• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Mariage des homos, spéculation sur le genre

Mariage des homos, spéculation sur le genre

Ce texte analyse une émission de France Inter, animée par Thomas Chevineau, diffusée le 28 juillet 2011 et encore écoutable.

Les présupposés des discours qui sont censés répondre à la question « les homos ont-ils le droit de se marier ? » ne sont pas acceptables. En tant que présupposés, ils ne sont pas dits par les personnes qui s’en servent et peut-être, ces personnes ne se rendent-elles pas compte de leur existence, et donc encore moins de leur contenu. Ils se pourraient qu’elles ne les reconnaissent pas comme étant nécessaires à ce qu’elles disent vraiment. 

Thomas Chevineau n’a pas passé de messages contestant sa façon d’aborder le problème, ce qu’il fait d’ordinaire. En fait, la question n’est pas exactement celle qui est posée, la question serait plutôt : « est-il légitime de marier deux personnes de même sexe ? »

Irène Théry, titrée sociologue, dit qu’il faut changer la définition du mariage. La définition du mariage, selon elle, c’est la présomption de paternité. Elle met du temps à le dire. Le problème, selon ses vues, est de savoir si on institue un monde qui abolit les hommes et les femmes, ou si on ouvre le mariage et qu’on en fait un mariage pluriel. Elle le redira plusieurs fois dans des termes très semblables, cela lui parait l’alternative fondamentale, l’alternative dont il faut débattre.

On peut remarquer deux choses : présenté comme ça le choix est simplissime et la réponse est déjà dans l’énoncé. Qui va abolir les hommes et les femmes ? Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Irène Théry nous entraine dans un nominalisme absolu, il ne suffit pas de dire « éléphant volant » pour qu’il y ait des éléphants volants. Abolir les hommes et les femmes, c’est comme « éléphant volant ». Deuxièmement, entre « abolir » et « ouvrir », personne ne veut « abolir », tout le monde veut « ouvrir ». Evidemment !
 
La question de la procréation arrive plusieurs fois. C’est de celle qu’on écarte ! Mère porteuse et donneur de sperme y pourvoiront. Pas le temps de s’attarder à ces bricoles. Le réel dissimulé derrière ces mots spéculatifs, c’est que chaque enfant nait d’un homme et d’une femme. L’abus de langage est permanent puisque ces enfants nés comme nous tous d’un homme et d’une femme sont dits « enfants du couple homosexuel ». Christine Le Doaré dit que les homos ne sont pas stériles ! Jeu sur le mot stérilité. Leurs relations sexuelles ne permettent pas de faire des enfants, ils sont stériles, mais la médecine peut prendre leurs gamètes et les rassembler dans des labos. Donc ils ne sont pas stériles. Les hétéros sont donc instamment priés avec une main de fer dans un gant de velours, de faire des enfants et de les donner aux homos, ou d’en faire avec eux via les éprouvettes… de trouver cela normal et de se taire.
 
Irène Théry va jusqu’à regretter : « la loi ne dit pas qu’un enfant a deux pères ou deux mères ». Et comment la loi pourrait-elle dire une chose pareille ? Irène Théry présuppose que la loi pourrait faire exister les éléphants volants. Comment peut-on raconter et surtout comment peut-on croire qu’on s’arrange avec le réel comme ça ?
 
Une femme, élevée par deux femmes après le divorce de ses parents, témoigne et déplore que la question soit pose et s’oppose à cette idée de mariage de même sexe. Son témoignage va être détruit en deux temps, détruit signifie qu’il n’en restera plus rien. 1er temps : Christine Le Doaré explique que les statistiques montrent que les enfants dont les « parents » sont homosexuels n’ont pas plus de troubles psychiatriques que les enfants dont les parents sont homosexuels. Et le bonheur ? La souffrance ? Niet, la souffrance que vient de dire cette personne est rejetée, niée au nom de la statistique, statistique portant sur les souffrances extrêmes et seulement elles. (Quelles statistiques, qui les a établis, comment, quand, où ? on n’en saura rien). 2ème temps : Irène Théry nous affirme qu’elle entend le contraire dans son cabinet. Comment dire le contraire ? On n’en sait rien. En tout cas, c’est fini. La contradiction est tuée dans l’œuf, et la souffrance niée.
 
Plus tard, Christine Le Doaré reviendra là-dessus : l’hétérosexualité n’a pas fait la preuve de son excellence dans l’éducation, il y a beaucoup de divorces, les enfants sont névrosés !... Cette mise en concurrence brutale de l’homosexualité et de l’hétérosexualité pour élever les enfants porte un discrédit sur l’hétérosexualité, car si on peut savoir que la famille que l’on connait crée beaucoup de désordre psychique, Le Doaré n’évoque pas la possibilité qu’il en soit de même dans les familles où les adultes sont de même sexe. Cela induit l’idée, sans le dire, que ce sera mieux.
 
Edgar Morin écrit en 1991 la puissance de l’idéologie : « le marxisme stalinien a été capable de posséder l’esprit de très grands scientifiques, où il a pu refouler durant des dizaines d’années, comme autant d’« ignobles calomnies », les preuves multipliées et accumulées de son mensonge. C’est dire la force des idéologies, face au réel et contre lui. Les faits sont têtus, disait Lénine. Les idées sont encore plus têtues, et les faits se brisent sur elles plus souvent qu’elles ne se brisent sur eux. » (La Méthode 4 Seuil p121)
 
L’animateur Thomas Chauvineau s’extasie devant une tirade d’Irène Théry : c’est le premier cours de gender à la radio ! (il a une sorte de fierté d’avoir permis cette « première », alors que ce n’est sûrement pas une première). C’est là que se crée l’idéologie, en son principe, les présupposés spéculatifs : le sexe (le réel intangible) ne compte pas, il n’y a que du genre (du bâti sociétal). Les multiples dénis sont portés par cette idée non congrue, selon laquelle le genre ne se construirait pas avec les déterminations du sexe mais, sur rien du tout, sur un système sociétal qu’on pourrait remplacer par n’importe quel autre… pourvu qu’on le veuille et qu’on le décide.
 
Le Doaré affirme que des décisions de justice sont prises intérêt de l’enfant en faveur de couples homos. Là aussi la confusion entre l’intérêt de l’enfant et la faveur accordé aux homos est terrible.
 
Avec ce biais, tout est séparé tout le temps. Il n’y a plus de lien entre l’individu et la société et Irène Théry ose nous dire que le mariage n’est plus le fondement de la société, que le mariage n’appartient qu’aux individus ! L’individualisme est considéré comme incontestable et bénéfique, incontestablement bénéfique. L’individualisme me paraît éminemment critiquable.
 
Du point de vue de la compréhension du monde, l’idéologie est une foi, une croyance. Comme elle n’est pas en lien avec le réel, la contester n’est pas possible, on ne peut contester que l’inadéquation de ses sources au réel que l’idéologie prétend décrire et améliorer en le réformant.
 
L’idéologie, c’est un discours qui a une logique interne forte et qui est fondé sur des présupposés qui violent le réel. Dans le communisme, on a bien vu que cela amenait à prendre toutes sortes de décisions destructrices jusqu’à arriver à l’impossibilité de rester en vie. Du point de vue de la logique, l’idéologie est un syllogisme de taille mondiale (tout ce qui est rare est cher, un cheval à trois pattes est rare, un cheval à trois pattes est cher). C’est le premier principe qui est faux, tout ce qui est rare n’est pas cher. Le genre se bâtit sur le sexe. Et le sexe comprend bien des choses qui ne sont pas directement en lien avec la sexualité et la reproduction (par exemple, la taille et le poids, l’espérance de vie…)
 
Pour revenir au mariage des personnes de même sexe, je préfère préciser que je n’ai pas d’opposition au fait que des humains de même sexe se marient.
 
Mon opposition est absolue, en revanche, à ce qui est présenté comme raisonnable à l’occasion de cette proposition, pour en principe valider et théoriser cette innovation sociale, et qui me semble inepte, insensé, idéologique et qui a déjà commencé à tout brouiller.

Moyenne des avis sur cet article :  2.71/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

34 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 2 août 2011 11:56

    Bonjour,

    Voilà plusieurs articles que je parcours sur ce sujet qui déclenche passions, débats et invectives pour certains. Les homos ont-ils droit au mariage ? N’étant pas concerné directement par le sujet, j’ai hésité longtemps à entrer dans ce débat par crainte de dire des bêtises. Cela dit, je vais m’y risquer avec le plus de recul possible à une analyse que j’espère objective. Etre pour où contre ?

     Pourquoi devrais je être contre la demande d’un droit d’une couche de la population constituante de notre société ? En y réfléchissant, d’un point de vue individuel cela ne m’apporte ni ne m’enlève quoi que ce soit. D’un point de vue communautaire, je ne pense pas que l’union officielle de deux personnes du même sexe puisse porter atteinte à la sécurité de notre société. D’un point de vue moral, je n’en sais rien parce que le problème avec la morale c’est que c’est toujours celle des autres.

     Pourquoi devrais je être pour ? Comme je l’ai dit plus haut, ne faisant pas partie de ce milieu, en quoi mon autorisation aurait elle valeur à décider pour autrui ? N’ayant pas la connaissance des problèmes que ce mariage est sensé régler pour la communauté homosexuelle, comment mon expertise pourrait-elle avoir valeur d’accord ou de consentement ?

    Conclusion (Qui n’engage que moi), je n’en sais rien et je me demande si ce n’est pas qu’aux intéressés eux-mêmes d’en débattre avec les représentants de la loi et avec les instances religieuses qui les concernent.


    • Gargantua 3 août 2011 10:29

      Merci Gabriel pour ce point de vue, néanmoins, sans pour autan tranché le débat dans un sens où dans l’autre, il me parait que de la par de la communauté homosexuelle, qu’il y a un statue juridique qui entérine leur union. Je crois que cela s’appela le PACS, certes il ne présente pas le même cadre juridique, néanmoins il a le mérite d’ existé. A situation extraordinaire solution extraordinaire.

      Je n’es rien contre le fait que cette communauté vive sous un contrat qui légalise leur engagement réciproque, si ce n’est que je trouve pas qu’il faut cédé à leur demande de légalisé leur demande d’obtenir la légalité à se Marié.

      L’argument sur quoi je me fondes est à mon avis le Mariage est la consécration d’un projet de vie qui favorise le couple à assumer leur rôle de futur parent. Qu’il soit civile, où civile et religieux, c’est la reconnaissance par la communauté de la validité de leur union.

      En me tenant à cette idée, sans pour autan n’oppose a ce que un couple homosexuelle souhaite une reconnaissance officielle de leur union. Ils ne peuvent pas remplir les mêmes conditions ce que le contrat de Mariage demande. A moins d’utilisé un subterfuge pour palier à la procréation, ils se sont pas dans les même condition dans leurs projet de vie. Ce si dit j’espère que le Pacs puisse avancé et s’adapte d’une maniére plus souple à ce que l’on appelle des familles recomposées qui peut s’interfére dans un couple homosexuelle.

      Mon avis se base sur le bon sens et la clarté sans velléité d’imposé mon point de vue. 


    • Gabriel Gabriel 3 août 2011 10:44

      Gargantua, ton avis est respectable mais comme je l’ai expliqué, j’ai du mal à trancher sur un état de fait qui ne me concerne pas. Il me gênerait que des personnes non concernées pas les problèmes qui m’incombent, viennent décider de manière catégorique comment je dois les régler. J’ai l’impression que dans ce monde, un grande partie des malaises viennent de ce que A décide pour B et B décide pour C …. Mais tout le monde à le droit d’avoir un avis. Merci de ton opinion.


    • Strawman Strawman 2 août 2011 13:13

      L’usage du mot « hétérosexualité » est une manipulation sémantique visant à la mettre sur le même plan que l’homosexualité, autrement dit la normalité au même titre que l’anomalie. Or la normalité ne se définit pas par des caractéristiques qu’il faut déterminer, mais par une absence d’anomalies. Ainsi, on n’utilise pas le mot « dans-la-loi » par opposition aux hors-la-loi, ni le mot « disomique » pour les non-trisomiques. Il faut donc éviter au maximum le mot « hétérosexualité » afin de redonner à l’homosexualité sa vraie place, à savoir une anomalie. 


      • anty 2 août 2011 13:38

        Dans la mesure ou la mère nature ne réussi pas à 100% ses chef d’œuvres et qui les rate dans certains cas on peut effectivement parler du hors normes ( les homos aiment cette expression qu’ils ont inventé pour manipuler le public )


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 2 août 2011 14:10

        « Il faut donc éviter au maximum le mot »hétérosexualité« afin de redonner à l’homosexualité sa vraie place, à savoir une anomalie. »


        Comment, donc parler d’une personne, et surtout, de sa préférence sexuelle ?

      • Annie 2 août 2011 14:56

        Je crois que la manipulation sémantique est lorsqu’on utilise le terme de normalité pour décrire l’orientation sexuelle dominante.


      • anty 2 août 2011 15:08

        Toute la sémantique inventé par les homos a pour but de manipuler le public


      • BlueMan BlueMan 2 août 2011 18:29

        Bravo !


        Enfin une analyse exacte et consciente du rôle de ce mot inventé de toute pièce pour légitimer l’homosexualité.

      • BlueMan BlueMan 3 août 2011 00:00
        Le mariage homo est une aberration anthropologique.

        Toutes les explications ici :


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 2 août 2011 14:08

        « 1er temps : Christine Le Doaré explique que les statistiques montrent que les enfants dont les « parents » sont homosexuels n’ont pas plus de troubles psychiatriques que les enfants dont les parents sont homosexuels. »


        J’adore les comparaisons de ce genre...^^

        • TOHT 2 août 2011 16:04

          Les méthodes de France Inter sont celles de la pensée inique. Pas surprenant cette dérive. Restons digne et contestons avec force cette dérive liberticide diffusé au nom d’un certain égalitarisme de mascarade.


          • L’Ankou 2 août 2011 16:25
            Bonjour,

            Il me semble que vous appelez « idéologie » ce qui ne mérite que l’appellation de « fiction ». C’est une nuance, mais vous allez voir qu’elle peut tout changer.

            Vous semblez dénoncer les présupposés qui fondent le débat sur le droit au mariage des homosexuels. Selon vous, il y aurait, en amont de ce débat, des questions importantes qui, une fois tranchées, rendrait la question elle-même, inutile et caduque.

            Vous contestez notamment que le débat se pose en termes d’institution du mariage. J’en disconviens : le mariage est bel et bien une institution, avec des conséquences juridiques importantes, notamment sur les plans (l’étymologie vous plaira...) matrimonial et patrimonial.

            Sur le plan patrimonial, je précise au passage que le mariage fusionne, au moins partielement, des patrimoines (avec des nuances selon les régimes choisis et avec des variantes selon le contenu des contrats de mariages). S’il est idiot de prétendre que le mariage se réduit à une affaire strictement privée entre adultes consentants, c’est principalement à ce titre. C’est aussi pourquoi les mariages sont publics et que des bans sont publiés : il faut avertir les créanciers des époux qu’ils ont des garanties nouvelles sur leurs créances. Je sais, ça manque de romantisme, mais l’institution est comme ça.

            Sur le plan matrimonial, le mariage instaure effectivement une présomption de paternité. Les enfants nés dans le mariage n’ont pas à faire la preuve que les époux sont leurs parents. Cela vous choque visiblement, et vous trouvez cette disposition inapplicable aux homosexuels. Dans leur cas, il est « évident » que les parents, étant de même sexe, ne sont pas biologiquement les géniteurs de l’enfant.

            Ce faisant, vous énoncez vous-même un présupposé, qu’il me faut contester sur deux points :

            D’une part, d’un point de vue biologique, on peut parfaitement imaginer un homme surmonter ses penchants naturels pour d’autres hommes, le temps de concevoir un enfant de la façon la plus naturelle avec une femme. De même, deux femmes qui s’aiment pourraient tolérer une infidélité conjugale, le temps que l’une d’entre soit mise enceinte par un tiers, sans qu’il soit par ailleurs indispensable de recourir à procréation artificielle. Il n’est donc pas exact de dire que des personnes homosexuelles ne peuvent avoir d’enfants de façon « naturelle ». Effectivement, cela se résume assez bien dans l’expression « les homos ne sont pas stériles ».

            D’autre part, et réciproquement, deux personnes mariés et de sexes opposés peuvent ne pas être les géniteurs des enfants nés dans le mariage. Outre les infidélités conjugales et les familles recomposées, dont je sens qu’elles pourraient vous offusquer, il existe des raisons parfaitement honnêtes et morales de procéder. Tel est notamment le cas lorsque l’un des époux s’avère incapable de procréer. Mais un autre cas plus évident existe, dont vous ne pouvez nier la générosité : c’est l’adoption.

            Or, pour tous ces cas, l’institution du mariage et la procédure d’adoption, en tant qu’ils sont des fictions juridiques, remplacent autoritairement une insuffisance naturelle par un mensonge juridique : la paternité juridique prime fièrement sur la paternité biologique. Aussi arrogant que pour voler, lui qui est né sans aile, ou que pour parcourir les mers, lui qui est né sans nageoires, l’être humain défie une nouvelle fois les dieux ou le sort en proclamant que sa fiction prime sur la « réalité » fut-elle « naturelle ». Il me semble qu’en inventant l’adoption, l’Homme s’est grandi. Qu’appelle-t-on « civilisation », sinon l’ensemble des règles que l’Homme s’est donné en remplacement de celles qu’il subissait dans son état de « nature » ?

            D’ailleurs, il me semble que les peuples antiques, qui avait déjà inventé l’adoption, allaient encore plus loin : l’adoption ne servait pas qu’à reconstituer un lien de filiation, mais toute forme de lien familial : ainsi, vous pouviez adopter comme sœur ou comme mère, une parente lointaine par alliance, la sœur de votre épouse, afin que, sa famille ayant disparue, elle continue a jouir d’un statut social et puisse légalement bénéficier de vos subsides. Cela légitimait le soutien alimentaire que vous décidiez de lui apporter...

            Donc, le mariage est une fiction qui fait, depuis très longtemps, prévaloir une situation issue de la volonté humaine sur une situation « naturelle » ou « biologique », au risque de bafouer certaines « évidences » naturelles. Le droit répare ainsi certaines insuffisances de la nature et des injustices naturelles, comme le fait, pour un enfant, de se retrouver sans parent ; ou pour un parent, de vouloir procréer sans pouvoir le faire. Prendre le contrepied des impossibilités naturelles est une des raisons d’être de nombreuses dispositions juridiques, et notamment, de toutes les présomptions légales. C’est aussi une des raisons d’être de la plupart des réalisations humaines, qu’il s’agisse de construire, de semer ou d’élever du bétail, de faire fonctionner des centrales électriques et de diffuser des idées à distance via un réseau informatique...

            Si vous aviez abandonné, bien en amont du débat, le présupposé inapproprié selon lequel le mariage valide une situation naturelle ; si vous aviez, à l’inverse accédé à la compréhension que le mariage est, par essence, une fiction, c’est à dire, littéralement, qu’il est contre nature, alors c’est vous qui n’auriez pas abordé le débat par une question qui, finalement ne devrait pas se poser.

            Bien à vous,
            L’Ankou


            • Laratapinhata 2 août 2011 18:00

              Vraiment très intéressante contribution, merci .


            • rpplbis rpplbis 2 août 2011 19:57

              Toutes les institutions « organisent » des déterminations du réel.

              Je ne pense pas que le mariage valide une situation naturelle. Les sociétés organisent la reproduction ou la descendance. Les institutions sont vivantes, changent tout le temps.
              Le mariage a été le contrat de durée pour élever la descendance.
              Maintenant, nous avons le concubinage, le PACS, le mariage...

              Les institutions ne sont pas des fictions et d’ailleurs les fictions ne sont pas des fictions, au sens où vous l’entendez dans votre réponse. Dans Don Quichotte, il y a « l’époque » où ce « roman » est écrit.

              Je vous répondrai plus longuement, je manque de temps, pour aujourd’hui.
              Bien à vous
              rpplbis

            • rpplbis rpplbis 3 août 2011 12:19

              Avec un peu plus de réflexion, je maintiens mon point de vue sur le vôtre.

              Le sociétal ne commence pas là où finirait le naturel comme les pièces d’un puzzle.
              Le mariage est contre nature si vous voulez, mais comme une échelle est contre un mur : en s’appuyant dessus.

              Ensuite, j’essaie de comprendre et d’analyser, rien ne me choque.
              Je ne raisonne pas avec les catégories « naturel » « biologique », sauf pour raccorder mon propos au vôtre.
              S’il ne fallait pas élever les enfants, si ce n’était pas une nécessité du réel, c’est-à-dire qui s’imposent aux hommes et sur laquelle les hommes ne peuvent pas agir directement,
              s’il ne fallait pas élever les enfants, il n’y aurait pas le mariage, pas spécialement au sens du mariage actuel, mais au sens du mariage à travers les siècles et les pays et les continents... les civilisations.

              Dire que les homos ont des enfants, est une tricherie avec le réel : les homos ne font pas d’enfants. C’est jouer sur les mots.
              Et si, comme vous le supposez, ils font une « escapade hétéro » pour faire un enfant, ils se soumettent au réel, comme nous le sommes tous, et font leur enfant, non pas dans leur homosexualité mais dans une hétérosexualité de passage, certes, mais dans l’hétérosexualité tout de même.

              Pourquoi les hétéros devraient-ils faire des enfants aux homos ? Quel intérêt ils y ont ? A-t-on le droit d’asservir la sexualité hétéro à la sexualité homo, même si c’est peu fréquent ? et pourquoi pas l’inverse ?
              La question posée étant : est-ce qu’ils ont le droit de se marier ?
              On pourrait renverser la question : qu’est-ce qui manque au PACS ?
              Les questions que je pose ne risquent pas d’affleurer...

            • Laratapinhata 2 août 2011 17:04

              La première partie de votre article m’a convaincue de l’inanité de certains arguments... Vous avez très intelligemment analysé l’insanité des propos des dames Théry et Le Doaré.

              En revanche je ne suis plus d’accord quand vous en venez au mariage. Non, le mariage n’est pas le fondement de la société, enfin plus maintenant. Dans le passé peut-être, mais c’était aussi une époque où les femmes étaient mariées par leur famille sans liberté de choix, un progrès sans doute en regard du temps où elles étaient vendues, ou encore échangées ou volées...

              Quel est le fondement de la société actuellement ? j’en sais rien...

              Aujourd’hui la progéniture n’est plus liée au mariage, alors pourquoi ne pourrait-il pas y avoir mariage sans progéniture ?

              Oui , désormais, le mariage est une affaire privée, individuelle. La procréation aussi.

              Quant aux enfants d’homos, même sans l’aval légaliste , on sait que des tas d’homos sont parents, ils bidouillent ça entre eux, les écoles et autres établissement s’adaptent. C’est comme ça.

              Moi je soutiens le mariage des homosexuels, par seul souci d’égalité fiscale et sociale. Comment accepter qu’une partie de la population soit interdite de certains avantages , qui ne profitent qu’aux hétéros, avec ou sans progéniture ?


              • Raymond SAMUEL paconform 2 août 2011 22:06

                Le sexisme récurrent :

                - « ...une époque où LES FEMMES étaient mariées par leur famille, sans liberté de choix, un progrès sans doute en regard du temps où elles étaient vendues, ou encore échangées ou volées... »

                Une rédaction non sexiste serait, il me semble :

                - « ...une époque où les mariages étaient conclus par les familles, sans liberté de choix pour les époux... ».

                Selon vous, la mariée est victime, mais pas le marié.

                Et c’est toujours la même dérive dans les esprits féminins. Sincèrement, on aimerait bien que ça change et que l’on puisse enfin faire confiance à vos dires...


              • Laratapinhata 3 août 2011 18:56

                C’était les filles qui étaient volées et violées... quant à l’époux., c’est selon... Un vieux de 40 ans qui s’offre une gamine de 12 ans... ça ne prête pas à la commisération.

                Mais là où vous avez raison je suis SEXISTE et je le revendique... dans presque tous les aspects de la vie sociale, je suis du côté des filles , parce qu’il faudra encore longtemps pour que justice leur soit faite...
                En revanche dans la vie privée, je n’ai pas de camps...


              • Laratapinhata 3 août 2011 18:59

                Je suis aussi du côté des homos, parce que les lois en font des citoyens de seconde zone.


              • Raymond SAMUEL paconform 3 août 2011 21:47

                il y a eu en effet des crimes horribles dans la passé, comme la vente des enfants pour être esclaves, prostituées etc. Il y a eu l’esclavage pour grands et petits, et bien d’autres choses encore.
                Est-ce que c’est une raison pour être sexiste, pour que vous soyiez sexiste ?


              • Laratapinhata 4 août 2011 19:31

                Au cas où vous ne vous ne vous en apercevriez pas, les femmes sont encore les plus pauvres dans cette société...Et pour celles qui ne le sont pas, vous n’avez pas idée de la pression .. ni du harcèlement dans les postes à responsabilité...
                C’est la raison pour laquelle , en toute occasion (ou presque), dans la vie sociale, je me range de leur côté... mais pas en politique, ni dans la vie privée...parce que dans ces deux domaines, il faut être réaliste, seule la personnalité et les actes comptent.


              • Cloudore 19 août 2011 11:57

                Plus d’un siècle de propagande, d’intoxication et de désinformation féministe smiley
                On oublie les avantages des femmes et les inconvénients des hommes.

                Ce qui comptait c’était la famille, les garçons comme les filles étaient mariés sans qu’on leur demande leur avis. Quand à être capturé, vendu ou échangé pour les hommes, vous avez sans doute loupé les 5 derniers millénaires de l’histoire.

                Le mariage est une affaire publique, qui engage l’Etat avec la CAF et les impôts...
                C’est à dire l’argent de tous et c’est bien ce qui intéresse les homosexuels.

                Je suis célibataire, je paye tout plein pot. Je veux bien payer pour les familles, parce que leurs enfants payeront plus tard ma retraite, me protégeront quand je serai trop vieux ( enfin j’espère) ...
                Mais que m’apportera le mariage homosexuel ???

                Pourquoi devrai-je payer pour des gens qui statistiquement ont des revenus supérieurs à la moyenne ?
                Pour qu’ils vivent mieux que moi avec mon argent ?


              • mathe-rob 2 août 2011 20:03

                Je ne comprend pas bien ce besoin de débattre du mariage des homosexuels ! 


                 La loi est faite pour les hommes et les femmes, donc deux sexes différents.

                Les homosexuels rentrent forcément dans l’un ou l’autre de ces genres (masculin/féminin), leur orientation sexuelles n’y change rien. 

                Si on commence à légiférer en faveur d’une partie, minime, de la population dont les préférence sexuelle sont hors norme, dans ce cas là pourquoi ne pas donner d’autorisation spécifique aux échangistes, aux sado/maso etc... 

                Les homosexuels ne représentent ni un 3ème sexe, ni un peuple à part il n’y à donc pas lieu de faire des lois spécifiques.





                • AN221 AN219 2 août 2011 21:31

                  En autorisant,les couples homosexuel a se marier ,ils seront également autorisés a divorcer.

                  Avocats,notaires,huissiers,détectives et j’en oubli,vont continuer a ce gaver a coups de procédures,jugements,constations,enquêtes et j’en oubli.Pourvu ça dure.


                  • AN221 AN219 2 août 2011 21:35

                    J’en oubli même le TA de constatations..........................................


                  • storm storm 2 août 2011 22:00

                    les homosexuels, nouvelle niche des intellos style ’salon de coiffure’ ?

                    Il y a le pacs non pour les couples homosexuels ? Ils veulent quoi de plus, la bénédiction du curé ? smiley


                    • anty 2 août 2011 22:29

                      Ils l’ont ces droits

                      Il ne s’agit pas de crée des droits spécifiques parce que une ultra minorité le réclament...


                    • Annie 2 août 2011 23:01

                      J’imagine que lorsque la loi a changé pour faciliter le divorce, les mêmes ont crié à la dégénérescence du mariage. Il fut un temps où il fallait trouver des torts pour divorcer, ce qui voulait dire mentir, raconter les pires insanités sur son conjoint pour justifier le divorce. Le mariage y a quand même survécu. Il survivra aussi aux mariages des homosexuels. Le mariage est un contrat civil, pas religieux pour un sou, à moins que l’on compte tous ceux qui se marient à l’église parce que c’est la tradition, mais qui n’en demeurent pas moins des mécréants, qui ne remettent plus jamais après cela les pieds à l’église.


                      • Raymond SAMUEL paconform 3 août 2011 07:06

                        Beaucoup de personnes veulent faire du mariage (ou de ce qui s’y est sustitué) uniquement une histoire d’amour. Ces mêmes estiment que quand l’amour s’amoindrit ou change trop de nature, l’union n’est plus justifiée. Leur unique question dans ce cas est d’ailleurs : « est-ce que tu l’aime encore ? »
                        En réalité, le mariage (ou ce qui en tient lieu) n’est pas qu’une histoire d’amour. C’est aussi s’engager dans la construction de chaque vie du couple, puis, bien entendu, celle des enfants.


                        • TOHT 3 août 2011 11:04

                          A la limite ce qui ce joue devant nous n’est pas une histoire de gay bobo en manque de robe blanche, c’est une véritable attaque de la part d’une minorité dans la minorité soutenus par une gauche tout aussi bobo en manque de vraie combat politique du fait de leur insuffisance. La majorité des arguments soutenus par les « défenseurs » tournent aurtours du ..en quoi cela vous dérange jamais en quoi cela emporte. Si on liste l’ensemble des positions en synthése sous couvert « d’égalitarisme » et de tout ce que cela engendre nous voyons sugir finalement qu’une simple detestation, abhorration d’une supra-institution qui représente le reflet de leur mal être. Listons : reconnaissance social, suicide, amour etc... en quoi tout ceci concerne le mariage, la famille la lignée en rien par contre imposer à la majorité les tendances déviantes devient le sujet de préoccupation principale de certain politique en manque de résonance médiatique. Et ceci est inquiétant, laisser des responsabilités aussi importante à des individus qui n’ont su depasser la lecture de 10 lignes sur un sujet aussi important et signe d’un affaissement de notre démocratie et du niveau de compétences de nos « élites », c’est un autre débat.


                          • NeverMore 3 août 2011 11:21

                            « Toute la sémantique inventé par les homos a pour but de manipuler le public »

                            C’est plus qu’une manipulation, au point où les choses en sont arrivées, c’est une forfaiture. Ils ne réclament pas des droits, par exemple un PACS amélioré, ils tiennent absolument au terme « mariage ».

                            On ne doit pas parler non plus de norme, ou de hors norme (le combat est perdu d’avance), mais de dictature de la minorité.

                            On doit se teniir à une définition, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme, les autres types d’unions doivent être qualifiées autrement.

                            Moi, qui suis dans la majorité, et qui jusqu’à présent n’en avait rien çà foutre des homosexuels, j’en deviens homophobe militant car je suis objectivement agressé.

                            Car je me suis marié avec une certaine idée, je tiens au qualificatif mariage pour ce qu’il était quand je l’ai conclu (et qu’il est encore), et je considérerai qu’un changement à postériori avec effet rétroactif serait une forfaiture. Le débat sur ce sujet, les débats tels que celui de France Inter sont déjà des forfaitures.


                            • desmotscratie 3 août 2011 16:52

                              Il semble évident que la solution de la conciliation et de la sagesse passe par l’invention d’une nouvelle forme d’union qui améliorerait les dispositions du Pacs au point de l’aligner sur le mariage, à l’exception de la parentalité, à traiter dans un autre débat. Au lieu de cela, on a du mal à comprendre le forcing qui est fait pour imposer à la pyrrhus (sans vote clair et débat équilibré) une évolution du mariage qui concernera une infime minorité.

                              On voit bien ainsi que le but visé est autant de faire ch... une majorité en la contraignant à accepter ce dont elle ne voudrait probablement pas si on lui permettait de voter au terme d’un débat où chaque partie concernée aurait la possibilité de s’exprimer sans que les partisans du statu quo n’encourent les procès en discrédit habituels !! 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

rpplbis

rpplbis
Voir ses articles







Palmarès