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Accueil du site > Tribune Libre > Nicolas Sarkozy au Medef : un discours pour rien qui en dit (...)

Nicolas Sarkozy au Medef : un discours pour rien qui en dit beaucoup

Nicolas Sarkozy a donc prononcé le jeudi 30 août à 15 heures un discours sur « la deuxième phase des réformes économiques » devant l’université d’été du Medef, qui se tenait sur le campus HEC de Jouy-en-Josas (Yvelines) sur le thème « Jouer le jeu ». Analysons.

Sur la forme :

Notons tout d’abord la présence inédite d’un chef de l’État dans ce cénacle...

Comme le rappelle un confrère (Josh Lyman) sur Betapolitique, certes, rien dans nos textes ou notre tradition juridique ne le lui interdit : le Medef n’est pas le Parlement et ne met pas en jeu la séparation des pouvoirs. Certes encore, ses prédécesseurs n’ont pas manqué de visiter des "partenaires sociaux", tel François Mitterrand au congrès de la Mutualité française ou Jacques Chirac devant le mouvement familial.

Mais, à y bien regarder, ces organisations ne relèvent, ni en droit ni en fait, de la sphère syndicale au sens strict. Pour le président de la République, cette présence au Medef ne peut être comparée qu’avec ce que serait sa participation à des événements majeurs organisés par la CGT, la CFDT ou FO, par exemple. Une semblable initiative, à n’en pas douter, provoquerait une certaine polémique dans la classe politique et au sein du monde des affaires...

Certes, Nicolas Sarkozy est idéologiquement "en famille", quand il se rend (comme d’ailleurs en 2006) à Jouy-en-Josas...

Mais, consacrer ainsi au sommet de l’Etat des positions aussi peu "arbitrales" que possible, quand on examine les revendications du Medef, au moment même où s’engagent tous les vastes chantiers du dialogue social, est assez osé. S’il s’agissait de mettre sur pied une grande discussion nationale sur la laïcité, la priorité serait-elle aussi d’aller d’emblée s’exprimer devant l’Episcopat ou, à l’inverse, le Grand Orient ?


Sur le fond :

- Le chef de l’État a déclaré que son discours devant le Medef lui donnait "l’occasion de (s)’exprimer sur la situation économique de notre pays et sur la manière dont (il) entend y faire face alors que les turbulences financières menacent la croissance mondiale"...

Voici déjà une manière pour notre président de se dédouaner, alors même que dans la même situation internationale, l’Allemagne s’en sort bien mieux et connaît une véritable embellie... D’ailleurs, l’exemple de l’Allemagne peut être une bonne illustration : économie de la plus value, de l’excellence, etc. Nous devons sans doute avoir une vision globale et structurelle des problèmes. Au-delà de nombreux éléments précis, les croissances des puissances émergentes entraînent automatiquement une augmentation des prix. Nous sommes très mal préparés à cela et ce n’est pas en adoptant (ou presque) les thèses développées par le Medef que nous allons changer le cours des événements. Le niveau de vie des Français est de plus en plus atteint et nous proposons une simple politique de l’offre...

Au final, Nicolas Sarkozy adopte (en moins bien) la politique économique américaine qui est justement en crise et désavouée outre-Atlantique...


- "En répondant à votre invitation, j’ai voulu exprimer mon souhait que toute la Nation soit rassemblée derrière ses entreprises." (...) "Le travail de tous fait la richesse de chacun", "tout se tient", a-t-il commencé.

C’est étrange, mais on a déjà entendu cette expression : et oui ! Nicolas Sarkozy reprend régulièrement les justes propos de Ségolène Royal, celle qu’il qualifie pourtant si souvent (et avec beaucoup de tact...) de "nulle".

- "Je ne suis pas venu commenter la conjoncture, faire des prévisions", mais au contraire dire qu’il faut en faire davantage. "La croissance, il faut aller la chercher." "Le plus risqué, c’est de ne rien faire."

C’est-à-dire, exactement son choix : aucune proposition concrète n’a été énoncée durant ce discours.

- Nicolas Sarkozy a expliqué n’avoir pas renoncé à son objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, alors que pour l’instant le ratio pour 2008 est de un sur trois.

Il serait intéressant qu’enfin, le président réponde à la question maintes fois posée par l’opposition : Quels postes va-t-il supprimer ? Les infirmiers et personnels d’hôpitaux ? Les policiers ? Les gendarmes ? Les pompiers ? Encore moins d’enseignants (déjà 17 000 suppressions prévues) ? Etc. Alors même que ce sont tous des domaines déjà en difficulté et qui concentrent la très large majorité de fonctionnaires.

- "Toutes les politiques publiques seront passées en revue."

Là encore, c’est amusant parce que l’évaluation des politiques publiques est une suggestion de longue date de Ségolène Royal... jamais appliquée correctement par la droite...

- Ensuite, le président a plaidé pour une accentuation de la réforme fiscale en France :

"Je veux aller plus loin dans la remise à plat de nos prélèvements obligatoires. Je veux aller plus loin dans la réforme fiscale."

"Si l’on taxe trop le travail, il se délocalise, si l’on taxe trop le capital, il s’en va. Dans le monde tel qu’il est, taxer directement les facteurs de production, taxer directement le travail et le capital c’est se condamner à moins d’emplois, à moins de production, à moins de croissance, à moins de pouvoir d’achat", a-t-il souligné.

Au final, avec M. Sarkozy, on ne taxe rien et on trouve l’argent en s’endettant et en vendant des armes à des pays plus que douteux dans une région instable (la Libye par exemple). Je caricature mais à peine.

Bref, il serait utile de faire un rappel simple de politique économique : le capital, la rente ne crée pas l’emploi. Il faut inciter à l’investissement, et donc taxer plus le capital que le travail. C’est cela la véritable revalorisation du travail.


- Puis, notre président a déclaré vouloir aller "beaucoup plus loin" dans l’assouplissement des 35 heures afin de "redonner des marges de manœuvre plus importantes à la politique salariale"...

Aah ! le fameux mythe des 35 heures ! (cela faisait longtemps...)

Ce n’est pas compliqué, lorsque l’on ne sait plus quoi faire en France, on accuse soit la Banque centrale, soit l’euro, soit les 35 heures ! Bravo le simplisme... Nous y reviendrons plus loin.

- Nicolas Sarkozy a également souhaité "la rupture avec l’idéologie de la fin du travail, avec cette idée fausse que pour donner du travail à tout le monde, il faut partager le travail, avec cette politique de dévalorisation du travail qui depuis 30 ans s’efforce par tous les moyens d’empêcher les Français de travailler, qui démoralise et qui appauvrit les travailleurs de notre pays".

Deux choses ici : il faudrait rappeler que "depuis 30 ans", la droite a été bien plus longtemps aux responsabilités que la gauche et qu’ainsi, Nicolas Sarkozy devrait s’en prendre avant tout à sa famille politique.

Ensuite, on peut constater à quel point le président détourne la notion de partage du travail à son avantage.

Or, nous n’avons pas à avoir honte d’avoir voulu créer des emplois en partageant les richesses. Bien au contraire, les Français peuvent être fiers d’être solidaires.

- "Si la France a moins de croissance que les autres, c’est qu’on travaille moins qu’ailleurs", a de nouveau affirmé le chef de l’État, dans ce discours sur la politique économique lançant la deuxième phase des réformes économiques.

J’avais oublié ce mythe-là ! C’est tout de même invraisemblable qu’il ait la vie si dure alors même que de multiples études[1] (et privées !) ont été réalisées pour prouver à quel point il est infondé.

En résumé et pour mettre fin aux clichés si répandus, ces études nous montrent que :

- la France offre les coûts d’implantation les plus faibles des principaux pays européens ;

- la France est troisième en termes d’attractivité économique après Singapour et le Canada (devant les États-Unis) ;

- la France figure parmi les pays "offrant un traitement fiscal très favorable aux entreprises de recherche et développement", derrière le Canada et le Royaume-Uni (devant les États-Unis) ;

- la France connaît une productivité horaire très nettement supérieure à celle que connaissent le Royaume-Uni, l’Espagne, les États-Unis, le Japon et même l’Allemagne ;

- la durée moyenne effective en France par semaine, tous types d’emplois et toutes branches confondues, en heures, est supérieure à la moyenne de l’Union européenne (27 membres) : au moins 38 heures quand les Pays-Bas sont à peine à 31 heures par semaine...

Alors, à la question "Faut-il travailler davantage ?", la réponse est qu’il vaudrait mieux être plus nombreux à exercer un emploi.

- Par ailleurs, le président de la République a souligné l’importance du "problème du pouvoir d’achat" en France.

"Expliquer qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat en France, c’est se moquer du monde", a-t-il lancé, en s’en prenant aux indices du coût de la vie. "Cette question du pouvoir d’achat, je veux qu’on la prenne au sérieux", a-t-il ajouté. "Je ne veux plus qu’on se moque des Français avec des indices des prix qui ne veulent rien dire, qui ne mesurent pas le coût de la vie, qui n’ont aucun rapport avec la réalité vécue par les ménages", a-t-il déclaré. "C’est la crédibilité de la parole de l’État qui est en jeu", et "il ne peut pas y avoir de confiance s’il n’y a pas de vérité."

Là, on se permet de sourire. Notre président de la République reprend exactement la position de Ségolène Royal alors même qu’il s’en moquait durant la campagne présidentielle...

Or, une fois de plus, elle avait vu juste.

Comme sur l’Iran... sujet sur lequel Nicolas Sarkozy fait preuve d’une dureté un peu maladroite, lui qui ne manquait pas une occasion de faire des leçons de "real politique" à la candidate socialiste...

- Pour terminer, notons qu’aucun engagement n’a été pris ni sur les salaires, ni sur le prix du logement et des carburants (mais est-ce étonnant de la part de celui qui refuse de réglementer les ventes à la découpe, d’accroître les aides au logement ou de rétablir la TIPP flottante ?)

- Autre manque d’importance : rien pour les PME, une fois de plus laissées de côté...

Nicolas Cadène


[1] L’étude la plus notable et la plus importante est celle réalisée par KPMG "Choix concurrentiels", 2006.


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22 réactions à cet article    


  • arturh 3 septembre 2007 12:48

    Tiens Nicolas Cadène.

    Ca vous a pas suffit d’alimenter l’antisarkozysme primère d’avant la campagne qui a directement contribué à son élection ?

    La Rochelle, vous connaissez ? Ou alors vous vous obstinez dans le : « On ne change pas une stratégie qui conduit à l’échec » qui semble être le programme du PS depuis 1995...


    • Nicolas Cadène Nicolas Cadène 3 septembre 2007 13:32

      Bonjour « arthurh ». Vous seriez plus honnête en vous présentant comme étant un grand admirateur subjectif de Nicolas Sarkozy (c’est votre droit). Donc, pour vous je suis un « antisarkozyste primaire », comme pour moi vous êtes un « anti-socialiste (et même »anti-gauche« et »anti-centre« en général) primaire ».

      La différence, c’est que de mon côté, j’argumente, j’étaye, je discute. Vous, vous ne faites que le jeu de clichés, de caricatures, et ne dépensez aucune énergie à discuter sérieusement (vous « criez »).

      D’ailleurs, avez-vous lu mon article ? Votre commentaire (très rapide après la publication de l’article) n’en parle pas, il ne fait qu’insulter.

      Merci et bonne journée(il est préférable de mettre fin dès maintenant à une conversation stérile).


    • Rage Rage 3 septembre 2007 14:58

      Bonjour Nicolas,

      J’adhère à ton article et à ton argumentation.

      Mais pourquoi tout cela ne ressort-il pas à La Rochelle ? Pourquoi - et même moi sur mon terrain - ai-je la facheuse impression de parler tantôt à des militants déconnectés du réel, tantôt à une succursale de la droite prête à basculer à la moindre sollicitation ?

      Si tu veux vraiment mon avis, ce que tu dis est tellement « vrai » et lucide que beaucoup de désabusés ne sont même plus prêts à l’entendre. Ségolène endort, Hollande s’arrime au pouvoir d’un parti en lambeaux, quant aux « autres », que reste t’il comme opposition ?

      Quand je disais qu’une alliance social-démocrate de RAISON avec Bayrou était vitale, force est de constater que cela aurait évité d’assister - après 2002- à une nouvelle descente aux enfers au profit d’un président « voile de fumé » qui ne va faire que reprendre les erreurs des USA en appliquant de mauvaises recettes au mauvais système actuel.

      En toute lucidité, c’est des jeunes comme nous dont l’opposition a besoin, pas de carriériste à bout de souffle et d’idées. Quand le PS aura capté ça, alors, peut-être, sera t’il possible de nous battre face au bloc d’en face soudé sur les valeurs du pouvoir et de l’argent.


    • cza93 cza93 7 septembre 2007 16:21

      D’accord avec votre analyse à tous les 2.

      Je reprends juste une partie de phrase qui me semble résumer l’essentiel : « peut-être, sera t’il possible de nous battre face au bloc d’en face soudé sur les valeurs du pouvoir et de l’argent. »

      Les notions de VALEURS (communes fortes) et de BLOC ... SOUDE (vers l’obtention d’un même objectif, à savoir une société plus juste, plus dynamique, ...), voilà ce qui nous manque cruellement !

      Il nous manque un chef qui se comporte comme tel, capable de trancher, de prendre des décisions, de galvaniser ses troupes avant la bataille ... et qui ne se contente pas de transiger et de reporter à plus tard le règlement des litiges internes, au risque des les laisser s’enkyster, se développer dangereusement, mettant en danger la cohésion du groupe complet.

      Il nous manque un corpus idéologique fort mis à jour et partagé (car il existe en fait ...), pas forcément bourrage de crâne ni rébarbatif, mais ces nouveaux militants, il faut les accompagner, leur expliquer que nous sommes soudés autour de valeurs fortes, d’une histoire commune riche ; bref il faut développer des convictions claires et fortes, pour que ces militants de soient pas « volatiles » entre chaque élection, ...

      Je ne sais pas pour se qui concerne vos sections, mais où je milite (qui n’est pas ma ville de résidence ... - c’est pour bozz ! smiley ), je crains l’hémorragie à la rentrée ...

      Alors le rajeunissement c’est une chose, oui il faut de nouvelles têtes, mais des têtes bien faites !


    • tvargentine.com lerma 3 septembre 2007 13:41

      Peut etre notre ami godillot du fan club de Soeur Ségolène Royal de la Compassion du Catholisisme social s’attendait
      - il à ce que Nicolas Sarkozy annonce la suppression du code du travail ou la précarisation de la société ????

      Nicolas Sarkozy à tenu un discours moderne d’un chef d’Etat moderne qui prend en compte les problèmes des entreprises en France.

      D’ailleurs,François Hollande commence à tenir un discours plus réaliste sur les 35h et le besoin des français d’avoir la liberté de gagner plus en travaillant plus.

      Nicolas Sarkozy dit des choses justes

      «  »Si l’on taxe trop le travail, il se délocalise, si l’on taxe trop le capital, il s’en va. "

      Oui c’est une réalité car même des entreprises informatiques délocalisent des productions informatiques à l’étranger pour réduire les couts !

      Quand au taux de productivité que vous annoncez il s’est fait au détriment du pouvoir d’achat et de l’emploi..

      mais pour comprendre ,il ne faut pas etre godillot ni fonctionnaire (protection de l’emploi)


      • Nicolas Cadène Nicolas Cadène 3 septembre 2007 14:49

        Rien à ajouter à la réponse de « Ludo » que je trouve assez juste concernant le commentaire de « lerma ».

        Pour répondre à ses « piques » pas très sympathiques, je lui précise juste que je ne suis pas fonctionnaire et ai un statut bien précaire. Au passage je lui rappelle qu’il est absurde de s’en prendre ainsi aux fonctionnaires : ce sont des personnes qui ont choisi une certaine sécurité de l’emploi contre une rémunération souvent bien moindre que dans le privé.

        Merci


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 3 septembre 2007 18:25

        @Nicolas,

        ton argument sur le salaire des fonctionnaires n’est plus d’actualitè ... cet écart avec le privé s’est considérablement réduit ces 15 dernières années. Mais tu as raison il n’y a pas de raison de « cracher » sur les fonctionnaires, sauf à participer à cet entreprise très droitière de déstabilisation de la fonction publique.


      • FAUST FAUST 3 septembre 2007 21:58

        Mais dites moi donc mr. Lerma, que faites vous dans la vie qui vous permette de ne pas être un godillot ou un fonctionnaire ? En passant, que nous vaut cette haine sectaire de la fonction publique ? Auriez vous donc des avis qui ne sont pas péremptoire et lapidaire auquel cas il serait bien que 1) vous réfléchissiez avant de verser vos mots simplistes sur ce qui reste un débat et non un combat de boxe entre coq. 2) relire. Car à ce relire, on gagne en clarté ne serait ce qu’avec soit même. Et encore, je me relis beaucoup, mais il m’arrive encore de laisser des imprécisions ou des tournures prétant à fâcheuse interprétation. J’ai à vous lire cette certitude : vous ne relisez jamais rien. Petit conseil : relisez donc pour vous entraîner les discours de la droite libérale des dix dernières années (j’enlève deux années de Jospin) cela vous permettra de juger la solidité des propos tenus par ceux qui portent vos valeurs. Relisez aussi le programme du Président, et dites nous où nous en sommes. L’état de grâce aurait il laisser la place à la triste réalité d’une absence de cohérence ? car on l’avait dit, et pas seulement à gauche, financer le programme est impossible...

        Au fait : supprimer des postes de fonctionnaires pour les remplacer par des supplétifs ou des stagiaires ou encore des pseudo contrats d’aspirant à un boulot « vacataires » à la charge des mairies, des régions et des départements (ça s’appelle décentralisation à la noix), n’est ce pas remplacer des inutiles (à votre sens) nationaux par des inutiles locaux ? La hausse sympathique des impôts locaux ne pourra pas compenser l’endettement des institutions locales. Car nous sommes en période de municipales, et aucune mairie ne prendra le risque d’une fâcherie avec son éléctorat parce qu’il faut financer les nouveaux inutiles !!!! ha ha ha ! on vous y prend la main dans le sac. Bonne continuation et bonne lecture.


      • FAUST FAUST 3 septembre 2007 22:20

        J’attire votre attention sur le fait que le président réclame au nom de tous les salariés des augmentations de salaire (son analyse du pouvoir d’achat et des indices insee est pertinente et impertinente à la fois, tout le paradoxe communicationel de l’homme Ubiquitique). Je vois ici une occasion de me réjouir et comprend par la même qu’il est inutile qu’il se rende au congrès des syndicats « salariés » car il a d’ors et déjà perçu l’une des revendications majeures et classiques des organisations de défense des ouvriers, cadres, fonctionnaires et retraités.

        Je regrette cependant qu’il s’en prenne à la productivité de nos entreprises. Sait il qu’elles sont bien souvent à gouvernance étrangère, puisque les fonds de pension (KPR, Carlysle, Blackstone etc.) sont entrés en force dans les conseils d’administration ? Cela montre que nos entreprises sont de bonnes gagneuses. Rentables, profitables, énergiques, obéissantes. Le fait que des banques françaises ou des assimilées (je pense aux bonnes grosses et grasses compagnies d’assurance telle Axa) préfèrent prendre position sur les « majors » française plutôt que de tendre la main aux petits entrepreneurs (ou souhaitant le devenir) est aussi un gros problème, qui n’est pas abordé dans le discours. Dynamiser le tissu économique sans vouloir injecter de l’argent dans les PME, c’est comme pisser dans un violon. Créer des entreprises c’est créer de la valeur potentielle. On n’avance pas avec une voiture sans essence. Et les banques, elles préfèrent mettre l’essence dans les pétroliers. (va comprendre !) On ne prete qu’aux riches dit on. Hélas ! Or un patron de pme (surtout au début) n’est pas riche, il est même souvent endetté.

        Le MEDEF n’est pas l’endroit pour définir une politique économique. Car le MEDEF n’est pas assez aujourd’hui représentatif du tissu économique français. C’est comme croire que Davos est l’endroit où l’avenir du monde se joue. L’avenir du monde se joue à l’école, et monsieur Darcos qui n’est pas bien conseiller sans doutes, suprime des postes dans l’educ’nat. (en masse, pas au compte goutte !) Quand je voie que la démographie française remplit les maternelles et le primaire, et que nos braves ministres n’ont pas été foutus de compter les naissances de 1998 à 2004 pour anticiper ce besoin, je me dis qu’ils sont à la limite de la faute professionnelle. Le président cherche à se concilier les bonnes grâces des dirigeant d’entreprise, des marins, de la police, des catholiques, des ouvriers, des retraités, des footballeurs, des artistes, des agriculteurs, des pro européens, des parents d’élèves, des ... MAIS C’EST IMPOSSIBLE ! on ne peut satisfaire tout le monde. Le réveil, c’est pour bientôt : fini de rêver peuple français, la réalité te rattrape. (et je rejoins ceux qui trouvent les dirigeants socialistes - enfin je veux dire du PS... - trop mièvres, trop lents, trop loins !) Pas d’opposition crédible, pas de projet qui tienne, image déplorable, gouvernement de théatre, parlements d’assoupis et montée des individualismes : Marianne, tu as une bien sale gueule et tu fais peine à voir. (J’ai peut être crié un peu fort là ! y’a d’l’amour derrière tout ça)


      • FAUST FAUST 3 septembre 2007 22:40

        Nicolas, un prof Bac+5 ou +4 qui démarre fait un smic un peu amélioré. Un ingénieur pour le même niveau d’étude fait le double. Vas te loger correctement avec smic+4 ! c’est loin d’être du délire, c’est ma femme, quand elle a commencé. Et en ayant plus d’année de carrière que moi, elle plafonne, loin derrière. Je ne suis pas à plaindre, elle non plus : mais il est évident qu’on n’est pas logé à la même enseigne. L’écart ne se resserre qu’à la retraite, où elle aura une pension calculée sur moins d’années que moi (personnellement sur mes 25 meilleures). Quoique depuis les modifications récentes commencées avec Fillon/Larché, je ne suis pas trop sûr que cet avantage « fonctionnaire » soit toujours aussi net. Franchement, je préfère mon ambiance pourrie dans le privé avec mon salaire que son ambiance minable dans le public. Il serait salutaire pour la cohésion sociale de ne plus à longueur d’éditoriaux crétins de magazines populistes et racoleurs opposer les français entre eux. United we stand, divided we fall !


      • caramico 3 septembre 2007 14:01

        Depuis la mise en place des 35 heures (vision offensive, avec des vrais embauches à la clé, plus de 3000 CDI), et bien sûr des contreparties concédés par les salariés en productivité et en flexibilité, mon entreprise est devenue, dans un secteur très concurrentiel, une des premières au monde.

        Peut-être pas de cause à effet, cependant elle était par le passé très souvent critiquée dans les médias pour ses conflits sociaux.

        Ayant participé aux négociations, je peux dire qu’il y a eu un vrai contrat et un vrai engagement des deux parties qui a entrainé un résultat gagnant-gagnant, pour reprendre cette expression un peu galvaudée.

        Si maintenant on devait revenir en arrière concernant la duréee du travail, sans remettre en question la flexibilité, il est bien évident que les salariés se sentiraient lésés, fini la paix sociale. Personne, du haut en bas de la hiérarchie n’a envie de toucher à l’équilibre actuel.


        • Audi 5 septembre 2007 16:02

          C’est comme le contrat unique, une idée simpliste et stupide qui fait un bon slogan de campagne mais dont personne ne veut ni les syndicats ni les patrons... Personne ne veut renégocier les 35h, mais la pensée unique du café du commerce en a fait un bon bouc émissaire inlassablement utilisé par la droite.

          Merci Nicolas pour tes articles fort intéressants.

          Pour sortir de la sarkomania écoeurante de la presse française, je vous conseille la lecture du courrier international. On y apprend qu’il n’y a pas que les socialistes français qui critiquent Sarko 1er, s’interroge sur la ligne directrice de sa politique (fond et forme) et s’inquiéte de la politique économique française.


        • MagicBuster 3 septembre 2007 15:44

          Le CAC 40 est en hausse depuis des années, 4000 points 4500, 5000 , on a même dépassé les 6000. Aujourd’hui on est au atentour de 5500-5750.

          Toutes les entreprises du CAC 40 sont aux 35h.

          Si les 35 heures étaient un échec, est-ce que ça ne se verait pas sur le CAC 40 ????

          Personnellement, j’imagine que Oui. Si quelqu’un a des explications, je veux bien qu’on m’explique.


          • MagicBuster 3 septembre 2007 17:39

            Faut croire que personne n’explique le succès des 35 heures . . . smiley smiley smiley smiley smiley smiley


            • MagicBuster 3 septembre 2007 17:56

              Commentaire positif +3 puis négatif -1 pour le même commentaire... Trop puissant !!!


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 3 septembre 2007 18:21

              @Nicolas,

              Merci pour cette contribution qui a le mérite d’entrer dans le vif du sujet, arguments à l’appui. La mécanique Sarkosy repose sur la communication à partir d’un constat et d’un état de la socité française qui est assez juste, aussi emploie-t-il les mots qu’attendent les français ... mais comme toute politqiue trop abondamment fondée sur de la communication et non pas de l’action en profondeur, il prend le risque de se prendre gadin sur gadin le moment venu des comptes et des bilans...

              bonne journeé.


              • Claude Claude 3 septembre 2007 18:52

                je m’appretais a mettre a la poubelle le texte du discours de Sarkozy a la porte de Versailles ( congrs du 14 janvier 2007), je me suis dit qu’il fallait plutot le garder comme piece historique a etudier plus tard dans les boites de com :

                je lis page 7/12 :

                « Le travailleur qui voit l’assiste s’en tirer mieux que lui pour boucler ses fins de mois sans rien faire ou le patron qui a conduit son entreprise au bord de la faillite avec un parachute en or finit par se dire qu’il n’a aucune raison de se donner autant de mal »

                Au sujet des parachutes en or sait on si le dossier Forgeard a avance ?

                Claude

                Je recherche les enregistrements de la soiree du resultat des election presidentielles place de la Concorde avec les girls se tremoussant en arriere plan afin de continuer ma bibliotheque anthologique.


                • moebius 3 septembre 2007 20:23

                  Sarkosos peut quand meme se vautrer complétement devant « les patrons » sinon les électeurs aprés vont voter « Le pen » alors los patrones seront bien marris. Sarkosos doit donc faire des concessions au popolos, quelques colifichets seront ici bienvenutos. Le people lui en sera reconnaissant


                  • moebius 3 septembre 2007 21:10

                    Quelques perles de verroterie feront bien l’affaire quoique il nous en coute...


                    • moebius 3 septembre 2007 21:10

                      Quelques perles de verroterie feront bien l’affaire quoique il nous en coute...


                      • moebius 3 septembre 2007 21:12

                        ..mais seront bien assez con pour votez pour nous. Allez pas de verroterie, rien...bonne affaire !


                      • Christoff_M Christoff_M 4 septembre 2007 08:45

                        mouvement d’élites définitivement élitistes et formatés...

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