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Accueil du site > Tribune Libre > Philosophie de la révolution et révolution de la pensée

Philosophie de la révolution et révolution de la pensée

La France insoumise, le Bayrou insoumis, la Marine anti-système et tous les agités de la politique se targuent d’être révolutionnaires et les autres se revendiquent progressistes alors que François veut casser la baraque. Quelques conservateurs tentent de survivre dans le biotope idéologique. Mais dans l’ensemble, tous ces gens s’affairant autour des candidatures sont bien conventionnels et très souvent sont assez ignorants bien que certains disposent d’une bonne culture. Bref, il n’y a aucune révolution en marche. Juste que tout change pour que rien ne change et que continuent à se charger les smartphones avec l’électricité fournie par l’Etat. On a tendance à l’oublier mais les grandes révolutions du passé, en Angleterre, France, Etats-Unis, ont été conduites par des gens éclairés pour ne pas dire inspirés.

Dans la France de 2017, il manque des révolutionnaires. Les visionnaires font défaut ou sont absents. La technique a façonné des makers et des faiseurs, des entrepreneurs et des travailleurs, des producteurs et des consommateurs, des crétins et des imbéciles, des gens bien et des indociles. Bien à vous camarades du spectacle ! Il est difficile de parler de révolution sans envisager une rupture dans la manière de penser le monde. Actuellement, tout le monde se pense avec ou contre le système mais tous pensent avec la technique. Les anti-systèmes comme Naomi Klein proposent une révolution verte qui est tout aussi aliénante que le capitalisme. Sorte de soviétisme durable de la transition écologique. Les bobos à vélo qui mangent bio n’ont rien dans le ciboulot. Le philosophe averti sait que l’écologie politique recèle un totalitarisme, au même titre que le communisme ou l’islam politique.

Il est difficile de songer à une révolution dans un contexte où les consciences ne sont pas habitées par la vision d’un chemin alternatif s’écartant de la technique. Une révolution n’est du reste pas nécessaire. L’homme peut se satisfaire d’un système prodiguant biens et services tout en réparant les accidents de la vie et en organisant au mieux la sécurité.

La révolution est au bout du compte une manière de vivre relevant de la sphère privée, à l’instar de la religion. Et si l’on poussait la laïcité au bout de son destin en séparant l’Etat de toutes les religions, y compris la religion révolutionnaire ? L’authentique révolution se produit comme un retournement de (avec) l’Etre, avec l’éclairage de quelques rares penseurs, saint Augustin, Nietzsche, Heidegger. La sainte trinité du 21ème siècle, révolution, rédemption, révélation. La révolution s’inspire aussi de la musique. Même la mélancolie sait être une attitude révolutionnaire qu’il sera préférable de pratiquer dans la joie si cela est possible. Mais quelle que soit l’humeur ou l’émotion, il se trouvera toujours une musique pour nous accompagner et les passions gaies seront privilégiées pour entretenir les amitiés. Et s’il y a lieu, l’amour, une cerise pour les gâtés de l’éternité !

Allez, arrête ton Char, René !


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11 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 5 avril 2017 17:30

    " Ainsi dit-on de René Char qu’il emploie la « forme aphoristique ». Étrange malentendu. L’aphorisme est fermé et borné : l’horizontal de tout horizon. Or, ce qui est important, important et exaltant, dans la suite de « phrases » presque séparées que tant de ses poèmes nous proposent - textes sans prétexte, sans contexte -, c’est que, interrompues par un blanc, isolées et dissociées au point que l’on ne peut passer de l’une à l’autre ou seulement par un saut et en prenant conscience d’un difficile intervalle, elles portent cependant, dans leur pluralité, le sens d’un arrangement qu’elles confient à un avenir de parole […] Qu’on entende que le poète ne joue nullement avec le désordre, car l’incohérence ne sait que trop bien composer, fût-ce à rebours. Ici, il y a la ferme alliance d’une rigueur et d’un neutre. Les « phrases » de René Char, îles de sens, sont, plutôt que coordonnées, posées les unes auprès des autres : d’une puissante stabilité, comme les grandes pierres des temples égyptiens qui tiennent debout sans lien, d’une compacité extrême et toutefois capables d’une dérive infinie, délivrant une possibilité fugace, destinant le plus lourd au plus léger, le plus abrupt au plus tendre, comme le plus abstrait au plus vivace (la jeunesse du visage matinal). »


    Maurice Blanchot

    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 5 avril 2017 17:43

      Hier DUGUE soutenait Macron...



      Et aujourd’hui il lâche les pédales ! Un scientifique... dites-vous !

      • clostra 5 avril 2017 17:46

        https://www.youtube.com/watch?v=fgKEXKwpx0g

        la vraie révolution est en effet intérieure, mais parfois le mouvement des corps peut l’aider, peut aider une génération mais pas que ...

        y a-t-il un lien entre philosophie et psychanalyse, je ne sais ?

        la révolution, c’est la prise de conscience. La prise de conscience soutient l’action intérieure (conversion ?) et extérieure, selon les modalités qu’il convient.

        J’ajouterais bien un petit couplet sur la physiologie, le fait qu’il vaut mieux ne pas s’intéresser aux problèmes qu’on ne peut résoudre, excepté si on le peut à plusieurs et nous voici en politique.

        Si on ajoute à tout ça que nous ne sommes pas synchrones les uns avec les autres, il nous faudra bien nous résoudre à accepter la différence, à pratiquer la tolérance (voyons ! qu’avez-vous contre les vélos des bobos ? ce sont leurs masques antipollution qui vous polluent l’esprit ?) ...


        • beo111 beo111 5 avril 2017 20:01

          Blablabla.



          • kalachnikov lermontov 5 avril 2017 21:15

            @ Dugué

            Je ne sais plus où Nietzsche déconseille à la jeunesse de s’intéresser à l’actualité ( et donc à la politique) ; il définit celle-ci comme la poussière que fait le chariot en passant, si je me souviens bien (ie ce n’est pas la vraie vie, c’est de l’illusion). Il parle plusieurs fois de grande politique, tenant implicitement avec mépris ce qu’on appelle la politique. Dans son oeuvre, il parle très peu de la politique de son temps.

            Concernant l’Europe, il dit quelque part de façon prophétique que si les nations européennes s’unissaient sous l’égide de la monnaie ou de l’économie, cela tournerait à l’échec.


            • abcd 5 avril 2017 21:43

              J’aurai bien aimé un paragraphe sur le quiproquo entre la Révolution et la révolution d’un astre, ou somme toute une approche moderne de la révolution, est-ce que la révolution d’un peuple qui en moyenne à la vingtaine, peut dans une population atteignant la quarantaine, être la même ? (surtout par un vote révolutionnaire, puisque le vote ce fait à la majorité, la moyenne des votants potentiels à 18 ans de plus que la moyenne des français), un corps social au ventre plein peut-il avoir autant d’entrain ? (pour Loft Story TF1 avait bien compris que pour avoir des histoires, il faut un peu affamé les candidats, imaginez ses américains libéraux qui doivent pleurer l’aide alimentaire et puis Trump, faut pas donner du ressentiment aux gens).
              Pour revenir à votre billet : Qu’est-ce que l’essence révolutionnaire moderne, par delà l’Iphone (la technique révolutionnaire) ?, la révolution sociale (tout homme né libre et égaux en droit....) devenant révolution technique (les autoroutes de l’information, cf Deschiens, les conférence de Jobs, l’approche strictement mécanique de l’économie du management), Trump est une rupture, mais pas une révolution, y à quelques choses de modernes (sensibles) à espérer un Gandhi révolutionnaire et pacifiste (de toute manière le corps social est trop âgé pour la guerre, il comprenne pas qu’un jeune Djiadiste préfère être l’acteur d’un monde nouveau, même si c’est une folie, plutôt que de penser à sa retraite et au taux d’intérêt de son livret A). La révolution privé risque de ce résumer à une signature virtuel donnant un gage de bonne intention, une révolution nécessite un corps social public.
              Il y a eût pas mal de révolutions musicales, au point que chaque époque considère un peu la précédente comme un ancien régime musicale.
              Mais je suis pas très révolutionnaire ou plutôt je laisse à l’astre le soin de faire son tour, mais je crois être évolutionnaire :)


              • Spartacus Lequidam Spartacus 5 avril 2017 21:54

                Même les Cubains n’en veulent plus de la révolution et rêvent de capitalisme......




                • Taverne Taverne 6 avril 2017 14:30

                  L’idéologie révolutionnaire et l’idéologie du progrès sont toutes les deux des voies dangereuses. Mais le seul pragmatisme - sorte de position centrale - l’est aussi, parce qu’il sert à couvrir les intérêts privés. Alors que faire ?

                  Pour les deux premières, deux citations d’auteurs me reviennent plus ou moins en mémoire : une révolution politique ne réussit que s’il est est d’abord réussie dans les mœurs ; le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous (en fait, je crois que c’est un slogan de pub !). Voilà deux conditions sages. A quelle condition pourrait-on soumettre le pragmatisme ?


                  • abcd 6 avril 2017 17:11

                    @Taverne
                    Pourquoi pas un pragmatisme insatisfait :)


                  • Moonlander Moonlander 7 avril 2017 00:51

                    Certains peuvent en chier en vélo et d’autres chier un vélo.

                    C’est pas plus e colon.

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