Notre culture est celle de la liberté, pas celle de la circoncision
Suite à mon précédent article "Gaulois, Gauloises, offrez à Dieu votre prépuce ... ou votre clitoris", je rappelle et je précise qu'il s'agit d'une prescription proposée à la Gaule par la fresque d'une colonie judaïque implantée, au début de notre ère, à Gourdon, au pied de Bibracte que je situe à Mont-Saint-Vincent. Le présent article a pour but d'étudier la suite donnée à cette proposition : acceptation, refus ou conflit entre partisans et non partisans ? http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=105874.
Tout au cours de son histoire, notre pays a connu des conflits intérieurs, notamment religieux, mais dès le moment où il a pris conscience de son unité et de sa spécificité, il a su les surmonter.
Tout en reconnaissant que nous nous sommes enrichis de la culture grecque et romaine, l'histoire prouve que la pierre de notre fondation, ou la clef de voûte si l'on préfère, c'est bien Vercingétorix tel qu'il a survécu dans ses deux déclarations fondamentales : "Je ferai de toute la Gaule un seul conseil dont personne ne pourra contester les décisions dès lors qu'elles auront été prises dans une volonté commune", et encore "Si j'ai fait cette guerre, ce n'est pas pour un intérêt particulier mais pour la Liberté commune". Il est regrettable qu'à Alésia, on montre encore aujourd'hui aux touristes étrangers une mauvaise traduction inscrite sur le socle de sa statue : "La Gaule unie, formant une seule nation, animée d'un même esprit, peut défier l'univers". On n'a pas le droit de faire dire à Vercingétorix ce qu'il n'a jamais voulu dire.
La pierre de fondation ayant été redressée à sa juste place, il s'agit ensuite de remettre au jour les autres pierres, travail d'archéologue. De toute évidence, la seconde pierre à remettre en évidence est Gergovie que je situe sur l'éperon du Crest. En évoquant son temple et son palais, plusieurs chapiteaux de l'église Notre-Dame du Port témoignent sur le fait que les Arvernes y voyaient toujours, au V ème siècle, le fondement de leur patriotisme http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=61085. La deuxième pierre est le site de Bibracte/Mont-Saint-Vincent que la cathédrale d'Autun du IV ème siècle évoque dans un certain nombre de ses chapiteaux http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=87057. La troisième pierre, et peut-être la plus importante, est la tour de Taisey, près de Chalon-sur-Saône, siège de l'antique Cabillo, cité par César et Strabon. Cette tour, on la retrouve dans les chapiteaux d'Autun comme une litanie patriotique, et cela jusqu'à la signature de la trève de Taisey qui, en 1596, mit fin aux guerres de religion qui avaient dévasté le pays. Symboliquement, c'est l'ange du Seigneur qui protège le pays. http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=105099
Ceci étant dit, revenons à la question posée par la fresque de Gourdon et à la réponse que les Gaulois lui ont donnée. Et pour cela, nous nous transportons dans un premier temps dans la cathédrale de Chalon-sur-Saône édifiée au III ème siècle par l'empereur gaulois Posthumus et terminée sous l'empereur Julien http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=86738. (toutes ces datations et interprétations sont évidemment miennes et je ne les propose qu'à ceux qui veulent bien réfléchir, à l'exception des "conditionnés" irrécupérables).
C'est très simple. Il suffit de comparer la scène de Gourdon à la sculpture chalonnaise du chapiteau qui se trouve à la droite de l'autel, c'est-à-dire de Dieu. Nous avons là deux gestes rituels comparables mais différents. A Gourdon, au Ier siècle avant J.C., le messie éduen Cléopas fait le geste de l'offrande des prépuces conformément à la liturgie pratiquée dans la Jérusalem de son époque (ancien royaume de Juda). A Chalon-sur-Saône, au III ème siècle, c'est le messie espéré des textes esséniens de Qumrân qui se fait "voir" aux disciples "Etienne", la main posée sur le pain nourricier qu'il va rompre mais qu'il n'a pas encore rompu (ancien royaume d'Israël). Rappelons que d'après les documents de Qumrân, le messie du ciel, quand il viendrait, devait se faire reconnaître à la table du repas commun en rompant le pain... repas du rassemblement des descendants des anciennes tribus (?)... quand elles se seront enfin rassemblées (?).
Au sommet d'une colonne, dans le Saint des Saints, à la droite de Dieu, voici donc le messie du ciel. Assis à la table-autel céleste, porté par une colonne de pierre, il est assisté, comme dans le tympan du Mont-St-Vincent, par deux saints personnages, l'un à gauche, l'autre à droite. Images-symboles des martyrs de la cité, ils sont à l'image d'Etienne (la cathédrale s'appelait "église d'Etienne" à l'origine). Lapidé par ses persécuteurs, Etienne eut le privilège insigne de voir, en mourant, le ciel ouvert. Invités à la table du Seigneur, les deux martyrs éduens témoignent : « Et voici que nous contemplons les cieux ouverts et voici que nous voyons le Fils de l'homme assis à la droite de Dieu » (Actes des Apôtres, 7, 56).
C'est au point du jour que le messie d'Israël reçoit les rayons du soleil. A ce moment précis, on le voit faire le signe essénien de reconnaissance, signe d'alliance entre Dieu et les hommes. Il étend sa main gauche sur le pain de vie, et de sa main droite aux deux doigts dressés, il bénit toute la congrégation de la communauté qui, dans la nef, attend dans le recueillement le plus total (Rouleau de la Règle, D, II, 31 et H IV, 5, 6).
Je te rends grâces, ô Adonaï ! Car ton œil veille sur mon âme...
Je te rends grâces, ô Adonaï ! Car tu as illuminé ma face par ton alliance,
Et (...), (... et) je t'ai recherché,
Et, tel une véritable aurore, au point du jour, tu m'es apparu (Rouleau des Hymnes, D, II, 31 et H, IV, 5 et 6).
Derrière Adonaï, plantée comme un drapeau, l'oriflamme de la cité apporte à la scène ce qui pour les Gaulois constituait le reflet de la religion : le civisme. Dans le chapiteau ci-joint, la cathédrale de Vienne a repris la scène tout en la modifiant et en l'enrichissant. Exit les scènes de prépuces, c'est désormais le rituel du pain consacré qui va s'imposer en Gaule.
Car moi, je marche dans la voie de ton esprit de vérité, l'esprit qui illumine le cœur de l'homme et qui ouvre les véritables chemins de justice. Et je lutterai jusqu'à ma mort contre l'esprit de perversité qui inspire aux hommes le mensonge, l'orgueil, la cruauté, l'impureté et la luxure (j'ai perdu la référence)... Et les hommes de tromperie grondèrent contre moi, comme le bruit des grondements des grandes eaux (idem)... Et tels des êtres qui rampent dans la poussière, ils lançaient comme des flèches de la Fosse (idem)... Je te rends grâces, ô Adonaï car tu m'as soutenu par ta force (idem)... Au milieu des maux dont les impies m'accablent... je suis resté comme une tour robuste (idem).
Ensuite, en faisant un bond d'un siècle et de 150 km en direction du nord, nous nous transportons devant un petit tympan de la basilique de Vézelay http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=87450.
Et là, ô surprise, alors qu'à Chalon, nous étions encore dans le pur rituel essénien, Vézelay nous invite, dans ce tympan latéral, à faire la jonction avec la scène du repas d'Emmaüs de l'évangile de Luc (Lc 24,13 -31) http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=87450. Notons toutefois que, dans ce tympan, le messie représenté n'a toujours pas rompu le pain pour se faire reconnaître. Cela signifie qu'au IV ème siècle, les Gaulois étaient toujours dans l'espérance qu'il se manifeste... et encore aujourd'hui. Faudra-t-il se résoudre à croire qu'il ne viendra pas ?
Erreur ! Il était bien venu mais nous ne le savions pas. C'est saint Marcel qui est venu nous l'annoncer à Chalon, à la fin du II ème siècle. Mais comme nous étions alors incapables de voir et de comprendre ce qui est difficile à comprendre, nous avons arrêté l'apôtre dans la villa du gouverneur romain de la Vigne aux saules sous prétexte qu'il ne voulait pas manger de la viande sacrifiée aux idoles. Nous l'avons traîné devant le castrum de Taisey, soumis à la torture puis enterré vivant.
Mais aujourd'hui, nous avons à peu près compris le message... plus ou moins bien. Répétant le miracle des pains partagés et distribués à la foule, le prêtre rompt l'hostie symbolique en même temps qu'il répand la bonne parole. Nous avons construit une société humaine avec une solidarité fiscale et sociale et nous demandons à ceux qui nous rejoignent de bien vouloir comprendre notre culture historique, d'adhérer à nos valeurs et de se soumettre à nos lois.
Dans cet esprit, il me semble qu'on devrait poser comme conditions au droit d'asile, mais aussi au droit de vote, que les demandeurs s'engagent par serment, pour eux et pour leur descendance, sur les points suivants...
... de ne pas faire circoncire leurs enfants mâles ni exciser leurs filles. Outre la possibilité de conséquences psychologiques et physiques dommageables pour l'individu comme pour la société, c'est un signe d'aliénation qui s'inscrit dans la chair pour toute une vie, ce qui est contraire à nos valeurs. Egalement de ne pas s'appliquer sur soi-même ces coutumes d'un autre âge sauf raison médicale.
... d'accepter que les lois et les règles de la République soient au-dessus de tout.
... de ne pas faire souffrir inutilement l'animal.
... de ne pas exiger que l'animal soit mis à mort suivant un rite religieux.
Mes hommages à Madame Brigitte Bardot.
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