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Accueil du site > Tribune Libre > Pour une écologie humaine : entre un néolibéralisme prédateur et (...)

Pour une écologie humaine : entre un néolibéralisme prédateur et l’éthique des spiritualités

« Le monde des affaires devrait traiter le mouvement écologiste comme n’importe quelle autre croyance religieuse. »

Pr John Kay Financial Times 9 janvier 2007

 Cette sentence sans appel nous vient d´un économiste connu et reconnu et condamne, a priori, l´écologie et donne à croire que même s´il existe un réchauffement climatique, il n´y a pas lieu de l´attribuer à l´homme, il n´y a donc pas de dette vis-à-vis de la nature. Rien ne doit s´opposer à la marche conquérante du néolibéralisme. Pourtant, la terre n´en peut plus et nous le fait savoir, notamment par ses colères climatiques dont on connaît les conséquences désastreuses, notamment pour les pays du Sud victimes de la gabegie des pays du Nord.


Qu´est-ce que l´écologie humaine ?

Le terme « écologie » vient des mots grecs « oikos » (la maison) et « logos » (discours, science, connaissance). Il désigne la science qui étudie les conditions d´existence et les relations entre les organismes et leur milieu. L´écologie pose comme principe que chaque être vivant est en relation continuelle avec tout ce qui constitue son environnement. Dans ce cadre, elle étudie les flux d´énergie et de matières qui circulent dans un écosystème. L´écologie fait partie des sciences biologiques et brasse un grand nombre de disciplines (géologie, biochimie, géographie...) afin de décrire l´évolution des rapports entre les organismes et leur milieu, en fonction de l´évolution de l´environnement et de celle des populations animales et végétales. L´écologie se décline en de nombreuses sous-disciplines, parmi lesquelles : L´écologie industrielle, qui s´intéresse à l´évolution du système industriel dans son ensemble, en tant qu´écosystème. L´écologie urbaine, initiée, est un mouvement d´architecture et d´urbanisme. Elle applique à la ville des grilles d´analyse et des méthodes jusqu´alors réservées aux milieux naturels. La ville devient alors l´écosystème de l´homme. L´écologie de restauration, qui favorise le rétablissement des écosystèmes dégradés, endommagés ou détruits.(1)

Selon la définition de l´encyclopédie Wikipédia, L´écologie humaine est tributaire de la science qui a pour objet les relations des êtres vivants avec l´environnement. L´écologie humaine est la sphère de l´écologie associée à l´espèce homo sapiens, celle qui correspond à l´être humain. La définition d´Ernst Haeckel (1834-1919) s´applique à l´espèce humaine et définit l´écologie humaine comme étant la partie de l´écologie qui étudie l´espèce humaine, l´activité organisée, sociale et individuelle de cette espèce, sa culture et son environnement dans la biosphère. L´étude de l´écologie humaine a plusieurs objectifs scientifiques. L´écologie humaine c´est avant tout changer de modèle économique - faire que la seule valeur possible ne soit plus l´argent et la spéculation...(2)

 L´impact de l´activité humaine sur les habitats et par conséquent, les répercussions de modification engendrée dans l´environnement biophysique aide à découvrir le rôle écologique de l´espèce humaine dans l´équilibre de l´écologie globale avec la biosphère. L´être humain perturbe son habitat et, plus récemment, les grands équilibres de la biosphère et de la biodiversité par le biais d´activités agricole, industrielle et la mise en place d´infrastructures énergétiques, urbaines et socio-culturelles. L´être humain est une des espèces dont l´activité en un point du globe peut avoir des conséquences importantes en un point complètement différent (par exemple, l´émission des gaz à effet de serre par les pays développés pourrait entraîner un réchauffement climatique qui pourrait aboutir à la disparition du Bangladesh entre autres).(2)

 Enfin, les humains font partie de la diversité du vivant (la biodiversité), ils sont partie intégrante de la biosphère, qui est elle-même l´enveloppe globale de la vie terrestre. La biosphère, un écosystème complexe, est localisée dans des enveloppes terrestres. Les humains ont essentiellement occupé et colonisé la lithosphère, un environnement propice à leur développement. En ce sens, environ 50% de la population mondiale vit dans les zones de contact entre terre et océans. L´hydrosphère est exploitée par l´être humain essentiellement pour la pêche, la circulation maritime et les ressources énergétiques. L´atmosphère enfin, est une enveloppe essentielle à la vie humaine et à la vie des organismes, en ceci qu´elle constitue un milieu respiratoire.(2)

  L´Ecologie Humaine, procède dans sa démarche d´analyse et de compréhension de la complexité du monde moderne dans lequel nous vivons d´une approche fondamentalement transdisciplinaire. Ainsi, comme l´indique son préfixe « trans », la transdisciplinarité est la posture scientifique et intellectuelle qui se situe à la fois entre, à travers et au-delà de toute discipline.
On trouve à des degrés divers des recommandations pour le respect de la nature dans les différentes spiritualités.

 Cependant, depuis une vingtaine d´années, les appels sont plus récurrents. Les organisations non gouvernementales incitent les religions à se déterminer. « Ainsi on apprend qu´il y a dix ans déjà, fin 2000, le WWF et l´Alliance des religions et de la conservation (ARC) ont invité les religions à offrir 26 « Cadeaux sacrés pour une planète vivante » (protection d´espèces, de forêts, de rivières, etc.). Un an plus tard, le WWF-France réunit les représentants de huit traditions, pour réfléchir aux actions communes possibles, en utilisant, notamment les formidables réseaux d´éducation et d´information que sont les religions. »(3)

 « Mgr Costes, délégué des évêques français, et Jean-Pierre Ribaut, de l´association « Gérance de la Création » (Pax-Christi), font valoir un bel actif : depuis l´Appel de Klingenthal, signé en 1995 par des délégués de toutes les spiritualités, les catholiques ont agi dans de nombreux colloques sur l´eau, les sols, la forêt, etc. S´ils ne peuvent adhérer à l´expression trop païenne de « cadeaux sacrés à la nature », ils sont prêts à partager leur important matériel pédagogique avec les spiritualités. »(3)

« Chargé de la formation des imams de la Grande-Mosquée de Paris, Abdelkrim Bekri cite les passages du Coran où il est dit que Dieu a créé la nature pour que l´homme puisse la cultiver. Mais l´homme est un irresponsable, qui ne cesse de créer le désordre, en saccageant la nature et en polluant l´eau, pourtant élément de purification majeur. Promesse est faite de proposer au recteur de la Grande-Mosquée de diffuser dans tout le pays des invitations à un comportement plus écologique. »(3)

 « Le rabbin Haïm Korsia rappelle que les lois talmudiques ont un fondement profondément lié à la nature. Fête des bourgeons, nouvel an des arbres, fête des semailles ou des moissons, tout est là, il suffit de s´en servir. Quant aux « journées sans voiture » ou autre « jour de la terre », le judaïsme a inventé bien mieux : le shabbat, où, une fois par semaine, les pratiquants ne peuvent toucher aucune machine, aucun véhicule à moteur, source de CO2 ».(3)

« Lama Dordje, du monastère de Kundreul Ling et Jacques Brosse, moine zen, représentent le bouddhisme, qui considère le vivant comme un tout. Le 1er rappelle que le dalaï-lama a demandé à la Chine de faire du Tibet une réserve naturelle. Le 2e, ami des arbres, dénonce la violence biblique...qui ne l´empêche pas de communier le dimanche - et le rapproche du père Martin Neyt, de l´Alliance inter-monastères, pour qui les moines sont forcément écolos ».(3)« Chaman du peuple Mirana, d´Amazonie colombienne, Jikiti Buinaima représente les peuples primordiaux. Seuls ces derniers, rappelle-t-il, peuvent occuper la place humaine dans les immenses forêts tropicales, qui sont vitales pour le fonctionnement de la biosphère. Il serait logique que soient restitués aux peuples de la forêt les grands territoires qu´ils occupaient jadis, et qu´y soit interdite toute activité nocive pour la nature. Les Occidentaux ne comprennent-ils que la violence ? »(3)

 Rappelons aussi, que l´Islam recommande « Irhamo man fi el ardh yarhamkoum man fi sama ». « Bénissez ceux qui vivent sur Terre, vous serez bénis au ciel » Dans le même ordre, l´Islam, à travers les mosquées, contribue au développement durable : « Des mosquées qui se mettent au vert, l´initiative ne manque pas de sel à l´heure où l´écologie est devenue un sésame européen. Sur les pas de la mosquée écolo française de Villeneuve-d´Ascq (région lilloise), « Tawba », au chauffage géothermique, et la mosquée aux panneaux solaires à Buyukeceli, village turc, la petite ville allemande Norderstedt peaufine l´édification d´une mosquée avant-gardiste, flanquée d´une éolienne. La construction d´une éolienne au-dessus de deux minarets hauts de 20 mètres, permet de couvrir un tiers de la consommation de cette mosquée de 1300m² ».(4)

 

L´écologie humaine et la détermination du pape

Nous lisons dans la Genèse : « Dieu les bénit en leur disant : croissez et multipliez. Remplissez la terre et soumettez-la ; commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, et à tous les animaux qui se meuvent sur la terre. Or je vous accorde tout herbage portant graine sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits qui deviendront arbres par le développement du germe, ils deviendront votre nourriture ». Sixième jour (Gn 9=2-3). La lecture brute de ce récit de la Création, est souvent interprétée comme un encouragement donné à la consommation des ressources naturelles, et par là même, in fine, à une surconsommation sans frein, jusqu´à épuisement éventuel de la nature. La Bible est ainsi considérée comme dénuée de tout souci écologique, voire comme un texte encourageant le mépris de l´écologie.

 Changement total de vision de la nature de la part de l´Eglise : Benoît XVI a prononcé un discours remarquable réagissant à l´inhumanité des nucléaristes qui continuent, même après Fukushima, pour des raisons purement financières, à défendre cyniquement une technologie intrinsèquement non durable, dangereuse et incontrôlable par l´homme. Nous lisons : « Le premier semestre de cette année a été marqué par d´innombrables tragédies qui ont touché la nature, la technique et les peuples. L´ampleur de telles catastrophes nous interroge. C´est l´homme qui est premier, il est bon de le rappeler. L´homme, à qui Dieu a confié la bonne gestion de la nature, ne peut pas être dominé par la technique et devenir son sujet. L´écologie humaine est une nécessité impérative. Adopter en tout une manière de vivre respectueuse de l´environnement et soutenir la recherche et l´exploitation d´énergies propres qui sauvegardent le patrimoine de la création et sont sans danger pour l´homme, doivent être des priorités politiques et économiques. Dans ce sens, il s´avère nécessaire de revoir totalement notre approche de la nature. Elle n´est pas uniquement un espace exploitable ou ludique. Elle est le lieu natif de l´homme, sa « maison » en quelque sorte. Elle nous est essentielle. (...) » (5)

 « Il convient aussi de s´interroger sur la juste place de la technique. Les prouesses dont elle est capable vont de pair avec des désastres sociaux et écologiques. En dilatant l´aspect relationnel du travail à la planète, la technique imprime à la mondialisation un rythme particulièrement accéléré. Or, le fondement du dynamisme du progrès revient à l´homme qui travaille, et non à la technique qui n´est qu´une création humaine. Miser tout sur elle ou croire qu´elle est l´agent exclusif du progrès, ou du bonheur, entraîne une chosification de l´homme qui aboutit à l´aveuglement et au malheur quand celui-ci lui attribue et lui délègue des pouvoirs qu´elle n´a pas. Il suffit de constater les « dégâts » du progrès et les dangers que fait courir à l´humanité une technique toute-puissante et finalement non maîtrisée. La technique qui domine l´homme, le prive de son humanité. L´orgueil qu´elle engendre a fait naître dans nos sociétés un économisme intraitable et un certain hédonisme qui détermine subjectivement et égoïstement les comportements ». (5)

« L´affaiblissement du primat de l´humain entraîne un égarement existentiel et une perte du sens de la vie. Car la vision de l´homme et des choses, sans référence à la transcendance, déracine l´homme de la terre et, plus fondamentalement, en appauvrit l´identité même. Il est donc urgent d´arriver à conjuguer la technique avec une forte dimension éthique. Les gouvernants doivent promouvoir un humanisme respectueux de la dimension spirituelle et religieuse de l´homme. Car la dignité de la personne humaine ne varie pas avec la fluctuation des opinions. Bien plus, la tension naturelle vers le vrai et vers le bien est source d´un dynamisme qui engendre la volonté de collaborer pour réaliser le bien commun. » (5)

 Le système capitaliste actuel fonctionne selon la règle des « 3 S » : Surconsommer, même à crédit ; Servir qu´une seule fois et jeter ; S´enrichir coûte que coûte. Comment, alors, un système capitaliste, implanté par l´homme, qui carbure sur l´absolue surconsommation et surexploitation des richesses à outrance et les profits illimités, pourrait, du jour au lendemain, transgresser ses fondements et se plier aux règles environnementales qui sont, ce qu´on appelle, « les 3 R » : Réduire sa consommation (la plus importante des trois). Réutiliser le plus possible les produits dans leur forme initiale. Recycler les produits pour leurs matières premières. Les seules raisons qui nous motivent à adopter une attitude respectueuse de la nature et envers tout ce qui vit est la reconnaissance envers notre terre nourricière, la solidarité humaine et l´équité. L´écologie n´est ni une mode, ni un mouvement marginal. Il est impératif et urgent qu´elle soit placée au coeur de nos systèmes politiques et économiques.

 Le modèle économique néolibéral ne peut nous emmener nulle part, car il repose sur une nécessité de croissance qui n´est plus soutenable par notre planète, faute de ressources. Notre empreinte écologique globale est à 1.3 planète, alors que nous n´avons qu´une planète ! l´overtshoot print, « le jour du dépassement », pour l´année 2010 a eu lieu vers le 20 août ! C´est-à-dire que nous avons consommé en moins de huit mois ce que la planète a mis généreusement à notre disposition pour une année ! Il faudrait aujourd´hui les ressources de cinq à six planètes Terre si chaque humain consommait comme un citoyen des Etats-Unis, et 0,1 planète pour un sahélien.

 Dans le même temps, la « civilisation » laisse aujourd´hui près de la moitié de la population mondiale dans la misère, sans espoir pour elle d´accéder jamais au mode de vie occidental : ce mode de vie actuel d´une partie seulement de l´humanité suffit à mettre l´ensemble des ressources et l´équilibre tout entier de la planète en péril. Pour les citoyens riches des pays industrialisés et même des pays pauvres, il est encore temps pour eux de réagir en modifiant leurs comportements, leurs modes de vie et leurs logiques économiques.


1.http://www.geo.fr/environnement/les-mots-verts/l-ecologie-qu-est-ce-que-c-est-47364

2.L´Ecologie humaine : Encyclopédie Wikipédia.

3.http://www.cles.com/dossiers-thematiques/ecologie-globale/pouvons-nous-franchir-le-mur/article/religions-et-ecologie

4.L´Allemagne plébiscite sa mosquée écologique Site Oumma.com 16 juin 2011

5.http://press.catholica.va/news_services/bulletin/news/27621.php?index=27621&amp ;
http://www.chretiente.info/201106091900/l%E2%80%99ecologie-humaine-est-une-necessite-imperative/

 

Professeur Chems Eddien Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz


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10 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 21 juin 2011 11:07

    On ne moralise pas le capitalisme : il va mourir de toute manière

    et on ne moralise pas des prédateurs, les prédateurs ont toutes les couleurs, toutes les faces, tous les métier : meme et surtout « religieux »

    par ailleurs montrez moi une seule personne qui travail : ET QUI PENSE

    Des capitalistes ? non. Des religieux ? non. Des hippies ? non, Des écolos ? non

    Il faut des critères scientifiques et oui.

    meme parmis ces soit disant prédateurs de MES DEUX

    vous voulez voir un vrai prédateur ? Vous allez le voir dans le trou noir infinie

    Soit On pense a une société( et ca va faire mal )ou soit on dit des conneries , du vent, et on sert à rien

    Cyril Loriot : La révolution par le vide, et l’inutile – La singularité de l’inutile


      • Fanature 27 juin 2011 18:07

        Ce sont des scores de football que vous nous donnez là ? Non parce que dans un article sur l’écologie, on s’en fout un peu de savoir que la Russie a battu la Chine 2-0, que les USA ont battu l’oligarchie 3-0 ou que la Sodomie a battu l’Europe 9-0.


      • Gabriel Gabriel 21 juin 2011 11:19

        Nous vivons et évoluons dans un monde qui a ses limites. La terre peut nourrir et accepter la vie dans un écosystème équilibré pour 6 à 10 milliards d’être humains, elle ne le pourra plus pour 15 ou 20 milliards avec le mode de vie matérialiste et productif actuel. Demander un point de vue objectif sur l’écologie à un financier revient à demander de réciter la Torah à un nazi. Il faut revoir nos modes de consommation mais il faut surtout gérer les populations via un contrôle de naissance car, même avec les meilleures intentions du monde, nous allons atteindre un nombre d’individu ingérable écologiquement parlant. Croire que l’activité humaine (Pollution, déforestation etc…) n’a pas d’impact sur le climat, c’est grave ! Maintenant comparer l’écologie à une religion (A part, bien sur, quelques intégristes), c’est débile. Une religion vous avez le choix d’y adhérer ou pas. L’écologie n’est pas un choix mais une nécessité car elle est partie intégrante même de la vie, du vivant. Actuellement, nous voyons l’impact écologique du nucléaire sur l’environnement, et ce n’est qu’un début. Vous parlez de la nécessité d’une dimension religieuse de l’homme, je préfère le terme de dimension spirituelle qui me semble plus en adéquation et moins réducteur. Cette spiritualité exprime le fait que l’humain est en communion ou connexion avec son environnement. Il doit agir en fonction de ses besoins et en rapport à l’équilibre de son écosystème. Un système capitaliste ne peut être écologiquement viable car basé sur la production et la surconsommation entraînant immanquablement destruction et  pollution. Excellent article, merci.


        • Aafrit Aafrit 21 juin 2011 13:19

          Superbe votre article Monsieur Chitour.
          Hélas !Pour qui sonne le glas.
          Ceux du sphère Nord accusent ceux du Sud de se reproduire comme des lapins.
          Ceux du Sud accusent ceux du Nord de surconsommer et de manger comme des porcs.
          Mais comme dit dans le proverbe chinois : le sage s’organise tandis que le crétin regrette.
          On a affaire à des crétins, les humains d’aujourd’hui.Au lieu de faire cesser tout ça, nous, nous nous accusons les uns les autres.
          Dommage !


          • Hermes Hermes 21 juin 2011 15:28

            Merci de ce rappel. Tous les ans l’oevrshoot day avance d’un mois environ.

            Au rythme actuel, dans 6 ans nous démarrerons l’année SANS ressource naturelle renouvelable.

            UTOPIE : Je propose de mettre en congés pendant 6 ans la consommation, la production, les voyages, la politique, la finance, les armées, etc...


            • Hermes Hermes 21 juin 2011 15:31

              La destrcution de l’environement accentue le phénomène car la capacité de renouvellement du milieu naturel (océans par exemple), chute par dégradation du milieu aqatique.

              Non ce n’est pas 6 ans de congés, c’est à la retraite tout de suite tout le monde !


            • Robert GIL ROBERT GIL 21 juin 2011 21:36

              tout le monde est ecolo de nos jours, mais c’est quoi etre ecolo, un debut de reponse :
              http://2ccr.unblog.fr/2010/10/23/ecolo-ecolo/


              • easy easy 26 juin 2011 12:48

                C’est bien qu’il y ait eu l’éveil écologique.
                Cet éveil avait deux manières de s’imposer : Avec le productivisme (donc le consumérisme), contre le productivisme (donc contre le consumérisme)

                Pour l’instant, il me semble que la sensibilisation écologique travaille sur ces deux fronts.
                Et bon, le concept d’économie écologique fait son cheminement.

                C’est que le mot économie avait incroyablement changé de sens en un siècle. Alors qu’il signifiait tirelire ou bas de laine, il s’est mis à signifier fonctionnement du système. Alors qu’il signifiait « roue de secours » il s’est mis à signifier train roulant.

                Là, il y a encore des étudiants qui sortent avec un diplôme d’économie, valant qualification non à épargner mais à performer dans l’entreprise.
                Mah, probablement que ce sens trop productiviste de biens de consommations et de performances pécuniaires, est-il en train de changer pour revenir vers celui de l’épargne.





                Dans ce travail de réorientation de nos concepts, nous pourrions par exemple critiquer des sentences ou mots d’ordres très longtemps posés comme magistraux et imparables alors que...

                Par exemple « Le monde appartient à ceux qui... »

                J’imagine que cette assertion a été des millions de fois prononcée dans tous les pays ayant embrassé le productivisme (Relevons que même les Etrusques avaient conçu et pratiqué le productivisme, par exemple minier, mais cela ne portait pas encore sur tous les aspects de la vie). Quant aux Romains, ils le pratiquaient aussi dans la guerre.

                Dans tous les pays adorateurs de l’industrialisation, les parents ont balancé cette assertion à leurs gosses quand ils peinaient à se lever pour aller à l’école. Mais tout contremaître servait également cette assertion aux employés qui arrivaient en retard.

                Toute personne se retrouvant en « retard » par rapport à l’avance d’un autre, était infériorisée. Lancer cette assertion, quand on n’a soi-même qu’une seconde d’avance sur l’autre, confère automatiquement un ascendant, une autorité sur lui.
                 
                Relevons que cette assertion est le plus souvent émise par les parents (les étudiants, les ouvriers, la lancent rarement entre eux)


                Personne, hormis quelque anarchiste épicurien peut-être, n’aura été en mesure de contester cette assertion et elle a semblé évidente pendant des millénaires.

                Or elle énonce plusieurs principes lourds de conséquences.
                Elle comporte donc un volet culpabilisateur envers celui qui traîne au lit et propose une formule de résolution plutôt accessible à tous. Il suffit de se lever tôt pour ne pas être coupable.

                Certes mais coupable de quoi ?
                Coupable de ne pas avoir d’ambition.

                Quelle ambition ?
                Celle de s’approprier le Monde, poux, cailloux, hiboux, bijoux et genoux compris


                L’arrogance de cette assertion que des parents ont souvent énoncée à voix douce dans l’oreille de leur chérubin ensommeillé est absolue.
                La machine de l’ambition résolue dans la possession apparaît là poussée à son paroxysme. No limite.

                Celui qui tarde à se lever constatant forcément que les lève-tôt ont déjà fait plein de choses pendant qu’il s’attardait avec Morphée, il ne se voit aucune possibilité pour contester le proverbe. Il ne peut que se soumettre à cette assertion et admettre qu’elle indique ce qu’on doit faire de sa vie : s’approprier le Monde.

                Et cela dans un parfait esprit de compétition puisque c’est au plus tôt. Ce n’est pas une affaire qui se joue en OUI NON, elle se joue dans l’infini du « plus tôt »

                Le plus tôt possible ; le plus tôt impossible ; ne surtout pas perdre de temps, ...

                S’approprier le Monde n’étant pas à la portée de tous, il faut au strict minimum se hâter en toute action. Il faut donc agir. Il ne s’agit pas forcément d’avoir mais de se hâter dans l’objectif d’avoir. Et au détriment bien compris des paresseux. Ces derniers méritant parfaitement leur sort de bouffeurs de restes.

                Le Monde, l’univers, bidules, bestioles et personnes sont donc posées comme étant à s’approprier à la condition fondamentale de commencer par se lever le plus tôt, avant les autres.


                Le Monde, les gens sont à s’accaparer, il faut tout faire pour s’approprier le Monde et ne pas le faire c’est être coupable de manque d’ambition et de paresse, c’est décevoir, c’est ne mériter que mépris.


                Plus tu te lèves tôt, plus tu poses vite tes barbelés, plus t’es méritant.


                Il ne faut pas, à mes yeux, jeter quelque anathème sur les lève-tôt qui posent dès potron-minet leurs barbelés.
                Je pense qu’il faut considérer l’influence infernale de cette sentence (et des similaires), sur les jeunes esprits.
                Il ne faut pas s’accuser les uns les autres, il ne faut pas pendouiller ceux qui s’accaparent ; Il faut dire comment les choses se sont passées, il faut dire le pouvoir diabolique de certaines assertions millénaires et nous aider mutuellement à nous en libérer.

                Seul le mur de l’écologie était susceptible de nous faire découvrir, après la folie du colonialisme, celle de l’objectif d’appropriation individuelle du Monde.


                • Asp Explorer Asp Explorer 26 juin 2011 13:04

                  C’est étonnant le nombre de brillants esprits qui s’agitent en ce moment pour nous faire avaler qu’être pauvre, c’est génial et que moins on possède, plus on est heureux. Néanmoins, je crois savoir que parmi tous ces beaux penseurs, fort peu ont jamais été au SMIC, n’ont touché le RSA ni ne se sont couchés à 3h du matin pour faire la clôture du MacDonald’s où ils étaient serveur. Aucun d’eux n’envisagerait une seconde de se passer de voiture, ni de vivre dans un studio en HLM à la Courneuve. Bref, la « simplicité volontaire », c’est pour les autres. Quelle admirable abnégation ! Laisser à autrui les délices de la décroissance et se sacrifier pour faire tourner la maison Gucci, c’est bien simple, c’est beau.

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