Macron, la double-face
Maxence Brulard, expert en graphologie, est un « caractérologiste » confirmé. Dans la Gazette médicale (Suisse), il nous livre son étude du visage de Monsieur Macron. Je vous en ai fait un résumé. J’y ai ajouté mes commentaires et ma propre interprétation.
- Macron, double, triple, quadruple visage ?
Il a livré cette analyse, appelée un « morphogramme », au cercle des dirigeants d’entreprises, à Genève. Son titre est : Le président Macron, un stratège de l’émotion. Le président est présenté (nous ne nous en doutions pas) comme une personnalité ambivalente. Cette ambivalence est inscrite sur son visage, au point, dit le psychologue, que si l’on voyait passer deux Macrons avec la moitié gauche du visage pour l’un, et la moitié droite pour l’autre, « on ne le reconnaîtrait pas ». Plus exactement chez Macron, il existe une forte « incohésion » de son visage.
Il en résulte deux « hémi-profils », et « deux hémi-faces », très différents l’une de l’autre. « Son visage gauche est si différent de son visage droit qu’il n’est pas certain qu’on le reconnaîtrait dans la rue s’il se promenait avec un de ses deux visages ». C’est un peu mieux dit que moi, c'est sûr. Bon, si je résume, ce pourrait être Janus : tous sourires d’un côté, inverse pour l’autre. Voilà posée l’hypothèse. Mais pour le psychologue, c’est un peu plus subtil.
Le visage gauche est décrit comme plus fin que le droit, avec un œil plus grand, plus sensible, plus réactif, plus émotionnel. Le psychologue écrit : « Ces caractéristiques rentrent dans des aspects féminins de sa personne, d’où une tendance dite ''ginoïde'' ». Pour autant, je ne suis pas sûr que les femmes soient si fragiles que cela – j’ai même tendance à penser qu’elles sont plus fortes que les hommes, mais que la différence est que la société les autorise à ne pas dissimuler quand elles craquent... d’où elles gèrent certainement mieux leurs émotions, en les sortant. Bon, ça, disons que c’est ma petite expérience de la vie. Bon, est-ce ue Monsieur Macron serait mal « genré », comme disent certains psys ?
Pas nécessairement : tout dépend en fait de la manière dont une personne (ici un homme) gère son émotionnel, et la manière dont il ou elle accepte ce cliché du « féminin ». « Il faut être fort en toutes circonstances parce que sinon tu ne serais pas un homme mon fils » est une injonction bien difficile à atteindre, tout au long de sa vie (et irréaliste, d’ailleurs).
Dans le cas d’un dirigeant public, particulièrement observé, l’émotionnel s’il n’est pas intériorisé peut laisser aux électeurs une impression d’être face à quelqu’un aux réactions inattendues, mal gérées : c’est inquiétant quand l’un des résultats du vote est que l’on vous confie le bouton nucléaire.
Là où je rejoins Maxence Brulard, c’est quand il écrit : « Son visage droit, tonique, large et plus osseux, lèvre inférieure plus dense, est celui qu’il a construit par l’expérience, précisément en réaction plus ou moins diffuse à ce sentiment de fragilité perçue dans la structuration innée de caractère ».
La parole serait, selon le psychologue, ordonnée par l’hémisphère droit (donc celui qui câble la partie gauche du visage, la partie qu’il décrit comme féminine).
Ensuite, je ne rejoins pas du tout le psychologue quand il écrit : « Deux comportements d’Emmanuel Macron qui ne s’opposent pas mais se complètent (…). Il appréciera de montrer une force virile, savamment construite (…) lorsque l’événement ou l’opportunité (l’y conduiront). » « De l’autre côté il laissera s’épanouir la fleur de son émotivité sensible en montrant sa compréhension, on émotion (…) ».
Mais quand le psychologue note que Macron a construit son visage droit « par l’expérience », je demanderai de quelle expérience il parle exactement. Pour ma part, mais c’est subjectif, je me demande parfois si Monsieur Macron ne conduit pas une expérience dont nous sommes les cobayes, comme en forçant une interprétation totalement fausse, par exemple, de son échec aux Législatives de 2022 (en le niant complètement, en fait. En vivant complètement à l’aise ce gros mensonge) : donc, pour résumer, l’expérience c’est voir jusqu’où il peut nous manipuler jusqu’à ce que nous cessions de l’accepter. Je force beaucoup le trait, bien sûr. D’où l’apparition d’un troisième visage, celui que l’on découvre en regardant sa nuque et son crâne de derrière : l’autisme.
Dans l’analyse de sa physionomie, il me semble aussi que nous devrions regarder avec plus d’attention le regard : quand il porte son intérêt sur une personne, il est rare que Monsieur Macron cligne des yeux. Il porte alors exactement le même regard sur son interlocuteur que le bébé porte sur sa mère, par exemple : c’est en effet très désarmant de la part d’un quarantenaire ambivalent, de surcroît Président de la république, ce regard de l’amour absolu. Surtout sur qui n’est « rien », selon sa terminologie (et qui devient, soudain le centre de son monde... pour être oublié, avec son message, dans la dixième de seconde qui suit).
Même chose lors de ses discours : il est rare qu’il cligne des yeux. Je vous mets au défi de compter, dans un de ses discours de quinze minutes, plus de dix battements de cils. Là, il me fait penser au gourou du sketch de Fernand Raynaud (ou de Pierre Dac, je en sais plus) : le gourou est le Monsieur qui cherche à vous mettre sous emprise - dans le sketch à vous arnaquer complètement. « Vous le savez ? » ; « Oui, je le sais ! » ; « Mesdames, Messieurs, il le sait ! ». Tonnerre d’applaudissements.
Là où je rejoins Maxence Brulard, c’est quand il écrit que la conscience de sa féminité peut amener Monsieur Macron à « surjouer sa virilité ». Les Gilets jaunes s’en souviennent encore : en somme, Monsieur Macron a été dans l’empathie quand il s’est agi de disloquer le mouvement lors du Grand débat (et d’en profiter pour se mettre en avant), de donner dix milliards à beaucoup - et pour lesquels cela a suffit, alors que ce n’était que partie remise. Puis il aurait surjoué la virilité dans l’oppression qui a suivi, de manière à compenser son côté « ginoïde ». Mais, selon moi, là où il était dans le calcul, c’était dans la première phase. Mais là où il était dans l’émotionnel, c’était en ordonnant la répression - et quelle répression.
Cependant, ou Maxence Brulard a raison, c’est qu’il y a bien deux Macrons (et peut-être davantage, d’ailleurs, comme je l’ai dit) : mais je n’ai jamais pensé que la masculinité était la brutalité et la féminité l’empathie (que le psychologue me pardonne, mais je pense que ce sont des clichés).
En fait, je crois que, quels que soient les visages que nous présente Monsieur Macron, ce sont des visages qui me paraissent, peut-être à tord, comme dangereux – et peu en importent les racines psychologique... même si je dis pas que je n’y consacrerai pas un autre article.
Ce qui rend mon analyse très subjective, c’est qu’il me semble enfin que je n’aime pas beaucoup cet homme : peut-être devrais-je commencer une psychanalyse ? Déjà le dire, ça soulage. Tiens, oui.
Arthur Bendeditis, psychologue infortuné et d’occasion
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