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Les tribulations de l’exotique ou comment survivre dans un monde « mode occidental »

Les hautes sphères de la société occidentale se veulent bien-pensantes : la mise en place de politiques de diversité est une volonté législative, visant à donner aux minorités une meilleure visibilité dans les domaines de hautes compétences sociétaux. Pour autant, ces mesures de force peuvent-elles venir à bout du racisme ? Les schémas séculaires d’antagonismes Noirs/ Blancs ont-ils vraiment changé ? La mentalité occidentale a-t-elle réellement évolué au point de donner à l’autre son droit d’exister dans la différence ?

Passé le seuil législatif, on glisse vers la réalité quotidienne d’une société occidentale dans toute la splendeur de ses mentalités. Une réalité qui marque un profond écart avec les volontés politiques. En effet, l’inconscient collectif occidental reste habité par ces innombrable clichés et préjugés qui ont alimenté le racisme.

La réalité de vie d’un exotique, étranger ou de nationalité "occidentale", continue à être un combat, visant à balayer ces préjugés. L’exotique n’existe pas en tant qu’être humain, il combat, il se surpasse, il prouve. Il vit dans la crainte permanente de se heurter au racisme direct, il affronte également au quotidien les dérivés du racisme : les discriminations dans tous les domaines vitaux. Dans cette logique, il ne vit plus mais adopte un comportement inconscient qui viserait à le rendre plus acceptable aux yeux de ceux qui le rejettent.
D’où pour l’exotique le redoublement d’efforts : être toujours plus beau et présentable, être toujours plus intelligent, plus éloquent, plus performant et compétent, "être toujours plus" pour avoir des chances d’être accepté. Sa différence le condamne à être remarqué et jugé, sa différence le condamne à être meilleur.
Pour l’exotique ce sera donc une manière de s’excuser d’être différent, en fournissant constamment des efforts que d’autres n’auraient pas à faire ou plutôt sur lesquels ils ne seraient pas épiés en permanence : "Je ne suis pas comme vous et, de peur d’être rejeté, humilié ou insulté, regardez comment je suis beau, intelligent et digne d’exister parmi vous". Pour l’Occidental blanc, ce sera une attente inconsciente : "D’accord, on va t’accepter puisqu’on n’a pas le choix, mais on t’attendra au tournant pour guetter le moindre de tes faux pas ou incompétences".
Le spectre du racisme avec sa batterie de préjugés continue à planer sur la société moderne. L’exotique n’existe pas en tant que tel dans la société occidentale, il n’est qu’au travers du regard du Blanc, de l’Occidental, et notamment au travers du jugement ou de l’approbation que ce dernier daignera poser sur l’exotique, le différent.
De ce fait, l’exotique n’appréhendra l’autre qu’avec crainte : toutes ses rencontres humaines sont rythmées, surtout les premières, par la question, consciente ou pas : "Est-il raciste ? M’acceptera-t-il ou pas ?" Toute sa vie, son existence, ne dépendront non pas de sa volonté mais de celle du Blanc : ce dernier sera-t-il tolérant, ou rejetera-t-il l’exotique, lui permettra-t-il de vivre à ses côtés ou pas ? Tout n’est que bon vouloir du Blanc ou de l’Occidental.
Ainsi, la société moderne est celle du Blanc, de l’Occidental, c’est aussi une société qui se place au dessus de l’autre, du différent, et qui envisage ce dernier comme un inférieur, confirmant des rapports inégaux.
Ouvertement raciste ou porteuse de préjugés inconscients, la société occidentale se veut tolérante au regard de la loi. En réalité, elle ne fait que supporter l’exotique, le différent, l’étranger.
Tolérance politique qui est elle aussi hypocrite car les combats humanistes ont libéré les minorités des schémas esclavagistes et coloniaux du passé pour mieux installer dans le présent des attitudes politiques néo-oloniales : la terre est divisée en deux, avec d’un côté un Nord riche où l’exotique n’est pas chez lui, n’est plus le bienvenu, et où il n’est que "toléré", et de l’autre côté un Sud à genoux, où la présence des Occidentaux est légitime et normale à hauteur des pillages des richesses naturelles et des logiques économiques de profit.
Dans les deux hémisphères, l’exotique, l’étranger et le différent n’est jamais chez lui : au Nord il est toléré (ou peut-être "supporté"), et on lui fait sentir qu’il serait mieux chez lui au lieu de profiter des richesses du pays développé ; au Sud on le laisse croire qu’il est chez lui, tout en continuant à gouverner en coulisses ce Sud qui se laisse si facilement piller...
Alors avant d’envisager des politiques de quotas pour une intégration et une visibilité forcées, avant même de commencer à réflechir sur le racisme, la pléiade de préjugés persistants et de discriminations effectives, ne devrait-on pas accepter de situer la problématique à un niveau international ? Niveau où les pays developpés continuent à contredire leurs volontés humanistes, en continuant à agir envers les pays sous-développés et leurs habitants "exotiques" en véritables décideurs et maîtres.
Ainsi, l’inconscient collectif occidental ne fait que refléter des logiques politiques internationales de rapports dominants/ dominés, et il ne se débarrassera de ses fantômes haineux que lorsque les décideurs politiques des pays developpés accepteront de voir dans ce tiers-monde un égal.

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31 réactions à cet article    


  • ATTIKA 23 mai 2007 17:56

    Article très intéressant, mais attendez vous à être fusillé(e) par certains anti-allogènes qui trainent ici.


    • Gilles Gilles 24 mai 2007 10:56

      Article anonyme... Est-ce le témoignage d’un dominé égaré sous nos lattitudes ou d’un dominant 68« a »tardé faisant oeuvre de repentance ? Le nom Olechka, à consonnances « non autochtones », sous-entend une « parenté allogène », mais qu’en sait-on ?

      Se sera intéressant de lire les cogitations réac des Boileau, Lerma, et surtout, comment ils « classent » l’auteur.


      • olechka 24 mai 2007 11:13

        Délicieux...

        Commencer à se prononcer sur un article, seulement si l’on a derteminé le ’bord’, l’appartenance de l’auteur... Sourire. Besoin de prêt-à-penser ? De bequilles intellectuelles ?

        Je vous laisse exceller dans l’art des conjectures...


      • Gilles Gilles 24 mai 2007 11:55

        Il est normal que l’on sache (au moins un peu) à qui on a affaire dans un débat d’idée ! Les trolls et autres militants innondent ce site de propos manipulateurs et parfois il est bien difficile de déterminer si on a du lard ou du cochon.

        Sur Agoravox, pas mal de réactions se focalisent en tout premier lieu sur la personne qui a écrit l’article (cad sa personalité, son engagement, son « origine », fonctionnaire ou non...)plus que sur le texte en lui même (s’ils le lisent), ce qui est justement ce que vous dénocez dans votre article, d’où mon commentaire

        Souvent ils agissent dans le but de dénigrer l’article en décrédibilisant l’auteur, pour masquer le manque d’arguments contraires acceptables. Ces gens commenteront de manière différente s’ils savent que vous êtes un noir plutôt qu’un blanc, un gaucho plutôt qu’un militant UMP...

        Enfin, on verra bien !


      • olechka 24 mai 2007 12:11

        ’Il est normal de savoir à qui l’on a affaire puisque des trolls militants inondent le site’ dites-vous.

        Eh bien ces trolls militants s’expriment, et, connaissant ou pas les détails biographiques de la personne, on peut décrypter ses positions par son écriture. Je dirais même que c’est une démarche peut être plus intéressante, car sur internet, une personne peut facilement s’inventer un parcours fumeux, sans que cela soit vérifiable (et vrai...)

        Dans tous les cas, je n’ai pas l’intention de légitimé mon texte par tel ou tel acquis social. Je suis intéressée par l’échange avec les gens sur le thème exposé. Et ceux qui ressentent le besoin aïgue de se réferer à des étiquettes pour analyser, me font sourire...


      • Gilles Gilles 25 mai 2007 11:29

        @ Marsupilami

        « Moi par exemple je suis anti-islam et pas raciste, les deux en même temps. »....« les races existent et se définissent par des couleurs de peau. »

        Mon cher ami, le racisme n’est plus ce que tu crois. On est passé du racisme biologique au racisme culturel. L’infériorité des races c’est du passé et seuls quelques arrièrés défendent cette thèse. Le racisme maintenant prend en compte les us, coutumes, religions, culture... le rejet total de l’autre n’est plus basé sur sa couleur de peau ou les traits de son visage, mais sur ce qu’il représente, ce en quoi il croit. Plus question de race, mais de religion, de civilisation. Evidemment, c’est une définition plus scientifique que populaire pour l’instant mais les buts des asso anti-racistes, de chercheur en sociologie du racisme est bien de faire passer le message dans la population.

        Stigmatiser les musulmans en tant qu’individu parce que vous êtes anti-islam, c’est une forme de racisme..moderne. Et inversement, ceux qui détestent l’ensemble des chrétiens du seul fait de leur religion différente de la leur, sont racistes.

        A lire l’ensemble de vos commentaires, j’ai la nette impression que vous lêtes un peu.


      • Marsupilami Marsupilami 25 mai 2007 11:37

        @ Gilles

        Tes procès d’intention, tes amalgames et tes insinuations tu peux te les garder pour toi. Pour finir une boutade : une femme n’est jamais à moitié enceinte et quand on est raciste, on l’est ou on ne l’est pas, et pas « un peu ».

        Moi j’ai été clair et je n’ai fait aucun amalgame.


      • natacha 29 mai 2007 19:56

        repnse a un tre cher monsieur qui s’informe des actualités de ce monde mais qui est plus touché qd ca concerne de pre son pays ,sa culture(monde occidental versus monde islamique)que le théme qui était abordé:racisme.Tellement pas interessé le monsieur kil avai vite fai d’avancer que le racisme contre des gens de couleur n’existe plus,que c hystorik(mr va peut etre m’attaquer sur le fait que ce n’était pas exactemt ses propos mais je n’ai pas que ca a faire que copier coller ses dires pour les disséquer ap avc la plus grande justesse).Bon cher ami(ironique on n’est pas pret d’etre ami,meilleur ennemi peu-etre)faudrait-il vs rappelez q le racisme concerne une intolérance vis-a-vis de pers qui st diff en terme de couleur de peau,culture c-a-d tres éloignée d’ou l’intolerance(j’utilise ma propre définition avec des connaissances que je puise de part et dotr fac,journaux,parents,amis et je ne me fatigue pas comme le cher mr a balancer aux advrsaires les phrases illustres du dico vivant kil est l’air de dire moi au moins je m’informe dnc mes argumts st irréfutables,non moi je parle avc mon coeur des évenements ki me touch et je vs rapelle qce né pas parce que vos argumts st sortis d’un peu partt qu’ap votre analyse sera aussi valable)


      • natacha 29 mai 2007 20:27

        Heureuse que vs vs intéressiez d’aussi pres au probleme qui touche le monde occidental(avec l’islam)..peut-etre d’avoir tp voulu étendre son influence ds le monde ?considérant que partt ou ils vont ils st les meilleurs et qu’une autre culture n’est pas valable car différente.C’est tp fort,mais bon ts ces préjugés impérialistes ne seraient peut-etre que prétexte pour justifier le besoin de nvx marchés,de nouvelles terres quoi qu’il en soit ces préjugés restent ds les mentalités des peuples,qui les recrachent ap ds leur vie quotidienne


      • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 11:28

        Article bien écrit et plein de bonnes intentions, mais qui au fond n’est qu’une nouvelle illustration du sanglot de l’homme blanc culpabilisateur. Faut-il rappeler à l’auteur que le racisme existe dans toutes les cultures et ethnies sans exception, et qu’il existe un racisme anti-blanc ?

        Le racisme est le fruit de la connerie et de l’ignorance, et elles sont universelles, transculturelles et transnationales. Pas question que seul l’homme blanc et occidental soit seul mis en accusation comme l’auteur le fait dans ce texte simpliste et réducteur.

        Marre des repentances unilatérales.


        • olechka 24 mai 2007 11:53

          Eh bien je vous invite à participer activement à la réflexion que constituent les racismes.

          Juste une chose : si vous qualifiez mon article de simpliste et réducteur, je qualifierai votre commentaire de démarche de facilité. Pourquoi n’écrivez vous pas un article sur les types et origines du racisme ? Autrement, trop facile de donner un avis ’complément’ sur un texte qui visait initialement un type de racisme, de discriminations, de conséquences de ce racisme.

          Il ne s’agit en aucun cas d’un acte de repentance, mais d’énonciation précise d’un racisme qui paralyse dans la vie de tous les jours un type de population de la société moderne occidentale.


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 12:04

          @ Olechka

          Il y a déjà eu pas mal d’articles sur ce sujet sur Agoravox. Je n’ai pas envie d’en écrire un de plus. A moins de trouver un angle original. On verra.

          Vu que ton texte était déséquilibré en ne faisant porter le chapeau du racisme qu’à l’homme blanc occidental, j’ai placé ce commentaire pour rétablir l’équilibre.

          Le racisme est partout. J’ai pas mal bourlingué et je l’ai rencontré dans tous les pays, cultures et ethnies sans exception aucune. Et à mon avis il est pas près de disparaître, vu que très peu de gens sont capables de remettre en question leurs préjugés quasi-viscéraux.


        • olechka 24 mai 2007 12:32

          En effet, le caractère subjectif, partial et viscéral du sentiment raciste est un thème intéressant dans la mesure où il est l’expression des facettes sombres de l’être humain, facettes insondables et incontrolables. Et je pense comme toi que les comportements racistes ne sont pas prêts de disparaître.

          Mais il ne faut pas oublier que s’ils sont apparus et perdurent, c’est à cause de la légitimation et mise en place de discours pseudo scientifiques, politiques, qui, à leurs tours, étaient motivés par des logiques mercantiles. Et les racistes, atomes égarés de population, ne sont pas dupes. Il y a, bien évidemment, les haines subjectives des obscurantistes, qui pataugent allègrement dans les préjugés. Ceux-ci, à moins d’être des cas intellectuels désespérés, sont susceptibles de rectifier leurs positions, par la découverte de l’autre, d’ailleurs, de la différence, par la confrontation et la communication (voire la pédagogie).

          Mais il y a un autre noyau dur de racistes, gravement obscurantistes, qui suivent à la lettre les doctrines racistes, et qui sont convaincu de leur caractère scientifico-légitime. Ceux-ci embrigadés politiquement. Et ils se sentent ’supérieurs’. Nieras-tu cette dimension politique internationale, celle qui a toujours légitimé les colonialismes par le racisme (théorie d’infériorité raciale qui se voulait salvatrice des sombres sauvages dans leur ignorance ?) Ou alors tu pourrais peut etre me démontrer que ces logiques n’existent plus ?


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 12:54

          @ Olechka

          « Mais il ne faut pas oublier que s’ils sont apparus et perdurent, c’est à cause de la légitimation et mise en place de discours pseudo scientifiques, politiques, qui, à leurs tours, étaient motivés par des logiques mercantiles ».

          Le racisme existait bien avant que ne soient apparues la science et les pseudo-sciences. Vas te ballader dans des coins de la planète où les gens ne savent même pas ce que cest que la science : tu y trouveras au moins autant de racisme qu’ici.

          A part ça c’est vrai que les logiques mercantiles ont instrumentalisé cyniquement le racisme viscéral. Ce n’est pas que le fait de l’homme blanc occidental. Le commerce des esclaves (y compris des esclaves blancs) était florissant chez les Arabes (avec la complicité des chefferies Noires).

          « Et les racistes, atomes égarés de population, ne sont pas dupes ».

          Atomes égarés, c’est faux. Un Français sur trois se déclare raciste. Voir cet article paru dans Marianne.

          « Nieras-tu cette dimension politique internationale, celle qui a toujours légitimé les colonialismes par le racisme (théorie d’infériorité raciale qui se voulait salvatrice des sombres sauvages dans leur ignorance ?) Ou alors tu pourrais peut etre me démontrer que ces logiques n’existent plus ? »

          Non, c’est indéniable, mais avec la mondialisation économique et le brassage des cultures ça prend d’autres formes moins idéologiques mais tout aussi exploiteuses.

          « Mais il y a un autre noyau dur de racistes, gravement obscurantistes, qui suivent à la lettre les doctrines racistes, et qui sont convaincu de leur caractère scientifico-légitime. Ceux-ci embrigadés politiquement ».

          Ouais, et ceux-là doivent être combattus sans pitié, même si on n’éradiquera probablement jamais le racisme, qui comme tu dis fait partie de la part sombre et instinctive de l’homme.


        • olechka 24 mai 2007 13:30

          Très intéressant article de Marianne (stats graves dont j’avais déjà entendus parlé).

          Et si j’ai employé la formule ’d’atomes égarés’ c’est justement pour souligné le caractère grandissant du racisme mais souterrain et illégal. Car même si un français sur 3 se targue d’être raciste, il n’appliquera son racisme que de façon détournée pour ne pas tomber sous le coup de la loi. Et c’est une catégorie en particulier de population qui subit (morfle ?)les conséquences de ce racisme sournois. C’est ce dont je parle.

          Ca m’a fait plaisir que tu fasses réference à l’esclavage des blancs car souvent les militants pour la commémoration de l’esclavage se focalisent sur un seul type de mémoire, oubliant que certaines logiques s’inscrivaient dans des systèmes politiques féodaux.

          Je ne commettrai pas cet oubli. Je suis d’accord avec ton argument mais je le trouve incomplet car tu généralises et tu tombes dans le travers de la banalisation. Est-ce faisable quand on sait que l’esclavage a été une déportation massive, structurée et organisée de peuples à l’echelle de plusieurs siècles ? Parler de l’esclavage des arabes ou africains, je veux bien, mais peut-on comparer des coutumes féodales étatiques avec les politiques coloniales internationale : esclavage transatlantique massif, avec l’invasion, la colonisation, l’occupation et l’exploitation d’états entiers, autres que la métropole ? Car il s’agit plus de comportements féodaux, il est question de populations entières anéanties avec leurs états et royaumes, il est question d’humains au droits et vies détruites.

          Je ne voudrais pas m’étaler sur le sujet car je sens que l’expliciter pourrait donner court à des raccourcis sarcastiques du type ’elle est militante ou extrémiste ou prosélyte’.

          Je n’ai pas vécu à ces époques, et bien que j’énumère des faits historiques, je me contente de parler de phénomènes modernes que j’ai connu et que je continue à observer.


        • olechka 24 mai 2007 13:39

          Et quand tu dis que le racisme existait bien avant les doctrines, et que même sans ces doctrines, il existait et existe toujours dans des endroits éloignés.

          Ne confondrais tu pas sensibilités et haines sociales, régionales, culturelles ou autres, qui ont toujours existés entre les hommes, de tout horizons, et le racisme, qui a pris forme au 18-ème siècle, avec des arguments précis, repris en choeur par chaque raciste ou groupuscule qui se respectent ?


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 13:46

          Je ne banalise pas, je constate un fait banal. L’esclavagisme arabe était (et est malheureusement toujours) effectivement de type féodal et très rustique, et ne s’embarassait pas de considérations pseudo-scientifiques : il se fondait sur un racisme brut et impensé. L’esclavagisme occidental était de nature industrielle et se cherchait une légitimité idéologique. Si les Arabes avaient créé de puissantes industries, ils auraient sans aucun doute pratiqué un esclavagisme industriel. C’est tout bénef.

          En tout cas, touche du bois (pas d’ébène...), t’as du pot : ton fil de discussion n’a pas encore été pollué par les racistes insulteurs et vulgaires qui infectent Agoravox. C’est un petit miracle. Souhaitons que ça dure.


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 13:58

          « Ne confondrais tu pas sensibilités et haines sociales, régionales, culturelles ou autres, qui ont toujours existés entre les hommes, de tout horizons, et le racisme, qui a pris forme au 18-ème siècle, avec des arguments précis, repris en choeur par chaque raciste ou groupuscule qui se respectent ? »

          Non, je ne confond pas. Je parle bien de racisme et pas d’autre chose, même si ces haines existent aussi. Je crois que tu survalorises les tentatives pseudo-scientifiques de rationalisation du racisme en Occident. Le racisme est bien plus profond et plus irrationnel. Je n’ai jamais rencontré un peuple qui ne se sentait pas supérieur à un autre pour des (dé)raisons purement ethniques. Je parle des peuples, pas des individus, qui peuvent plus facilement s’émanciper de ça en travaillant sur eux-mêmes. Je peux même t’affirmer que la France est très très loin d’être le pays le plus raciste du monde. J’ai pu comparer.


        • olechka 24 mai 2007 14:04

          J’ai également comparé, notamment avec la Russie dans laquelle de choses très graves se passent (et sont passées sous silence).

          Mais pour moi, les exaspérations populaires de sentiments de supériorité ne sont pas racisme mais nationalisme (régionalisme) poussés.

          Sourire. Je vois en effet que j’ai la possibilité d’échanger de façon (enfin ?) intéressante. L’ouverture d’esprit, le sens critique, et la souplesse pourvu d’effort neuronal est chose rare... Mais je suis ravie de pouvoir la trouver.


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 14:14

          « Mais pour moi, les exaspérations populaires de sentiments de supériorité ne sont pas racisme mais nationalisme (régionalisme) poussés ».

          Je ne confonds pas non plus nationalisme et racisme. On peut être raciste indifféremment à l’intérieur ou à l’extérieur d’une nation. Par contre les nations extrêmement homogènes sur le plan ethnique (Japon, Chine par ex.) sont extrêmement racistes.

          Je parle bien du racisme basique, universel : la haine ou à tout le moins le mépris de l’autre, du différent tout de suite repérable.

          Et toujours pas de troll raciste sur ce fil. Tu es un miraculé d’Agoravox.


        • olechka 24 mai 2007 14:30

          J’ai peut etre poussé avec l’utilisation du terme ’nationalisme’. J’entendais par là ce sentiment de fierté aïgue d’entité régionales, culturelles et autres, exacerbées souvent par les discours politiques, nourries par les haines viscérales et subjectives individuelles.

          Ces entités ont toujours aimés se démarquer d’autrui, et elle se sentent d’autant plus supérieures que la loi du Groupe les rend forts, invincibles. Je n’appelle pas cela racisme, mais je comprends que cela puisse l’être pour toi, car j’ai en plus le souvenir d’un historien qui définissait le racisme comme la peur, la crainte de l’autre, du différent, de l’ailleurs.


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 15:45

          « Je n’appelle pas cela racisme, mais je comprends que cela puisse l’être pour toi, car j’ai en plus le souvenir d’un historien qui définissait le racisme comme la peur, la crainte de l’autre, du différent, de l’ailleurs ».

          Bon, prenons un exemple concret. Existe-t-il un racisme français anti-Allemand ? Non, et pourtant qu’est-ce qu’on s’est fait la guerre pour des raisons nationalistes. Les Allemands ne sont pas une ethnie, pas plus que les Français.

          Si l’on veut une définition rigoureuse de ce qu’est le racisme, il faut se baser sur des critères ethniques. Sinon on en arrive aux aberrations telle que celle, très en vogue actuellement, qui ferait de ceux qui s’opposent à l’Islam des racistes, alors que l’Islam est une religion et non une race, et que celle religion est pratiquée par des gens de toutes les couleurs. Moi par exemple je suis anti-islam et pas raciste, les deux en même temps.


        • olechka 24 mai 2007 16:11

          Pour moi le racisme est une doctrine, comme je l’ai signalé plus haut. C’est un ensemble de préjugés théorisés et de comportements graves dérivés, passés et résiduels, trouvant d’autres formes d’expression aujourd’hui.

          Quant à s’aventurer à définir le racisme par les races ou ethnies, cela me semble être un terrain glissant. Parce qu’à mon avis, l’humain à toujours chercher à établir des groupes et entités sur tel ou tel critère. Pour autant ces critères sont-ils réellement tangibles ? Qu’est-ce qu’une éthnie ? Mieux, qu’est-ce qu’une race... smiley

          Si tu penses pouvoir englober et définir ces deux termes, cela veut aussi dire que tu acceptes l’idée que les deux sont figées. Que tout est figé, les mouvements humains migratoires humains inclus. Car les derives viennent bien de la définition de groupe, de sa différence. Et les discours de la sauvegarde d’un groupe ne sont jamais loin.

          Je préfère parler d’entités regionales, culturelles, historiques sur un moment donné. Les critères et définitions ethniques, raciaux, j’y suis assez opposée. Surtout à cause des dérives de classifications, de délimitation, de fierté ethnique ou raciale, donc de sauvegarde du groupe, donc de supériorité donc de dérives...

          Et appeler ceux qui s’opposent à l’Islam racistes c’est certes une legère entorse à la notion de religion, mais c’est surtout le constat d’intolérance et de fermeture à une doctrine humaine (religion dans ce cas), donc l’intolérance et le rejet d’humains.

          C’est équivalent au racisme. D’ailleurs tu te contredis également car tu te dis pas raciste (acceptant toutes les gens de toutes les couleurs) mais anti-islam. C’est que forcement tu exclues une race (ou couleur) voire toutes à partir du moments où elles seront estampillés ’islamo-croyantes’.

          Tu fustiges une religion alors que la problématique est celle des extremistes qui manipulent des preceptes religieux...


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 16:19

          Bon ben vu le ton de ton dernier post je crois qu’on va arrêter là cet échange. Tu es buté, tu t’accroches à tes préjugés, tu es la limite de la diffamation à mon égard et ça deviendrait stérile. Ciao.


        • olechka 24 mai 2007 16:24

          quels préjugés ? Pourquoi te froisses tu ?

          J’ai répondu à tes arguments, essayant d’y apporter ma contribution... En quoi ai-je manifesté un préjugé ?

          Enfin, si c’est ton avis... Si tu pouvais juste expliquer la teneur de mon préjugé, ensuite libre à toi de ne plus échanger avec moi.


        • Marsupilami Marsupilami 24 mai 2007 16:48

          Ecrire ça : « C’est que forcement tu exclues une race (ou couleur) voire toutes à partir du moments où elles seront estampillés ’islamo-croyantes’ » est non seulement une grosse connerie (vu que je suis blanc et qu’il y a des musulmans blancs), mais aussi une accusation implicite de racisme alors que je t’ai dit que je ne l’étais pas. Si je l’étais je le dirais, on peut tout dire sur internet.

          Et t’as vraiment du pot que ton fil ait pas été pourri par les racistes, qui sont légion.

          Dernière chance (si ta réponse est encore à côté de la plaque, l’échange est définitivement terminé) : pour les généticiens la notion de race n’existe pas, et c’est un fait scientifique indiscutable. Mais pour les gens ordinaires qui ne connaissent rien à la génétique, les races existent et se définissent par des couleurs de peau. C’est peut-être regrettable mais c’est comme ça. Si tu veux combattre le racisme il ne sert à rien de dire aux gens que le les races n’existent pas, puisqu’ils les perçoivent comme existentes (et associées à des cultures, etc.).

          Moi j’accepte la notion de race sous sa forme populaire, c’est-à-dire sur la perception de couleurs. Si tout le monde était généticien ce serait différent. On ne combat pas le racisme dans des laboratoires de génétique, mais sur le terrain.

          Enfin, il existe un racisme impensé et viscéral parce qu’impensé. C’est celui qui naît de la bêtise et de l’ignorance. Et un racisme idéologique qui prend appui sur le premier pour exalter les passions collectives à des fins politiques, nationalistes et/ou mercantiles. Je dis simplement que les deux sont différents et ne doivent donc pas être confondus.

          Quant à l’Islam, je le répète, c’est une religion et probablement la plus con) et pas une race. Et ce n’est pas être intolérant que de ne pas tolérer la plus intolérante de religion. Enfin je suis anti-islam mais je n’ai rien contre les musulmans qui ne sont que les victimes d’un bourrage de crâne de la part d’une religion moyennâgeuse et rétrograde.

          Est-ce clair ?


        • olechka 24 mai 2007 17:19

          « Dernière chance (si ta réponse est encore à côté de la plaque, l’échange est définitivement terminé) » : à côté de quelle plaque ? La tienne ?

          J’avais bien compris que c’était mon commentaire sur ton ’je suis pas raciste mais anti-islam’ qui a posé problème.

          Tu es excessif : je crois que tu t’emportes et tu ne vois plus clair. Tu deviens partial.

          Dire : que l’Islam est la religion la plus con et que ce n’est pas de l’intolérance que de ne pas tolerer la religion la plus con, c’est de la rhéto. C’est aussi de l’excès, de la subjectivité. Tu n’aimes pas, toi, ok. Tu es intolérent sur le coup. Reconnais ! Et tu en deviens partial, voire incohérent. Puisque tu dis que tu es ’anti-islam’ puis quelques mots plus loin que tu n’as rien contre les musulmans.

          Tu vois, c’est facile de faire de la rhéto, justifiant sa partialité en faisant des recoupes. A tête plus réposée, tu me reliras et tu reconnaitras peut etre ce que j’ai pointé : ton intolérance islamique et ton emportement. P.S. J’aime l’intolérance et le manque de pondération (sous toutes ses formes). Ciao.


        • olechka 24 mai 2007 17:26

          *J’aime PAS l’intolérance, pardon


        • docdory docdory 25 mai 2007 11:37

          @ l’auteur

          Etes-vous bien certain qu’il y ait encore un racisme réellement significatif en France ?

          Il n’y a qu’a observer le résultats de divers concours télévisuels soumis à des votes du public ( star academy , nouvelle star , élection de Miss France , etc ... ) pour s’apercevoir que , très souvent , les gagnants ou les finalistes ont des « origines exotiques » plus ou moins lointaines . Ce ne serait certainement pas le cas si le public qui vote , et qui est vraissemblablement assez représentatif des couches populaires de la société , était composé d’une proportion élevée de gens racistes .


          • olechka 26 mai 2007 06:39

            @ Docdory

            Bonjour,

            A la question suis-je certaine qu’il y a un racisme significatif en France, je répondrai que oui. D’ailleurs c’est bien pour cela que j’ai écrit ce texte, pour démontrer qu’il ne se manifeste pas de façon ouverte, mais qu’il n’en gangrenne pas moins les rapports vitaux des uns et des autres.

            Est-il possible de comparer le milieu artistique et ses votes populaires de téléréalité avec les comportements quotidiens ? Je n’en suis pas sûre... Vous savez, il y avait beaucoup de blancs qui appréciaient les interprétations de Billie Holiday, et qui, en rentrant chez eux perpetuaient les pratiques ségrégationnistes, ou mieux encore, celles du lynchage.

            Les talents et compétences sportives et musicales font depuis longtemps partie intégrante de la personnalité des ’exotiques’. Ce sont d’ailleurs les seules qu’on leur reconnaisse. En revanche, en ce qui concerne les compétences plus techniques (ingénierie, justice, haut fonctionnariat, fonctions dirigeante des entreprises), les relations entre ’blancs’ et ’exotiques’ (j’espère ne froisser personne avec ces formules) sont plus sombres et complexes que cela.

            Par ailleurs, il n’est pas de besoin d’aller dans les hautes sphères pour pointer du doigt sur une absence (ou invisibilité) flagrante, dérivant d’un racisme sous-marin. Je vous invite à ’sonder’ quelques ’exotiques’ en question (noirs africains, antillais, arabes, asiatiques). Bien que les discriminations ne soient pas les mêmes envers toutes les communautés, je suis certaine que les représentants de chacune des communautés auraient quelque chose à vous raconter, concernant la recherche et l’obtention de boulot, la recherche de logement (racismes d’autant plus rageant qu’il y a déjà assez de pénurie dans les domaines du travail et logement), mais également dans les petites démarches au quotidien.

            Pour terminer, sans m’étaler sur ma vie privée, je suis une espèce de thermomètre ambulant, relevant la température des intolérance de plusieurs communautés, étant métisse.

            Excellente journée.


          • olechka 26 mai 2007 06:48

            Et en complément, j’ajouterai qu’il s’agit pour moi d’exacerbations des injustices sociales pour toutes les couches sociales. Le contexte de crise économique renforce et démultiplie le marasme social, donc soulève tous ces préjugés, clichés et intolérances culturelles et communautaires. Ca n’est bien sûr pas la réponse au racisme d’un noyau dur mais ça expliquerait certains comportements sociaux haineux de français qui se disent pure souche, et, subissant au quotidien des injustices sociales, ayant du mal a joindre les deux bouts, auront vite fait d’accuser l’autre, le différent, l’étranger ou l’exotique. Volontairement, ou manipulés par les discours politiques.

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