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Accueil du site > Tribune Libre > Président normal, famille « pas » normale

Président normal, famille « pas » normale

L’image qu’un homme public s’emploie à renvoyer de lui-même est difficilement dissociable de celle que les siens livrent, parfois maladroitement. Ainsi le Président normal, qui tient à son engagement, n’hésiterait pas à limoger un ministre coupable d’un comportement inapproprié alors qu’il ne peut rien faire contre les membres de sa famille lorsque ceux-ci n’en font qu’à leur tête

C’est le défi auquel le Président Hollande est confronté de la part de sa famille affective qui semble bien partie pour émailler son quinquennat de feuilletons dont l’issue pourrait être la ruine prématurée de la « Présidence normale ». Ainsi son fils aîné, Thomas Hollande, s’est cru bien inspiré en relançant le feuilleton du tweet de Valérie Trierweiler. Dans un entretien avec une journaliste de l’hebdomadaire Le Point, le jeune homme s’épanche et confie que la compagne de son père « a détruit l'image normale » que celui-ci avait « construite », oubliant au passage que sa propre sortie médiatique participe de la même façon à la destruction de l’« image normale » que son Président de père s’emploie à renvoyer de lui-même.

Pour rappel, l’actuelle première dame, Valérie Trierweiler, dans un tweet absolument dévastateur, avait ouvertement apporté son soutien à un inconnu du grand public, Olivier Falorni, qui disputait la circonscription de la Rochelle à Ségolène Royal, ancienne compagne du chef de l’Etat. Sur le coup, Madame Royal, en femme politique expérimentée, avait amorti le choc. Mais après sa défaite, elle est devenue inconsolable. Et, malheureusement, il n’y a véritablement personne pour la consoler, surtout pas le Chef de l’Etat qui, depuis, ne maîtrise manifestement plus les chamailleries interfamiliales. Ses propres enfants ont ouvertement fait savoir qu’ils ne souhaitent plus revoir son actuelle compagne, ce qui témoigne d’une ambiance assez délétère dans l’entourage affectif du Président de la République. 

Car derrière le fameux tweet se cachait un dossier que le Président semble avoir « laissé en l’état » en espérant qu’il se règlerait naturellement. Deux femmes tiennent fermement à lui et la moindre des choses aurait été qu’il tranchât rapidement. La première est son ancienne compagne avec qui il a eu quatre enfants et, en femme politique, elle ne pouvait rêver de meilleures conditions pour donner un coup de fouet à sa carrière.

Votre « ex » devient Président de la République ! Honnêtement, vous pouvez espérer, si pas de tout obtenir, en tout cas de beaucoup obtenir de lui.

Ainsi, la Présidente de la Région Poitou-Charentes était dans les meilleures dispositions pour légitimement entretenir les plus beaux des rêves. Les législatives à la Rochelle devaient être une simple formalité. Sa place était acquise, au Perchoir. Sous la présidence de son ancien compagnon, elle se voyait en troisième personnalité de la République. Elle s’était même octroyé le soutien écrit du Président, qui pourtant s’était engagé à ne pas se mêler de la campagne des législatives. Olivier Falorni devait naturellement s’écraser et laisser le champ libre à Ségolène. Seulement voilà ! La vie est truffée de surprises dont les plus désagréables se produisent trop souvent au moment où on s’y attend le moins.

La deuxième femme qui tient fermement à la Personne du Président s’est donc manifestée avec fracas. Elle avait déjà fait comprendre au Chef de l’Etat qu’elle ne supportait pas les gestes de sympathie de sa part vis-à-vis de son ex compagne. Dans une vidéo, qui fera le tour du web, elle avait fermement exigé et obtenu que le Chef de l’Etat, alors candidat, l’embrassât sur la bouche. Il venait d’embrasser Ségolène Royal au cours d’un meeting, sur la joue évidemment. Le message de jalousie entre les deux « dames du Président » s’étalait de façon crue. Et quand bien même on ne serait pas amateur des magazines à sensation, il y avait de quoi s’inquiéter des conséquences d’une jalousie aussi visible sur la personne et l’action du Chef de l’Etat.

Objectivement, le tweet de Madame Trierweiler, même s’il ne pouvait pas passer inaperçu, aurait eu assez peu de conséquences politiques. Mais la défaite de Madame Royal, qu’elle attribue, en partie, à ce tweet, notamment lorsqu’elle parle de trahison, a causé des dégâts irréparables. Depuis, c’est une femme blessée que le Chef de l’Etat laisse dans la nature. Si son actuelle compagne peut se réjouir de l’avoir éloignée du Chef de l’Etat, elle n’a sûrement pas mesuré la capacité de nuisance d’un politique blessé et revanchard. Le plus frustrant est que le Chef de l’Etat ne peut presque rien faire pour son ancienne compagne.

Il a été question, à un moment, de la faire nommer à un poste prestigieux pour tenter de la « consoler ». Son fils Thomas a fait entendre qu’il ne désespère pas de sa nomination à un poste ministériel. On a aussi évoqué sa possible nomination à la tête de la future banque publique d’investissement. Mais tout le monde sait que François Hollande ne prendra jamais un risque politique aussi bête. Après les ennuis que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, a subis pour avoir favorisé son fils Jean dans l’affaire de l’EPAD, on voit mal François Hollande se laisser aller au moindre acte suspect qui pourrait lui valoir l’accusation de népotisme.

Madame Royal devrait donc se résigner à rester sur la touche alors qu’elle était partie pour jouer les premiers rôles. Pendant ce temps, la femme qui s’emploie à l’éloigner de l’homme qui lui est aussi cher s’installe dans un confortable bureau au Palais de l’Elysée, conserve « ostensiblement » son statut de journaliste et revendique la liberté qui va avec. Tout ce qu’il faut pour mettre en furie la mère des enfants du Président.

En tout cas, toutes les conditions sont réunies pour que le « Président normal » n’en soit qu’au début de ses peines. Il a vraiment du souci à se faire. Et pas de la part d’un adversaire politique, mais bien de la part de sa propre famille affective.

 Boniface MUSAVULI


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27 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 13 juillet 2012 07:59

    Les enfants de François Hollande ne sont pas sa famille affective : ce sont ses enfants, point barre.


    • Alpo47 Alpo47 13 juillet 2012 08:20

      Je n’attends rien, ou pas grand chose, de F.Hollande, et tout de même, est ce qu’un président - ou homme- « normal », n’est pas quelqu’un qui a des conflits et problèmes à résoudre avec sa famille ? Notamment s’il est séparé et dans une nouvelle relation ?
      N’est ce pas le lot de presque tout le monde ?


      • lulupipistrelle 13 juillet 2012 13:53

        @ Alpo47 : une nouvelle relation ? ça fait 7 ans qu’elle dure... un peu inquiétant ces gens qui restent le cul entre deux chaises...


      • Ariane Walter Ariane Walter 13 juillet 2012 08:39

        Cette histoire l’a ridiculisé. Preuve que ceux qui le traitaient de mou avaient raison. Difficile d’en revenir. Le mal est fait. Avoir une maîtresse caractérielle n’est jamais un plus.


        • Francis, agnotologue JL 13 juillet 2012 09:09

          Ariane,

          à tout prendre, dans notre cinquième république, je préfère un mou cultivé à un hussard teigneux.


        • latortue latortue 13 juillet 2012 10:14

          n’est ce pas être normal que de vivre ce que vive des tas de gens dans leur famille ????? la vie de tous les jours ,les querelles et jalousies familiales .la jalousie entre la maitresse devenue concubine et l’ex délaissé , bien des pièces de théâtre ont contés ce genre de situation.mieux vaut pour un homme se tenir a l’écart de ce genre de chose et surtout ne pas chercher a jouer les arbitres .
          Hollande est bien un homme normal devenu président qui vit dans le privé sa vie d’homme et dans le public sa vie de président et forcément parfois l’une vient empiéter sur l’autre .
          quand a dire une femme caractérielle pour moi toute les femmes sont caractérielles si on empiète sur leur plate bande ,et c’est aussi bien normal .


        • Constant danslayreur 13 juillet 2012 19:23

          Salut Ariane,

          Quoi de mieux pour casser l’image du mou qui lui colle, que d’aller faire étalage de sa virilité ... en Syrie par exemple, lui et l’aut Flavius à la noix smiley


        • lloyd henreid lloyd henreid 13 juillet 2012 20:45

          Je me suis arrêté à l’intro de cet article. Déjà parce que ça me gave, cette propagande de droite revancharde et frustrée (en tout cas, généralement, ce discours nous vient de ceux que le repas du Fouquet’s laisse toujours ballonnés), et puis pour une fois je ne suis pas d’accord avec Ariane :

          « Ainsi le Président normal, qui tient à son engagement, n’hésiterait pas à limoger un ministre coupable d’un comportement inapproprié alors qu’il ne peut rien faire contre les membres de sa famille lorsque ceux-ci n’en font qu’à leur tête. »

          Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, l’auteur, mais chez moi la femme est libre. Et les enfants majeurs ne sont pas des débiles. Si la compagne de Hollande souhaite s’exprimer, c’est son droit le plus absolu que de le faire. Idem pour les enfants. Et respecter ce droit me semble primordial, surtout dans la mesure où cette famille est censée représenter l’idéal d’une république qui se préoccupe (comme vous ?) des droits de l’homme.

          Je vous renvoie d’ailleurs à l’article 19 de la Déclaration :

          « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

          Le préambule proclame quant à lui, au paragraphe 5, « l’égalité des droits des hommes et des femmes » : l’article ci-dessus vaut donc pour la première dame comme pour son époux.

          Le simple citoyen que je suis s’étonne qu’un « juriste et militant des droits de l’homme » se place, dès l’intro de son article, manifestement à l’opposé de ces principes. On dirait un flagrant délit de mauvaise foi.


        • Ariane Walter Ariane Walter 14 juillet 2012 01:31

          Bonjour Lloyd,

          Moi, tu sais, je constate simplement les dégâts.
          Peu importe tout ton savant argumentaire.
          Elle n’avait pas à faire ça. La preuve.
          L’important n’est pas d’avoir raison dans la vie.
           C’est de ne pas faire de peine à ceux qu’on aime. 


        • MUSAVULI MUSAVULI 14 juillet 2012 12:01

          Bonjour Lloyd !

          Comme l’a si bien indiqué Ariane, dans la vie, l’important est de ne pas faire de la peine à son entourage. Pour ce qui est des aspects juridiques, vous voyez bien que cet article est un commentaire de l’actualité, ce n’est pas une analyse juridique. Pour votre information, la Déclaration des droits de l’Homme n’énonce que des principes généraux, qui doivent être précisés dans des textes plus adaptés selon la hiérarchie des normes juridiques (principes généraux, constitution, lois, règlements, codes de bonne conduite,...). Bref, la liberté énoncée dans la Déclaration des droits de l’homme ne suffit pas.

        • lloyd henreid lloyd henreid 14 juillet 2012 12:20

          Coucou Ariane :) comment va ?

          Je comprends ton point de vue mais je ne l’approuve pas. Si je dois pousser mon raisonnement un peu plus loin, je dirais qu’à mon avis, outre la liberté d’expression de Mme Trierweiler (à propos de laquelle je n’ai pas de véritable opinion ni pour ni contre), le débat démocratique s’enrichit toujours des voix dissonantes qui se font entendre au sein de chaque camp / parti / famille. Je pense que le panel de choix démocratique est aujourd’hui très (trop) limité, et que si les urnes sont aussi peu remplies c’est d’abord parce que les gens ne se reconnaissent pas dans les programmes rigides (figés  ?) qu’on leur propose. L’insubordination est parfois rafraîchissante.

          C’est très rare :p mais comme tout le monde, il m’arrive d’avoir tort. Il m’arrive même d’être repris par des personnes dont j’attendrais qu’elles me soutiennent plutôt que de me contredire. Bien sûr c’est toujours vexant, ce genre de situation... mais si j’ai tort et que ces personnes me le font savoir, alors j’estime qu’au final elles m’ont rendu service. C’est aussi dans la contradiction qu’on progresse, et puis il n’y a pas toujours d’absolue vérité... La plupart des débats se résument à des idées, toutes bonnes et toutes mauvaises, avec juste un choix à faire : s’il est vrai que Mme Trierweiler a le droit de s’exprimer, la question de savoir si elle a eu raison de le faire ou pas relève de l’opinion personnelle — pas de la vérité.

          D’un point de vue personnel, le fait de devoir composer avec des contradictions familiales me paraît on ne peut plus « normal ». C’est vrai qu’il aurait pu dégager sa compagne et frapper ses gosses à coups de ceinture pour montrer, devant tous les Français, qu’il tient à son engagement — mais pour moi le fait de tolérer ces dissensions, c’est plus une marque de respect et d’ouverture d’esprit que de « mollesse ». Et tu sais, chère Ariane, que je n’étais et ne suis toujours pas favorable à Hollande... J’ai juste l’impression que la revanche du Fouquet’s, c’est un peu le seul et trivial argument dont peuvent encore (ab)user ses détracteurs maintenant qu’on constate (contrairement à ce qu’ils annonçaient avec gravité) que la bourse ne plonge pas et que l’Europe accueille non pas avec défiance, mais plutôt avec soulagement, les orientations qu’Hollande appelait de ses vœux.

          Excellent week-end et affectueuses salutations <3

          (Food for thought.)


        • lloyd henreid lloyd henreid 14 juillet 2012 13:00

          Oh bonjour, MUSAVULI, vous postez entre-temps...

          Je ne suis définitivement pas d’accord avec vous (bien qu’encore une fois, je comprenne votre point de vue). Les amis / amours servent aussi à vous remettre sur les rails, si d’aventure vous vous éloignez du droit chemin ; et de mon point de vue, le parachutage n’est pas une pratique allant dans le sens de donner aux Français l’image d’un parti respectueux du système démocratique (ne pas oublier que les électeurs, in fine, ont choisi le candidat de Mme Trierweiler).

          Sincèrement, ça m’attriste de lire ce qu’Ariane et vous-même avez écrit. Et je n’écris pas ça pour être péjoratif, sarcastique, etc. — mais vraiment je trouve votre rapport à l’amour, tel qu’exprimé ici, d’une insondable tristesse. C’est comme une porte ouverte sur le bovarysme.

          Je pense que c’est une chose importante en couple que de se contredire, partager expériences et opinions, débattre... Comme l’écrivait Coelho (pardon mais rien de mieux ne me vient à l’esprit tout de suite) :

          « Dans la contradiction, l’amour se renforce. Dans la confrontation et la transformation, l’amour se préserve. »

          Le mot « transformation » me semble primordial : nous sommes tous autant d’individus en dérive, qui n’évoluons en direction du bonheur et d’une certaine conscience du réel, qu’en se positionnant par rapport à et avec autrui. Happiness only real when shared, pour reprendre une autre citation que j’aime beaucoup...

          Comme deux atomes formant ensemble une molécule, les amants s’assemblent en partageant, transférant, fusionnant ce qui fait le propre de chacun d’entre eux. En un processus alchimique, dirait Coelho. Et cette alchimie n’est possible qu’à la seule condition que chacun puisse s’exprimer librement, communiquer avec l’autre, y compris et surtout sur les choses qui les opposent.

          En démocratie, le principe reste identique : c’est le débat d’idées contradictoires qui permet, avec plus ou moins de succès, d’atteindre une forme de consensus propre à satisfaire chaque citoyen. Le système en place est perfectible mais c’est bien là son objectif : fusionner pour qu’un et un ne fassent plus deux, mais un « tout » — et en démocratie comme en amour (à mon avis), l’insurrection demeure « le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

          Cordialement et merci pour vos réponses.

          (Je précise que je n’ai rien plussé ni moinssé, que ce soit au niveau des commentaires ou de l’article.)


        • MUSAVULI MUSAVULI 15 juillet 2012 11:20

          Bonjour Lloyd !

          Qu’il puisse y avoir des contradictions, des confrontations et des divergences de vue dans un couple, cela va dans la nature des choses. Mais vous pouvez comprendre au moins deux remarques :
          - la première est que le couple Hollande-Trierweiler n’est pas comparable au vôtre ou au mien. C’est un couple présidentiel et certaines précautions doivent être prises. N’oubliez pas que le compagnon de cette dame manipule des dossiers extrêmement sensibles et que la moindre liberté d’expression mal maîtrisée peut avoir des conséquences graves, y compris sur la vie des gens. Je ne parle même pas de l’arme atomique. Les simples informations qui pourraient avoir un lien avec la sécurité nationale et que son compagnon de Président manipule chaque matin nécessite qu’elle sache « la boucler ». 
          - la deuxième remarque relève tout simplement du bon sens. Étaler sur la place publique les divergences de vue d’un couple n’est jamais sain, même un couple du français anonyme, comme vous et moi. Que les habitants du quartier se mettent à papoter au sujet de votre couple,... c’est absolument désagréable, et ce n’est sûrement pas ce qu’on attend d’un Président normal.

        • lloyd henreid lloyd henreid 15 juillet 2012 13:38

          Hello again, l’ami !

          Je vous assure que j’ai réfléchi à ces choses-là, mais je suis têtu lol : pas d’accord, pas d’accord !

          Sur votre premier point :

          « la première est que le couple Hollande-Trierweiler n’est pas comparable au vôtre ou au mien. C’est un couple présidentiel et certaines précautions doivent être prises. N’oubliez pas que le compagnon de cette dame manipule des dossiers extrêmement sensibles et que la moindre liberté d’expression mal maîtrisée peut avoir des conséquences graves, y compris sur la vie des gens. Je ne parle même pas de l’arme atomique. Les simples informations qui pourraient avoir un lien avec la sécurité nationale et que son compagnon de Président manipule chaque matin nécessite qu’elle sache « la boucler ». »

          Vous parlez de l’arme atomique sans en parler ^^

          Ce que vous dites est vrai, mais en l’occurrence, nous parlons d’un simple tweet de soutien à un candidat lors d’une élection. Elle n’a pas donné le mode d’emploi pour fomenter un attentat contre la nation à l’attention des sbires de Ben Laden (ou de son fantôme qui mourra peut-être encore une fois). Quant à l’arme atomique, j’avoue que je n’ai jamais eu l’occasion d’explorer les coulisses de l’Élysée... Mais je me dis que les informations vraiment sensibles, ce n’est pas à la première dame de les « boucler » : c’est à ceux qu’elles concernent, et qui à mon avis ne devraient pas les lui transmettre (surtout dans la mesure ou il s’agit d’une journaliste). Si le travail est bien fait en amont de la première dame, les secrets bien gardés, cette « cruche » ne devrait rien pouvoir divulguer qui soit vraiment important.

          Quoi qu’il en soit, le tweet en question... franchement c’est plus anecdotique qu’autre chose lol, pas de quoi fouetter un chat (à moins de vouloir nuire au couple). L’enchaînement du Fouquet’s et du yatch me semblait à l’époque beaucoup plus symptomatique d’une certaine forme de mépris, plus significatif que ce micro-drame familial.

          Sur votre deuxième point :

          « la deuxième remarque relève tout simplement du bon sens. Étaler sur la place publique les divergences de vue d’un couple n’est jamais sain, même un couple du français anonyme, comme vous et moi. Que les habitants du quartier se mettent à papoter au sujet de votre couple,... c’est absolument désagréable, et ce n’est sûrement pas ce qu’on attend d’un Président normal. »

          Je vous rejoins là-dessus : ce qui est désagréable, c’est cette manière qu’ont les gens d’extrapoler sur un détail pour en tirer des tas de conclusions sur vous, votre couple, votre vie en général. Le tweet en lui-même était un simple message de soutien personnel, venant de la première dame et non de son époux : ce sont ensuite la presse et l’opposition qui ont monté le truc en épingle, encourageant (de manière assez irresponsable, je pense) la folle rumeur devenue clameur de la foule (le président et sa femme sont au bord du divorce, c’est une histoire de vengeance entre ses deux gonzesses, et d’ailleurs ils ne sont pas mariés, c’est mal, une famille recomposée... franchement, mais quel exemple pour notre jeunesse !).

          Personnellement, j’y vois plutôt la savoureuse vengeance d’une droite vaincue et, comme je disais, n’ayant toujours pas digéré l’histoire du Fouquet’s (qui pourtant venait directement du président, de ses choix, de sa propension à exposer sa vie privée, son footing, ses femmes Cécilia puis « Carlita », son « bling-bling » sans complexes, son côté plus « vulgaire » que « normal », « casse-toi pôv’ con », c’est moi le chef, etc.).

          Je maintiens en outre que l’homme en proie à des querelles parfois embarrassantes, c’est quelque chose d’on ne peut plus « normal » à mes yeux : tout le monde doit faire avec, et à vous lire j’ai le sentiment que vous-même, vous avez déjà connu ce genre de situation.

          Encore une fois ce n’est pas le président qui « étale » sa vie privée en place publique : c’est justement le public, aidé par les médias ainsi que par ses détracteurs (lesquels jubilent et exploitent habilement la rumeur), qui étalent une affaire dont le président, justement, dit qu’elle est « privée » et qu’elle doit se régler en « privé ». Dès lors et en toute bonne foi, on peut difficilement accuser monsieur Hollande d’en faire l’étalage !

          Et puis je vais vous dire, franchement... ça me saoule aussi, tous ces commérages ordinaires. Donc si le président, qui est quand même un exemple, dédramatise un peu les querelles de couple et de famille ; s’il montre qu’on peut être en couple et fonder une famille recomposée avec ses hauts, ses bas, mais sans perdre ses nerfs et en gardant la tête froide ; s’il casse un peu les codes tout en restant correct, juste et respectueux même vis-à-vis des langues de putes qui essaient de le descendre ; et si tout ça permet de faire évoluer un peu les mentalités du Français moyen (que je trouve un peu sadique, en l’état), alors les conséquences seront plutôt positives pour moi ^^

          Mais bien sûr, c’est dur de garder la tête froide et de dédramatiser quand tout le monde cherche à exploiter le faux-pas pour vous abattre, quand tout le monde en parle partout pendant des semaines. Difficile de garder sa vie privée pour soi quand tout le monde l’étale dans les médias, sur le web, télé, radio, presse... et vous accuse ensuite de ne pas faire la part des choses !

          (à sa place, j’aurais déjà pété mon câble lol)


        • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 13 juillet 2012 10:14

          Salut Masavuli,

          A mon avis, ce tweet est une histoire cousue de fil blanc, il a été mûrement réfléchi et mit au point par les deux locataires de l’Élysée, pour éloigner définitivement la Dame du Poitou des pattes de François !

          Je l’explique dans mon article

          Le tweet de Valérie Trierweiler, décision individuelle d’une femme : indépendante, autoritaire, jalouse,... ou décision collective du couple mûrement réfléchie et soigneusement élaborée !

          @+ P@py



          • MUSAVULI MUSAVULI 13 juillet 2012 10:47

            Ce qui en fait un risque politique pour le Chef de l’État. Il laisse dans la nature une « bête » blessée... On ne fait pas ça.


          • captain beefheart 13 juillet 2012 19:07

            Une femme blessée ,laissée dans la nature....
            Et beaucoup d’électeurs blessés dans la nature , autrement plus grave .


          • SEPH SEPH 13 juillet 2012 12:01

            Les affaires familiales de Flamby le gélatineux on s’en fou.

            On veut une autre politique qui ne soit pas un copié-coller de celle de Sarko le teigneux.

            En effet, plus ça change plus c’est la même chose : soutient aux banques et aux patronats avec la CSG dite honteusement sociale, soutien à l’agression de la Syrie par des forces extérieures (CIA, M16 Britannique, Qatar, Israêl, Arabie Saoudite,....), alignement sur la politique expansionniste de l’Empire US-Sioniste, mépris des pauvres en leur accordant quelques miettes pour continuer à survivre,......(nb du rédacteur : j’arrête cette liste car cela me donne envie de vomir !)


            • lulupipistrelle 13 juillet 2012 13:49

              Ouais, et le couple, il est normal ? s’afficher avec une poule qui n’a même pas pris la peine en 7 ans de divorcer , sûrement pour des raison de fric : ne pas lâcher la proie (le mari) pour l’ombre ( l’amant « normal » qui n’épouse pas)...


              • Scuba 13 juillet 2012 14:01

                Votre « ex » devient Président de la République ! Honnêtement, vous pouvez espérer, si pas de tout obtenir, en tout cas de beaucoup obtenir de lui.
                Sauf si vous êtes en mauvais terme avec votre ex, ce qui est la cas de Ségolène. Auquel cas, vous devenez tricarde de la République.

                C’est ce qu’il s’est passé à La Rochelle. La perspective d’avoir une hystérique ingérable au perchoir ne devait pas enchanter notre président, alors, même si officiellement, il ne pouvait pas ne pas la soutenir, ça lui fait bien plaisir que son pote Falorni - et oui, Falorni est un ami de longue date de hollande, s’il y en a qui l’ignorait encore- soit élu à la place de son ex.

                Ce qui en fait un risque politique pour le Chef de l’État. Il laisse dans la nature une « bête » blessée... On ne fait pas ça.

                Qu’est ce qui est le plus risqué pour hollande : une ex hystérique qui le déteste au perchoir, ou au contraire reléguée dans sa région sans réel pouvoir de nuisance au niveau national ?


                • MUSAVULI MUSAVULI 13 juillet 2012 14:28

                  " sans réel pouvoir de nuisance«  ? 


                  Ce n’est pas aussi sûr. L’instrumentalisation des enfants est maintenant en marche. Pas facile de rester tranquille lorsque vos gosses, »pilotés« par leur maman, votre ex, râlent dans les médias. Ça peut aller loin. L’étiquette du »père salaud" est vite arrivée. Des secrets de famille étalées dans la presse... Non, Ségolène peut vraiment faire mal.

                • lulupipistrelle 14 juillet 2012 01:15

                  Avec une peu de chance, Denis Trieweiler aussi.


                • Abou Antoun Abou Antoun 13 juillet 2012 14:54

                  Depuis 2007, la vie politique française est devenu un vaste ’soap-opera’, quelque chose entre « Les Feux de l’Amour » et « Santa Barbara ». Enfin avec le foot et les résultats du Loto cela fait du divertissement.
                  Nouvelle formule de gouvernement : « Du pain, des jeux et des ragots ».


                  • captain beefheart 13 juillet 2012 19:09

                    Le carburant augmente de nouveau. Alors le gel du prix ce sera pour quand ?


                    • VenatorN 13 juillet 2012 19:20

                      Quel besoin le fils de Segolène a-t-il eu de s’exposer dans la presse ? Veut-il nous montrer que ses facultés politiques rivalisent avec celles du fils de Cécilia ?


                      • Christian Labrune Christian Labrune 13 juillet 2012 21:31

                        Merci pour cet article, c’est très émouvant. On se croirait au théâtre, et Racine eût aimé cette histoire qui mêle les intérêts du pouvoir et la jalousie ; cela ressemble un peu à l’intrigue de « Bajazet ». A la fin, derrière les portes de l’Elysée comme dans le sérail du sultan Amurat, il y aura probablement des muets avec de solides lacets, qui attendront derrière les portes qu’on crie « sortez ! » pour y étrangler en silence ceux qui auront poussé aux dernières extrémités de la patience la sublime Favorite. Sic transit gloria mundi ! Tout cela est vraiment très excitant et digne des meilleurs théoriciens du « bon gouvernement ».


                        • ricoxy ricoxy 14 juillet 2012 02:39

                          Normal ? Vous avez dit normal ?

                          Hannah Arendt a fait remarquer que le pire des criminels ressemble à monsieur-tout-le-monde, que c’est un être banal, «  normal  », qui sous la pression de la société ou des événements peut devenir un «  monstre  ». Et de donner l’exemple d’Adolph Eichmann [Eichmann à Jérusalem].
                          Il faut se méfier par-dessus tout de la « normalité ».

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