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Accueil du site > Tribune Libre > Notre maréchaussée au service du grand marché

Notre maréchaussée au service du grand marché

En arrivant dans ce petit hameau en impasse qui donnait l’impression de paix un peu lugubre, après les premiers pas dans ce silence pesant vers cette sombre entrée, je découvris notre hôte. Il était seul derrière sa porte ouverte, comme prêt à la refermer, assis mais redressé dans son fauteuil usé, le bras gauche installé au repos et tranquille sur l’accoudoir noirci, mais le droit agrippé sur son fusil caché, juste derrière la porte.

Après avoir scandé sur un ton appuyé son nom à la volée, mon accompagnateur s’arrête comme pour vérifier qu’il l’a bien entendu et observe sa réaction en attendant le geste de sa reconnaissance. Le vieux Léon, dégage sa main droite à notre vue et d’un signe nous invite à approcher. Il est le dernier d’une longue lignée de paysans autarciques qui ont tout produit du fruit de leur riche terre. Sa dernière activité consistait à réchauffer une fois par semaine son four à pain classique. Celui-ci, construit plein vent dominant contre le pignon lui chauffait toute la maison. Il avait d’ailleurs installé son lit au dos exact dans la pièce principale, et le vent qui frappait le four en premier, dissipait sa chaleur dans les murs attenants et enroulait toute la bâtisse dans un cocon douillet. Il était d’ailleurs encore chaud la semaine suivante et ne nécessitait qu’un maigre feu type cheminée, pour atteindre sa température idéale. Il y confectionnait des miches si tendres et si compactes, si lourdes pour les mains mais pas pour l’estomac, qu’elle se conservaient ainsi prêtes à être savourées durant sept longues journées. Se donnaient rendez vous une trentaine d’amateurs qui du bout du canton, arrivaient le dimanche, les habitués de leur tournées hebdomadaires dans leur famille, et passaient d’un détour par chez lui, au bout de son impasse.

Il ratissait de longues journées les céréales naturelles mûres qui poussaient dans ses champs, les laissait sécher au soleil des meilleures journées, après les avoir savamment étalées, et les battait dans le vent pour les séparer de leurs gangues légères. Il pilait cette farine dans son moulin à vent, une simple éolienne au toit d’un atelier, qui entrainait un axe fixé à une poulie dont une seule large courroie de cuir renvoyait l’énergie à différents outils. Il fabriquait la plus pure matière qu’il mélangeait à l’eau se sa source et un peu d’huile de noix chaude et ventilée, avant de la pétrir jusqu’à maturité. Son pain était si bon, si lourd et parfumé, si riche en qualité, qu’une seule miche dans ta musette, tu peux partir à l’aveuglette jusqu’à l’autre bout du pays sans manquer d’énergie, et chercher à partager l’amour avec cette miche dorée. Le seul fait de l’ouvrir, d’y planter son couteau, et d’en couper la première tranche, s’en extrait un fumet qui ressemble à rien d’autre, mais qui donne à lui seul une envie indomptée d’y planter droit son nez. En un mot, une invitation.

La plupart de ses client habitués échangeaient leurs services contre une part semblable de leurs activités réciproques, ce qui faisait d’eux, non pas des clients mais des participants. Ils apportaient une fois l’an une barrique de vin, collection de clous ou tirefonds, confitures et conserves, planches sciées ou savons artisanaux. Ainsi, les quelques clients qui le rétribuaient en monnaie, lui assuraient de payer ses factures d’électricité, d’assurances et l’essence de sa quatre ailes qui d’origine depuis trente ans affichait vingt huit mille kilomètres.

Il y eut un moment où tout était encore possible. L’homme, seul et fatigué, qui rencontrait tous les jours quelques jeunes pêcheurs habitués à passer par chez lui pour rejoindre la rivière toute proche, n’aurait eu qu’à accepter de donner son feu vert au plus dévoué d’entre eux, en courageux confrère. Notre homme aurait bien pu ainsi continuer jusqu’à la fin de sa belle vie, parce qu’un de ces jeunes rompu ou passionné, aurait entrepris de le seconder voire ensuite de s’installer, dans ce hameau abandonné qui abritait autrefois cinq familles, et lui appartenait dans sa totalité. Mais peut-être que la veille même de ce jour, une disparition fortuite d’un vélo ou d’une pendule, derrière un volet fracturé, l’a contraint à se refermer sur sa terre recroquevillée. Et cela d’autant plus qu’il dut faire appel à l’autorité pour se plaindre de ce forfait, prendre sa voiture et quitter son quartier pour porter sa plainte sur le cahier de main courante, et demander la protection de l’organe majeur de défense et de surveillance central du pays.

Mais c’est ce geste qui l’a achevé et l’a perdu à jamais. La maréchaussée, auprès de laquelle il venait demander protection, en profita pour enquêter sur son activité qu’il décrivit fièrement, bien mal lui en prit.

Ils lui interdirent d’effectuer sa dernière activité traduite comme un marché parallèle non déclaré, et s’est vu obligé de déclarer devant l’impôt, ce revenu illégal après l’avoir organisé dans la transparence la plus aux normes, dans les règles du grand marché. C’est à dire, n’acheter que de la farine agrémentée, ne la mélanger qu’avec des produits assermentés à de l’eau du réseau commun qu’il dédaignait pour son puits, et tenir une comptabilité sous la surveillance d’un fonctionnaire d’État. L’obliger ainsi à œuvrer pour une Société dont il n’avait qu’une mince conscience, et naturellement qu’une partielle confiance, n’ayant même pas la télé.

C’était lui demander, à son age avancé de se plier au règlement, d’entrer de plein gré, comme un maillon articulé, dans la grande chaine sociale légale, de devenir marchand, et il a dû s’exécuter...

Léon a cessé d’opérer, se coupant là de son filon, de son réseau sans prétentions, des ses amis de passage, de sa raison de se lever tous les matins pour s’activer, pour son bien-être quotidien, et la reconnaissance des voisins. Au bout de son impasse, où plus personne ne passe, que les vautours de brocanteurs, de rôdeurs, de chasseurs, et autres formes de menteurs, de voleurs patentés et de touristes immobiliers, cinq ans durant il a tenu, discutant avec son moral avant d’oser s’engager dans un dernier dialogue oral, un tête à tête frontal, un bouche à bouche fatal, avec son seul ami. Notre homme est mort, seul, tué par son plus fidèle ami...son fusil.

Léon s’est exécuté...

Les rouages du mécanisme de l’économie de marché, vers lesquels nous sommes tous tentés de nous tourner, contraints par l’autorité, tue par milliers, l’espoir perdu de retraités restés en leur terres et racines, et de par le monde entier.


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36 réactions à cet article    


  • jako jako 29 juillet 2009 10:43

    C’est très bien écrit et très émouvant, ah ! cette machine à broyer l’individu, plus il est honnète et donc fragile plus il va dérouiller...
    Cela me rapelle un peu le texte de Sandro sur l’Ancien en Italie
    Merci Liza


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:34

      Merci Jacques KO !


    • Gül 29 juillet 2009 11:15

      Bonjour Lisa,

      Superbement narré, piquant comme la flèche d’un cupidon du diable. Je fus ailleurs quelques instants, dans un paradis comme il n’en est plus, à moins....

      Merci pour cette belle histoire.


      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:28

        Bonjour ma ptite virgüle,

        Je te rassure, il en existe encore des paradis en France : Ya la bretagne ;..heu...pardon, Ya la montagne bourbonnaise et même tout le massif central où des villages entiers solidaires s’unissent loin du système pourri pour tout faire eux même. La crise ne les touchera pas puisqu’ils sont déjà à moitié autonome. Ils produisent leur électricité sans l’inclure au réseau, sans compter le chanvre qu’ils cultivent avec maints produits dérivés comme au siècle dernier...

        ton ptit point.


      • Gül 31 juillet 2009 21:47

        Ptit point !? Plus

        Point de suspension ou point d’interrogation ? smiley

        A propos de laitages, en Turquie dans les regions rurales, soit la majeure partie du pays, on ne s’embarasse pas de ces principes a la con !

        Ma belle-mère fait elle-même son yaourt dans un grand sac en toile exprès pour ça qui reste à pendouiller au-dessus de l’évier pendant je ne sais combien de jours....

        C’est, de loin, le meilleur yaourt que j’ai eu l’occasion de goûter !

        Vire Gül !!! :- ))


      • PhilVite PhilVite 29 juillet 2009 11:41

        Comme une allégorie de ces mains que notre société resserre jour après jour sur notre cou...
        Comme se fait-il que tout ce que nous sommes capables de produire collectivement se résume, au bout du compte, à un monde invivable ?


        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:32

          Comment ? André Prévot disait : Celui qui écoute sa conscience ne tardera pas à entrer en conflit avec la société, ce que j’ai fait très tôt. Résultat, dès que je dis quelque chose de réfléchi en public ou en famille, toute l’assemblée me regarde comme un martien...


        • kitamissa kitamissa 29 juillet 2009 12:10

          beau récit ...

          les purs et honnêtes gens seront toujours persécutés par le fameux et sacro-saint « nul n’est tenu d’ignorer la loi » ..

          comme ces mareyeurs du Bassin d’Arcachon à qui on interdit de vendre les huitres ....aux pêcheurs à pied qu’on voudrait interdire,au marins pêcheurs qu’on emmerde à coups de dictats de Bruxelles ,à tous ces braves gens qui font leur boulot par passion,et pour vivre,même pas pour devenir riches,mais parce qu’il ne savent faire que du bon et du bien ...

          aux apiculteurs,aux petits paysans,aux petits artisans boulangers ,charcutiers,ou fromagers,que l’on assomme pour les faire rentrer dans le moule imposé ....

          c’est à desespérer et de l’humanité et du bon sens .....

          les Gendarmes,eux,sont là parce qu’ils représentent l’ordre et ce qui va avec,mais dans leur for intérieur,je suis certain que ça devait les emmerder d’aller faire ch.....ce brave type ,surtout après le dénouement tragique qui s’est ensuit !....


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:35

            Merci Kati missa est.

            «  nul n’est tenu d’ignorer la loi » ... c’était plus facile du temps des dix commandements...


          • HELIOS HELIOS 29 juillet 2009 12:33

            Le capitaine des gendarmes, qui n’en savait rien, l’appris la semaine suivante quand sa femme lui servi le pain congelé acheté a l’intermarché !

            ....


            C’est bien bô tout ça, mais il ne faut pas vouloir tout et son contraire.

            Le premier couillon, parce qu’il est fragile de l’estomac, va choper la courante ira se plaindre de la qualité des huitres, de gluten agressif de la race de blé ancienne et le journal de 20 heures accusera la DGCCRF de n’avoir fait son travail.

            Oh combien il etait bon ce pain avant que les normes de Bruxelles et la betise des juges ne nous livre pieds et poing liés dans filets des industriels de la finances eventuellement industriel de la malbouffe !

            Le monde de Lisa, celui qu’elle semble regretter avec une certaine maitrise du conte, n’existe plus. Elle est, comme nous tous et comme moi, responsable a 100% de ce qui nous arrive, car elle a laissé, bien enfoui dans le fond d’un sac le bon sens que nous n’aurions jamais dû perdre. Mais comment faire lorsque les sirènes de la modernité parisienne viennent chanter aux portes du four ?

            Un petit coup de rosé ? je suis sur ma terrasse, j’ai fait quelques « croutons » en attendant de passer a table (croutons = petites tranchettes de pain huilées recouverts de pissala et d’ail, passés au four). c’est croustillant a souhait, un peu salé, ça donne soif, mais ça ouvre l’appetit et la salade de tomate parait encore plus fraiche.
             Ce soir je passerai au four quelques lamelles d’aubergine bien fines... c’est succulent aussi !


            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:43

              « Le monde de Lisa, celui qu’elle semble regretter avec une certaine maitrise du conte, n’existe plus »

              j’ai un pote en Ardèche qui élèvent ses chèvres en montagne, il ramène des graines dont il fait des cakes absolument excellents. Il a installé des panneaux solaires sur sa bergerie d’été et il y a plus de confort que bien des nôtre pour zéro francs. Bon, évidemment, il couche sur une botte de paille...mais, on n’est pas si mal après tout !

              « Elle est, comme nous tous et comme moi, responsable a 100% » Objection ! 1OO % innocent !


            • ASINUS 29 juillet 2009 13:50

              yep , compliments


              asinus :ne varietur


              • Plus robert que Redford 29 juillet 2009 14:59

                Bel exercice de style, chère Lisa !
                Ca va plaire, ça plait déjà aux bobos branchés et altermondialistesde tout poil !
                Ca, c’est le côté clair, rédempteur par l’ascèse, du Léon mythique, un peu J Bové, un peu Martine à la ferme, Beaucoup Gaston Dominici !...
                Mais le côté obscur, on n’en cause pas ici !
                J’en ai connu quelques-uns de ces vieux paysans célibataires, enracinés à leur terre par une éducation d’une dureté à peine admissible, enfermés dans une misère sexuelle insondable à trente ans, verrouillés sous la houlette de parents d’un autoritarisme total ! Alors, pour sûr qu’au décès du dernier géniteur, à cinquante ans passés, y’avait guère d’autre choix que de poursuivre une vie, une survie plutôt, marquée par l’isolement, la contrainte, les privations et le travail continu, seul dérivatif au désespoir et aux tentations suicidaires ! Combien on en a retrouvé de ces vieux sangliers à la Zola, « branchés » à l’arbre du milieu de la cour ou flottant au fond du puits (ça, c’est romantique, ma cocotte !) parcequ’ils ne supportaient plus leur (in)existence, ou qu’un déclic (comme le coup du gendarme, bien vu !) leur faisait apparaitre soudainement la misérabilitude de leur condition !
                Quand je rentrais chez eux, ça sentait rarement le bon pain du temps jadis ! plutôt le vieux pipi macéré, la suie déposée pendant des décenies sur les murs, qui rendait leur intérieur plus semblable à une cave qu’à une véranda ! Chez certains, c’était plutôt les relents de vinasse qui dominaient, rapport à la pyramide de bouteilles vides que l’on pouvait entrevoir derrière la porte du cellier... Une autre forme de dérivatif à la solitude.


                • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:45

                  Plus Robert que Redford,

                  Plus pompier que flic...

                  Merci bien cher Alain...De loin !


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juillet 2009 16:08

                  Vendait-il son pain ou le donnait-t-il ?

                  Dans le premier cas il entre dans le système marchand et ses règles de protection des consommateurs qui ne sont pas forcément des personnes qui le connaissent, dans le second il n’aurait eu aucun problème....

                  C’est toute la différence entre conduire tout seul chez soi et conduire sur le réseau public. Dans le second cas, il faut passer le permis et obéir au code de la route, pas dans le premier.

                  Ne confondez pas l’activité privée qui s’adresse à des amis que l’on ne fait pas payer et l’activité publique qui s’adresse à tous, connus ou inconnus, contre rémunération.



                  • krolik krolik 1er août 2009 00:14

                    Je suis allé visionner les trois vidéos.
                    Je ne vois toujours pas le rapport avec le nucléaire.
                    Dans cette histoire de Clochemerle, de fumière balladeuse, au lieu d’un édicule....
                    Le Capitaliste c’est plutôt la vieille fille fermière qui a hérité, qui bosse comme une dingue pour continuer l’héritage, qui perd 7 procès, et qui continue en se faisant bloquer des sommes assez considérables.
                    Qu’il y ait eu des erreurs psychlogiques dans le traitement de l’affaire c’est sûr également.
                    Mais je connais des agriculteurs qui ne supporteraient pas une fumière à trois mètres devant chez eux. Pas besoin d’être de la ville.
                    Mais la vieille fille a une « bonne tête » pour être défendue, alors comité de soutien et tutti quanti.
                    Mais je ne veux pas me prononcer je n’ai pas lu les conclusions des tribunaux, ainsi que les objets des différents procès.
                    Devant votre maison d’hôtes, c’est sûr qu’une fumière ça ferait « tache »..
                    A la différence du cas que vous avez décrit dans votre article, il y a le fait qu’il y a une nuisance certaine, alors que le gars qui fait du pain ou la cousine qui fait des fromages de chèvres ne gênent personne.

                    Mais là c’est une affaire de voisinage et les tribunaux sont occupés à 30% par les affaires de voisinage..
                    Et le nucléaire là-dedans ?

                    @+


                  • herve33 29 juillet 2009 18:55

                    Effectivement , la maréchaussée de ces patelains perdus a décidemment pas grand chose à faire pour aller ennuyer un pauvre retraité qui faisait du pain et qui le partageait avec ces connaissances même s’il se faisait rémunérer . 

                    Les lois ne sont que des textes mais ce qui compte c’est l’interprétation des lois , c’est à dire la justice et le bon sens . Ce sont les forces de police ou de gendarmerie qui en premier lieu décident en fin de compte si un acte est répréhensif ou pas . Donc , c’est plus la personne qui lui interdit cette activité qu’il faut blâmer . Mais ce qui est inquiétant c’est que les fonctionnaires de police et de gendarmerie sont recrutés à un niveau de plus en plus bas . Il ne faut pas s’attendre à des actes d’intelligence de leur part .


                    • kitamissa kitamissa 29 juillet 2009 23:23

                      Hervé 33 ....

                      je vous signale qu’en tant que père d’un officier de Gendarmerie ,et ayant une autre personne de ce corps dans ma famille que le niveau est de plus en plus élévé...

                      pour un officier ,niveau maîtrise,ou doctorat , ou ingénieur ( mon fils) puis remises à niveau permanentes avec évaluation ....

                      pour un sous officier ,préférence à niveau Bac ,idem,concours pour obtenir le niveau d’officier de police judiciaire ....

                      alors s’il vous plait ne dites pas n’importe quoi ....

                      de plus ,je suis petit fils de gendarme ,et petit neveu d’un colonel de Gendarmerie ....



                    • fg 30 juillet 2009 11:10

                      Bonjour Kitamissa, à mon sens vous confondez le niveau de conformité agréé par un diplôme et l’intelligence. Pour avoir fait mon service militaire en des temps reculés ou c’était obligatoire, je croyais que les officiers supérieurs étaient moins stupides que les caporaux chefs de carrière. Que nenni, j’ai rencontré aussi de sombres crétins colonels et généraux, diplomés mais aussi conformes à l’imbecilité militaire qu’ils avaient été conformes pour obtenir leurs diplômes.

                      Pour choisir ce type de carrière il faut une aptitude à l’abandon de son libre arbitre et au respect du règlement, sinon on se flingue. Ce qui est peut être aussi une explication des taux de suicides dans ces professions (avec la facilité d’accès aux armes)


                    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:49

                      Si les policiers réfléchissaient, ils ne seraient pas policiers...Charles de Gaulle.


                    • Francis, agnotologue JL 29 juillet 2009 19:13

                      Bonjour Lisa Sion. Beau texte.

                      J’aimerais citer ici ces propos d’Alain Badiou lus dans Philosophie Magazine :

                      « J’appelle ‘Etat’ le système des contraintes qui, précisément limitent les possibilités des possibles ... Toute l’organisation politique, économique et sociale que nous connaissons, le gouvernement, la police, les banques, la propriété privée (Hadopi ?) etc. ont pour seule fonction de participer au blocage des possibles et peuvent être des émanations ou des prolongements de l’Etat  »


                      • krolik krolik 30 juillet 2009 00:31

                        On peut reprendre également un bout d’une lettre aux Corinthiens par St Paul :
                        Mort ou est ta victoire, mort ou est ton aiguillon ?
                        L’aiguillon de la Mort c’est le péché !
                        Et la puissance du péché c’est la Loi.

                        La Loi enferme, stérilise et tue. La pensée du père Paul est toujours aussi applicable et géniale !
                        @+


                      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:21

                        Bonjour JL et Krolik,

                        merci pour vos références, et leurs synthèses du système. Je l’évoque brièvement dans cette parodie : http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/priez-pour-nous-58537 . a+.


                      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 1er août 2009 01:11

                        « Devant votre maison d’hôtes, c’est sûr qu’une fumière ça ferait « tache ».. »

                        Ben y a vingt ans quand je suis arrivé à la campagne, il n’y avait que des éleveurs et ça sentait le fumier, mais en fait ça sentait meilleur avant...A l’époque, le parisien se moquait de la cambrousse que ça pue le purin !

                        Sauf que maintenant, les éleveurs ont cédé souvent la place à des technico-agriculteurs qui pourrissent tout le territoire et balancent avec l’accord des préfectures les boues de station d’épuration de banlieue parisienne...C’est de l’engrais... ???

                        Ils nous ont tué tous nos grands pères qui faisaient leur jardin avec l’eau de leur puits, et maintenant ils viennent nous polluer le parisiens avec leur maison secondaire vides.

                        T’as raison, il va falloir nucléariser tout ce monde là.


                      • krolik krolik 1er août 2009 12:16

                        Le problème n’est pas de nucléariser tout cela, le problème c’est de savoir si l’on veut une énergie noble comme l’électricité, propre, abondante et à un prix raisonnable.
                        Maintenant que la vieille fille à la fumière balladeuse accepte de revenir à la bougie ce n’est pas si sûr que cela, d’autant qu’elle doit bien avoir un congélateur et une chaudière qui même à fuel fonctionne seulement s’il y a de l’électricité.
                        L’énergie la moins polluante c’est celle que l’on ne consomme pas..

                        Quant aux boues d’épuration que doit-on en faire ? Les enterrer ? Exterminer les producteurs de déchets concentrés dans des villes, et ne laisser en vie que les gentils propriétaires terriens discrets avec leur fosse septique.

                        La vieille fille à la fumière doit bien être vaccinée contre le tétanos, les agriculteurs ils connaissent bien le tétanos et ils y font attntion..Et pourtant c’est de la haute technologie vulgarisée.. La haute technologie est-elle si détestable ?
                        @+


                      • krolik krolik 29 juillet 2009 19:55

                        Ce n’est pas l’économie de marché qui a tué le pauvre homme, c’est le principe de précaution.
                        Le principe qui veut que tout soit conforme à des normes de salubrité, de décurité, aseptisation totale et tutti quanti.
                        Mais il est clair que si au fil des temps on avait voulu respecter le principe de précaution... et bien l’on n’aurait pas avancé beaucoup.
                        Regardez Pasteur dans son développement contre la rage, la première vaccination.. C’était une folie pure au sens du principe de précaution...

                        J’ai un cas un peu similaire à votre pauvre homme, dans ma famille. Une mienne cousine avec un quinzaine de chèvres dans l’Indre fabriquait des fromages. Elle fabriquait les fromages comme sa mère, sa grand’mère ... avant ellke fabriquaient des fromages.
                        Ils étaient bien bien connus d’un petit réseau de clients. Si les clients, amis et parents mangeurs de fromages s’en fussent défuncter, cela aurait fini par se savoir..
                        Et puis les normes sanitaires sont arrivées : pas de terre battue au sol... etc...
                        Un investissement hors de portée pour continuer la petite production.
                        Et plus de fromage de chèvres de ma cousine. Heureusement elle ne s’est pas suicidée.

                        @+


                        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 31 juillet 2009 15:13

                          @l Krolik,

                          Ton message soulève deux problèmes : D’abord, Pasteur n’a pas du tout inventé le vaccin contre la rage, mais juste mis l’organe de la médecine au service de l’Etat pour faire taire et enfermer les dissident, résistants et autres libres penseurs. La mascarade a été totale et dure encore avec les conséquences que l’on sait dans l’actu du jour.

                          J’ai aussi connu le problème d’une ferme auberge locale qui fabriquait le meilleur chèvre de ma vie, tendre et souple et goûteux à souhaits. Ils ont dû se mettre aux normes ce qui leur a coûté très cher et le résultat, leur fromage était sec et fort au goût !

                          Merci pour ton intervention intelligente et la réflexion que cela devrait entrainer quant au nucléaire... 


                        • krolik krolik 31 juillet 2009 17:04

                          Mais je ne vois pas du tout le rapport avec le nucléaire, qui n’est qu’une chaufferette !!
                          J’ai l’impression que l’on me colle une étiquette sur le dos. Alors que le nucléaire j’en ai vraiment rien à faire. Heureusement qu’il y a d’autres choses dans la vie que l’électricité.
                          Seule m’interpelle la vérité.

                          @+


                        • PUCK 29 juillet 2009 23:57

                          Lisa ,j’ai lu votre article ,bien qu’il se fasse vraiment tard ,car ,vous l’avez illustré d’une photo du seul monument qui m’ait jamais donné le frisson .

                          Je ne passe jamais près de ces ’Bois Noirs " sans penser à de sombres histoires du temps passé et ,cette colonne brisée illustre parfaitement le drame de ce vieux paysan .

                          Merci pour cette évocation .


                          • publicator 30 juillet 2009 09:10

                            Le problème soulevé dans cette histoire est le bon sens.

                            Certes ce vieux monsieur ne tenait pas de comptabilité.

                            Mais que vaut il mieux : quelques €uros non déclarés ou des milliards dérobés légalement sur les budgets publics.

                            La raison du plus fort l’emporte toujours, l’important c’est d’en être bien conscient.


                            • Pourquoi ??? 30 juillet 2009 09:43

                              Dés que l’état a la possibilté de racketter de quelques euros n’importe quel citoyen pauvre, ne luis parlez pas d’humanité ni même de simple bon sens : il est sourd et autiste !


                              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 30 juillet 2009 11:19

                                @ tous,

                                Je vous remercie pour la belle unanimité de vos propos pleins de compréhension. Je me pencherai plus tard sur les réponses individuelles. merci à tous. L.S.


                                • jocelyne 31 juillet 2009 20:58

                                  Bonsoir Liza, merci pour cette histoire vécue (vu le texte) moi je pense que des gens comme celui décrit vont gagner, ainsi que notre ami sur agor Eugéne, le titre « le bohneur est dans le près » n’a jamais eu autant de valeur, merci Liza de votre présence.


                                  • louis gricultere louis gricultere 2 août 2009 20:29

                                    Un beau récit plein de tendresse et de nostalgie.


                                    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 2 août 2009 22:53

                                      @PUCK, publicator, Pourquoi ???, Jocelyne et Louis gricultere,

                                      Je vous remercie pour votre unanimité. On devrait faire une chorale...

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