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Accueil du site > Tribune Libre > Rater 40% des cours en maths ou en français depuis septembre

Rater 40% des cours en maths ou en français depuis septembre

On ne trouve plus de professeurs de maths sur le marché ! Des élèves d'un collège n'ont pas reçu 40% des cours en maths ou français depuis le début de l'année, et les parents manifestent ce 19 janvier 2013. « 70 jours de cours n'ont pas été assurés, depuis le début de l'année, toutes disciplines confondues. » Un père d'élève de sixième explique qu'en maths son enfant n'a eu que 40% des cours prévus. En décembre, une classe de cinquième et une de quatrième ont été doublement été touchées : ni maths, ni français, et malheureusement cela concerne pratiquement tous les collèges [*].

On sera clairement dans l'obligation de faire appel à une armée de vacataires et d'auxiliaires pour pallier à ce manque criant d'enseignants.

Les beaux discours sur la nécessité d'améliorer la formation des professeurs en commençant par l'allonger de deux ans (pour passer de la licence au master) tout en imposant à un enseignant de mathématiques de parler l'anglais couramment et de passer un examen sélectif attestant de sa maîtrise tous crins de l'informatique et du numérique, nous envoie droit dans le mur. Et je ne vois pas l'air bag qui pourrait se déclencher pour nous éviter la dure réalité d’un choc frontal qui fera mal.

Après tout, on l'a voulue, on l’a créée cette crise, non ? Il ne reste plus maintenant qu'à profiter pleinement des choix effectués par nos spécialistes patentés de l'éducation, nos décideurs politiciens et nos spécialistes du recrutement. Tout cela a été mûrement pensé et réfléchi.

Le prix du professeur de mathématique va grimper. Il n’y aura plus que deux solutions :

- soit supprimer carrément l’enseignement en maths dans certaines classes (on l’a déjà fait en enlevant 5h d’enseignement de maths sur une année pendant le cursus collège-lycée avec la fantastique réforme du lycée 2010) ;

- soit recruter des licenciés, et très probablement et très prochainement des premières années de licence, pour les parachuter devant cinq ou six classes après un entretien de 20 minutes avec un chef d’établissement et une préparation de quelques heures si le rectorat s’en occupe. On ne se rend jamais compte de tout le travail que l’on peut abattre en quelques heures quand on est obligé de réagir pour combler des trous : une matinée suffit pour acquérir les connaissances qu’un licencié acquiert en trois ans et qu’un enseignant formé obtient après deux ans d’études supplémentaires. La fin justifie toujours les moyens.

Petit bogue prévisible pour les années à venir : après la formation scientifique rabotée et bâclée maintenant judicieusement offerte en première et terminale S pour que tout le monde se trouve une âme d’étudiant scientifique, et la chute des exigences de rigueur et de précision en mathématiques à ce niveau, cela laisse augurer de franches avancées pédagogiques dans l'enseignement des maths au collège. Mais enfin, on le sait, on le répète et l’on ne peut pas dire que l’on n’est pas averti... Alors advienne que pourra et vogue la galère.

Jeunes lycéens ! Faites des maths malgré tout ! Tenez le coup en licence puis passez votre master éducation : les places vont pleuvoir comme des hallebardes dans le public et le privé dans les années à venir ! Il faudra juste apprendre à se monnayer.


[*] Lire cette information sur maville.com : Dure équation pour les remplacements.


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24 réactions à cet article    


  • non667 21 janvier 2013 17:13

    Après tout, on l’a voulue, on l’a créée cette crise, non !
    tout à fait  ! la casse continue  ! normal un peuple instruit est ingouvernable !


    • ZEN ZEN 21 janvier 2013 17:26

      On peut toujours demander à des agents de service d’assurer quelques cours, après une petite formation sur le tas, non ? smiley


      • jef88 jef88 21 janvier 2013 18:49

        PROBLEME !
        le bac +5 pour enseigner !
        il y a environ 60 ans mon instit avait un brevet supérieur !
        même pas le bac ! et pourtant la qualité était la .......


        • Christian Labrune Christian Labrune 22 janvier 2013 00:39

          « il y a environ 60 ans mon instit avait un brevet supérieur !
          même pas le bac ! et pourtant la qualité était la ... »

          jef88

          Oui, mais à l’époque, on ne pouvait pas être tout à la fois bachelier et illettré, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. C’est que les instituteurs, les professeurs, ne se souciaient pas encore vraiment de pédagogie, ils se contentaient tout bêtement d’enseigner. Les sciences de l’éducation, depuis, ont quand même beaucoup progressé, reconnaissez-le.

          A bac+5, il est à craindre que les illettrés soient un peu moins nombreux. C’est dommage : un bon pédagogue doit pouvoir comprendre intimement les difficultés de ses élèves au lieu de les écraser de son savoir. Pour vaincre l’ignorance - et c’est l’admirable ambition des sciences de l’éducation-, il faut qu’enfin des ignorants parlent à des ignorants. Cela permet de construire un vrai dialogue citoyen, en toute égalité.


        • Christian Labrune Christian Labrune 22 janvier 2013 00:52

          à l’auteur,

          L’école républicaine a été minutieusement démolie dès le milieu des années 80, et par les socialistes eux-mêmes. Chevènement pour le premier travail de sape, le couple Allègre-Jospin pour le jus d’orange au cyanure et la grosse artillerie ; Lang, enfin, avec la pommade et les sédatifs. La sottise du corps enseignant, son incurable disposition à la serviture volontaire ont fait le reste.

          Ce que vous expliquez est assez accablant mais peut-on en être vraiment surpris ?


          • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 22 janvier 2013 13:45
            @ Christian Labrune

            Non, pas surpris, c’est vrai. Et c’est vrai, tout le monde est responsable, comme lorsqu’il s’agit de choix de sociétés. Mais je continue à dire ma désapprobation, cela vaut ce que cela vaut. Pas grave.

            En plus c’est vrai, beaucoup de collègues acceptent ces réformes sans broncher, alors qu’en maths on devrait ruer dans les brancards. Et bien non. Je connais par exemple un collègue tout à fait content de suivre les directives actuelles en première et terminale S :

            a) Il ne parle plus que d’algorithmique et en fait dès qu’il le peut avec les élèves (même si cela n’apporte rien au discours, voire le rend incompréhensible et incomestible). 

            b) Si le programme indique quelque chose de stupide à appliquer, il est le premier à l’appliquer et tance ses autres collègues qui ne le suivent pas, ce qui crée des problèmes quand on est obligé de travailler « ensemble » pour faire passer des épreuves communes par exemple. 
            Par exemple « on ne doit pas donner la formule générale permettant d’obtenir la somme des n premiers termes d’une progression arithmétique » mais « la démontrer chaque fois à l’occasion de chaque exercice ». C’est à la mode et demandé par le programme, mais c’est stupide.
            Autre exemple : « on ne devra pas donner la règle (si facile à retenir) selon laquelle la limite à l’infini d’un quotient de polynômes est égale à la limite du quotient des termes de plus haut degré » car le programme ne le demande pas, mais « l’élève devra redémontrer cela à chaque fois ». On ne voit pas pourquoi on ne dirait pas ce résultat en cours pour donner des idées et des moyens simples et efficaces de se débrouiller aux élèves, quitte à leur demander de justifier ces calculs de limites dans les épreuves écrites. Il n’y a pas de quoi en faire un plat.

            c) C’est un adepte de la progression spiralée que tous les inspecteurs et la nomenclatura demande actuellement d’adopter par les équipes éducatives. Il faut s’interdire de signaler des chapitres ou des thèmes (récemment, j’ai eu l’echo d’un enseignant de lycée qui s’est fait gravement reprocher par son inspecteur le jour de son inspection d’avoir eu l’audace de... faire marquer chapitre 1, puis chapitre 2, et ainsi de suite dans les cahiers de ses élèves ; il y a de quoi mourir de rire, jaune certes), travailler par séquences éparses en mélangeant les sujets, revenir plusieurs fois de suite pour rajouter des touches sur chaque thèmes, mais pas trop, un peu comme on peint un tableau impressionniste ou pointilliste. Pourtant, d’autres collègues que je connais ont fait des sondages sur leurs élèves qui ont horreur de passer ainsi du coq à l’âne à tout bout de champ et demandent plutôt de pouvoir disposer de petits cours structurés qui épuisent raisonnablement le sujet dans le cadre des programmes de la classe. Mais qui se soucie des voeux des élèves ? Certains pédagogues ne s’y intéressent manifestement pas. A chacun de faire un test et de demander à son enfant lycéen s’il préfère un cours spiralé ou une approche plus classique avec des chapitres bien annoncés, ou encore s’il préfère traiter 4 ou 5 thèmes différents chaquer semaine (en pointillisme) ou aborder au plus deux thèmes. Si certains lecteurs posent ces questions et recueillent les réponses, je serai heureux qu’ils me les envoient par mél, car ces réponses m’intéressent (et devraient intéresser beaucoup de monde). J’essayerai de les relayer si c’est possible.

            Bon, euh, il faut que je travaille pour mes étudiants maintenant : je vais me lancer dans un résumé de cours sur Thalès qui pourrait aider mes jeunes candidats au CAPES. On a eu 4 admissibles sur 5 dans notre IUFM, et c’est une très bonne nouvelle, mais le barrage de l’oral s’annonce haut à franchir, et on ne fera pas encore le plein cette année au CAPES.
             
            Au sujet des postes de maths au CAPES et de ces résultats, vous pouvez aller voir les dernières nouvelles du « front des mathématiques » sur la page MégaMaths sur Facebook, où tout le monde peut réagir et où l’on peut écouter collègues, étudiants, candidats et n’importe quel citoyen... Sur cette page, regardez mon billet : « 1326 admissibles au CAPES mathématiques 2013 pour 1200 postes offerts au concours ».

            Bonne journée à vous, djm


          • Dudule 22 janvier 2013 16:42

            Cette stupidité qui est de devoir démontrer à chaque fois la limite des fonctions polynômes ou rationnelles est au programme depuis 2003, je crois. Ce n’est pas nouveau (ce qui n’ôte rien à vos propos, bien sûr).

            Vous y faites allusion, mais je pense que la situation en physique/chimie en 1ère et terminale S est bien pire...

            En 1ère S en Physique/Chimie : 3 heures de cours par semaine (en première scientifique !!!) dont deux heures de TP pour survoler un programme complètement pléthorique !

            En Terminale S : 5 heures de cours dont 2 heurs de TP pour des programmes encore plus pléthorique ! Le tout s’appuyant sur les TP par la méthode inductive !

            Les pauvres gamins doivent deviner le cours à partir des TP (l’élève doit construire son savoir...si, si puisqu’on vous le dit !). Résultats, les profs ne disposent que de quelques heures de cours pour enseigner la relation fondamentale de la dynamique (rebaptisée 2nde loi de Newton on ne sait pas trop par qui...) et les élèves doivent plus ou moins la deviner tout seul... Notez qu’il n’y a fallu que 1200ans, d’Aristote à Newton, à des gens pas tout à fait idiot, pour y comprendre quelque chose. L’élève moderne va vous débrouiller ça en 4 heures de TP facilement (c’est surtout les parents s’ils ont le niveau ou les profs en cours particulier qui aide, plus que la méthode inductive... vive l’égalité sociale !). Ensuite, dans la joie et la bonne humeur vers la relativité restreinte et une introduction à la mécanique quantique, pas tout à fait anodine (les « spé physiques » vont pousser le bouchon jusqu’au paradoxe EPR) !

            Plus du tout d’équations différentielles... Enseigner qu’une bonne partie de la physique concerne l’évolution des systèmes au cours du temps doit être ringard, sans doutes...

            En chimie, RMN et j’en passe, dans les mêmes conditions bien sûr.

            Ces nouveaux programmes vont marqués les esprits ! D’autant qu’on ne fait quasiment plus de physique chimie du collège à la 1ère S (voir plus haut pour cette dernière classe), le bagage des pauvres gamins pour aborder la relativité restreinte et autres joyeusetés dans ces conditions est pour le moins insuffisant... surtout par le biais de la méthode inductive...

            Ça fait un certain temps que je me demande s’il y a une volonté délibérée de détruire l’éducation nationale, ou si tout cela n’est que l’effet d’une bêtise post-moderniste à la mode il y a une trentaine d’année. Je penche pour la deuxième réponse...


          • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 22 janvier 2013 17:09

            @ Dudule


            Excellents renseignements que vous venez de donner en physique chimie. Il faut dire et répéter que les matières scientifiques comme les maths, la physique chimie et les SVT ont été sacrifiées au lycée sur l’autel de l’égalité et de l’idéologie éducative actuelle. Il faut le répéter aux parents d’élèves qui ne se doutent de rien et sont satisfaits du moment que leurs enfants passent en classe supérieure. Il faut en parler de partout pour que ces choix, qui portent préjudice à la formation de nos élèves et à l’avenir de la France, soient au moins connus du grand public. On ne peut pas être solidaire de ces choix.

            Merci pour votre post que je conserve dans mes papiers. 

          • Christian Labrune Christian Labrune 22 janvier 2013 20:02

            @Dany-Jack Mercier,

            Depuis cinq ans que j’ai pris ma retraite, j’ai un peu cessé de me passionner pour toutes ces questions, mais à lire certains articles, je vois bien que le Titanic s’enfonce de plus en plus. Le contraire eût été surprenant.

            Je ne commenterai pas ce que vous écrivez à propos des mathématiques : j’enseignais les lettres. Mais il faut dire que dans votre discipline, sous l’influence mal digérée des bourbakistes, les origines de la catastrophe sont encore plus lointaines, ça doit commencer au milieu des années 60 lorsque mon excellent prof, en math élem, s’était senti obligé par les programmes à nous initier à un degré de généralité mathématique dont il ne voyait pas plus la nécessité que nous à un niveau aussi élémentaire. Autant commencer l’enseignement de la physique par la théorie quantique !

            Je pense que c’est tout de même dans l’enseignement des lettres, très contaminé à la fin des années 60 par une espèce de scientisme naïf résultant du structuralisme qu’on a pu atteindre les sommets de la connerie. Quand j’ai quitté l’affreux métier, il ne s’agissait plus que de trier les textes : ça, c’est du poétique. Ca, de l’argumentatif, ça du narratif, etc.. Les choses devenaient donc rapidement très claires : les Pensées de Pascal et le Dictionnaire philosophique de Voltaire sont des textes argumentatifs. Donc, pour l’élève, c’est à peu près la même chose.

            Ces réformes avaient été appliquées par la plupart de mes collègues avec un empressement qui, lorsqu’on y pense, fait froid dans le dos. Je me souviens encore de discussions vaguement syndicales dans les sous-sols de la Bourse du travail, après qu’on eut inventé les TPE. Pour ceux qui disposaient d’un cerveau en état de rendre des services, l’entreprise avait paru monstrueusement idiote et même criminelle, mais je me souviens des interventions de quelques crétins expliquant qu’on ne pouvait pas a priori rejeter ce qui n’avait pas fait l’objet d’une expérimentation sérieuse. Il y eut donc des expérimentations « sérieuses » effectuées par quelques naïfs qui, se pensant bons pédagogues, avaient forcément réussi quelque chose de positif.

            Plus tard, il y eut les controverses à propos de l’aide individualisée. Des statistiques firent très vite apparaître que dans la plupart des cas, et particulièrement en lettres et en mathématiques, les bénéfices étaient nuls et l’effet quelquefois négatif - à la très grande surprise de ceux qui avaient réussi à se faire croire le contraire et qui souhaitaient persévérer ! Les statistiques disparurent donc très vite du site où le ministère les avait publiées.

            On pourrait multiplier les exemples à l’infini. Le rôle des corps d’inspection, toujours à plat ventre face aux injonctions des politiques, durant toute cette période, aura eu des conséquences particulièrement désastreuses. Je sais bien qu’il n’a jamais été très facile d’attaquer frontalement cette police de la pensée pédogogique, et nous n’aurons pas été très nombreux à opposer un niet sans concession à la visite d’un « Revizor » - pour parler comme Gogol !- mais durant toutes ces années, je le redis, c’est la servitude volontaire qui aura prévalu. Lorsqu’il s’est agi d’appliquer mécaniquement des « réformes » désastreuses, il y avait toujours la possibilité de refuser. Jamais personne ne m’a mis un couteau sous la gorge, et je peux bien dire que cela n’est arrivé à aucun de mes collègues.


          • Dany-Jack Mercier Dany-Jack Mercier 22 janvier 2013 20:46

            @ Christian Labrune


            J’ai adoré votre réponse qui met les pendules à l’heure au sujet de l’enseignement des lettres et ses vicissitudes. Je fais tout de suite un copier-coller pour conserver votre témoignage que je présenterai certainement dans un de mes futurs livres comme celui d’un professeur de lettres retraité qui a vécu certaines réformes et en parle sans auto-censure. On est sur la même longueur d’onde.

          • Ruut Ruut 22 janvier 2013 07:49

            ça me rappelle ma jeunesse.
            sur 1 ans nous n’avions eu que 5 cours de technologie.
            C’est vrais que les remplaçant ce n’est pas intégré dans les effectifs permanent des établissements.
            Un scandale.


            • Ruut Ruut 22 janvier 2013 07:49

              Par contre pour les classes vertes ou les voyages, il n’y as jamais d’annulation...


              • cogno4 22 janvier 2013 10:31

                ton commentaire est nul.


              • Christian Labrune Christian Labrune 22 janvier 2013 20:41

                « Par contre pour les classes vertes ou les voyages, il n’y as jamais d’annulation... »

                @Ruut

                C’est que, dans l’idéologie des années 70, l’école est une prison et l’élève un malheureux bagnard soumis à la tyrannie d’un système sélectif organisé pour son malheur. Il devient donc urgent « d’ouvrir l’Ecole sur le monde », de substituer le divertissement qui enchante à l’étude qui implique des efforts pour un bénéfice qui n’a rien de très immédiat, reconnaissons-le. Il devient donc urgent que l’enfant acquière des droits, qu’il soit enfin « au centre », comme disaient les « pédagogues » il y a une dizaine d’années. La logique du « devoir » doit donc disparaître. Avoir le bac, devient pour ainsi dire un droit pour 80% d’une classe d’âge ( je n’ai jamais compris pourquoi 20% devraient continuer à être sacrifiés !) et quel que soit, du reste, le niveau atteint à la fin du second cycle.

                C’est pour cette raison que les sorties se sont multipliées de plus plus en plus. Expliquer Molière à des jeunes d’aujourd’hui, ça n’est guère facile. Mais on peut tout de même traîner des classes entières dans des théâtres où les interprétations les plus hasardeuses et les pires contresens leur seront imposés. Ca fera tout de même passer deux heures. Le plaisir du divertissement, c’est quand même autre chose que les rigueurs de l’étude, et c’est de cette manière qu’on pourra indéfiniment demeurer illettré.


              • cogno4 22 janvier 2013 10:31

                En même temps quand on a un BAC+5, on va pas se faire chier à faire prof.


                • Ruut Ruut 22 janvier 2013 12:30

                  C’est pourtant le plus beau métier du monde.


                • rotule 22 janvier 2013 17:06

                  Si, j’y pense, pour les 10 dernières années de ma vie professionnelle. Pour changer, pour réduire la voilure à temps, pour transmettre ...


                • ZenZoe ZenZoe 22 janvier 2013 11:19

                  Les maths, c’est pas évident ! Une discipline exigeante, de la rigueur, du travail, de la persévérance. Les générations post 68 ont-elles ces qualités ? Y a-t-il un lien avec le le manque de profs dans la matière - un peu comme les profs de grec et de latin d’ailleurs qui ne sont plus chipettes ces jours-ci ?

                  Pour un moment de pure extase : lire le Théorème Vivant de Cédric Villani.
                  Pour ceux qui ne connaissent pas le bonhomme : mathématicien et prof à l’université de Lyon, directeur de l’Institut Henri Poincaré, médaille Fields (équivalent du Nobel de Maths), spécialiste de la physique statistique et la géométrie riemannienne, lavallière et bouchons de manchette en nacre, broches précieuses, une citation à son actif « L’enfance constitue l’état supérieur de l’espèce humaine ».

                  Ah, s’il y avait plus de matheux comme lui, sûr que la pénurie n’existerait pas !
                   


                  • bakerstreet bakerstreet 22 janvier 2013 12:13

                    Tête bien pleine ne fait pas forcément un bon pédagogue !
                    C’est cette vérité qu’on n’a un peut trop oublié, dans l’éducation nationale, en se gargarisant de diplômes, multipliés au carré de la masse !...

                    Alors pourquoi diantre avoir élevé le niveau du concours au niveau du master ?
                    Si ce n’est pour faire plaisir aux syndicats enseignants !

                    Ensuite on peut se désoler de ne plus avoir assez d’inscrits au concours !
                    Un problème d’arithmétique tout simple, combiné avec un peu de logique !
                    Pas la peine d’en faire un dessin !

                    Mais sûrement que j’ai pas bien compris la leçon
                    Je sens que je vais rester après la classe !
                    Ah non, c’est vrai, ces choses là ne se font plus non plus.......


                  • lulupipistrelle 22 janvier 2013 12:15

                    Ma fille dans les vestiaires de son club de sport explique à ses copines les notions fondamentales de la Physique-Chimie de seconde. Dans certains établissement , il y a bien des profs, mais ils ne font pas leur boulot. 

                    PS : ma fille est scolarisé au CNED. Les cours scientifiques (maths et physique-chimie) sont imbitables... heureusement que papa-maman savent de quoi il retourne.

                    Tout serait-il mis en oeuvre pour que les gosses qui n’ont pas des parents de culture scientifique, et pas les moyens de se payer des cours particulier se plantent ? même pas... Selon moi quiconque a un peu de facilité pour les sciences a mieux à faire que les enseigner... et l’EN a de gros problèmes de recrutement... 

                    J’ai le souvenir d’une époque, ou les notes du CAPES de maths, plafonnaient à 5/20...

                    Depuis les temps ont changé : on en est à faire de la pub avec des panneaux sur les abribus...pour allécher les étudiants... 



                    • Ruut Ruut 22 janvier 2013 12:33

                      Il faut avouer que les grèves annuelles de l’EN ça ne donne pas une bonne image de la profession.
                      Il faut reconnaître aussi que dans l’administration le dialogue hiérarchique est mort depuis longtemps.


                    • agent orange agent orange 22 janvier 2013 13:14

                      Y a plus d’oseille dans le caisses de l’Etat.
                      Le peu qui reste doit payer la dette aux banksters et financer nos guerres coloniales.
                      Et tant pis s’il ne reste rien pour nos services publics, malgré l’augmentation des impôts.
                      Nos élites ont décrété que le peuple peut aller se faire voir chez ... les grecs.


                      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 janvier 2013 13:52

                        De toute manière y a pas besoin de cours de maths ou de français pour suivre les cours de la bourse, qui te préparent à l’avenir :
                        Si ils montent, tu seras au chomdu ...
                        Si ils baissent, tu seras au chomdu ...


                        • claudsaille claudsaille 19 octobre 2023 18:16
                          Rater 40% des des cours de maths c’est vraiment énorme mais il y aura toujours des solutions

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