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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi la nouvelle chanson des enfoirés nous reste-t-elle sur le coeur (...)

Pourquoi la nouvelle chanson des enfoirés nous reste-t-elle sur le coeur ?

Circulez ! Il n’y a rien à voir !

Le sang du chœur des enfoirés n’a fait qu’un tour, pour prendre la défense de la chanson de Goldman, après la polémique enclenchée. Ainsi, Catherine Lara, membre des enfoirés, explique : "Comme dit Jean-Jacques (Goldman), ce n'est qu'une chanson. Depuis que le monde est monde, il y a des conflits de génération, moi je trouve que c'est pas mal d'en parler. Je suis atterrée. Je suis très en colère et je suis surtout très triste parce que pour toucher aux Enfoirés, il faut vraiment n'avoir rien d'autre à foutre".

Jamel Debbouze qui avait déjà pris la défense du camarade Depardieu, en d’autres temps d’exil Belge, est monté au front de nouveau. D’autres ont suivi ! Il fallait à tout prix arrêter le coup de vent avant qu’il ne se transforme en ouragan. Et sauver le soldat Goldman et tout ce qui va avec : Les enfoirés d’appellation protégée, les restos, la galette promotionnelle, leur image même.

http://bit.ly/18p86Kx

« Les gens qui s’en prennent au restos du cœur, nous dit-il, sont des inconscients. « 

C’est à peu près le même couplet d’indignation vertueuse, et quelque peu surjouée, d’un protagoniste à l’autre : « Il y a toujours des cons, ne les appelons même pas des cons, qui prennent mal les choses, nous dit ainsi Mauranne. La polémique est au goût du jour. Vous n’avez qu’à voir sur les réseaux sociaux, sur Twitter. Tout est prétexte aux insultes. Les gens sont vachement lâches derrière leurs petits écran ! »

http://bit.ly/1DU73Ls

Michèle Laroque, elle, qu’on peut entendre dans l’interview ci-dessus, fait l’étonnée. Elle le répète plusieurs fois ; elle cherche à comprendre. Sans doute comme, quand, domiciliée à Las Vegas et son régime de faveur prodigieux, elle ne payait pas ses impôts en France. Mais tout cela, c’est vrai, a été régularisé depuis longtemps, sens politique oblige.

http://bit.ly/18pU4IE

Tout cela c’est vrai, est si compliqué, d’un pays et d’une administration fiscale à l’autre. Des soucis que ne partagent par chance, pas tous les gens… On remarquera néanmoins que le nomadisme fiscal des gens fortunés est à l’origine de l’affaiblissement d’un pays, et forcément de la paupérisation insidieuse, les restos du cœur étant la voiture balai.

Bigre ! La charge est donnée ! Sus aux beaufs, aux rampants, à cette France mauvaise et détestable qui se gargarise de la médisance, et ne cherche qu’un prétexte pour tenter de déstabiliser ce bel élan de générosité, et d’enthousiasme que sont « les restos du cœur » !.

Mais c’est dit, nous défendrons nos pauvres ! La cavalerie ne fera pas de quartier !

On ne bafouera pas ainsi le nom de Coluche, derrière lequel on se planque, comme derrière une bannière de croisé.

Saint-Coluche, qui brille au firmament de la misère, de la charité, serait-il d’accord avec l’esprit de cette longue récupération, qui a fait passé le coup de colère, pour lutter contre la crise, à une institution, qui vise à rendre la crise supportable ?

Etes-vous avec nous, ou contre nous ?

« Bande d’enfoirés ! » Seraient-ils prêts à lâcher, si le titre ne risquait pas de leur revenir en pleine poire comme un boomerang !…

Gardons nous de tout amalgame. Personne ne songerait à s’attaquer à cette chaîne de solidarité, qui tient la misère à bouts de bras, avec ses bénévoles admirables, qui font un boulot dingue, et devraient être sans doute un peu mieux remercié, s'activant à lutter contre les brèches qui menacent la solidité de l'édifice.

Le malaise vient de cette chanson censée servir sa cause, et qui a tout de même provoqué un malaise certain !… Urgence de circonscrire l’incendie, quand d’autres voudraient l’étendre, dans une volonté d’amalgamer et de s’en sortir par le haut, en montant sur les cartons de boites de conserves : « Au secours, on veut faire la peau aux restos du cœur ! »

 D’ailleurs, le vacarme a tout de même été assez fort, pour que Jean-Jacques Goldman, en personne, le chef d’orchestre, l’auteur de ce petit bijou d’humour involontaire, de provocation, diront d’autres, tente de désamorcer la bombe.

Cela m’a rappelé le fameux vote des français pour ratifier la constitution européenne. A l’époque, il avait fallu aussi que les gens qui savent viennent alors nous expliquer, patiemment, pour tenter de nous faire bien voter : Il n’y aurait pas de plan B !

Goldman ce n’est pas rien. Tous les sondages le disent, c’est la personnalité préférée des français. Je sais pas ce que Coluche pensait de ce genre de statue qu’on tente de hisser sur la place publique, mais je suis sûr que ça l’aurait fait bien rigoler.

Les temps ont changé sans doute. Tout se beau monde n’arrête pas de sanctifier, de se montrer ses Césars, ses lauriers, ses oscars ! On a piqué l’institution de la distribution des prix aux gosses du primaire, pour en donner la gloriole à ces petites vanités satisfaites, n’arrêtant pas de se faire la courte échelle !.

Oui, c’est vrai, la caricature est facile, et les gugus du web peuvent se déchaîner ! A preuve cette parodie caustique et hilarante, s’inspirant de « la chute », et transformant Hitler, en manager furieux de ses troupes, sur le front du resto du cœur :

« Si seulement Coluche avait vu ça…Il se retourne tellement dans sa tombe que s’en est un ventilateur. …http://bit.ly/1H9REdl

Jean-Jacques nous a donc expliqué qu’on n’avait rien compris, et qu’il fallait prendre la chose au deuxième degré….

Bon ! Reste un problème. A partir du moment qu’une chanson est créée, qu’un poème est lancé, il ne vous appartient plus vraiment. Il vole de ses propres ailes. Pour le meilleur et pour le pire. J’avais tendance à penser que les artistes, et surtout les humoristes sont préparés à ce genre de chose, et savent qu’on ne peut pas forcer à applaudir un numéro, sans risquer de se faire prendre encore plus de tomates en retour.

Car, en voyant ce clip, que les plus indulgents diront simpliste, nul besoin d’aller se faire endoctriner par « les messages haineux de twitter », pour ne pas être tenté de réagir. Beaucoup, pour ne pas avoir été averti de ce qui les attendait en sont restés bouche bée. Au moins un coup d’œil sur les réseaux, les aurait préparé au choc.

« C’est pas vrai ! Comment ont-ils pu faire ce truc ? »

L’essentiel est ailleurs, aurait-on envie de paraphraser.

C’est en effet cette déconnexion avec le réel qui pose problème. Comment se fait-il qu’aucun fusible n’a disjoncté, sur le tableau général, pour les prévenir du danger ?

Le pouvoir des enfoirés s’exerce-t-il comme une chape de plomb sur la création ? Personne pour oser dire « Hé, les copains, stop ! On va être pris pour des bouffons ! Ou pire, des aveugles ! »

Ce genre de plantage, il n’y en a pas mal dans l’histoire de France. C’est une histoire humaine, au fond, qui fait qu’à un moment, avec les années, l’embourgeoisement, vous perdez cette grâce, qui vous a si bien réussi pendant des années.

C’était votre jeunesse. Vous étiez le paratonnerre des dieux ; Les foules vous portaient et vous portiez la foule. Ils se reconnaissaient en vous, et vous étiez leur voix. Epoque bénie.

Mais déjà depuis quelques temps, de jeunes branleurs qui ne respectent plus rien parlaient de vous « comme un vieux con ! » Mais cela manquait tant d’arguments, que la charge leur revenait en pleine gueule comme un élastique qui lache !

On n’en est plus là. Vous avez donné de la voix pour rétablir la position du garde à vous, mais vous avez perdu en grâce !

Le mal est fait. C’est déjà une autre époque.

Il suffirait que la troupe adverse pousse son avantage et veuille absolument renverser les idoles.

Des révolutions ont commencé pour moins que ça. Les propos de Marie-Antoinette ont été perçus en leur temps très malhabiles, mais visaient peut-être eux aussi le second degré. Vous savez, cette histoire de « S’ils n’ont pas de pain, ils n’ont qu'à manger de la brioche ! »

D’où vient donc ce hiatus entre la certitude d’œuvrer à l’intérêt collectif, chez les artistes, et le ressenti négatif du public ?

Sans doute déjà dans le thème du clip, ses paroles, le clivage intergénérationnel qu’il tente de promouvoir pour mieux le critiquer.

Les plus vieux s’en souviennent, la lutte des générations était un marronnier des années 60. Pas une émission, un journal avec ses spécialistes attitrés pour débattre de cette question : De fait, il existait bien un clivage entre les parents et leurs gosses, mais celui-ci n’était pas économique, mais culturel. Un abîme dû à la guerre, aux changements de valeurs, à l’abandon de la religion, qui s’atténuerait lentement, au fur et à mesure que les jeunes accèderaient aux postes de responsabilités.

Le thème de Goldman était donc de rétablir ce vieux thème oublié, de l’imposer un peu aux forceps dans une caricature d’explication de la crise : Les vieux sont attaqués par les jeunes qui les accusent d’avoir eu tous les bonheurs et toutes les facilités.

Les vieux y vont donc de leur petit couplet paternaliste, tantôt ironique, tantôt encourageant : La roue tournerait, ce serait bientôt leur tour. Les jeunes possèdent d’ailleurs le bien le plus précieux, non indexé à la bourse : « Tu sais le temps n’a pas de prix… »

http://bit.ly/1wcARp4

Extrait

Adolescents] 
Vous aviez tout : paix, liberté, plein emploi 
Nous c'est chômage, violence et SIDA 

[La Troupe] 
Tout ce qu'on a, il a fallu le gagner 
À vous de jouer, mais faudrait vous bouger 

[Adolescents] 
Vous avez raté, dépensé, pollué 

[La Troupe] 
Je rêve ou tu es en train de fumer ? 

 

La Troupe] 
Aujourd'hui j'envie tellement ta jeunesse 

[Adolescents] 
Quel ennui, je l'échange contre ta caisse 

[La Troupe] 
C'est la vie, 
La vie qui caresse 
Et qui blesse 
C'est ta vie 
Vole et Vas-y ….

On comprend aisément que ce « vole et vas-y !’ », fasse détonateur, chez un jeune ayant un statut précaire. Ou même pas payé du tout, car faisant un stage de formation gratis, pour un turbin de trois semaines à vendre des fringues, comme n’importe quel employé, comme le révèle ce clip !

Ce montage prend une force incroyable, en télescopant les paroles des enfoirés sur cette terrible réalité d’une crise qui n’en est plus une, mais un nouveau modèle de société, où les exploiteurs et les patrons avides profitent à fond de l’aubaine.

Parodie smicards des enfoirés

http://bit.ly/1EVsS1v

Ce modèle de société, c’est celui d’une réalité économique scandaleuse, celle d’un monde ou un pour cent de la population possède maintenant plus que la moitié du capital national. En font partie bien sûr ces soi-disant enfoirés, hilares, compatissants, qui, nous révèlent ce clip, ont un salaire compris entre 100 et 400 smic par mois, à la louche.

Le monde est de plus en plus riche, mais les pauvres sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus pauvres !

Le voilà donc, ce nouveau fossé, qui opposerait une troupe « d’happy few » à la cour des miracles. Car si les plus jeunes sont bien sûr les plus touchés, il est maintenant ridicule d’opposer deux tranches d’ages en guise d’explication sommaire et facile. Si on parle de l’âge du capitaine, c’est une façon de botter en touche pour éluder les vrais problèmes. Les clients des restos du cœur sont le mieux placés pour le savoir.

L’observatoire des inégalités nous confirme, chiffres à l’appui, que le scandale de la pauvreté couvre bien toutes les générations, jeunes autant que seniors.

http://bit.ly/1APvoQu

Bien sûr, on ne peut sûrement pas attendre que Jean-Jacques Goldman, et consort, s’attaquent de leur belle voix à la bourse, aux paradis fiscaux qui laminent l’économie nationale, au dumping, aux délocalisations qui explique pourquoi ceci n’est pas une crise !

… Aussi sûrement que le tableau de Magritte avec sa pipe vous forçait à réfléchir sur la fausse représentation des choses !

 Mais faudrait tout de même pas que ce beau monde fasse semblant d’être étonné !

Quand on s’amuse à jongler avec des bâtons de dynamite, en faisant semblant de manier des barres de chocolat, cela amène bien sûr des réactions. C’est un peu fort de jouer ensuite à l’ingénu quand ça explose !

Toute cette histoire est représentative d’une certaine partie du pays, aussi déconnectée de la réalité sociale que ses salaires et revenus le sont de la moyenne nationale.

Et ceci explique cela !

Ces gens là sont pour beaucoup des représentations vivantes de l’injustice de la fortune et du partage des mérites ! Une nouvelle noblesse qui transmet ses avantages à ses rejetons, à la mesure de l’ancien régime. Passe encore quand la chanson est bonne-bonne, mais quand elle déraille, alors elle entraîne tous les wagons, et libère la parole et le sens. Alors ils perdent toute légitimité, et cette chanson et ses paroles qui ne s’adressent qu’à l’ordre général semblent tout à coup une défense dérisoire de leur statut de privilégié.

Faut pas que les restos du cœur se découragent ! Mais peut être bien qu’ils devraient revoir leur politique spectacle, se demander si au fond tout ce fric et ses paillettes et ces « Vas-y baisse la tête t’auras l’air d’un coureur ! » assenés par ces happy few buvant du champagne sur le bord de la route, sont bien productifs.

Des chansons qui vous donnent du cœur, et de l'esprit, je me souviens surtout d’une, qu’un type inconnu même pas césarisé, ni oscarisé jeta sur un bout de papier, avant qu’elle ne soit repris par les copains, et déposé à la SACEM. 

Et forcément donc qui lui rapportera pas un sous, le moindre million délocalisable.

Même pas 100 balles, ou alors une seule peut-être, allez savoir, qu'il reçu un peu plus tard en plein coeur. 

C’était il y a 100 ans, la chanson de Craonne. Elle connaîtra le succès qu’on sait. C’est drôle d’ailleurs, comment d’une guerre à l’autre, on retrouve les mêmes colères, les même thèmes, les planqués et les sacrifiés se regardant de chaque coté de la tranchée.

On remarquera tout de même qu’aucun chœur de députés ne s'est amusé à la chanter, même pour soutenir une bonne œuvre.

« ….C´est malheureux d´voir sur les grands boul´vards 
Tous ces gros qui font leur foire ; 
Si pour eux la vie est rose, 
Pour nous c´est pas la mêm´ chose. 
Au lieu de s´cacher, tous ces embusqués, 
F´raient mieux d´monter aux tranchées 
Pour défendr´ leurs biens, car nous n´avons rien, 
Nous autr´s, les pauvr´s purotins. 
Tous les camarades sont enterrés là, 
Pour défendr´ les biens de ces messieurs-là…. »

« ….Ceux qu´ont l´pognon, ceux-là r´viendront, 
Car c´est pour eux qu´on crève. 
Mais c´est fini, car les trouffions 
Vont tous se mettre en grève. 
Ce s´ra votre tour, messieurs les gros, 
De monter sur l´plateau, 
Car si vous voulez la guerre, 
Payez-la de votre peau !….

http://bit.ly/1FnzdAR

Y a pas de droits d’auteur, faut en profiter !

Presque rien à changer, juste refaire un peu les coutures aux épaules !.

Sinon elle s’ajuste au poil à la situation, comme une pièce de puzzle, à cette nouvelle guerre qui ne dit pas son nom, et qu’on voudrait nous faire prendre pour un conflit de générations. 


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27 réactions à cet article    


  • Robert GIL Robert GIL 7 mars 2015 18:06

    c’est un microcosme un peu special que ces gens la, ils se foutent complétement des restos du coeur, c’est juste qu’ils faut y etre vu  !
    .
    voir : LES RESTOS DU CŒUR, CA BAT FORT !
    .
    et en bonus dans ce petit monde trés fermé : ATTENTION CONSANGUINITE IMPORTANTE


    • Francis, agnotologue JL 7 mars 2015 18:11

      Bonjour Bakerstreet,

      souhaitons que cet article reste longtemps à la Une.

      Au sujet de la chanson de Craonne, et particulièrement ce passage : ’’Mais c´est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève. ’’

      Se mettre en grève, c’était direct le peloton d’exécution.


      • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2015 19:33

        @JL


        C’était marche ou grève...
        Bon, les tranchées ont pris une autre allure, mais sont toujours là. 
        Déjà en 14, les artistes assuraient le moral des troupes, y allant de leur petit couplet patriotique sur le front avant de se replier vers l’arrière.

         Louis Ferdinand Celine a très bien dépeint cette ambiance d’enfoirés notoires dans « le voyage au bout de la nuit ». 
        La grève, la grève, je crois que selon son histoire, le mot n’a pas le même signifiant. 

        Pour certains, c’est juste l’endroit où se trouve amarré leur yacht. 

      • Francis, agnotologue JL 8 mars 2015 08:37

        @bakerstreet

        cette grève là, c’est la plage du pauvre.


      • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2015 13:01

        @JL

        Avec les grandes marées, le sable des plages est parti au large, ou a été récupéré par les émirats.

        Sous la plage, les pavés !

      • Francis, agnotologue JL 8 mars 2015 13:03

        Sable récupéré par les émirats, ? Oui, pour fabriquer les stades du Qatar !

         smiley

        Coluche disait : les énarque, on leur donne le Sahara, et l’année d’après ils achètent du sable.


      • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2015 14:01

        @JL

        Ah, Sahara sahara, les aristocrates à la Lanterne ?

        La lanterne, serait ce cette demeure présidentielle récupérée des ors de l’ancien régime, et où nos présidents de la république invitent leurs maîtresses ?

        Les enarquent nous arnarquent. 

        C’est drôle les mots nous reviennent comme des boomerangs, et font caméléons et sens. Les enfoirés seuls échappent à ces chausse trappes. 
        Ce déguisement n’en soit pas un !




      • Francis, agnotologue JL 8 mars 2015 14:16

        @bakerstreet,

         smiley  smiley  smiley


      • Hervé Hum Hervé Hum 7 mars 2015 18:19

        comme quoi, chanter la misère ne veut pas forcément dire dénoncer, lutter contre..

        C’est ceux que j’appelle « les nouvelles dames patronnesses ». Aux XIXème siècle c’était les femmes des patrons, au XXIème, c’est le charité bizness.

        En fait, il est clair que cette chanson s’adresse à leurs enfants et non aux autres.

        Coluche l’avait pourtant dit dès le départ, les restos n’ont pas vocations à durer, c’est un aveu d’échec de la société à se réformer pour qu’il n’y ait plus besoin de restos du coeur. Mais avec cette chanson, ces gens là signent ce qu’ils feignaient de combattre, tout simplement leur adhésion pleine et entière avec un système injuste, inégalitaire et liberticide, celle de l’avenir de personnes qui ne demandent qu’à mériter leur place dans la société, mais dont le tort est de ne pas vouloir ou savoir marcher sur la tête des autres. Car comme vous l’écrivez, aucun ne s’en va dénoncer un système qui leur va si bien, quand bien même ce fut leur gagne pain des débuts.

        Bref, si l’argent pourri tout, il suffit d’apprendre à aimer la pourriture.

        Si c’était encore nécessaire, suffit de les regarder pour s’en convaincre.

        Bel article, merci



        • bakerstreet bakerstreet 7 mars 2015 19:41

          Hervé


          Les cimetières sont pleins d’enfoirés indispensables. 
          Les autres vont à l’amirauté, prendre leurs ordres auprès du nouveau général Pétain !
          En 39 on chantait « maréchal nous voilà », maintenant on chante avec les enfoirés. 

          Je n’ai pris que quelques séquences, au sujet du front unanime de la dénonciation des salauds, dont je fais sans doute partie. 

          C’est drôle l’ennemi intérieur n’en finit pas de changer de visage.
           Actuellement c’est celui qui refuse de marcher au pas de ne pas voir plus loin que le bout de son nez, qui trouve « toute cette énergie pour la bonne cause formidable ». 

          on se gardera bien sûr d’être curieux, de remonter les causes et conséquences, de remercier juste ceux qui passent la serpillière sans se poser des questions. 

        • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 7 mars 2015 21:18

          On devrait taxer les resto du coeur ! Avec cet argent l’art on financerait la suppression de l’impôt sur la fortune !

          J’rigole mais quand même ! Les enfoirés portent bien leur nom ! Des bobos millionnaires qui paient leurs impôts à Monaco et demandent à des smicards de payer pour des rmistes !


          • hgo04 hgo04 8 mars 2015 08:38

            @Le Corbeau Magnifique

            Mais.. ??? mais ??.. Le corbeau, c’est le FONDEMENT du socialisme..
            Depuis quand les riches paient ?? Le socialisme, c’est partager la pauvreté !

            Mais il y a un mieux, cette fois on aura évité NOAH...


          • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2015 12:43

            @hgo04


            « Bon, va falloir vous bouger ! Vous allez pas rester avec un casque dans l’’abri anti aérien pendant que les bombes tombent autour de vous. Il faut sauver le soldat Goldman ! C’est l’opération » enfoirés du désert« qui en dépend ! »
            « On fait quoi alors. On rechante la chanson en invitant les vrais pauvres ? »
            « Non.....Arrêtez cette connerie. ! Il faut faire la tournée des plateaux radio...Soldat Laroque, Leforestier, Debouzze, Lara !....Vous faites une sortie et vous assurez en sortant la grosse artillerie, c’est à dire le 49-3 ! Ca devrait suffire pour faire taire la polémique ! »
            « Le 49-3 ? »
            « Ouai, c’est l’argument massue : En s’attaquant à nous, aux enfoirés foireux vous vous attaquer à ce qu’il y a de plus sacré, les pauvres.....Djamel, tu diras par exemple : »Hé faut pas déconner !« 

             »De toute façon, ça va plus loin qu’une question de plateau repas, cette histoire, c’est votre image votre carrière. Ca devrait vous donnez des ailes vous donnez de la rhétorique de foire et de bonimenteur !

            Seul le soldat Aubert a fait le judas, dans cette scène non filmée. Il s’est pas vraiment renié, mais a avoué que cetet chanson était « paternaliste ». Ca n’ira pas plus loin, mais on a pas du apprécié, au polit bureau des enfoirés. 
            Peut être qu’il rêvait d’un autre monde, ou la terre était ronde.....
            Je dormais à poings fermés 
            Je ne voyais plus en pieds 
            Je rêvais réalité 
            Ma réalité 

          • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 8 mars 2015 11:13


            Après disparition des solidarités véritables, celles du quotidien beaucoup difficiles à entretenir sur la longueur que ces exhibitions mélangeant le fric, l’autolâtrie, le voyeurisme et les anathèmes faisant passer pour des salauds ceux qui ne donnent pas (assez), ces « enfoirés » des « restos du cœur » au Téléthon ont la charge depuis des décennies de culpabiliser un peuple terrorisé par la possibilité du déclassement, de la mort sociale, de la mort tout « simplement ».

            Par ailleurs, quel est ce besoin de chanter (des conneries...) ou de courir comme des dératés pour les pauvres et/ou les malades ?

            Cette nécessité de montrer (à qui ? aux handicapés en fauteuil roulant ?) qu’on a des jambes et des poumons qui fonctionnent correctement ressemble à une forme de pensée magique, d’exorcisme, à un rite de conjuration du mauvais sort qui dit le niveau de névrose d’une société entière. C’est un terrible grand faux « oui à la vie » qui n’est qu’une immense pulsion de mort, une formidable angoisse face à la maladie, bien utile pour faire plier les âmes angoissées face au chantage moral de ces nouveaux prêtres mondains agnostiques dont l’unique fonction est de nourrir le veau d’or, un puits sans fond, autant dire finalement très prosaïquement épargner à l’Etat (influence du libéral-protestantisme WASP qui nous était autrefois totalement étranger) d’investir dans un plan massif d’éradication de la pauvreté et de recherches scientifiques efficaces « sous contrôle ».



            • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2015 11:58
              La polémique autour de cette institution ne date pas d’hier ; les polémiques devrait je dire, tant les motifs sont variés, mais la défense est toujours la même :

              « Silence, bande de cons. Vous n’avez pas honte ! Nous défendons les pauvres ! »

              On pourra faire le parallèle avec l’ex union soviétique, qui prétendait défendre l’ouvrier, le prolétaire, quand les « intellectuels bourgeois », ou autre suppôts du diable osaient leur demander des comptes. 

              L’histoire ramène toujours les même plats....pas forcément gratuitement d’ailleurs, ni de façon désintéressé. 
              Il suffira à n’importe qui de mettre le mot scandale, et restos du cœur, des choses assez antinomiques au premier abord, pour avoir accès à pas mal de liens utiles, comme celui ci


              Le comble, c’est de les voir, l’un après l’autre, faire semblant de se mettre en pétard pour défendre leur chef d’oeuvre de niaiserie. 
              Pourtant c’est vrai, il ne ment pas, il révèle la nature de l’imposture ; le rire qui vous vient est alors de plusieurs nature. 

              Comme face à une personne qui vient de faire un lapsus accablant, et de vous demander, en colère : " Mais pourquoi riez vous ?

              • foufouille foufouille 8 mars 2015 13:16

                @bakerstreet

                ton lien est un hoax
                par contre, les artistes conservent le droit d’auteur.
                les DLC courtes qui étaient vendues moins cher finissent aux resto en partie.


              • ZenZoe ZenZoe 8 mars 2015 15:57

                Sur les Enfoirés :
                C’est bien Coluche qui disait Si ça s’achetait pas, ça se vendrait pas ?
                Eh bien, il faut croire que des gens achètent les conneries chantées des Enfoirés, puisqu’ils durent et durent... Sinon, les Enfoirés seraient retournés qui dans leur riad à Marrakech, qui dans leur ranch texan, qui dans leur château normand etc etc. et seraient passée à autre chose pour faire leur pub.
                Allez, achetez plutôt 2 paquets de riz et des légumes en boite,mettez-les dans les chariots prévus à cet effet - plutôt que de mettre votre argent sur un CD de gens pour la plupart méprisants et donc méprisables, et pour beaucoup bouffis de fausse bonne conscience.

                Sur la chanson de Goldman :
                L’homme a un immense talent, on peut rater son coup des fois non ? Je trouve que la polémique est vaseuse là.


                • bakerstreet bakerstreet 8 mars 2015 16:38

                  @ZenZoe


                  Renaud a eu aussi un talent immense...

                  Peut être bien qu’à force d’être déconnecté et de ne plus être confronté qu’avec des « happy few », l’ étincelle disparaît, et le courant ne passe plus. 

                  Ce texte, ne n’est tout de même pas une improvisation. Il a été écrit, pensé, accepté....

                  Sauf que n’importe quel quidam comprend tout de suite que « ça le fera pas ! »

                  Le pouvoir et l’age vous isole. Peut être pas des mauvais copains mais surement de l’intelligence de la rue. 
                  Rappelez vous de Chirac, et de sa fameuse dissolution...

                  Peut être qu’il faudrait dissoudre les enfoirés, donner le micro à des « vrais gens », plutôt qu’à ses petites vanités boursouflés qui ne pensent qu’à placer leur fric en mieux, en défiscalisant. 

                • L'enfoiré L’enfoiré 9 mars 2015 14:35

                  Les conflits de générations sont salutaires et ont toujours existé.

                  Rien d’autre à dire sur ce genre de polémique.


                  • bakerstreet bakerstreet 10 mars 2015 14:10

                    @L’enfoiré


                    Les conflits de générations sont une chose, ceux de fortune en sont une autre. 
                    A mon sens, on fait glisser la seconde rallonge sur la première !

                  • Yvance77 Yvance77 9 mars 2015 16:44

                    La majorité ayant voté pour Hollande, ce n’est pas de la chanson qu’il faut faire... c’est demander des comptes à qui de droit !
                    Dès lors que l’on programme un spectacle, des disques etc... on n’est plus trop dans le charitable (bien que les fonds aillent aux RDC) on est dans le business et la promotion personnelle. Là est la limite.


                    • bakerstreet bakerstreet 9 mars 2015 19:34

                      @Yvance77


                      Les restos du coeur, rustines normalement faites pour colmater une crise passagère, sont en train de battre les records de longévité des ponts, installés de façon provisoire après guerre, et qui continuèrent à faire partie du décor jusque dans les années 60...

                      C’est cela qui fâche, dans l’appellation boiteuse, et qui est révélateur d’une tromperie prodigieuse. 

                      Remarquons aussi, puisque je parle de l’après guerre, que si les tickets de rationnement, est les verres de lait donnés aux enfants dans les écoles, concernaient alors toute la population, et non ses marges, ce qui faisait, qu’additionné à un état de crise évident et non contesté, mais basé sur la reconstruction, passait très bien.
                       On serrait les dents en attendant des jours meilleurs, en sachant tout autant d’ailleurs d’où on venait. 

                      Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le PIB du pays n’a plus rien à voir. Mais le front des inégalités est béant ; et on n’a plus de ponts, même provisoires.
                       Peut on encore parler des restaurants du coeur ?

                      Oui, bien sûr, si l’on regarde la réalité pratique : Des gens à qui cela donne un sèrieux coup de main( entre parenthèses il faut vraiment être très démuni pour avoir droit aux colis, et des gens « à la limite » se trouvent piteusement refusées),
                       Oui bien sûr si on parle du travail des bénévoles, qui vérifient dans ce pays que l’entraide et le désintérêt existe. 
                      L’empathie et la compassion dirais -je aussi. 

                      Non ils n’existent pas, en tant que prise en charge politique et économique de la misère, d’une recherche des causes. Car il faudrait alors s’atta
                      quer à une suite de poupées gigognes, libéralisme,mondialisation, dumping, partage.....Ce que les politiques ne veulent absolument pas....

                      On mettra donc Minie Mattie sur une caisse à savons pour chanter la chanson des enfoirés, au milieu des autres gabelous de la chanson et des retour sur intérêts.
                      Entre deux séances de Joséphine ange gardien elle se fait des ailes en or ( j’allais dire des couilles) en criant bien fort au conflit des générations, vieille tarte à la crème qui ne tache pas, et qui a le mérite de botter en touche, de déplacer le conflit du partage du capital, vers juste ce qui serait une histoire d’age. Une anecdote...Une banalité..

                      En installant les lignes de querelle au milieu des familles, au lieu d’aller égratigner les participants du repas du siècle, qui sont un peu « les repas de ceux qui ne manquent pas d’estomac », Goldman répond sans le savoir, ou au sein d’un merveilleux lapsus, au problème de la crise et de la misère, en utilisant le plus vieux cynisme politique : la banalisation et l’amalgame. 


                    • colere48 colere48 9 mars 2015 19:28

                      Culpabiliser les mômes compte tenu de l’état de notre société , c’est une saloperie !  smiley


                      • Ruut Ruut 11 mars 2015 16:57

                        @colere48
                        Sauf que ces mômes sont loin d’être aussi con que leurs parents et eux ils mordent ceux qui les enculent.


                      • bakerstreet bakerstreet 11 mars 2015 17:44

                        @Ruut et colère


                        J’ai lu que 80% des français ne trouveraient rien à redire à cette chanson !

                        Bizarre bizarre, y aurait il aussi des thermomètres aussi de la connerie
                        Euh, je veux dire du cœur bien sûr....

                        Les sondages, c’est formidable, ils vous disent toujours ce que vous devez penser. On devrait en faire, sur les autoroutes, ça éviterait à certains de prendre la route à contre sens.

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