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Accueil du site > Tribune Libre > Quelle « refondation » pour le PS ?

Quelle « refondation » pour le PS ?

Si vous souhaitez une social-démocratie moderne à la française, passez par le centre : La gauche est trop maladroite... Et le PS n’a jamais été social-démocrate. Poids du passé et pesanteurs de l’ère d’Epinay et de la période Gribouille...

Si vous souhaitez une social-démocratie moderne à la française, passez par le centre : La gauche est trop maladroite... Et le PS n’a jamais été social-démocrate. Poids du passé et pesanteurs de l’ère d’Epinay et de la période Gribouille...

"Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire. (Jean Jaurès)


REFONDATION : le mot à la mode ! « L’appel » à l’ordre du jour ! Pour Libération, pour le Nouvel Observateur, pour les mille et un cercles de réflexions (ou réseaux d’influences) qui parcourent le PS ou gravitent autour. Refondation du PS, refondation de LA gauche, refondation DES gauches, refondation de l’écologie politique (et des politiques écologiques), refondation de la social-démocratie, refondation de l’antilibéralisme, refondations communistes, citoyenne, sociale, sociétale, philosophiques...

Qu’est-ce que c’est une « refondation » ? Un renouvellement, une rénovation, une redéfinition, une « modernisation », une évolution, une réinvention, une « révolution » ?... Pourquoi ne parle-t-on pas de refondement ? Ce serait plus fondamental, peut-être...« Quand les hommes ne peuvent pas changer les choses, ils changent les mots », constatait Jean Jaurès.

Mais d’abord, qu’est-ce que la gauche, ou que sont les gauches ? Et qu’est-ce que le PS, surtout, en dehors des clichés sur la gauche-caviar que Joffrin avait si bien décryptée en prédisant son échec aux présidentielles alors que les supporters étaient aveuglés par des sondages trompeurs ou jouaient les Gribouilles ?

La question posée dès la fin du premier septennat de Mitterrand a été reposée après chacune des défaites du parti de la rose au poing et de ses alliés. Mais elle reste sans réponse digne de ce nom.


Ce pourrait être intellectuellement passionnant : la question vaut toujours plus que la réponse, mais politiquement dramatique. Parce que les questions soulevées sont rarement les bonnes. « Le courage, disait Jaurès, c’est de chercher la vérité et de la dire ».

Les hiérarques du PS passent leur temps à l’esquiver et à la taire, cette vérité : cela leur permet de durer, « drapés dans leur arrogance technocratique » (comme le dit depuis longtemps Kouchner)[1], vautrés dans leur paresse devant une société et un monde qui bouge trop vite pour eux, comme paralysés par une frilosité intellectuelle « provoquée par une sorte d’arthrose cérébrale chronique » et obsédés comme les notables de jadis par un carriérisme qui les coupe de ce « peuple » dont ils se réclament...

Quelques constats parmi d’autres :

La gauche est toujours demeurée minoritaire au premier tour des présidentielles (36,5% en 2007) depuis que cette élection existe.

La gauche vient de perdre sa troisième présidentielle consécutive. Et elle n’a eu qu’un président se recommandant d’elle sur les six de la Ve République.

Les succès électoraux de second ordre gagnés par la gauche (régionales et européennes pour ne citer qu les deux dernières) ne se sont traduits ni par des renouvellements générationnels ni par des élus plus représentatifs de la société « plurielle »

Depuis 1992, l’électorat dit « populaire » ne vote plus majoritairement à gauche...

Les analyses faites jusqu’à présent de la défaite de Ségolène Royal ne sont que superficielles, partielles, partiales, minées par des calculs personnels, égotistes et tactiques, et surtout empreinte d’une hypocrisie généralisée qui fait honte à voir. Les législatives servent de prétexte à refouler les diagnostics et les règlments de compte.

C’est fou comme le PS, qui n’est que l’héritier de la SFIO (relookée par Mitterrand) mais qui est devenu trop archaïque pour être bien intégré dans l’union des partis socialistes européens, est vraiment prisonnier de sa culture patrimoniale !

Il faut remonter au congrès du Globe, en 1905. J’en ai relu la « déclaration de principes » fondatrice. Elle reste au cœur du fonctionnement bureaucratique de ce « parti » qui se voulait « de classe » et uni face « aux fractions politiques bourgeoises » : l’appareil domine tout, contrôle tout, y compris les élus qui ont des « mandats impératifs » et « ne peuvent engager le parti sans son assentiment ». Silence dans les rangs ! Un bon militant est un militant obéissant. Et un élu, un porte-voix de la « ligne » officielle. Cela stimule les imaginations et la créativité, bien sûr...

La règle des « synthèses », compromis entre « révolutionnaires « et « réformistes », entre « courants », entre « tendances » remonte au discours de Jaurès au congrès de Toulouse en 1908 . « Nous n’acceptons pas qu’on oppose l’action d’aujourd’hui à l’action d’après-demain, nous n’acceptons pas qu’on oppose l’esprit révolutionnaire et l’action réformatrice du parti. Nous disons que, dans un parti vraiment et profondément socialiste, l’esprit révolutionnaire réel est en proportion de l’action réformatrice efficace et que l’action réformatrice efficace est en proportion de la vigueur même de la pensée et de l’esprit révolutionnaires.  » Un beau discours. De référence. A condition que l’esprit soit vraiment révolutionnaire et que l’action soit réellement réformiste.

Le syndrome de l’Union de la gauche remonte bien sûr au congrès de Tours, en 1920... Les communistes l’emportent (3208 voix) et choisissent la IIIe Internationale. Vive Lénine ! La minorité (1022 voix) refuse de confondre « communisme » et « socialisme » Mais la référence marxiste est verrouillée et la « lutte des classes » scellée dans le marbre ! « Restons des frères qu’aura séparés une querelle cruelle, mais une querelle de famille, et qu’un foyer commun pourra encore réunir », lancera Léon Blum...

D’où la difficulté pour les socialistes français de faire cet « aggiornamento », cette rupture avec le marxisme, cette reconnaissance du capitalisme et de l’économie de marché, cette orientation « sociale-démocrate » qu’ont la plupart des partis socialistes européens depuis longtemps (depuis 1959 par le SPD, par exemple)

Aujourd’hui encore, le PS malgré ses virages réalistes, malgré Epinay, malgré les négociations de Mitterrand avec les eurocommunistes du type Berlinger (haï par Marchais), malgré « l’Union de la gauche » et le « programme commun » et malgré la chute du Mur et l’implosion de l’Empire soviétique n’a réussi ni un Bad Godesberg digne de ce nom ni un « congrès de Tour » à l’envers...

Et personne n’ a réussi a faire du Parti socialiste une force sociale-démocrate... Malgré des chefs de file et des maîtres à penser d’envergure  : Rocard, Delors et quelques autres, tous coupés dans leurs élans.

Depuis 1971, le PS vivait sur la lancée d’Epinay... sans tenir compte d’une donnée fondamentale : la voie Mitterrand a été un choix stratégique, et non idéologique... « Epinay est mort » ont lancé quelques leaders socialistes après la troisième défaite consécutive de la gauche aux présidentielles. C’est une parenthèse qui se referme, en effet. Mais il fallait jouer les autruches pour ne pas voir que cette parenthèse s’est refermée avant même la mort de Mitterrand !


La stratégie d’union de la gauche de Mitterrand était doublement stratégique : pour la prise du pouvoir (ce sera fait dix ans plus tard) et pour l’écrasement du PC. Le pouvoir a été perdu mais le PC est devenu un groupuscule qui gère un héritage en lambeaux, seulement sauvé financièrement par quelques bastions et un groupe parlementaire qui va être difficile à sauvegarder.

Cette parenthèse Epinay refermée (en dépit des idées passéistes de quelques socialistes, des élucubrations de Voynet, de l’esprit de parti archéo-réactionnaire de Marie-George Buffet et de quelques utopistes plus « gauchos » que de gauche), que reste-t-il du PS ?

La Cctadelle Solférino demeure puissante, grâce aux régions, à quelques grandes villes et à un groupe parlementaire qui sera en partie sauvé. Il s’agit d’une machine à propulser ou à briser des carrières, à distribuer des « places », à répartir des « fonctions », à nouer des « réseaux », et ... à user l’énergie des militants. A coups de synthèses vides de sens, de manœuvres internes, de guerres des chefs... « N’ayant pas la force d’agir, ils dissertent  », ironiserait Jaurès."Est dirigeant celui qui accepte de prendre les risques que les dirigés ne veulent pas prendre". Y a-t-il un pilote dans l’avion  ? Ségolène Royal dans son échec a eu tout de même une réussite  : réduire le déficit d’enthousiasme qui ne cessait de se creuser depuis la mort de Mitterrand et surtout depuis le gouvernement puis l’échec de Jospin dans les rangs de gauche. Mais ce résultat ne vient que d’elle. De sa personnalité. De son habileté (quoi qu’on en dise) et de la puissance que donne une grande ambition. Et c’est contre les « éléphants » du parti. qu’elle a fait passer, selon la formule admirative de BHL, "un frisson nouveau dans la vieille musique socialiste"

En revanche, elle n’a pas su ou pu (malgré BHL, Orsenna et quelques autres) combler le déficit intellectuel et culturel de la gauche. Parce qu’elle a confondu communication et réflexion quand Sarkozy a su, grâce à son entourage, à sa « plume » et à son habile « dir’cab », trouver des cervelles à presser, dans l’ombre de ses paillettes.

Or, le premier atout de la "gauche "depuis le XIXe siècle, c’était la force de penser, ses « machines à penser ». Mitterrand le lettré le savait, et savait s’en servir. Jospin, Hollande, Royal n’ont pas su en tirer parti.

La première défaite du PS est intellectuelle, en effet. Parce que le parti dans sa sclérose neuronale n’a pas su bien lire les Castoriadis, Legendre, Edgar Morin, Rosenvalon, Milosz, Patocka, de Bibo, tous ces « esprits d’Europe » qui auraient dû constituer la farine de leur pain. Trop de parisianisme, chez les caciques du PS. Trop de superficialité. Et trop de cécité face aux évolutions sociétale en profondeur.

« En France, la gauche a beaucoup de mal à admettre ce que le reste de la gauche en Europe a parfaitement compris : la logique de choix individuel est maintenant un trait dominant de nos sociétés qu’il ne faut pas occulter, mais au contraire comprendre pour y apporter des réponses de gauche. En France, la réflexion du Parti socialiste sur les mutations de nos sociétés est à peu près au niveau zéro », note dans Libération Marc Lazar.

D’où la seconde défaite de la gauche en général et du PS en particulier : une défaite d’ordre sociologique. Marc Lazar, qui est professeur des universités, historien et politiste, et directeur de l’Ecole doctorale de Sciences-Po, écrit avec pertinence, toujours dans Libération  :


« Regardez la composition des partis : les membres du secteur public au sens large représentent 62,3 % des délégués du 33e congrès du PCF en 2006, 64% des délégués du congrès de la LCR en 2003 et 71 % des délégués du PS du congrès de Grenoble en 2000. » Cela explique bien des choses... Notamment la cassure entre ces partis et des Français qui n’ont pas et les avantages et les servitudes qu’impliquent les services publics. Et qui ont d’autres exigences et d’autres sources d’insécurité.

Ces deux défaites ont été amplifiées par une troisième, d’ordre culturel. Héritage du passé. Nous retrouvons ici les faiblesses structurelles du socialisme à la française évoquées précédemment...


Je fais encore référence à Marc Lazar : « Le poids de la culture du conflit, de l’affrontement et de la radicalité, qui vient de loin : la scène primitive se joue avec la Révolution française et se véhicule sur plus de deux siècles. Certes, de nos jours, les Français dits de gauche ne veulent pas la révolution, mais ils sont attachés à l’idée que ce qui compte, c’est le choc et la rupture.  »

D’où l’idée militante que la gauche doit être « dure » face à ses « ennemis », à commencer par les « social-traitres » et les « centristes ». Qu’est-ce qu’il a pris, Bayrou, avant le premier tour !

D’où la soif de diabolisation de tout ce que l’on condamne ou combat. Sarkozy a su en profiter, d’ailleurs...

D’où le primat de la trilogie des « anti » : l’anticapitalisme rebaptisé antilibéralisme, l’anti-impérialisme nommé aujourd’hui antimondialisation et l’antifascisme qui, à force de faire voir du fascisme en tout et pour tout ou presque, dévalorise et banalise les vrais signes de fascisation des esprits.


D’où encore et peut-être un complexe des « petits bourgeois » du PS (des gauches caviar, cassoulet ou bio) qui, depuis la fin de l’ère Mitterrand, sont comme prisonniers de pensées réflexes qui les dépassent.

Jacques Julliard l’a écrit depuis longtemps (dans le « Choix de Pascal »[2], par exemple). Il le redit dans le dernier numéro du Nouvel Obs. «  L’extrême gauche a exercé une hégémonie quasi absolue sur la gauche de gouvernement... Qu’il s’agisse d’insécurité, de chômage, d’immigration, de fiscalité, de moeurs, voire d’écologie, la gauche ne s’appartient plus à elle-même  : l’alignement sur le plus-disant est la règle ». Et, ajouterai-je, sur l’Europe... Dommage de l’avoir oubliée cette Europe, cher Jacques Julliard !

Avec son échec, le PS de Ségolène paye en effet en partie la facture des dérives subies ou orchestrées (par Fabius et quelques autres notamment) au moment de la campagne référendaire sur le traité portant Constitution pour l’Union européenne.

Quel délire et quel déluge de contre vérités, de mensonges, d’escroqueries intellectuelles, de désinformations systématiques savamment distillées par des « scientifiques » d’Attac, de Copernic et de quelques cercles d’économistes prisonniers de schémas doctrinaires aux prémisses et aux conclusions fausses ! Un vrai défoulement de bêtise au nom de l’intelligence !

Un défoulement qui continue ! Sans pudeur, sans retenue, sans conscience.


Voir, ce soir, à la télé, Clémentine Autain, si pétillante d’intelligence, si jeune et si passéiste, parler encore de « victoire » des antilibéraux en parlant de la victoire du Non à l’Union, a un côté démentiel ! Le Pen aussi a crié victoire et, lui, il avait raison : les conséquences du Non font son affaire comme elles font l’affaire des souverainistes de tous poils et des hypercapitalistes ! Quel gâchis intellectuel !

Et ne parlons pas de ce crime contre les valeurs et le sens, donc contre l’intelligence, commis en transformant le mot « libéral » en un gros mot ! Ou de l’affreux néologisme « altermondialiste » : avez-vous rencontré un citoyen du tiers-monde se dire « altermondialiste » ? Les « alter-européens  » ont été des anti-européens ou des partisans d’une Europe altérée. Où est-il l’Internationalisme prolétarien ? La rhétorique est un art... trompeur.

Le PS et la gauche ont été (et demeurent) « à gauche du bon sens » note Julliard. « Il ne s’agit pas de plaire aux électeurs mais de complaire à Bové, à Besancenot et consors. Ceux-ci ont compris ce mécanisme mental de soumission et ne cessent de faire monter les enchères.(...). Cette politique sous influence ne cesse de faire monter les enchères ». Jusqu’à l’absurde !

Or, dans l’absurde, la gauche y est bel et bien, PS en tête : « Plus d’union de la gauche puisqu’il n’y a plus personne avec qui s’unir. Plus de substitut gauchiste parce que les gauchistes se sont totalement déconsidérés par leur irréalisme, leurs divisions et leurs magouilles bureaucratiques », souligne Jacques Julliard ! Résultats ? Un grand vide d’idées et un grand désarroi. C’est « l’identité socialiste » qu’il faut reconstruire. Mais sur quelle base et comment ?

Au centre (si l’on ose dire) de cet « esprit de refondation », trois aspirations contradictoires ou plutôt antagonistes :


*Celle d’une social-démocratie moderne (il est temps !) menée par DSK et souhaitée (paraît-il) par Ségolène Royal... sous une forme différente bien sûr ! Ils appellent cela « le socialisme du réel » : formule entachée d’une ambiguïté historique quand on songe à ce qu’a donné le « socialisme réel ».

* Celle d’une « vraie » gauche (ce qui sous-entend qu’il en existe une fausse) qui reste en rupture avec le capitalisme, qui puisse s’entendre avec « l’ultragauche », « la gauche de la gauche ». Utopie quand tu nous tiens  ! Jules Guesde revient !

* Celle d’un grand mouvement de la gauche ou des gauches, annoncé par Hollande qui prétend pouvoir faire une sorte de programme commun du « centre  » à l’ultragauche « altermondialiste », voire au-delà... De Schuman à Trotski ! Plus que plurielle, davantage qu"arc-en-ciel"...Voilà qui est manque pas d’ambition. Tours à l’envers, enfin ? Il ne manque pas d’air, Hollande. Mais c’est l’aire de ce jeu qui va lui manquer, et au centre et à gauche de la gauche. Au sein du PS même...

Jacques Julliard a sans doute raison dans un de ses constats  : un PS social-démocrate est un mirage... Ce projet, estime-t-il, est « une phase aujourd’hui dépassée de l’évolution des idées sociales. La social-démocratie, telle qu’elle a existé dns l’Europe centrale et septentrionale, reposait sur deux piliers : l’Etat-providence et l’alliance étroite entre un parti socialiste dominant et un puissant mouvement syndical unifié. Trop tard ! L’Etat-providence est en crise et le mouvement syndical français est faible et divisé. Pour longtemps encore, on peut le craindre »

J’ajouterai qu’il faut avoir une culture de démocratie sociale que la « social-bureaucratie » du PS n’a pas et le courage de faire des choix dictés par des constats de réalité dont le PS pour l’heure est dépourvu. J’ajouterai encore qu’il importe d’avoir surtout une grille de valeurs qui dépasse les clichés en usage dans les discours socialistes. Le socialisme français a à démontrer qu’il peut redevenir un humanisme en action et non plus seulement « un parti à partir duquel on peut faire carrière ». Quelle révolution interne !

Julliard ouvre des horizons d’espérance en parlant de « socialisme de marché ». Belle expression. « Il devra se préoccuper autant de la production des richesses que de leur distribution ». Beau programme. Mais n’est-ce pas là la vocation même de toute action politique ?

Plus je réfléchis à cette crise d’identité, de programme, d’idées, d’alliance, de leadership du PS, plus je me dis que l’avenir des valeurs généreuses de la gauche passe par un vrai centre. Un centre qui ressemble à ce que tente de mettre sur pied la « Révolution Bayrou ». Un centre jusqu’ici si méprisé par une gauche prisonnière de ses dogmes, et par une droite qui le considère toujours comme un strapontin, une force d’appoint, une réserve de valets... Un centre où l’on sait que seule la fraternité peut permettre de concilier liberté et égalité. Un centre qui remette l’économie au service de l’Homme. Un centre qui, surtout nous permettrait d’en finir avec de fausses alternances politiciennes et avec ce côté hémiplégique de notre vie politique...

Mais là, je m’égare : on va croire que je n’ai fait cette analyse sur le PS que pour plaider en faveur d’une « social-économie » et une «  démocratie sociale » qui auraient pu et aurait dû (sans la cécité suicidaire socialiste) refonder l’ensemble de la vie politique française. Mais rien n’est perdu : « C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source », disait Jaurès...

[1] « Le premier qui dit la vérité » (Laffont, 2002)

[2] Ed.de Brouwer (2003)


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54 réactions à cet article    


  • Décryptages Décryptages 21 mai 2007 09:36

    En réalité, à gauche et au centre, c’est un désastre. Par compassion, je vais arrêter de tirer à boulets rouges sur ce pauvre PS dont la seule solution de survie semble être de canoniser définitivement Ségolène Royal et d’en faire son étendard pour les dix ans qui viennent.

    Mais que dire des Verts, qui avaient survécus tant bien que mal à leurs dérisoires batailles intestines et qui ont été achevés par la honteuse fausse-vraie campagne du démag-hulot. Et dont le rêve d’un vrai grand ministère de l’écologie se réalise sans eux.

    Mais que dire des Dons Quichottes de l’extrême gauche, communistes, trotskystes et autres alter-machins en tout genre, réduits en miettes par le vote utile et qui assistent médusés à l’entrée du président d’Emmaüs France dans un gouvernement sensé être l’incarnation même du diable.

    Mais que dire de ces radicaux radicalement déboussolés, noyés dans le magma socialiste, baillonnés par des accords électoraux pitoyables, alors même que celui dont ils sont sans aucun doute les plus proches est aujourd’hui Ministre de l’économie, des finances et de l’emploi.

    Mais que dire enfin de ce MoDem qui n’est connecté à rien et qui tente désespérement de garder le contact avec le monde politique réél. C’est un MoDem en mode WiFi. Mais par ici, ça ne capte pas très bien ... Un mouvement politique qui n’arrive pas à sublimer sa vocation d’écurie présidentielle d’un seul homme, fut-il providentiel, ne représente pas grand chose. Or, au MoDem, les rêves passent (celui de Quitterie Delmas par exemple, égérie bayrouienne du web pendant la campagne qui doit laisser sa place pour les législatives) et les manoeuvres politico-politiciennes reviennent vite au goût du jour. Que dire de ce MoDem dont l’ossature a disparue pour devenir une banlieue de l’UMP et dont le chef des parlementaires à troqué sa casaque orange contre un maroquin de ministre régalien. Que dire d’un parti dont l’espace se réduit chaque jour entre un PS méprisant et un Président qui se paie le luxe de faire ce que Bayrou pensait être le seul à pouvoir faire : réunir des personnalités de droite, du centre et de la gauche autour d’un même projet.

    C’est un champ de ruines.


    • jps jps 22 mai 2007 09:41

      le centre ? quel centre ? ils sont kyrielles. Celui de Bayrou ? mais il agit comme les autres il a refusé à Quitterie Delmas une circonscription ! A-t-il modifié sont programme depuis quelques adhèsion de gauche ? pas du tout c’est : je décide pour vous ! je n’ai pas la même analyse (polémique ) que vous d’autant que la votre est redondante avec julliard que vous citez sans arrêt. http://poly-tics.over-blog.com/


    • tvargentine.com lerma 21 mai 2007 10:15

      La rénovation du PS aurait dû commencer voici déja 5 ans,non pas en tournant le dos aux valeurs socialistes mais en modernisant pour commencer le mode de selection du candidat à l’élection présidentielle par la mise en place des primaires à l’italienne en faisant voter les électeurs de gauche.

      Ensuite,le contenu des idées,rien ne dois tourner le dos aux idées quand on prend en compte l’environnement du système économique dans lequel évolu la France.

      Si maintenant ,le PS se divise par le départ de personnalités qui préféreront des alliances vert le centre, elles n’auront aucun avenir,ni crédibilité

      Le centre n’existera jamais en France et c’est un bien car on avance pas avec eux,on devient conservateur et on évolue jamais.

      Quand à la direction du PS,elle porte la responsabilité collective de ne pas avoir eu et percu que Ségolène ROYAL n’était qu’un produit de marketing.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 21 mai 2007 10:24

        Bonjour Daniel,

        Je partage cette analyse et cette perspective historique sans laquelle le défaut de positionnement du PS et son déclin ne peut être compris. 1905, oui, j’ajouterais que Sorel avait en son temps reproché au PS de vouloir gérer les entreprises par le levier politique. Sur ce point, Sarkozy ne diffère guère du PS, sauf en méthode. Pour Sarkozy, la France est son entreprise qui ne veut pas connaître la crise !

        Pour conclure radicalement, je pense plutôt à un radicalisme réinventé plutôt qu’au mouDem ou à un PS réformé. Il faut essayer de bâtir du neuf en politique

        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24580


        • CAMBRONNE CAMBRONNE 21 mai 2007 10:48

          EXCELLENT ARTICLE

          Vous donnez une explication historique pertinente au sinistre du PS .

          Je crois que tous les esprits lucides de notre pays voient bien que le parti socialiste français a oublié de faire son bad godesberg .

          Peut il encore le faire sans tout casser et se balkaniser ce qui me parait le plus probable .

          Vous souhaiter la modernisation mais vous citez JAURES un peu plus que nicolas Sarkozy ....

          Vous préconisez un parti du centre mais je ne pense pas que ce soit la bonne formule , le centre a pour vocation de rester au milieu et nous avons besoin (je le dis sans rire et sans arrière pensée ) d’un grand parti de gauche social démocrate .

          Je crois que le meilleur possible pour réaliser ce projet serait DSK et là aussi je suis neutre .Il doit réussir ce que Nicolas Sarkozy a fait : Réunir les gauches qui sont aussi disparates que les droites en France . Il faut à la gauche un Renè Rémond qui analyse les grands courants qui la composent . Vous l’avez bien fait dans votre article .

          Salut et fraternité .


          • snoopy86 21 mai 2007 10:53

            @ l’auteur

            Remarquable article

            Vous me rassurez, il y a encore des professionnels dans le journalisme.


            • Daniel RIOT Daniel RIOT 21 mai 2007 20:24

              Merci. Au-delà de toute considérations personnelles,la question n’est pas celle de la qualité des journalistes (il y en a de très bon), c’est la rareté des bons journaux... Habermas vient dans le Monde de tirer la sonnette d’alarme, il a raison.Cordialement


            • IP115 21 mai 2007 10:56

              Bravo pour cet excellent article d’une exceptionnelle lucidité, Daniel ...

              Je rejoins complètement Cambronne sur le besoin d’un grand parti de gauche social-démocrate (à ne pas confondre avec le centre qui lui devrait avoir une aile centre droit) ...

              Un grand parti de gauche social-démocrate qui porterait des valeurs propres et cohérentes et arrêterait de faire le grand écart entre le centre et l’extrème gauche à chaque élection.


              • Roger Robert 21 mai 2007 11:18

                Déjà pour repartir d’un bon pied, vivement qu’il nous débarasse de francois hollande ! Je ne suporte plus ses interventions toutes plus pathétiques les unes que les autres, sa petitesse et sa bassesse d’esprit... Il est borné, mauvais perdant... Ses déclarations sur l’ouverture du gouvernement Sarkozy sont pitoyables... Qui a un fait un gouvernement respectant la parité ? Avec des femmes pour la première fois à certains postes ? Avec une ouverture et une présence du centre et de la gauche ? Le PS n’aurait jamais rien fais de tel ! Hollande, t’a la rage de ta défaite, de l’état de ton parti ! Maintenant dégage, tu nous saoules !


                • jrr 21 mai 2007 17:01

                  ... bravo, enfin un commentaire lucide !!!


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 mai 2007 11:19

                  Article pertinent sur le pan négatif, mais qui ne propose rien de positif si ce n’est un ralliement au MoDem dez FB dont le positionnement au centre gauche reste pour le moins flou en particulier :

                  1) sur la question centrale de la précarité dans le cadre du capitalisme mondialisé et du rôle des syndicats dans une démocratie libérale et sociale (et pour moi les deux qualificatifs sont indissociables) qui implique des avancées vers une économie sociale de marché qui, elle-même, implique une forme de cogestion dans les entreprises, comme dans tous les pays du Nord de l’Europe.

                  2) sur la régulation mondiale sociale du capital financier spéculatif aujourd’hui dominant.

                  3) sur la question de la justice fiscale(fiscalité du capital/fiscalité du travail)

                  4) sur celle de la modernisation du service public qui passe par celle de se décentralisation régionale et de son couplage avec des entreprises privées sous contrat avec les puissances publiques.

                  5) sur le rôle de l’état pour financer la recherche publique et sur son couplage avec l’innovation privée.

                  6) sur la politique environnementale

                  7) sur le système de santé et les retraites par répartition.

                  Ce centre est pour le moment un centre démocrate mais encore trop peu social (ce qui ne veut pas dire socialiste) pour se substituer au PS dont la rénovation va de pair en effet avec l’abandon de la thématique anti-libérale pseudo-marxiste de ce parti.

                  Une alliance entre ce centre en phase de positionnement dans l’opposition à la droite auto-déclarée décomplexée (et les divers ralliements , à mon avis provisoires, ne doivent pas faire illusion), et le PS serait nécessaire pour que la ligne sociale-libérale l’emporte au PS dont nul ne peut exclure ceux qui de SR, JD, MR et DSK jusqu’à FH se battent en ce sens. Cet appareil est sur le pan historique et organisationnel incontournable pour faire obstacle au risque de démantèlement du droit social, sans contre-partie de sécurité pour les salariés, dans notre pays.


                  • Forest Ent Forest Ent 21 mai 2007 11:32

                    J’ai soumis quelques propositions dans cet article :

                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24259

                    Pour moi, l’avenir de l’opposition n’est pas une social démocratie ultra-libérale européiste et mondialisatice comme celle de DSK.

                    Puisque le PS n’a pas voulu choisir entre ses tendances, qu’il explose et que celles-ci se présentent devant les électeurs. Le PS vient de montrer qu’il ne gagnera pas en singeant l’UMP. Il est peut-être temps de se soucier de ce que pensent et veulent les électeurs de gauche ? Si ce n’est pas le PS qui le fait, on fera très bien sans.


                    • maxim maxim 21 mai 2007 11:32

                      l’article est clair net et précis ,sans parti pris ,et donne la juste explication de la stagnation d’un PS englué dans ses dogmes ,et qui au nom de l’appellation socialisme et la doctrine que celà implique ,n’a jamais voulu sortir de son carcan qui l’étouffe et l’empêche de se diriger vers la sociale démocratie .......

                      il serait souhaitable pour sa sauvegarde qu’il prenne de manière définitive ses distances avec les communistes ,les ligues d’èxtrême gauche que nous sommes les seuls en Europe à conserver ,et prendre également des distances avec les Verts qui le deservent et lui portent préjudice ......

                      et pour une saine démocratie ,il est normal d’avoir une opposition ,un PS rénové et en phase avec les changements incessants de notre monde contemporain ,mais encore faudrait il que les mentalités des« éléphants » évoluent et sortent de leur torpeur ,et laissent aux renovateurs des initiatives et des libertés ......

                      c’est la seule condition pour que le PS retrouve sa place de grand parti en phase avec notre société ......


                      • Philippe D Philippe D 21 mai 2007 11:39

                        Excellent article. Que de vérités bien trop difficiles à comprendre ou à admettre pour le PS, jusqu’à aujourd’hui.

                        J’en ai profité pour relire votre article sur JF Deniaud. Et l’écouter parler sur son site de la mer, de l’amitié, des bateaux... Cet homme nous manque !


                        • LE CHAT LE CHAT 21 mai 2007 11:43

                          excellent article, après la déculottée imminente , le safari sera ouvert pour qui veut envoyer les éléphants au cimetière !


                          • jako jako 21 mai 2007 12:37

                            oui dommage que leurs défenses soient moins que précieuses....


                          • Thomas Thomas 21 mai 2007 12:20

                            Malgré quelques longueurs dans la seconde partie, c’est un des meilleurs articles qu’il m’ait été donné de lire sur AV depuis longtemps.

                            Beaucoup de gens semblent prêter à FB la seule ambition de créer un centre destiné à faire collaborer des politiciens de gauche et de droite. Mais c’est excessivement réducteur. Ce que veut FB, c’est ni plus ni moins prendre la place du PS dans une vie politique qui resterait bipolaire.

                            Victor Hugo disait qu’ « on peut résister à une armée mais pas à une idée dont le temps est venu ».

                            FB a parfaitement compris, et bien avant le PS, la nécessaire évolution vers un parti social-démocrate. La place aurait du revenir naturellement au PS mais restait vacante et FB a décidé de l’occuper (quitte à rompre avec son électorat traditionnel). Et dans la foulée, tout le monde est en train de réaliser que le centre a de l’avenir et veut en déloger Bayrou.

                            Quel que soit l’avenir de Bayrou, les idées du centre ont déjà gagné.

                            Sarkozy fait de l’ouverture au centre et à gauche et va sans doute démontrer ce qu’affirmait Bayrou pendant la campagne, qu’on peut parfaitement faire collaborer des gens d’horizons différents.


                            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 mai 2007 12:34

                              À ma connaissance FB ne s’est jamais réclamé de la sociale-démocratie, ni du centre-gauche.

                              S’il jamais il voulait fonder un nouvelle sociale-démocratie, au lieu et place du PS, il lui faudrait reprendre tout ou partie des propositions du PS et de la défense des intérêts légitimes qu’il incarne encore, face à la droite décomplexée, en faveur du droit de travail et du rôle des salariés et de leurs syndicats dans les entreprises (ex : cogestion), ainsi que de la régulation du capitalisme financier.

                              Ce qu’il n’a pas fait pour le moment et ce qu’il n’a pas encore exprimé concrètement le désir de faire.


                            • Thomas Thomas 21 mai 2007 13:05

                              FB ne revendiquera surtout pas les idées du PS, avant tout parce que, dans leur grande majorité, ce ne sont pas les siennes.

                              En fait, il fait plutôt une OPA sur les électeurs du PS, en leur proposant un libéralisme à conscience sociale, qu’il oppose à un libéralisme plus dur, représenté par l’UMP. Rien des meubles du PS ne l’intéresse, à part peut-être un ou deux tenants de la sociale-démocratie, centre-compatibles. Pour le reste, il aimerait sans doute le voir disparaître au plus vite.


                            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 mai 2007 14:46

                              Le grande majorité des électeurs du PS sont des salariés soucieux de leurs droits face au cynisme du capitalisme financier mondialisé. Et les salariés sont l’écrasante majorité des actifs dans notre pays.

                              Ces fondamentaux sont incontournables : être de gauche c’est défendre le travail et les droits sociaux de ceux qui n’ont que leur salaire pour vivre (ce n’est pas mon cas...)

                              Si FB est d’accord pour faire de cette défense et même de leur extension une priorité , il est social-démocrate. Sinon il reste démocrate libéral de droite plutôt que de gauche. C’est à voir, mais il n’échappera pas à cette alternative, car le conflit social est au coeur du fonctionnement de nos sociétés. Dans son dernier ouvrage il donne l’impression de le savoir. Toute la question est de savoir quelles conclusions politiques il veut en tirer.


                            • Daniel RIOT Daniel RIOT 21 mai 2007 20:20

                              Si le centre se veut « central » ce n’est pas pour qu’on remette des barbelés entre le centre-droit et le centre -gauche ! ce n’est pas non plus pour avoir « le cul entre deux chaises », mais pour qu’il y ait une troisième chaise... Bayrou prone une social-économi et une démocratie sociale. ce ne sont pas que des concepts.Cordialement


                            • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 12:29

                              Beaucoup de blabla sur ce PS tel qu’il est et tel qu’il devrait être, mais que veulent les militants, rien, nothing, nada...

                              La grande mode du recentrage sert de locomotive aux intellectuels de tout bord, arrangeant les pourfendeurs de droite comme les néo-démocrates de gauche, fonçons vers le mur du libéralisme déjanté, il en restera bien quelque chose, mais quoi des notions nobles du socialisme ?

                              Quel est ce virus qui se propage à vouloir immiter les voisins qui ne prouvent en rien leurs compétences sociales, pourquoi vouloir absoluement suivre un exemple alors que nous avons toujours eu la force d’en être un et non des moindres ?

                              La gauche crève de son élite affichée, mais doit elle se rendre pour cela ou revenir aux fondamentaux d’idées révolutionnaires lorsque la réforme montre sa stérilité ?

                              Croyez vous qu’un recentrage puisse convenir à la majorité des militants socialistes quand ils s’opposent à la mondialisation effreinée, ou ne serait-ce qu’une abdication du ventre mou de la lutte ?

                              Le socialisme se voulait réformiste en y voyant un concensus de paix et de dialogue social, a-t-il renoncé à son argument fondateur pour vouloir se fondre dans un moule étriqué socio-démocrate où l’ambition populaire est muselée au profit du capital et de la mondialisation ?

                              Le progrés doit-il passé par l’abandon des valeurs sociales de notre république dont seul le socialisme était le garant, faut il créer un nouveau dogmatisme qui éluderait liberté, égalité, fraternité pour en faire des ersatz de « oui mais » à l’américaine ?

                              Non décidément, il n’y a plus aucune confluence entre les désiderata de cette classe bobo caviardesque et la base laborieuse qui rejette le Bayrouisme rampant et le copinage Strauskhaniste, cette classe laborieuse qui refuse le TCE, les OGM et les lois liberticides frileusement admises par un Hollande ou un Fabius.

                              Il faut surement que le PS implose mais gageons que les éléphants pourront s’inviter aux restos de Coluche, pour n’avoir su les faire disparaître, et souhaitons qu’enfin toute l’intelligentia des « penseurs » du centre déséquilibré se noient dans leurs bancals louvoiements pour le bien commun du peuple ex-souverain.

                              Le PS peut mourir du virus qu’il s’inocule, sa base n’en disparaîtra pas pour autant, et tant mieux si un grand parti de gauche renait de ces cendres fumeuses épurées des scories molassonnes.


                              • Thomas Thomas 21 mai 2007 12:54

                                Ce sont les électeurs qui décideront de l’avenir des généreuses idées de gauche... et tout semble indiquer qu’ils se résignent à la réalité, deviennent pragmatiques face à la mondialisation, préfèrent l’aménager que s’y opposer frontalement.

                                Si plus aucun électeur n’y croit, les idées de gauche demeureront... des idées.


                              • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 13:27

                                C’est à force de résignation que les peuples se sont montrés les plus violents... attention !!!


                              • Daniel RIOT Daniel RIOT 21 mai 2007 20:16

                                La classe « laborieuse », comme vous dites, elle a voté quoi et pour qui ? Pas pour les gauches...Ce sont là des faits (têtus", disait Lenine) !


                              • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 22:07

                                Apparement Sarko fait la différence avec les retraités, pour le reste difficile de dire qui a voté pour qui, cependant il reste dans les milieux ouvriers beaucoup de gens votant à gauche, en est la preuve le nombre de députés de gauche élus dans les banlieues populaires là où justement le NON au TCE a été majoritaire, là aussi où le PS a gagné la plupart des régions.


                              • arturh 21 mai 2007 13:08

                                Le PS est un parti de petits fonctionnaires dirigé par des énarques. Comme le reste de la gauche, il va être bientôt confronté à cette réalité :

                                L’ENA, comme le Statut de la Fonction Publique, ont été effectivement créé en 1946 par Maurice Thorez, ministre de la Fonction Publique, mais surtout Secrétaire Général du Parti Communiste Français, de retour de Moscou où il venait de passer le guerre sous la protection de Joseph Staline...

                                La droite l’a déjà fait en partie, en choisissant, pour la première fois dans l’histoire de la Vème république, un homme qui n’a pas fait une « grande école » de fonctionnaire.

                                Mais droite et gauche seront obligés de se confronter à ce carcan qui paralyse en grande partie les forces vives de notre pays.


                                • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 13:25

                                  « un homme qui n’a pas fait une »grande école« de fonctionnaire. »

                                  Arfff, pas qu’il ne voulait pas, mais les bananes en Anglais sont éliminatoires...


                                • arturh 21 mai 2007 13:38

                                  C’est ça, il voulait être comme Juppé, Chirac, de Villepin, Fabius, Jospin, Aubry, Hollande, Royal, mais à cause de bananes, il a dû se contenter d’être Sarkozy ?...

                                  Arrrffff comme vous dites....


                                • arturh 21 mai 2007 13:42

                                  C’est comme les français quoi... 80% veulent être fonctionnaires, mais comme seuls 20% y arrivent, bientôt 10% à cause des bananes qu’ils se prennent, ils vinnent de mettre une patate à tout ça ? Arrrrfff.....


                                • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 14:10

                                  Page de Wikipédia :

                                  « Il n’obtiendra pas le diplôme de fin d’études à cause de notes éliminatoires en anglais. » (diplôme de sortie de l’IEP)


                                • arturh 21 mai 2007 15:05

                                  Oui, mais le langage de l’IEP, c’est comme l’anglais, il faut l’apprendre et savoir traduire. Si vous cherchez sur Wikipedia, vous verrez que de Villepin, Royal, Jospin, Hollande, sortent tous de l’IEP. Parce qu’ils parlent mieux anglais que Sarkozy ? lol (lots of laughs)

                                  Il fallait comprendre : n’a pas obtenu son diplôme parce qu’il n’arrive pas à penser comme de Villepin, Royal, Jospin, Hollande et consort.

                                  Bref, ça voulait dire : « n’arrive pas à penser unique... »


                                • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 17:47

                                  Si vous arrivez à vous en persuader, c’est très bien pour vous, mais ça n’otera pas ses faiblesses et particulièrement celle de pouvoir discuter avec des anglophones.

                                  Cancre il était, cancre il reste.


                                • JJbenz 21 mai 2007 14:42

                                  Pour moi vous avez une vision trop négative de « l’appareil » PS. Vous savez bien que c’est la seule structure politique française de poids réellement démocratique, et à ce titre un réel creuset d’idées de réformes pour l’avenir. Maintenant on le sait bien, que les dirigeants actuels nous ont gravement pénalisé dans l’accession au pouvoir et qu’ils ne se penchent pas sur les raisons de la défaite... Mais les militants vont siphonner tous ces hommes (et femmes) de pouvoir par le bas pour installer une vraie rénovation, qui, contrairement à ce que vous avancez, passera par l’évolution vers une idéologie social-démocrate, ce dont le PS et ses miltants sont CAPABLES, si les médias cessent de donner d’ores et déjà les coudées franches à Sarkozy pour lobotomiser le pays à coup de jogging au JT de 20 heures.


                                  • Poutounk 21 mai 2007 15:13

                                    Merci de ce remarquable article ! Je ne pense pas que l’avenir du PS soit au centre mais dans une gauche réaliste, qui sache allier une connaissance profonde du monde d’aujourd’hui et l’intérêt des citoyens. Il faut apprendre à vivre avec son temps et s’adapter le mieux possible à ses contraintes. La seule manière d’aider l’être humain que la gauche veut « protéger » est de lui donner les armes pour vivre dans le monde moderne. Il faut arrêter de l’assister, il faut lui donner les armes pour se battre ! Encore merci.


                                    • gg 21 mai 2007 16:55

                                      Le salut du PS au centre ?

                                      Cet article est vraiment trop orienté sur la politique politicienne et sur les personnalités. Mais comment pourrait il en être autrement lorsque le référent est julliard ? La politique c’est l’art de mettre des mots sur les conflits qui traversent la société et de proposer des solutions adaptées et acceptables par le plus grand nombre. Je vois bien que plutôt que proposer des réponses vous êtes comme beaucoup de commentateurs a nous seriner avec la social démocratie (dont il reste à faire la preuve qu’elle ait réussi cf Tony Blair) ou a vous interroger sur les possibles alliances à venir. C’est oublier les problèmes actuels qui vont de la crise climatique à la question de la répartition des richesses dont on voit tous ce qu’elle est aujourd’hui : tout pour les plus riches et le reste pour les autres.J’ai choisi ces deux questions parmi d’autres parce qu’on voit bien et assez clairement qu’elles mettent en cause profondément le mode de fonctionnement du capitalisme moderne. Avant de jeter ses livres de Marx à la poubelle peut être serait il utile de les relire a la lumière de ce qu’est devenu le monde. C’est effectivement par un effort de pensée que la gauche peut reprendre l’initiative dans la bataille des idées, bataille qu’elle a perdu lors de la dernière présidentielle. Mais peut on espérer gagner lorsqu’on n’a pas d’idées mais un catalogue de mesures toutes plus technocratiques les unes que les autres. CE qui reste clair c’est que ce n’est pas en empruntant les idées de l’adversaire que l’on fait triompher son camp.


                                      • jrr 21 mai 2007 17:26

                                        ... relire Marx... non mais tu rêves ! T’as pas vu où mène le communisme ??? Non mais c’est pas vrai ces gens sont vraiment bouchés à l’émeri...


                                      • Daniel RIOT Daniel RIOT 21 mai 2007 20:13

                                        Excellente, votre idée de relire Marx. c’est ce que je fais depuis longremps, et souvent ! Pour ce qui est de l’orientation « politicienne », vous voulez dire quoi au juste ?


                                      • pixel pixel 21 mai 2007 22:59

                                        Relire Marx c’est bien pour l’histoire de la pensée économique, mais le capitalisme à bien changé depuis. La consommation massive, l’autonomisation du secteur financier, la division mondiale du travail, l’écologie, n’étaient des données du 19 ème siecle sans parler de l’automation des moyens de production à venir.Je crois qu’on à besoin d’une révolution conceptuelle pour analyser tous ces phénomènes.


                                      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 21 mai 2007 23:03

                                        Déjà du temps de Marx, sa théorie ne prenait en compte que des aspects très limités de la vie sociale.


                                      • pixel pixel 21 mai 2007 23:35

                                        La structure de sa pensée comportait des parallèles inconscients avec la religion.Le peuple élu/prolétariat, le capitalisme/l’enfer,socialisme/purgatoir ,le communisme/paradis.


                                      • ZEN zen 21 mai 2007 19:25

                                        « Quel délire et quel déluge de contre vérités, de mensonges, d’escroqueries intellectuelles, de désinformations systématiques savamment distillées par des « scientifiques » d’Attac, de Copernic et de quelques cercles d’économistes prisonniers de schémas doctrinaires aux prémisses et aux conclusions fausses »

                                        Mr Riot ne fait pas dans la nuance et jettent une opprobre d’autant plus facile qu’elle est totalement allusive.. Voilà des jugements aussi vides de contenus que d’arguments..


                                        • Daniel RIOT Daniel RIOT 21 mai 2007 20:11

                                          Rassurez-vous. cela n’a rien d’allusif. J’ai développé cela longuement et souvent. mais l’heure n’est pas celle de refaire la campagne pour le oui ou pour le non au referendum... Le mal a été fait. Et il se paye cher !Mais la pire des cécités,c’est l’aveuglement volontaire.


                                        • Emile Red Emile Red 21 mai 2007 22:19

                                          M. Riot devrait prendre un abonnement Rennie ou Hepatum, il n’a toujours pas digéré ce NON qui lui barre l’estomac.

                                          Vous devriez être satisfait vous allez l’avoir votre inique traité, Sarko l’a promis, je subodore même que beaucoup des frustrés du TCE ont voté en sa faveur rien que pour cette cause, vous aussi M. Riot ?

                                          Plutôt que de trop lire Marx et de ne plus rien y comprendre, reprenez le ce TCE et essayez de le pénétrer en évacuant tout a priori, peut-être qu’enfin vous percevrez pourquoi le peuple prend parfois de judicieuses décisions.


                                        • ExSam 21 mai 2007 21:31

                                          Ils arrivent tous. L’ambulance est tellement grosse et le fromage espéré si conséquent.


                                          • carnac carnac 21 mai 2007 23:39

                                            Pendant que l’UMP mettait les cinq dernières années à profit pour entendre les spécialistes de tous domaines et de toutes sensibilités sans exclusive afin d’arriver à la présidentielle avec un projet rationnel, le PS n’a pas fait l’effort d’un questionnement sérieux .

                                            Sans réflexion sur le non à l’Europe, sur le mouvement anti-CPE, persuadé qu’il serait le réceptacle « naturel » des fruits du mécontentement il a pensé retrouver au niveau national, la vague rose des régionales. Il a commis la même erreur que le FN dont bien des sympathisants furent en d’autres temps proches de la gauche.

                                            Nous attendions un programme , nous avons eu un copier coller de morceaux programmatiques des courants du PS , un patchwork en guise de projet dont les coutures ne cessaient de lâcher.

                                            Les valeurs de gauche n’en sont pas moins différentes de celles de droite encore faut-il les traduire en un projet qui tiennent compte des réalités économiques actuelles qui sont quand même que les budgets des grands groupes capitalistes sont supérieurs aux budgets des régions les plus riches d’Europe quand ce n’est pas plus important que les budgets des Etats...

                                            On ne peut faire l’économie de redéfinir les limites des missions de la puissance publique afin qu’elle soit efficace . C’est précisément la redéfinition de ces missions qui peut traduire une politique de gauche ainsi que la politique fiscale afférente. Ce peut être aussi la façon d’organiser le dialogue social territorial, ou encore de mettre une vraie limite aux porosités entre les pouvoirs politiques économiques et médiatiques.

                                            le travail qui n’a pas été fait ces cinq dernières années doit se faire maintenant sans se laisser enfermer dans le quotidien de l’agenda des réformes du gouvernement actuel.

                                            A défaut 2012 n’apportera que de nouvelles désillusions faute d’une véritable « refondation »



                                              • fifilafiloche fifilafiloche 22 mai 2007 03:48

                                                Je suis...sans voix !

                                                Vous venez de me réconcilier avec la litterature. Quelle fluidité, quelle clarté des idées, quelle précision historique et quelle ironie, d autant plus violente qu elle n est ni vulgaire ni idéologique. J imagine un responsable socialiste lisant ce pamphlet et rougissant de se retrouver ainsi à nu au regard de tous.

                                                Je décroche en général à la 10e ligne des analyses pseudo intellectuelles se voulant élitistes, ici, j en redemande.

                                                Encore, encore, encore, Monsieur RIOT, je vous aime ! smiley


                                                • Lucrezia 22 mai 2007 07:33

                                                  Merci au PS ...Et surtout qu’il ne se réforme en RIEN ... On ne change pas une équipe qui perd !


                                                  • Francis, agnotologue JL 22 mai 2007 10:19

                                                    Texte brillant, mais trompeur. Et je suis en phase avec des interventions comme celles de Sylvain Reboul, Forest Ent, Le Furtif … pour ne citer qu’eux.

                                                    Cette phrase de Jaurès citée par l’auteur "« Quand les hommes ne peuvent pas changer les choses, ils changent les mots »,

                                                    Me paraît fort à propos quand il écrit : «  »Et ne parlons pas de ce crime contre les valeurs et le sens, donc contre l’intelligence, commis en transformant le mot « libéral » en un gros mot«  »

                                                    Monsieur Riot, ce n’est pas la gauche qui a transformé ce mot en gros mot, c’est la droite qui l’a volé pour qualifier son idéologie amorale (bel oxymore) qu’est le libéralisme économique et son dernier avatar, le capitalisme financier. Je dirai même, son dogme, tant l’on touche au sacré : le marché tout puissant !

                                                    Sous couvert de pragmatisme, les libéraux pratiquent impunément l’opportunisme le plus méprisable et condamnable. Puis-je rappeler que le pragmatisme est relatif à la règle (en sciences cela se dit : lois de la nature), l’idéologie aux valeurs (domaine de la morale), et l’opportunisme aux rapports interpersonnels c’est-à-dire les événements inter subjectifs (domaine de la loi ).

                                                    En conséquence, la droite est en passe de dénaturer dans la foulée ce beau mot de pragmatisme (cf. les commentaires et l’excellent article au demeurant, de Mr Dugué : Radicalisme révolutionnaire)

                                                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24580&id_forum=1410427&var_mode=recalcul#commentaire1410427

                                                    Si demain le mot pragmatisme devient un gros mot, l’on pourra dire que l’héritage des lumières est définitivement liquidé ! Déjà en Australie, le gouvernement a demandé à la population de prier pour faire venir la pluie.

                                                    Ce n’est pas par hasard si l’on a tant parlé des valeurs dans cette campagne présidentielle. Dans cette guerre des mots la gauche en effet a perdu, et vous en témoignez involontairement.


                                                    • Francis, agnotologue JL 24 mai 2007 11:01

                                                      Un ancien directeur d’un grand quotidien a dit : « Après Sarkozy, les mots n’ont plus de sens ».

                                                      «  »Notre siècle a perdu le sens... C’est le triomphe de la matière et de l’absurde«  ». (commentaire de Torr Ben à l’article de Bernard Dugué)

                                                      Mr Riot, j’attends vos excuses pour votre accusation infâme contre la gauche.


                                                    • Max 22 mai 2007 15:44

                                                      Très bon article, merci.

                                                      Comme vous l’avez fait remarqué, le PS est en grande majorité constitué d’encartés issus du secteur publique, la « ligne » interne est donc déconnecté du reste de la société, d’ou des programmes et des dirigeants peut avenant pour les électeurs...


                                                      • Francis, agnotologue JL 24 mai 2007 11:21

                                                        Si «  »le PS est en grande majorité constitué d’encartés issus du secteur publique«  », cela n’est pas surprenant : Le secteur public est le seul secteur où l’on trouve encore des classes sociales moyennes.

                                                        En conclure qu’il est déconnecté de la société est absurde, ils en font partie. Sauf bien sûr pour ceux qui nient leur utilité : ceux qui ne veulent pas d’école, pas d’hôpitaux, pas d’inspecteurs du travail, pas de douaniers, pas de, pas de, etc. Ceux qui ne veulent voir dans le peuple que de la chair à profit ou des pigeons.

                                                        Dans le privé c’est marche ou crève, on le sait, donc des très riches et des smicards ! Mais aussi des prédateurs capables de scier les branches sur lesquelles ils ont assis leurs fortunes, capables à l’instar des parasites de tuer leur hôte.

                                                        Lisez « Portrait de l’homme d’affaire en prédateur », ou si vous n’avez pas le temps, la fable de la grenouille et du scorpion, vous comprendrez bien des choses.


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