Lettre ouverte de Grégory Gennaro à Monsieur le député Bruno Nestor Azérot
Monsieur le député,
Vous êtes parlementaire, je suis un citoyen sans mandat ; vous êtes socialistes, je suis un patriote de gauche engagé au Front National ; vous êtes de l’Outre-mer, je suis de la Métropole. Si nous comparons nos personnalités et nos partis respectifs, tout, a priori, nous oppose et devrait faire de nous des adversaires politiques.
Pourtant Monsieur le député, en écoutant votre intervention à l’Assemblée Nationale sur le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par les couples du même sexe, je me suis senti proche de vous ! Oui, Monsieur le député, proche de vous ! Car votre intervention a exprimé de la justesse, de l’amour, de la fraternité, alors même que ce débat tourne à l’insulte, à la haine, et à la division des Français.
Tandis que les activistes homosexuels et un certains nombre de responsables de gauche malveillants tentent de faire croire aux Français qu’il y a d’un côté les progressistes et les humanistes, c’est-à-dire ceux qui sont favorables au mariage pour tous, et de l’autre les réactionnaires homophobes, c’est-à-dire ceux qui y sont opposés, je pense pour ma part qu’il y a surtout d’une part une minorité d’activistes qui veut à n’importe quel prix imposer son mode de vie et d’autre part une majorité de la population qui souhaite conserver une institution familiale ancrée dans les valeurs humaines, et qui a fait la preuve de son efficacité depuis que le monde est monde.
Il faut également souligner, par honnêteté intellectuelle, que des propos homophobes, blessants et insultants ont été proférés par des activistes s’opposant au mariage pour tous. Ces gens-là, créant la confusion, mettent dans la même catégorie tous les homosexuels qu’ils soient pour ou contre le projet de loi de Madame Taubira.
Ces excités des deux bords contribuent à brouiller le message de la majorité des Français qui ne se reconnaissent pas dans les propos tenus tant par les uns que par les autres.
Il faut être juste, modéré mais ferme, si l’on veut être écouté, être responsable et être respecté. Pour ma part, je suis totalement opposé au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfants par les couples du même sexe, sans pour autant tenir des propos blessants ou insultants à l’égard d’une partie de nos compatriotes. Nous sommes avant tout des humains, et chaque citoyen a droit au respect.
Mais revenons à l’essentiel, car cette mauvaise foi qui vise à diviser nos compatriotes sous une forme de communication machiavélique, pour servir des intérêts lobbyistes de toutes sortes, qu’ils soient pour ou contre, ne reflètent aucunement la réalité et la légitime inquiétude des Français. En effet, la cause que nous défendons, malgré nos différences politiques, prouve que les Français, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels, hommes ou femmes, jeunes ou anciens, catholiques, juifs, musulmans ou athées, riches ou pauvres, de gauche ou de droite, sont définitivement contre le projet de mariage pour tous et l’adoption d’enfants par des couples homosexuels.
Notre société n’est plus basée sur la raison mais sur le sentiment, qui paralyse toute discussion et tout débat. La réflexion et l’argumentation sont méprisées au profit du pleurnichement, des jérémiades et des polémiques.
Comme vous l’avez affirmé, « l’homosexualité est une pratique qui relève de la sphère privée. En revanche, le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par les couples du même sexe relève de la sphère publique ». C’est précisément là que prend tout le sens de notre combat en faveur de la Vie et de l’organisation de la société. Je souscris également totalement à vos propos, lorsque vous déclarez qu’« en établissant le mariage comme Institution, la société a donné un cadre juridique à une donnée naturelle. L’union d’un homme et d’une femme en vue de procréer un enfant ».
Ce que vous avez su dire en quelques mots éclairés, d’autres, pour se distinguer, et très probablement pour faire le « buzz » dans la presse ou sur Internet, l’ont exprimé dans des termes caricaturaux pour le simple plaisir de la polémique et de la surenchère.
Nous menons un juste combat, sans excès, avec modération mais avec la fermeté de nos convictions. Les dérives de l’instrumentalisation de ce débat font naître par ici et par là des relents d’homophobie, un flicage sur chaque individu, devant justifier désormais de son orientation sexuelle. Qu’est-ce donc cette société ? Est-ce cela la liberté ? Est-ce cela l’égalité ? Est-ce cela la fraternité ? Est-ce cela le progressisme ? Est-ce cela la modernité ? Bien sûr que non ! D’ailleurs, comment pourrait-il y avoir de progrès et de modernité sans défense des valeurs et des traditions qui constituent les fondements de notre société et de la civilisation ? Comment pourrait-il y avoir de la liberté, de l’égalité, et de la fraternité, si chacun d’entre nous était la cible d’un étiquetage d’ordre sexuel, social ou religieux, alors même que nous nous opposons aux lois Loppsi et Hadopi, justement pour garantir notre droit à vivre librement ?
Si vous êtes, Monsieur le député, un membre apparenté du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, je suis pour ma part un patriote de gauche, profondément progressiste et humaniste, engagé au Front National depuis 2002. Comme vous, mon engagement politique, dès mon plus jeune âge, a été tourné à gauche par soucis de justice sociale afin d’améliorer la vie de chacun par le retour de l’emploi, dans une France qui ne devrait pas avoir peur de s’affirmer stratégiquement, culturellement, économiquement et spirituellement aux yeux du monde. Si j’ai choisi le Front National, c’est parce que les valeurs de celui-ci ne me paraissaient pas contradictoires avec ma sensibilité de gauche. Pourquoi ? Parce que la défense du peuple va de pair, à mes yeux, avec celle de grandeur de la France et avec sa vocation dans le concert des nations. La France est la patrie amie des nations et des peuples libres. Elle est le phare et le symbole de la paix et de la fraternité. Elle est, elle doit être en tous les cas, la force qui s’oppose aux puissances de l’argent et à l’impérialisme culturel et militaire américain, forces destructrices qui démantèlent le cadre de vie traditionnel des populations et soumettent la dignité des hommes au matérialisme et au consumérisme.
Or, c’est sur ces questions que les Français attendaient de voir la gauche française en action. Hélas, celle-ci a trahi ses engagements envers le peuple. Impuissante sur le plan social, elle tente de se racheter sur le plan sociétal. Elle se vend à des lobbies communautaires pour le compte desquels elle pratique une démagogie électoraliste des plus dégoûtantes.
Pour les vrais patriotes de gauche, le progrès c’était l’espoir d’obtenir des conditions de vie meilleures et d’échapper à la précarité qui ronge notre pays. Pour la gauche française moderne, le progrès c’est de laisser des enfants être adoptés par des couples de même sexe, sans se soucier des conséquences que cela aura sur leur éducation, pour faire plaisir à un lobby qui ne représente que lui-même. Je n’appelle pas cela progrès mais progressisme de bas étage et socialisme pour les nuls. La chute est longue, d’une gauche qui part de la Commune et de Jaurès pour finir chez Taubira et son projet de loi mortifère ! Pendant ce temps, le Parti socialiste se désintéresse de la France populaire, de tous ces braves gens qui souffrent en silence. En 1981, François Mitterrand voulait « changer la vie ». En 2013, avec François Hollande, la vie n’a jamais eu aussi peu de sens qu’aujourd’hui pour des millions de jeunes désorientés ; l’explosion dramatique des suicides, de la drogue, de la prostitution et de l’alcoolisme dans cette catégorie de la population est là pour en témoigner.
Pourtant, une voix socialiste comme la vôtre a fait vibrer mon esprit, mon cœur et mon âme. La France de l’Outre-Mer, la France profonde, la France des traditions, s’est exprimée avec le cœur et le bon sens.
Oui, monsieur le député, le bon sens ! Voilà bien ce qui jusqu’ici faisait défaut chez nos responsables et dont vous êtes l’un des rares à porter encore la trace !
C’est ce bon sens qui fait qu’en dépit de nos divergences, je vous soutiens de toutes mes forces et de toute mon âme dans votre combat. Vous l’avez rappelé très justement, la France de l’Outre Mer, ancrée dans ses valeurs humaines et progressistes, veut pour ses enfants le retour de l’emploi, la garantie d’une qualité de vie décente pour la population, un avenir et une éducation de qualité pour la jeunesse.
Cette exigence est bien sûr la même en Métropole, et votre combat est le mien dans ces domaines. Le temps de votre intervention à l’Assemblée Nationale, vous avez réussi à rassembler intellectuellement et par le cœur tous les Français quel qu’ils soient. Pendant quelques minutes, la voix de la France ultramarine a été entendue et elle a réveillé la patrie républicaine.
Avec des idéalistes et des hommes de conviction, comme vous et moi, que vous soyez parlementaire ou citoyen sans mandat électif comme je le suis, nous pouvons affirmer que la France a un rendez-vous à ne pas manquer avec son destin et avec l’humanité, et elle n’a pas besoin pour cela de l’Union européenne, du FMI, ou de je ne sais quelle autre organisation. La France est universelle, et comme le rappelle Jean-Marie Le Pen, qui a été le plus jeune député de France, au-delà de l’Europe, c’est le monde qui a besoin de la France.
La France métropolitaine et les Français peuvent être particulièrement fiers des départements de l’Outre-Mer !
Je ne crois plus au clivage gauche-droite. Aujourd’hui je crois à l’union sacrée de tous les Français rassemblés autour de la nation et de la république. Ainsi, les amis du peuple, de la nation, de la liberté, du progrès, de la tradition, de la fraternité, que nous incarnons chacun à notre façon, avec nos mots, avec nos personnalités et nos caractères si particuliers, parce que c’est aussi le particularisme et le caractère qui constituent le genre humain, pourront demain servir le même idéal, côte à côte, sans esprit de chapelle politique.
Alors, Monsieur le député, en plus d’être, je l’espère, mon futur camarade de la cause du peuple, j’ai envie de vous dire une seule chose : Merci.
Merci pour les français ! Merci pour la France ! Merci pour l’humanité ! Merci pour les générations futures qui pourront voir en vous et en nous des hommes engagés pour un idéal humain, spirituel et progressiste !
Merci !
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