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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi les baisses d’impôt tuent l’impôt

Pourquoi les baisses d’impôt tuent l’impôt

Le sujet. Le débat sur l’impôt sur la fortune est au centre de l’élection présidentielle, mais la baisse de cet impôt ne va-t-elle pas tuer l’impôt ?

Carte blanche.

Le débat sur l’impôt est au centre de la campagne présidentielle. Il oppose clairement la gauche et son impôt emblématique sur la fortune et la droite qui reprend l’idée clairement définie par l’essayiste américain A. Laffer qui énonce que l’impôt tue l’impôt. Le rapport récent du sénateur Marini montrent, à l’appui de cette thèse, que l’impôt sur la fortune ferait fuir 2 français par jour et coûterait 16 millions d’euros par an à l’Etat en terme d’ISF[1]. Ce débat a clairement le mérite de poser la question de l’efficacité des baisses d’impôts sur les particuliers. Pour la plupart des commentateurs médiatiques, il semble évident que les baisses d’impôts contribuent à la croissance et favorisent à terme l’impôt. Une telle idée n’a pourtant jamais été confirmée par les économistes ni du point de vue des faits ni du point de vue de la théorie économique. Aucun économiste n’a jamais prouvé cette assertion, bien au contraire, les baisses d’impôt tuent l’impôt.

Revenons aux faits, la question de l’efficacité des baisses d’impôts a été posée au cours de la présidence Reagan qui s’était appuyée sur la courbe de Laffer pour justifier les baisses d’impôts sur les catégories les plus favorisées. Cette période de l’histoire des Etats-Unis nous fournit une expérience incomparable. Les études économiques menées par James Poterba du MIT sur la période Reagan montrent que, non seulement durant cette période que la consommation (et la croissance) a été faiblement impactée par les baisses d’impôts, mais que la dette a cru fortement et le déficit budgétaire de même. De la même façon, le mandat de Georges Bush coïncide avec d’importantes baisses d’impôts et un accroissement spectaculaire des déficits américains. La seule période qui fait coïncider croissance et réduction des déficits est la période du mandat démocrate de Clinton. De nombreux économistes se sont intéressés à cette question et que montrent-ils ? Les baisses d’impôts des Républicains dépriment la croissance alors que les politiques démocrates favorisent la croissance et donc la collecte d’impôts. Dans une remarquable étude « Macro-économics and politics », l’économiste américain Alberto Alesina montre que, quelque soit l’époque historique, la croissance est plus forte en moyenne lorsque les Démocrates sont au pouvoir. L’examen des taux de croissance en France de ces 20 dernières années montre que c’est sous des gouvernements de Gauche (Rocard et Jospin) que la croissance française aura été la plus forte[2]. C’est aussi sous des gouvernements de gauche que la dette a été contenue et sous des gouvernements de droite que celle-ci a explosé ! C’est même sous le gouvernement Balladur (avec son ministre du budget Nicolas Sarkosy) que celle-ci explose. La dette représentait 39,8% du PIB fin 1992 contre 55,1% fin 1995 (malgré les recettes des privatisations). Au début du gouvernement Jospin elle représentait 58,5 % du PIB et avait baissée en 2002 (58,2%).Elle bat un record en 2005 (66,6%).

Pourquoi les baisses d’impôts sur les personnes dépriment la croissance et favorisent donc l’endettement ? La première raison est liée à l’effet dépressif que ces baisses peuvent avoir sur les dépenses publiques. C’est l’argument central des keynésiens et d’une grande partie de la gauche française. Les électeurs peuvent aussi ne pas être myopes, ils peuvent anticiper que les baisses d’impôts impliqueront à terme une hausse des déficits et une hausse future des impôts. Cette explication peut être évoquée pour expliquer le faible effet sur la croissance des baisses d’impôts de Jacques Chirac, les électeurs ayant bien repéré que les baisses d’impôts sur le revenu s’accompagnaient d’une hausse des autres impôts. Admettre que les électeurs sont prévoyants et méfiants devrait rendre les hommes politiques plus prudents. Cette hypothèse d’anticipation pose un problème majeur. A quel point les baisses d’impôts affectent-elles la consommation ? Examinons ici un exemple que les étudiants en économie connaissent bien : celui de la retraite. Des études nombreuses montrent que les individus n’anticipent leur retraite qu’à partir de 40 ans. Une hausse des revenus est donc consacrée à la consommation avant 40 ans et consacrée à l’épargne après 40 ans. Ce processus est renforcé par les anticipations négatives sur le montant des retraites. Ces faits ne plaident pas du tout en faveur d’un effet des baisses d’impôts sur la consommation et la croissance puisque les baisses d’impôts sur le revenu ne touchent que marginalement les plus jeunes (qui en début de carrière sont peu imposés). Cet effet s’est particulièrement vérifié lors du dernier mandat de Jacques Chirac. Des milliards d’Euros de réduction d’impôts ont été accordés aux ménages les plus aisés, ils ont été réinvestis en épargne, ils ont favorisé la course à la défiscalisation. Nous avons assisté à un boom immobilier dans un contexte de croissance molle uniquement tirée par la consommation d’équipement pour la maison et par le secteur du bâtiment. Les rentiers âgés ont vu leur impôt sur le revenu baisser et la valeur de leur patrimoine augmenter, ils se sont précipités sur les produits d’épargne et n’ont que marginalement contribué à la croissance. A l’inverse, les gains de croissance du secteur immobilier (et de tous les acteurs spécialisés dans la défiscalisation) ne compensent pas les pertes de pouvoir d’achat des jeunes et des personnes non-propriétaires qui ont du faire face à une augmentation des frais fixes du logement. Une société patrimoniale rentière qui vieillit ne connaît pas d’autre horizon que celui de son patrimoine et de sa transmission. Prôner des baisses d’impôts favorables aux individus les plus âgés est dangereux a plus d’un titre. Cette politique, compte tenu de notre structure démographique, sera un échec car elle soutiendra une épargne largement excédentaire et tournée vers la rente en patrimoine. Elle enrichira les vieux et appauvrira les jeunes. Elle orientera la croissance vers les services financiers au dépend de l’industrie et ne fera que marginalement rentrer des impôts. La fin de facto de l’ISF par l’élargissement du bouclier fiscal, la suppression de l’impôt sur les successions, la réduction de TVA sur les travaux des logements, les défiscalisations multiples obtenues par le secteur immobilier (et bancaire) ne feront qu’in-fine que tuer l’impôt car ces mesures ne soutiendront pas la croissance.



[1] Somme toute une somme inférieure à un gain à l’Euromillion...


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28 réactions à cet article    


  • (---.---.38.189) 2 mars 2007 10:53

    Hallucinant !

    Que les français moyens payent toujours plus pour permettre à l’Etat gaspilleur d’accroître sa gabegie et notre dette !

    Pendant que les plus riches vont payer l’impôt dans les pays voisins comme ils le font déjà par dixaines de milliers. La Belgique adore ! Le Maroc savoure ! Et ne parlons pas de la Suisse....

    Pendant que les entreprises délocalisent massivement pour enrichir les pays étrangers.

    Pendant que nous continuons à accroître notre dette qui représente à peu près le montant des réserves de la Chine soit 1400 milliards d’euros !

    N’importe quoi vraiment !


    • jade (---.---.94.173) 2 mars 2007 13:35

      Ce sont les Etats qui laissent faire. L’Europe, elle sert à quoi alors ?


    • Cypri1 Cypri1 2 mars 2007 17:29

      Ce qui m’étonne dans ces débats « économiques » c’est que les débats idéologiques écrasent les analyses pragmatiques. On ne peut pas faire toujours comme si on était seul au monde !

      Que je sache on ne peut plus avoir comme modèle une économie fermée de type Corée du Nord (seuls les partis extrêmes font semblant de croire qu’on peut fermer les frontières), on ne peut pas non plus se comparer aux pays riches en matières premières (de type Norvège, Venezuela, Arabie Saoudite..) Effectivement ceux là peuvent se payer le luxe de vivre sans se soucier pour l’instant du reste du monde qui ne sont tout au plus que des clients avides.

      La France doit se comparer à des concurrents telle que l’Allemagne, l’Angleterre, le Japon, les Etats-Unis qui ont tous opté pour l’économie de marché et pour un modèle plus ou moins libéral. On peut aussi rappeler que la France est intégrée dans l’Union Européenne qui en créant un grand marché commun a exacerbé de fait cette compétition avec nos voisins.

      Sans faire de débat idéologique sur les avantages et inconvénients de ce système économique je pense qu’on ne peut objectivement pas en sortir aujourd’hui. On se doit donc d’une part analyser ce que font nos concurrents et d’autre part adapter notre politique économique aux défis qu’ils nous imposent.

      Hors que font nos voisins ? Qu’on soit heureux ou non de cet état de fait, on se doit de constater qu’ils baissent tous leurs prélèvements et en parallèle font tous diminuer le poids de l’Etat pour équilibrer leurs finances.

      Notre pays ne peut pas imaginer continuer à vivre sans tenir compte de cet état de fait ni sans s’adapter à cette situation sous peine de voir les entreprises et les capitaux quitter inexorablement la France malgré nos pathétiques protestations..


    • jerome (---.---.93.184) 2 mars 2007 11:55

      @ l ’ auteur : vous etes un idiot ? ou vous voulez absolument le faire croire ? Votre prose est ridicule et meme pas argumentée : il ne suffit pas de nous repasser les memes plats réchauffés depuis plus de 30 ans à la sauce DSK après la saillie de Marie-Ségo , il faut peut etre devenir adulte et raisonnable. Je suis faché , là . Qu ’ on trouve encore ce genre de vaseuse sur AV est plus que désolant. Jerome Boireau 44 Nantes


      • trevise (---.---.23.10) 2 mars 2007 13:51

        Cher Jérôme, vous êtes tellement plus intelligent que vous allez maintenant nous démontrer que l’auteur à tort.Par exemple, vous allez nous démontrer comment le fait de réduire les impôts des 2% plus riches augmente la consommation des 98% du reste de la population, lesquels savent fort bien, comme l’a indiqué l’auteur, que les baisses d’impôts sur le revenu sont toujours compensées par des hausses d’imposition ailleurs.Vous nous expliquerez par la suite pourquoi, alors que le gouvernement Chirac a baissé l’impôt sur les revenus, les Français sont persuadés que leur pouvoir d’achat s’est dégradé dans le même temps.Pour finir, vous nous expliquerez comment vous comptez financer la dette en baissant les recettes fiscales.N’étant, comme l’auteur, qu’un idiot, j’ai grand besoin de vos lumières.


      • (---.---.37.71) 3 mars 2007 19:19

        « comment le fait de réduire les impôts des 2% plus riches augmente la consommation des 98% du reste de la population, »

        Augmenter la consomation n’a aucun interet économique à l’heure de la mondialisation (et en plus, ca polue). Ce n’est que de la démagogie.


      • sonja (---.---.160.241) 10 mars 2007 12:20

        je ne suis pas economiste mais en utilisant le simple bon sens ,il me semble que la baisse d’ impôts des plus riches éviterait la fuite des capitaux qui s’en vont enrichir les pays voisins en competition avec nous ,commencons par arrêter l’hemorragie , ce sera déja un premier pas


      • (---.---.60.48) 2 mars 2007 13:41

        Article à sujet polémique, cependant, les observations sont vraies : alors mauvaise analyse ou volonté affichée de certains de critiquer les impôts (qui rappelons-le permet à l’état de fonctionner).


        • Fred (---.---.155.75) 2 mars 2007 14:09

          A l’auteur, quelle etait la croissance economique des autres pays pendant les periodes Jospin et Rocard ? Allez vous dire que Jospin et Rocard etaient responsables pour la croissance mondiale ou inversement que la France a largement profite des ces periodes de croissance mondiale ?

          Autre question, en 2001 c’est le krach de la bulle internet. Pourriez vous nous rappeler le chomage et la croissance juste avant ce krash et ces memes chiffres en 2002 lorsque Jospin est parti ?

          Apres je ne conteste pas le fait que la droite depense de l’argent comme un gamin dans un magasin de bonbons.


          • leon1 (---.---.57.235) 2 mars 2007 15:22

            En tant qu’auteur de cet article , je ne conteste pas que la croissance soit aussi liée à la conjoncture internationale mais les chiffres des études américaines qui comparent croissance sous les démocrates et croissance sous les républicains sont incontestables car réalisées sous longue période. La France a une droite qui favorise conjointement les riches et les vieux. Cette politique est très dangereuse car elle favorise la bourse (l’épargne) au dépend de la consommation. Je reste persuadé qu’il faut euthanasier le rentier comme le disait Keynes et réorienter les baisses d’impôts vers ceux qui innovent...et vers ceux qui consomment.


          • Fred (---.---.155.75) 2 mars 2007 15:40

            « En tant qu’auteur de cet article , je ne conteste pas que la croissance soit aussi liée à la conjoncture internationale mais les chiffres des études américaines qui comparent croissance sous les démocrates et croissance sous les républicains sont incontestables car réalisées sous longue période. La France a une droite qui favorise conjointement les riches et les vieux. Cette politique est très dangereuse car elle favorise la bourse (l’épargne) au dépend de la consommation. Je reste persuadé qu’il faut euthanasier le rentier comme le disait Keynes et réorienter les baisses d’impôts vers ceux qui innovent...et vers ceux qui consomment. »

            Les democrates americains ne sont pas des socialistes. Ils se rapprochent plus de la droite francaise que du parti socialiste. N’allez surtout pas dire a ma femme americaine democrate qu’elle est socialiste. smiley

            Je suis entierement d’accord avec vous pour les baisses d’impot sur ceux qui innovent, favoriser l’innovation n’est pourtant pas quelque chose que la gauche s’emploie a faire. Elle n’est generalement pas pour aider les PMEs.


          • sonja (---.---.160.241) 10 mars 2007 12:26

            oui mais pout consommer il faut avoir epargné ,à moins que vous ne préferiez encourager la voie vers le credit et les commissions de surendettement


          • Stephane Klein (---.---.19.227) 2 mars 2007 14:16

            M’enfin comment peut-on polluer AVox avec un tel torchon ? Un auteur qui se contredit sur une dizaine de lignes (les baisses d’impot democrates stimulent la croissance pui les baisses d’impot ne servent a rien) ou nous assene des imbecilites (baisse d’impot de gauche = croissance, rien a voire avec la conjoncture economique de l’epoque bien sur).

            Et puis cet argument d’un minimalisme : baisse d’impot = augmentation de la dette. Seulement voila, on en est plus 10 ans en arriere ou tout le monde se foutait de la dette, la gauche plus que le reste d’ailleurs. Aujourd’hui Marie-Sego ne nous dit rien de la dette, preuve de son courage politique, mais on sent quand meme qu’elle n’est pas prete a l’augmenter tandis que Sarko et Bayrou se proposent de diminuer la dette par des economies... et la croissance. On pourra leur objecter qu’ils sont tres tiedes car nous sommes en periode de vache grasse et que nous devonss preparer les annees de vache maigre mais c’est au moins un debut qui a visiblement echappe a l’auteur.


            • gigabyte_land (---.---.84.124) 2 mars 2007 14:46

              Ouf, ils sont de retour !

              @l’auteur : Belle démonstration chiffres à l’appui que l’une des causes de la dépression est très liée à la politique économique d’un pays. Ceci permet un peu de réfléchir au déclinisme habituel des français qui pensent que les politiques ne peuvent rien faire contre le pouvoir économique.

              Quant à ma phrase d’introduction, elle concerne les total umPTroll ( smiley c’est lourd et visqueux à souhait). J’avais peur qu’ils aient disparus, mais non ! Ils reviennent, avec leurs vérités vides de sens et sans aucun argument assénées avec force commentaires haineux.

              Je cite :
              @ l ’ auteur : vous etes un idiot ?
              M’enfin comment peut-on polluer AVox avec un tel torchon


              • trevise (---.---.23.8) 2 mars 2007 16:02

                On est effectivement sidéré par la haine qui bave des propos de certains. Que l’on soit d’accord ou non avec l’auteur, celui-ci émet un avis posément, en argumentant. On peut le contredire avec d’autres arguments (comme le fait raisonnablement Fred, qui n’est pas d’accord avec l’auteur, mais le dit lui aussi posément en réfléchissant à ses propos)mais surement pas en crachant son venin (« idiot », « hallucinant », « torchon »), le couteau à la main, la bave aux lèvres, les yeux injectés de sang. Pour ce genre d’attitude, il y a le Jerry Springfield Show, certains feraient mieux d’y aller plutôt que de polluer AV.


              • leon (---.---.57.235) 2 mars 2007 16:30

                Beaucoup de confusions dans le débat.

                1/Taxer l’épargne ce n’est pas taxer les retraites. On peut imaginer taxer les produits financiers les plus risqués afin d’inciter les épargnants aisés à se reporter sur leur consommation et sur des produits à moindres risques. 2/Faire remonter à 1981 la question de la dette est problématique car à l’époque elle était faible et n’a explosé que sous le ministère de Mr Sarkosy. 3/La France fait le choix des rentiers et je pense qu’il vaut mieux rémunérer l’entrepreneur et celui qui travaille. Ce n’est pas un choix de gauche c’est un choix de société 4/Je pense qu’il faut augmenter radicalement la CSG sur les rentes (épargne, loyers....) et parallèlement la baisser pour les salariés


              • gem gem 2 mars 2007 16:01

                entre « leon » et Léon", il y a comme une légère confusion. Pas grave, notez bien, mais perturbant.

                Sur le plan pratique, il faudrait mettre les liens sous la forme HTML classique (remplacer les £ et $ par des < et >) :

                £a href="www.lien.toto"$ nom pour l’affichage du lien £/a$

                Les citations indirectes (educnet qui cite l’INSEE) ne sont pas très respectueuse de l’auteur initial. Pourquoi ne pas avoir donner des chiffres INSEE, plutôt ?

                Il aurait fallu mettre en lien les textes auquel vous faites référence (Poberta, Alesina, etc.). Sinon, vous sombrez dans l’argument d’autorité : sans valeur.

                Sur le fond maintenant.

                Cet article commence bien : « revenons aux faits » : oui, bonne idée... dommage que l’idée annoncée ne soit pas mise en pratique !

                Les baisses de taux d’imposition ont-elles fait baisser les recettes fiscales des USA ? si oui, vous avez le droit de dire que la baisse tue l’impôt. Sinon... En réalité pas de bol pour vous : les recettes fiscales US ont augmenter pendant les années Reagan et Bush. Regarder seulement les impôts directs est incomplet, mais ça reste intéressant. C’est là.

                Il ne faut quand même pas prendre les gens qui proposent ce genre de politiques pour des demeurés dépourvus d’arguments, motivés seulement par un catéchisme idiot ou la perspective de gaver leurs potes milliardaires. Ils ont quand même un minimum de billes à l’appui de leur thèse...

                Quelle drôle d’idée de rapprocher l’ISF et l’euromillion...

                Analyser la dette, c’est très bien, mais alors il faut avoir l’honneteté de partir de 1980, où elle était à peu près nulle. Et, surtout, tenir compte des actifs qu’il y avait en face (on ne peut pas avoir reprocher à Mitterand d’avoir financer les nationalisations par un endettement, puisqu’il y avait une vraie valeur en face ; par contre on peut lui reprocher d’avoir dilapider cet actif et laisser un trou énorme à la place).

                Et si vous voulez rapprocher la croissance de la politique, n’oubliez pas de tenir compte du décalage entre une politique et ses effets (au moins un an), des éventuels effets à long terme (embauche aujourd’hui de fonctionnaires = leur paie jusqu’à la mort), et bien sur du contexte international... Bon courage

                La réalité, c’est que Jospin s’est fait jeté en 2002 comme personne avant lui : son bilan ne doit donc pas avoir été si génial que vous semblez le croire...

                Vous tenez un raisonnement redoutable contre les vieux. Si on vous suit, en toute logique, il faut de toute urgence sabrer dans les revenus des vieux, à commencer par les pensions de retraites. Ainsi, au lieu d’épargner (sic), ils seront obligés de puiser dans leurs bas de laine pour vivre... Absurde ? Vous ne voulez pas ? OK, mais alors il faut en conclure que votre raisonnement est foireux.

                Bilan : article mauvais.


                • jerome (---.---.166.68) 2 mars 2007 16:41

                  D ’ accord avec Gem , comme souvent , qui nous fait un démonstration mesurée . Aux autres : je ne bave pas de haine , comme vous vous l ’ insinuer : je demande à l ’ auteur s ’ il l ’ est , ou s ’ il veut le faire croire , nuance. Et je SIGNE , MOI ! Je ne me cache pas derrière mon petit doigt . Bonne soirée Jérome Boireau 44 Nantes


                  • vraitravailleur (---.---.49.46) 2 mars 2007 16:59

                    C’est véritablement dans les articles de Léon qu’on s’aperçoit que l’économie n’est pas une science très exacte.

                    En effet, il fait une démonstration remarquable mais sans inclure tous les paramètres : les derniers présidents américains ont en effet diminué les impôts et augmenté le déficit public mais Léon oublie un paramètre, pour que sa démonstration soit encore plus convaincante : l’augmentation considérable des dépenses militaires avec des guerres à la clef.

                    Par ailleurs, dans une Europe sans frontières, l’absence d’harmonisation fiscale fait fuir les gros et les moyens contribuables et accroît les délocalisations d’entreprises.

                    Georges Soros a prévu depuis longtemps que cette absence d’harmonisation fiscale serait incompatible avec la monnaie unique. En fait, elle atteint toute l’économie d’un pays trop fiscalisé par rapport à ses capacités et à ses voisins, comme la France

                    Mais ce n’est pas là l’essentiel : personne ne peut chiffrer exactement tous ces phénomènes. Ce qui laisse libre cours à toutes les polémiques entre ceux qui croient posséder (les anti-impôts) et ceux qui, ne payant pas d’impôts, ou peu, estiment que ceux qui en payent beaucoup, doivent en payer davantage encore.

                    vraitravailleur


                    • Rétif (---.---.199.212) 2 mars 2007 20:43

                      .« On peut tout aussi bien prouver que face à une augmentation des taux, les agents économiques travaillent davantage et augmentent donc leur revenu pour maintenir leur niveau de vie. » .Mais c’est tout à fait vrai ! On l’ a dit à propos du moyen-âge et des impôts seigneuriaux. Et c’est comme ça que la France est devenue riche. Après des siècles de misère pour les serfs (et de révoltes). . Le principe : plus tu tapes sur la bête et plus elle avance. Ouais ! Jusqu’au moment où elle tombe ! Et la démocratie, en crève avec elle.


                    • fredm fredm 2 mars 2007 17:15

                      La question n’est pas de savoir s’il faut augmenter ou baisser les impôts, la question est de déterminer quel est le taux d’imposition optimal et agir en fonction.

                      Je m’explique.

                      Si vous avez un impôt à 0%, vous avez 0 en recettes. Jusque-là, nous sommes d’accord je pense.

                      Si vous avez un impôt à 100%, surprise, vous aurez aussi 0 en recettes. Pas convaincu ? Essayez simplement d’imaginer un impot à 100% (allez, à 90%) et demandez-vous qui va aller créer une boite, bosser ou consommer dans ces conditions ?

                      Si vous êtes d’accord avec ces deux extrêmes, alors vous admettez que la courbe des recettes en fonction de l’imposition n’est pas une ligne droite comme vous le laissez entendre mais une jolie courbe de Gauss qui monte en s’arrondissant et finit par redescendre.

                      Ensuite, la question est de savoir où est le pic, c’est à dire le point optimum de recettes : 50% ? 30% ? 70% ?

                      Nous avons le taux de prélèvement obligatoire parmi les plus hauts et nous avons quand même des déficits. Il est donc légitime de penser que nous avons un taux d’imposition global qui n’est pas optimal et plutôt trop fort (donc dans la partie descendante de la courbe).

                      Augmentez le taux actuel et, in fine, vous diminuerez les recettes. CQFD smiley

                      Petite remarque : ce que je dis s’entend dans un pays libre et où le secteur privé reste prépondérant comme en France.


                      • un_passant (---.---.158.184) 2 mars 2007 19:35

                        ce qui me choque, c’est que vous remontez, pour la France à vingt ans en arrière. Pourquoi ne pas remonter à 1974 l’élection de Giscard, voir avant ? Vous avez peur que ce ne soit plus valable ?

                        Concernant Jospin, ce qui est curieux, c’est que vous évoquiez une gestion somme toute équilibrée mais, dans le détail, on se rend compte que sans les privatisations, la gestion à globalement été déficitaire et amorçait un mécanisme déficitaire CHRONIQUE (voir les mises en garde de la cour des comptes). Alors le bilan Jospin, ce que j’en garde c’est le gel des salaires et des 35 heures qui ont provoqué des changements d’horaires de certains services (tous les billards que je connaissais ont tous décidé de fermer l’après-midi, comme par hasard, quelques temps après et ce ne sont pas les seuls "petits entrepreneurs et commerçants qui se plaignent)... Seules les entreprises qui ont pu annualiser sont contentes, elles ont pu augmenter la pression sur les cadres et assimilés, sur tous ceux qui ne pointent pas (sans contrepartie salariale). Alors le bilan Jospin, pour la consommation et l’économie dans son ensemble, neutre, au mieux c’est neutre...


                        • cdg (---.---.209.173) 2 mars 2007 20:39

                          1) certes comme le dit l auteur, cibler les baisses d impots sur les categories les plus riches et agees n est pas la meilleur chose a faire economiquement. Mais electoralement c est une autre histoire... N oubliez pas ce que veux un depute/ministre UMP c est avant tout se faire reelire. Et que le coeur de cible de son electorat c est quoi ??

                          2) pourquoi quand on pense impot en pense ISF ou impot sur le revenu. on peu baisser d autres impots ! par exemple les cotisations sociales sur le travail (ah oui mia sla on doit baisser le revenu des medecins (pas bon pour l election) ou taxer plus les gros consommateurs de soins (ie 65 ans et +, ah encore mes electeurs)

                          3) si la baisse d impot tue l impot, pourquoi ne pas les augmenter massiment ? Puisque la baisse est negative, l augmentation doit etre positive. Comme ca on verra un baisse de la croissance (ex juppe 2005 avec RDS+TVA), un augmentation de la fraude fiscale et des expatriations ....

                          Droit dans le mur et en klakxonnant !


                          • Eric 2 mars 2007 23:00

                            1) ISF Je sais pas ou on en est actuellement avec l’impot sur la fortune, mais a l’epoque ou j’etais en France, il etait majoritairement paye par des pauvres....

                            C’est un impot declaratif. Vu le nombre de concerne, il est clair qu’une grande partie des redevables potentiels « riches » ne le payent pas.

                            En revanche a l’epoque, il etait automatique sur les bons anonymes du tresor. Comme c’est un outil d’epargne peu performant, ceux ci etait achetes par des gens peu informes et en general pas tres riches. A la direction de la prevision du Ministere des Finances, le responsable m’avait dit que la majorite des sommes issues de l’ISF etait donc payees par des des pauvres et que compte tenu de son cout de collecte.... mais comme le role de cet impot est d’etre symbolique cela n’interessait personne. Peut etre GEM qui a l’air de s’y connaitre sait il si c’est toujours le cas.

                            2)D’accord les chiffres precis sont incertains. Jospin, Chirac, decalage dans le temps etc... Democrates Republicians. Une chose est sure, depuis les annees 70 les impots americains sont inferieurs au notres la croissance est en gros superieure, le chomage inferieur et la richesse des citoyens plus elevees. mais la ne s’arrete pas l’interet des comparaison internationale car la Suede est aussi plu sriche mieux formee, avec moins de chomeurs.

                            Donc la question est moins le niveau de l’impot mais la facon dont il est utilise c’est a dire le fonctionnement de l’etat.

                            J’imagine que pour l’auteur le fait que notre etat soit plus goulu que l’etat americain et moins efficace que l’etat Suedois et de la responsabilite de son liberalisme sauvage


                            • Eric 5 mars 2007 22:07

                              Pas moi, mais la DP du Ministère des Finance. Les bons d’après eux étaient achetés par, disaient ils, les « concierges »

                              Pour la fraude fiscale, vous vous offrez notre physionomie !

                              Le chiffre est certainement faux et en réalité beaucoup plus important, mais je pense que les administrations ne tiennent pas à insister car c’est aussi une mesure de l’évaluation de leur travail. On ne peut pas dire que le seul travail au noir représenterait de 14 % de PIB en France et la fraude fiscale dans son ensemble seulement 1.7 a 2.3 % quand le taux de prélèvement est d’environ 50%

                              Etre juste en dessous de la moyenne européenne (2.5%) ne me parait pas conforme a notre tradition nationale d’incivisme mais assez conforme a la culture de notre administration qui évalue une fraude clandestine et inconnue et comme par hasard tombe juste sur le chiffre qui fait plaisir..... Enfin la Dares, (ministère du travail évalue a 4% de PIB le coût du seul travail illégal)

                              Mais en réalité c’est un faux débat. La fraude est incluse dans le système.

                              Par exemple pour vous provoquer. Tous le monde vous dira qu’on ne peut pas vivre avec le RMI donc si on vit c’est qu’on a d’autre revenus. Qui va aller vérifier un rmiste pour le contraindre a mourir de faim en ne faisant pas de petit boulots au noir ?( il parait que la DARES évalue les fraudeur a 0.6% ! Soit en tout 8600 fraudeurs... Alors parlez moi des évaluations de l’administration... Comment va-t-on contraindre les profs à déclarer leurs petits cours privés a leurs élèves ? Voulez vous organiser une traque aux sans papier ? Mais vous etes pire que Sarkosy vous !

                              En Angleterre entre 1.5 et 3 milliards d’euro de fraude serait le fait de la criminalité organisée, (sans parler de leurs activités criminelle non directement liée à la fraude fiscale)

                              On parle de 1.7 a 2.3 de PIB officiellement. Les récupérer va demander d’aller fouiller partout mais surtout dans les poches des petits. Car les gros ne font pas de fraude, ils font de l’évasion ou plus exactement de l’optimisation fiscale qui est légale est possible pour deux raisons, Une législation beaucoup trop compliquée qui donc a des trous d’une part, et surtout parce que les citoyens peuvent se serrer la ceinture mais que si on pressure trop l’entreprise elle ferme ou elle s’en va.Et d’ailleurs, c’est exactement ce que disait aussi les gens de la DP, en gros pour equilibrer le budget, on frappe la ou il y aura le moins de reaction au doigt mouille.

                              En réalité, cet argent, vos 40 milliards, n’existent pas parce qu’il serait extrêmement difficile et coûteux a récupérer.

                              Ou alors cela veut dire que depuis 30 ans, tous les gouvernements gauches et droits réunis et le syndicat unifié des impôts se foutent de nous.

                              Evoquer cette somme vise uniquement a dire que 1) les riches paierons, 2) Ce n’est pas la peine pour l’état de réduire ses dépenses.3) le problème du déficit et de la dette n’en sont pas. 4) Ségolène, elle trouvera cet argent. 5) Il faut recruter plus de fonctionnaires pour les contrôles.

                              Mais comme nos fonctionnaires fiscaux sont deux fois plus nombreux que les anglais a fraude comparable....

                              Alors parler d’un débat sérieux sur la fiscalité....


                            • Rétif (---.---.199.212) 2 mars 2007 23:51

                              On l’espère bien que la baisse des impôts tuerait l’impôt. C’est sans doute un mal nécessaire, mais un mal. Si l’État en veut de plus en plus, qu’on ne vienne pas s’ indigner après de tous ces gens qui ne pensent qu’à gagner de l’argent.Parce qu’il est bien le premier à en vouloir.

                              Et pour quoi en faire, dites-moi ? Ah ! oui ! Des infrastructures, ce qui, en plus, donne du travail. La question n’est pas là. Les infrastructures, on en a besoin, sans doute ; mais ce n’est qu’un moyen parmi d’autres. Seulement, ce sont les productions de l’État qui coûtent trop cher. Car où prend-il la richesse dont il a besoin ? Bien sûr chez ceux qui la créent. car lui ne la crée pas.

                              Alors votre leit-motif incessant, c’ est toujours plus de ce que vous appelez « des moyens ». Mais ils sont mal gérés, il est donc inévitable qu’il vous en faille de plus enplus

                              Mais, « Apprenez, Maitre Jacques, que l’ Art n’est pas de faire bonne chère avec beaucoup d’argent, mais de faire bonne chère avec PEU d’argent », de façon à en garder le maximum pour l’investissement directement productif. Ceci, de façon que le plus de monde possible en profite, parce que c’est la dépense de ceux qui , à un moment, ont de l’argent, qui fait vivre, à ce même moment, ceux qui n’en ont pas. Ainsi, l’argent des impôts, ce n’est pas qu’ aux riches qu’il est pris, c’est à toute la population., donc également à l’État, puisque c"est nous.

                              C’est facile à calculer : 50%/100 = 50%

                              30 % de 200= 60 %

                              Et toutes les subventions distrubuées à la volée, et dont la moitié vont dans las poches de ceux qui sont chargées de les redistribuer ; eh ! il faut bien aussi ce braves gens, les payer ! N’est-ce pas ?


                              • (---.---.37.71) 3 mars 2007 19:21

                                Si la gauche était vraiment pour les impots, elle augmenterait la TVA, qui est payé par tout le monde, au lieu de chercher à faire payer les dépenses des pauvres et des moins pauvre, voir des classes moyennes, par les riches, qui sont donc obligé de quitter leur pays, chassés. On n’a pas à faire payer ses dépenses par les autres.


                                • marc (---.---.76.3) 6 mars 2007 16:31

                                  Souvent j’entend dire qu’on paye trop d’impots mais quand vous emmener votre enfant à l’école et chez le medecin vous ouvrez tres peu votre porte monnaie. Je n’ai jamais dit qu’il fallait financer à outrance les dépenses de chacuns d’entre nous mais la redistribution du budget de l’état peut faire que l’état puisse nous aider en cas d’aléas de la vie(chomage, maladie, viellesse,divorce,...).Je n’ai rien sur le fait que les sociétés fassent du bénéfice mais elle ont besoin de nous pour le réaliser.Donnant-donnant et la vie sera belle.

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leon


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