Peur, panique et psychose dans une France traumatisée
Des gens paniqués qui courent dans tous les sens, allant jusqu'à piétiner les fleurs et les bougies déposées en hommage aux victimes du 13 novembre. Un affolement généralisée qui ne serait dû qu'au claquage d'une ampoule électrique. Mais aussi la traduction d'une angoisse ambiante bien naturelle qui règne un peu partout après les attentats de Paris. Pour compléter le tableau déjà pas mal dégradé, vous ajoutez 24 actes islamophobes recensés depuis le 14 novembre. Sans oublier les "je suis Daech", enthousiasmés par les "exploits" de leurs martyrs, qui eux aussi doivent probablement s'activer dans une frénétique jubilation et s'employer à propager rumeurs et fausses alertes. Certes et heureusement, ils ne deviendront pas tous des terroristes, mais ils participent à entretenir la psychose actuelle.
Combien de fausses alertes, rumeurs ou plaisanteries aussi douteuses que dangereuses. Comme il serait vain de vouloir répondre à cette question. Et si certaines décisions trop rapides de citoyens stressés ou apeurés peuvent paraître anecdotiques, comme cette boulangère qui a prévenu la police parce qu'elle pensait avoir aperçu Salah Abdeslam. Ou ce signal d'alarme déclenché dans un train pour un homme suspect... qui faisait sa prière. Ces réactions ne sont-elles pas révélatrices de l'anxiété provoquée par les attentats.
Réfléchir aussi au rôle joué par la presse et condamner l'ivresse médiatique ainsi que la recherche de l'audimat maximum. Entre le trop plein et la nécessité d'informer, où doit se situer le juste milieu pour éviter un conditionnement traumatisant d'une partie de la population. Que faire ; fermer la télé ? Certains le font d'autres la regardent avec parcimonie mais impossible se déconnecter de la tragique réalité de l'actualité.
L'exemple devrait venir d'en haut. Mais guère de français se font encore beaucoup d'illusions sur le niveau de capacité d'efficacité de tous les responsables politiques. pourtant et pour que la confiance revienne, le sens des responsabilités devrait primer sur tout le reste. Mais jouer à faire peur plus que de raison devient une activité nationale très rentable électoralement. Les Français ne sont pas assez protégés nous dit-on. Et bien vous allez voir ce que vous allez voir et en avoir de la sécurité, à la la louche. Quelques lois liberticides par là et quelques douaniers sur nos frontières qui ont toujours été des passoires et tout ira mieux. Si on vous le dit !
Faut-il rajouter que sur internet c'est la foire aux fakes. Des rumeurs plus folles les unes que les autres circulent à vitesse électronique. Bien entendu, les policiers, fonctionnaires et services de secours qui doivent se déplacer pour vérifier perdent un temps considérable pour rien. Est-ce bien le moment pour certains individus d'exprimer l'incommensurable crétinerie de leur seul neurone. Certes la propagation d'actes imbéciles ne date pas d'aujourd'hui, mais malgré les événements récents, inutile d'espérer un changement de mentalité et une prise de conscience que la situation actuelle exigerait pourtant. Les cons ça osent tout et ils sont parfois dangereux et islamophobes.
Comme ceux qui ont tiré sur un homme devant un restaurant kebab à Cambrai. Le tir est parti d'une voiture dont le capot était recouvert d'un drapeau tricolore. L'homme d'origine turque a été touché à l'abdomen par "une balle unique de petit calibre". Sa vie n'est toutefois pas en danger et les "agresseurs interpellés".
Il est certain que ces pseudo-justiciers, minoritaires dans le pays, qui ne font aucune différence entre un musulman innocent et un fou sans dieu, font exactement ce que Daech souhaite. Séparer pour provoquer des affrontements dans la population. Et leur stratégie pourrait bien fonctionner.
Dans le passé on achetait un chien de garde pour protéger sa maison. Aujourd'hui et de plus en plus, ceux qui ont les moyens font installer des caméras de surveillance, même dans des petits coins pourtant tranquilles. On peut appeler ça le progrès, ou la trouille. En attendant ce sont les sociétés de sécurité qui font des affaires. Les armureries sont débordées par les coups de téléphone de gens qui veulent se renseigner pour obtenir une détention d'armes. "Pendant quinze jours, on va vendre des bombes lacrymo. Et des munitions aux gens qui ont des autorisations. Mais c'est tout", prétend un vendeur. N'empêche que voilà au moins une économie qui pourrait se développer dans l'avenir.
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