Les gilets jaunes, leur avantage
Un mouvement populaire ordinaire, pense-t-on, a toujours besoin d’un ou plusieurs leaders ne serait-ce que pour l’organiser et lui donner une ligne de conduite. Un leader doit aussi être présent pour entamer des négociations avec l’adversaire ou apaiser les tensions... Nous l’avons compris, pour un groupe constitué qui se veut d’agir efficacement et surtout formellement, avoir à sa tête une personne intelligente et exemplaire qui « représente » est en plusieurs points nécéssaire.
Par soucis de similitude nous appellerons notre gouvernement actuel « la Bête ».
Seulement, un leader est-il pour l’instant si nécéssaire que cela au mouvement des gilets jaunes ? On pourrait répondre que oui car ce mouvement manque d’organisation et de personnes avec qui la Bête pourrait éventuellement entamer des négociations. Mais on peut aussi et surtout répondre que NON, car un leader peut s’avérer le moyen pour la Bête d’avoir en quelque sorte une main mise sur ce mouvement. Un leader permettrait à la Bête d’avoir une représentation de leur adversaire ce qui est très important pour elle, car comment se battre contre quelqu’un quand on ne connait pas son visage ? Comment se battre contre des millions de personnes si on ne peut pas discuter ou se faire entendre par la voix qui les rassembles et à laquelle ils obéissent ? Comment lutter contre un adversaire qui ne veut pas de représentants ? Surement est-ce pour cela que la Bête demande des leaders avec lesquels négocier... Sans réels meneur pour les gilets jaunes, la Bête le sait, elle est piégée car elle n’a d’autres choix que se coucher ou se battre jusqu’à la fin face à un ennemi déterminé dont elle ignore le point faible. Nous l’aurons donc compris, un leader pour l’instant et j’insiste sur le pour l’instant, nous desservirait surement bien plus qu’il nous servirait. Pour museler la bête et l’affaiblir jusqu’à la détrôner il ne faut surtout pas qu’elle ait une personne d’influence à se mettre sous la dent.
Ce mouvement peut s’enflammer comme il peut se dégonfler en peu de temps... Pour le moment il se veut pacifiste, mais il dure maintenant depuis plusieurs jours et commence avec le temps à fortifier ses bases. Le tout appuyé par une approbation populaire de plus en plus forte. La Bête fait la sourde oreille ou menace de quelques grognements inoffensifs désespérés, mais il est claire qu’elle se retrouve coincée entre ses maitres maçonniques ( de moins en moins de gens ignorent leurs existences ) et un peuple imprévisible dont elle ne sait comment le rendre à nouveau docile.
A nous de continuer ce mouvement, de lui faire prendre de l’importance. A nous d’éviter qu’il s’évanouisse car plus il sera important moins la Bête n’aura d’autre choix que de fuir ou mordre par réflexe de survie, et si elle mord, elle risque de voir apparaître ces fameux mouvements de foules si bien étudiés par Gustave Le Bon dans son ouvrage « Psychologie des foules ». Le mouvement des gilets jaunes se durcira alors de lui même et attaquera petit à petit et avec plus d’agressivité les points stratégiques de la Bête. Cela aussi la Bête le sait...
La folie impulsive et la désorganisation d’une foule sans contrôle est destructrice. Le point fort de ce mouvement est justement de ne pas avoir de meneur sur lequel la Bête puisse se focaliser et c’est uniquement quand cette Bête sera mise hors d’état de nuire qu’un meneur devra, naturellement si possible, s’imposer pour reconstruire efficacement et intelligemment... Il se déclarera ce meneur, peut-être même avant que la Bête ne soit vaincue mais il faudra alors qu’elle soit déjà très affaiblie, mortellement blessée.
Pour l’instant, la Bête est muette, comme désemparée.... Montrons lui que ce n’est pas comme d’habitude, qu’elle ne contrôle pas ce mouvement comme elle a pu jadis le faire pour les autres et s’en servir stratégiquement comme soupape de décompression du mécontentement populaire. Montrons lui que ses mensonges habilement divulgués par les médias dits « officiels » n’ont plus aucune emprise sur nous.
Pour résumer, ne pas avoir de meneurs peut s’avérer être pour le moment, pour les gilets jaunes, une force incroyable. Il n’est pas dans l’intérêt de la Bête de se soumettre ou de rentrer par la force dans un combat qu’elle sait d’avance perdu par son effet boule de neige. Alors elle cherche désespéramment l’apparition ce chef qui lui ferait reprendre le dessus dans cette affaire par quelques négociations vicieuses composées de promesses volatiles et anesthésiantes dont elle est coutumière.
Le mouvement des gilets jaunes est sans organe vital sur lequel faire pression... Mais il est bel et bien là... et comme disait Edith Piaf « emporté par la foule » qui sait jusqu’où il peut aller. Sauf que là, ce ne sera pas une danse...
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