012 10:59

          D’abord je ne crois pas que l’homosexualité soit un choix ! Aujourd’hui elle peut s’assumer, mais quand on voit tout le tapage on se doute que ce n’est pas sans mal !
          Je doute qu’à 15 ans on puisse avoir le moindre recul sur soi qui ne soit pas « sous influence » ! D’ailleurs, ces élèves ne se sont pas rebiffés ! Y en a-t-il un qui a répondu : Me suicider ? Quelle idée ; la vie est belle, j’en suis curieux etc... cela me fait penser aux expériences qui prouvent que l’homme est moutonnier ; l’autonomie réelle, de pensée ou de mode de vie, s’acquière tout au long de la vie ; sinon c’est du formatage ( dont certains ne sortent jamais il est vrai). À 15 ans, on « obéit » !!
          Je pense que les profs devraient avoir quelques notions de psychologie, plus même, de vrais savoirs. Sûr que les profs dont vous parlez ont réfléchi, ont été audacieux et que ce soit raté ; ceci dit, ce sont les adultes qui ont porté le pet, non ?
          Si on m’avait demandé à 15 ans si je voulais avoir des enfants, il y a de fortes chances que j’aie répondu « non » ! Les musulmanes sont prises de manière plus prégnante dans leur culture ; c’est tout ; les autres en feront tout autant des gosses ! En France il n’y a pas que les musulmanes qui en font !!!!
          Drôle de monde tout de même...


          • volt volt 12 décembre 2012 12:59

            J’ai eu bien du mal à comprendre votre toute petite phrase « la sanction est sévère », je m’étonne que le bonhomme ait juste été « suspendu » et pas mis au pilori par exemple, ou en tout cas emprisonné, soumis à des tests impitoyables, en vue de détecter un violeur éventuel, voire un pédophile en déhiscence. 

            Car cette volonté de forcer l’autre enfant à raconter et argumenter « le dégoût de soi » est inqualifiable, sinon comme projection perverse - le seul fait qu’un pareil égaré ait passé les filtres de l’éducation nationale est inquiétant.

            Mais soyons réalistes, voire outrancier - et je parle d’expérience - pourquoi un adulte revient-il donc à l’école ? qu’est-ce qui fait qu’il n’en sort pas ? combien de contes à régler là... ?

            Contrairement au mouton, et plutôt d’accord avec zenzoé, je trouve qu’il y a bien un fil dans votre matos, mais pas celui de la seule délicatesse à aborder les sujets tabous, non : Plutôt celui du « charme », de la « séduction » au vrai sens étymologique ici en jeu ; tout cela semble sexualisé non par le contenu des sujets abordés, mais plutôt par la manière ; on peut y lire au plus clair un adulte jouant précisément de l’innocence, dans chacune des situations. Et toute situation scolaire serait pédophile (au sens premier) ? C’est tout de même un minimum... Donc oui, comme vous le dites, on y « préserve notre civilisation », et surtout dans ses gestes les plus fondamentaux...

            Je me demande ce qu’est devenu le second prof qui suggère d’essayer l’homosexualité. Il répondrait d’office à la naïveté alinéée de croire qu’il n’y aurait presque pas de choix homosexuel... sachant encore que ce ne sont pas quelques « notions psy » qui viendraient à bout de ce vaste problème de ce qu’est la géographie d’un désir (d’)enseignant.

            Tout cela est avoué dans votre seconde phrase reprise par lemouton : « certains enseignants semblent avoir pris l’école pour le lieu de leur politique et du conditionnement qu’ils exercent sur leurs élèves ». Justement, c’est là que le bât blesse et que les « notions psy » ne suffisent pas du tout - et il semble impératif, au vu de vos exemples alignés, que tout enseignant auquel seront livrés des enfants participe au préalable impérativement à des groupes de réflexion, ou même une dynamique de groupe, ayant pour objet de se pencher sur ce qu’il en est au juste du « Désir » d’enseignement... Et qu’on n’argue pas le budget, ces exemples ne sont pas des caricatures, ils ne sont que des extrêmes - et ce « conditionnement » que vous évoquez n’est donc pas tant le leur exercé, que celui qu’ils subissent avant même d’en venir à ce « choix » d’enseigner, souvent si... conditionné.


            • sirocco sirocco 12 décembre 2012 14:34

              T’as encore oublié de prendre tes médicaments...


            • alinea Alinea 12 décembre 2012 14:45

              Vous y allez fort Volt ! Les profs sont seuls, face à leurs préparations de cours, face à leur classe ; c’est peut-être là qu’il manque un regard extérieur qui aurait pu « empêcher » ce « dérapage ».
              Personnellement, je ne doute pas un seul instant de l’honnêteté de ce prof ; s’il est « pervers », comment dire, cela n’en fait pas forcément un « fou ». Mais ils ( les profs) ont un pouvoir absolu sur le jeune à qui ils doivent l’enseignement, à ce stade, oui, les savoirs psy ne sont pas suffisants.
              Nous deviendrions tous fous si nous ne rencontrions pas sans cesse des opposants.
              Il manque de « surmoi » dans ce bas monde ! où tout pousse à, « l’audace », la désinhibition,etc.
              Après tout, que ce prof ne soit plus prof est peut-être un bien pour tout le monde, y compris pour lui-même !!


            • volt volt 12 décembre 2012 14:56

              non j’y vais pas fort Alinea, j’ai été dans la même situation, 

              et oui on est seul, mais tout de même... 
              un sujet pareil faut bien quelques longues minutes avant de le livrer.
               
              et oui les gosses sont intenables, inqualifiables, tout ce que vous voudrez... 
              mais si je ne dispose pas du recul intérieur nécessaire à me demander ce que je fais,
              pourquoi et comment,
              de quelle manière cela sera-t-il reçu, perçu,
              alors n’ayant pas une once d’empathie,
              ni le moindre gramme d’insight surtout, 
              il serait bon de se consacrer à autre chose.

              Sirocco vous auriez quelque chose à dire ?

            • volt volt 12 décembre 2012 15:13

              Alinea, revoyez les précautions infinies, millimétriques, rapportées par C’est Nabum, dans son article qui n’a pas une semaine, et vous verrez exactement comment il faut procéder.


            • alinea Alinea 12 décembre 2012 15:27

              Oui, Volt, je suis bien d’accord avec vous ! le problème, me semble-t-il, c’est que nous avons besoin de plus de profs que de potentiellement bons ! Avant, on avait droit aux mauvais profs insipides ; aujourd’hui on voit apparaître ( encore extra minoritaires quand même) les « sûrs d’eux », ceux qui usent de leur pouvoir, sans recul ni circonspection.


            • alinea Alinea 12 décembre 2012 15:30

              Volt : ce n’est pas que je ne « vois » pas comment il faut faire ou comment il faut être, c’est que j’ai, comme une tare semble-t-il, toujours le sens de la prudence avant accusation !
              On m’a toujours dit que j’aurais dû être avocat !!


            • volt volt 12 décembre 2012 15:43

              ça doit être encore une balance suractivée Alinea... smiley

              maintenant ne prenant par principe jamais le moindre medoc, 
              sinon interdit -
              je veux bien admettre que je me suis sérieusement emporté, 
              mais contre la Connerie !
              Car attention, sur le fond, sur le contenu, ce prof a parfaitement raison, c’est indiscutable.
              (Ils sont dégoûtés, dégoûtants, toute la smalla, on est d’accord, 
              ils passent tous par des envies, voire tentatives de suicide, bateau tout ça...).
              Sauf que l’Education c’est la Forme - bien avant le fond.
              et là, mais c’est profondément CON, 
              genre un record quoi.
              quand on voit la finesse de procédure de C’est Nabum, au cas par cas, toute une école...
              et puis on lit ça... on bondit sur place.


            • alinea Alinea 12 décembre 2012 17:51

              Magnifique C’est Nabum ; comme d’habitude ! En réalité on ne sait rien de l’affaire dont il est question ici.
              Quand on a une initiative, on peut se vautrer ; très sincèrement, telle que décrite ici, je suis d’accord que le prof a, à tout le moins, manqué de jugeote ; mais on ne sait rien des effets sur les élèves...
              Mais j’ai peur d’une chose, c’est que si cette histoire ( qui divise, forcément) faisait beaucoup de bruit, il y aurait de moins en moins de profs audacieux et plus que de gentils petits soldats aux ordres ! Tout le monde n’a pas la délicatesse de Nabum, et tous ne sont pas forcément des


            • alinea Alinea 12 décembre 2012 17:52

              oups, mon message est parti sans que j’ai eu le temps de dire « ouf » ; je voulais dire « pourris » !!


            • volt volt 12 décembre 2012 18:39

              mdr...

              mais être audacieux est tout sauf se promener au bord de l’abîme.
              il aurait fait quoi notre génie en cas de passage à l’acte ?
              et en plus, qui ne se souvent qu’à quinze ans on attend les 18 
              pour enfin en finir avec l’école, 
              que toute vie est reportée dans l’illusion sur cette date butoir - 
              et c’est tout ce qu’il trouve pour y inscrire leur mort, 
              chapeau...
              et même C’est nabum, il était limite, sauf que pas d’erreur... 
              j’allais intervenir, Sabine fut plus rapide, 
              mais elle avait rien non plus sous la dent.
              quant à la pyromanie d’hommelibre, 
              nous passerons sous silence smiley

            • alinea Alinea 12 décembre 2012 19:35

              Volt ; je vais arrêter là : je suis entièrement d’accord sur le fond ; moi, je parle de " l’histoire’ ; y a-t-il eu discussion avec les élèves ? Les parents d’élèves ? Les autres profs ? Cette maladresse ( pour être gentille) a-t-elle eu l’occasion de s’expliquer ? Bon, on ne sait pas.
              En fait, je parle de la réaction à quelque chose que je trouve, moi aussi plus que limite !


            • sirocco sirocco 12 décembre 2012 20:56

              "...je m’étonne que le bonhomme ait juste été « suspendu » et pas mis au pilori par exemple, ou en tout cas emprisonné, soumis à des tests impitoyables, en vue de détecter un violeur éventuel, voire un pédophile en déhiscence.« 

               »Sirocco vous auriez quelque chose à dire ?"

              Oui, et je persiste : votre santé mentale me semble très fragile, il faut vous soigner.


            • sirocco sirocco 12 décembre 2012 21:07

              « ... pourquoi un adulte revient-il donc à l’école ? qu’est-ce qui fait qu’il n’en sort pas ? combien de contes à régler là... ? »

              "...je trouve qu’il y a bien un fil dans votre matos, mais pas celui de la seule délicatesse à aborder les sujets tabous, non : Plutôt celui du « charme », de la « séduction » au vrai sens étymologique ici en jeu ; tout cela semble sexualisé..."

              Votre cas intéresserait sans doute les psychiatres.


            • volt volt 12 décembre 2012 21:19

              oui sirocco, sauf que si vous vous intéressez tant à moi, 

              moi je ne m’intéresse pas beaucoup...
              les idées par contre ça vaut le détour,
              et l’exagération saurait encore y être tenue pour telle,
              autrement le flicage à la trace est tout aussi médicamentable.
              trouver la rime -

            • hommelibre hommelibre 12 décembre 2012 21:48

              @ Volt :

              Le terme de « charme » est bien vu.
              Il peut arriver que des profs manquent de recul, ou s’engagent inconsciemment sur ce type de relation. Un groupe de réflexion critique est une réponse à ce type de risque.

              Sur ma pyromanie... smiley


            • volt volt 12 décembre 2012 22:29

              merci HL de votre précision, et en effet, le groupe sauve toujours, comme l’humour, mais sur ce cas précis, il fallait au bas mot le temps suspendu, parce que le geste en dit trop long sur de l’irrésolu.


              @Sabine, bien d’accord avec vous, seulement il faut tenir compte à quel point aussi il faut souvent aller les chercher dans leur apathie incommensurable (y’en a qui pèsent un quintal et pas que de coca-frites) ; sans oublier que si on la joue au contraire trop fleur bleue et smile, on finit par ne plus être au monde.

            • C'est Nabum C’est Nabum 13 décembre 2012 14:21

              Les mais


              Je suis confus

              Rassurez-vous il y a d’autres C’est Nabum dans la profession.

            • ardeur ardeur 12 décembre 2012 14:08

              On croit rêver : le sujet a été posé à 2 classes de 3ème. En 3ème on évalue la rédaction ; les dissertations où l’on évalue le cheminement de la pensée, viendront plus tard.

              En substance le sujet dit : « vous avez 18 ans » - les élèves de 3ème n’ont pas 18 ans, il dit également « vous avez décidé d’en finir » - ce n’est pas l’intention des élèves. Puis, « vous décidez dans un dernier élan de livrer... » - On comprend qu’il ne s’agit pas de parler de soi, mais de parler de la position d’un future et imaginaire suicidé. Pourquoi interpréter que le prof demande aux élèves de se dévoiler. Il leurs demande d’imaginer, d’inventer et de s’interroger. La base de la liberté. Aucun élève ne s’est ému de cet exercice parce que contrairement à ce que certain croient, ils ont le recule nécessaire et on compris le sens de l’exercice. Pas les adultes, parents d’élèves, qui feraient bien de retourner à l’école histoire de rafraichir leur mémoire.

              C’est une indignation mal placée et imbécile qui réduit les ados de 14-15 ans à de pôvres p’tites bêtes fragiles et innocentes qu’il faut absolument protèger contre la dure vie qui les attend.
              Indigner vous plutôt des programmes télés qui créent la confusions dans la têtes des indignés.

              • lemouton lemouton 15 décembre 2012 18:26

                je plusse tardivement.. mais votre commentaire ardeur est des plus pertinent.. smiley

                surtout ..
                « une indignation mal placée et imbécile qui réduit les ados de 14-15 ans à de pôvres p’tites bêtes....Indigner vous plutôt des programmes télés qui créent la confusions dans la têtes des indignés... »


              • tf1Goupie 12 décembre 2012 16:46

                Faire d’un cas une généralité sur l’E.N. ou encore broder à partir d’une simple phrase ou d’une remarque d’un enseignant, c’est carrément excessif.

                Bientôt les enseignants ne feront plus cours qu’en présence de leur avocat.

                Doit-on parler de la guerre ou du génocide des juifs ou de la malnutrition : ça pourrait traumatiser ces pauvres enfants ...


                • hommelibre hommelibre 12 décembre 2012 21:42

                  D’accord sur votre remarque quant à la généralisation. Sur ce point j’ai faux. J’accepte votre critique.


                • @lbireo @lbireo 12 décembre 2012 20:59

                  Le suicide... c’est un sujet sensible, mais combien d’articles sont parus, parlant de jeunes passant à l’acte de plus en plus tôt.
                  Je ne sors pas plus du lot qu’eux, l’idée du suicide m’ayant déjà traversé l’esprit avant mes 18 ans. La seule chose qui m’a retenu, c’est la douleur que j’infligerais à mes proches, qui ne le méritaient pas.

                  Le mal-être ressenti par certains jeunes ne doit pas être pris à la légère, et la meilleure façon d’y mettre fin est d’en parler.

                  Il ne faut pas éluder un sujet dès qu’il dérange, parfois mettre les pieds dedans est la meilleure approche.

                  D’après les derniers articles que j’ai lu sur cette affaire, les élèves n’ont pas été particulièrement traumatisés, du fait que le prof avait bien préparé son approche au lieu de leur balancer le sujet à la face.

                  Des parents d’élèves ont aussi pris la défense de l’enseignant.

                  Et pour ce qui est du mal-être pouvant conduire jusqu’au suicide, vous pourrez en trouver certaines causes dans cet article que j’ai écrit il y a un an. Mon seul regret à son sujet est que j’aurais dû le poster un mois plus tard, lors de la campagne sur le harcèlement scolaire.

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