Extra-terrestres et autres OVNIS
Je connais et m’intéresse au phénomène OVNI - et d’autres annexes mais principalement celui-ci - depuis maintenant 35 ans ( j’en ai 50 ). Avec des périodes de rémission dues, par exemple, a la désillusion de voir des gens sensés mélanger vessies et lanternes.
J’ai vécu - entre autres exemples - ce cas impressionnant et désolant ou un vieil ami, sympa et équilibré, vie réglée et sans histoire, a vu un jour, au dessus de sa tête, une rentrée atmosphérique – c’est-à-dire le retour sur terre d’un satellite. Cette fois là donc, j’ai vu la même chose que lui, d’un autre endroit à quelques kilomètres. Aucun doute, c’était une rentrée atmosphérique. Mon pote, au contraire, a cru percevoir je ne sais quelle soucoupe volante et, tenez vous bien, n’en dormi plus pendant quelques jours, limite choqué. Plus moyen de le raisonner réellement sur le moment.
Ce cas, absolument banal est assez capital il me semble car, comme pour beaucoup d’autres, il nous fait entrevoir le mécanisme qui le sous-tend. Mécanisme qui est le même que celui qui me fait revenir sans désemparer au phénomènes ufologiques. Ainsi mes crises de foi dans les OVNIS ne durent pas. Très certainement parce que, comme l’a expliqué Jung, c’est un ressort religieux. Nous avons besoin de méta-machins, de prospectives, de visibilité... bref, de rêver. Et il faut bien convenir que primo notre réalité pure et dure n’est pas toujours la plus riante, que deusio tout enfant un peu éveillé sait d’instinct que notre avenir est dans les étoiles même si c’est pour dans longtemps et que tertio les perspectives scientifiques et autres romans de SF nous ont bien aidés et poussés dans cette direction. Tiens !, prenez cette très astucieuse idée dans la série TV « au-delà du réel », ce leitmotiv " I want to believe…" ça marche à tous les coups pour ce qui concerne les gens ouverts…. qui ont envie de planer un peu.
J’ai aussi eu plusieurs de ces crises de foi en constatant l’usage commercial complètement effrayant qu’on fait de ces phénomènes, l’exploitation systématique de la crédulité des masses. Ce qu’on pourrait appeler « retour vers le concret », bien fait pour ma gueule d’ailleurs. Il suffit d’ailleurs de mesurer la masse de bla bla développée en regard des infos réelles sur les cas intéressants de l’ufologie. Bon Dieu d’audimat ; chaque parution, diffusion, rediff, article, reportage, film, interview, journal, info, rétrospective.. documentaire sur le sujet, boum, ça marche.. et je ne parle pas d’Internet ou c’est multiplié par beaucoup.
Bien sûr, des cas il y en a, et pas que quelques-uns, certains très impressionnants (mes préférés sont, au passage, la vague Belge et Mexico ) et je suis donc très fervent supporter d’une réalité du phénomène. Mais. Mais aussi fervent défenseur des gens qui veulent du concret et autres débunkers, pour autant qu’ils soient intelligents et nourrissent le débat bien entendu. Profitons en d’ailleurs, tant que nos sociétés de loisirs nous en donnent le temps. Ceux qui, comme Barthes, qualifient le soucoupisme de mythologie petite bourgeoise sont hélas souvent dans le vrai. La prospérité permet le développement de ce genre de hobbies inutiles. Inutiles pour l’instant en tout cas.
Tout ceci ne m’empêche pas de trouver cette affaire là passionnante même si, concrètement, on a pas grand chose, pauvres simples quidams que nous sommes, à se mettre sous la pupille.
Un peu d’humilité please
Ce que je regrette surtout c’est cet anthropomorphisme qui veut faire croire que nous autres, primates ex-quadrumanes, sommes en train de faire de la reverse technology à partir du crash de Roswell. Un peu comme si on écrasait un hélicoptère dernier cri près d’une tribu autonome d’Amazonie et que celle ci en tirait un biplan du style des frères Wright dix ans plus tard. Je ne comprend pas qu’on puisse envisager traiter pareil phénomène extra-terrestre avec si peu de modestie. Si c’est une réalité nous sommes les moins et c’est un rapport du moins au plus. Et ce rapport,les judéo-chrétiens blancs dominants de l’hémisphère nord ( dont je suis ) n’en n’ont pas l’expérience. En tout cas pas le souvenir. Par contre les indiens d’Amérique….
J’ai heureusement l’optimisme de penser qu’une ethnie capable de maîtriser le voyage ( au travers des années lumières, du temps, des dimensions, on s’en fout… ) et de nous monter de pareilles entourloupettes insaisissables et multiformes, a su développer une sagesse en rapport. Simple question de survie cosmique il me semble. On peut aussi entrevoir qu’en termes d’évolution biologique et de développement de conscience de telles civilisations ont toutes les chances de se trouver à un niveau très difficile à concevoir pour nous. Transversalement mais dans le même ordre d’idée je suis porté à croire qu’il y a une loi de non communication, de non ingérence planétaire, dictée par je ne sais quelle sagesse ou organisme galactique ( ah ! la SF ). Ainsi : que nos exotiques peut-être futurs amis répugnent à contacter une sous-race semble quasiment évident. Sous-race impliquant peut-être simplement son l’incapacité à un self-contrôle planétaire. A ce jour, il n’y a en effet pas d’exemple de grande société humaine autorégulée par simple conscience collective ou autocontrôle personnel de chacun de ses membres. Il y a toujours fallu un facteur extérieur indispensable : pays agresseur, catastrophe, phénomène naturel… pour faire réagir un système.
Spéculons encore : nous mêmes sommes infoutus de communiquer - au sens ou nous entendons ce terme - avec les dauphins ou les orques. Eh bien !… nos visiteurs extra-terrestres non plus, voilà. Qu’un de mes frère primate puisse penser avoir une réelle prise sur ces choses me paraît complètement gonflé. Délirant.
Bref au milieu de toute cette passion il me semble de loin préférable de privilégier les spéculations lucides et humbles aux affirmations péremptoires qui s’appuient sur les toujours répétés arguments massue virtuels. Je répète, l’humilité fait défaut. Qu’on comprenne bien. Je veux bien croire - à l’extrême limite - que les américains ont la preuve matérielle de la réalité d’extra-terrestres suite à un crash mais je ne vois pas comment cela pourrait aller beaucoup plus loin. Je pousse le bateau plus avant : imaginons un magnifique triangle extraterrestre ( et pacifique SVP ) se posant sur le toit des Nations Unies avec une délégation qui en débarquerait munies de verroteries ad hoc pour nous autres autochtones. Bon, et alors. Ce serait certes un scoop gigantesque, une tempête médiatique en regard de laquelle le 11 septembre ferait figure de minuscule blague. On peut imaginer ensuite plein de trucs, les deux principaux étant sans aucun doute la peur et la vague d’espoir fou que ceci soulèverai. Bien. Ceci étant admis, quel sombre crétin pourrait concevoir une seconde qu’on nous aide en nous transmettant des technologies inimaginables alors que nous sommes encore en situation de nous brûler les doigts à chaque instant avec nos vulgaires bombes atomiques. Allons donc.
Du positif quant même
Reste un point, assez transcendant je trouve, qui s’est magnifiquement vérifié ces derniers cinquante ans. c’est l’arrivée et l’acceptation progressive de l’idée que nous ne sommes pas seul dans l’Univers - encore cette arrogance mais bref - et que nous serions l’objet de visites externes. Pensez : ce qui paraît de simple bon sens aujourd’hui n’était pas même discuté il y a quarante ans. De nos jours certains scientifiques, mêmes du sérail, acceptent de parler d’OVNIS, à l’instar de certains militaires ou certains pilotes de lignes qui risquent moins de se faire éjecter de leur poste qu’à l’époque. Je trouve ce changement assez impressionnant. Il va dans le sens de ce que Jacques Bergier disait grosso modo « Les OVNIS sont des phénomènes, peut-être seulement mentaux, destinés à accoutumer progressivement la race humaine à un contact extra-terrestre « . Pour quand ?.. On verra. Patience.
Quelques remarques
Je ne vais pas ici re épiloguer sur les détails des cas qui paraissent les plus impressionnants. Une montagne de livres, de sites web et d’articles en parlent en long et en large, je citerai par exemple et avec plaisir, pourquoi ne pas faire un peu ce promo ici et citer noms et bouquins tels que le "Rapport du Sobeps" sur la vague belge, "OVNIS en URSS" de Boris Chourinov, les travaux de Gildas Bourdais, Jean Pierre Petit, Jacques Vallée, Hynek, Kehoyee et beaucoup d’autres qui donneront un aperçu du large spectre que couvre la problématique OVNI. Juste ces quelques remarques.
Primo. A Roswell il s’est passé quelque chose de curieux, difficile de le nier aujourd’hui après les atermoiements de l’armée américaine ( quatre versions différentes successives ) et surtout, à cause du fait que les documents officiels sur le cas ont disparu. Je ne parle pas du nombre de témoins, avec de pareils témoignages on ferait condamner n’importe qui. Deusio. La vague belge, plus importantes connue à ce jour est difficilement réductible… lisez le rapport de la Sobeps. Tertio. Sur un autre continent, les OVNIS, filmés à Mexico par six caméras différentes en même temps et vu par de milliers de personnes sont indubitables. Je vous sors ici la grosse artillerie en quelque sorte et pourrai vous évoquer tous les cas ou les observations visuelles ont été confirmées par radar, les témoignages de pilotes, etc.. Quarto. Je vais y aller de mon petit bémol ici. Je voudrai dire mon étonnement quand on donne tant d’importance à ces épisodes ou le témoin est seul comme pour l’affaire de l’Amarante, Trans en Provence ou Maurice Masse, pour donner des exemples concrets. Pour moi, prendre en compte ces histoires, même si des expertises scientifiques singulières - mais faciles à remettre en question - ont été faites, me semble plutôt discréditer les ufologues. Que le rapport Cometa se fasse l’écho de tels témoignages n’est pas à porter à son crédit.
Une nouvelle explication
Allez hop, j’aime bien aussi faire mon petit créatif. Donc voilà. Les ovnis peuvent avoir de multiples origines toutes vraies une fois ou l’autre : hallucinations, extra-terrestres de plein d’origines différentes, engins terrestres mal-interprétés, mondes parallèles, habitants de l’intérieur de la terre, phénomènes naturels encore peu connus, voyageurs temporels, erreurs d’appréciations de témoins impressionnables, montages frauduleux - souvent à fin lucratives-, expérimentations militaires avancées, intra-terrestres, hologrammes, manipulations mentales de pleins d’origines différentes…. tout ce que vous voulez mes amis. .
Il y a une explication/théorie qui n’a jamais été avancée à ma connaissance, c’est celle qui prendrait en compte la formation en cours de la ruche terrienne, ruche supposée être - in fine - un super organisme mettant toutes les consciences humaines en ligne pour des objectifs qui nous dépassent. Cette mise en batterie des ressources mentales terrestres - qui est en route - pourrait s’accompagner d’effets/manifestions beaucoup plus puissants que les apparitions avec lesquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Effets en regard desquels une aurore boréale pourrait être ce qu’un pétard de foire pour gamin de talus est à une bombe H. Pourquoi ne serions nous donc pas en train d’assister à certains des effets collatéraux de la formation d’une structure issue de nous mais qui nous échappe individuellement. Un être planétaire avec ses propriétés particulières.
Les Ufologues
Je pense que les ufologues ne se rendent pas bien compte de l’hilarité qu’ils déclenchent encore dans les milieux scientifiques et - un peu moins souvent j’espère - médiatiques.
Pas toujours avec raison mais ils donnent tellement souvent le fouet pour se faire battre…. par leur attitude passionnée et souvent grotesque qu’une vraie réflexion devrait se faire en leur sein. Rien qu’à à voir le nombre d’individus complètement chabraques qui s’attribuent le titre d’ufologue je comprends qu’on parte en courant dès que quelqu’un se l’attribuant se pointe. Comme ils sont de surcroît très fort pour se taper dessus à la moindre occasion… qu’ils n’ont aucun esprit de corps et qu’il est patent que l’aspect commercial de l’ufologie les mène, je ne vois pas comment ils vont s’en sortir. On a souvent l’impression de contempler un parti politique qui se déchirerai après une sévère défaite électorale. C’est vrai que les défaites ils connaissent.
De l’autre côté je suis pas mal agacé par le confort serein dans lequel se vautrent les scientifiques reconnus et médiatiques. Ils dealent avec le concret et ont la tâche assez facile.
Concernant les spécialistes en OVNIS ceux que j’estime sont en général ceux qui ont pignon sur rue depuis longtemps et qui en ont fait un métier. Ils sont devenus prudents. Stanton Friedmann a une belle énergie, Vallée à beaucoup d’expérience, il prend très peu de risques en se réfugiant dans une explication plus psychique des choses. Chourinov a apporté un peu d’air frais de l’est.. on en avait besoin. Bourdais est très factuel et organisé, s’appuyant sur la cohérence. Tous ces gars et beaucoup d’autres méritent quelques part de l’intérêt. Ne serait-ce que parce qu’il leur aura fallu un certain courage. Celui de passer pour de doux dingues.
Jean-Pierre Petit
J’aime bien Jean-Pierre Petit, il est fou, complètement. Un cinglé joyeux et impertinent qui n’a pas peur de grand chose. Un de mes ami astrophysicien pense que c’est un génie, pourquoi pas. Il y a en tout cas une qualité qui frappe assez vite chez lui c’est son ouverture, qualité qui nourrit son défaut principal : il est absolument touche à tout, rien ni personne ne le lui empêchera jamais, mélangeant dans la joie et la bonne humeur la chansonnette et les mathématique, le deltaplane et une méthode pour arrêter de fumer, la critique politique et la drague, l’écriture et le dessin, j’en passe et pas mal d’autres. Tout ceci apporte du combustible a beaucoup de ses détracteurs qui eux, en général, ont fait carrière, suivi une ligne. Comment dissimuler sa méfiance devant pareil agité. En Suisse on appelle cela des grimpions. Lui est un chercheur, au pied de la lettre, métaphysique. Quand en plus il publie des travaux scientifiques ou il annonce exploiter des écrits extraterrestres on imagine bien la stupéfaction des experts installés. Lui est beaucoup plus ambitieux que cela, ce qui me plait pas mal. Je ne serai pas étonné qu’il espère secrètement - et c’est bien naturel - laisser son nom dans l’histoire scientifique. Il a ses chances. Avec le MHD ou peut-être les univers gémellaire, voire la logique tétravalente. En tout cas quelques personnages du landernau scientifique que j’ai approché pour avoir leur avis sur JPP m’ont répondu des trucs du genre « vous appelez cela de la science « . Ils se reconnaîtront. M’amuserait bien qu’ils s’en mordent les doigts un jour.
Je lui ai parlé deux ou trois fois par téléphone, au milieu des années quatre-vingt dix, période difficile pour lui il m’a semblé, alors qu’il cherchait à mettre certains de ses travaux en ligne sur le web. Nous avons aussi échangé une correspondance sur trois ou quatre ans ou il m’a étonné par sa disponibilité. Son livre « Les enfants du diable » est un magnifique exemple de vulgarisation scientifique et historique, je le conseille à chacun, absolument.
Maintenant JPP a plein de défauts, surtout désagréables pour les fonctionnaires plan-plan de la science balisée et en pantoufles, et aussi pour le quidam lambda pondéré. Il peut-être extrêmement méprisant et agressif. Il traitera volontiers certains interlocuteurs de nuls, de scientifiques de sous-sol, de cons, de chercheurs de merde, etc… Probablement par simple frustration de ne pas avoir droit à la parole dans certains milieux, mon avis en tout cas. Il allume aussi le plus menu fretin, certains d’ufologues connus par exemple mais c’est un peu la règle dans ce milieu. Et puis… quand on a une telle attitude il vaut mieux savoir se défendre, non ?.
Ce qui m’agace le plus chez JPP, de plus en plus d’ailleurs, je prends de l’âge peut-être, allez savoir, c’est son manque de réserve dans beaucoup d’affaires-rumeurs… et Dieu sait si il y en a sur Internet. Petit part au quart de tour… avec tout ce qui bouge.
Qu’il ait des certitudes pour Roswell je comprends encore, qu’il affirme qu’il y ait black out et pas mal d’autres choses aussi. Mais quand on fait le décompte de ses affirmations aujourd’hui, ça fait quand même beaucoup d’affaires qu’il soulève. Trop pour un seul homme je dirai. Dans le désordre : la comète fragmentée Shoemaker-Lévy était un test de bombes antimatières US, le B2 est un avion utilisant de la technologie MHD, voir de la reverse technology issue de Roswell, on ne va plus sur la lune parce qu’il y a des extra-terrestres, les USA sont gouvernés par un cabinet occulte, les crop circles sont des essais secrets à base d’ondes pulsées, réalisés dans les champs de blé parce qu’il n’y a pas d’animaux de grande taille qui pourraient en souffrir, la désinformation est généralisée, etc…
Je ne nie pas la possibilité qu’il y ait du vrai là dedans mais lui fonce tête baissée, affirme, avec un minimum de réserve quand il y en a - réserve qui devrait rester une qualité, il me semble. Lui même, j’en suis certain, le reconnaîtra. Mais il est si bavard, une pie. Et il aime tant foutre le binz.
Enfin, c’est sa nature, on ne peut pas tout avoir. Il ne peut pas mettre depuis quinze ans la pagaille dans le milieu scientifique avec des idées qui tiennent la route, dérangeantes et novatrices et être en plus diplomate, agréable et pondéré. Qu’il reste comme il est. Notre monde a besoin de type comme lui.
Les négateurs
Il y a une catégorie d’individus que je ne comprends pas. Ce sont ceux qui balayent le phénomène du revers de la main. J’ai vu un jour à la TV l’astronome Michel Mayor, scientifique Suisse mondialement reconnu, maintenant presque jalousé parce qu’il a été le premier avec un collègue à démontrer l’existence d’exo planètes*, écraser le sujet en 8 secondes « Je n’y crois pas, ça n’existe pas », suite à une question prudente de l’animateur sur les Ovnis .
Je comprends qu’on puisse être déçu et même dégoûté par toute la passion imbécile qui entoure le sujet, par tous les cinglés qui s’en occupent, par l’exploitation de la crédulité des gens simples, etc. Me paraît aussi normal que ce thème soit intellectuellement inconfortable pour des gens qui veulent pouvoir répéter les expériences, être dans le concret. Je saisis qu’on ait pas le temps… et ainsi de suite.
Mais qu’on nie l’existence du phénomène me paraît encore plus incroyable que le phénomène lui-même. Les astronomes ont dans leur terminologie, un terme, PAE - phénomène à expliquer - qui mériterait quand même un peu plus d’attention.
Un autre ferme détracteur est l’astronome André Brahic, mais lui entre en matière, ce qui est déjà mieux, intelligemment, avec des arguments recevables tels que l’utilisation commerciale du phénomène et l’exploitation éhontée de la naïveté du public. D’un autre côté lui même avoue son inquiétude devant une potentielle vie extra-terrestre évoluée en évoquant l’impérialisme humain. Toujours cet anthropomorphisme. Vivra verra.
*( planètes orbitant autour d’un autre soleil que le nôtre )
La peur de la rencontre
L’attitude psychologique de l’être humain face à la rencontre d’une civilisation extérieure est probablement le point central de cette problématique. Point de normalité possible en ce domaine, point de références. Reste l’interprétation. Eh oui, personne n‘a jamais vu jouer cette scène d’une rencontre prévue et pré écrite dans les esprits pour la simple raison que nous ne pouvons pas décemment avoir cette outrecuidance de penser que nous sommes les seuls êtres pensants de la galaxie. Nous ne pouvons pas être imbéciles au point que notre grande intelligence décrète, grosso merdo : « il n’est pas possible qu’une telle rencontre puisse se faire puisque nous sommes incapables de comprendre le modus operandi qui le permettrait ».
Donc nous spéculons, ou, mieux, essayons de transcender nos spéculations. C‘est maigre, je sais, mais reste qu’il n’y a pas, pour nous, plus profonde notion d’inconnu. Quelle est notre expérience en ce domaine ?… rien. A à l’exception de ces cuisantes et souvent lamentables références colonisatrices humaines.
L’angoisse de cet inconnu est, a mon humble avis, un phénomène beaucoup trop occulté dans la réflexion de mes contemporains. Il est absolument clair que réaction normale d’un mammifère dans notre genre – soi-disant supérieur – est généralement la peur devant l’incompréhensible, le non préhensible. Quand ce n’est pas la terreur. Prenons ceci en compte et alors, pourra-t-on, peut-être, commencer à entrevoir certaines explications quand à la réaction des militaires, des scientifiques.. ou des organismes comme les médias et les états.
J’ai vécu moi même un épisode assez révélateur. Lors d’un canular de la TV Suisse organisé à Genève autour des années 68, je me rappelle très bien ( j’avais environ 10 ans ) avoir vu un type, visiblement déstabilisé, sortir de la foule, franchir le cordon de sécurité et se ruer sur la pseudo entité sortant de la pseudo soucoupe pour se mettre à la frapper. Mezigues, jeune môme, n’ait ressenti que la peur de l’agresseur.
De même, dans une grande partie des rapports on parle de la peur des témoins. On sent aussi, parfois, entre les lignes, certains enquêteurs( Ruppelt, Hynek ), supposément froids et impersonnels, laisser percevoir, au travers de leur style rédactionnel, une légère interrogation inquiète.
Et quand un scientifique reconnu comme Brahic dit, à peu près : « Quand on voit le comportement impérialiste et prédateur des humains on a du souci à se faire avec d’éventuels étrangers », il ne fait que formuler cette réaction instinctive de crainte. Je ne dis pas qu’elle est bonne ou mauvaise, je dis simplement qu’il faut la reconnaître parce qu’elle diminue notre lucidité.
Ou encore, ce commentaire d’un belge, parlant de la vague de 1990.
Certaines personnes étaient curieuses, d’autres s’en foutaient ; mais il y avait bien des gens qui avaient manifestement peur. Il se jetaient sur le moindre article de journal qui dédramatisait l’affaire pour pouvoir enfin rire des gogos qui croyaient aux "petits hommes verts." Ces gens avaient vraiment la trouille et agressaient verbalement tout ceux qui se posaient des questions. Les debunkers étaient nombreux, ce n’était pas l’armée belge ni la CIA, c’était monsieur tout le monde. Je me rappelle que des scouts avaient fait un feu d’artifice et s’étaient déguisés en martiens, un journal en avait fait un article, quel soulagement, tout était expliqué. Il est difficile de dresser un portrait type de ce genre de paniqueurs ; mais s’ils ont une formation scientifique, ils se croient automatiquement obligés de protéger la pensée humaine de toute dérive inquiétante.
Personnellement je n’ai pas honte d’annoncer qu’une telle situation de rencontre m’inquiéterait certainement. Je serai donc très fier d’être capable de garder calme maîtrise et pondération.
Mais il m’est impossible de préjuger de mon attitude.