Lettre ouverte aux journalistes
La plate-forme "Voxforte" est un site internet où les citoyens peuvent proposer des sujets aux journalistes des grands médias. Il m'a paru utile d'en profiter pour publier une lettre ouverte sur leur site, mais qui pourra tout à fait être censurée. Je vous en livre donc la copie, afin que vous puissiez être juges des propos tenus et éventuellement la reprendre pour l'adresser à des journalistes de votre choix.
Cette plate-forme se veut être un lien entre les journalistes et les citoyens, tant pour actualiser les sujets traités, que je suppose et l'espère, améliorer la relation existante entre les médias et un peuple qui voit en ces derniers plus une société du spectacle servant des intérêts politiques, qu'une corporation existante pour faire œuvre de vérité.
Je pourrais sortir un grand nombre de statistiques et de chiffres, d'autant que j'ai publié récemment un papier sur le sujet sur le site Agoravox. Mais je préfère que cette réflexion et l'interrogation qui en découlera, suffira à interpeller les journalistes travaillant notamment pour des grands quotidiens ou des médias connus, afin qu'ils puissent venir expliquer le problème de fond de cette marchandisation de l'information, jusqu'à cautionner de la désinformation, une perte de neutralité, de la censure et au final un véritable régime de propagande que nous pourrions résumer en trois mots :
Libéro-européo-atlantiste.
Chaque parti politique proposant de la régulation économique est désormais qualifié d’extrémiste ou populiste, avec une cohorte de termes anxiogènes comme « le repli sur soi », « le dangereux retour au nationalisme » ou « la mondialisation inévitable ».
Certains comme l'U.P.R, le Mpep, le P.O.I ou le P.R.C.F sont totalement censurés. Étrangement, les courants d'opinions inverses le sont aussi avec les différents mouvements libertariens. A contrario, les partis qualifiés de « modérés » alors que leur politique de dérégulation et de destruction de notre souveraineté est tout sauf modérée, sont totalement sur-représentés.
Les questions économiques sont aussi traitées de façon très dirigées. Contester l'euro n'est plus un argument économique (pourtant rationnel selon pas moins de 5 prix Nobel d'économie), mais une position fasciste ou surannée. Tel n'est pas le cas en Allemagne ou en Angleterre, pays pourtant autrement plus libéraux que nous. Quant à la question du protectionnisme, les arguments anxiogènes cités plus haut font souvent office de commentaires des journalistes à ce sujet. Ne parlons pas de la décroissance qui bien qu'étant plutôt logique et moderne face à une pénurie annoncée de ressources, est carrément un sujet évité. Et quand il ne l'est pas, l'agressivité sémantique pour discréditer ce modèle comme ses défenseurs est tout simplement incroyable.
La construction européenne est un autre exemple de question traitée avec beaucoup de lâcheté par les journalistes. Il est interdit de la remettre en cause. Il semble tout aussi interdit de parler de ce qui fait scandale chez les eurosceptiques comme le M.E.S, le F.E.S.F, le T.S.C.G, des articles du traité de Lisbonne qui sont à l'origine même de la fuite des capitaux des pays périphériques, de la crise d'endettement, des délocalisations d'entreprise, de la destruction de nos acquis sociaux, de la privatisation à tout va, et au final du très grand mal être social en Europe. Les débats se font la plupart du temps entre politicards ayant tous voté Maastricht et Lisbonne (donc d'accord sur l'essentiel) et quand ce sont des « opposants », on évite soigneusement d'inviter des types comme Asselineau ou nikonoff qui ont une vision autrement plus sérieuse que les Mélenchon/Le Pen qu'on agite pour effrayer la population.
Ensuite viennent les guerres de l'Otan qu'il faudrait accepter. La Syrie est un cas d'école, puisque à aucun moment, on ne donnerait la parole à d'autres intervenants que ceux qui soutiennent les Takfiristes venus de Libye, de Bosnie, de Turquie, de Tchétchènie, du Qatar, et d'autres contrées encore, qui se présentent sous l'étiquette « Armée Syrienne Libre ». Le fameux conseil des droits de l'homme syrien est composé d'une seule personne à Londres que l'on sait étroitement liée à des intérêts non syriens. Pourtant c'est la source principale de nos journalistes. Sur internet, les journaux Russes, Suisses, Syriens, Maghrébins, Africains et les médias alternatifs Français publient des informations totalement opposées à la propagande belliciste vis à vis de la Syrie.
Propagande ressemblant furieusement à celle que nous avons subi pour la Libye. Personne ne sait en France que cette guerre affreuse a détruit un pays laïque ou Kaddhafi avait acheté la paix sociale, hissant la Libye au premier rang des pays les mieux portants d'Afrique à ce sujet. Aujourd'hui, après 80.000 civils tués sous nos bombes, payées avec nos impôts et grâce à la complicité des médias et du très sioniste (mot interdit dans la presse « modérée ») Bernard Henry Levy, c'est un pays détruit sous régime islamiste, ayant perdu son droit de battre monnaie et l'usage souverain de ses ressources pétrolières. Le dinar or est abandonné (ce qui fait plaisir aux U.S.A) et l'Afrique a perdu l'un de ses meilleurs défenseurs.
Je ne parlerais pas de la propagande anti Iran, du traitement fait à l'Afghanistan et l'Irak, aucun journaliste un peu honnête ne peut nier que ces guerres affreuses et démolissant notre diplomatie et notre neutralité internationale, n'ont pas été préparées avec une propagande digne de l'ex U.R.S.S
De nombreux autres sujets pourraient être évoqués ici, mais je pense avoir déjà brossé le tableau des médias Français et leur très dangereux glissement sur les sentiers de la propagande au mépris du devoir d'informer normalement pour agir en contre pouvoir efficient.
Quelles sont les causes les plus souvent citées à cette presse de propagande ?
Ce sont presque des sophismes tant les arguments sont toujours les mêmes. La corruption « des chiens de garde » par les très hauts salaires et les amitiés politiques, la précarité du journalisme (on vous éjecte si vous ne suivez pas la ligne rédactionnelle choisie par le grand gourou), les infiltrations judéo-maçonniques, la médiocrité intellectuelle, le devoir de faire de « l'audience » en faisant mousser des questions privées chez nos politicards ou des sujets de société, plutôt que de parler de sujets plus « complexes ». On pourrait citer aussi les niches fiscales dépendantes du bon vouloir politique, le fait que les grands groupes de presse appartiennent à des consortiums financiers ou des multinationales de l'armement par exemple quand ce n'est pas tout simplement l’État (donc le pouvoir politique).
Bref, on ne peut nier totalement ces facteurs multiples de pourrissement, mais je pense qu'ils n'expliquent pas tout. D'abord soyons honnêtes entre nous, la France a beau avoir les apparences d'une Démocratie, il n'y a que dans les régimes dictatoriaux que la presse de propagande existe et que la dissidence politique et journalistique est censurée. A ce titre, il faut postuler que nous sommes bien dans une dictature, mais plutôt que la menace de mort, elle préfère acheter le silence ou au contraire le commentaire souhaité contre l'aisance matérielle et monétaire. A l'inverse, la dissidence est pauvre et les rares journalistes ou politiciens qui s'émancipent de la doxa actuelle, sont rarement connus pour rouler sur l'or.
Cependant, au vu de la violence sociale qui fait que plus de 9 Millions de Français en âge de travailler vivent dans la précarité sur 35 Millions d'actifs, on peut comprendre que dans un secteur aussi concurrentiel et lui-même déjà vérolé, nos journalistes doivent très certainement faire le choix de remplir leur frigo, plutôt que de se révolter.
Je suis certain qu'il y'a des cas de conscience, des tentatives de publications de sujets sensibles pour « l'oligarchie des incapables », et peut être même une part de désespoir de ne pouvoir faire son boulot normalement et réveiller les Français sur la réalité des arcanes du « Système ». Tous les journalistes ne peuvent être des chiens de garde, et je suis certain qu'il y'a de la place pour certains journalistes influents dans d'autres organes de presse, s'ils venaient à chatouiller la belle mécanique du système, en dézinguant avec habileté et professionnalisme la propagande.
Les journalistes sont aussi des citoyens qui ont une famille, des amis, pour certains un minimum de patriotisme, et tous savent bien qu'à terme, leur complicité à ce système se retournera contre eux, mais aussi et surtout contre les gens qu'ils aiment puisque le dit-système détruit le corps social sans distinction et toutes nos perspectives d'avenir rassurant. La casse sociale se fiche de nos relations familiales et amicales, elle frappe pour tous. Quant à l'hyperinflation future, la crise pétrolière majeure annoncée, la dictature aboutie de l'U.E, la pénurie alimentaire et hydrique voir un conflit nucléaire entre blocs Sino-Russes et Otan qui pourrait être la résultante de la déstabilisation de la Syrie et de l'Iran, tous ces problèmes majeurs ne feront aucune distinction sur le corps socioprofessionnel dans lequel nous travaillons.
Ces crises pour certaines d'entre elles franchement annoncées, ne peuvent pas être ignorées de gens habitués à manipuler l'information et observer le monde.
D'où mes questions aux journalistes :
Que se passe-t-il exactement dans votre corporation pour qu'un vent de révolte ne souffle pas dans les rédactions ?
Y'aurait-il déjà la menace d'une balle dans la nuque que le peuple ignorerait ?
Quand donnerez vous la parole à la dissidence véritable sans tenter de la diaboliser et cela à équité de temps avec l'oligarchie en place ?
En espérant que vous consentirez à me répondre sans mépris à ces questions,
Bien cordialement,
Un dissident plein d'espoirs...
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