Petite pensée pascale (2) : Croire en quoi ?

Si nous ne sommes plus attachés à la vérité d’un Dieu unique, assortie de ses dogmes et des instituions qui la consacrent, nous sommes attachés pourtant à l’univers culturel dont cette vérité a suscité au cours des siècles le déploiement. La crainte de l’avenir, répondant à la perte de la croyance au progrès, nous laisse un peu désemparés devant ce temps vide de promesses, et nous donne le sentiment d’une régression.
Le christianisme a été chez nous pendant presque vingt siècles la boussole dans la vie des hommes. Il a insufflé partout sa vision du monde, fait essaimer l’espérance, a inspiré l’idée de progrès et a prévu la démocratie moderne. Il a promu l’avènement de gouvernements et d’Etats de droit, suscité indirectement les droits de l’homme et enraciné la certitude de la dignité personnelle. Tous les arts lui devaient leur inspiration. La morale du quotidien et la moral du gouvernement se réclament de lui. Cette omniprésence s’estompe et disparaît : ce n’est plus la religion fondatrice qui conseille, justifie, éduque ou écarte. Les instances du pouvoir ne s’appuient plus sur elle. Nos sociétés ne comptent plus sur elle pour leur souffler la voie du juste, ni pour leur dire qui est l’homme. Les questions essentielles se posent toujours, mais il y est désormais répondu par milles voies diverses, dont la religion n’est qu’une parmi tant d’autres, et en outre suspecte en raison de sa longue domination passée.
Certaines philosophies incitent l’individu à se détacher de son moi : dans le bouddhisme le moi - l’ego - n’est qu’une construction intellectuelle qu’il faut considérer comme périssable, comme illusion. L’importance du moi personnel en Occident, au contraire, a créé l’individualisme. L’idée de la survie d’une partie de l’être dans l’au-delà, chez les philosophes grecs, puis l’idée de salut personnel chez les monothéistes, valorisaient un individualisme, qui s’oppose au renoncement au monde d’un Bouddha, qui est un retrait sans transcendance. Dans l’Occident postmoderne, non-croyant, le moi subsiste, entité culturelle et manière d’être, mais détaché de son socle religieux : c’est-ce qu’on appelle l’individualisme matérialiste.
L'abandon des fondements chrétiens séculaires modifie insidieusement le droit lui-même. On soutient le coupable souvent mieux que la victime. La faute est constamment relativisée. Et bien d'autres facettes plus ou moins visibles sont des conséquences de ce laxisme dû, en partie, à l'affaiblissement de l'influence chrétienne, remplacée par un matérialisme plus ou moins intéressé, comme, par exemple, l'envahissement insidieux de la pornographie et de la violence dans les médias. Leur banalisation devient comme une drogue, une obsession, ce qui ne va pas sans de graves conséquences sociales : délits sexuels, l’augmentation des divorces, etc.
Le développement de la violence et l'insécurité dans la vie quotidienne, serait-elle liée à l’abandon du christianisme ? L'Occident redécouvre les dures réalités des sociétés païennes les plus frustes, marquées par la loi du plus fort. Le rejet de toute loi et l'irrespect de ses représentants révèle aujourd'hui ses effets dévastateurs. À l'image de l'empire romain décadent, nous voici marqués par les débordements du sang, du sexe et des jeux...C'est un cycle sans fin de convoitises, et une soif de plaisirs jamais assouvis. Dès lors, partisan du matérialisme, l'homme est désormais relativiste : la morale est relative... et la loi doit suivre l'évolution des mœurs !
Les valeurs du christianisme, indépendamment de la foi, sont la base de notre civilisation, et ne peuvent pas être remplacées par le matérialisme. Le christianisme est trop important pour être laissé aux seuls croyants.
Indépendamment de toute religion dogmatique, le sentiment de transcendance reste toujours inné dans l’être humain. La transcendance, exemplifiée dans la transe, la transe des Soufis dans la danse, la transe des Yogis, insensibles à la douleur, et la transe, à un niveau plus courant et plus modeste, de l’émerveillement, devant la naissance des chatons, par exemple, ou devant la nuit étoilée, et devant la voix de la conscience en nous - l’émerveillement, sans doute une des plus belles émotions de l’être humain, inné dans l’enfant, et source de toute religion. Quoi de plus beau que l’éclat de l’émerveillement dans les yeux d’un enfant ! La faculté humaine de l’émerveillement me semble si proche de l’adoration que je suis tenté d’y voir un rapport avec cette autre faculté humaine de croire, qui est, peut-être, ce qui fait la grandeur de l’homme.
Et c’est sans doute pour cette raison que croire est dans la nature de l’être humain. Ceux qui ne croient pas en Dieu croient tous en quelque chose. La vraie question n’est donc pas : croit-on ? Mais bien : comment croit-on ? Pourquoi croit-on ? A quoi croit-on ? On peut croire que la mort est le néant ou, au contraire, croire qu’il y a quelque chose après la mort, mais les deux alternatives restent des croyances et non pas des certitudes. Ce qui convient dans ces questions c’est la modestie, et la sagesse d’admettre, avec Platon, qu’on sait seulement qu’on ne sait pas.
44 réactions à cet article
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Découvrir l’Islam : islam decouverte
@ l’auteur, tu te poses trop de questions qui ne servent à rien !@+-
Bonjour observateur,
« @ l’auteur, tu te poses trop de questions qui ne servent à rien ! »
On ne se pose jamais assez de questions, au contraire !
Voici une question pour vous !
Votre commentaire plein de mépris, à quoi sert-il ? Posez-vous cette question...@ l’auteur : bonjour et merci pour ce second article !
Il me semble cependant que vous réduisez le paganisme à Rome, le côté jeux, sexe, violence, etc. Dans le contexte du christianisme, je comprends cette référence mais je pense que d’autres sociétés paiennes, comme Athènes avec Socrate, n’ont pas attendu le Christ pour poser le problème de la justice. A Rome également, les frères Gracques avaient des idées assez révolutionnaires sur la question du partage des richesses, et bien avant le Christ.
Sinon, j’espère lire un troisième volet bientôt !
Bonne journée à vous !
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@ observateur islam découverte
Le Mahdi n’est pas caché sur Agoravox, sinon croyez bien qu’on vous le dirait ... Éventuellement et très cordialement on vous préviendra si on le voit ...
Bien fraternellement. -
comment croit-on ? Pourquoi croit-on ? A quoi croit-on ?
--->Aucun interet...un jour tu comprendras...
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@ l’observateur
Vos messages sont trop courts pour susciter une discussion. Je connais assez bien l’islam, peut-être même mieux que beaucoup de musulmans, de toute façon suffisamment pour ne pas l’aimer. J’ai trois exemplaires du Coran, en Français, Anglais et Allemand, et je le trouve si plat, si banal, si ennuyeux, que je n’ai jamais pu le lire en entier. La Bible est autrement intéressante, poétique, même passionnante parfois, et l’Ancien Testament devrait vous convenir, puisque c’est le Livre dont parlait Mohammed avec respecte - les gens du Livre, auxquels il accord une certaine tolérance, d’ailleurs peu pratiquée dans la plupart des pays musulmans aujourd’hui.
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@observateurJ’aime tellement l’islam que je suis heureux qu’il y en ait deux (le sunnisme et le chiisme) et que chacun dit que l’autre est faux.Une question, votre imam mahdi, il ne serait pas gaucher ? -
« Il n’y aplus aucun bien à espérer, ni aucun mal à craindre après la mort.Profitez donc sagement du temps en vivant bien et en jouissant sobrement, paisiblement et joyeusement, si vous pouvez, des biens de la vie et des fruits de vos travaux, car c’est le meilleur parti que vous puissiez prendre, puisque la mort met fin à toute connaissance et à tout sentiment de bien ou de mal ». (Abbé Jean Meslier 1664/1729.Testament)
Désolé l’Auteur, mais l’apparition des monothéismes s’est accompagné d’un cortège d’horreurs et de malheurs pour le genre humain ; Violence, Dogmatisme, Intolérance(« tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !!! ») Tyrannie, destruction du lien à la Nature, voici le superbe héritage des religions du Livre ; tout cela pour répondre à des superstitions venues du fond des âges.Nos maux actuels sont encore induits par cette manipulation maudite, et ce qui devait transmettre une soi disante Morale, a installé comme valeur suprème la Cupidité.
Pour finir je paraphraserai à nouveau le bon Abbé Meslier qui avait écrit dans le secret de son presbytère : « Pendre le dernier Roi avec les boyaux du dernier prêtre !!! » avec :
« Pendre le dernier banquier avec les boyaux du dernier prêtre du dernier imam et du dernier rabbin !!! »-
Votre refus de la religion vise la religion rituelle et les dogmes de l’Eglise, plutôt que le christianisme, qu’il faut comprendre comme le message des Evangiles de non-violence et de liberté, égalité et fraternité. Les révolutionnaires de 1879 n’avaient pas loin à chercher pour trouver leur devise. C’est un paradoxe de l’histoire que l’avènement de la laïcité, des droits de l’homme, de la liberté de conscience, de tout ce qui s’est fait au cours des siècles contre la volonté des clercs, s’est produit par un recours implicite ou explicite au message originel des Evangiles.
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Oui Kookaburra, « Liberté, égalité, fraternité » ça vient, dans une large mesure, des Evangiles.Mais les chrétiens doivent sortir la tête du sable et rejeter ENFIN la croyance dans une « bonne violence de Dieu, ancienne et qu’il faut bien interpréter ».Plus exactement, ils doivent exiger de leur nouveau pape qu’il cesse de justifier, conforter et transmettre aux croyants du futur cette épouvantable croyance comme le faisait le pape précédent.-
Bonjour M. Régnier,
"Mais les chrétiens doivent sortir la tête du sable et rejeter ENFIN la croyance dans une « bonne violence de Dieu, ancienne et qu’il faut bien interpréter ».«
Je pense que la fin du présent article peut apporter un éclairage intéressant sur votre revendication :
» On peut croire que la mort est le néant ou, au contraire, croire qu’il y a quelque chose après la mort, mais les deux alternatives restent des croyances et non pas des certitudes. Ce qui convient dans ces questions c’est la modestie, et la sagesse d’admettre, avec Platon, qu’on sait seulement qu’on ne sait pas.«
Que la croyance en une bonne violence de Dieu vous semble absurde et dangereuse, c’est un fait.
Cependant lorsque l’auteur de l’article écrit :
»Ce qui convient dans ces questions c’est la modestie, et la sagesse d’admettre, avec Platon, qu’on sait seulement qu’on ne sait pas."
Je pense que cela s’applique également à la question que vous posez. Vouloir comme vous le faîtes y apporter une réponse, c’est ne pas respecter la croyance d’autrui. Même si cette croyance vous paraît scandaleuse, il faut la respecter, ou alors me présenter Dieu afin qu’il explique lui-même sa volonté. Le pape devrait d’ailleurs faire la même chose !
Par vos articles, c’est sûr que beaucoup ont découvert (moi le premier et je vous en remercie) cette question que vous posez. C’est une tribune pour vos adversaires...Vous jouez avec eux la même pièce dans des rôles différent, c’est tout...
Cependant je respecte votre non-croyance en une bonne violence de Dieu.
Bonne journée à vous
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@Amoribonde
La violence de Dieu : c’est un concept bizarre tiré de l’anthropomorphisme que subit Dieu dans la bible.
A titre de comparaison, peut on dire que la voiture est violente parce qu’elle engendre des accidents de la route ? Est ce que je suis violent parce que des milliards de cellules dans mon corps meurent chaque jour ? Est ce que ces memes cellules si elles avaient le don de réfléchir (peut etre sont elles conscientes d’ailleurs, d’une certaine façon), me rendraient responsable de l’holocauste qui se produit dans mon corps tous les jours ?
N’est ce pas plutot la façon dont on conceptualise la mort et la souffrance qui sont à revoir ?
Par exemple, on sait que les etres humains deviendront trop nombreux à relativement brève échéance pour nourrir toutes le s bouches ou meme vivre dans une relative harmonie, la guerre et/ou les épidémies qui ne tarderont pas alors à survenir (réaction normale d’un système qui se régénère) seront elles un bien ou un mal ? une violence de Dieu nécessaire, une simple nécessité du système ou une punition pour toutes nos conneries comme le mentionnerait une Bible du futur ? -
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@ Neymare
Je partage votre pessimisme et je dirais bien « une punition pour toutes nos conneries », notamment écologiques et politiques. -
@ Pierre Regnier
Oui Kookaburra, « Liberté, égalité, fraternité » ça vient, dans une large mesure, des Evangiles.
Oui à ceci près que dans les Évangiles, c’est écrit dans l’autre sens > fraternité, égalité (implicite forcément, l’alter ego), Liberté.
Tant qu’on inversera pas le mouvement ... on marchera à reculons.L’autre très gros problème du christianisme c’est de toujours avoir repoussé violemment tout ce qui ne l’arrangeait pas (ce qui n’est pas très fraternel) et d’être très inconciliant (bien que les conciles n’ont pas manqué). Il a du mal avec la concurrence, avoir le monopole est plus confortable ... donc il est resté par sa faute très anachronique à se donner des grands airs d’intemporel et d’universel, et, des légères déviations de sa trajectoire initiale, il se retrouve aujourd’hui en hors piste (normal l’erreur s’amplifie avec le temps puisque rien ne vient corriger la trajectoire) ... et en grande partie hors jeu. C’est juste l’époque moderne qui plombe l’Église, personne ne la harcèle, pas de joutes philosophiques contre la religion, elle s’enfonce toute seule comme le bateau prend l’eau.
Saura-t-elle se réformer un peu ... constat valable aussi pour les autres chapelles satellites. -
@ njama
« L’autre très gros problème du christianisme » Plus exactement de l’Eglise. Le christianisme n’est pas que le catholicisme. L’Eglise n’a pas simplement ignoré des exigences de celui dont elle se réclame. Elle n’a pas seulement diminuer et transformé son message : elle l’a, en certains points, totalement retourné. Elle l’a subverti. D’où l’avènement du Luthérianisme. La révolte de Luther fut une révolte contre la corruption et la malhonnêteté de l’Eglise. Il ne voulait pas provoquer un schisme - il ne voulait que faire arrêter les pratiques inacceptables de l’Eglise.
Jésus fut le premier grand réformateur. Il chasse le Pharisiens du Temple et, dans son enseignement, il critique l’Ancien Testament en corrigeant nombreux préceptes. « Œil pour œil » devient « Offrir l’autre joue » etc. Il a fondé une éthique que nous considérons aujourd’hui comme universelle et laïque : l’égalité entre tous les êtres humains, la fraternité, la liberté de choix, la promotion de la femme, la justice sociale, la non-violence, la séparation des pouvoirs spirituel et temporel. A l’époque, c’était une éthique carrément révolutionnaire et subversive. Jésus relativise la religion rituelle au profit d’une spiritualité intérieure.
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Oui Kookaburra, « Liberté, égalité, fraternité » ça vient, dans une large mesure, des Evangiles.Mais les chrétiens doivent sortir la tête du sable et rejeter ENFIN la croyance dans une « bonne violence de Dieu, ancienne et qu’il faut bien interpréter ».je comprends votre propos pierre, on en a deja parlé ailleurs, il est tres juste.
mais il faut aussi reconnaitre qu’aucun chretien ne croit en une bonne violence de Dieu. quand je dis chretien, je parle de vrais disciples de Jesus-Christ, ce qui ne veut pas dire « gens parfaits » mais gens qui mettent au dessus de toute religion (fut-elle nommee chretienne), tout dogme la vie, le message, la personne de Jesus.
pour les autres, peut on raisonnablement les appeler « chertien » ? n’est ce pas de eux dont parle Jesus lorsqu’il conclut son sermon sur la montage en disant :
Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
je pense qu’Il parle là de gens qui se disent chretien mais ne le sont en fait pas, car ces pseudos chretiens prophetisent , chassent des demons, font de miracles en son nom
et pourtant ne sont manifestement pas chretiens...si je comprends bien cette conclusion du sermon sur la montagne, est chretien celui qui cherche à observer le-dit sermon sur la montagne, donc, si on veut savoir ou on en est, il ne faut pas hesiter à relire l’evangile de matthieu chapitres 5,6 et 7, on trouve là l’essence meme du VRAI christiannisme.
et pour ceux dont vous parlez justement pierre... ma foi... que faire, que dire ? pour ma part, je passe deja toute mon energie à oter la poutre qui est dans mon oeil et je pense que ma vie n’y suffira pas... je ne peux qu’etre attentif à ne pas devenir comme eux, car la violence est tapie dans le coeur de tout homme, donc dans le mien aussi...
je sais que c’est revoltant... mais que faire ? chacun devra repondre pour ses actes à lui ! et comme dit Jesus :« a quoi bon sauver le monde si c’est pour perdre son ame ? » et juger les autres c’est deja commencer à « perdre son ame »...
comme disent les peres du desert, la colere, la « puissance irrascible », nous a été donnée par Dieu pour nous opposer vigoureusement à tout ce qui nous separe de Lui, en d’autres termes : au péché. et des qu’elle est tournée vers autrui nous perdons ce pourquoi elle nous a été donnée... mais encore une fois : chacun devra repondre pour lui-meme et le mieux que nous ayons à faire, mais aussi le plus difficile pour nos ames egocentriques, belliqueuses, promptes à juger plutot qu’à aider, c’est de prier pour ces gens... rien n’est plus utile.
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@ neymare,
j’ai plussoyé votre commentaire !
vous dites : "la guerre et/ou les épidémies qui ne tarderont pas alors à survenir (réaction normale d’un système qui se régénère) seront elles un bien ou un mal ? une violence de Dieu nécessaire, une simple nécessité du système ou une punition pour toutes nos conneries comme le mentionnerait une Bible du futur ?«
je rajouterai juste »une consequence de nos actes« ... ce que la bible a appelé une malediction, et que les hommes ont interpreté »punition divine« , alors que qd Dieu annonce une malediction, Il ne fait que nous decrire les consequences de nos actes et que pardonnez cet anthropomorphisme, Il pleure avec et pour nous en y pensant...
apres, une consequence est-elle un bien ou un mal ?????? tres vaste question.... je suppose que ça depend de la bienveillance ou non-bienveillance de celui qui est à l’origine et à la fin de toutes choses...
donc, je prefere dans ce genre de cas ma rappeler cette petite phrase de l’epitre aux romains : »Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu« .... ou de l’epitre aux hebreux » Dieu corrige ceux qu’Il aime, car quel est le fils qu’un pere ne corrige pas ?" donc selon aussi cet anthropomorphisme, il depend aussi de nous, de par notre humilité ou notre obstination orgueilleuse de rendre bonne ou mauvaise ces consequences-maledictions...
mais à l’evidence, notre monde est soumis au pouvoir de l’orgueil...
et nous sommes donc probablement mal barrés...
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Kookaburra
Avez vous remarqué que la république est trinitaire comme l’église catholique :
liberté, égalité, fraternité.-
Bien sûr, mais qu’est-ce que voulez impliquer ?
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Que l’on a remplacé la religion catholique par la religion de la raison, tout simplement.
Le christianisme sans chrétiens n’a aucun sens. Dans le christianisme seul Dieu est juste et sauve, l’homme en peut produire de bons fruits sans le Christ.
Un lien qui peut vous intéresser :
http://echelledejacob.blogspot.fr/2013/03/prendre-lair.html#more -
Oui, d’accord avec vous Cathy, vous avez raison.
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@ Neymare et Amoribonde
Il est certain que je ne veux pas respecter la croyance d’autrui quand c’est cette croyance qui conduit des religieux à tuer depuis 3000 ans. D’autres croyants continueront forcément de tuer si on ne détruit pas la croyance criminogène, ça me paraît aller de soi.
Rappel de mes propositions de 2006 pour la détruire :
NEUF PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA VIOLENCE RELIGIEUSE
1/ La violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable ET BANALE puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée
2/ Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire FONDAMENTAL de maintenir INTÉGRALEMENT sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse
3/ La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, PAR LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés
4/ Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals
5/ La paix et la protection des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène
6/ Les sociétés défendant les Droits humains doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène
7/ Le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu N’EST PAS un combat CONTRE LE TOUT des religions
8/ Le CHOC DES CONCEPTIONS (pacifiste et criminogène) AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter le CHOC DES CIVILISATIONS
9/ C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.
décembre 2006
Pierre Régnier, ancien militant de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne
(cette dernière précision parce que c’est toujours au nom des valeurs contenues dans les Evangiles que je milite - depuis 20 ans maintenant - pour la pacification des religions)
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Oui Kookaburra : l’émerveillement, cette fusion de l’être au Tout, par la perception de ses détails ; la conscience de sa propre insignifiance et dans l’intuition de son appartenance ; ce quelque chose sans nom qui nous submerge et nous projette dans l’ailleurs, dans l’inconnu, dans l’avenir. Toute la religion de l’Homme dans cet émerveillement devant l’incarnation de la perfection : la naissance de chatons, la construction entêtée de la toile de l’araignée mais aussi tous les ciels d’orage, le flux et le reflux des marées, devant toute la beauté du monde et, parfois, devant la beauté de l’Humanité.
Joyeuses Pâques !-
Merci Alinea, j’aime beaucoup votre façon de l’exprimer. C’est magnifique. Oui, l’émerveillement est bien plus que l’étonnement, que d’autres animaux peuvent aussi ressentir. Seul l’être humain peut ressentir l’émerveillement, et vous ressentez la l’importance de cette émotion comme moi et comme, bien sûr, Kant l’avait soulignée :
« Il y deux choses qui me mettent dans l’état d’émerveillement - le ciel étoilé au-dessus de moi, et la voix de la conscience dans moi. » (traduction hasardeuse, je n’ai pas la bonne sous la main).
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j’y ajouterai, pardonnez moi, mais c’est le theme( !),
l’emerveillement devant l’amour d’un Dieu createur rejeté par sa creation , et qui continue à manifester son pardon, son desir de retrouvailles, de reconciliation... jusqu’à choisir de se depouiller de tous ses attributs divins en devenant homme, naitre comme un miserable, vivre comme un pauvre, et mourir de la façon la plus ignominieuse et douloureuse sur une croix.... unique façon qu’Il ait trouvé pour briser nos coeurs durs comme le roc et par ce brisement, nous guerir de notre folie...
emerveillement devant ce Dieu humble qui continue à croire en nous envers et contre tout et qui probablement pleure de nous voir nous auto-detruire par notre vanité, notre egoïsme et notre entetement à refuser la Vie...
joyeuses paques à tous et que son sens ne nous echappe pas
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@ Jeremy
Merci Jeremy, c’est beau, très beau, enfin un peu d’esprit de Pâques ! O combien nécessaire dans « notre brave » new monde où le discours courant du athéisme apparaît comme une philosophie de la terre brûlée, sur laquelle l’herbe ne pousse plus.
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@ kookabura
merci à vous pour cet article !
et merci au Christ pour la Croix...
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Bonjour Kookaburra,
Vous avez à cœur de sauver les valeurs humanistes du christianisme moribond. Démarche louable, je l’ai déjà dit, sans doute indispensable, mais peut-être d’arrière garde.
Je m’en explique :
Un moribond rechigne toujours à se laisser amputer de ses membres gangrénés. Cet acte chirurgical se pratique radicalement contre son gré.
Or, pour l’église, c’est la tête qui est corrompue par la gangrène. C’est la tête qui serait à amputer. Un christianisme sans tête... les membres en trouveront de nouvelles, et l’hydre restera ce monstre sanguinaire qu’il a toujours été.
Je comprends votre bataille pour le maintien d’un christianisme rénové, mais l’histoire des civilisations nous a appris que seules celles qui sont remplacées par une nouvelle disparaissent. Et malheureusement, cela est advenu dans le passé par la violence, la guerre, et les génocides.
C’est sans doute là l’origine de la violence meurtrière intrinsèque des religions, car c’est par les armes qu’elles ont fini par s’imposer et remplacer les précédentes civilisations.
Les chrétiens sont fondamentalement des colonisateurs. Les musulmans pareillement. Les juifs, c’est plus subtil, pour ne pas dire faux cul, avec l’attente de « la terre promise » ; Moïse est tout de même présenté comme un fin stratège de guerre qui, par exemple, s’est montré capable de demander à Dieu d’engloutir l’armée égyptienne dans la mer rouge...
Sans aller chercher bien loin, la preuve en est dans la christianisation du continent américain, le sud comme le nord. Combien de civilisations ont-elles été rayées de la carte du monde, ou parquées dans des réserves, sous la prétention hégémonique d’un christianisme imbu de ses gages supposés divins ?
Maintenant, savoir si la nouvelle religion laïc — celle des adorateurs de la science — ne fera pas finalement que reproduire les processus passés est une vraie question. On semble y voir pointer un dogmatisme tout aussi hégémonique. Les manipulations sociétales auxquelles se livrent les élites de la laïcité sont effrayantes, à commencer par la destruction de la cellule familiale, pour contrôler la procréation... Plus qu’effrayant, et le troupeau écervelé, déjà lobotomisé par la propagande scientiste, approuve en gloussant comme des dindons.
La montée en puissance des mouvements intégristes qui enfourchent la monture mondialiste signe peut-être un renversement des forces en puissance, mais aussi un ras de marée meurtrier pour l’humanité. Avec le glaive et l’épée, les conquêtes christianisantes ont duré 2000 ans, mais avec les armes de destruction massive disponibles aujourd’hui sur le marché de la guerre...
Je vous souhaite de joyeuses fêtes pascales
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la tete est gangrénée, bien dit... je pense que c’est pour cela qu’il faut revenir au coeur de l’evangile.... qui lui n’a rien à voir avec tout ce que vous denoncez (à juste titre)... vrai christiannisme qui fut des le depart et qui restera une utopie sur le plan collectif mais qui n’en est pas une sur le plan personnel, où elle devient alors une formidable force de vie, de guerison...
c’est vraiment un sujet eternel... le mal commis par l’eglise à travers les siecles... mais, on ne peut le nier, des individualités magnifiques ont aussi parsemé ces memes siecles... des gens qui ont suivi le conseil du Christ d’oter premierement la poutre qui etait dans leur oeil avant de s’occuper de la paille dans les yeux des autres...
mais si peu de gens ont compris l’intelligence, la finesse et l’urgente primauté de ce conseil de Jesus, tant sur le plan personnel que, par decoulement naturel, sur le plan collectif...
et effectivement la "religion laïc, scientiste n’arrangera rien... c’est de la poudre aux yeux, de la vanité, un manque total de recul sur ce qu’est l’humanité dechue : une race malade, egoïste et suicidaire... il faut vraiment être Dieu ou inspiré par lui pour continuer à croire en l’homme en pleine conscience de tout le mal qu’il a commis...
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@ jeremy v
Oui nous sommes, comme vous dites, « mal barrés ». Mais il n’est pas raisonnable aujourd’hui de continuer de dire que "l’évangile n’a rien à voir avec ce que denonce Loup Rebel". Il y a des ambiguïtés, des insuffisances (bien compréhensibles dans le contexte de l’époque) dans le message de Jésus, et l’Eglise s’est formée / enfermée, dès l’origine, dans un dogmatisme qui lui interdisait d’y réfléchir. Il est aujourd’ui urgent, pour les chrétiens, d’en sortir.
Extrait de « Benoît XVI, premier responsable de la violence religieuse » :
"La trahison presque deux fois millénaire, par les chrétiens, du prophète juif dont ils se prétendent – et probablement se croient réellement – les disciples, me paraît facilement explicable. En se constituant, leur église décida que Jésus n’était pas seulement un religieux exemplaire, un modèle à suivre, un réformateur dont la réforme devait être poursuivie et perfectionnée. Elle décida qu’il était lui-même Dieu, une composante du Dieu trinitaire qu’elle inventait pour l’occasion.
Etant Dieu, Jésus était donc parfait. Il ne pouvait pas avoir eu des limites, s’être trompé, être resté ambigu, fut-ce sur des points secondaires parfaitement explicables dans le contexte. Il ne pouvait pas avoir accepté plus ou moins consciemment, confirmé et retransmis, certaines croyances délétères des prophètes antérieurs. Il ne pouvait pas avoir laissé son enseignement inachevé, sa réforme perfectible.
Et l’église, imprégnée de cette conception, se mit à refuser tout appel à la raison pour continuer son œuvre. Elle s’opposa délibérément à la libre philosophie en prétendant en avoir reçu une autre de Dieu, de beaucoup supérieure et – plus grave que tout – elle prétendit échapper à la responsabilité et à la justice humaines. Elle mit un frein brutal au « jésuïsme », elle lui tourna le dos en mettant en place – à sa place – le christianisme.
Et elle se mit à fabriquer des croyants schizophrènes, dont beaucoup se mirent à maltraiter, tuer, massacrer massivement au nom du Dieu d’amour"
Texte complet ici :
http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
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"Etant Dieu, Jésus était donc parfait. Il ne pouvait pas avoir eu des limites«
il s’est depouillé de sa nature divine durant sa vie sur terre... afin d’etre pleinement homme, il avait donc des limites...il n’etait pas omnipotent, ni omnipresent , ni omniscient...sinon, comment pourrions nous le suivre ? par contre il etait parfaitement inspiré, parfaitement à l’ecoute, et parfaitement obeissant je pense....
je ne sais comment exprimer mon accord avec ce que vous denoncez, par contre, il me semble necessaire de faire definitivement le deuil... ces gens qui se sont appelé »l’eglise« ne le sont pas !!!... l’eglise, la vraie, c’est Jesus qui la batit, pas l’homme ( »JE batirai mon eglise« , matthieu 16:18), elle est mystique, elle est composée de gens de tous horizons qui aiment et suivent le Christ...
ce serait horrible si qui que l’ont soit, quoi que l’ont fasse, le fait d’etre sur les registres de baptemes faisaient de nous un membre de cette eglise ! et nous en excluerait le cas echeant !
il me semble que Dieu est bien plus juste que ça, non ?je peux vous le dire à l’avance, a regret, mais l’eglise catholique ne reviendra jamais sur ce qu’elle a fait ou dit, ne serait-ce quà cause de l’infaillibilité papale... le mieux est donc de laisser tomber et de tracer son propre chemin sous le regard de Dieu et de se voir responsable pour nous meme, et non pour les atrocités commises honteusement par ceux qui se disent chretien... que ce soit par betise, par perversité politique ou par ignorance...
ce dont je suis sur, c’est que le Christ parcourait à pied son pays, grillait du poisson autour d’un feu, aimait les rejetés et ne jugeait que ceux qui s’erigeaient eux meme en juge... et qu’Il accepta , pour lui-meme, l’injustice des hommes...
»à quoi bon gagner le monde si c’est pour perdre son ame ?«
l’eglise catholique, pour ne mentionner qu’elle, est engluée dans ses contradictions et je pourrais m’immoler place st pierre à rome que ça ne changerait rien à ses positions... le Christ, Lui est venu en homme libre, libéré des carcans religieux, n’a jamais porté aux nues les campagnes militaires d’israel, n’a meme pas cherché à bouter l’envahisseur romain... il s’est contenté de rappeler à chacun : »le royaume de Dieu est au dedans de vous« , »toi quand tu pries, va dans ta chambre, ferme la porte, et ton Pere qui voit dans le secret te le rendra" etc. etc. etc.
à quoi bon vouloir changer une institution, seul chaque homme en tant qu’individu compte...
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Jeremy
Oui »c’est Jésus qui construit la véritable église", et ceux qui se réclament de son exemple ont donc à poursuivre et perfectionner son œuvre, pas à prendre prétexte de ses réelles ambiguïtés pour l’enlaidir et l’affaiblir dans la pratique. Voir dans mon texte "Benoît XVI, premier responsable de la violence religieuse« à partir de »Parmi les ambiguïtés énoncées par Jésus…" (1)
Je ne suis donc pas d’accord quand vous dites qu’il faut »définitivement faire son deuil« de l’église catholique qui »ne reviendra jamais sur ce qu’elle a fait ou dit, ne serait-ce qu’à cause de l’infaillibilité papale". Ceci me paraît rejoindre le défaitisme qui constitue, en fait, l’idéologie dominante, aussi bien dans le monde politique profane que dans celui qu’abîme le mauvais pouvoir temporel des religions. L’infaillibilité papale est une aberration relativement récente inventée, justement, pour éviter de déranger la théologie déraisonnable, et installer le clergé dans une « spiritualité » confortable mais pas du tout « jésuïste ».
Ceci n’enlève rien à la qualité éventuelle des démarches spirituelles individuelles. Mais celles-ci, pour la pacification du monde, n’ont pas l’efficacité potentielle d’une bonne démarche religieuse communautaire débarrassée du dogmatisme. Qu’on le veuille ou non les religions ont un énorme pouvoir sociétal. Le judaïsme ne semble pas pouvoir se séparer de ses origines élitistes, ni l’islam de ses fondements violents. Le christianisme a, lui, depuis toujours, des fondements pacificateurs et ce sont seulement ses tortueuses tricheries théologiques qui servent son pouvoir temporel dans ce qu’il a de pire. Un honnête et courageux investissement de tous les croyants dans la théologie peut et doit, au sein du christianisme, le débarrasser de ses contradictions jusqu’à ce jour partiellement et indirectement criminogènes.
(1) http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
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ok... je respecte votre position et votre combat., pierre
mais je prefere, pour mon propre compte, chercher à suivre le Christ vivant dans mon quotidien & dans ma priere ... ce qui, je trouve, est l’inverse d’une attitude defaitiste, mais bel et bien dynamique et pacifiante...
disons que c’est plus à ma mesure...
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@ Jeremy et Pierre
Vos interprétations du christianisme me conviennent parfaitement, mais, pour des raisons psychologiques et politiques, j’hésiterais à le dire. Vos positions correspondent au protestantisme luthérien, Luther avait répété si tu veut prier, va dans ta chambre et t’adresser à Dieu. Mais je pense, face à l’athéisme ambiant, il est important de chercher une entente cordiale avec l’Eglise. Je ne suis pas catholique mais j’ai des amis catholiques croyants et ils pratiquent un christianisme pur et sincère. Je m’entent bien avec eux. Pourquoi les blesser en s’attaquant à l’Eglise ? Ils admettent les trahisons commises par l’Eglise dans le passée. L’Inquisition fut un crime contre l’humanité - le mot n’est pas trop fort. Quant aux croisades le jugement devrait être plus nuancé, mais je n’entrais pas dans cette question ici. J’ai écris des articles là-dessus.
L’Eglise avait pris conscience de ces erreurs et avait très tôt fait des réformes, à commencer pas le Concile Grégorien.
Voilà le dimanche de Päques, et pas un seul article sur la religion dans Best Of. Voilà où nous sommes. On ne s’intéresse plus à la religion.-
kookabura,
merci pour votre rappel à l’entente cordiale entre tous les chretiens, je suis 100 % daccord, et meme avec tous les courants de pensées dailleurs, la seule resistance à opposer a l’ambiance qui regne en ce monde, c’est le respect, la politesse, la cordialité !
pour vous dire à quel point j’adhere, je suis effectivement plutot de tendance protestante dont je prefere la sobriété et l’attachement à la responsabilité individuelle face aux ecrits, et pourtant j’ai mis ma fille au cathéchisme, et j’interviens, j’enseigne les enfants au cathechisme... et je compte ne reveler au curé qu’en fin d’année que je ne suis pas specialement catho ! histoire de prouver par les actes que l’entente est tout à fait possible... je suis issu de catholiques formidables, j’ai adhéré à la simplicité protestante et je ne lis quasiment que des auteurs orthodoxes !!!
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mais je crois que la justification, en haut lieu, de la violence par l’eglise catholique est vraiment un sujet qui revolte pierre.... il aimerait que le pape se positionne clairement la-dessus, ce qui n’est pas le cas... ce à quoi je repondais qu’il valait mieux faire le deuil car ça n’arriverait jamais... en quelque sorte il vaut mieux suivre le conseil de Jesus quand pierre le questionnait sur jean :« que t’importe (ce qui le concerne), toi, suis moi... ! »...
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Kookaburra
Même si, dans mon article « Le vingt-et-unième siècle sera religieusement correct » (1) je commençais par citer Luther (pour dire, justement, comment je vois la croyance en Dieu) je ne suis pas protestant. C’est njama je crois qui, ailleurs sur Agoravox, rappelait tout récemment combien Luther avait été violent. Et je crois qu’il l’avait été, comme les autres chrétiens dans l’Histoire, à cause du dogmatisme originellement installé par les Pères de l’Eglise concernant la prétendue « juste violence » prétendument « voulue par Dieu à l’époque de l’Ancien Testament », et qu’il faudrait désormais seulement « bien interpréter ».
Si c’est principalement aux catholiques que je demande de faire rejeter fermement par leur nouveau pape la théologie criminogène (2) c’est parce que sa justification et sa réanimation ont été effectuées par le Vatican jusqu’à Benoit XVI inclus, et que c’est la religion catholique qui, étant aujourd’hui la plus puissante, a le plus de possibilité d’en débarrasser les trois principaux monothéismes (les quatre si l’on inclut la « Foi Bahaïe » et je crois qu’il faut le faire) (3).
Il ne faut pas confondre ce combat continu, depuis maintenant 20 ans, avec une intention de « blesser les chrétiens ». J’ai moi aussi de nombreux "amis catholiques pratiquant un christianisme sincère" et je veux seulement leur faire comprendre à quel point leurs « mauvais bergers » les égarent, et à quel point c’est grave pour l’humanité toute entière.
(1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-vingt-et-unieme-siecle-sera-113119
(2) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677
(3) http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/
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Pierre, même si j’ai quelques réserves sur une violence de Luther (il était horrifié par la révolte des paysans), je suis largement d’accord avec vous et avec votre lutte.
Quant à moi, je ne cherche qu’à rappeler l’importance du christianisme dans notre civilisation, dans notre société européenne. L’influence du christianisme est omniprésente, même si la connaissance ou reconnaissance de cette influence s’estompe et s’effiloche. Ce sont des convictions morales et spirituelles qui seules forgent une civilisation. L’islam l’a bien compris, ce qui explique sa force et sa réussite. Notre matérialisme antireligieux est un leurre, car l’on ne rattache pas les peuples à de banals et prosaïques projets de libre-circulation, de marché commun ou de démocratie ; on les rattache à des identités fortes, fortes parce qu’anciennes, fortes parce que transcendantes.
On le veut ou pas, la France a un passé chrétien et judéo-chrétien, et catholique, et il serait salutaire de le garder, de le faire prospérer et qu’il soit aussi non seulement son présent, mais son avenir.
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Nous sommes d’accord sur l’essentiel, comme je le suis avec Jeremy et, tous les deux, vous m’apportez du réconfort et du courage. Je vous en remercie. Bonne suite à tous les deux. -
@KookaburraJ’ai beaucoup aimé votre paragraphe sur l’émerveillement et je partage les réactions d’Alinea et de jeremy qui s’expriment beaucoup mieux que moi.J’ajouterai simplement ceci : l’émerveillement ne vient pas nécessairement par hasard. C’est une disposition d’esprit qui se cultive par la pratique. Il ouvre une brèche dans le mur de nos constructions mentales et nous laisse entrevoir autre chose.-
Merci Popov, dommage que vouis êtes venu si tardivement. Oui Alinea et Jeremy, pour ne citer qu’eux, s’expriment beaucoup mieux que moi aussi. J’aime ecrire en Français mais, j’ai beau me relire 4 ou 5 fois, il en restent toujours quelques fautes. Heureusement une amie française accepte de corriger mes articles.
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Bonjour à tous,
Un peuple, c’est comme un enfant qui recherche la protection d’un père, tout en aspirant à échapper à l’autorité qui restreint sa liberté. Son émancipation sera soumise à sa capacité à surmonter ses peurs pour se passer de la protection du père… et de son autorité pour respecter la loi
La théocratie est le gouvernement au nom de la prétendue parole de Dieu. L’affirmation de Nietzsche « Dieu est mort » n’empêche pas à des milliards d’humains de continuer à espérer en ce père symboliquement parfait, et de se mettre sous sa protection. Des peuples entiers la revendiquent, acceptant de se soumettre corps et âme aux chefs d’églises, les représentants auto proclamés de Dieu sur terre.
Une démocratie n’est pas épargnée par les fantômes des dieux, sorte de « surmoi collectif » (lien).
Mais l’être humain semble avoir encore trop peur de la liberté pour renoncer à la protection d’un père, et l’autorité qui va avec.
Le message de l’évangile peut se décrypter à la manière d’un conte : l’enfant en prend le sens à sa portée ; l’adulte, si sa maturité est suffisante, peut l’interpréter comme la levée du joug paternel, de la délivrance vers la liberté. L’évangile ouvre alors la porte de l’athéisme, quand sa lecture marque le moment où on se sent capable de lâcher la main du père (Dieu), quand la peur de la liberté est surmontée. Devenir libre, c’est dans le même temps devenir responsable. Ça aussi peut être source d’angoisses.
Devenir athée ne prive pas l’intelligence de reconnaître les valeurs humanistes portées par le dogme évangélique (loi sociale qui peut faire consensus), ni de constater qu’elles ont été détournées depuis 2000 ans aux services de causes dégueulasses et méprisables. Les raisons de ces détournements trouvent probablement leurs origines dans l’immaturité de l’homme et sa peur de la liberté/responsabilité, comme le souligne Jacques Ellul.
Mêmes interprétations possibles avec l’Ancien Testament, quand Adam et Ève quittent le paradis terrestre pour entrer dans la vie adulte responsable : ils quittent la protection de Dieu, n’en ont plus besoin (en principe) et peuvent donc devenir athées.
18 ans, c’est l’âge légal de la majorité, mais chacun sait que ça ne correspond pas forcément à la pleine et entière maturité. Des milliards d’êtres humains n’y parviennent encore jamais.
Lire les textes fondateurs des civilisations (Ancien et Nouveau Testament notamment) comme des contes vous permettra (peut-être) de ne plus avoir peur de lâcher la main de Dieu pour assumer votre liberté, de penser surtout, mais aussi d’agir en toute responsabilité.
Bonne fin de w.e. pascal.
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Je ne me sens pas du tout concerné, Loup Rebel, et guère interessé par ce commentaire parce que, comme je le répète sans me lasser, c’est seulement le rapport à la nécessaire pacification du monde qui me préoccupe dans l’état actuel des religions. Il est tel que cette pacification me paraît absolument impossible. Mais les croyances qui n’engendrent pas, directement ou indirectement, la violence, je les respecte.-
Guère intéressé... sauf, tout de même, par le lien qui renvoie à Jacques Ellul, qu’on ne lira jamais trop. -
Je m’attendais aux attaques des athées, probablement majoritaires en Europe aujourd’hui, et certainement sur AV. Apparemment ils se sont limités aux votes négatifs. Je ne suis pas athée parce que je trouve que matérialisme athée, comme religion dogmatique sont tous les deux des dogmatismes, et, finalement, des croyances, tous les deux..
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