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Accueil du site > Tribune Libre > Puis-je encore travailler ?

Puis-je encore travailler ?

La valeur travail est-elle encore digne dans un monde en crise ? Vivre ou travailler ? Vivre et travailler ?

Je suis allongé. Mon corps se prélasse sur un parterre douillet de couettes. Le tissu s’imprègne de la chaleur naturelle de mon corps. Mes cheveux s'emmêlent à l'oreiller. Il est plat. Il supporte souvent le poids de mon crâne. Je cherche désespérément le calme. Dehors, je les entends. Ils s'impatientent. Ils s'énervent. Ils s'excitent. Ils revendiquent leur incapacité à prendre du temps. Ils sont dans l'urgence. L'urgence de se garer, l'immédiateté de boire un café, l'adversité d'acheter alors qu'ils n'ont besoin de rien. Ils passent le temps pour mieux lui échapper. Ils fuient la lenteur, snobent la douceur, s'inventent d'incompressibles emploi du temps. Ils polluent la terre par leur stress de pacotille. Je suis allongé et je cherche à imprimer la sérénité dans mon coeur. Mais, mon coeur explose d'indignation. Je hais leurs énervements, leurs soubresauts d'impatience. Caprices de l'occidental. Course à la perte de soi. Marathon vain pour fuir son identité au profit de la stature sociale. En vain, je tente d'éloigner leurs nuisances sonores qui sont plus intolérables que le vent tempétueux dans des forêts d'arbres centenaires. Eux, au moins, dans leur plainte feuillue, dégagent une puissance ancestrale, cosmique. Dans la rue, les bruits sont inutiles, vides d'amour, vides de beauté. Ils sont bruits sans poésie. Et là, allongé dans ma couette, à même le sol, je gémis. Je gémis pour que cesse, enfin, leurs frénétiques mouvements absurdes.

Je ne peux plus m'insérer dans ce rallye temporel où le seul dessein et de gagner sa croûte, d'accumuler quelques centaines d'euros pour assumer une subsistance. Je ne peux plus faire semblant, j'ai enlevé mon masque de la commedia Del Arte. Je suis à nu. Mon visage est le mien.

Mon coeur est pur. Mon esprit est serein. Je sais que je ne pourrai plus me lever tous les matins pour exercer un travail. Aliénation de l'homme par l'homme. Le travail n'est pas noble. Le travail avilit l'âme. Le travail nie le coeur. Le travail tue la créativité. Le travail morcelle le temps et donc la vie. La vie est courte. La vie exige de prendre soin de son rythme. La vie nécessite deux conditions existentielles : nourrir le corps et protéger le corps des agressions. En langage humaniste, c'est la capacité de manger correctement et de bénéficier d'un logement digne. Curieusement, le travail, haute distinction de l'identité sociale, ne permet plus de se nourrir correctement et de se loger décemment. Dans sa course folle à l'aliénation, manger et se loger sont devenus des luxes précieux qui seront bientôt aussi inaccessibles qu'une Porche ou qu'une rivière de diamants. Anormalité absolue, absurdité acceptée. Ils acceptent ces règles intolérables.

Je ne peux plus. Je me respecte. Mon être est bien plus digne qu'un travail routinier, abscons. Une mère ne met pas au monde un enfant pour le condamner au travail. Le travail a été créé pour justifier une ribambelle d'injustices. Il a un rôle unique : une illusion de compétences et de place. Sans travail nous serions, soit disant, rien. Vides. Indignes d'intérêt. Creux. Sans valeur. Quel abus. Je ne peux plus. Je ne peux pas. J'ai compris une chose. La vie n'est pas le travail. L'expression gagner sa vie devrait indigner, réveiller les consciences et révéler des engouements de liberté. Je ne peux plus. Je ne veux plus accepter cette prison. Le travail justifie l'existence de l'argent. L'argent est un outil sans noblesse. Normalement. Non, en fait, l'argent détermine les valeurs intrinsèques d'une personne. Le travail et la rémunération qui en découle établissent l'intégrité d'un individu. Ils justifient son droit à vivre et les conditions de son droit à vivre.

Je ne peux plus ne plus prendre le temps d'utiliser à ma guise la totalité de mes sens. Je ne peux plus ne pas développer mon esprit qui se nourrit d'un temps qui n'est pas morcelé. Ils vont tous de plus en plus vite et jamais, ils ne prennent le temps de penser. D'élaborer. De s'écouter et d'écouter l'autre. Par ce qu'ils travaillent, ils ont le droit d'injurier, de crier, de klaxonner, de faire la gueule. C'est pour mieux expulser l'ennui qui en découle. Ne travaille pas mon enfant, tu deviendras quelqu'un. Tu deviendras toi même. N'écoute pas mon enfant, les pourvoyeurs et défenseurs du travail. Eux, ils ne savent plus que l'existence est d'une intensité extraordinaire. Ils se sont noyés dans la course au travail. Dans l'obsession de gagner sa vie. "Gagner sa vie" expression terrible. Vivre sa vie est bien plus loyal.

Je ne peux plus. Car, le leurre est enfin en cours d'effritement. Le travail a offert l'illusion d'une stabilité sociale, d'une ascension sociale parfois. Aujourd'hui, le travail est démasqué. Le travail est l'outil qui permet de rendre les masses amnésiques. Le travail est la colombe des magiciens fortunés. Eux, ils ne travaillent pas. Ils savent que le travail est une torture et un avilissement. Ils le font faire par d'autres. Des millions d'autres.

Je ne peux plus. Et, je ne travaillerai plus. Je vais, enfin me respecter et sûrement mourir de faim. Manger étant à présent exclu des droits universels de l'Homme. L'origine du mot travail est : un instrument de torture à 3 pieux. Qu'attend l'Homme pour cesser d'accepter la torture ?

 

Frédéric


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46 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 17 juillet 2012 09:02

    Il faut rejeter l’idée que l’humanité serait condamné à vivre « a la sueur de son front » dans des conditions d’aliénation jusqu’au terme de sa vie sur terre. L’aliénation au travail est seulement le résultat de forme d’organisation particulière : l’humanité peut se libérer, son travail peut-être libéré..............
    voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2012/02/20/l%E2%80%99alienation-dans-le-travail/


    • Nicolas QC 17 juillet 2012 13:11

      Maintenant si tout le monde se branle les couilles... on va retourner vivre dans des grottes dans pas longtemps.Entre ceux qui t’exploitent, et ceux qui jouent les sangsues, difficile d’avoir la paix.

      Comme tu le dis toi même, « ceux qui t’exploitent » : c’est à cause d’eux que les gens travaille autant pour gagner le strict minimum, pendant qu’eux, ainsi que les actionnaires, gagnent des millions ou des milliards sur leur dos... Entre cet abération qui caractérise le capitalisme, et la mécanisation qui pourrait encore énormément se développer (on cherche encore à faire des emplois fictif, mais à quoi bon ?), et pour finir une consommation plus réfléchi de tous les hommes, je t’assure qu’on serait loin de l’age de pierre. 

      Très certainement l’inverse même, allant plutôt vers le bonheur, le dével. personnel, la créativité et le temps libre en plus. Ce que mérite tout être humain quoi.


    • nicolas_d nicolas_d 18 juillet 2012 01:33

      @cogno

      votre « cousin qui refuses de travailler » c’est une chose, compréhensible si on est touché par l’article. mais qu’il « se branle les couilles » en est une autre.
      Des mecs comme ça il n’y en a pas beaucoup. Personnellement je n’en connais pas.
      Tout le monde à part votre cousin et quelques autres peut être aime faire quelque chose. Et à un moment donné cette chose est partageable avec d’autres.

      Ce n’est plus du travail c’est une activité.

      Si on donne les moyens à ceux qui veulent faire des choses, ceux qui « se branlent les couilles » seront tellement peu nombreux qu’on pourra se permettre, dignement, sans « frais », de leur offrir un toit et de quoi manger... de plus il me semblerai « humain » d’essayer de les soigner de leur léthargie...

      Bien la citation de Coluche smiley
      Lui, par exemple, à un moment il a bien dû passer pour un mec qui « se branle les couilles » non ? Pourtant il a été utile...


    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 17 juillet 2012 11:30

      Un point de vue similaire au votre mais un peu plus combatif.
      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/a-ceux-qui-ont-l-impression-de-se-110306
      Bon vent, camarade.


      • miha 17 juillet 2012 11:42

        Maginfique billet ! Vive le droit à la paresse et à la douceur de vivre !

        Les très riches, eux, font ça depuis leur naissance... personne n’oserait les traiter de fainéants ou d’assistés.

        Et si on militait pour le revenu de base pour que ceux qui n’ont pas d’emploi ou qui traversent des périodes où ils n’ont pas envie d’avoir un emploi ne meurent pas de faim ?

        http://revenudebase.info/initiative-citoyenne-europeenne/

         


        • AntoineR 17 juillet 2012 12:26

          Un bon moyen de sortir de l’esclavage, c’est de devenir autonome.
          Je pense que l’on peut avec tous les moyens (connaissance, technologie...) que nous avons à porter de main, ne pas avoir à travailler (ou très peu) sans pour autant crever de faim ou parasiter le système.
          Il suffit de bien réduire ces besoins qui ne sont pour la plupart pas de réels besoins, d’utiliser la technologie à bon escient, de recréer des réseaux locaux, d’éviter au maximum tous les parasites (états, banques, assurances, grosses entreprises qui proposent tous ces abonnements à la c..)
          Bref, c’est la simplicité volontaire, le retour à l’état d’être humain et non pas d’esclave/consommateur.
          Un bien dur chemin à suivre vu l’endoctrinement général. Celui qui tente de le suivre sera marginalisé car les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux...
           
          Merci pour votre texte


          • Yvance77 17 juillet 2012 12:56

            Salut,

            Le travail doit devenir le fruit au service d’un collectif, et que chacun y apporte sa pièce. Il ne doit plus être le moyen d’assurer sa vie ou survie pour la majorité.

            Ce qui fera que mécaniquement, tout le monde doit pouvoir travailler un petit peu.

            Il restera des secteurs ou c’est la passion qui primera et là les élus en feront plus, et les services médicaux qui demandent de longues etudes, et là ce sera autre chose à prévoir

            Il faut en finir avec ce prisme.


            • nicolas_d nicolas_d 18 juillet 2012 01:38

              le « fruit » vous êtes sûr ? smiley


            • Thorgal 17 juillet 2012 13:54

              Je compatis avec le fond de l’article. La forme, c’est autre chose. Mec, pour quelqu’un qui aime paresser, rester allongé sur la couette et tout ca, tu as l’air de flipper pas mal. Faut pas t’en faire comme ca.

              Juste une remarque : comme toi, je ne me reconnais pas dans cette pseudo-valeur. Ceci dit, beaucoup de gens ont aussi un travail pour le côté social de la chose. Sans cela, ils ne se feraient pas de potes ou ne parleraient à quasiment personne pendant des jours. En tout cas, c’est le cas en Scandinavie plus ou moins (je vis au DK). De plus, si on supprimait le taffe tel qu’il est concu aujourd’hui, il faudrait faire gaffe aux effets psychologiques sournois qui en découleraient car énormément de personnes s’identifient à leur boulot et ce dernier leur donne une espèce de raison d’être qui n’est pas forcément consciente. Donne 8 heures de libre en plus à tout le monde, je ne suis pas sûr que ca se passe sans problèmes.


              • Frédéric B Frédéric B 17 juillet 2012 15:04

                C’est bien dommageable de croire que, seul, le travail offre l’occasion d’une vie sociale et amicale voire sentimentale ! Il existe tellement d’autres occasions de rencontrer les autres et de se réaliser en tant qu’individu social. Il est là le piège du travail, croire que sans lui nous ne serions pas grand chose.
                Tout à fait d’accord avec vous sur les effets psychologiques si il n’y a plus de travail. Les gens s’identifient tellement à leur fonction (et on leur fait tellement croire) ! Et je suis aussi tombé dans ce piège ! J’ai juste réagit différemment le jour et je me suis senti vraiment pas à mon aise ! Et le cheminement est long pour puiser en soi et capter ce qui nous donne envie de nous lever et de nous faire vibrer pendant les 8heures qui ne sont pas consacrées au travail comme nous l’entendons tous. C’est long mais bénéfique, enfin pour moi.
                Et pour réajuster l’entrée en matière de votre message : je ne ni flippé ni mal. C’est le cheminement du monde qui me fait plutôt flippé par moment et qui m’a inspiré ce billet. Et quant à la paresse, je dirai que j’ai enfin appris à prendre mon temps après des années à bosser comme un dératé. Quel bonheur !


              • Thorgal 17 juillet 2012 15:55

                Et oui, c’est dommageable. Mais si tu prends un pays comme la Suède, où la densité de la population n’est pas très élevée, et bien le regroupement sur un lieu professionnel sert de lieu de rencontre. Ca donne pas aux gens l’envie d’être au chomage malgré les indemnisations plutôt substantielles.

                Il faut aussi relativiser un peu : certains travaillent énormément pour des raisons assez floues, d’autres en foutent pas une pour à peu près le même job ... tout est relatif.

                Par contre, la rhétorique sur la « valeur travail » traditionnellement de droite mais récupérés par les soc-dems (qui se droitisent aussi) vomie à longueur de temps de merdia participe dëfinitivement d’une propagande bien dégoulinante. Comme si on naissait pour travailler, à savoir trouver un job rémunéré pour payer des factures et autres charges ... du gros naouak qui en passant est très mortifère ...


              • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 17:25

                Comme ce n’est pas la première fois qu’il y a un billet de ce genre.

                Je vais me répéter.
                Quand est-ce qu’un travail n’est plus un travail ?
                Quand il devient un hobby, un amusement, un passe-temps.

              • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 19:08

                Frédéric,

                 ’j’ai enfin appris à prendre mon temps après des années à bosser comme un dératé. Quel bonheur !"
                 Moi aussi, je suis retraité et vous ? smiley

              • asterix asterix 17 juillet 2012 20:54

                A lire et à relire : l’éloge de la paresse par Lafargue ( fin XIXème je crois )

                L’auteur du présent billet aurait pu faire la distinction entre le travail librement consenti et le travail sur ordre. Le premier est réservé aux vrais paresseux, j’en suis ,. et prend souvent tout leur temps, le mien aussi. Pire encore, il en devient un vrai plaisir, une addiction
                Le second doit être tellement pénible que je n’ai jamais pu m’y adonner, je n’en ai que plus de respect pour ceux qui y sont contraints.
                A bon entendeur...


              • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 21:10

                J’aime beaucoup Alexandre le bienheureuxsmiley


              • nicolas_d nicolas_d 18 juillet 2012 02:01

                @thorgal
                « Donne 8 heures de libre en plus à tout le monde »...
                Ajoutons quand même qu’en même temps on leur donne le revenu universel ?

                S’ils en ont la capacité, ayez confiance sur la capacité des gens à s’organiser s’ils doivent avancer selon leurs propres envies. Le lien social se fera à l’usine ou ailleurs.
                Vous avez l’impression qu’il n’y a que le travail qui puisse faire du lien social parce qu’aujourd’hui tout est fait pour que ce soit le cas. Tout est fait pour que le « chômage » fasse peur, isole.

                Je vous accorde que la transition ne se fera pas en un jour.
                Elle sera de plus en plus longue au fur et à mesure que le processus de globalisation avancera.
                Comme le dit plus haut AntoineR, seule l’autonomie peut permettre ce passage. Plus la globalisation avancera, moins l’autonomie sera possible.


              • Thorgal 18 juillet 2012 21:56

                Salut.

                Personnellement, je sais bien qu’il n’y a pas que le lieu de travail qui permet des liens sociaux, des interactions positives, etc. Je me permettais juste de souligner qu’en certains endroits, il s’avère que c’est ainsi, ce n’est pas mon opinion sur la chose mais une (triste) réalité.


              • alinea Alinea 17 juillet 2012 14:02

                Aucun travail n’est douloureux s’il est fait librement.
                Quand on est libre, on travaille quand même, parfois jusqu’à l’épuisement parce que l’on assume son engagement. Mais une fois la tâche accomplie, on se repose, on fait la fête.
                Le monde irait beaucoup mieux si nous travaillions ainsi ; l’effort alors n’est plus une aliénation mais un dépassement de soi.
                Il faut dire que sans motivation, sans amour, on n’est pas bon à grand chose.
                L’appât du gain : je n’y crois pas ! Même les calus du boulot, les patrons de petites P M E, ne le font pas pour l’appât du gain !
                L’appât du gain, c’est pour les joueurs : les rentiers, les actionnaires, les patrons de multinationales complétement déconnectés du réel !


                • NeverMore 17 juillet 2012 14:34

                  Vosu avez oublié de dire :

                  Je suis fonctionnaire ... et de gauche ...

                   


                  • Frédéric B Frédéric B 17 juillet 2012 14:49

                    Vous parlez de moi ? « Fonctionnaire et de gauche » ?
                    Ni l’un ni l’autre. Pourquoi vouloir toujours ranger les gens dans des tiroirs surtout à travers un article de quelques lignes ?


                  • NeverMore 17 juillet 2012 15:08

                    C’est un ressenti sur la thématiique générale de l’article.

                    Mais il y a aussi des détails

                    « Mon coeur est pur. Mon esprit est serein » : vous êtes de toute évidence dans le camp du bien, où veillent les « de gauche » (pas de panique, ils se relaient).

                    « Je sais que je ne pourrai plus me lever tous les matins pour exercer un travail ». Comme tous les fonctionnnaires, vous allez parfois au bureau, pas au travail.

                     


                  • AntoineR 17 juillet 2012 16:16

                    @ NeverMore,

                    Vous n’avez pas plus simpliste comme argumentation.

                    Des lieux commun de .... droite ( pour faire un raccourci comme vous)


                  • Cédric Moreau Cédric Moreau 17 juillet 2012 16:36

                    @NerverMore

                    Evidemment, toute appartenance à la gauche ou au fonctionnariat rend toute argumentation sans fondements et tout débat inutile. C’est bien ça ?

                  • NeverMore 18 juillet 2012 13:54

                    Débattre" avec le camp du bien, vous plaisantez j’espère.

                    Et je ne veux pas me retrouver avec un procès sur le dos.


                  • tf1Goupie 17 juillet 2012 14:34

                    Voltaire a du se retourner au moins 10 fois dans sa tombe


                    • Cédric Moreau Cédric Moreau 17 juillet 2012 16:27

                      Magnifique article. Probablement sur LE sujet de notre temps.

                      Non au travail forcé, oui à l’activité choisie. Oui au revenu de base inconditionnel.

                      • NeverMore 18 juillet 2012 13:53

                        « Débattre » avec le camp du bien, vous plaisantez j’espère.

                        Et je ne veux pas me retrouver avec un procèès sur le dos.

                         


                      • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 16:52

                        " Caprices de l’occidental."

                        Si ce n’était que de l’occidental, ce serait presque un demi-mal.

                        Même jouer, dormir est un travail qui demande de l’énergie, puisque le coeur continue à battre, que les neurones tournent en permanence pour construire vos rêves.
                        A réfléchir tout cela. smiley



                        • elmi 17 juillet 2012 17:25

                          cultiver son jardin est une activité non seulement vitale mais aussi agréable

                          aujourd’hui le mot « travail » a un sens assez large

                          la vraie arnaque est le salariat généralisé

                          encore mieux qu’un esclave, car le salarié doit se débrouiller tout seul pour se loger, se nourrir et se blanchir
                          et quand il est usé, on le jette pour en prendre un neuf
                          elle est pas belle la vie :->


                          • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 19:05

                            « cultiver son jardin est une activité non seulement vitale mais aussi agréable »


                            Encore faut-il avoir un jardin. smiley

                          • elmi 25 juillet 2012 11:27

                            en attendant cultives ton jardin intellectuel ^^


                          • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 17 juillet 2012 19:08

                            Merci, tres bon texte, realiste...

                            Ci dessous un texte que j’avais traduit sur ce sujet, avec un point de vue similaire, mais plus combatif
                            http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/a-ceux-qui-ont-l-impression-de-se-110306

                            petit extrait...

                            "[...] aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’ère des bulles qui éclatent.

                            Notre train de vie dépend de ressources en énergie fossiles finies, de sols arables en constante érosion, de ressources en eau grandement menacées et d’une nature a l’agonie. Dans un monde ou 370 000 nouveau-nés réclament chaque jour leur part d’un gâteau reduit à peau de chagrin, il pourra être judicieux de se poser pour une fois la question suivante : ça fait quoi, de vivre selon ses moyens ?

                            Soyons clair : nous n’avons pas besoin de plus de jobs. Nous avons besoin d’un accès universel aux ressources vitales.
                            Nous n’avons pas non plus besoins d’argent supplémentaire : nous avons besoin de prendre soin de notre environnement.
                            Nous n’avons pas besoin que des employeurs nous aident à passer le temps. Nous avons besoin de temps pour enfin faire de nos communautés des lieux de vie dignes de ce nom.

                            Moins nous participerons à cette économie abusive, mieux nous nous porterons.
                            10% de chômage, c’est à ce titre un véritable échec... Il nous faut 90% de chômage.
                            Si ce système doit brûler, alors laissons le s’enflammer... nous danserons autour du feu.
                            Tachons de faire mieux avec moins ; moins de fric, moins de babioles inutiles, moins de shopping, moins d’accumulation insensée.
                            Ne parlons plus en dollars ou en euros, mais en matériaux, énergie, apport nutritifs, monnaies locales, réseaux relationnels.
                            Fini le développement... Stabilisons.
                            Re-approprions nous l’art, la culture et les loisirs.
                            Renversons la pyramide."


                            • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 17 juillet 2012 19:13

                              aie.. désolé pour la redite ; j’ai cru que mon texte précédent avec le lien avait disparu.


                            • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 19:25
                              « Renversons la pyramide. »
                              Juste une question : 
                              "Qui mettez-vous dans la pointe ? smiley

                            • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 17 juillet 2012 19:28

                              les enfoirés.


                            • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 19:33

                              C’est bien ce que je pensais..

                              Moi, je n’en fais plus partie, donc... no more problem.
                               smiley

                            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 juillet 2012 20:00

                              L’auteur ,va au bout ,travailles pour tes reves car il faut un peu de pognon .Et après,faut se libérer ,partir avec une brosse à dent dans une poche et un slip de rechange dans l’autre,pour le trou du cul du monde s’il le faut .On peut toujours revenir aprés , et l’avantage qu’on a ,c’est qu’on n’a plus peur .


                              • L'enfoiré L’enfoiré 17 juillet 2012 20:15

                                T’as oublié le savon pour laver les slips. smiley

                                Mais ce sont les enfoirés qui s’en chargent.
                                Chez moi, c’est au féminin. 

                              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 juillet 2012 20:51

                                Toujours pas capable de laver un slip à ton age ? Faut essayer avec la brosse à dents ,un peu d’eau et pas besoin de savon ,et elle ne rend pas la denture jaune ,si on la rince bien !


                              • rocla (haddock) rocla (haddock) 17 juillet 2012 21:25

                                à l’ auteur , tu as parfaitement le droit de crever de faim . 


                                La vie c ’ est comme on la fait .

                                • easy easy 22 juillet 2012 15:15

                                  D’où vient la photo qui illustre votre papier ou que protègent ces défenses ?


                                  • Frédéric B Frédéric B 22 juillet 2012 16:34

                                    J’ai pris cette photo à Pau. Cette partie entoure, je suppose, une ancienne douve du château Henri IV


                                  • easy easy 22 juillet 2012 18:41

                                    Je n’en reviens pas de ce que je crois comprendre.

                                    Essayez de m’expliquer ce que vous en avez compris :

                                    Ce sont des défenses placées en fond de douves et contre la rive ennemie ?
                                    De sorte que d’en haut, ceux qui en tomberaient s’embrocheraient dessus ?
                                    Et ce sont des ouvrages de 1600 ?


                                  • Frédéric B Frédéric B 23 juillet 2012 10:51

                                    Je ne suis pas assez calé quant à l’histoire de ce château pour vous donner de plus amples informations. En effet je pense que la finalité de ces pieux n’est pas des plus agréables !


                                  • persil 23 juillet 2012 00:23

                                    Sans vouloir être méchant mais « je je moi me mon bien-être, mes besoins, ma personne » etc...J’ai pas oser compté le nombre d’ « auto-références à vous même » que vous utilisé ... la position ultra méga individualiste que vous développez me semble être l’un des piliers principaux de la société que vous critiquer aussi par le biais du travail.

                                    Même si je vous rejoint sans aucun problème sur les déviances du système ... je ne partage pas votre vision du travail : le travail c’est l’acte premier de notre espèce, celui qui nous extrait de notre condition originelle de proie. Il est l’expression la plus simple et banale de la solidarité, pas celle dont on parle aujourd’hui mais celle de notre espèce encore simiesque poussé sans équivoque par son instinct de conservation à la mutualisation des connaissance et à la coopération pour la survie.

                                    Sans le labeur nettement plus pénible et acharné de vos ancêtres point de couette douillette ni même de weekend, juste le contact froid et râpeux d’un viel arbre comme abri et la peur d’une mort cruelle et brutale entre les crocs d’un prédateur. Le pied !

                                    Vous me direz, hmm patrons voyous ...hmm... financier débiles, pollution ... radioactivité, guerres etc. Oui sans aucun doute avons nous tous plus ou moins perdus, le sens premier de la vie. Pour moi c’est cette tache immense qu’est l’évolution, en tant qu’espèce animale comme n’importe quelle autre certes mais aussi en tant qu’ espèce consciente et douée d’« intelligence ».

                                    Voilà donc je me lève le matin et je vais bosser avec foi et avec passion en espérant que ma contribution améliore un peu le quotidien, ben peut être juste d’un pauv’ gars qui a pas la chance d’avoir mes compétences ou mes diplômes et peut être même au fond de moi en espérant que je puisse être utile a tous. Je me dis que je le dois à la communauté et à tous ces inconnus, qui avant moi ont sacrifié leur bien être, pour que simplement « sans chichi » je puisse exister.Et je me dit sans doute bêtement que ce n’est pas en restant au fond de mon lit que je changerait quoique soit. Bon je vote à gauche alors c’est peu être ça qui déconne ?


                                    • Frédéric B Frédéric B 23 juillet 2012 10:49

                                      Bonjour,

                                      vous n’êtes absolument pas « méchant », vous êtes un lecteur attentif ! Tous ces « je moi mon ma » pullulent dans mon billet car je pars d’une réflexion personnelle sur là où j’en suis dans ma vie. Cette question que je me pose concerne, à priori, tout le monde puisque le travail est un élément socle de nos sociétés ; toutefois, je ne peux éviter de centrer les effets qu’induisent le travail sur ma petite personne : fruits de mes expériences et de mes analyses. Concernant l’individualisme que vous relevez dans le billet, je dirai qu’il serait profondément démagogique de croire que l’être humain ne vit pas avant tout pour lui même. Toute pensée, tout acte ont un point de départ et un point d’arrivée communs : l’individu. Tant mieux si les velléités de cette pensée ou de cet acte sont pour le « bien » commun. Dommage si c’est l’inverse. Et c’est plutôt l’inverse, notamment, en ce qui concerne le sujet de ce billet : le travail.

                                      Quant à l’évolution de l’espèce humaine et à son histoire, elles nous permettent aujourd’hui de vivre dans un confort douillet. Certes, notre quotidien est bien plus tendre que celui de nos ancêtres des cavernes (enfin nous le supposons, nous n’y étions pas). Mais à quel prix pour certains d’entre nous. Je n’ose me projeter dans la vie d’un homme qui a participé à la construction des premiers chemins de fer. Ou dans celle de l’homme qui ramasse nos fruits d’été en Espagne. Ou dans celle de l’homme qui fabrique nos chemises dans des pays lointains. Que dire des pêcheurs-esclaves, en Thaïlande qui fournissent nos tables en poisson et qui travaillent quasiment 24H/24H sans voir un morceau de terre pendant des mois voire des années (cf un article dans un courrier international n°1129 du 21 au 27 juin 2012) Et la liste est longue. De mon point de vue individualiste, je me demande pourquoi d’autres individus devraient se sacrifier pour mon confort individualiste. Serai-je plus méritant, plus apte à être dorloter que certains autres ? Je ne le pense pas.

                                      Ici, en France, malgré les nombreux droits acquis, le travail semble être devenu une contrainte qui ne joue plus un rôle d’accomplissement de soi. Nombreux sont ceux qui souffrent au travail et attendent comme une gloriole jours de RTT et autres congés annuels. Parce que trop souvent, le lieu de travail nie l’individu. Il est important de ne pas se tromper d’individualisme. Si l’individu se sent bien dans ses baskets alors il se sentira mieux avec les autres. Le bien être collectif part, à mon sens, du bien être de l’individu. C’est un autre débat.

                                      Et le mot travail, je l’ai toujours associé au mot « passion » (comme vous l’exprimez dans votre réponse). Sans cette énergie c’est l’ennui. Je suis encore jeune, j’ai moins de 40 ans, j’ai déjà beaucoup travaillé auprès des autres (anciennement travailleur social) et je sais ce qu’engendrent les souffrances individuelles chez mes congénères et les conséquences désastreuses sur le plan collectif de l’accumulation de ces souffrances individuelles qui ne sont au final que des blessures narcissiques.

                                      Dans mon billet, je ne prône donc pas l’individualisme que la société semble vouloir nous imposer à savoir un individualisme accompli par sa capacité à produire et à consommer (une individualité erronée puisque évaluée à partir de critères matériels et de classifications sociales) mais un individualisme plus affiné, plus complexe, plus âpre à acquérir et conquérir puisque concentré sur les valeurs intrinsèques de la personne.

                                      Vous employez le terme « sacrifice » et, là, je ne suis pas d’accord avec vous. Pourquoi le travail doit être un sacrifice ? Ne pouvons nous pas envisager des sociétés sans sacrifices ? Le sacrifice est une offrande que l’on fait à une divinité ; pensez-vous que les entreprises soient des déesses ? Le travail ne doit pas induire une abnégation de soi. Car tôt ou tard, le soi bafoué se rebelle et l’on peut voir ce que produise des « soi » bafoués. De la violence.
                                      Vous abordez « l’animal », voici un billet que j’avais écrit sur mon blog sur l’homme et l’animal : http://manqueraitplusqueca.wordpress.com/2011/10/17/lhomme-est-un-animal-presque-comme-les-autres-et-alors/

                                      Quoi qu’il en soit, merci pour votre réaction.

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Frédéric B

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