Moderniser sans exclure et sans fracture
Attendons-nous que la société devienne invivable pour la majorité, pour prendre les mesures qui s’imposent ? (Bertrand SCHWARTZ, Moderniser dans exclure).
" Prendre les mesures qui s’imposent " ! Cette expression avancée par Bertrand Schwartz date déjà de 1994. Le thème "Moderniser sans exclure" est plus que d’actualité, mais la réalité semble figée depuis douze ans déjà !
Depuis, pas un jour, pas un mois, pas une année qui ne passe sans que nous constations une inflation de mesures, de programmes, de promesses qui vont dans tous les sens et qui ne semblent pas donner de résultats probants. Encore aurait-il fallu construire, accepter et conduire de véritables évaluations.
Je me dis, en fin de compte, que nous avons finalement plus une "culture de projets, de ruptures et de fractures" que véritablement une culture " de pragmatisme, d’évaluation et de construction".
Je propose donc ce nouvel horizon d’attente : "Moderniser sans exclure et sans fracture " à tous mes concitoyens !
La forme d’exclusion qui m’interpelle et sur laquelle je pense avoir des connaissances à la fois théoriques et pratiques est celle des jeunes adultes, âgés de 16 à 25 ans, exclus du système scolaire sans diplôme et sans qualification, qui peinent à lire, écrire et compter, et quelquefois en sont bien incapables. (A surveiller : le rapport à paraître de la Cour des comptes à ce propos).
Loin de moi d’essayer de donner des leçons, de décréter des poncifs du type " L’école fabrique des crétins ", " Et vos enfants ne sauront pas lire ", etc., ou de prendre des mesures. Ce n’est pas notre rôle. Notre intérêt est à la fois plus modeste et plus concentré sur ce problème précis qui est un véritable fléau révélateur de notre incapacité à accompagner nos générations futures vers une société plus équitable et plus incitatrice à promouvoir la réussite de tous.
En effet, nous voulons convoquer les meilleurs spécialistes et croiser leurs avis avec notre expérience professionnelle. A la rigueur, je préfère un leitmotiv inspiré par un essai connu du type La fabrique des meilleurs (Patrick Fauconnier, 2005)
J’ai écrit et soutenu mon mémoire de Master consacré à ce sujet. Mais mes intentions nouvelles sont motivées par la lecture d’articles d’autres spécialistes et surtout par tous ces débats autour des nouvelles réformes entreprises très récemment par le ministère de l’Education nationale ( Le socle commun de connaissances, L’apprentissage de la lecture), des déclarations très "café du commerce", à la fois de la part de nos décideurs politiques, syndicaux ou autres, et des mises en scène, à la limite du grotesque et de l’insulte, dans les médias écrits et audiovisuels.
Jean-Paul Chouard
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