Les sentiers de la honte
Ça suffit, là ! Entre un président qui veut noyer le souvenir de la Grande Guerre dans un flot qui la minimiserait obligatoirement et la disparition des derniers survivants de cet atroce conflit, bientôt il deviendra difficile de rappeler aux plus jeunes ce qu'elle a été cette terrible guerre qui a fauché un nombre considérable de garçons dans les familles (beaucoup ont été décimées). Surtout qu'en prime, comme pour les camps de concentration de la seconde guerre mondiale, des négationnistes de la Grande Guerre déboulent. Parmi eux, le dénommé Jean Sévillia, prétendu historien faisant la promotion de "la vie de Jésus selon les strictes méthodes de l'historien" (ce qui vous donne d'emblée une idée du personnage !), adorateur de Jean-Paul II, qui a participé à l'ouvrage "Liquider Mai 68" (avec Mathieu Grimpret !), également grand admirateur de l'ineffable Zemmour, le partisan de la thèse d'un Pie XII en désaccord avec Hitler (il tente manifestement de le réhabiliter !). Celui qui aujourd'hui, en ce 11 novembre, de manière tout ce qu'il y a de plus honteuse, tente de répandre en effet par voie du net, l'idée selon laquelle les fusillés pour l'exemple sont un "mythe" de 1914-1918. C'est une véritable insulte aux soldats ayant mis crosse en l'air à Craonne, entre autres, et dont personne aujourd'hui ne nie la volonté de combattre l'ennemi. Sauf lui. Voici donc la dernière trouvaille de cet individu qui passe son temps à faire défiler l'histoire à travers le prisme de sa vision de droite, sinon d'extrême droite et de son sectarisme religieux (*) : quand ce n'est pas Jésus, chez lui, c'est la Vendée, et quand ce n'est pas la Vendée, c'est l'Islam comme "plus grave défi posé à l'Europe" : je pense que ça suffit là, ce négationnisme évident au sujet des fusillés : l'histoire est une chose, les faits sont là, et les turpitudes politiques de Sévillia tout autre chose.
Le propos inadmissible est apparu sur le site Atlantico, le jour même du 11 novembre, ce qui n'est pas un hasard non plus : même au Figaro, dont il a été le rédacteur en chef adjoint, Sévillia n'aurait pas osé y placer sa prose délétère du jour (même si on le flagorne dès qu'il sort un ouvrage) : sous le titre écœurant et racoleur de "La Grande Guerre et le mythe des fusillés pour l'exemple," l'auteur nous présente donc de manière bien particulière, les "mesures disciplinaires" ayant conduit aux éxécutions en ne citant qu'une seule fois Pétain. Et pour lui attribuer une phrase tardive disant que deux fusillés étaient bien "morts pour la France", ce qui pour nôtre pseudo historien suffit à démontrer qu'ils avaient déjà été réhabilités : en vérité, tout ce qu'écrit Sévillia à propos de ces événements ne sert qu'à une chose : réhabiliter justement et avant tout Philippe Pétain, car, on le sait, c'est bien l'un de ceux qui avait mis en place la décimation, l'un des pires procédés jamais mis en place pour remettre l'ordre dans les armées, un vieil héritage de l'armée romaine, qui dirigeait à poigne. Réhabiliter Pétain est, on le sait, un vieux combat de l'extrême droite. Et Sévillia ne déroge pas à la règle en tentant aujourd'hui de minimiser un fait historique prouvé et indéniable : il fait bien partie du club.
La phrase de Pétain sur laquelle s'appuie Sévillia date de 1934, paraît-il. Or l'année suivante, en 1935, une nouvelle signée Humphrey Cobb, sort aux Etats-Unis qui s’intitule "Paths of Glory" ("Les sentiers de la gloire"). Cobb, dont ce sera le seul livre, est en quelque sorte le Robert Paxton du moment : dans son livre il évoquait ce qui est alors interdit d'évoquer en France. Les mutineries, surtout celles de 1917, année où les troupes américaines arrivèrent en France, ou les refus de monter au combat, mais aussi les jugements hâtifs, des mutineries matées par des exécutions sommaires et des simulacres de procès parfois tenus par Philippe Pétain en personne, cette année là. Cobb est un témoin digne de foi : il a servi sept ans dans l'armée canadienne et est allé effectivement se battre sur le sol français, où il y a été blessé et gazé. Sévillia doit pourtant le savoir, malgré son inculture flagrante sur le sujet : l’ouvrage ne sera jamais traduit en France. Interdiction pendant des années d'évoquer le problème, encore moins dans les écoles : quand je débutais enseignant en 1972, pas un seul manuel ne parlait de ces mutineries. Pas un seul, de même qu'on ne parlait pas de la Collaboration sous Vichy, ce qui n'était pas un hasard, le même personnage étant concerné par les deux périodes de l'histoire ! En 1972, c'est simple, Pétain n'existait pas dans les ouvrages d'histoire pour les élèves ! Sévillia, qui n'a pas été enseignant, l'ignore. Pourtant, depuis treize ans déjà, même ceux qui n'ont pas lu l'ouvrage de Cobb le savaient : un film prodigieux l'avait démontré. C'est bien entendu celui de Stanley Kubrick, qui fait aussitôt scandale à sa sortie car en France personne ne sait encore ce qui s'est passé, en raison d'une censure que ne peut ignorer non plus Sévillia.
Ce qui s'était passé, c'étaient d'abord les horreurs d'une guerre sans commun exemple jusqu'alors comme j'ai pu le dire ici même : "la Première Guerre mondiale est bien révolutionnaire, dans le sens où elle marque une rupture franche d’avec le XIXe siècle : fini les charges à cheval, on lancera désormais les tanks, fini aussi les amabilités chevaleresques dans les airs ou même au sol : l’invention de la mitrailleuse a mis fin à tout espoir de voir les guerres futures se transformer en autre chose qu’en une boucherie. Lors des premiers assauts de Verdun, les soldats français encore en parements rouges vont se faire hacher menu par cette toute nouvelle invention barbare : la mitrailleuse. L’enfer de Verdun, c’est aussi la généralisation de la pratique du tapis de bombes préalable à une attaque terrestre. A certains endroits, la terre sera retournée des dizaines de fois sous l’ampleur de ces bombardements. La guerre est devenue purement mécanique : les Allemands inaugurent le lance-flammes, on y répond par des attaques au gaz moutarde. L’horreur devient totale : en quatre années, des corps enterrés par ces bombardements resurgissent sous de nouveaux sous la forme déjà de squelettes, à l’arrière, les enfants découvrent les autres horreurs que sont les malheureuses "gueule cassées", ces hommes au visage emporté par un obus et devenus par la grâce d’une médecine triomphante les premiers cyborgs. Le seul mot qui convienne à cette guerre est bien le mot horreur."
Kubrick avait pris dans son film comme exemple l'affaire des caporaux de Souain, tous du 336e R.I et ayant pour noms Maupas, Girard, Lefoulon et Lechat. Des officiers fusillés par le général Réveilhac (en photo ci-dessous) le 17 mars 1915, et qui seront effectivement réhabilités en 1934. Le 9 mars déjà 1915, les soldats du bataillon 336 avaient déjà refusé d'aller se faire hâcher menu par les tirs allemands. Envoyés au suicide, ils avaient eu le malheur de rebrousser chemin : l'attaque, irresponsable, avait été décidée en plein jour ! Ils avaient également déclaré : « nous préférons être fusillés, disent-ils, mais enterrés que de rester là-bas à pourrir sur le bled. Au moins nous aurons sauvé du massacre les camarades de la 22e, qui doivent marcher derrière nous. » Les voyant revenir, le général commandant la 60e division donnera l'ordre à l'artillerie de tirer en représailles sur la tranchée française ! Ce que refusera heureusement de faire le colonel Bérubé, le commandant des artilleurs. Un des fusillés, Maupas, le confirmera lors de son procès : "les canons français envoyaient des obus sur la tranchée. Quiconque montait devait être fauché littéralement soit par les nôtres soit par le feu des mitrailleurs allemands". Les quatre avaient alors été envoyés cisailler les barbelés ennemis, ce qui était impossible à faire, les barbelés étant au bout d'un no man's land à découvert de 150 mètres de long. Pris sous les tirs ennemis, ils avaient du y renoncer une nouvelle fois en se terrant dans le sol. Ayant rebroussé chemin, on leur avait reproché le refus de combattre... une mitrailleuse, l'arme nouvelle qui fauchait tout ce qui dépassait du sol ! On leur signifiera sans qu'ils puissent se défendre un scandaleux "refus d'obéissance devant l'ennemi" qui les conduisait direct au poteau. Ironie du sort, lors d'un exercice en 1913, Pétain en personne, observant une attaque menée lors de manœuvres par le général Gallet, qui avait fait charger à la baïonnette un nid de mitrailleuses, avait conclu "le général vient de nous montrer toutes les erreurs à ne pas commettre"...
C'est le député finistérien Jean Jadé et lui-même ancien commandant de la 18e compagnie du 336e Régiment d'Infanterie à qui appartenaient les quatre fusillés, qui avait le 24 avril 1921 prononcé à l'Assemblée Nationale un vibrant appel à la réhabilitation des quatre malheureux. Révolté par leur sort, il se battra pendant des années contre cette injustice et obtiendra raison quatorze années plus tard seulement, avec la parution au journal officiel de la réhabilitation des quatre condamnés, décrite ainsi dans les titres de la presse : "les Français réhabilitent quatre fusillés pour désobéissance en 1915. Les veuves obtiennent chacune un franc de dommages-intérêts". C'est justement cet entrefilet qui avait interloqué Cobb, qui avait été le point de départ de son ouvrage. On témoignera plus tard du procédé, qui avait soigneusement choisi les condamnés car ils étaient des gradés (la valeur d'exemple étant primordiale pour les généraux) : "ces hommes, pris presque au hasard, furent simplement traduits en Conseil de Guerre.Trente-deux furent acquittés sur la déclaration d'un adjudant, d'après laquelle il ne croyait pas qu'ils aient entendu l'ordre de : en avant ! Et quatre furent condamnés à mort (les caporaux)". En réalité, tout un arsenal répressif avait été mis à la hâte en place, ce que ne peut pas ignorer quelqu'un qui se prétend historien. Deux décrets du 2 août et du 6 septembre 1914 avaient été promulgués à la va-vite, qui instituaient des Conseils de Guerre Spéciaux, s'ajoutant aux Conseils ordinaires, chargés de réprimer plus durement les révoltes, en s'appuyant sur la valeur d'exemple des officiers. Les allemands en eurent aussi, mais à la place de plus de 600 fusillés, il n'en eurent qu'une cinquantaine.
Le "procès" (un conseil de guerre, tenu exclusivement par des militaires) qui avait été tenu n'avait en rien été équitable, comme l'a noté un témoin : « Je me rendis à la séance et j'entendis déposer le capitaine Equilbey qui commandait un bataillon aux 336e. Le capitaine Equilbey exposait au Conseil combien l'attaque se présentait mal et faisait valoir les difficultés d'exécution. Il faisait sa déposition en homme loyal et droit, et avec d'autant plus d'indépendance que le bataillon incriminé n'était pas le sien. Je remarquai que, presque à chaque mot, il était interrompu par le président du Conseil de guerre et qu'il avait grand peine à faire sa déposition. Je ne voulus pas rester plus longtemps dans cette salle, où les témoins avaient tant de difficultés à déposer, et sortis. » Un autre écrira : "J'assistai à une partie des débats : j'en sortis avec l'impression que tous les juges, presque tous ignorants de ce que pouvait être une tranchée de première ligne, obéissaient à un ordre en condamnant quatre caporaux à la peine de mort.". Un dernier ajoutera : "il m'a été affirmé que le colonel Bérubé, commandant le 7e R.A.C., aurait dit au général Reveilhac, à l'issue du Conseil de guerre : c'est un assassinat. Cette parole fut la cause de son limogeage immédiat. Le témoignage de ce colonel, s'il vit encore, serait précieux." Les quatre avaient été lâchement assassinés, par une hiérarchie militaire qui ne voulait pas évoquer ses propres errements, et non pas jugés avec équité. Jadé, à la Chambre des Députés ajoutera une note atroce à son récit : "malgré cela, l'exécution a été fixée au lendemain. Elle a eu lieu dans les vingt-quatre heures et je crois savoir, sans pouvoir l'affirmer, que l'ordre de surseoir à l'exécution est arrivé un jour ou deux après". Les quatre fusillés auraient pu être épargnés ! Au final, le général Géraud Réveilhac, malgré la réhabilitation de ceux qu'il avait fait assassiner au plus vite, en accélérant la sentence, ne fut jamais inquiété et reçut même la Légion d'Honneur juste après la guerre. Il mourut dans son lit, en 1937, devenu octogénaire.
Dans une des scènes les plus fortes du film, les français découvrent l'horreur de ce qu'on a pu faire, sous les ordres de Pétain, avec l'un des condamnés, qui, blessé et incapable de se tenir debout, sera fusillé sur une civière que l’on a relevée pour la circonstance. Ce fait sidérant est pourtant un fait véridique : c'est tout simplement l'histoire reconstituée de Jean-Julien-Marius Chapelant fusillé de cette ignoble manière, très tôt dans le conflit, le 11 octobre 1914. Le cas de Chapelant est en effet exemplaire : c'est au début de la guerre un engagé volontaire dans l'armée, qui s'est inscrit cinq ans auparavant, le 4 juin 1909 exactement, au 99e RI. Excellente recrue, il y est nommé successivement caporal le 5 octobre 1909, et sergent le 28 septembre 1910. Le 15 décembre 1911, il se retrouve au 98e RI de Roanne, nommé chef de la 3e section de mitrailleuses et héritant pour ce faire du grade de sous-lieutenant (à titre temporaire). Son engagement dans une section de mitrailleuse, arme toute nouvelle à cette époque, le destine au front directement dès le déclenchement du conflit. Effectivement : sa section se retrouve dans la Somme, à Beuvraignes, où l'assaut allemand fait rage au point que le 7 octobre 1914 son groupe est fait prisonnier après une semaine de combats ininterrompus (jour et nuit). Lors de l'assaut allemand, Chapelant a été blessé à une jambe, mais il réussit néanmoins à s'échapper en rampant. Revenu dans les lignes françaises, toujours blessé et incapable de se tenir debout, il est aussitôt traduit en conseil de guerre par son colonel qui juge qu'il est coupable de "capitulation en rase campagne" ! Trois jours à peine plus tard, le 10 octobre 1914, Chapelant sera effectivement fusillé dans la cour du château des Loges, ficelé à un brancard que l'on a redressé le long d'un tronc d'arbre. L'ignominie totale ! Cet homme n'a jamais trahi, n'a jamais refusé de combattre, et avait rejoint ses lignes pour continuer à combattre, justement ! Une honte, une horreur sans nom !
Sorti en 1957, le film sera aussitôt interdit à la distribution, et pour aller le voir, il faudra se rendre en Belgique, par exemple... où sa projection sera souvent épique (des français d'extrême droite venant perturber les projections), jusqu'en 1975, où il sera enfin admis à la diffusion en France, une date à laquelle j'y entrainerait mes classes de 3eme (j'y suis allé le mercredi, avec mes élèves de 3eme volontaires, qui en sortiront comme moi bouleversés !). Ils noteront tous la réplique du général fictif Broulard : "Il faut en fusiller un de temps en temps pour l'exemple... ils sont comme des enfants" qui les marquera profondément. Un peu plus tard, la sortie en VHS me permettra de le diffuser directement en classe via le magnétoscope. Aujourd'hui, on le trouve en DVD et il est toujours aussi cinglant, et efficace pour contrecarrer les imbéciles qui seraient tentés de dire que tout cela n'était qu'un mythe. Comme Sévillia...
Ne nous leurrons donc pas : si Sévillia, le si profondément catholique, vient nous parler honteusement de "mythe", c'est qu'il s'agît bien chez lui de rendre irresponsable Philippe Pétain de ces décisions ineptes. D'autres exécutions furent encore plus expéditives, mais n'eurent jamais lieu sans l'avail des généraux. Décidées à la hâte sur place, elles eurent néanmoins l'accord de la plus haute hiérarchie... jusque Pétain (mais il n'y avait pas que lui de concerné, il y avait aussi Nivelle... et Joffre !) nous dit Manceron " (...) près de Verdun, les sous-lieutenants Herduin et Millant étaient accusés d’avoir « quitté le champ de bataille sans ordre, abandonnant la lutte ». Le colonel commandement la 103e brigade, le colonel Bernard, a décidé, en toute illégalité, de les fusiller. Des officiers ont témoigné d’un ordre écrit signé de ce colonel : « Fusillez immédiatement les lieutenants Herduin et Millant, coupables d’abandon de poste ». L’ordre a été approuvé par le général Boyer, commandant la 52e division d’infanterie. Et l’exécution, critiquée par le général Lebrun, commandant le groupe de divisions du secteur de Dugny, a été « couverte » et justifiée ensuite, comme l’indiquent aujourd’hui les archives de l’armée, par toute la haute hiérarchie militaire, jusqu’à son sommet : d’abord par le général Nivelle, commandant la 2e armée, puis par le général Pétain, commandant le groupe d’armée du centre, et, enfin, par le généralissime Joffre, commandant en chef des armées". Herdin rappelle Manceron, avant de mourir, avait donné le meilleur résumé de l'infâmie qu'il subissait avec ces camarades sacrifiés, en écrivant ces mots à sa femme : « Crie, après ma mort, contre la justice militaire. Les chefs cherchent toujours des responsables. Ils en trouvent pour se dégager ». Sa veuve subira l'affront d'un collègue d'esprit de Sévillia, du journal de l'époque LaPresse, qui avait repris la thèse officielle, comme peut le faire aujourd'hui de façon honteuse l'auteur en cause, comme quoi son mari avait reconnu l’abandon de poste, ce que lui reprochaient les autorités militaires. Elle lui avait aussitôt intenté un procès en diffamation, ce qu'on pourrait très bien faire à nouveau aujourd'hui après les propos similaires lus en ce 11 novembre. Nivelle, bardé de médailles, lui, eût l'honneur, à sa mort, en 1924, d'être enterré aux Invalides !
Les deux hommes avaient été passés par les armes, mais sans aucun jugement. Pire encore : lors de l'enquête qui suivra, on découvrira l'infâmante disparition dans les registres des armées des documents écrits signés par le colonel Bernard, et les généraux Boyer, Joffre, Pétain et Nivelle (ici en photo), ce dernier étant le symbole des errements militaires de l'époque, qui ne voyait chez les soldats que de la chair à canons. Heureusement, précise Manceron, une note annexe contient fort heureusement leurs signatures, approuvant l'exécution. La mère de Millant (un enfant unique), recevra un laconique courrier marqué "tué à l'ennemi". L'administration militaire fera tout pour faire enlever du monument aux morts de sa ville, ou devait figurer le nom de son fils unique "mort pour la France" aux côtés de son nom ! Les deux soldats seront néanmoins réhabilités par la cour d’appel de Colmar le 20 mai 1926 (depuis quand réhabilite-t-on ce qui n'aurait pas existé, puisque "mythique" selon Sévillia ?). Aujourd'hui, une plaque au nom d'Herduin fixée à un coin de rue, à Reims, indique sobrement "tué devant Verdun." Mais Sévillia n'a jamais dû se rendre à Reims, terre des rois qui lui paraissent bien plus dignes d'intérêt, pourtant. Il préfère visiblement se rendre... en Autriche, pour saluer les descendants de ceux qui avaient déclaré la guerre à la Serbie, puis à la France en 1914 (plus exactement c'est la France qui a déclaré la guerre à l'Autriche le 11 août 1914, voir la note plus bas).
Les propos lus sont donc tout simplement inadmissibles. Ici même, lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Douaumont, en 2008, j'avais salué, une fois n'est pas coutume, les propos présidentiels qui avaient cité les fusillés comme étant eux aussi des combattants dignes de respect, ce qu'ils ne sont toujours pas pour Sévillia. "J’étais certain, il y a bien longtemps déjà, que ces jeunes n’avaient rien de lâches" avais-je alors écrit. "Mais qu’ils avaient vécu un enfer. Et je continuerai à aller avec d’autres jeunes visiter les cimetières où reposent des gens de 17 ou 18 ans qui sont morts pour qu’on puisse vivre heureux aujourd’hui. Et c’est pourquoi aussi je dénoncerai avec véhémence tout acte visant à dégrader ces lieux où repose la jeunesse qui nous a offert sa trop courte existence". Tagguer des tombes, où s'en prendre à n'importe quelle partie de cette jeunesse massacrée à qui nous deovns tant ! Selon Sévillia, il s'agirait donc d'un "mythe" que ces fusillés pour l'exemple : je ne puis laisser dire pareille diffamation envers la mémoire de ces jeunes soldats victimes de leur hiérarchie défaillante. Je lui conseille de se rendre à Ampuis, dans le Rhône, sur une tombe, celle du malheureux Chapelant . Ses amis anciens combattants n'ont jamais oublié de quelle infâmie il était mort , car sur sa tombe, ils ont fait graver ceci : "les anciens combattants à leur frère d'armes Jean Julien Chapelant, martyr des cours martiales". Quant à Théophile Maupas était, avant de devenir combattant... il était instituteur (**) : c'est bien pourquoi je puis encore moins accepter que celui qui n'a jamais été enseignant de sa vie, celui qui doit aussi montrer ce qu'est le sens moral et celui de l'honneur, et l'amour de son pays et le respect de ses institutions, vienne aujourd'hui souiller sa mémoire en parlant de "mythe" à propos des fusillés pour l'exemple : c'est falsifier l'histoire que de formuler ainsi sur un support qui sera regardé par des milliers de jeunes que l'on induit donc sciemment en erreur, au nom d'une idéologie détestable toute teintée de relents d'extrême droite. Il y en a eu plus de 600 (***) de fusillés, et à peine 40 ont été officiellement réhabilités depuis.
Des plaques de marbre, des plaques de rues, et des monuments, hérigés depuis régulièrement, par ceux qui ne veulent pas oublier, car ce sont des démocrates qui savent ce qu'ils doivent aux générations qui les ont précédés, démontrent que ces fusillés pour l'exemple ont hélas bien et bien existé, foulant aux pieds la négation mémorielle de cet auteur désireux de réhabiliter un de ses héros qui a fini condamné à la fois à mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Pétain sera grâcié par DeGaulle, par souci de la notion de hiérarchie militaire seule (DeGaulle était général, Pétain était devenu Maréchal le 19 novembre 1918), mais fort heureusement, les propos de Sévillia, écrits sur le Net, disparaîtront bien un jour, signe de leur profonde et irresponsable légéreté : il y a de toute façon quelque part en France plusieurs blocs de granit qui défient le temps et qui lui prouveront le plus longtemps possible qu'il n'est qu'un fieffé négationniste de l'histoire. Le courageux Théophile Maupas est mort après avoir écrit qu'il pouvait marcher la tête haute, ce qui ne sera plus jamais le cas, pour sûr, de Jean Sévillia (****). Du moins, c'est ce qui l'attend désormais pour chacun de ses futurs écrits, où je me ferais fort, avec d'autres, de lui rappeler à quel point il a pu un jour souiller la mémoire de personnes davantage dignes d'intérêt que lui-même. Sévillia vient de mettre le pied dans ce qui sera désormais pour lui le sentier de la honte.
Nota : parmi les choses dont se targue l'auteur de ce billet immonde, il y a ses hauts faits d'armes personnels, dont j'ai retenu deux extraits significatifs : "Jean Sévillia est titulaire du Grand Ordre de l’Aigle du Tyrol (Grosser Tiroler Adler-Orden), qui lui a été décerné à Innsbruck, en 1991, par le gouverneur du Tyrol, et de l’Insigne d’Honneur de la République d’Autriche (Silbernes Ehrenzeichen für Verdienste um die Republik Österreich), qui lui a été remis, en 1997, par l’ambassadeur d’Autriche à Paris". "Depuis 2009, Jean Sévillia est président de l’Association pour la Béatification de l’Impératrice Zita." On notera que la fameuse Zita n'était autre que l'épouse de Charles d'Autriche (Charles François Joseph de Habsbourg-Lorraine) le dernier empereur d'Autriche, qui en 1916 est devenu roi de Hongrie ; mais qui était aussi l'allié de Guillaume II, qui a déclaré la guerre à la France (il a été néanmoins béatifié par Jean-Paul II le 3 octobre 2004 !). Même quand il parle royauté, Sévillia se fait reprendre par ses partisans ! Sévillia n'est qu'un vil admirateur de l'Autriche période dynastique (et aujourd'hui post Jorg Haiderienne) : il se vante d'y avoir effectué plus de 70 voyages. Admirer autant ce qui a été l'adversaire direct de la France en 1914 ajoute encore à l'ignominie de ses propos sur les fusillés.
Ne cherchez pas non plus pourquoi Sévillia ne donne pas le nom dans sa biographie de celui qui lui ai remis sa décoration : il s'agit d'Alois Partl, de ÖVP (l'Österreichische Volkspartei), le parti d'extrême droite de Jorg Haider, obligé à démissionner en 1993 après avoir été retrouvé ivre mort dans sa voiture. Il était resté coincé 6 heures dans "un escalier" selon la thèse officielle, sans qu'aucun passant ne vienne le chercher. ll ne se souvenait de rien souffrant "d'amnésie rétrograde", terme poli qui sera bien sûr moqué après par tout le monde. Son slogan de campagne était clairement LePeniste : "le Tyrol aux tyroliens"... on sait où ça mène invariablement ! Pour "couronner" le tout, sans mauvais jeux de mots, le même auteur écrira un panégyrique d'Otto de Hasbourg... à son décès en juillet dernier : or c'était justement le descendant de la dynastie, car le fils aîné de Charles Ier. Son texte commençait par un hallucinant "vous avez rejoint la Maison du Père, le 4 juillet dernier !" . "Otto" était aussi membre de la ligue anti-communiste mondiale, et faisait surtout partie du comité de parrainage du Cercle Renaissance, ayant ses relais au Bloc Identitaire, dirigé depuis 1970 par Michel de Rostolan, du Front National, après avoir fait partie du groupe Occident de sinistre mémoire. Parmi les invités de ce fameux cercle : Bernard Antony, ancien soutien de Tixier-Vignancourt, depuis au FN, grand admirateur de Corneliu Zelea Codreanu, le fondateur de la non moins sinistre Garde de Fer roumaine, appellée aussi "La Légion de l'Archange Michel", auteur de massacres pires que les SS, Pierre de Bizemont, de l'Ordre de Malte, descendant de la famille Lambot de Fougères, Bruno Gollnisch, du FN, négationniste à ses heures, ou encore Pierre Descaves, ancien membre de l'OAS, devenu animateur du "Rassemblement National des Français d’Algérie et de leurs Amis", un islamophobe notoire, auteur en France d'attentats pour l'OAS, et emprisonné comme tel, auteur d'un ouvrage évoquant le germe d'une guerre future dans les cités ("le territoire de la métropole s'il devait être attaqué de l'intérieur par une population venue d'ailleurs" écrit-il !) : à l'extrême droite, les amis de leurs amis partagent le même racisme fondamental. Je pense qu'avec pareille engeance, voilà notre auteur fort mal placé pour parler d'honneur et de sentiment patriotique !
-Une des sources les mieux documentées sur l'affaire de Suippes est ici :
http://chtimiste.com/batailles1418/combats/suippes.htm
-le dossier présenté par Serge BARCELLINI, Contrôleur général des Armées et Directeur de la Mission Histoire est très précis sur la question et peut servir de référence :
http://www.verdun-meuse.fr/images/pages/DPFusilles.pdf
-extrait : "Les fusillés se sont imposés depuis une décennie dans l’historiographie de la Grande Guerre. Livres, articles, colloques sont à l’ordre du jour. L’Etat s’est à son tour emparé de ce retour mémoriel. Le discours du premier ministre Lionel Jospin en 1998 a été prolongé à Douaumont même le 11 novembre 2008 par celui du président Nicolas Sarkosy. Le temps est dès lors venu d’inscrire dans le paysage le souvenir de ces hommes qui ne « furent pas des lâches ». Le 4 novembre, les noms de Pierre Millant et Henri Herduin s’imposeront dans ce village détruit de Fleury qui fut pour eux le lieu d’une mort injuste et arbitraire."
-les deux fiches des condamnés retouchées depuis par l'administration militaire :
- L'auteur du propos sur Atlantico est audible ici : à l'entendre, nous ne sommes pas en présence d'un historien, mais d'un sectaire religieux d'une étroitesse d'esprit confondante : un pur croyant, sinon un illuminé, et non un observateur et un analyste des événements de l'histoire. Son propos sur l'Eglise catholique "qui est notre mère" selon lui (?) est tout simplement d'une bêtise incommensurable, en incluant directement ses auditeurs dans son propos ! Le couplet sur les "prétendus silences de Pie XII" sont ceux encore d'un croyant, et non d'un historien encore : le lourd silence de Pie XII sur l'hitlérisme est reconnu par tous, aujourd'hui. Nous sommes en face de tout, sauf d'un historien ! Tout le reste, comme l'Inquisition ou les Croisades, ou les Guerres de Religion, est du même tonneau... l'explication des musulmans venus "les premiers" envahir est puérile et ne résiste pas à la préséance des conquêtes des romains christianisés ou des premiers Francs. Après ça, rideau : on ne peut plus que lui conseiller de lire Mordilllat et Prieur, mais pas sûr qu'il les comprenne. Ou lui proposer de lire leur réponse à Pierre Encrevé, savoureuse, et lisible ici (attention à l'apoplexie) : "Depuis notre premier livre, Jésus contre Jésus (1999, réédité en Points essais, novembre 2008), nous n’avons cessé de le répéter : les évangiles offrent un texte miné. Il y a le peu dont on peut être certain : que Jésus, juif galiléen, a été crucifié par les romains comme « roi des juifs » vers l’an 30 de notre ère, qu’il était un prophète et un exorciste, qu’il n’a rien écrit. Et le reste : ce qu’il a pu faire et dire parfois, mais surtout ce qu’on lui a fait dire, le porte-parole qu’il est devenu, à son corps défendant, au moment où les évangiles étaient écrits, 40 à 50 ans après sa mort, essentiellement dans un tout autre contexte de recomposition du judaïsme (après la destruction du Temple de Jérusalem en 70 qui va être le déclencheur d’une lutte très intense pour la conduite religieuse du peuple juif)."
- il devrait plutôt s'inspirer de l'œuvre d'un véritable historien, décédé le 11 juillet 2006 à 82 ans : Guy Pedroncini (spécialiste de Pétain !), né six années seulement après la guerre. Son premier ouvrage a marqué toute une génération, (la mienne) : Les Mutineries de 1917, sorti au Presses universitaires de France en 1967 : c'est bien lui le pionnier en la matière. Le premier sur la question, que j'achéterai personnellement en 1971. En 1998, son remarquable "Les Poilus ont la parole" (avec Jean Nicot et André Bach) lancera la vogue des "lettres de poilus" que tous les lycéens lisent désormais (c'est au programme !). Et où ils apprennent que des soldats ont été fusillés...
(*) Lu dans un forum scout (?) et repris ici : le dénigrement plutôt drôle et bien envoyé du bouquin de Sévillia "Historiquement correct" : en voici un extrait (la suite est du même tonneau) :
p.13
Lui a succédé – c’était après guerre – une école marxiste. La lutte des classes, les structures et les superstructures ont chassé les héros et les batailles. Puis la faillite du communisme à fait péricliter la foi marxiste, laquelle a néanmoins laissé de nombreuses traces à l’école.
(…)
Selon un sondage CSA, 72% des professeurs ont voté pour un candidat de gauche au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. C’était leur droit le plus strict, mais les citoyens ont aussi le droit de supposer que cette orientation massive du corps professoral n’est pas sans incidence sur le contenu des cours.
Oulalalala, ça commence fort ! J’imagine que ce type n’a jamais mis les pieds dans un école publique. Il est vrai que quand j’étais môme, en primaire, on chantait tout les matins l’internationale le poing levé, ensuite on embrassait le portrait de staline, puis on crachait sur celui de Louis XVI… Faut arrêter le fantasme les enfants… Dès le départ il se décrédibilise.
Et puis l’argument du sondage, chapeau, chiffre à l’appui et tout et tout, l’éducation nationale est un repaire de rouge qui ne pense qu’à décerveler les ptits enfants. Sauf que je veux pas être taquin, mais il me semble que dans l’ensemble, c’est plutôt la droite qui dirige la France depuis l’après de guerre (De Gaulle, Pompidou, Mendès France, Giscard, Chirac…), alors ils ont bon dos les instits rouges. Et puis j’peux faire la même chose : « Oui, c’est pas normal, la majorité des flics et des bidasses votent à droite, c’est pas normal. ». Vous voyez c’est facile.
(**) La dernière lettre de l'instituteur et caporal Théophile Maupas, rédigée pour sa femme, la veille de son exécution, alors qu'il ne connaît pas encore qu'il va mourir :
"Me voilà réveillé encore une fois, ayant plutôt l'air d'un mort que d'un vivant. Mon coeur déborde, tu sais ; je ne me sens pas la force de réagir. C'est inutile, c'est impossible.
J'ai pourtant reçu hier les deux boîtes que tu m'as envoyées, contenant sardines, beurre, réglisse, figues, pommes et mon beau petit sac, et les belles cartes, j'étais heureux ; mais je me suis tourné vers la muraille et de grosses gouttes, grosses comme mon amour pour les miens, ont roulé, abondantes et bien amères.
Dans ces moments où je songe à tout ce qui se passe d'horrible et d'injuste autour de moi, sans avoir une ombre d'espoir, eh bien, tu sais, je suis entièrement déprimé.
Je n'ai plus la force ni de vouloir, ni d'espérer quoi que ce soit.
Je ne vais pas continuer, ma pauvre Blanche, je ne vais pas continuer, je te ferais de la peine et je pleurerais encore.
Aujourd'hui je vais savoir le résultat de l'affaire.
Comme c'est triste. Comme c'est pénible. Mais je n'ai rien à me reprocher, je n'ai ni volé, ni tué ; je n'ai sali ni l'honneur, ni la réputation de personne. Je puis marcher la tête haute.
Ne t'en tracasse pas, ma petite Blanchette. Il y a bien assez de moi à penser à ces tristes choses. C'est pénible, attendu qu'à mon âge, ni dans la vie civile, ni dans la vie militaire, je n'ai dérogé à mon devoir.
Pour quiconque n'a pas d'amour propre, ce n'est rien, absolument rien, moins que rien.
Moi qui ai du caractère, qui m'abats, qui me fait du mauvais sang pour rien, eh bien, tu sais ma bonne petite, j'en ai gros sur le coeur.
Il me semblait pourtant que depuis mon enfance, j'avais eu assez de malheur pour espérer quelques bons jours. C'est ça la vie ? Eh bien ce n'est pas grand-chose ! Que de gens comme moi ont un foyer et ne sont plus ! Des petits-enfants appelleront souvent leur papa, une femme adorée qui se rappellera un mari dévoué ! C'est bien quand je songe à ces tristes choses !
Allons courage ! Courage, mon petit bonhomme ! Soutenons-nous ! Aimons-nous !
J'embrasse ton beau petit sac, ta bonne lettre, ta carte, tes cheveux. Tout cela est là dans un petit coin de mon sac. Je l'ouvre souvent ce vieux sac pour y voir mes objets chers qui sont une partie de toi et de mon petit Jean. Pauvre petite !
Allons, courage mon petit soldat !
Je me serre bien dur contre toi !
Ne me quitte pas et veille bien sur moi !
Embrasse bien fort ma Jeannette !
Que je t'aime mon Dieu ! Et que je pleure !"
(***) Selon Gilles Manceron, historien, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, "Au total, on estime que, durant toute la guerre, sur les quelque 140 000 décisions de tribunaux militaires, il y a eu environ 2 400 condamnations à mort, dont au moins 600 ont été exécutées. A cela s’ajoutent les exécutions sans jugement dont le nombre est impossible à déterminer, qui sont probablement plus nombreuses que les mises à mort judiciaires, mais ont laissé moins de traces, dans les archives comme dans les récits. Elles étaient l’application du Manuel du chef section d’infanterie de l’armée française : « Au combat, le sergent serre-file a un rôle essentiel, qui est celui d’empêcher les défaillances… Le salut de la Patrie exige que toute faiblesse, tout commencement de débandade, soient étouffés dans l’œuf, qu’hésiter à abattre un lâche, c’est peut-être sauver vingt ennemis ou faire tuer vingt Français ». Un cas a été porté devant l’opinion après la guerre, celui des deux sous-lieutenants Henri Herduin et Pierre Millant, fusillés sans jugement, le 11 juin 1916, à Fleury, devant Douaumont, dans l’enfer de Verdun, sur ordre du commandement, leur exécution ayant même été « couverte » et justifiée par le haut commandement de l’armée, les généraux Nivelle, Joffre et Pétain (voir notre article dans Libération du 11 novembre 2008)"
(****) difficile de la garder haute après avoir proposé comme sujets d'articles ces questions biaisées où les réponses sont déjà présentes dans les questions : "Qu’il s’agisse de définir l’identité nationale ou de s’interroger sur la place de la religion dans l’espace public, que la controverse porte sur l’héritage de l’Occupation ou sur les séquelles de la décolonisation, qu’il soit question de la réforme des programmes d’histoire à l’école ou de la création d’une Maison de l’histoire de France, tout est matière à division. Mais la discussion est biaisée au départ, car les préjugés idéologiques, les tabous du moment et les intérêts partisans interfèrent dans le débat. En dix chapitres, en voici autant de grands exemples. Quelle a été vraiment la part des Arabes dans la transmission du savoir antique au Moyen Âge ? L’Église a-t-elle fait obstacle à la science ? À qui a profité la colonisation ? La Première et la Deuxième Guerre mondiale ont-elles été menées au nom des droits de l’homme ? Quel rôle l’immigration a-telle joué dans la construction de la France ? Quelle est la place de l’islam dans notre histoire nationale ?" En résumé, les questions qui tapissent en général le fond de panier du FN.
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