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Accueil du site > Tribune Libre > Marchandisation de l’amour

Marchandisation de l’amour

Avec les sites de rencontre sur Internet, je trouve qu’un homme aujourd’hui postule à l’amour comme il pourrait postuler à un emploi, à un logement... D’où parfois les mêmes dérives, a priori et discriminations, conscientes ou insconcientes. Réflexion et perspectives sur les sites de rencontres, sans prétention.

Il écrit un e-mail ou une lettre de motivation, remplit une fiche signalétique, un peu comme un CV, qui indique de manière normative nos principales caractéristiques physiques, sociales. Cela le réduit le plus souvent à un stéréotype, à une vision simplifiée et forcément simpliste ou caricaturale de ce qu’il est vraiment. Un passé, une personnalité, une culture, ne se réduisent pas à une vingtaine, à une trentaine de mots d’une fiche.

Quand un homme voit un profil qui lui plaît, il essaie de convaincre que c’est lui qui doit être l’heureux élu. La mise en concurrence sauvage de dizaines de postulants, voire de centaines selon les sites, rappelle les files d’attente pour visiter les locations les plus intéressantes, ou les 42 candidatures qualifiées en moyenne (donnée Apec) pour un poste de cadre en 2006.

Premier filtre : élimination évidente si l’on n’est pas, objectivement et techniquement, « qualifié » pour l’offre : pas le bon diplôme pour un poste, pas le bon salaire pour un logement ; trop vieux, trop loin, pour une rencontre.

Deuxième étape : le subjectif. Et là, dans ce processif électif, nous ne sommes pas tous égaux. Ca a été prouvé pour le logement, pour l’emploi, ça reste à l’être lorsqu’on est réduit à être un produit dans les rayonnages d’un site de rencontre.
Car l’amour est désormais, et c’est nouveau, devenu une marchandise, objet d’un commerce : on paie pour rencontrer, pour aimer, éventuellement pour faire l’amour. Une entreprise réalise un chiffre d’affaires, éventuellement des bénéfices, sur cette quête d’amour. Ca existait avec les agences matrimoniales bien sûr. Mais c’est passé au stade industriel, à la consommation de masse, avec les sites Internet, puisque par exemple Meetic revendique cinq millions de profils enregistrés en France depuis ses débuts. Meetic est à l’amour ce que le fast food est à la cuisine.

Et devant cette avalanche de possibilités de candidats, les bailleurs comme les employeurs, pour les départager, appliquent consciemment ou inconsciemment des critères subjectifs. Et là c’est le règne des a priori et des idées préconçues, des conditionnements sociaux et culturels.

Bref, laissons parler les chiffres, l’Observatoire des discriminations en 2005 a relevé que six personnes à CV identique, expérience similaire, dans les mêmes entreprises, répondent à 325 offres d’emplois pour lesquelles elles sont qualifiées.
Le grand brun blanc reçoit 82 réponses positives, le noir antillais 56, le gros 28, la femme maghrébine 25, le « vieux » de cinquante ans 17 réponses positives. Tout cela à compétences, sérieux et professionnalisme équivalent. Les résultats sont sensiblement équivalents pour le logement. Alors qu’en est-il de la rencontre sur Internet ? L’amour est-il devenu plus discriminant sur le physique, l’âge, la couleur, aujourd’hui avec les sites de rencontres ? A mon avis, oui...

Mais dans cette marchandisation de l’amour, certains sites sont une alternative intéressante (par exemple poinscommuns.com ), et peuvent être à la rencontre sur Internet ce que le développement durable est à la mondialisation, c’est-à-dire une vision, plus équitable, plus vivable, plus respectueuse de l’humain.

Quelles tendances ? A mon avis, au même titre que la mondialisation a entraîné des délocalisations d’emploi et de productions, de l’immigration économique et des déplacements de personnes, je pense que la marchandisation de l’amour entraînera une immigration sentimentale et sexuelle, qui se profile déjà. Ceux qui en France n’arrivent plus à trouver leur compagne car le marché de l’amour les discrimine (agriculteurs, vieux ? etc.), vont aller chercher, dans le cas des hommes, des femmes issues de pays économiquement défavorisés : des Ukrainiennes, des Chinoises, des Thaïlandaises, etc. Sur ces marchés d’amour émergents, un candidat discriminé ici retrouve un succès inespéré : une belle femme souvent, dont les critères objectifs sont supérieurs à ce à quoi il aurait pu prétendre sur son « marché » d’origine, car le pouvoir d’achat/de séduction de cet homme a augmenté. Bref, quand on rame ici, quand on n’a plus les moyens de se faire aimer, on peut encore avoir du succès, mais en délocalisant sa recherche d’amour...

John

Pour les curieux, le rapport de l’Observatoire des discriminations :
http://cergors.univ-paris1.fr/docsatelecharger/Discriminationsenvoientretien.pdf


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33 réactions à cet article    


  • panama (---.---.198.59) 7 décembre 2006 12:21

    Ca n’est pas nouveau : ça fait 20 ans que des occidentaux vont chercher des femmes en Asie du Sud-est. Et maintenant, en Europe de l’est ou en Russie.

    Pour votre remarque sur la discrimination physique, je ne dirai que deux choses :

    1. c’est la nature qui veut ça 2. à chacun sa chacune

    Le sexe est du domaine privé. Et il n’y a pas de droit au sexe dans la constitution française, contrairement au droit du travail qui y figure en bonne place.

    Désolé mais c’est vrai qu’il vaut mieux être blanc, grand, mince, riche et jeune que petit, chauve, pauvre et immigré pour tirer son coup ici.

    On ne va quand même pas imposer de la discrimination positive pour que les gens soient sexuellement épanouis, non ?


    • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 12:54

      Article excellent sur un sujet trop méconnu, la pauvreté de l’amour masculin en france et plus généralement dans les sociétés occidentales.

      Une petite histoire pour illustrer mon propos. Il y a quelques années alors en prépa Sciences Po, nous eumes en concours blanc un sujet, « La Femme. » Alors que toutes les penseuses se jettaient sur le sujet tel la meute des chiennes de garde sur une affiche Darjeeling, je décidais à tourner autour du sujet tels les 3 aveugles autour de l’éléphant.

      Si la condition de la femme a énormémant évolué au cours du siècle passé, je ne remets d’ailleurs en aucune manière en cause ces avances et le fait qu’il reste des efforts (je reviendrais sur ce terme), comment considérer la place de l’homme dans la société ? L’homme a connu plus de boulversement dans ses relations avec sa moitié en 1OOans qu’au cours des 1000 ans qui ont précédés. Pour des raisons de temps, je ne viendrais donc pas sur la place de la femme dans le haut moyen-age qui avait une importance toute particulière et me contenterai de prendre pour repère l’époque romaine somme toute assez libérale pour la place de la femme dans la société.

      Mais désormais la place de l’homme en tant que pilier de la famille est plus que révolu, que ce soit en terme d’image ou l’image de l’homme et par extansion celle du père est réduite à l’image d’une espèce de clown toujours à la ramasse, décalé et qui ne comprends rien à la vie actuelle.

      Est ce donc un reproche faires à l’image collective du père ? Malheureusement il n’en est rien et cela est à mon grand désespoir beaucoup plus prosayque. En effet, les études marketings ont montrées que la femme était un prescripteur très fort en matière d’achat. Dès lors, TF1 et autres publicitaires ont choisi de caricaturer l’homme à un niveau ras des paquerettes. Alors on va me dire des exemples, vil machiste !!!! Des exemples mais il y en des masses, de Femmes de Loi en passant par le juge est une femme ou encore la série avec Touzet (dont le nom me reviens plus je dois être refractaire au charge de la plus femme du monde) où les hommes ne sont que des larbins au cerveau atrophiés. Du genre mais non du con c’est lui le coupable !!!! Finalement la libérilasation de l’image de femme à la télé ne serait elle pas du simplement à de vaine tentative de récupérer le prescripteur le plus important de la famille ?

      Comme nous venons de le voir l’homme est réduit dans la sphère familiale selon les images de la boie magique à être abruti qui doit son peu d’intelligence à sa moitié. Mais ce phénomène se retrouve aussi dans les sentiments et l’acte sexuel et sur ces points je rejoins complétement l’article de l’auteur.

      Désormais, il n’ y a plus de place pour le charme, il ne compte plus que la beauté et de soit disant point en commun. Il est vrai que sur les sites de rencontre spécialisé, un cadre urbain pourra plus facilement levé de « la bellette » qu’un ouvrier de province (à moins qu’il soit fan de tuning smiley ).

      Cela étant dit, la pauvreté sexuelle, elle se retrouve principalement chez les hommes. La montée en force des revendications du plaisir chez les femmes (et c’est tout à fait légitime) fait que si vous êtes un mauvais coup mieux vaut vous recycler dans la sadomaso c’est plus sur...

      A chaque pas dans la rue et sans avoir des prunelles chaste, les couvertures de journaux féminin sont couvert d’invective, du genre :

      - Comment trouvé l’orgasme meme si c’est un mauvais coup

      - Orgasme à la découverte de son plaisir

      Je ne vois plus de partage rien que de l’égoïsme, l’homme est réduit à une verge au cerveau atrophié tout juste bon à ramener de l’argent si encore il n’est pas au foyer...

      J’espère sincèrement qu’une fois que les féministes auront détruit jusqu’a la dernière parcelle d’estime des hommes, elles auront l’idée de reflechier à vivre en bonne intelligence dans le respect des différences de chacun... Le corps et sa beauté est un fait mais pas une obligation...

      Schroen

      Ps : pour couper court au polémique je vis en couple depuis 7 ans tout ce passe bien, ma femme n’est pas frigide, je fais les courses et le ménage mais aussi le bricolage... Mais pas le repassage, c’est du à un manque proban de productivité


      • bouli (---.---.85.5) 7 décembre 2006 14:03

        (bon ça n’a rien à voir avec l’article, j’en conviens, je ne fais que réagir au commentaire)

        Non, les féministes ne sont pas des castratrices, des méchantes harpies qui veulent le pouvori ! Assez de cette image sortie de nulle part et totalement fausse ! On ne veut pas réduire l’homme à la simple image d’une brute épaisse... On cherche l’égalité avec l’homme qui n ’est malheureusement pas encore rentrée complètement dans les moeurs. Nous sommes pour une image de la femme et de l’homme sans caricature, sans idées pré-conçues, plutôt comme deux êtres égaux et complémentaires : car c’est ce que nous sommes !

        Les séries françaises sans aucune saveur avec des femmes comme héroïnes sont généralement dégradantes tant pour l’image de la femme que pour celle de l’homme.

        A bas le sexisme !

        Et pour réagir à l’article : vous avez raison de soulever le problème. j’adhère à votre façon de voir les choses


      • bouli (---.---.85.5) 7 décembre 2006 14:05

        et je rajoute que les magazines féminins qui nous ordonne d’avoir le même orgasme que la voisine pour être « in » nous font profondément c**** ... smiley


      • Artefact (---.---.132.42) 7 décembre 2006 14:16

        Concernant les relations homme / femme, juste une reflexion, qui n’est pas de moi, je pense me souvenir que c’est de St Ex, mais sans certitude : il fait bien le distingo entre égalité (de droits, de respectabilité, etc...) et identité.

        Sinon, malheureusement, les féministes dures ont a porter une part du fardeau de l’éloignement entre les sexes. On ne gagnera pas en compréhension en remplaçant un patriarcat par un matriarcat.

        Ce combat sera gagné, quand l’appartenance à l’un ou l’autre sexe ne sera plus mis en avant, utilisé comme argument. Par exemple, je trouve que les quotas de femmes en politique sont une injure pour nos soeurs : sont elles tellement tartes qu’elles ont besoin d’être artificiellement aidées ? C’est les imaginer bien bas. L’égalité en politique sera obtenue quand on élira une incompétente (qui dit que je jette de l’huile sur le feu ???)


      • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 15:58

        @schroen

        Le charme et la séduction sont toujours de rigueur. Il est peut-être juste plus compliqué de créer un espace d’expression de valeurs collaboratrices (de recherche de projet commun) puisqu’a priori l’autre, femme ou homme, est désormais un compétiteur (professionnel, social, sexuel, consommateur, séducteur etc.).


      • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 16:52

        Un compétiteur dont le but est de gagner, donc de consommer son trophé pour passer à autres choses ?

        La mise en avant de point en commun réfute toute ouverture à ce qui est différent à son système de pensé. j’en viens à penser tout ému à toutes les différences que j’ai avec ma femme aussi bien culturellement quau niveau du caractère..

        J’espère avoir été un peu plus clair,

        Cordialement

        Schroen


      • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 17:06

        @shroen

        Le problème est de passer d’une situation de compétition à une situation de collaboration, la sélection n’est qu’une mise en scène. Les critères sont plus ou moins définis par notre propre caractère, c’est vrai, pour autant il suffit d’expérimenter la chose et on verra qu’on n’est pas forcément attiré par les profils proches de notre définition. C’est pourquoi je crois que la « sélection » par internet ne suffit pas et qu’une rencontre est nécessaire. Il y a des gens très différents qui se rencontrent par internet aussi.


      • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 17:24

        @ Ropib

        Donc comme je disais donc mon commentaire, nous se sommes plus nous même qu’un produit que nous essayons vainement de vendre via un merchandising sur les sites de rencontre.

        Un gaillard de ma connaissance grand consommateur de ce genre de site et ayant eu l’occasion de le voir à l’oeuvre ça ressemble plus à de la pêche au gros.

        Je m’explique mise en relation de tout ce qui semble potable à ses yeux, on t’chat, on invite, on boit une verre, on baise et chacun repart de son coté...

        Ces relations klennex ne sont pas l’idée que je me fais des relations humaines.

        Bien sur le jolie film sur meet.. qui sortira en 2008 avec Melanie Griffit (je crois) finira de convaincre nos enfants que l’amour ne se trouve pas du regard mais du bout des doigts sur un clavier.

        Dépersonnalisation et klennexisation de l’amour voilà ce qui me fait peur...

        Schroen


      • bb (---.---.134.117) 7 décembre 2006 13:29

        Votre article est très interessant. Il est possible que nous nous dirigions tout droit vers de la pub de ce genre de « Marché ». Un jour nous verrons certainement deux écoles s’affronter,ceux qui ont « trouvé » par CV et autres moyens artificiels, et ceux qui auront su attendre de trouver. Ca promet des lendemains qui chantent.. bb


        • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 16:02

          Certains trouvent sans attendre et sans CV. Il faut peut-être tout simplement accepter de ne pas trouver l’amour.


        • Demian West 7 décembre 2006 14:23

          Le sexe réel.

          Vrai, à notre époque, se sont des milliasses de têtes en cherche de couleuvres qu’on voit espérer sur tous les sites porno-tout-de-suite. Sûr : ce qui marche c’est d’y entrer, car les portes sont grand ouvertes. Et plus encore ne dirait-on point : jambes écartées comme pour induire que quelqu’un y prendrait son pied à recevoir autant de clients mâles... et un peu des femmes, pour voir.

          Beaucoup pensent que nous serions comme couchés dans les nouveaux temps des sybarites à plein drap de l’orgasme libératoire et si constant de nouvelletés excitantes : chaque jour pour la meilleure santé et psychique aussi. Les candidats y verraient comme un effet des nouvelles techniques numériques qui auraient enfin achevé cette parousie de la Vénus babylonnique. Et à chacun la sienne, et même qu’il y aurait du choix comme à l’étal du boucher de la bonne chair pour la bonne bouche des simili-silico-latex...Enfin, des neuves créatures quoi ! et surtout si neuves par leurs usances amoureuses ou caressantes, toutes pétries des docilités si étrangère que serviles à toutes fins pas si fines.

          Pourtant, ces masculants internautes y vont à ce repas des fêtes, sans les avoir étrennés, au préalable, par quelque lecture bien-savante des jeux amoureux connus depuis les amants très-antiques de l’ars erotica ou de la scentia sexualis. Qui aura lu « L’Art d’Aimer » d’Ovide ou le « Kama Sutra » dans le texte ? On sait bien que les illustrations en ont rendu la lecture en une sorte de va-et-vient in-out in-out qui en trancherait souvent la lecture, après que d’atteindre naturellement le point de non-retour de l’excitation qu’il faut satisfaire sur-le-champ. Aussi, dans ces manuels de la sexualité active, quelques pages seraient-elles plus usées que d’autres et en divers pointes plus chaudes de ces ouvrages. Si à fait, qu’on s’y arrête chaque fois pour l’embesogne qui n’est pas forcément de la lecture.

          Il reste que, selon nos humanités du dameret galant et féminisant assez pour qu’il plaise aux dames, il vaudrait mieux à tous ces peuples internétiques — qui seraient en cherche du meilleur portail de la sexualité épanouie — qu’ils étudient cet art d’aimer ovidien. Puisque tout y est dit et depuis des siècles de nos natures inchangées : Sur la meilleure façon d’aller de sa drague vers la partenaire. Pour trouver d’ ensemble une conjouissance que les deux parties attendent toujours, et ce qui est raison des plus réguliers succès des entremises qui versent tantôt en des entreprises du plus grand art de la chambre à coucher.

          A la vérité, le numérique ne saurait faire l’économie de ces bonnes lectures priapiques, qui ont su dire toutes les leçons et preuves de ces techniques amoureuses. Et tout singulièrement, dans les approches de séduction qui seraient les leçons chapitrées les plus utiles à la chose : utiles aussi, à tous ceux ou à celles, trop nombreux, qui se plaindraient encore d’échecs qu’ils amènent pourtant d’eux-mêmes, et simplement par leur ignorance de cette science, dont l’étude est quand même la plus agréable des universités cachées.

          Demian West http://groundinfo.blogspot.com/


          • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 15:11

            DW,

            le camasutra est un livre destiné aux femmes même plutôt aux courtisanes, d’ailleurs du haut de votre érudition, nous n’êtes pas sans savoir que les relations intimes ne concernent qu’un des livres du camasutra.

            Pour ce qui est des sites de libre échangismes, je vous invite à acheter la presse spécialisé ou à consulter les sites (des amis chaud de la verge pourront vous le confirmer) que de nombreuses femmes y sont actives...

            La misère sexuelle des gens fagotés dans la norme, ne doit pas les empêcher d’avoir un peu de plaisir charnel entre personnes consentantes, bien sur.

            Schroen


          • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 15:54

            @schroen

            Vous dites : « La misère sexuelle des gens fagotés dans la norme ». Mais l’idée de misère fait déjà référence à une norme.


          • Briseur d’idoles (---.---.168.38) 7 décembre 2006 14:46

            Et c’est « la femme » qui joue le rôle de consommatrice ou d’employeur, en souhaitant trouver « l’esclave(aisé)le plus parfait » !

            Un remède contre l’Amour, quoi !


            • Briseur d’idoles (---.---.168.38) 7 décembre 2006 14:56

              Nous sommes à une époque où tout se vend ou s’achète...

              L’« humain » se vend à son patron... aux autorités... aux politiques... au fric...

              L’« homme » se vend à la consommatrice exigente du moment, qui veut un homme, beau, jeune, riche, pratique, sans défauts... et jetable...

              Tout est mesuré et tarifé...

              Bonjour le romantisme et l’Amour !..


            • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 15:44

              Et pourquoi la femme ne se vendrait pas elle aussi ? Tout le monde se vend finalement...


            • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 17:34

              @ ropib,

              là tu te rends sur une pente glissante, attention...

              La prostitution est-elle dans un cadre ou elle est exercée sans contrainte du domaine privé ?

              Des féministes ont joué les harpies entre sur ce sujet en 2004 suite à un colloque du CNRS sur ce sujet.

              Cordialement

              Schroen


            • pingouin perplexe (---.---.121.242) 7 décembre 2006 14:57

              Il y a certainement du vrai dans cet article, en ceci que la logique du site de rencontre internet est malheureusement bien plus proche du cahier des charges que du romantisme. Aspect en effet « marchandisé » au possible des rencontres, qui doit davantage au plan marketing qu’à la satisfaction sentimentale. L’auteur laisse tristement augurer, à travers sa référence aux délocalisations, que le domaine de l’affectif pourrait quasiment se trouver « géré » sur le mode d’un afflux de matière première. Effet délétère manifeste du « tout marché » dont la vocation tend de plus en plus à estomper les frontières entre les personnes et les produits. Je persiste à croire que l’amour entre un homme et une femme est du domaine du bien vivre, et non du marché.


              • schroen (---.---.202.60) 7 décembre 2006 16:54

                Il y a certainement du vrai dans cet article, en ceci que la logique du site de rencontre internet est malheureusement bien plus proche du cahier des charges que du romantisme.

                Alors celle là le pinguin elle est vraiment trop forte et tellement vrai, en quelques sortes c’est la recette utilisateur d’un prince charmant !!!

                Schroen


              • pingouin perplexe (---.---.254.234) 7 décembre 2006 23:24

                En fait, la position que j’ai exposée est à mon avis délibérément simple, et résolument humaine. Quid des sentiments et des désirs humains si la rencontre, le couple, et tout ça, se réduisent à un marché ?

                Mieux vaut être « simple » sur les questions essentielles, à mon avis


              • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 15:43

                L’amour n’est pas quelque chose de sacré. En tous cas pas plus que les autre valeurs. Ce thème est pertinent par rapport à la dialectique utilisée pour sa marchandisation qui essaye de nous faire croire justement qu’il n’est pas marchandisé.

                Je pense qu’il faut regarder de manière plus générale : c’est l’individu qui est marchandisé dans son ensemble, le sentiment étant a priori une perte d’efficacité. En effet dans un monde technique il est nécessaire de se conformer à une suite de tâches, un process normalisé, pour agir de manière socialement acceptable. La séduction finalement a toujours été un jeu avec des règles et là n’est pas la question je pense.

                Finalement pourquoi chercher nécessairement l’amour ? Il n’y a pas que ça dans la vie. On n’est pas obligé de suivre ces règles si elles nous embête.


                • Philippe VIGNEAU (---.---.82.132) 7 décembre 2006 15:50

                  tres bon article.


                  • angelo (---.---.204.252) 7 décembre 2006 16:01

                    Bonjour , une idée de cadeaux pour noël, deux ouvrages : « La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines » et L’excellent et très complet ,« Révolution permissive et sexualité » d’ André Bergevin, aux éditions Téqui . Une complète analyse du renversement des rôles et de l’ interaction sociétale sur la libido de nos contemporains .


                    • ropib (---.---.27.229) 7 décembre 2006 17:10

                      Et oui : une fois qu’on a choisi ses ingrédients il faut cuisiner. Merci pour ces livres de recette.


                    • cdg (---.---.169.151) 7 décembre 2006 17:45

                      Certes il y a selection via internet. Mais plus que dans la vie reelle ?? Quand tu rencontre une femme dans la rue, tu crois que tu as les memes chances si tu es habille avec des vetements de grande marque, parlant un francais chatie que si tu es habille chez lidl ? (je sais ils vont pas dans la fringue mais c est l idee qui compte)

                      Quand a la conclusion sur la delocalisation de l amour, pourquoi ca serait une mauvaise chose ?

                      Si ca fait 2 heureux, monsieur a trouvee une madame qui ne l aurait meme pas regardee si elle etait francaise, qui le traitera pas comme une merde comme la francaise MLF moyenne. Quand a madame elle a une vie bien meilleure... Je signale d ailleurs que ca marche dans l autre sens aussi. J ai lu sur le site du monde qu au maroc beaucoup de francaise sur la cinquantaine se marient avec des marocains de moins de 30 ans ...


                      • Laurent (---.---.127.66) 7 décembre 2006 18:04

                        Je crois que ce qui est dit de cette marchandisation est le reflet de notre culture. Tout le monde doit trouver sa place : l’on parle d’exclusion, de machisme, de féminisme, de SDF, de pauvreté, ... comme si le simple fait de n’appartenir à aucune catégorie précise était synomyme d’angoisse. Nous voyons, dans le flux de l’information, et particulièrement dans le style journalistique, ce qui est à l’oeuvre. Que l’on s’étonne de se sentir « out » ou « has been » si l’on ne correspond pas à ces chères petites cases ! On parlera alors de « mixité », de « transculturalité », pour essayer d’englober une nouvelle fois des phénomènes qui sont des phénomènes sociaux, c’est-à-dire qui ne doivent s’appréhender que dans leur globalité, leurs caractéristiques générales, et certainement pas s’associer aux caractéristiques individuelles.

                        Comme noté, il est de l’amour, je dirais plus volontiers du sexe, comme du travail. Ce qui est en jeu est la représentation sociale. Le flux de l’information est un flux désindividualisé dans lequel chacun devra se positionner, pour y retrouver place. Il faut opposer à l’unicité de ces principes non pas la multiplication des formes d’expression mais la nécessité d’une indépendance, d’une véritable autonomie vis-à-vis de ces catégories. La vie sexuelle de chacun ne regarde personne. Qu’internet soit un moyen de chercher compagne ou assouvissement n’est pas en soi un problème. Ce qui est problématique, c’est la stigmatisation. Comme tout reflet, l’image n’est pas qu’une image, elle dit, affirme et définie ce que nous sommes et les catégories produites sont une rationnalisation de notre façon de voir et de représenter.

                        Il est tout à fait honteux et révoltant qu’une culture que l’on voudrait si brillante fonctionne encore sur les réflexes ancestraux de couleur de peaux, d’aspect physique ou de position sociale. Les relations entre hommes et femmes n’y échappent pas et chacun usera des catégories générales du flux de l’information pour trouver son « bonheur ». Quelle puissance nous trouvons ici ! Qui sont, au fait, ces grands architectes de la production de l’information et de sa collecte ? Que l’on nous rabache la fatalité et le caractère incontournable du modèle économique libérale est une chose, qu’il s’immisce dans les fondements de nos représentations, et celles de nos dirigeants et de nos « leaders d’opinions » (quel est le terme français ?), en est une autre. Devons-nous, comme il l’a été très justement dit, obtenir par conformité, et en plus, les moyens d’être aimé ?

                        Un dirigeant d’entreprise qui craint d’employer une personne de peau noire est un idiot. Un homme ou une femme qui décide de chercher, souvent sans trop y croire, une relation amoureuse ou une simple rencontre d’un soir n’a rien à voir avec la marchandisation évoquée. Il est question au fond de responsabilité : si l’argent n’est que de l’argent, si l’économie nous dit sans cesse qu’elle n’est pas là pour faire du social, que ce rôle est dévolue à un état qu’elle entend constamment fragiliser, il faut comprendre que c’est la culture qu’elle hâpe de cette façon et que la culture est loin d’être l’histoire des lettres et des beaux-arts.


                        • herbe herbe 7 décembre 2006 21:55

                          Et oui c’est la fameuse « extension du domaine de la lutte » !(Michel Houellebecq).

                          Voir cet excellent montage plein d’humour sur youtube :

                          http://www.youtube.com/watch?v=QapKDOfUMa0

                          Bonne nouvelle je vous propose d’excellents remèdes

                          http://www.peripheries.net/article228.html

                          http://www.planetpositive.ch/version_2_0/news/articles/1635/lettre_d_amour_ aux_hommes.html


                          • surfeur (---.---.76.179) 7 décembre 2006 21:56

                            j’trouve cet article nul à chier !!!

                            Comme si l’amour n’avait jamais eu de rapport avec l’argent !!

                            Comme si les intermédiaires entre les parties d’un futur couple n’avaient jamais existé.

                            Et surtout, j’demeure atteré par ce terrorisme de l’esprit laissant sous entendre qu’il y aurait une bonne façon de trouver un partenaire amoureux, ou du moins une obligation àreconnaître tout un chacun comme « baisable ».


                            • melun (---.---.222.219) 7 décembre 2006 23:42

                              Tu m’as ôté le pain de la bouche, Herbe !

                              Hé oui, « Extension du domaine de la lutte » de Houellebecq. Super bouquin...dur, très dur à vivre, à lire, mais génial. C’était Houellebecq à sa très grande époque ! Il y développait un concept très proche de celui de l’article, le « libéralisme sexuel » (le passage décrivant cette théorie est vraiment excellent). Pour ceux qui sont sensibles au thème de l’article et qui ne l’auraient pas encore lu, n’hésitez pas ! (il ya aussi, toujours sur le même thème, son bouquin d’après, sans aucun doute son meilleur,« Les particules élémentaires » ! Perso, je le mets sûr dans mon top 3 des meilleurs livres que j’ai jamais lu ! )


                              • maxim maxim 8 décembre 2006 00:53

                                he ben dis donc...j’aimais mieux quand c’etait la drague en discothéque !

                                on faisait d’abord sa petite selection en entrant,les nanas qui etaient là,faisaient de meme,les couples se formaient ou se défaisaient,celui ou celle qui n’etait pas trop tarte trouvait toujours quelqu’un ....

                                après c’etait bon ou pas....mais au moins,on voyait deja la personne,c’etait plus sympa et plus spontané...

                                pour info on est ensemble depuis 1972.....

                                maintenant....la drague sur le web...la femme marchandise...non merci...


                                • aquad69 (---.---.33.228) 8 décembre 2006 13:26

                                  Bonjour John,

                                  Excellent article sur un sujet très peu abordé aujourd’hui, tabou oblige... Pour avoir fréquenté après mon divorce, pendant trois ans les milieux de solos, rencontres, etc, ainsi que les sites concernés, j’ai pu me rendre compte à quel point une proportion très importante de la population de notre société soi-disant d’abondance vit dans une misère affective et sexuelle. Mais le non-dit interdit de le reconnaître, puisqu’une situation d’échec donne une image de « looser », et une stigmate effrayante pour soi-même et les autres. Je peux témoigner pour l’avoir vécu : j’ai plusieurs fois ressenti à l’époque que le premier rendez-vous qui suivait un contact par site de rencontres rappelait un entretien d’embauche, et que cela rendait les choses très délicates. En vérité,le milieu, les manières, les méthodes et l’ambiance des entreprises nous influencent et nous forment culturellement beaucoup plus que nous ne voudrions nous l’avouer. Et les sites les plus connus sont là pour rapporter de l’argent en masse, c’est évident. Je suis persuadé qu’un réseau d’associations de rencontres à buts non lucratifs, et plus conviviaux, pourraient rendre service à beaucoup de gens ; mais nous sommes en général habitués à n’estimer que ce que nous payons, et il n’est pas sûr que ces associations, dépourvue d’image professionnelle, puissent inspirer suffisamment de confiance pour avoir du succès. Cordialement. Thierry


                                  • Anatole 18 octobre 2017 15:01

                                    Faire des rencontres n’est pas si compliqué, rejoignez des clubs et activités, sortez de chez vous pour autre chose que d’aller dans des bars, et puis de nombreux sites proposent maintenant des événements qui permettent de sortir de chez soi et de ne pas rester devant son ordi, Attractive World notamment, et d’autres il me semble, ça permet une étape intermédiaire entre la com virtuelle et le rendez-vous amoureux...

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