Les enfants devront toujours « payer » pour leurs parents... et c’est normal !
Ce thème a une origine, « l’éthique de responsabilité » de Hans Jonas, un philosophe américain d’origine allemande qui était hanté par la responsabilité de nos actions sur le futur et qui préconisait une attitude pessimiste face à l’avenir. Philosophe à la mode dans le milieu des prophètes de la fin du monde, il a notamment inspiré le fameux « principe de précaution » que le démagogue Jacques Chirac a fait inscrire dans la Constitution et dont la plupart des membres de la communauté scientifique estiment qu’il est une hérésie puisqu’il veut éliminer le risque à la base de toute avancée de l’humanité. Cette éthique de responsabilité ressemble fort à de l’irresponsabilité et le principe de précaution à la peur d’agir. Croire en une évolution naturelle du monde qui serait harmonieuse revient à déifier la nature alors que nous nous battons depuis l’apparition de l’humain pour qu’elle ne nous élimine pas…
Vouloir éviter tout risque et tout héritage négatif pour les générations futures est une douce utopie et une négation de la vie. D’autant qu’il nous est le plus souvent impossible de mesurer nos actions sur le futur. Parfois, ce que nous pensons être des actes qui auront des conséquences négatives, en ont des positives et inversement. De même, la science se trompe et ses hypothèses se trouvent contredites par d’autres. Ce que nous ne devions pas faire la veille, devient ce que nous devons faire le lendemain… Les êtres humains ne sont pas Dieu et ils ne maîtrisent pas la vie. Empêcher la prise de risque ne nous aurait jamais fait sortir de la préhistoire et d’une vie végétative où notre seule préoccupation serait la survie… Dès lors, nos enfants devront « payer » pour les bêtises que nous pourrions commettre et… c’est normal ! Oui, c’est normal au sens de normalité - et non dans ce drôle de sens où la normalité signifierait le bien - parce que nous prenons des décisions pour assurer notre vie et celle de nos enfants et que nous pouvons nous tromper. Et que nos parents ont fait de même et que nous payons pour eux qui ont payé pour les décisions de nos grands-parents et ainsi de suite jusqu’aux premiers êtres humains. Prenons le cas de la crise économique et financière mondiale actuelle. Beaucoup de Républicains, aux Etats-Unis, ont affirmé que s’ils n’avaient pas voté le plan de relance de Barack Obama, c’était pour ne pas grever le futur des générations futures avec des déficits abyssaux des finances publiques (en oubliant que c’est parce qu’ils ont refusé d’appliquer des règles de contrôles que la situation financière a dégénéré et qu’ils sont responsables des conséquences sur les générations futures alors qu’ils pensaient, au contraire, assurer leur bien-être matériel pour toujours…). C’est le discours, en particulier, de John McCain, l’ancien adversaire républicain d’Obama à l’élection présidentielle. Mais, si nous ne faisons rien, alors tout va s’écrouler et le futur de nos enfants sera encore plus en danger. Où est l’irresponsabilité ? Dans l’agir ou dans le non-agir ? Ce serait tellement plus facile de ne jamais prendre de décisions, de n’être responsable de rien et de laisser la vie agir à notre place et de dire à nos enfants : « vous voyez, nous n’avons pris aucune décision, nous vous laissons le monde comme nous l’avons trouvé et, surtout, ne touchez à rien ». Il y a fort à parier que quelques générations plus tard l’humanité n’existerait plus. On objectera que l’on a qu’à prendre des décisions dont nous sommes absolument sûrs qu’elles seront positives. Le seul problème c’est que nous ne pouvons jamais le savoir sauf pour une infime minorité ce qui revient à peu près à ne rien faire… et à notre disparition programmée. Sans oublier les milliards de gens qui, aujourd’hui encore, ne mangent pas à leur faim et meurent jeunes de maladies dues à la pauvreté. Allons donc leur expliquer que la vie n’est pas un risque et qu’il vaut mieux ne rien faire en attendant la mort…
La responsabilité et le respect des autres sont deux des principales valeurs que nous devons appliquer quotidiennement. Mais la responsabilité, ce n’est pas le pessimisme attentiste et le respect ce n’est pas la peur d’agir. C’est tout le contraire.
Alexandre Vatimbella
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON