Les origines de la « démocratie » moderne
« Croire à l’histoire officielle c’est croire des criminels sur parole. » Simone Weil (1909-1943)
« Faites attention à l'histoire que l'imposture se charge d'écrire. » Châteaubriant, Mémoires d'outre-tombe

Les fondements de nos démocraties actuelles sont nés de la révolution française de 1789. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la suppression des droits féodaux, la création de l'assemblée Nationale sont les acquis de la révolution. Et pourtant, ceux qui, en 1789 ont conçu nos institutions, étaient profondément antidémocrates.
Comment est-il possible que des hommes qui étaient vigoureusement opposé à la démocratie soient finalement à l'origine de nos régimes démocratiques qui ont inspirés le monde entier ?
Avant la Révolution française, les gens les plus instruits, c'est-à-dire, la noblesse, le clergé et la bourgeoisie avaient une culture classique, ils connaissaient le grec et le latin. Quand on faisait référence à la démocratie, on pensait à la démocratie athénienne, c'est à dire un système ou l'on tirait au sort ceux qui devaient gouverner la cité. Seules certaines charges administratives étaient attribuées par l'élection. Il était entendu que le tirage au sort était le processus démocratique et l'élection le processus aristocratique. (Aristote repris par Montesquieu (L'esprit des lois. p.12))
L'assemblée issue de la convocation des Etats généraux en 1789 était composée du clergé, de la noblesse et du tiers état. Le nombre des députés du tiers état était égal à celui des deux autres ordres réunis et était composé en très grande majorité de bourgeois et de notables.
Le 17 juin 1789 les Etats généraux se réunissent en Assemblée Nationale puis s'institueront assemblée constituante afin d'établir les principes fondamentaux d'une nouvelle constitution.
Quel était l'état d'esprit de cette assemblée ? Henri Guillemin (1) dans ces conférences, décrit la situation de la France à la veille de la révolution :
Il y a eu cette grande expansion économique au 18ème siècle, que vous connaissez. Donc, il s'était constitué une classe de financiers, d'industriels, de banquiers. Ces gens représentaient réellement une très grande part de la fortune française. Or, ils voyaient que les leviers de commande étaient uniquement entre les mains de l'aristocratie. Alors, ces gens avaient envie de s'affirmer. Une nouvelle distribution de la richesse, appelle - c'est-à-dire exige - une nouvelle distribution du pouvoir. Autrement dit : nous qui sommes très importants dans la France, nous tenons à avoir notre part dans la gestion des affaires publiques. Alors vous pensez bien que ces industriels, ces grands personnages, ces notables, ne vont pas eux-mêmes faire la révolution et descendre dans la rue. Il leur faut un bélier. Le bélier est tout trouvé, c'est la petite plèbe, c'est le petit peuple. (Ce sera le 14 juillet 1789). Ce qu'on a appelé la révolution française c'est une rixe de possédants. C'est une bagarre de nantis. Entre richesse mobilière et richesse immobilière, mais sur le dos de ce que Victor Hugo appellera la Cariatide, c'est-à-dire les pauvres, les prolétaires, les travailleurs.
La révolution, la vraie, aura lieu en 1792.
Pour tous ces notables, faire de la France une démocratie est tout simplement impensable. A aucun moment ils n'envisagent de donner le pouvoir au peuple, qui à 85 % ne sait ni lire ni écrire. Pour eux le mot démocratie est un gros mot et a un sens péjoratif, tous comme l'est aujourd'hui le mot oligarchie. Aussi quand l'abée Sieyès, dont la renommée est déjà établie, déclare devant l'assemblée, dans son discours du 7 septembre 1789 :
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. », il parle devant un publique conquis. La démocratie ils savent ce que c'est et ils n'en veulent pas.
Quand et comment le mot démocratie a-t-il changé de sens pour désigner son contraire ?
Allons faire un tour du coté des Etats-Unis. Au moment ou les 13 états deviennent indépendants, le mot démocratie est, comme en France, un terme péjoratif qui a mauvaise presse. John Adams, vice président de G. Washington, qui deviendra le 2ème président parlait de la démocratie en ces termes :
« J'ai toujours été pour une république libre mais non pour une démocratie parce qu'une démocratie c'est un gouvernement arbitraire, tyrannique, sanglant, cruel, et intolérable. »
La constitution étasunienne est la même depuis 1787 ; c'est donc le sens du mot démocratie qui a changé et non les institutions.
Ce changement de sens, Francis Dupuis-Déri(3) (Pr. à l'Université du Québec à Montréal) le fait remonter à 1829 avec l'élection du premier président "démocrate", le populiste Andrew Jackson ; il a été le premier à se déclarer démocrate et à ce faire élire grâce à ce stratagème. Ses adversaires politiques, voyant que ce mot valait son pesant d'or se sont tous proclamés démocrates à leur tour.
Ainsi dès 1837, on pouvait entendre :"La démocratie est la cause de l'humanité, c'est la cause de la philanthropie, c'est la cause de la chrétienté. La démocratie c'est la moralité, c'est le code moral de toute vraie philosophie, c'est la perfection de la raison et de la loi de Dieu."
En France, F. Dupuis-Déri explique que le changement de sens du mot démocratie se fait progressivement à partir des années 1820 – 1830, certains républicains de "gauche" utilisant ce mot pour se distinguer des conservateurs. Sans rentrer dans les détails, F. Dupuis-Déri évoque aussi le fait que par moment il y eut interdiction d'utiliser publiquement le mot République, ce qui eût été un appel à la sédition. Les républicains se dirent donc "démocrates" afin de ne pas être poursuivi en justice.
Après la révolution de 1848, le mot démocratie a définitivement changé de sens. La Constituante proclame une IIème République « démocratique » (art. 2, préambule). Pourtant, la Constitution organise un régime de gouvernement représentatif. Pas plus qu'en 1789 le tirage au sort n'est évoqué. La participation du peuple au gouvernement n'est pas prévue. Le contrôle des représentants se limite à la procédure élective faisant de la vie citoyenne une simple succession de votes plus ou moins respectés. L'élection organise une nouvelle aristocratie.
La naissance du régime démocratique
La IIIéme République incarne par sa durée (1870 – 1940) la vraie naissance de la démocratie en France. Elle ne sera vraiment effective qu'après le vote par l'assemblée Nationale des lois constitutionnelles de 1875.
Henri Guillemin(2) raconte les circonstances historiques à l'origine de la IIIème République. En voici un bref résumé ; ce n'est pas vraiment ce qu'on a appris à l'école… ça casse un peu le mythe ; désolé.
En 1869 la situation sociale en France est extrêmement tendue, la notion de classe ouvrière apparaît ; 100.000 enfants travaillent dans les usines. Rien qu'à Paris, dit Hausmann, sur 1,7 millions d'habitants, plus d'un million sont voisins de l'indigence. Sous le second empire les salaires augmentent de 15% et le prix de la vie de 45%.
En 1864 à Londres a été crée l'Association Internationale de Travailleur que l'on nommera plus tard l'International. En 1869 elle compte près de 60.000 adhérents. Si en 1864 Napoléon III permet les coalitions ouvrières, les grèves restent interdites.
Or ces grèves vont se multiplier et parfois dans des conditions très dramatiques. Juin 1869 à Ricamarie : 13 tués ; octobre 69 à Aubin : 14 morts. On fait des procès aux adhérents de l'internationale où sont prononcées des amendes puis des peines de prisons. En 1870 il y a des grèves successives au Creusot qui aboutissent à la distribution de 298 mois de prison à 25 inculpés.
Le 12 janvier 1870, aux funérailles de Victor Noir, un journaliste tué par un membre de la famille Bonaparte, il y a 200.000 hommes sur les Champs-Elysées prêts à faire la révolution.
En mai 1870, pour rasseoir son assise, l'empereur décide d'un plébiscite. Si les résultats sont excellents dans les campagnes, ils sont terrifiants dans les grandes villes, dont Paris, où le non l'emporte par 183 mille voix, contre 134 pour le oui et 80.000 abstentions. Une terreur s'empare de la cour quand elle sait que dans Paris, la capitale de la France, le régime n'est plus soutenu.
Une idée 100 fois reprises est que quand il y a des difficultés d'ordre intérieures, on précipite les gens sur des difficultés d'ordre extérieures, et on se dit qu'une petite guerre forcément victorieuse pourrait faire l'affaire. On connaît la suite. Le 2 septembre l'armée Française est défaite à Sedan et l'empereur capturé. Le 4 septembre un groupe de députés de Paris, terrifiés à l'idée qu'un gouvernement socialiste peut s'établir à Paris, se précipite à l'Hôtel de Ville pour prendre de vitesse la véritable opposition d'extrême gauche et proclame la République. Ils souhaitent que les troupes allemandes tiennent Paris et les faubourgs afin de les faire tenir tranquilles. Ils vont donc crier "République" étant entendu qu'on leur donne le mot mais pas la chose, une république sans contenu. L'extrême gauche se rallie et fixe comme objectif de chasser les prussiens. Le gouvernement ne le veut pas mais ne peut pas le dire ; il veut les allemands comme protecteur. Jules Favre négocie avec Bismarck à Versailles et donne l'Alsace et la Lorraine afin de sauvegarder l'essentiel, c'est à dire les structures économiques et sociales. Gambetta qui veut continuer la bataille a tous les notables contre lui, une coalition qui va de l'extrême droite à la gauche républicaine et qui souhaite la victoire de l'Allemagne. Afin de porter un coup à la résistance, le 28 octobre 1870, Bazaine, le chef de l'armée française de Metz (170.000 hommes) rend ses hommes à Bismarck avec son matériel et ses munitions. Le gouvernement a fait une trahison. Les parisiens s'aperçoivent qu'ils ont été joués ; ce sera l'origine de la commune…
En janvier 1875 l'assemblée composée de 750 députés vote par une voix de majorité (amendement Wallon) la République. Cette assemblée élue en 1871 compte 600 députés royalistes dans ses rangs.
M. Thiers (qui est surtout connu pour sa répression contre la Commune) explique à ses amis royalistes
"J'ai longtemps cru que la monarchie était le système le plus sérieux pour garantir les choses importantes (c.à.d. la sécurité des fortunes). Dans le système monarchique, c'est un homme qui dirige tout, c'est la volonté d'un seul. Il a autour de lui des sujets, mais si ces sujets décident de devenir des citoyens et qu'ils se révoltent, la volonté du roi est brisée".
C'est ce qu'on l'on a vu en 1789, 1792, 1830, 1848 et 1870 avec la commune.
Thiers explique à ses amis de la Chambre que la République c'est la démocratie, le suffrage universel, la volonté nationale c.à.d. la majorité des citoyens (ce qui est très facile à obtenir avec un peu d'habileté politique). Or quand on fait voter les gens au suffrage universel voilà ce qui ce passe : en 1792, 98% de la population sont de pauvres gens, or sur les 750 députés élus à la convention seulement 2 sont des représentants du peuple ; tout le reste c'est des notables. En avril 1848 le suffrage universel avec le vote des pauvres élit une Assemblée Nationale réactionnaire qui veut détruire la république. En 1871 le peuple poussé par ses élites, délègue une assemblée de notable pour le représenter. Il ne faut pas avoir peur du suffrage universel, les gens votent comme on leur dit de voter. Ainsi, ajoutait Thiers, les pauvres nous donnent le pouvoir et nous sommes armés d'une puissance extraordinaire puisque nous représentons paraît-il la volonté nationale. On aura donc une république conservatrice avec toute la puissance de la volonté nationale. On va appeler ça le centre gauche (en réalité ce sont tous les grands affairistes de la chambre qui sont là) pour faire républicain.
Et c'est ainsi qu'à une voix de majorité, la république est proclamée en France…
Sous la Ve République, si le peuple ne se gouverne toujours pas lui-même, contrairement à ce qu'affirme la constitution (« gouvernement du peuple, par le peuple », art. 2), il est néanmoins déclaré souverain, et sa souveraineté « s'exerce par ses représentants et par la voie du référendum » (art. 3). Le mensonge est énorme, mais plus c'est gros, plus ça passe. Rappelons que la représentation nationale a voté le 8 février 2008 en faveur du traité de Lisbonne, et ce à 87 %, alors qu'un texte similaire avait été rejeté en 2005 par référendum à 54 % des suffrages exprimés !
Conclusion
Les propos de Guillemin sont tout à fait édifiants car mis en parallèle avec l'histoire officielle, ils nous aident à comprendre le monde "démocratique" dans lequel nous vivons aujourd'hui. Si on nous ment ou cache la vérité sur des événements qui se sont déroulés il y a 150 ans pourquoi ne nous mentirait-on pas sur des événements qui se déroulent aujourd'hui ?
De Jeanne d'Arc à la guerre d'Algérie en passant par la révolution française, les droits de l'homme, Napoléon, la Guerre de 1870, la Commune de Paris, le colonialisme, Pétain, etc. ; la France est sans doute un des pays qui embellit, arrange, voire falsifie le plus son histoire (ce qui ne l'empêche pas de donner des leçons de vérité à des pays comme la Turquie ou le Japon).
Les hommes adorent qu'on leur raconte des histoires, ils sont très vulnérables aux mensonges comme aux promesses électorales. On a qu'une envie, c'est d'y croire à ces histoires, à ces promesses ; surtout si elles sont séduisantes, touchent notre cœur et répondent à nos convictions. L'histoire - quand elle est enseignée - a pour but de fabriquer du consensus républicain, des électeurs dociles (pas des citoyens), résignés, qui votent utile et respectent la hiérarchie. La plus belle de ces histoires est de faire croire que la France est une démocratie et que le peuple exerce le pouvoir. C'est énorme comme mensonge, mais ça nous fait tellement plaisir d'y croire.
Un mot qui change de sens pour désigner son contraire est en apparence une histoire amusante et anecdotique - puisqu'il ne s'agit, après tout, que d'une évolution de langage - c'est pourtant un tournant majeur dans l'orientation qu'a pris l'Histoire de l'humanité. En désignant l'oligarchie par la démocratie (qui est son strict contraire), en appelant le problème par la solution, on empêche les gens de s'interroger sur l'origine de leurs problèmes. Tous les griefs exprimés sont mis sur le compte de la "démocratie" alors que la vraie démocratie, la plupart des gens ignorent ce que c'est. On ne peut pas désirer quelque chose qu'on ne connait pas.
Quand on écoute parler ceux qui se plaignent du système, qui luttent contre les injustices et les abus de pouvoir, comme les chômeurs, les défenseurs de l'environnement, les manifestants etc., on se rend compte qu'il leur manque un mot pour désigner le problème. Ils tournent autour de la vérité, ils s'approchent d'elle sans jamais l'atteindre, sans pouvoir la nommer. Ils parlent toujours de dysfonctionnement de la démocratie alors que tout deviendrait clair dans leur tête et la notre, s'ils remplaçaient le mot démocratie par oligarchie.
Nos gouvernants y trouvent leur compte, ils ont compris que la première condition de la paix sociale est que le peuple ait conscience de son impuissance, que s'il veut changer la donne, il n'a pas d'autre choix que d'aller voter :"l'élection c'est la démocratie, la démocratie est ce qu'il y a de mieux, la France est une démocratie". C'est un axiome, le débat est clos, point final.
L'élection nous apprend l'obéissance, la passivité et la résignation, elle décourage l'initiative politique et la volonté. Voter pour élire ce n'est exercer un pouvoir, c'est abandonner son pouvoir à un élu qui décidera tout à notre place. L'oligarchie c'est l'impuissance du peuple ; une impuissance programmée dans la constitution. La vraie démocratie permettrait aux gens qui le veulent de devenir des citoyens actifs et de participer à la vie de la nation.
La démocratie, c'est plus que le pouvoir du peuple ou la résistance aux abus de pouvoir, c'est une autre philosophie. Contrairement à l'oligarchie, où tout est question de gestion efficiente, la démocratie et la politique (au sens grec du terme) imposent des controverses, des surprises, des remises en question incompatibles avec le marché tel que défini aujourd'hui, mais indispensables pour construire une société solidaire et responsable.
Il n'y a pas de modèle démocratique qui apporterait clés en main la solution à tous nos problèmes : la démocratie est à inventer (5 ;6 ;7). Un système basé à 100% sur le principe du tirage au sort fonctionnerait peut-être difficilement. Il faut sans doute mélanger harmonieusement démocratie, aristocratie (aristos = les meilleurs) et oligarchie, sachant que l'oligarchie n'est acceptable que si elle rend des comptes à un pouvoir démocratique qui lui est supérieur. Il faut donc complétement renverser la logique du pouvoir actuel où l'on a un président irresponsable devant l'assemblée, et une assemblée irresponsable devant le peuple.
Une des pistes qui me semble intéressante à explorer est celle que propose Jacques Testart avec les conventions de citoyens (4) (un livre formidable à lire absolument).
Quel avenir peut avoir un pays dont les fondations reposent sur le mensonge et l'hypocrisie ? Peut-on croire nos élus quand ils nous baratinent avec un raisonnement qui à l'air juste mais dont les bases sont fausses ? Cinq minutes d'explications n'effaceront pas 150 ans de lavage de cerveau et de préjugés.
Nous ne devons pas compter sur nos élus pour espérer le moindre changement, car ils sont à la racine du problème. Il ne faut pas sous estimer la résilience du système dans lequel nous vivons, mais si nous sommes des millions à réclamer la vraie démocratie, ils seront obliger de nous la donner. La solution dépend donc de nous et rien que de nous, et ca c'est plutôt rassurant…
Liens :
- http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/06/08/227-conference-d-henri-guillemin-sur-robespierre-le-texte
- http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/05/04/218-henri-guillemin-explique-robespierre-et-les-revolutions-francaises_la-fausse-et-la-vraie
- Démocratie : histoire d'un malentendu par Francis Dupuis Déri https://www.youtube.com/watch?v=KVW5ogGDlts
- Jacques Testart : L'humanitude au pouvoir. Comment les citoyens peuvent décider du bien commun. Edition du Seuil. http://www.seuil.com/livre-9782021219319.htm
- http://www.le-message.org
- http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
- http://lavraiedemocratie.fr
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