Quelque chose peut-il se passer en France lors des élections présidentielles de 2007 ?
Le 21 avril 2002 est dans toutes les mémoires. Le PS challenger éliminé au premier tour, et un Front national plus fort que jamais qui s’impose avec une surprenante force. S’ensuivra un combat médiatique insupportable parce que très inégal et plus que douteux d’un point de vue républicain, qui permettra à Jacques Chirac de sortir vainqueur avec plus de 80% des voix.
On pourra écrire absolument tout ce qu’on
veut à propos du 21 avril et tenter mille analyses, une chose
est sûre : les Français avertissent les institutions politiques par un
message clair, "Nous voulons une amélioration nette de notre situation
et de celle du pays, sans quoi vous êtes prévenus : nous n’hésiterions
pas à tout bouleverser et à installer au pouvoir un parti nationaliste."
Depuis
2002, on sait que la situation individuelle s’est encore dégradée, le
pays étouffe plus que jamais, il sombre même lentement dans un amalgame
de problématiques, inextricables tant elles sont nombreuses, on nous
explique que l’économie redémarre, que les choses vont mieux, que le
chômage baisse, même. Le gouvernement Villepin travaille durement et vite, en
enchaînant les décisions, on le sent bien, mais la réalité sur le
terrain est sans équivoque. De plus en plus de gens cumulent de plus en
plus de difficultés, le pouvoir d’achat effectif a perdu probablement
20% en quelques années, les charges sur les foyers mais aussi sur les
entreprises et sur tout ce qui fait la force vive d’un pays n’ont
jamais été aussi fortes, de plus en plus de gens vivent avec de moins
en moins de ressources, et de manière toujours plus dégradée.
Qu’on vienne me dire et me démontrer que je me trompe, qu’on vienne seulement une fois m’expliquer que ce que j’écris là n’est pas la réalité, et qu’elle est tout autre, d’un point de vue global j’entends, et avec des arguments probants.
Soyons prêts. Oui, il peut se passer quelque chose de majeur lors des présidentielles de 2007. Quelque chose qui ferait que la France puisse brutalement changer à l’intérieur et à l’extérieur, et nul ne peut dire si ce ne serait pas salvateur. N’est-ce pas un changement le plus radical possible dont la France a besoin pour pouvoir redonner du souffle à son peuple qui n’en peut plus de la pression qu’il subit, un changement qui ne se limite pas à de simples "réformes" ? Les choses doivent être repensées sur le fond, et vite. Le travail est immense car la France accumule d’innombrables erreurs "de management" depuis trente ans, la plupart imputables aux gouvernements de gauche si on n’est pas de mauvaise foi et qu’on veut bien le reconnaître. Je résume souvent ainsi : "La gauche a toujours du mal avec les aspects économiques alors que la droite n’occulte jamais les aspects sociaux."
La tâche n’est pas simple, elle semble même insurmontable, et il y aura de la casse. Parfois il faut passer par des moments de souffrance et accepter des sacrifices pour atteindre de nouveaux objectifs. Nous voudrions pouvoir éviter les drames, mais nous savons tous qu’un élastique finira toujours par se rompre si on ne cesse de l’étirer.
Quels sont les choix ? D’une part, vous avez un Nicolas Sarkozy qui s’attaque en urgence depuis quelques années à des chantiers très sensibles, comme l’immigration, la sécurité intérieure, la paix civile, et qui essaye de s’intéresser à bien d’autres domaines. On ne peut pas lui reprocher son travail, c’est un homme courageux, voire téméraire, et qui, même s’il est soutenu par un entourage robuste, reste bien seul. D’autre part, vous avez une Ségolène Royal qui emmène la gauche on ne sait pas bien où, qui perturbe le jeu de manière inattendue, mais qui n’est de toute évidence pas à la hauteur des enjeux, aussi bien nationaux qu’internationaux, non pas parce que c’est une femme, mais parce qu’elle n’a pas une vision globale des choses. On ne peut pas diriger un pays tel que la France, dans une Europe telle qu’elle est, et dans un monde tel qu’il est, en se préoccupant uniquement des aspects sociaux et immédiats. Ségolène Royal a glané ici ou là quelques bonnes idées, qui, bien sûr, isolément pourraient répondre à telle ou telle attente, mais c’est beaucoup plus globalement que les choses doivent évoluer, à un rythme nécessairement élevé, et en pratiquant le "poing sur la table". La France ne peut pas se permettre pour encore cinq ou dix ans de continuer sur le chemin des petites réformes qui ne réforment jamais rien. La France ne peut pas non plus se permettre d’améliorer continuellement les avantages sociaux, intégralement supportés financièrement et énergiquement par les entrepreneurs et par tous ceux qui travaillent durement.
Quelque chose de fort doit arriver dans le pays, comme un électrochoc. N’est-ce pas d’ailleurs un tel choc qui ramène à la vie ceux qui s’écroulent après une crise cardiaque ?
Le peuple français, s’il n’est pas déjà définitivement blasé, a bien compris que ce n’est ni en élisant la gauche, ni en élisant la droite qu’il va pouvoir à la fois sanctionner et - surtout - trancher, cette fois de manière irrévocable.
En 2007, il est bien probable qu’un parti nationaliste prendra le contrôle du pays, et que des événements inattendus et brutaux se produiront ensuite, que le juste retour aux choses surviendra subitement. Quelle autre possibilité sérieuse avons-nous réellement s’il s’agit de provoquer un changement net de direction et de stratégie, qui s’assume vraiment et qui pourrait bien donner d’autres perspectives à des dizaines de millions de Français, dans une Europe qui n’attend qu’une seule chose, trouver sa voie ?
Peut-être aussi rien ne va-t-il se produire, et continuerons-nous tous à nous plaindre en bons Français que nous sommes.
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