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Accueil du site > Tribune Libre > Redon, Toulouse, Séoul et la gravité de la situation sociale (...)

Redon, Toulouse, Séoul et la gravité de la situation sociale française

L’infanticide est un crime monstrueux, nul n’en doute. Il doit être réprimé, c’est évident. Mais malheur à la société qui, par son évolution, pousserait certains de ses membres à tomber dans de tels extrêmes. La nécessité de condamner et de sanctionner le crime ne doit pas nous faire oublier que le criminel peut, à son tour, vivre un drame humain. Un drame dont l’origine peut s’avérer sociale et politique, n’en déplaise à ceux qui nous gouvernent depuis deux ou trois décennies et qui comptent continuer à le faire après les élections de 2007.

Il y a quelque chose de très troublant dans cette série de "faits divers" survenus d’ailleurs, à peu de chose près, à la même époque que les violences urbaines, l’affaire d’Outreau et d’autres signes de dérèglements de la société française.

Samedi, on apprenait que, d’après la procureure adjointe de Rennes, une jeune maman de dix-neuf ans vivant seule avec son enfant aurait "reconnu qu’elle avait tué son fils le lundi après-midi en l’étouffant et en l’étranglant, puis avait dissimulé son corps dans un drap et dans un sac avant de l’emmener jusqu’à l’étang en scooter". Elle aurait expliqué cet infanticide "par le fait qu’elle ne supportait plus sa situation de mère célibataire et que l’enfant était devenu une charge trop lourde pour elle". Employée "normale" dans un restaurant de Redon, elle aurait récemment déclaré qu’elle allait être obligée de quitter son travail pour s’occuper de son enfant après le départ de sa nourrice. D’après une dépêche Reuters, reprenant une information diffusée d’abord par Le Parisien, "l’enfant était tombé malade et la jeune femme avait alors fait appel à un voisin, l’air désemparé".

Jeudi dernier, une toulousaine de trente-neuf ans avait été mise en examen et incarcérée pour homicide volontaire, "accusée d’avoir étouffé son nouveau-né avant de le placer dans son congélateur". La dépêche AFP nous apprend que "cette femme en proie à des difficultés sociales travaillait épisodiquement comme vendeuse et avait vu ses quatre enfants placés sous assistance éducative, et que, d’après le procureur de République, elle "est rapidement passée aux aveux, expliquant simplement qu’elle ne pouvait pas garder cet enfant".

La même dépêche rappelle la mise en examen à Tours, trois semaines plus tôt, pour triple infanticide, d’une mère qui a "reconnu avoir étranglé deux bébés nés clandestinement en 2002 et 2003 à Séoul" et "avoué avoir accouché en 1999 d’un nouveau-né qu’elle avait étranglé puis brûlé dans la cheminée d’une maison familiale en Charente-Maritime". Le couple a deux autres enfants.

Ces derniers temps, la propagande institutionnelle vantait une montée du taux de natalité en France, et Gilles de Robien avait déclaré en mai 2005 : "Il est probable que la France comptera, en 2050, 75 millions d’habitants" au lieu des 64 millions prévus dans des estimations précédentes. Signe de bonheur ? Pas vraiment.

Personne ne parle plus d’empêcher les délocalisations, les prix grimpent et les revenus ne suivent pas, la précarité s’est installée... et, un mois après ces déclarations de Gilles de Robien, le rejet du projet de Traité constitutionnel européen a été unanimement analysé comme le signe d’un profond malaise. Peut-on attendre des Français qu’ils fassent et élèvent normalement des enfants, alors que la détresse se généralise ? Quelle motivation peuvent avoir des parents qui savent par avance ou croient que, de manière quasi certaine, leurs enfants ne pourront être rien d’autre que de la main-d’oeuvre de plus en plus mal payée ou des soldats, au service d’une minorité de riches de plus en plus riches ? A supposer qu’ils ne deviennent pas des vagabonds et des parias. Après vingt-cinq ans de promesses d’avenir jamais tenues, doit-on s’étonner si le pessimisme s’installe avec toutes ses conséquences ?

Crescite et multiplicamini ? Ce n’est peut-être pas aussi simple. Peut-on vraiment poursuivre une stratégie tendant à ramener le niveau de vie des Français à celui de la Chine, de l’Inde, de la Russie, du Brésil... sans que quelque chose de très grave ne survienne ? Financiers et multinationales rêvent de ce magot sans précédent qu’est la masse salariale des pays dits riches. Depuis deux décennies, ils s’emploient à mettre la main par tous les moyens sur le fruit d’un siècle et demi de combats et d’acquis sociaux des populations de ces pays. Mais quel est le coût social et humain, quelles seront les conséquences de cette stratégie ? Dans son ouvrage La grande braderie du patrimoine public des Français, Jean Roux estime que, pour se conformer aux exigences de la Banque centrale européenne, du pacte de stabilité et du droit européen de la concurrence, les gouvernements successifs ont littéralement bradé le patrimoine public français, en moyenne à la moitié de sa valeur, et qu’en 2006 la dépossession porte sur plus de 500 milliards d’euros d’actifs. Est-ce vraiment sans rapport avec les troubles du comportement collectif que l’on cherche pudiquement à présenter comme des ensembles de cas isolés ?

Jérémie (ou un copiste) écrit : "C’est pourquoi voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où ce lieu ne sera plus appelé Topheth et vallée de Ben Hinnom, mais où on l’appellera vallée du carnage. J’anéantirai dans ce lieu le conseil de Juda et de Jérusalem [...] Je ferai de cette ville un objet de désolation et de moquerie [...] Je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles, et les uns mangeront la chair des autres [...]". Après que ses classes dominantes se sont rendues responsables de l’extermination de millions de juifs (certainement plus de six, en une vingtaine de siècles), l’Europe deviendra-t-elle une sorte de Jérusalem des textes de Jérémie ?


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118 réactions à cet article    


  • (---.---.178.177) 8 novembre 2006 10:29

    Enfin une ANALYSE...


    • (---.---.82.227) 8 novembre 2006 11:43

      En effet, il faut une analyse et cet article l’amorce bien. C’est même un début de suicide collectif qui se profile à l’horizon. Les politiques font preuve d’une grande lâcheté.


    • CP (---.---.165.179) 10 novembre 2006 19:23

      Je suis d’accord. C’était d’autant plus important d’avoir des éléments d’analyse, qu’on peut encore lire :

      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-833295,0.html

      Une femme soupçonnée d’un triple infanticide est mise en examen

      LEMONDE.FR avec AFP | 10.11.06 | 17h23 • Mis à jour le 10.11.06 | 17h24

      Une mère de famille soupçonnée de trois infanticides a été mise en examen, vendredi 10 novembre, à Blois, après la découverte des corps de trois de ses enfants nouveau-nés dans le jardin de son ancienne maison de Contres, dans le Loir-et-Cher.


    • Depi Depi 8 novembre 2006 10:38

      Il faudrait sans doute inventer la contraception et l’avortement, l’accouchement sous X ?

      Oh mais ça existe déjà ?

      Ce serait tellement beau c’est sur de vivre dans le monde des bisounours communistes.. A force de se bercer d’illusions la chute est brutale.


      • (---.---.24.101) 8 novembre 2006 11:34

        Où voulez-vous en venir ? Du moment que ça arrive, c’est que les choses sont plus compliquées.

        L’article voit juste, aucun politique ne fait le moindre effort pour comprendre ce qui s’est passe, car ça va contre les dogmes « bien-pensants » comme quoi ne pas avoir de droits sociaux serait « très stuimulant », etc...

        Si les infanticides surviennent quand les mères découvrent des réalités qui sont des réalités SOCIALES, alors il y a des causes sociales.


      • Antoine (---.---.24.101) 8 novembre 2006 11:36

        D’ailleurs, au Japon ils ont constaté que les infanticides sont souvent le fait de mères très dévouées mais confrontés à des difficultés économiques sociales croissantes. C’est très grave.


      • Depi Depi 8 novembre 2006 11:48

        Pour qu’il y ait infanticide, il faut que la mère apparaisse en état d’affaiblissement de ses capacités. C’est reconnu comme tel dans la justice, à partir de là, l’effort pour comprendre ce qu’il se passe, c’est à la justice de le faire.

        Ce n’est pas aux hommes politiques d’essayer de chercher des raisons avant qu’un procès ait eu lieu. Si effort il doit y avoir, c’est donc après procès.

        Ensuite, à part se voiler la face sur sa condition, une mère imagine très bien comment sera sa vie après l’accouchement. Les difficultés qu’elle peut rencontrer, les choix qu’elle va devoir faire. Les parents entrent généralement dans une nouvelle phase de leur existence qu’ils vont de voir gérer.

        S’ils ne se sentent pas prêts, ils doivent prendre leur responsabilité au préalable. Depuis le XVIIIème siècle, notamment par sa définition juridique en France, on admet que les mères infanticides sont « pauvres », et pas forcément concernant la pauvreté économique.

        On pourra toujours trouver des excuses à l’infanticide, au regard de la détresse psychologique, économique, culturelle mais c’est pour beaucoup une question d’éducation et d’assistance social. Les structures existent et ce n’est pas plus ou moins de droits sociaux qui changeront quelque chose à « Je tue mon enfant ou pas ? ».

        Si tant de parents s’évertuent à se sacrifier pour leurs enfants, il ne me semble pas que ce soit pour rien.


      • Ingrid (---.---.49.202) 8 novembre 2006 12:31

        « Pour qu’il y ait infanticide, il faut que la mère apparaisse en état d’affaiblissement de ses capacités. C’est reconnu comme tel dans la justice, à partir de là, l’effort pour comprendre ce qu’il se passe, c’est à la justice de le faire. Ce n’est pas aux hommes politiques d’essayer de chercher des raisons avant qu’un procès ait eu lieu. Si effort il doit y avoir, c’est donc après procès. »

        C’est quoi, cette soupe ? Il ne s’agit pas d’UN infanticide, mais d’une véritable vague et dans plusieurs pays industrialisés de la « vieille garde » (France, Japon...) qui voient leur niveau de vie chuter. Le travail du juge est d’étudier chaque cas sur la plan des faits et du droit, mais celui des politiques est de tirer les conséquences du phénomène global. Refuser de ce faire est très lâche et opportuniste. Mais ils connaissent très bien la réponse, c’est pourquoi ils font l’autruche sur les causes sociales de ce fléau.


      • Depi Depi 8 novembre 2006 13:13

        Ce n’est pas comme si on découvrait aujourd’hui qu’il y a un phénomène d’infanticide que ce soit dans les pays développés ou sous-développés. Ca n’en retire pas moins ce que j’ai dit, sachant que je n’ai jamais dit qu’il y avait UN infanticide, je parlais de sa définition juridique.

        Mais sans doute comme vous le souhaitez, il vaut mieux rester sur ses convictions de café du commerce pour prendre des décisions politiques. En ce moment, le social semble être la solution à tous les problèmes, on voit où ça nous mène aujourd’hui.

        Mais c’est sûr qu’à vouloir faire de particularités, une généralité, on avance.


      • (---.---.51.73) 8 novembre 2006 16:51

        Comment voulez-vous que des gens qui n’ont pas de quoi manger nourrissent et « élèvent » des enfants ? La France paye le prix de trente ans de discours du genre « les français ont une mentalité d’assistés », « les patrons sont des héros créateurs d’emplois », etc... Après, ces mêmes patrons délocalisent.


      • (---.---.51.73) 8 novembre 2006 16:54

        « Si tant de parents s’évertuent à se sacrifier pour leurs enfants, il ne me semble pas que ce soit pour rien. »

        SI, C’EST LA LE PROBLEME. QUE C’EST DE PLUS EN PLUS POUR RIEN, en tout cas vu par leurs enfants devenus jeunes parents à leur tour. Car quelle perspective offre-t-on aux Français ? Rien que d’en baver un maximum.


      • Depi Depi 9 novembre 2006 11:24

        Comme je l’ai dit, vive le monde des bisounours communistes. J’ai hésité à répondre parce que là franchement, on tombe bien bas.

        On se croirait dans un pays sous-développé, certains diront peut-être qu’on s’y dirige à long terme mais la direction que prend la France est à débat contradictoire. Pondez nous donc un article sur le déclin de la France depuis 30 ans, on pourra peut-être avoir une véritable discussion. Et je maintiens ce que j’ai dit en ce qui concerne les parents qui se sacrifient pour leurs enfants. J’ai de nombreux exemples autour de moi si on ne parle que sur un plan personnel.

        Et oui les gens se complaisent dans l’assistanat, il joue à peu près le rôle des parents et doit s’y substituer. C’est ça son rôle ?


      • albert (---.---.102.40) 8 novembre 2006 10:49

        Le Devoir d’ingérence,(authentique et discret),rejoint ici l’interrogation Biblique « Suis je le gardien de mon frère ? » N’y a-t-il pas quelque chose à améliorer dans un système de protection sociale qui laisse une gamine de 19 ans (pour ne parler que de Redon) en arriver là


        • (---.---.230.56) 8 novembre 2006 22:57

          Ce qui apparemment était trompeur dans l’affaire de Redon, c’est qu’elle a craqué soudain, alors qu’elle avait le réputation d’une mère célibataire reès courageuse.

          D’après les dépêches, elle aurait perdu le contrôle face aux difficultés matérielles. Sa situation était en réalité trop vulnérable faute d’une protection sociale insuffisante pour sa condition et ses moyens de subsistance.

          Dans ce cas, il faudrait surtout penser aux responsabilités institutionnelles et politiques.


        • Eric 8 novembre 2006 11:03

          Oh la la ! Il doit y avoir un creux editorial pour qu’agoravox considere ceci comme un article ! Devant un tel apocalyptisme non etaye par autre chose que des annecdotes on se demande si on a affaire a de l’information ou a de la poesie.

          Je vais essayez de vous redonner un peu le moral.

          Les gens ont des enfants quand il les desirent et qu’ils croient en l’avenir. En soit, les statistiques demographiques sont un dementi a votre tristesse qui m’a l’air tres personnelle.

          Les cas que vous citez sont pour l’essentiel des cas de pauvrete humaine plus qu’economique. Abscence de mari de famille etc...Les causes de ce type de pauvrete peuvent etre multiples, mais un discour recurrent dans les 30 dernieres annees devalorisant les types de liens sociaux dits traditionnels(famille, mariage, les enfants n’appartiennent pas au parents, les engagements reversibles etc...), peut aussi bien expliquer ce type d’evenements qu’un hypothetique apauvrissement.


          • (---.---.24.101) 8 novembre 2006 11:29

            Les gens font aussi des enfants quand la propagande et les promesses les y poussent, ou parce qu’ils ne savent pas bien se débrouiller avec les contraceptifs. Ensuite, il y a la réalité qui conforte ce que dit l’article : dans plusieurs pays jadis réputés « riches » mais où on s’est attaqué aux acquis sociaux, il y a une montée des infanticides.

            Mais les politiques ont peur de parler de ce phénomène, parce que la même politique va se poursuivre, que ce soit Sarko, ou Villepin, ou Royal ou Bayrou, ou Le Pen, ou DSK, ou Fabius, ou Buffet...

            Malheureusement, je ne crois pas que l’article exagère : ce qui nous attend est APOCALYPTIQUE. Mais pas vraiment, car dans l’Apocalypse, l’agneau égorgé finit par gagner. En France, les agneaux égorgés se font dévorer, hélas !


          • Mizo (---.---.82.227) 8 novembre 2006 11:48

            « Il doit y avoir un creux editorial pour qu’agoravox considere ceci comme un article ! »

            Ah bon ? Moi, je trouve que cet article est excellent, et qu’il aborde les vrais problèmes, au lieu de la soupe « Moi, pour Bayrou, moi, pour Ségo, moi pour Sarko, etc... » qu’on nous sert en permanence. Celui-ci, c’est un vrai article. Les autres, c’est souvent du collage d’affiches un peu « étoffé ».


          • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 11:57

            Ah faire le grand écart entre e nombre d infanticide et la délocalisation..mhh.

            Tout dabord un politique ne pas comprendre les chose de base...achetez une baguette, allez dans le métro, combien cout un steak. ces réalités leur échappe complétement. Donc comprendre l’europe au niveau économique rire... c’est tout bonnement stupide. Il y a peu on entendait un certain ministre claironné en fanfare que l automobile francaise allez bien... très peu de temps après le tableau devient plus sombre.

            La situation en France et en Europe n est pas non plus insurmontable mais il faut stopper un peu le delirium européen et aussi que les francais ou au moins nos politiques se rendent compte que la France est dans un ensemble appelé monde et que les sous ne tombent pas du ciel comme certains fonctionnaires semblent le croire...

            PAr contre par delà tout ça les crime pour infanticide ont toujours existé de la à nous focaliser la dessus c’est stupide. Autant nous focaliser sur les morts sur la route .. genre un petit effet marketing chaque jour près de 80 personnes d accidents de la route .... Ses femmes ont peut etre leur probleme psychologique financier j en passe mais c’est si simple de liquider son probleme plutot que de le resoudre. c’est un peu le cas francais on se cache en se lamentant et en trouvant des circonstances aténuantes à ce qui n en a pas... mais on ne réagis pas et on ne règle pas les problèmes plus important ..

            une émission est passé hier soir sur est ce que l’europe et les européens se croit mauvais ... ceux qui l ont vu me comprendront :)


            • Mizo (---.---.82.227) 8 novembre 2006 12:01

              « Ah faire le grand écart entre le nombre d’infanticides et la délocalisation... »

              Ce n’est pas un grand écart : si les infanticides ont des causes sociales, et ça paraît évident, alors c’est bien dans cette politique qui supprime des emplois et appauvrit le pays que réside le problème. Ce que dit l’article est juste.


              • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 12:16

                Rire 3 infanticide.. c’est la faute de la politique... il serait interessant de connaitre le chiffre .... car c’est pas parce que des journaliste avide de sensas font un focus sur 3 dijonctée qu automatqiuement c’est la faute à la société..pour Séoul je ne vois pas du tout comment vous expliquez ses raisons.. la délocalisation lui a fait péter un cable ? lol et bon elle les a garder comme trophé ?

                Désolé d être cynique mais c’est abhérant tout come cette famille qui s’était sur endetté et à tenter de se suicider... il est tellement plus simple de dire amen à tout et de prendre la solution de facilité.

                Dans les pays sous développé les gens luttent pour réussir ..ici on se laisse glisser dans le courant et quand on touhce le fond.. c’est la faute à ... alors qu il suffit de se bouger un peu !


              • Ingrid (---.---.49.202) 8 novembre 2006 12:33

                Ce n’est pas des journalistes avides de sensas, mais des revues qui ont regarder le phanomène de près, en France et au Japon, qui constatent la montée des infanticides dans ces pays. Ce qui n’a rien d’étonnant, car dans tous les pays où la pauvreté s’est installée le phénomène est apparu.


              • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 13:48

                Donc dans tous les pays du monde qui ont subi la pauvreté.. il y a augmentation des infanticides... je reste sceptique la dessus. Et qu appelez vous la pauvreté ? car Le Japon et la France sont très loin d’être pauvre et sont même très assisté en comparaison aux autres pays... une fille mère au Vietnam... c’est la honte de la famille et limite le trotoir idem au Phillipine ou en Chine. En France on peut trouver un logement on a une aide financière et on peut vous aider à vous réinserer... donc je pense qu il faudrait déjà regarder les conditiosn de vies générales ! en france nous sommes privilégiées .. La contraception, la naissance sous X les aides ( sur Cherbourg il y a des logements spécifiques pour les femmes seules avec un enfant le tout subventionné) Donc la pauvreté déolé j ai du mal... et j attend les chiffres ;)


              • C’est donc vrai (---.---.167.131) 8 novembre 2006 16:11

                La France et le Japon sont des pays dont la population s’appauvrit. C’est pourquoi il y a de plus en plus d’infanticides, alors que dans d’autres pays la pauvreté existe depuis longtemps et les infanticides aussi.

                Il est intéressant de lire l’article de Libé sur le Japon :

                http://www.liberation.fr/actualite/monde/196248.FR.php

                "Au Japon, la détresse des mères infanticides

                (...)

                ... la mère protectrice et responsable, qui se donne à fond dans l’éducation de son enfant unique, et qui, déstabilisée par un divorce, stressée par les contraintes sociales et familiales, surmenée, isolée et manquant bientôt d’argent, retourne la situation contre son enfant en le tuant. « La mère de Yuka était victime d’un désordre de la personnalité, constate Mafumi Usui, professeur à l’université Seiryo de Niigata, expert en psychologie sociale et criminelle. Elle lui achetait de jolis vêtements, cuisinait de bonnes choses. Mais Yuka était devenue un poids pour elle (...)

                Aujourd’hui, le Japon s’inquiète pour ces mères sur le fil du rasoir. Car tandis que les meurtres et crimes violents sont en baisse, les infanticides maternels se multiplient. Les abandons aussi..." (fin de l’extrait de Libé)

                Si c’est vrai qu’ils s’en inquiètent, ça prouve que les institutions japonaises sont moins faux cul que les institutions françaises.


              • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 16:41

                j’ai bien lu votre article... et j ai bien noter les éléments suivants.. la mère n est pas en manque d aragent ..c’est avant d avoir un manque d argent ! De plus, c’est vrai .. c’est le faute de la société nous les aidons trop ! ( je lis l article ! lol)

                Le terme société définit aussi les parents dans cet article car ce sont avant tout eux qui n ont pas inculqué à leur charmante enfant à s occuper de leur gamin... un phénomène de « gamin pourri gaté ? »

                Donc que pronez vous ? moins d aide et qu elles en « chient plus ? » car elles ne seront pas psychologiquement prête sinon ?

                et le Japon comme la France ne s appauvrit pas. Mais les mentalités le pensent ! souvenez vous du temps de vos grand parents... Avaient ils une voiture ? une télé ? un magnétoscope, un camescope,... allaient en vacances ? etaient ils propriétaires de leurs maisons ?

                Donc non je pense putot que nous habitué à être aidé... que c’est papa maintenant qui paie sa voiture à sa fille de 18 ans que c’est maman qui paie les fringue et le prtable.. et que quand on est enceinte ah bah zut c’est chiant un gamin ... mais c’etait peut etre pour garder mon homme ou parce que j en veux un .. parce que c’est la mode après il faut avoir les tripes d assumé et ca les gamins ne l ont pas. Idem pour les animaux de compagnie que certains abandonnent chaque année... mignon petit mais chiant au bout d un moment...


              • (---.---.51.73) 8 novembre 2006 16:59

                Sur le cas de la jeune maman jamponaise, c’est écrit noir sur blanc :

                « ...manquant bientôt d’argent... »

                Dans le cas de Redon, elle ne s’en sortait plus et envisageait de quitter son emploi. Mais dans ce cas, comment aurait-elle pu nourrir son enfant ?

                Pendant qu’à la Bourse il y en a qui se gavent sans rien faire.


              • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 17:11

                Bon il faut faire du cas par cas.. bien allons y .. A t elle une famille ? a t elle contacter les associations ? A t elle etait voir la mairie ? quel est son style de vie ? DE quel Budget elle dispose ? Pourquoi a t elle eu un enfant ? Déjà en répondant à ses questions on a déjà uen partie de la solution...

                Qu est ce qu à avoir les gens qui joue a la bourse ? Personne ne vous empêche d y jouer et d y gagner ou d y perdre ? et cette histoire n’a rien à voir avec les gens qui ont de l argent .. à moins que vous soyez jaloux de ceux qui gagnent leur vie comme cela ..mais vous savez qu il en a qui perdent ?

                Donc pour en revenir à nos moutons, cette gamine n’a pas d excuse et les causes ne viennent pas de la politique mais d’elle et à la rigueur son éducation..

                Enfin à moins que vous me démontreriez que la bourse à un effet quelqu on sur les infanticides... (merde faudra pas que je vende mes actions je tuerai peut etre un ou 2 gamins smiley )


              • (---.---.230.21) 8 novembre 2006 17:42

                « Enfin à moins que vous me démontreriez que la bourse à un effet quelqu on sur les infanticides... »

                Oui, les mouvements de capitaux ont un effet sur la détresse des populations, lorsque les prétendus « héros créateurs d’emplois » de la propagande madelinesque et raffarinesque, par exemple, chosissent d’envoyer leurs capitaux et leurs entreprises à l’étranger, à la recherche d’une main d’oeuvre la moins chère possible.

                En France, c’est le chômage, la chute des prestations sociales et des situations de plus en plus inextricables. C’est l’iceberg dont la montée des infanticides ne constitue qu’un tout petit bout.


              • (---.---.112.68) 12 novembre 2006 14:07

                « Dans les pays sous développé les gens luttent pour réussir... »

                C’est donc ça, votre modèle ? Joli commetaire. Dans des pays que vous appelez « sous-developpés », beaucoup de gens meurent de faim et les infanticides sont nombreux.


              • panama (---.---.198.59) 8 novembre 2006 12:06

                Chaque époque a ses monstres : Achab de l’ancien testament, Gilles de Rais au moyen-âge, Landru pendant la 1ère guerre mondiale, Staline, Pol-pot, tant de nazis, de serial killers,...

                Peut-être des époques de pertes de valeurs. Dans ce sens, je vous rejoins dans votre analyse.


                • (---.---.53.139) 8 novembre 2006 12:40

                  Votre présentation est un peu biaisée. D’après vous, les financiers qui ont déclenché la première guerre mondiale pour le contrôle des colonies, étaient-ils des anges ? Vous les oubliez, pourtant.


                • panama (---.---.198.59) 8 novembre 2006 16:24

                  Ah bon, ce sont les financiers ? Moi qui croyais que c’était la faute à Mata Hari ! smiley

                  On parlera plutôt de lobby militaro-financier si vous le voulez bien.


                • Bill (---.---.76.11) 8 novembre 2006 16:29

                  Panama

                  Tu as oublié plein de monde, Mahomet notament et tous les criminels des autres continents ! Serais tu partial à ce point-là ? smiley


                • (---.---.49.202) 8 novembre 2006 12:25

                  Le passé de l’Europe comporte plusieurs chapitres particulièrement sinistres. L’antisémitisme en est un, mais il y a aussi le colonialisme, les guerres continentales, les persécutions de toutes sortes, le fascisme, les guerres mondiales, l’esclavage...


                  • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 14:04

                    c’est vrai et alors ? Quel pays a toujours été gentil ? citez moi juste un pays qui n’a pas fait de guerre, tuez des gens etc... Si vous êtes triste et vous pensez aux milliards de morts entre les premiers hommes préhistoriques à maintenant, je pense que vous devriez construire une hutte donnez vos biens car les mauvais européens ont tous spolié et vous fouettez ^^

                    Plus sérieusement il faut arrêter un peu ! dynamisons le tout !


                  • miaou miaou 8 novembre 2006 14:14

                    Cet ethnocentrisme européen de la culpabilité est absolument horripilant. Quid des abominations aztèques (sacrifices à très grande échelle), du génocide cambodgien, des guerres ethniques en Afrique (avant et après les colonisateurs), de l’impéralisme japonais en Chine et Corée, de la piraterie et de l’esclavagisme barbaresque, bref de toutes les guerres, massacres, razzias effectués par tous les clans, tribus, nations... depuis l’aube de l’humanité partout dans le monde ?

                    Remplacez « Le passé de l’Europe » par « L’histoire de l’humanité » et je serai d’accord avec vous.


                  • Bill (---.---.76.11) 8 novembre 2006 14:19

                    Darkfox

                    « Quel pays a toujours été gentil ? » Voici une phrase simple, claire et nette ! Et qui traduit formidablement la réalité !

                    Je voudrai ajouter pour compléter, puisqu’on évoque toujours le cas de la France et de l’Europe pour la colonisation, que les tribus africaines pratiquaient aussi la colonisation d’une tribu à l’autre et pas avec beaucoup de tendresse ! C’était parfois aussi pour casser la croute (une petite cuisse par ci...). Ainsi les Boers sont arrivés en Afrique du Sud avant les Africains, vérité peu connu. Je crois qu’il n’y avait à l’époque que des bushmen, peu nombreux.


                  • Bill (---.---.76.11) 8 novembre 2006 14:20

                    euh... Qu’on ne voit pas dans ma dernière phrase une justification de la politique sud-africaine !


                  • miaou miaou 8 novembre 2006 14:33

                    L’histoire de l’humanité, en Europe comme ailleurs, n’a jamais été un grand fleuve tranquille. Vit-on forcément plus mal à l’heure actuelle que lors des siècles précédents ? Certainement pas. Néanmoins, dans les ères passées, ce mal-vivre ne s’est jamais traduit par une diminution du nombre d’enfants, bien au contraire. Beaucoup mouraient de maladie, voire de faim, et si surplus il y avait, il était employé à faire la guerre. En tout cas, un nombre décent d’enfants survivants garantissait la survie lors des vieux jours. Au vu de l’avenir prévisible de nos retraites actuelles, c’est un point de vue à ne pas négliger. D’ailleurs, l’argument comme quoi il faut limiter le nombre de naissance des plus pauvres n’est pas sans rappeler les hygiénistes et eugénistes du 19ème et début du 20ème siècle, dont les théories discréditées un temps reviennent maintenant en force sous un habillage plus subtil:d’abord généralisation de l’avortement, sans motivation à apporter (maladie, viol...) ; revendication de l’euthanasie, justification socio-économique de l’infanticide. Le parent pauvre, si j’ose dire, de cette gestion des enfants non désirés (affectivement ou matériellement) est la solution toute simple de l’adoption, à laquelle malheureusement peu de publicité est faite.


                  • C’est donc vrai (---.---.167.131) 8 novembre 2006 15:57

                    « C’est vrai et alors ? »

                    C’est ce qui compte vraiment, que C’EST VRAI. Ensuite, les excuses...


                  • panama (---.---.198.59) 8 novembre 2006 16:26

                    Il y a eu pourtant des civilisations pacifiques.

                    Malheureusement, elles ont eu tendance à disparaître rapidement dans les guerres.


                  • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 16:29

                    Ce qui compte c’est vrai et après les excuses ?

                    Désolé, je n ai pas a faire d’excuse à qui que ce soit. Avec des arrière grand parents paysans comme une grosse partie de la France qui a une certaine époque a été traité au même niveau que du bétail. Je ne vois pas comment on peut s autoflageller de la sorte ! toutes les nations ont un passé avec ses cadavres ! Si vous vous pleurez sur les morts et les misères du monde faites le. Vous trouverez bien que c’est votre faute si il y a la misère dans le monde , les guerres, que ma grand mère a des rhumatsimes etc..

                    Cela s appelle de la dépression le fait de ne pas accepter son passé et de s autoflageller ne montre qu une chose, une faiblesse de caractères, à ne pas faire face , a ne pas accepter et a ne pas repartir de l avant !

                    Sinon je demande Aux Aztèques, Mayas, Incas , Espagnol, Portugaiss Russes , Chinois , Autrichiens, Soudanais, Suisses, Anglais, Italiens, Marocains Algériens Maliens, Vietnamiens, Laotiens, Japonnais et ainsi toutes les nations de s excuser pour les torts qu ils ont commis !

                    Les chinois ont massacré et pillé , les Huns (mongoles) aussi. Tiens l Italie devrait crier contre eux !! ils n ont pas honte ses mongoles ! je ne parle pas d’Alexandre le Grand ! Charlemagnes ? les Zoulous ? Bref si on part de cette mentalité c’est sur que l’europe n a qu’a bien se casser la figure ...


                  • panama (---.---.198.59) 8 novembre 2006 16:55

                    Je proteste ! Alexandre le Grand n’a jamais massacré quiconque. C’est une rumeur véhiculée depuis 2400 ans par ceux qu’il a vaincu.

                    Au contraire il a empêché le pillage de Babylone.


                  • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 17:17

                    Rire en allant jusqu en Inde ^^ c’est vrai c’est la première frappe préventive ^^  smiley


                  • Makan (---.---.1.178) 8 novembre 2006 19:42

                    On part d’infanticide en France pour aboutir au cannibalisme des Africains... C’est très marrant.

                    Peut-être va t-on découvrir que certaines filles-mères ont mangé leurs tendres bébés et on pourra conclure que la condition humaine est la même sous tous les cieux. Et d’ailleurs, comme sous d’autres cieux, tous les Africains n’étaient pas cannibales, ce qui ne les rendaient pas forcément plus sympa que les autres.

                    Ce qui est vrai, c’est que l’Histoire est faite de toutes sortes d’exactions des puissants sur les faibles et peu importe la couleur de la peau. Aujourd’hui on commence à licencier malgré les bénéfices, demain on aura peut-être une super classe mondialisée qui nous en fera baver à tous, Blancs, Jaunes ou Noirs.

                    Et peut-être qu’alors plus personne ne se rappellera que les Boers (ou les Français de souche) étaient là les premiers.


                  • joseW 8 novembre 2006 12:39

                    L’article est plutôt intéressant.

                    Cela dit, ce genre de drames ont toujours eu lieu malheureusement, et se produiront forcément de nouveau.

                    Mais il est en effet important de veiller à ce que la Société ne leur donne pas un terrain trop favorable pour se développer. La détresse sociale, familiale et individuelle est uné réalité trop souvent laissée de côté par les médias qui ne voient qu’une partie de l’iceberg, se frottent les mains de vendre du papier et se fichent des causes de tels drames et des moyens de les prévenir...


                    • Monique (---.---.53.139) 8 novembre 2006 12:46

                      Le problème est tout de même que le phénomène tend à se développer, en France et ailleurs, et qu’il semble bien être en correlation avec la montée de la précarité.

                      Sur le Japon, vous avez un article de Libé :

                      http://www.liberation.fr/actualite/monde/196248.FR.php

                      Au Japon, la détresse des mères infanticides

                      Elles veulent tout donner à leur enfant, mais craquent face à la pression sociale.


                    • Depi Depi 8 novembre 2006 13:21

                      Intéressant votre article, il montre bien que c’est un phénomène culturel.


                    • (---.---.231.38) 8 novembre 2006 17:18

                      Pas culturel, c’est surtout le manque de moyens, au Japon comme en France.


                    • Depi Depi 8 novembre 2006 20:54

                      On doit pas lire le même article.

                      Citez moi donc les extraits de l’article où on parle de moyens.


                    • Gasty (---.---.169.137) 8 novembre 2006 13:04

                      Ne l’excusons pas mais à cette jeune femme offrons lui des circonstances atténuantes .

                      NAGAL, clairette merci !

                      Nous avons tous compris qu’elle mentait.Quant au journaliste, Pourquoi la question ? peutetre qu’il n’a pas pu s’en empêcher ,mais le résultat fut de la culpabiliser en public.

                      Est-ce professionnel


                      • Gasty Gasty 8 novembre 2006 13:15

                        C’est curieux ???? je viens de cité NAGAL et clairette et leurs commentaires ont disparus ????

                        Y’a un blème ?????


                      • Gasty Gasty 8 novembre 2006 22:30

                        Autant pour moi je me suis trompé de fil.

                        Désolé


                      • gem gem 8 novembre 2006 13:53

                        c’est vraiment n’importe quoi cet article. Un grand salmigondis « à la la ma brave dame, tout ce détraque, les jeunes yzon pud valeurs, yzon pud repères, ouvaton ouvaton... » avec du fait divers, de la mondalisation, du « tous pourris », et bien sur de la ploutocratie apatride. Et même un zeste d’apocalype religieux et de shoah. Le point godwin du premier coup.

                        du grand art...


                        • C’est donc vrai (---.---.167.131) 8 novembre 2006 16:14

                          L’article dérange les bonnes consciences pro-libérales comme la vôtre, mais ceux qui en ont bavé savent de quoi il parle. Et la citation de Jérémie met en évidence ce simple fait que la société humaine ne s’est guère améliorée en plus de vingt siècles.


                        • panama (---.---.198.59) 8 novembre 2006 16:29

                          Le meurtre est un crime inexcusable. Toutes les civilisations, toutes les religions le condamnent.

                          Dans son cas, il y a certes des circonstances atténuantes. Mais ça reste un infanticide, un acte monstrueux.


                        • (---.---.51.73) 8 novembre 2006 16:45

                          La croisade albigeoise a vu des choses encore plus monstrueuses et l’Eglise les a bénies. Et des enfants, les croisés en ont tué plein d’après les chroniques de l’époque.

                          L’infanticide est un acte criminel, mais dès lors que les infanticides deviennent nombreux, il est de la responsabilité des politiques de comprendre ce qui se passe.


                        • Bill (---.---.76.11) 8 novembre 2006 16:57

                          Et c’est reparti, j’en ai marre de lire des gens de mauvaise foi nous disant que L’Europe est nulle et meurtrière ! Ben voyons ! Et dans les autres pays on était bien plus développé qu’ici, c’est évident ! Et moins sauvage !!! On le sait, les Européens il n’y a pas si longtemps buvaient le sang chaud de leurs victimes à même la gorge qu’ils déchiquetaient avec leurs dents. D’ailleurs ils ne s’exprimaient qu’en grognant, c’est connu !!! Quel tas de sauvage ces Européens ! M’enfin, heureusement que les autres pays nous apportent la civilisation, la vraie !!! Qu’est ce qu’on ferait sans eux ! On irait par les routes à pied faute de charette et de voiture, on serait encore cannibale !!!


                        • (---.---.230.21) 8 novembre 2006 17:30

                          Depuis l’antiquité, l’Europe a été, et reste, dans les mains d’une série de castes aristrocratiques, féodales, bourgeoises et financières... Je ne vois pas pourquoi faudrait-il défendre le pouvoir et la mémoire de ces gens, dont les populations ont subi l’indicible.


                        • (---.---.231.38) 8 novembre 2006 17:16

                          Jadis, on n’hésitait pas à dire aux pauvres que Dieu voulait qu’ils fassent des enfants poour qu’ils servent les riches, et on les menaçait des flammes de l’enfer s’ils ne produisaient pas leur quota d’enfants.

                          De nos jours, les infanticides sont un bout de l’iceberg témoignant d’une profonde détresse de la population, mais aussi d’une crise du système de domination qui nous est imposé et qui risque de devenir de moins en moins viable.

                          C’est pourquoi les politiques, au lieu de prendre en main leurs responsabilités, choisissent de se terrer.


                          • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 17:28

                            On aura tout vu ... on part d un fait divers .. et on en arrive aux croisades, que les pauvres devaient faire des enfants sinon l enfer ( au dernière info, personne ne savait réellement comment on fisait des gamins... ) la crise financière, la colonisation, la bourse et maintenant les politique .. c’est vrai que 2 baffes de Chirac parce qu elle fait sa gamine capricieuse aurait sauvé celle ci de son acte !

                            Donc demain je pense faire un massacre dans un village j espere que ce sera la faute à George Bush ou ET l extraterrestre voir même à un exploitant agricole Breton. Comme d ailleur un Rugbyman qui tue sa femme devant ses invités.. et qu on arrive à lui trouver des circonstances atténuantes !! mais où va t on ?????


                          • (---.---.230.21) 8 novembre 2006 17:34

                            L’infanticide maternel n’a rien à voir avec un massacre dans un village. C’est un autre type de violence. Mais la procréation parce que Dieu l’avait commandé, c’est exact et c’était encore, il n’y a pas si longtemps, dans les discours de certains ecclésiastiques : c’est le « crescite et multiplicaini » que cite l’article.


                          • Darkfox (---.---.141.125) 8 novembre 2006 17:46

                            Tout a fait ..mais à la base cela permettait ainsi de pouvoir penser à la survie d’une famille aussi . Souvenez qu ’à l’époque le taux de mortalité infantiles étaient élevés. Et je ne vois pas en quoi cela a voir avec un infanticide maternel... encore une fois c’est un grand écrat comme celui que je vous cite en massacrant un village ou une personne stupide qui tue sa femme devant ses invités...


                          • Cochonouh Cochonouh 8 novembre 2006 17:29

                            « Le net recul des cas d’infanticide annoncés au XXe s. (31 en 1876, 30 en 1900, 13 en 1950, 6 en 1968), s’explique notamment par la diminution des mesures disciplinaires envers les mères célibataires et l’amélioration des conditions faites aux couples désirant se marier. »

                            Qui a les chiffres pour le début du XXIe siècle ?


                            • (---.---.81.195) 8 novembre 2006 18:23

                              Le gouvernement n’a pas mis en avant des chiffres quand les médias ont commencé à faire du bruit sur les infanticides. C’est donc que les chiffres ne confortent pas sa politique.


                            • Mizo (---.---.81.195) 8 novembre 2006 18:30

                              Ce n’est pas la peine de tourner autour du pot, l’article a dit l’essentuel. La misère croissante des Français a été voulue par les financiers, les politiques, les patrons...

                              Depuis des années, on nous vante à la TV les délocalisations à la recherche des plus bas salaires et des plus faibles « charges sociales ». On présente comme des « grands hommes » ceux qui délocalisent, etc...

                              Que la détresse génère des drames, ce n’est en rien étonnant. C’était bien prévisible.


                            • CP (---.---.166.165) 8 novembre 2006 20:13

                              Voir, plus bas, mon message de 20H11. Il n’y a pas de statistiques, la notion d’infanticide a même apparemment disparu.


                            • Depi Depi 9 novembre 2006 11:00

                              Les seuls chiffres que j’ai réussis pour ma part à trouver se trouvaient perdus quelque part sur le site de SOS Femmes et faisaient mention de la stabilité au niveau des statistiques.

                              2% des morts de nourrison sont dus à des infanticides stables depuis 1 siècle. Mais c’est à peu près tout, si ce chiffre est vrai il faut le comparer au nombre de morts des nourrissons en général.


                            • CP (---.---.165.179) 10 novembre 2006 19:40

                              Sous réserve de la présomtion d’innocence, le décompte des cas rapportés depuis un mois laisse entendre une nette aggravation de la situation.


                            • CP (---.---.166.165) 8 novembre 2006 20:09

                              Trente siècles de guerres, de destructions et de souffrances dans cette « Europe » où on tuait déjà des enfants du temps de la guerre de Troie. On exterminait la « race » de son adversaire pour empêcher que des successeurs puissent réclamer vengeance.

                              Mais les guerres et bombardements les plus meurtriers, les campagnes d’extermination les plus implacables, sont venues avec le « progrès » du XX siècle. Combien d’enfants y sont passés ?

                              Et après tout cela, malgré le progrès technologique, les gens ne sont toujours pas sûrs de pouvoir manger à leur faim, beaucoup connaissent la précarité, la pauvreté, la misère, la détresse... C’est ce que nous rappelle cet article.

                              Une détresse croissante, jusqu’à l’insupportable. C’est ce que dévoile une bonne partie des infanticides de ces derniers temps.


                              • CP (---.---.166.165) 8 novembre 2006 20:11

                                J’ai trouvé cet interview d’une psy :

                                http://tf1.lci.fr/infos/sciences/sante/0,,3341670,00-veronique-courjault-atteinte-deni-grossesse-.html

                                " LCI.fr : Quelles sont les statistiques d’infanticides en France ?

                                S. M. : Il n’ y a pas d’études sur le sujet. D’ailleurs, le terme d’infanticide a été retiré des textes ; on parle de meurtre sur des mineurs de moins de 15 ans. C’est donc difficile de savoir combien de bébés sont tués par leur mère. "


                              • Danièle (---.---.235.75) 8 novembre 2006 21:48

                                Cette Jeune femme semblait bien fragile. N’avait-elle pas de parents, de mère, de grand-mère, pour l’aider, l’entourer ? Le devoir des parents n’est-il pas d’assister ses enfants par tous les moyens ? même en difficulté les parents ont l’expérience et peuvent intervenir pour éviter un tel drame. Tous ces gens sont coupables de non assistace à personne en danger et portent une grande responsabilité dans cette tragédie.


                                • (---.---.230.56) 8 novembre 2006 23:00

                                  Apparemment, elle s’est soudain effondrée quand personne ne s’y attendait. Ce qui prouverait que sa situation sociale était insuffusamment protégée. Si c’est le cas, il y aurait de lourdes responsabilités institutionnelles et politiques.


                                • (---.---.118.177) 8 novembre 2006 23:11

                                  Il ne faut plus voter ni Sarko, ni Villepin, ni Royal, ni Le Pen, ni Buffet, ni DSK, ni les « trilatéraux » Bayrou et Fabius, ni a fortiori Chirac. Tous ces gens ont favorisé par des biais divers le durcissement social, fait ou laissé faire les délocalisations...


                                • (---.---.100.34) 9 novembre 2006 16:19

                                  Et on vote pour qui alors ?

                                  Blanc ? smiley

                                  Les jeux sont pipés smiley


                                • Gelone 8 novembre 2006 23:10

                                  Dans une société qui a perdu tous ses repères, qui a troqué ses vraies valeurs contre des fumisteries abstraites du genre Liberté, Egalité, Fraternité, chacun fait ce qu’il a envie de faire au moment où il a envie de le faire, et rejette tout ce qui le gêne ou constitue une entrave à l’épanouissement de son égoïsme.

                                  L’infanticide s’inscrit dans cette logique « progressiste », selon laquelle n’être emmerdé par rien ni personne fait aussi partie des droits imprescriptibles de l’homme... A partir de là, de plus en plus de gens s’estiment en droit d’aller « au plus simple » et au plus direct, par l’éradication de la cause du problème.

                                  De ce point de vue, l’infanticide apparaît simplement comme un avortement légèrement différé... Puisqu’il est licite de tuer l’enfant à naître, il l’est presque de se débarrasser l’enfant-boulet à peine né... Ce n’est finalement qu’une question de quelques mois en plus ou en moins...

                                  On en est là. Vive la République. Vive la Démocratie ! Vive le droit de l’hommisme ! Et merci Mme Veil...

                                  L’arbre des Lumières et de la Révolution, comme tous les autres, se reconnaît à ses fruits.


                                  • (---.---.118.177) 8 novembre 2006 23:15

                                    Avez-vous regardé un peu les chroniques de la croisade albigeoise dont il a été question plus haut ? A votre avis, il y avait combien d’enfants dans la cathédrale de Béziers, ou à Marmande ? Oui, il faut des répères mais ce qui se passe actuellement n’est pas la faute à la Révolution française.


                                  • Gelone 8 novembre 2006 23:45

                                    « Oui, il faut des répères mais ce qui se passe actuellement n’est pas la faute à la Révolution française. »

                                    Et c’est la faute à qui si chacun prétend avoir le droit de faire ce qui lui chante quand ça lui chante ?

                                    En outre, je me demande bien ce que l’éradication du catharisme a en commun avec une mère qui se pense qu’elle ne va pas s’emmerder pendant vingt piges à élever un chiard et que le plus simple, c’est encore de le supprimer...


                                    • (---.---.3.174) 9 novembre 2006 10:44

                                      Il y a, en effet, une différence entre ce que vous appelez l’éradication du catharisme et le drame de Redon.

                                      Le catharisme s’était développé à cause de la corruption de la hiérarchie ecclésiastique et de la noblesse, et la croisade a été une vulgaire entreprise de pillage et de propagation de l’obscuratisme pour écraser la première révolution bourgeoise de l’histoire. Trois siècles plus tard, la révolution bourgeoise triomphera malgré tout avec un autre hérétique : Jean Calvin. Et les montagnes d’anatema sit du Concile de Trente n’y changeront rien.

                                      A Redon, c’est une mère de 19 ans qui, d’après les dépêches, avait tout fait pour s’en sortir mais ne savait plus comment faire si elle devait quitter son travail, qui a commis ce geste de désespoir. Ce qui prouve que, de plus en plus, les Français craquent devant l’avidité de plus en plus démesurée des riches qui leur prennent tout.


                                    • Depi Depi 9 novembre 2006 11:33

                                      Le catharisme a surtout émergé dans toute l’Occitanie car cette doctrine condamnait le non respect par l’Eglise romaine de l’idéal de vie et de pauvreté du Christ.

                                      Mais le principal danger que représentait le catharisme était dans son interprétation différente des Ecriture et le refus des septs sacrements, ne conservant que celui du consolamentum.

                                      De plus, leur conception du manichéisme était également en rupture avec l’Eglise romaine. En se basant sur le principe qu’il existe un monde bon (invisible) et un mauvais (visible et corruptible). Le premier est l’oeuvre de Dieu et le second celui du Diable, et les hommes et les femmes sont l’incarnation des anges déchus du Diable, le Christ n’étant que l’envoyé de Dieu sur Terre pour apporter le salut.


                                    • (---.---.86.247) 9 novembre 2006 16:51

                                      Vous oubliez un élément économique essentiel : les cathares défendaient le prêt avec intérêt, qu’à l’époque l’Eglise assimilait à l’usure. La montée du capitalisme marchand mettait en danger la vieille fédoalité, même si ça arrangeait certains princes urbains qui en partie ont soutenu les bouregois.


                                    • Depi Depi 9 novembre 2006 17:55

                                      Les plus gros prêteurs et créateurs de la banque « moderne » sont les Templiers plus que les Cathares.


                                    • (---.---.70.40) 10 novembre 2006 16:44

                                      Les Templiers sont venus plus tard, et ils ont également été zigouillés.


                                    • fatalitas (---.---.80.59) 9 novembre 2006 10:03

                                      une bonne analyse du devenir de la misère française. Elle montre l’échec de la politique sociale et la profonde détresse dans laquelle peuvent se retrouver chacun d’entre nous...qui pourra nous faire rêver en 2007 ? je ne vois malheureusement personne pour nous mener vers un avenir radieux...si le nain de neuilly nous promet l’amérique, ce sera pire encore


                                      • Darkfox (---.---.141.125) 9 novembre 2006 13:42

                                        bon allez un petit coup de pied dans la fourmillière pour ceux qui pleure ... un petit lien vers yahoo qui nous dit que le taux de pauvreté diminue...

                                        http://fr.news.yahoo.com/09112006/290/le-taux-de-pauvrete-a-recule-en-france-entre-1996.html

                                        Et pour ma part les politique n ont rien à voir la dedans, pour séoul j attend toujours une explication bien délirante... Pour ma part ce sont les parents ets donc nous et vous qui sommes coupables de pourrir nos gamins sous prétexte de nous sentir coupable car nous abandonnons nos enfants tous les matins et que pour nous faire pardonner on accepte ces caprices..et donc ne pas les former à la vie. Après chacun pense ce qu ils veulent mais la France à un grave soucis .. dès qu il y a un problème tout le monde se tourne vers les politiques... heureusement que y a pas un tremblement de terre car ce seraient leurs fautes...

                                        (cf les voitures qui crament c’est eux (bah non pas les jeunes), les gamines qui tuent leur enfants c’est eux !, les délocalisations c’est eux, la colonisation c’est eux !, etc..)


                                        • (---.---.100.34) 9 novembre 2006 16:28

                                          Erreur, ce n’est pas Yahoo qui dit que la pauvreté diminue smiley, mais l’INSEE smiley

                                          Ce même organisme qui prétend par ailleurs que nous n’avons pas subit une augmentation généralisée des prix liée au passage à l’€ smiley, que c’est une vue de notre esprit smiley

                                          L’INSEE au passage qu’est un organisme étatique smiley bonjour l’indépendance smiley


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 9 novembre 2006 16:43

                                          L’OCDE aussi donne des chiffres de diminution de la pauvreté en France.

                                          Mais cette diminution est faible. En effet, ne France le taux de pauvreté est plus ou moins stable depuis 2000 (autour de 6.5-7% en prenant comme définition 50% du salaire médian), ce qui est déjà pas mal, contrairmeent à beaucoup de pays membres de l’OCDE.

                                          De plus ce taux est déjà très bas. Seuls les pays scandinaves font mieux.

                                          Ceci est une réalité, les sentiments des français sont beaucoup moins rationnels !!

                                          Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas continuer à travailler à l’éradiction de la pauvreté, mais qu’il faut éviter de se flageller pour rien. (sur ce point là on est les champions en France)


                                        • (---.---.86.247) 9 novembre 2006 16:59

                                          Ces instituts officiels sont tous à la botte des milieux officiels. La réalité sociale n’a rien à voir avec ce qu’ils nous chantent.

                                          C’est comme les statistiques du gouvernement sur le chômage, ou les revues scientifiques avec « comité de lecture » (lisez, groupe de lobbistes) qui ont publié sans broncher des tonnes de résultats erronés ou falsifiés.


                                        • (---.---.86.247) 9 novembre 2006 17:10

                                          L’OCDE est un pion des gouvernements des pays capitalistes et impérialistes, répercutant l’idéologie dominante. Beaucoup de coups tordus nous viennent de cette organisation.

                                          Voici comment l’OCDE se définit elle-même :

                                          http://www.oecd.org/document/34/0,2340,fr_2649_201185_2068066_1_1_1_1,00.ht ml#who

                                          Qu’est-ce que l’OCDE ?

                                          L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est un forum unique au sein duquel les gouvernements de 30 démocraties de marché œuvrent de concert pour relever les défis économiques, sociaux et de gouvernance liés à la mondialisation, ainsi que pour tirer parti des possibilités qu’elle offre.

                                          L’Organisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expériences en matière d’action publique, de chercher des réponses à des problèmes communs, d’identifier les bonnes pratiques et de coordonner leurs politiques nationales et internationales. Elle constitue un forum où les pressions exercées par les pairs peuvent contribuer puissamment à l’amélioration des politiques suivies. Elle élabore des instruments, des décisions et des recommandations reconnus au niveau international dans des domaines où des accords multilatéraux s’imposent pour que les pays puissent progresser dans une économie mondialisée. Les pays non membres sont invités à adhérer à ces accords et traités...


                                        • Niveleur (---.---.113.48) 9 novembre 2006 17:33

                                          L’OCDE est un excellent instrument de la pensée unique où tous les réacs de « droite » comme de « gauche » vont chercher un soutien à leur politique, ce qu’ils obtiennent aisément pour toutes sortes de mesures antipopulaires.

                                          D’ailleurs, comme il faut une « continuité » dans la politique malgré les alternances et les votes-sanctions, les « experts » de « droite » et de « gauche » s’entendent très bien...


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 09:08

                                          J’avais encore jamais lu autant de conneries en quelques lignes.

                                          Les revues scientifiques à la botte des lobbys ?

                                          Les chiffres de l’OCDE et de l’INSEE trafiqués ?

                                          Savez-vous qu’il y a de nombreuses personnes qui travaillent dans ces organismes. Trafiquent-ils tous leurs statistiques pour faire plaisir au pouvoir en place ? Pourquoi n’y a-t-il pas de fuites sur ces horribles manipulations de la par d’anciens membres repentis ?

                                          En fait, c’est votre réalité sociale qui est totalement déformée, par les médias, et par les politiques qui aiment s’auto-flageller, pour pouvoir remettre notre système en cause. Mieux vaut gouverner sur la peur que sur la raison !


                                        • Geng (---.---.209.156) 10 novembre 2006 09:35

                                          « Savez-vous qu’il y a de nombreuses personnes qui travaillent dans ces organismes. »

                                          Oui, tout le monde le sait, justement. La soupe est bonne, le piston et le lobbying y vont bon train et les gens apprennent vite à faire ce qu’on leur dit et à fermer leurs gueules. Plus il y a de larrons, plus on est à la botte du système. Sauf quand il s’agit de manifester avec ses propres patrons, comme Sauvons la Recherche.

                                          L’OCDE est directement gouvernemental, comme l’INSEE. Quant aux résultats falsifiés sur les cellules souches humaines qui avaient été publiés par les « meilleures » revues scientifiques et dont des organismes français avaient fait une grosse pub affairiste avant que la vérité ne soit découverte, on peut lire à présent :

                                          http://sciences.nouvelobs.com/sci_20061025.OBS6916.html?idfx=RSS_sciences

                                          Le Pr Hwang, qui a été déchu de toutes ses fonctions à l’Université de Séoul et de ses titres honorifiques, est poursuivi avec d’autres collègues pour le détournement de 2,8 milliards de wons (2,3 millions d’euros) issus de financements publics et de dons privés. Les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison.

                                          Hwang est aussi accusé d’avoir fabriqué de faux résultats prouvant qu’il avait réussi à produire des lignées de cellules souches à partir d’un embryon humain cloné.


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 10:22

                                          Donc vous admettez que quand il y a falsification, ca se sait.

                                          Donc cela devrait être aussi valable pour l’INSEE et l’OCDE.

                                          Je le repette, trop de monde travaille dans ces organismes. Si il y avait des manipulations, il y aurait aussi des fuites. Or pas de fuites !!

                                          Je n’ai jamais entendu personne qui rejetait les chiffres de l’OCDE ou de l’INSEE de manière rationnelle.

                                          Quels sont les arguments de ceux qui prétendent que la pauvreté augmente en France ?

                                          Rien, à part de vagues impressions, relayées et amplifiés par les médias.

                                          De plus, si les chiffres de la pauvreté étaient vraiment trafiqués par l’OCDE, pourquoi seulement ceux de la France. Les chiffres de la pauvreté du RU sont catastrophiques ( doublement de 1980 à 1995 puis stagnation), les chiffres des USA sont aussi très mauvais. Même ceux d’un certain nombre de pays scandinaves ne sont pas très bons non plus (augmentation sensible depuis 1995).

                                          C’est bien de voir des manipulations partout, mais ça ne fait pas avancer le shmilblik !


                                        • (---.---.79.170) 10 novembre 2006 10:57

                                          « Donc vous admettez que quand il y a falsification, ca se sait. Donc cela devrait être aussi valable pour l’INSEE et l’OCDE. »

                                          Justement non ! Marre de cette propagande alimentaire.

                                          Les falsifications de Hwang et d’autres ont en général mis longtemps à être découvertes. Ce n’est sans doute qu’un bout de l’iceberg, et les complicités lobbistes sont nombreuses. Si dans la recherche c’est comme ça, à l’OCDE c’est encore pire car c’est directement à la botte des grands intérêts industriels et financiers.

                                          Dans le cas de Hwang, l’affaire a fini par éclater à cause des énormes enjeux industriels qui ont fait que le forcing de Hwang indispose les lobbies financiers US, et la presse américaine a foncé. Mais, en France, la Cité des Sciences et des sommités de « gauche » faisaient la pub de Hwang à fond la caisse. Lire, à ce sujet, par exemple :

                                          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9933

                                          Et les dessous militaires des recherches en Physique des Particules ou en Astrophysique, silence radio...


                                        • (---.---.98.22) 10 novembre 2006 11:00

                                          Et combien d’enfants ont été tués ou irradiés et contaminés à vie, avec les bombes d’Hiroshima et Nagasaki ?


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 11:25

                                          @(IP:xxx.x28.79.170)

                                          Vous oubliez que l’OCDE est un organisme international dépendant de 30 pays.

                                          Pourquoi cet organisme que vous considérez comme à la « botte des grands intérêts industriels et financiers », publierait-t-il des chiffres favorables à la France en matière de pauverté ? Pourquoi n’a-t-il pas caché les chiffres qui prouve que la politique de Thatcher a doublé la pauvreté au RU (de 6.5% en 1980 à plus de 13% en 1995) pendant que le taux de pauvreté de la France diminuait (8.5% à 6.5-7%)

                                          Si complot il y avait de la part d’une organisation international, pourquoi favoriser la France ???

                                          A moins que le monde soit, en fait, diriger par la France !!!

                                          C’est stupide comme raisonnement !

                                          Les chiffres sont vrais !!!!

                                          En France il y a bien entre 6.5 et 7% des habitants dont le revenu est inférieur à 50% du salaire médian. En 1980 il était environ 8.5%. C’est un fait.

                                          De plus les inégalités de revenu (mesuré par l’indice de Gini) ont, elles aussi, diminuées durant cette période.

                                          « Et les dessous militaires des recherches en Physique des Particules ou en Astrophysique, silence radio... »

                                          C’est sur que la connaissance du fonctionnement de l’Univers, ça doit vachement les intéresser, les militaires !

                                          Je suis Astrophysicien ! Franchement les liens entre l’Armée et la recherche en Astro sont vraiments ténus. En ce qui concerne la physique des particules je ne peux pas répondre.


                                        • (---.---.114.91) 10 novembre 2006 13:27

                                          « Vous oubliez que l’OCDE est un organisme international dépendant de 30 pays. Pourquoi cet organisme que vous considérez comme à la »botte des grands intérêts industriels et financiers« , publierait-t-il des chiffres favorables à la France en matière de pauverté ? »

                                          C’est scandaleux de voir intellos et chercheurs de bonnes places venir défendre l’OCDE de cette façon, comme si l’OCDE dont le siège est à Paris n’avait pas intérêt à soutenir la politique de casse sociale que mènent depuis deux décennies tous les gouvernements et partis politiques français. Précisément, plus les acquis sociaux à détruire sont importants, plus l’OCDE soutient les gouvernements de « droite » comme de « gauche ».

                                          C’est encore plus scandaleux de voir passer ça sur Agoravox, alors que dans n’importe quel canard conventionnel on peut lire que les prix ont grimpé depuis l’arrivée de l’euro. Alors qu’on sait pertinemment que les revenus stagnent, voire même baissent à cause de changements d’emploi ou sont tout simplement perdus, que les retraites sont moses en cause, que de nombreuses allocations deviennent de plus en plus difficiles à obtenir...


                                        • (---.---.114.91) 10 novembre 2006 13:31

                                          « ...les liens entre l’Armée et la recherche en Astro sont vraiments ténus. En ce qui concerne la physique des particules je ne peux pas répondre. »

                                          En ce qui concerne les accélérateurs de particules, tout le monde a entendu parler de la guerre des étoiles. Et c’est le contrôle de l’espace qui se trouve également derrière la priorité donnée à l’Astrophysique.


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 13:38

                                          Alors pourquoi certaines études de l’OCDE ne sont pas bonnes pour la France (Croissance, et dans une mesure moindre éducation) ? Votre explication ne tient pas une seconde.

                                          « C’est encore plus scandaleux de voir passer ça sur Agoravox, alors que dans n’importe quel canard conventionnel on peut lire que les prix ont grimpé depuis l’arrivée de l’euro. »

                                          C’est justement le but d’AgoraVox de donner la parole à des gens qui ont un point de vue différent smiley

                                          Astrophysique et Astronautique sont des disciplines différentes !

                                          Quel rapport entre « guerre des étoiles » et accélérateurs de particule ?


                                        • jeantho (---.---.114.91) 10 novembre 2006 13:50

                                          L’OCDE critique « la France » quand elle n’en fait pas assez en matière de politique réac, ou plutôt pour fournir aux gouvernements français des alibis leur permettant de frapper encore plus fort. Les « experts » sont à la botte des lobbies financiers et industriels. Les hiérarchies scientifiques, également. D’où la grande immunité dont bénéficient les uns et les autres.


                                        • jeantho (---.---.114.91) 10 novembre 2006 13:55

                                          « Quel rapport entre »guerre des étoiles« et accélérateurs de particule ? »

                                          Zéro en Physique et en Astro...


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 14:23

                                          Vous devriez lire l’étude PISA sur l’éducation.

                                          Ce que vous dites est consternant, j’ai bien peur qu’aucun argument rationnel ne puisse avoir de prise sur vous.

                                          Les acelerateurs de particules (comme celui du CERN situé en Suisse) ont pour but de sonder les entrailles de la matière en créant des collisions à très grandes vitesse (ou énergie) pour les « briser ».

                                          Quand aux rapports entre Astrophysique et Défense, j’avoue ne jamais avoir vu l’ombre d’un képi, alors que je travaille dans le deuxième plus grand observatoire de France !

                                          Mais j’oubliais, c’est un complot, ils doivent être cachés, à moins que je fasse moi même parti du complot smiley


                                        • (---.---.89.238) 10 novembre 2006 14:34

                                          « Les acelerateurs de particules (comme celui du CERN situé en Suisse) ont pour but de sonder les entrailles de la matière en créant des collisions à très grandes vitesse (ou énergie) pour les »briser« . Quand aux rapports entre Astrophysique et Défense, j’avoue ne jamais avoir vu l’ombre d’un képi, alors que je travaille dans le deuxième plus grand observatoire de France ! »

                                          Là, c’est un commentaire vraiment très intéressant : il nous montre quelqu’un qui apparemment se dit « astrophysicien », mais qui ne serait donc pas capable d’imaginer quelles peuvent être les applications militaires de la technologie des accélérateurs de particules dans l’espace !! Beati mites, quoniam ipsi possidebunt terram...

                                          Sans compter l’ensemble des technologies que dévéloppent et FINANCENT le CERN, FERMILAB, l’ESA, la NASA... en collaboration avec des multinationales de tout poil.

                                          Quant aux agents de la DGSE, ils sont bien sûr déclarés aux administrations et au public et se baladent en képis dans les labos.

                                          Sans doute, il n’y a pas eu d’affaire du Rainbow Warrior, tant qu’on y est : c’était la théorie du complot...


                                        • Anthony Meilland Anthony Meilland 10 novembre 2006 15:13

                                          Je suis astrophysicien (apprenti smiley), vous pouvez vérifiez, j’ai déjà publié plusieurs ariticles dans la principale revue à comité de lecture de l’Europe (Astronomy&Astrophysics).

                                          Mais bon, passons. Je suis heureux d’apprendre que je suis cerné par des agents de la DGSE. smiley


                                        • (---.---.70.40) 10 novembre 2006 16:43

                                          Combien d’auteurs par publication ?


                                        • (---.---.226.241) 10 novembre 2006 17:21

                                          « Je suis heureux d’apprendre que je suis cerné par des agents de la DGSE »

                                          Que sait-on sur les contrats militaires des labos, les recherches classées ? Par définition, RIEN.

                                          En tout cas, pas ceux qui ne sont pas directement « dans le coup » ou qui n’ont pas eu à examiner les projets.


                                        • Rémy (---.---.226.241) 10 novembre 2006 17:37

                                          D’ailleurs, la CIA aussi s’intéresse à tout ce qui se fait dans les labos, universités, milieux intellectuels... européens et en répertorie un maximum. Dans un domaine moins technique, mais également stratégique, elle a même financé des « penseurs ». On peut lire, par exemple :

                                          http://www.voltairenet.org/article11249.html

                                          Enquête sur les réseaux d’influence états-uniens

                                          Quand la CIA finançait les intellectuels européens

                                          par Denis Boneau*

                                          Pour contrer l’influence soviétique en Europe, les États-Unis ont constitué, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un réseau d’élites proaméricaines. La CIA a ainsi financé le Congrès pour la liberté de la culture, par lequel sont passés de nombreux intellectuels européens, au premier rang desquels Raymond Aron et Michel Crozier. Chargés, pendant la Guerre froide, d’élaborer une idéologie anticommuniste acceptable en Europe à la fois par la droite conservatrice et par la gauche socialiste et réformiste, ces réseaux ont été réactivés par l’administration Bush. Ils constituent aujourd’hui les relais européens des néo-conservateurs états-uniens. 27 novembre 2003

                                          En 1945, l’Europe, ruinée par la guerre, devient l’enjeu de luttes d’influence entre les États-Unis et l’Union soviétique qui désirent dominer le continent. Afin de contenir la progression des partis communistes en Europe, les gouvernements états-uniens à partir de 1947 mènent une politique interventionniste en prenant appui sur les services secrets, principalement la CIA. Il s’agit d’une part de développer un groupe d’élites pro-états-uniennes par l’intermédiaire du Plan Marshall, relayé en France par le Commissariat au Plan, et d’autre part de financer les intellectuels anticommunistes. Ce projet de diplomatie culturelle prend forme à travers la fondation du Kongress für Kulturelle Freiheit (Congrès pour la liberté de la culture) qui rassemble des personnalités généralement impliquées dans plusieurs opérations d’ingérence états-unienne en Europe (commissions de modernisation, projet de l’Europe fédérale...).

                                          Financé secrètement pendant dix-sept ans par la CIA jusqu’au scandale de 1967, le Congrès pour la liberté de la culture constitue le fer de lance de la diplomatie culturelle états-unienne d’après-guerre. Des intellectuels, écrivains, journalistes, artistes se réunissent afin de réaliser un programme diplomatique dont l’objectif est la défaite idéologique du marxisme. Des revues, des séminaires médiatisés, des programmes de recherche, la création de bourses universitaires, le développement de réseaux de relations informels permettent à l’organisation d’avoir un impact réel dans les milieux universitaires, politiques, artistiques...

                                          Pendant vingt-cinq ans, le Congrès pour la liberté de la culture recrute des intellectuels et fabrique ainsi des réseaux durables d’ingérence en Europe, notamment en France, pays désigné comme l’une des cibles prioritaires de Washington. Ces réseaux ont survécu à la dissolution de l’organisation et ont été réactivés par l’administration Bush. Ils constituent aujourd’hui les relais européens de la diplomatie culturelle décidée par les néo-conservateurs et les néo-libéraux états-uniens, eux-mêmes issus des rangs du Congrès pour la liberté de la culture.

                                          La naissance du Kongress für Kulturelle Freiheit

                                          Le Kongress für Kulturelle Freiheit est né en juin 1950 à Berlin dans la zone d’occupation états-unienne. Le secrétaire général de la réunion, Melvin Lasky, est un journaliste new-yorkais installé en Allemagne depuis la fin de la guerre. Militant de la gauche anti-stalinienne, il devient le rédacteur en chef de Der Monat (Le Mois), revue créée en 1947 avec l’appui de l’Office of Military Government of the United-States, et notamment du général Lucius Clay, « proconsul » de la zone d’occupation états-unienne en Allemagne.

                                          Soutenu par un comité « non-officiel et indépendant », Melvin Lasky tente de rassembler des intellectuels libéraux et socialistes dans une organisation unique, une « internationale » anticommuniste. Le comité de soutien comprend des personnalités comme le philosophe allemand Karl Jaspers, le socialiste Léon Blum, des écrivains comme André Gide et François Mauriac, des universitaires comme Raymond Aron et des intellectuels états-uniens, comme James Burnham et Sidney Hook, principaux théoriciens des New York Intellectuals. Bien que le Congrès regroupe des personnalités du monde entier, y compris du Tiers-Monde, son terrain d’action est exclusivement européen.

                                          Le Congrès pour la liberté de la culture est sous le contrôle des intellectuels états-uniens, pour la plupart des trotskistes new-yorkais, notamment Sol Levitas, animateur du New Leader, et Elliot Cohen, fondateur de Commentary [1], ainsi que des partisans de l’Europe fédérale (Altiero Spinelli, Denis de Rougemont...). Car au-delà de la façade publique, les instances dirigeantes du Congrès ont de multiples connexions avec les réseaux d’ingérence états-uniens de l’après-guerre : l’administration du plan Marshall mais aussi l’American Committee for United Europe (ACUE). Créé durant l’automne 1948 avec l’appui de personnalités gouvernementales (Robert Paterson, secrétaire à la guerre, Paul Hoffman, chef de l’administration du Plan Marshall, Lucius Clay), financé par la CIA, l’ACUE est chargé de favoriser la construction d’une Europe fédérale, conforme aux intérêts de Washington [2]. Cette proximité est même publiquement revendiquée en 1951, lorsqu’Henri Freney, au nom de l’ACUE rencontre officiellement les responsables du Congrès pour la liberté de la culture.

                                          Un manifeste : l’ère des organisateurs de James Burnham

                                          Le Congrès pour la liberté de la culture s’appuie sur un manifeste, l’ouvrage de James Burnham paru en 1941, The managerial revolution [3]. Ce livre met en perspective l’émergence d’une nouvelle idéologie : la rhétorique technocratique. Contre la philosophie de l’Histoire marxiste, qui repose sur la lutte des classes, James Burnham insiste sur l’échec économique et idéologique de l’Union soviétique et annonce l’avènement de « l’ère des managers ». Selon lui, à l’Est comme à l’Ouest, une nouvelle classe dirigeante assure le contrôle de l’État et des entreprises ; cette classe, dite des directeurs, pose d’une façon nouvelle la distinction entre capital et travail. James Burnham récuse donc indirectement les thèses de la philosophie de l’Histoire marxiste (en affirmant que la dichotomie capital/salaire est dépassée) et la perspective d’une victoire des démocraties parlementaires (en prétendant que la décision passe du Parlement aux bureaux). En fait les politiques et les propriétaires traditionnels sont remplacés progressivement par une nouvelle classe de techniciens, de managers.

                                          Avec cette théorie, qui n’est pas sans rappeler le mouvement technocratique des « synarques » dans les années 1930, il se fait le porte-parole d’une vision alternative de l’avenir, « ni de gauche, ni de droite » selon l’expression de Raymond Aron. Et c’est bien l’objectif : enrôler, dans la croisade anticommuniste, les conservateurs, mais surtout les intellectuels de la gauche non-communiste.

                                          Ces thèses sont indissociables de la trajectoire sociale de l’auteur. Fils d’un dirigeant d’une compagnie de chemins de fer, après des études à Oxford et Princeton, James Burnham se fait connaître par la création de la revue Symposium. Abandonnant la philosophie thomiste, il s’intéresse à la traduction du premier ouvrage de Trotski, The history of the russian revolution. Il rencontre Sidney Hook et s’engage dans l’action politique trotskiste avec la fondation en 1937 du Socialist workers party. Après une période de militantisme (il participe à la Quatrième internationale), une polémique avec Trotski sert de point de départ à sa conversion politique. En 1950, il participe ainsi à la création du Congrès pour la Liberté de Culture à Berlin, où il occupe des postes décisionnels importants jusqu’à la fin des années 1960. Pourtant, malgré son engagement dans les réseaux du Congrès, « piégé » par son passé révolutionnaire, James Burnham perd son poste d’universitaire durant la période du maccarthysme.

                                          C’est dans le cadre de ce revirement politique - du trotskisme à la lutte anticommuniste - que James Burnham écrit The managerial revolution, qui constitue un instrument pratique de conversion (pour son auteur mais aussi pour les autres membres du Congrès souvent issus, eux aussi, des milieux trotskistes, notamment les New York Intellectuals [4]).

                                          L’import-export de la rhétorique de la Troisième voie

                                          La rhétorique de la Troisième voie (« la fin des idéologies », « la compétence technique des dirigeants ») fédère dans toute l’Europe de l’ouest des groupes politiques qui s’investissent dans les activités du Congrès, véritable think tank chargé d’élaborer une idéologie anticommuniste acceptable en Europe à la fois par la droite conservatrice et par la gauche socialiste et réformiste. En France, trois courants politiques collaborent avec le Congrès : les militants de l’ex RDR (Rousset et Altman), les intellectuels gaullistes de la revue Liberté de l’esprit tels que Malraux, et les fédéralistes européens.

                                          La doctrine officielle du Congrès a été principalement élaborée par les New York Intellectuals. Leurs publications sont vulgarisées dans les pays européens par des « passeurs » transatlantiques qui assurent des fonctions de relais comme Raymond Aron, qui est à l’origine de la traduction de L’ère des organisateurs, Georges Friedmann qui reprend à son compte les thèses de Daniel Bell, auteur de The end of ideology publié en 1960... En France, les passeurs sont essentiellement des intellectuels relativement marginalisés dans l’espace universitaire ; le Centre d’études sociologiques (CES) constitue l’un des lieux de recrutement du Congrès, dans le sillage du Commissariat au Plan [5]. Les planificateurs attribuent en effet la plupart des crédits de recherche à des économistes et des sociologues qu’ils désirent enrôler afin de légitimer leurs décisions. Edgar Morin, Georges Friedmann, Eric de Dampierre, chercheurs du CES, sont ainsi présents au Congrès anniversaire de 1960.

                                          Les intellectuels français du Congrès s’expriment à travers la revue Preuves, équivalent hexagonal de Der Monat. Le recrutement est assuré par le délégué parisien du Congrès, poste détenu par un intellectuel new-yorkais, Daniel Bell qui distribue des crédits de recherche ou des bourses d’études (aux États-Unis) à des jeunes intellectuels européens en échange de leur collaboration à la lutte anticommuniste.

                                          Cette stratégie de recrutement efficace aboutit à la « démarxisation » (selon l’expression utilisée par Domenach, directeur d’Esprit) de certains milieux intellectuels plus ou moins liés au Parti communiste.

                                          (à suivre)


                                        • Rémy (---.---.226.241) 10 novembre 2006 17:40

                                          (suite et fin)

                                          Raymond Aron : un intellectuel de la première génération

                                          Raymond Aron, impliqué dans les activités françaises du Congrès jusqu’au scandale de 1967, est l’importateur des thèses des New York Intellectuals. Il fait traduire en 1947 le livre de son ami James Burnham (la première édition de L’ère des organisateurs est préfacée par le socialiste Léon Blum) et organise la diffusion des théories de la Troisième voie.

                                          Après la publication de L’homme contre les tyrans en 1946 et du Grand schismeen 1948, véritables manifestes des conservateurs français, Raymond Aron s’engage dans les réseaux du Congrès dès sa création à Berlin en 1950. Fortement impliqué dans ses structures de décision, au même titre que Michel Collinet et Manès Sperber, Raymond Aron est aussi reconnu comme l’un des théoriciens majeurs de « l’internationale » anticommuniste. En 1955, à la conférence internationale de Milan, il est l’un des cinq orateurs de la séance inaugurale (avec Hugh Gaitskell, Michael Polanyi, Sidney Hook et Friedrich von Hayek [6]). La même année, il publie L’opium des intellectuels, texte inspiré par les idées de James Burnham, dans lequel il dénonce le neutralisme des intellectuels de la gauche non communiste. En 1957, il rédige la préface de La révolution hongroise, Histoire du soulèvement, de Melvin Lasky et François Bondy, deux personnalités majeures du Congrès.

                                          Né en 1905, dans « une famille de la bourgeoisie moyenne du judaïsme français » [7], Raymond Aron, normalien (1924), agrégé (1928), à la veille de la Seconde Guerre mondiale, se destine à une carrière de philosophe. En 1948, malgré le succès des thèses phénoménologico-existentialistes, il n’est pas choisi pour succéder à Albert Bayet à la Sorbonne ; il est contraint d’accepter des postes, relativement peu prestigieux, dans des écoles du pouvoir (ENA, IEP Paris). Parallèlement à cet échec, il acquiert des positions dominantes dans l’espace journalistique (il est l’éditorialiste du Figaro de 1947 à 1977, et participe à L’Express jusqu’à sa mort en 1983) et dans l’espace politique (en 1945, il est membre du gouvernement du général de Gaulle). Cette conversion à « droite » (à la veille de la guerre, Aron est un intellectuel socialiste), à un moment où Sartre domine la scène intellectuelle, est amplifiée par l’engagement dans les réseaux du Congrès et par sa participation active aux commissions de modernisation organisée par l’Association française pour l’accroissement de la productivité, créée en 1950 et qui dépendant du Commissariat au Plan.

                                          La fabrication d’un intellectuel « pro-américain » : la trajectoire politique de Michel Crozier

                                          Michel Crozier, autre acteur clé du dispositif, peut être considéré comme un produit fabriqué par les réseaux du Congrès, qu’il intègre à la fin des années 50 ; son parcours met en perspective les modalités d’instrumentalisation des jeunes intellectuels dans le cadre de la diplomatie culturelle états-unienne.

                                          Au début des années 50, Michel Crozier est un jeune intellectuel connu grâce au succès d’un article publié dans Les temps modernes, la revue dirigée par Sartre. Dans ce texte intitulé « Human engineering », l’auteur s’attaque violemment au New Deal, condamne l’enrôlement des savants et dénonce les méthodes du patronat. L’article est fondamentalement « antiaméricain », « ultragauchiste ». Michel Crozier participe par ailleurs à Socialisme et barbarie, groupe dirigé par Cornelius Castoriadis et fonde La tribune des peuples, une revue tiers-mondiste ; il est soutenu par Daniel Guérin, un trotskiste français.

                                          En 1953, Michel Crozier rompt avec les réseaux du trotskisme français et entre dans le groupe Esprit où il publie un article critiquant l’intelligentsia de gauche. Cette rupture est renforcée par la rencontre, en 1956, de Daniel Bell, délégué parisien du Congrès. Celui-ci obtient pour Crozier une bourse d’études à Stanford. [8]

                                          En 1957, il participe au congrès de Vienne. Son intervention sur le syndicalisme français est publiée dans Preuves.

                                          Intégré dans les réseaux de passeurs, Michel Crozier participe aux commissions de modernisation et devient l’un des idéologues majeurs, avec Raymond Aron, de la Troisième voie française. Il rédige une partie du manifeste du club Jean Moulin [9], réunion de personnalités proches des planificateurs (Georges Suffert, Jean Ripert, Claude Gruson). Ce texte résume fidèlement les lignes directrices de la propagande de la Troisième voie : fin des idéologies, rationalité politique, participation des ouvriers à la gestion de l’entreprise, dévalorisation de l’action parlementaire et promotion des technocrates ...

                                          En 1967, grâce au soutien de Stanley Hoffmann (collaborateur d’Esprit et fondateur du Center for european studies), Michel Crozier est recruté à Harvard. Il rencontre Henry Kissinger et Richard Neustadt, ancien conseiller de Truman, auteur du best-seller The power of presidency. Par l’intermédiaire d’un club organisé par Neustadt, Michel Crozier fréquente Joe Bower, le protégé de MacGeorge Bundy, le chef d’état-major de Kennedy et de Johnson et le président du staff de la Fondation Ford.

                                          Après le scandale de 1967, Michel Crozier, intellectuel « pro-américain » fabriqué par le Congrès, est donc naturellement l’une des personnalités sollicitées pour présider à la reconstruction de l’organisation anticommuniste.

                                          Du Congrès pour la liberté de la culture à l’Association internationale pour la liberté de la culture

                                          En 1967, éclate en effet le scandale du financement occulte du Congrès pour la liberté de la culture, rendu public, en pleine guerre du Vietnam, par une campagne de presse. Dès 1964, le New York Times avait pourtant publié une enquête sur la fondation Fairfield, principal bailleur de fonds officiel du Congrès, et ses liens financiers avec la CIA. À cette époque, l’agence de renseignement états-unienne, par l’intermédiaire de James Angleton [10] tenta de censurer les références au Congrès.

                                          Les dirigeants du Congrès nettoient l’organisation avec l’aide de la fondation Ford qui assume, dés 1966, la totalité du financement. À l’occasion de cette réorganisation, MacGeorge Bundy propose à Raymond Aron de présider la reconstruction du Congrès ; celui-ci refuse en 1967, effrayé par le scandale déclenché en Europe.

                                          Cette année là, un article du magazine Ramparts provoque, malgré une campagne de dénigrement organisée par les services secrets [11], une vague de scandale sans précédent dans l’histoire du Congrès pour la liberté de la culture. Thomas Braden (arrivé à la CIA en 1950, chargé d’organiser la Division internationale d’opposition au communisme) confirme le financement occulte du Congrès dans un article au titre provocateur, « Je suis fier que la CIA soit amorale ».

                                          Après les événements de Mai 68, Jean-Jacques Servan-Schreiber, une des principales personnalités du club Jean Moulin, auteur d’un essai remarqué outre-Atlantique (le best-seller Le défi américain publié en 1967), se rend à Princeton en « quasi-chef d’État [...] accompagné d’une suite qui en laissera pantois plus d’un » [12]. Michel Crozier est chargé de la rédaction des conclusions du séminaire de Princeton pour la presse internationale (le séminaire de Princeton est la première réunion de l’Association internationale).

                                          A partir de 1973, MacGeorge Bundy réduit progressivement les activités de la fondation Ford en Europe. L’Association internationale perd son influence et cesse d’exister (malgré la création d’organisations parallèles) en 1975, date de la signature des accords d’Helsinki.

                                          Au même titre que le Plan Marshall, l’ACUE et le volet militaire du stay-behind, le Congrès pour la liberté de la culture a contribué à installer durablement en Europe, dans le contexte de la Guerre froide, des agents dépendants des crédits états-uniens chargés de concrétiser la diplomatie d’ingérence imaginée à Washington. Une collaboration qui se poursuit aujourd’hui en France par l’intermédiaire de l’aide apportée par les fondations états-uniennes aux intellectuels de la nouvelle Troisième voie française. Denis Boneau

                                          Periodista francés, miembro de la sección francesa de la Red Voltaire

                                          1] Commentary est la revue quasi-officielle du Congrès pour la liberté de la culture. Elle a été dirigée par Irving Kristol de 1947 à 1952, puis par Norman Podhoretz de 1960 à 1995, qui sont aujourd’hui deux figures clés du mouvement néo-conservateur états-unien. Le fils d’Irving Kristol, William Kristol, dirige actuellement la revue des « néo-cons », le Weekly Standard.

                                          [2] Rémi Kauffer, « La CIA finance la construction européenne », Historia, 27 Février 2003.

                                          [3] James Burnham, The managerial revolution or what is happening in the world now, New York, 1941. L’ère des organisateurs, éditions Calmann-Lévy, 1947.

                                          [4] Joseph Romano, « James Burnham en France : L’import-export de la « révolution managériale » après 1945 », Revue Française de Science Politique, 2003.

                                          [5] Le Commissariat au Plan, créé en 1946 afin d’organiser la distribution des crédits du Plan Marshall (volet économique de la diplomatie états-unienne d’après-guerre), a permis, sous l’impulsion de Jean Monnet, de développer la collaboration entre les hauts fonctionnaires français et les diplomates états-uniens. Etienne Hirsch, successeur de Jean Monnet, a mis en place des instances de « concertation », différents organismes rassemblant des universitaires, des syndicalistes, des hauts fonctionnaires... Les planificateurs ont ainsi fédéré les personnalités liées aux intérêts de Washington et se sont engagés dans une démarche de promotion du « modèle américain » notamment par l’intermédiaire des clubs politiques comme le club Jean Moulin (Georges Suffert, Jean-Jacques Servan-Schreiber), le club Citoyens 60 (Jacques Delors) et le cercle Tocqueville (Claude Bernardin).

                                          [6] En 1947, Hayek participe activement à la fondation de la Société du Mont-Pèlerin. Maison-mère des think tanks néo-libéraux, l’organistation soutenue par l’Institute of Economic Affairs (1955), le Centre for Policy Studies (1974) et l’Adam Smith Institute (1977), regroupe les principaux artisans de la victoire de Margaret Thachter en 1979. Keith Dixon, Les évangélistes du marché, Raisons d’agir, 1998. Voir la note du Réseau Voltaire consacré à la Société du Mont pélerin.

                                          [7] Raymond Aron, Mémoires, 50 ans de réflexion politique, Julliard, 1983.

                                          [8] Michel Crozier, Ma belle époque, Mémoires, Librairie Arthème Fayard , 2002.

                                          [9] Manifeste du Club Jean Moulin, L’État et le citoyen, Seuil, 1961.

                                          [10] James Angleton, membre de la CIA, a participé aux opérations du stay-behind en Europe. Il était le patron X2 du contre-espionnage, et a été chargé, à cette occasion d’entrer en contact le patron du SDECE, les services secrets français, Henri Ribière. Voir « Stay-behind : les réseaux d’ingérence américains ».

                                          [11] Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Éditions Denoël, 2003.

                                          [12] Pierre Grémion, Intelligence de l’anticommunisme, Le Congrès pour la liberté de la culture à Paris, 1950-1975, Arthème Fayard, 1995.


                                        • Rémy (---.---.226.241) 10 novembre 2006 17:54

                                          En février 2004, Denis Boneau a diffusé la suite de cette excellente enquête :

                                          http://www.voltairenet.org/article12431.html

                                          Cercles d’influence atlantistes en France

                                          La face cachée de la Fondation Saint-Simon

                                          par Denis Boneau*

                                          Issue des milieux anti-communistes de la Guerre froide, la Fondation Saint-Simon a discrètement rassemblé en France, dans les années 80 et 90, des personnalités politiques, économiques, culturelles et médiatiques. Entre autres membres éminents : Pierre Rosanvallon, Alain Minc, Francis Mer, Serge July, Laurent Joffrin, Luc Ferry, Alain Finkielkraut, ou encore Christine Ockrent. Membre du Club de La Haye, un réseau international de think-tanks animé par la CIA, la Fondation Saint-Simon a éclipsé les intellectuels de la gauche non-atlantiste et imposé une forme de pensée unique en France. 10 février 2004

                                          De 1982 à 1999, la Fondation Saint-Simon exerça un véritable magistère sur la vie intellectuelle et médiatique française. Dans le prolongement de la « Troisième voie » chère à Raymond Barre, Jacques Delors ou Michel Rocard, elle rassembla une centaine de personnalités issues des cercles libéraux et sociaux-démocrates et développa un discours « ni de gauche, ni de droite » [1], qualifié par ses détracteurs de « pensée unique ».

                                          Son fondateur et premier président, l’historien François Furet, ne faisait pas mystère d’avoir noué des contacts avec la CIA après avoir rompu avec le Parti communiste. De plus, il se présentait comme le continuateur de l’œuvre de Raymond Aron, un intellectuel anti-communiste qui anima le Congrès pour la liberté de la culture, une vaste opération de la CIA pour manipuler les intellectuels ouest-européens et les enrôler dans la Guerre froide. Malgré ces indices, les liens éventuels de la Fondation Saint-Simon avec les services états-uniens ne furent jamais discutés. Notre enquête les a mis à jour.

                                          La réactivation des réseaux de la « Troisième voie » anti-totalitaire

                                          Pour comprendre comment la Fondation Saint-Simon a été créée, en 1982, il importe de se remémorer les efforts entrepris depuis la dissolution du Congrès pour la liberté de la culture, en 1975, pour faire vivre le courant intellectuel de la « Troisième voie ».

                                          Dès la fin des années 70, les intellectuels libéraux et les sociaux-démocrates anti-communistes renouvellent leur alliance afin de lutter contre le Programme commun présenté par François Mitterrand. Ainsi, en 1978, Raymond Aron s’entoure de Jean-Claude Casanova [2] Alain Besançon [3] et Kostas Papaioannou pour créer Commentaire, une revue dont la problématique centrale est l’analyse critique du phénomène totalitaire [4]. Elle tire son nom de Commentary la revue mensuelle de l’American Jewish Committee et en inclut des rédacteurs dans son propre comité de rédaction.

                                          Dans le sillage de Contrepoint, revue de Georges Liébert et Patrick Devedjan et de Preuves, publication quasi-officielle du Congrès pour la liberté de la culture, Commentaire rassemble des intellectuels et hommes politiques anti-communistes et pro-états-uniens. Ses réseaux s’étendent de l’IEP [5] (Jean-Claude Casanova, Michel Crozier, Alain Lancelot) à la Sorbonne (Raymond Boudon, Pierre Chaunu), en passant par l’EHESS [6] où François Furet mène une véritable politique de recrutement politique (il fera entrer Pierre Rosanvallon, pourtant diplômé d’une école de commerce, HEC).

                                          Le comité de direction comprend deux aroniens, Pierre Manent, assistant de Raymond Aron au Collège de France et Marc Fumaroli, professeur à la Sorbonne puis au Collège de France. Le comité de rédaction est présidé par Raymond Aron et comprend des personnalités telles que Annie Kriegel, Alain Lancelot, Jean-François Revel, Georges Suffert...

                                          Suivant la trace de Raymond Aron, les intellectuels du Congrès pour la liberté de la culture sont présents dans Commentaire : Manès-Sperber, Georges Vedel, le juriste du Club Jean Moulin, Michel Crozier, le sociologue officiel des planificateurs. L’ancien chef de Preuves, François Bondy, participe au comité de rédaction. De plus, le parrainage états-unien est assuré par l’intermédiaire de figures du Congrès pour la liberté de la culture, Irving Kristol [7] et Norman Podhoretz [8].

                                          Dans une période de pacification relative des rapports Est/Ouest (ce moment prend fin avec la présidence Reagan), la revue constitue le maillon intermédiaire entre le Congrès pour la liberté de la culture et la Fondation Saint-Simon. Résolument pro-états-uniens, les membres de Commentaire contribuent à diffuser les auteurs libéraux américains tels que Allan Bloom, professeur de philosophie politique à Chicago qui annonce, dans L’Âme désarmée, la décadence en pointant du doigt les mouvements étudiants, et Francis Fukuyama, célèbre théoricien de la « fin de l’Histoire ». Dans la logique du réseau du Congrès pour la liberté de la culture, Commentaire consacre un dossier à l’œuvre de Friedrich von Hayek, le fondateur de l’ultra-libérale Société du Mont Pèlerin, un think tank qui contribue à la victoire de Margaret Thatcher en 1979.

                                          La revue Commentaire, constituée des réseaux construits par Raymond Aron durant les deux premières décennies de la Guerre froide, regroupe des intellectuels anticommunistes de la première génération - les membres du Congrès pour la liberté de la culture, les élites des clubs de la « Troisième voie » (club Jean Moulin, club Citoyens 60) - et recrute des jeunes universitaires comme Pierre Rosanvallon ou François Furet. La revue a ainsi permis aux aînés de transmettre un capital de relations sociales à la nouvelle génération des intellectuels pro-états-uniens qui, en créant la Fondation Saint-Simon en 1982, reformulent l’idéal politique des pionniers de la « Troisième voie » (Pierre Mendès-France, Jacques Delors).

                                          À la fin des années soixante-dix, l’école aronienne (Contrepoint, Preuves et Commentaire) est « concurencée » par la création d’un nouveau pôle de réflexion dit « réformiste » composé de jeunes intellectuels en quête de reconnaissance académique. En 1980, Pierre Nora, le patron des éditions Gallimard, et Marcel Gauchet, l’adversaire de Michel Foucault, lancent la revue Le Débat qui va constituer une tribune et un tremplin pour la jeunes génération incarnée par Alain Finkielkraut, Alain Minc, Gilles Lipovetsky, Luc Ferry... Cette équipe, qui plaide pour une « nouvelle gauche », libérale et sociale, rejoindra la Fondation Saint-Simon, en 1982.

                                          Les fondateurs

                                          La mise en place du réseau saint-simonien est le résultat de la rencontre entre deux intellectuels majeurs du courant anti-totalitaire, l’historien François Furet et le porte-parole de la CFDT Pierre Rosanvallon, et deux personnalités du monde économique, l’ultra-catholique Roger Fauroux et l’influent conseiller du patronat français Alain Minc.

                                          L’itinéraire politique de François Furet met en perspective les liens unissant les saint-simoniens et les néo-conservateurs états-uniens qui, par l’intermédiaire des fondations, financent les carrières de nombreux intellectuels français. François Furet, soutenu par l’ultra-conservatrice fondation Olin [9] lance un programme de démantèlement de l’historiographie marxiste et parallèlement dénonce l’alliance avec les communistes en créant, avec le soutien états-unien, un think tank destiné à combattre le Programme commun.

                                          Militant communiste jusqu’en 1956 [10], il obtient l’agrégation d’histoire en 1954 en se faisant le défenseur des thèses du marxisme orthodoxe. Il entre au CNRS en 1956, puis à l’EHESS ; après sa rupture avec le PCF, il tente de fabriquer une historiographie tendant à réfuter la doctrine marxiste. Il analyse la Révolution française comme un phénomène achevé avec la IIIe République et entreprend un travail de dénonciation du « totalitarisme » communiste [11]. En quittant le PCF, François Furet devient un libéral intransigeant dans la lignée de Raymond Aron. Confirmant cette filiation intellectuelle, il crée avec Luc Ferry l’Institut Raymond Aron, qu’il dirige jusqu’en 1992. Président de l’EHESS de 1977 à 85, il part à Chicago en 1982 ; la même année, il crée la Fondation Saint-Simon. Au moment de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, la Fondation Olin lui verse 470 000 dollars [12] afin de financer son programme de recherche sur les révolutions américaine et française. En 1995, il publie Le Passé d’une illusion, ouvrage qui lui permet de revenir sur la fascination des intellectuels pour le marxisme et d’ériger le communisme comme une forme de totalitarisme équivalente au nazisme. Anti-mitterrandien radical et agent des néo-conservateurs états-uniens, François Furet a construit une œuvre intellectuelle conforme à la volonté de ses mécènes.

                                          Son protégé, Pierre Rosanvallon, appartient à la jeune génération des « anti-totalitaires » formés dans les cercles aroniens de Commentaire.

                                          Pierre Rosanvallon est diplômé d’HEC. Ex-dirigeant des JEC (Jeunesses étudiantes chrétiennes), il entre à la CFDT et lance, avec Edmond Maire et Marcel Gonin, la revue CFDT-aujourd’hui. Très proche de Jacques Delors avec qui il crée le Centre Travail et Société, il participe à de nombreuses expériences de la « Troisième voie ». Il écrit dans Esprit, Le Nouvel observateur, Commentaire (dés 1978). Grâce à François Furet, il entre à l’EHESS et devient responsable des études politiques jusqu’à la consécration du Collège de France. Auteur d’essai à prétention sociologique et historique [13], Pierre Rosanvallon fut « l’éminence grise » d’Edmond Maire à la CFDT, puis le conseiller de Jacques Delors. Il détient une place clé dans les réseaux saint-simoniens ; il représente la Fondation au comité directeur du Club de la Haye.

                                          Alain Minc, proche allié de Roger Fauroux, est le trésorier de la Fondation. Inspecteur des finances, major de sa promotion à l’ENA, son ami Fauroux lui offre le poste de directeur financier de Saint Gobain. Remercié après les pertes occasionnées par les opérations manquées de rachat de Bull et de la Générale des eaux, Alain Minc entre dans le groupe Carlo de Benedetti où ses échecs, comme vice-président de Cerus, ne l’empêchent pas d’empocher sept millions d’indemnités. Fort de ces expériences, il crée Alain Minc Conseil [14]. Parallèlement, il publie de nombreux livres dont un lui vaudra condamnation pour plagiat. Avec le soutien de grands patrons, il organise la recapitalisation du quotidien Le Monde, en 1994, et en préside depuis le Conseil de surveillance. Il coordonne l’écriture du rapport La France de l’an 2000 (Commissariat au Plan), commandé par Édouard Balladur dont il est l’un des soutiens les plus influents.

                                          Ami et conseiller des patrons, Alain Minc a su tirer partie de ses relations et a joué un rôle de recruteur, notamment dans les milieux patronaux.

                                          Le président de la Fondation, Roger Fauroux, est une personnalité au centre de réseaux multiples et étendus. Il est d’abord considéré comme un patron, il fut le Pdg de Saint-Gobain où il repéra son ami Alain Minc. Politiquement, il appartient à la « nouvelle gauche » incarnée par Raymond Barre et Michel Rocard. Ce dernier le désigna, dans son gouvernement, ministre de l’industrie. Il fut directeur de l’ENA. Il conseilla le Cardinal Lustiger et fit ainsi réaliser à l’Église catholique des profits spéculatifs inespérés. Patron ultra-catholique, Roger Fauroux a assuré une partie conséquente du financement de la Fondation en mettant à contribution des entreprises comme Saint-Gobain ou MK2 Production.

                                          La convergence des intellectuels et des patrons

                                          La Fondation Saint-Simon revendique son rôle de liaison entre les intellectuels de la « deuxième gauche » et les patrons de nombreuses entreprises publiques et privées. Cette vocation se traduit par la présence de François Furet et Pierre Rosanvallon au conseil d’administration de Saint-Gobain. Une telle alliance entre les technocrates de la fonction publique ou de l’entreprise et les élites culturelles donne une forme nouvelle au « rêve politique » de la « Troisième voie » incarnée dans les années 60 par le club Jean Moulin [15].

                                          Les saint-simoniens sont des hauts fonctionnaires de la planification (Pierre-Yves Cossé, commissaire général au Plan), des journalistes médiatiques (Françoise Giroud de L’Express, Jean Daniel et Jacques Julliard du Nouvel observateur, Franz-Olivier Giesbert du Figaro, Serge July et Laurent Joffrin de Libération), des stars de la télévision (Anne Sinclair, Christine Ockrent), des philosophes (Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Luc Ferry), des patrons d’entreprise et des banquiers (Francis Mer, directeur général d’Usinor, Jean-Claude Trichet, gouverneur de la banque de France), des éditeurs (Pierre Nora des éditions Gallimard, Yves Sabouret d’Hachette) et bien sûr des politiques (Martine Aubry, Robert Badinter, Jean-Paul Huchon, Bernard Kouchner), etc.

                                          Jouant sur la connivence des élites, les membres de la Fondation Saint-Simon sont en mesure d’échanger des services symboliques et matériels. Les patrons viennent discuter avec les philosophes en vogue et financent les activités de la Fondation, dont les fonds sont exclusivement privés. Les membres donnent une cotisation symbolique (500 francs en 1997) ; la Caisse des dépôts, Suez, Publicis, la SEMA, le Crédit local de France, la banque Wormser, Saint-Gobain, BSN Gervais-Danone, MK2 productions, Cap Gemini Sogeti [16] financent les déjeuners et publications de la Fondation Saint-Simon (soit un budget de 2 500 000 francs).

                                          (à suivre)


                                        • Rémy (---.---.226.241) 10 novembre 2006 17:57

                                          (suite et fin)

                                          La collaboration financière entre les entreprises et les intellectuels permet à Pierre Rosanvallon, proche de Jean Peyrelevade (un des auteurs des notes vertes de la Fondation avec d’autres patrons comme Raymond Lévy, Jean-Louis Beffa, Michel Bon), de créer La République des idées grâce aux contacts auprès de grandes entreprises comme Lafarge, Altadis, les AGF, EDF, Air France. La face cachée de la Fondation Saint-Simon

                                          En réalité, dès sa création et probablement à l’insu de la plupart de ses membres, la Fondation Saint-Simon est organiquement articulée aux réseaux atlantistes. Elle adhère en effet à un réseau de fondations animé par la CIA, puis indirectement par la National Endowment for Democracy : le Club de La Haye.

                                          En 1964, la Fondation Ford, jouant le rôle de bras philanthropique de la CIA, avait organisé à Berlin un symposium en vue de la création en Europe de fondations à l’américaine. Quatre conférences internationales plus tard, les premières fondations européennes furent invitées, en 1969, à un séminaire de travail, sous les auspices des fondations Ford et Rockfeller, à la villa Serbeloni de Bellagio (Italie), à l’issue duquel fut créé un groupe de contact permanent, le Club de La Haye.

                                          Depuis lors, le Club organise plusieurs rencontres annuelles. La première est consacrée à la recherche de financement et les suivantes à l’étude d’un ou deux thèmes de propagande qu’il appartiendra à chaque fondation membre de populariser dans son pays.

                                          En 1982, la Fondation Saint-Simon à peine créée, reçoit le Club de La Haye à Paris. Deux thèmes sont abordés : le chômage et la société multiculturelle. Les réunions suivantes auront pour objet : le sens du travail (Bunnik, 1983) ; favoriser l’excellence à l’université (Londres, 1983) ; l’émergence de la société multiculturelle en Europe (Bruxelles, 1984) ; l’excellence contre l’égalitarisme dans les sociétés multiculturelles (Jérusalem, 1986) ; les implications de la croissance de la population mondiale (Athènes, 1991) ; la société civile (Séville, 1992) ; le financement de l’enseignement supérieure et de la recherche (Londres 1993) ; etc. On devine là la matrice de la rhétorique saint-simonienne où la société multiculturelle se substitue à la laïcité et où l’équité remplace l’égalité, pour ne citer que quelques exemples.

                                          À chaque rencontre du Club de La Haye, les fondations membres envoient un délégué. La Fondation Saint-Simon est représentée, généralement par son secrétaire général, Pierre Rosanvallon. En outre, deux personnalités « extérieures » participent aux débats : James A. Joseph, président du Conseil des fondations des États-Unis et administrateur de la National Endowment for Democracy, et Yehuda Elkana, représentant George Soros. Les grèves de 1995 : le moment de vérité

                                          L’accès aux médias, presse écrite et audiovisuelle, constitue une autre facette du pouvoir des saint-simoniens. Après l’échec de la candidature d’Édouard Balladur à la présidence de la République, les grèves de 1995 posent à ce titre un véritable défi pour la Fondation Saint-Simon qui devient l’instrument de communication de la CFDT [17]. Le projet Juppé de réforme du système des retraites provoque une vague de manifestations ; Nicole Notat, la secrétaire générale du syndicat, décide d’appuyer le projet en apportant quelques critiques (projet Notat). Afin de soutenir la stratégie de la CFDT, des intellectuels répondent à l’appel des deux principaux animateurs d’Esprit, Joël Roman et Olivier Mongin, qui lancent une pétition pour soutenir les propositions Notat [18].

                                          Les membres d’Esprit contactent la Fondation Saint-Simon dont les principaux théoriciens considèrent globalement que la réforme Juppé est une « révolution » (Alain Minc) indispensable. Pierre Rosanvallon et Alain Minc mettent en place un plan de soutien médiatique des propositions Notat. La CFDT, dans ce dispositif, défend ses positions en mobilisant les intellectuels du syndicat dispersés, notamment, dans le réseau Esprit et dans le groupe des saint-simoniens. Les relais médiatiques sont, grâce à la Fondation, assurés [19].

                                          Malgré ce plan d’action, qui présuppose des capitaux relationnels importants, les défenseurs de Notat, qui signent l’appel Réforme, se heurtent au mouvement, lancé par Pierre Bourdieu, de soutien aux grévistes. Le sociologue multiplie les initiatives (pétitions, soutien public aux grévistes de la gare de Lyon...) afin de rallier les opposants au projet Juppé. Sur les plateaux de télévision, où Alain Touraine fait office de porte-parole des partisans de la réforme, certains n’hésitent pas à pointer du doigt la Fondation Saint-Simon.

                                          Alain Touraine, normalien, débute sa carrière, après un passage à Harvard, en tant que « sociologue de gauche » en étudiant le travail des ouvriers des usines Renault. Ami et « rival » de Michel Crozier avec qui il crée la revue Sociologie du travail en 1959, Alain Touraine constitue un cas exemplaire d’intellectuel de la « Troisième voie » de gauche mais engagé sans nuance contre le communisme. Il est proche des planificateurs qui financent ses recherches par l’intermédiaire de l’Institut des sciences sociales du travail (ISST). Intellectuel engagé, il soutient le mouvement des étudiants en 1968 à Nanterre. Il est pourtant remercié l’année suivante au même titre que Michel Crozier qui, dans la lignée du maître Aron, s’est opposé sans nuance au « désordre » causée par la contestation. Durant les grèves de 1995, Alain Touraine est désigné officieusement porte-parole de la Fondation Saint-Simon. Ses contacts dans les médias lui permettent d’être l’invité omniprésent des débats politiques.

                                          Le plan de manipulation médiatique imaginé par Pierre Rosanvallon aboutit à un double échec qui va justifier la dissolution du groupe des saint-simoniens : d’une part, les réformes prônées par Juppé et Notat sont bloquées, ce qui constitue une défaite des cadres intellectuels de la CFDT, et d’autre part, la Fondation, en mobilisant ses troupes sur le champ médiatique, a perdu son anonymat. La dissolution du « temple de la pensée unique »

                                          Désignée comme le « temple de la pensée unique », la Fondation Saint-Simon est la cible de nombreuses critiques. Dès 1992, Régis Debray réunit les opposants à Balladur en créant le club Phare & Balises. Avec Emmanuel Todd et Alexandre Adler, il attire des chevènementistes et des chiraquiens. L’expérience se renouvelle par l’intermédiaire de la Fondation Marc Bloch qui deviendra la Fondation du 2 Mars (Philippe Cohen, journaliste à Marianne, Régis Debray, Pierre-André Taguieff...). En 1996, un « appel pour sortir de la pensée unique » rassemble des opposants à la Fondation Saint-Simon. Concrétisant cette alliance des membres d’ATTAC, d’AC !, des universitaires syndiqués (CGT, FSU) créent, en 1999, aux côtés de l’historien Jacques Kergoat, le club Copernic.

                                          La Fondation Saint-Simon, devenue trop visible, est dissoute en 1999 [20]. Certains saint-simoniens entrent dans le club En temps réel fondé par Zaki Laïdi et dirigé par Gilles Margerie (Directeur général adjoint du Crédit agricole) ; d’autres se tournent vers des clubs de réflexion réservés aux patrons, comme L’Institut de l’entreprise présidé par Michel Bon. La plupart des intellectuels de la Fondation intègrent La République des idées de Rosanvallon.

                                          La permanence des réseaux saint-simoniens

                                          En France, la Fondation Saint-Simon a permis la construction d’un réseau durable de relations et de soutien mutuel entre des élites culturelles, politiques et économiques. L’échec du soutien à la candidature Balladur à l’élection présidentielle de 1995 n’a pas pour autant disqualifié les membres de la Fondation comme le démontre la composition du gouvernement Raffarin dans lequel on trouve le philosophe Luc Ferry et le patron Francis Mer [21].

                                          D’un point de vue diplomatique, la Fondation Saint-Simon, dans le sillage du Congrès pour la liberté de la culture, a permis de coordonner, pendant près de vingt ans, l’action des réseaux pro-états-uniens en France. L’ancrage néo-conservateur explique les orientations anti-communistes du début de la Fondation, au moment où l’administration Reagan redéfinit la politique étrangère des États-Unis, et les prises de positions libérales défendues après la chute de l’Union soviétique, notamment durant les évènements sociaux de 1995.

                                          Il est éventuellement légitime pour des responsables politiques et des intellectuels d’avoir choisi, au cours de la Guerre froide, de se joindre au camp atlantiste contre le totalitarisme stalinien. Mais cet engagement change de sens après l’effondrement de l’Union soviétique. Il appartient à ceux qui ont prolongé ce compagnonnage d’expliquer aujourd’hui le sens de leur choix. Denis Boneau

                                          Periodista francés, miembro de la sección francesa de la Red Voltaire

                                          [1] Alain Minc, reformulant la rhétorique aronienne, parle d’une alliance entre « la gauche intelligente et la droite intelligente ». Laurent Vincent, « Les architectes du social-libéralisme », Le Monde diplomatique, septembre 1998.

                                          [2] Jean-Claude Casanova, ancien membre du cabinet de Raymond Barre, sera l’un des membres les plus influents de la Fondation Saint-Simon. Disciple de Raymond Aron, il importe la rhétorique néo-conservatrice en vulgarisant des auteurs comme Léo Strauss et Allan Bloom.

                                          [3] Alain Besançon est éditorialiste et administrateur de l’Institut d’histoire sociale (IHS).

                                          [4] Rémy Rieffel, La tribu des clercs, Les intellectuels sous la Cinquième République, Calmann-Lévy, 1993.

                                          [5] Institut d’études politiques de Paris, dit « Sciences-Po Paris ».

                                          [6] École des hautes études en sciences sociales.

                                          [7] Collaborateur de l’American Enterprise Institute où son salaire est financé par John M. Olin, Irving Kristol a dirigé Commentary de 1947 à 1952. Son fils William, actuel directeur du Weekly Standard, est un des théoriciens majeurs du néo-conservatisme. Il est à l’origine, avec Robert Kagan, du Project for a New American Century, le think tank électoral de George W. Bush installé dans les locaux de l’American Enterprise Institute.

                                          [8] Norman Podhoretz a dirigé Commentary de 1960 à 1965. Il présida, de 1981 à 1987, le Comité consultatif des nouvelles directions de l’Agence d’information des États-Unis (USIA) contrôlant notamment La Voix de l’Amérique. Il est aujourd’hui chercheur au Hudson Institute. Son épouse, Midge Decter dirigea le Committee on Present danger, puis avec Donald Rumsfeld, la Coalition for the Free World. Leur fils, John Podhoretz, est éditorialiste du New York Post. Leur gendre, Elliott Abrams, est aujourd’hui en charge du Proche-Orient au Conseil de sécurité nationale.

                                          [9] La Fondation Olin est créée en 1953 par l’industriel John Olin et finance, à partir de 1977, des carrières universitaires et politiques. Les fonds Olin ont ainsi permis le financement des activités de l’American Entrerprise Institute mené par Norman Podhoretz et Irving Kristol, deux anciens directeurs de Commentary. Le continuateur du philosophe Leo Strauss, Allan Bloom, auteur de The closing of the american mind, un des « classiques » de la littérature néo-conservatrice, a bénéficié du soutien de la fondation dont le bastion est l’université John M. Olin (Chicago). Par ailleurs, l’ultra-conservatrice Fondation Olin a contribué à former des membres de l’administration Reagan comme Murray Weidenbaum et Martin Feldstein.

                                          [10] Au PCF, il rencontre Emmanuel Le Roy-Ladurie, Alain Besançon, Annie Kriegel et Jacques Ozouf.

                                          [11] Ces deux entreprises intellectuelles sont intimement liées. Le travail historique de François Furet, compilé dans les deux tomes La Révolution, tend, par exemple à démontrer le caractère totalitaire de la Convention, régime de référence du Parti communiste français. François Furet en décrivant la Ière République comme un moment historique précurseur du totalitarisme contemporain, s’oppose aux historiographes marxistes et règle donc ses comptes avec les alliés d’hier. Il faut noter que ce programme ambitieux d’historien anti-communiste a été financé par la Fondation Olin.

                                          [12] Cf. Laurent Vincent, Les Architectes du social-libéralisme.

                                          [13] L’Age de l’autogestion, 1976 ; La Crise de l’État-providence, 1981 ; La République du centre, 1988 ; La Nouvelle question sociale : repenser l’État-providence, 1995...

                                          [14] En 1999, Alain Minc conseillait Philippe Jaffré (Elf), Louis Schweitzer (Renault), Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain), Philippe Bourguignon (Club Med), Gilles Pélisson (Eurodisney)... Avec quinze clients, Alain Minc Conseil perçoit, en 1999, vingt millions de francs.

                                          [15] La filiation entre le club Jean Moulin et la fondation est clairement revendiquée par Roger Fauroux.

                                          [16] Laurent Vincent, Les Architectes du social-libéralisme.

                                          [17] Confédération française démocratique du travail, syndicat social-démocrate

                                          [18] Parmi les intellectuels signant la pétition de soutien aux propositions Notat, on trouve les saint-simoniens Jean-Baptiste de Foucault, Alain Touraine, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Olivier Mongin, Pierre Rosanvallon, Daniel Lindenberg, André Wormser, Yves Linchtenberger...

                                          [19] Jean Drucker, Président de M6, Jean-Pierre Elkabbach d’Europe 1, Bernard Spitz de la direction de Canal +, Anne Sinclair, Christine Ockrent, entre autres, sont membres de la Fondation Saint-Simon.

                                          [20] Pierre Rosanvallon déclare : « Face à ceux qui nous accusaient par paresse de pensée unique, nous avons plutôt essayé de penser librement et ouvertement, en restant absolument indépendants de tous les pouvoirs (sic) ». Pierre Rosanvallon, « La Fondation Saint-Simon, une histoire accomplie », Le Monde, 23 juin 1999.

                                          [21] Les rapports entre Jacques Chirac et la Fondation Saint-Simon furent pourtant conflictuels, notamment durant la campagne présidentielle de 1995. Le 6 mars 1995, les saints-simoniens reçurent Jacques Chirac, « une rude altercation s’ensuivit » entre le candidat et Alain Minc qui soutenait Édouard Balladur. Cf. Weill Nicolas, « Les « saint-simoniens » tournent la page », Le Monde, Jeudi 24 Juin 1999.


                                        • Rémy (---.---.226.241) 10 novembre 2006 18:01

                                          A l’époque, le Réseau Voltaire renvoyait à ces références :

                                          " Lire également les enquêtes de Thierry Meyssan sur les réseau des États-Unis en Europe :

                                          - Contrôle des démocraties : Stay-behind, les réseaux d’ingérence américains

                                          - Le coup d’État du 13 mai 1958 : Quand le stay-behind portait De Gaulle au pouvoir

                                          - Le putsch des généraux du 21 avril 1961 : Quand le stay-behind voulait remplacer De Gaulle

                                          - NED : La nébuleuse de l’ingérence démocratique "

                                          Il y en a eu d’autres depuis.


                                        • (---.---.165.179) 10 novembre 2006 18:14

                                          La perte d’indépendance de « penseurs », « intellectuels », « experts », etc... est chose faite depuis longtemps. Mais la recherche dans tous les domaines devient également de plus en plus opaque et de moins en moins indépendante, au fur et à mesure que hiérarchies et programmes se rapprochent du secteur privé et des coupoles politiques.

                                          L’OCDE, l’ISEE... quelle indépendance ? AUCUNE, c’est évident.


                                        • Mkrzxw (---.---.98.22) 10 novembre 2006 11:16

                                          Evidemment, les politiques savent très bien que la montée des infanticides ne peut pas être le résultat de la politique d’un seul gouvernement. Ils seront donc forcément solidaires pour nier qu’il y ait une montée de la misère et de la pauvreté, au point de pousser des jeunes mères à tuer leurs enfants. C’est pourtant la réalité.

                                          Quant on découvre cinq infanticides en moins d’un mois, la conclusion s’impose.

                                          Après, ils viennent nous demander de voter pour eux...


                                          • Zark (---.---.70.40) 10 novembre 2006 16:47

                                            Les politiques se retranchent derrière des administrations qui brutalisent de plus en plus la plupart des citoyens, ils ne vont tout même pas dire que le système n’est pas bien.


                                          • jeantho (---.---.114.91) 10 novembre 2006 13:47

                                            Un autre aspect du problème, abordé à juste titre par l’article, est celui des privatisations-braderie de tous les gouvernements, « droite » et « gauche » confondues, depuis deux décennies.

                                            C’est une terrible catastrophe financière qui se trouve directement à l’origine de la débâcle sociale.

                                            Les « gestionnaires » et nomenklaturas de l’Etat y ont trouvé un intérêt direct, car ça leur a ouvert d’enormes possibilités de carrière dans le secteur privé, avec des rémunérations infiniment supérieures à celles du secteur public.


                                            • Zark (---.---.70.40) 10 novembre 2006 16:49

                                              Comme c’est bon pour eux, ils peuvent se permettre d’être généreux avec les « patrons, héros, créateurs d’emplois » et les braves financiers du privé...


                                            • CP (---.---.165.179) 10 novembre 2006 19:09

                                              Ces infanticides maternels ne seraient-ils pas également le reflet d’un abandon général de la population, par les institutions, sur le plan des droits de l’homme, la poussant ainsi à des extrémités ?

                                              Beaucoup d’indices portent à croire que la situation des Français qui auraient besoin de faire valoir leurs droits est quasiment désespérée, au point que souvent ils n’essayent même pas faute d’aide et de moyens, et que l’affaire des prisons qui suit n’est peut-être qu’un bout de l’iceberg.

                                              Le fiasco du chiraco-référendum sur le Traité Constitionnel européen, en mai 2005, a inquiété les instances « européennes », qui en septembre 2005 ont envoyé le commissaire aux droits de l’homme Alvaro Gil-Robles faire un peu le point. Il en est sorti un rapport, gratiné en ce qui concerne les prisons (ce qu’il a pu vraiment voir de près sans que ça ne « bouge » trop), qu’on peut lire à l’adresse :

                                              https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=965741

                                              où on peut lire notamment :

                                              " 68. Durant ma visite en France, je me suis rendu dans sept établissements pénitentiaires. Ainsi, j’ai visité dans l’ordre chronologique : le centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille, celui du Pontet en Avignon, la maison d’arrêt de la Santé à Paris et celle de Fleury-Mérogis en région parisienne, les centres pénitentiaires de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées et de Casabianda en Corse, ainsi que la maison d’arrêt de l’Elsau à Strasbourg. J’ai en outre visité cinq commissariats de police, où j’ai consacré une attention particulière aux lieux de maintien des gardés à vue. Je voudrais avant tout renouveler mes remerciements aux autorités françaises pour avoir accédé à mes demandes de visite de ces établissements et pour la totale transparence dans laquelle se sont déroulées ces visites où j’ai pu non seulement rencontrer des prisonniers, mais également recevoir des explications de la part du personnel pénitentiaire dont je voudrais saluer ici le professionnalisme.

                                              69. Mon impression générale reste assez mitigée. Ce qui frappe le plus est le problème de la surpopulation et le manque de moyens nécessaires au fonctionnement de la plupart des établissements visités. Je consacrerai un certain nombre de réflexions à ce problème très commun à la plupart de nos Etats membres, avant de traiter des sujets particuliers liés au problème des régimes spéciaux de détention et à la prise en charge des personnes souffrant de maladies, en particulier celles présentant des troubles psychiatriques.

                                              (...)

                                              70. Il est un fait général répertorié par tous nos interlocuteurs dans tous les établissements visités : les prisons françaises souffrent de surpopulation chronique depuis de nombreuses années. Ceci est surtout vrai pour les maisons d’arrêt dans lesquelles la population carcérale n’est pas limitée par un numerus clausus, comme cela est le cas dans les établissements pour peine. Dans la grande majorité des lieux visités, des plus anciens, tels que la prison de la Santé, aux plus récents, comme la prison du Pontet ouverte en 2003, le nombre de détenus dépassait le nombre de places initialement prévu pour ces établissements. Cela n’a pas été nié par nos interlocuteurs.

                                              71. Ce douloureux constat est la conséquence des développements caractéristiques de la société française en ces dernières décennies...

                                              (...)

                                              75. Et il est vrai que certaines scènes que j’ai pu observer lors de ma visite ont été très dures et choquantes. Elles résultent en grande partie des problèmes de surpopulation, qui privent un grand nombre de détenus de l’exercice de leurs droits élémentaires.

                                              76. Ainsi, les cellules insalubres, les sanitaires en mauvais état, le nombre réglementé de douches que les prisonniers peuvent prendre par semaine, le linge et les couvertures médiocres nous ont été dénoncés sur la quasi-totalité de notre visite. Il m’a été difficile de recevoir des plaintes au début du XXIème siècle en France décrivant l’insuffisance du nombre de douches et l’impossibilité d’en prendre une quotidiennement, même en été à un moment où les températures sont souvent caniculaires. Le peu de mesures de protection contre la chaleur a été également évoqué à de nombreuses reprises. J’estime qu’il est important de trouver des moyens nécessaires pour améliorer la situation sans plus tarder.

                                              (...)

                                              79. Ainsi, j’ai été choqué par les conditions de vie observées à la Santé ou aux Baumettes. Ces établissements m’ont semblé particulièrement démunis. Le maintien de détenus en leur sein me paraît être à la limite de l’acceptable, et à la limite de la dignité humaine...

                                              (...)

                                              82. (...) ... j’aimerais soulever une autre question qui me paraît préoccupante. Il s’agit des cellules de garde à vue des commissariats. Même si ces établissements sont sous la responsabilité du Ministère de l’Intérieur, je voudrais dire ici avoir été choqué par l’état lamentable dans lequel se trouvent certains de ces endroits....

                                              (...)

                                              83. Pourtant, j’ai été très étonné que dans un très grand nombre de commissariats visités, les gardés à vu dorment à même le sol, aucun matelas, aucun linge ne leur étant fournis. J’ai posé plusieurs fois des questions pour connaître les raisons d’une telle situation de misère. Je me suis retrouvé face à plusieurs réponses qui n’ont fait que rajouter à la confusion. Certains m’ont dit que ce n’était pas prévu par le règlement, d’autres que les matelas avaient été commandés mais tardaient à être livrés, d’autres encore que les matelas ne correspondaient pas aux dimensions des « lits » ou alors que ce n’était pas la peine de les fournir car ils étaient trop rapidement détériorés.

                                              84. J’estime que la dignité humaine doit être respectée partout, y compris lorsqu’on est placé en garde à vue. La vision d’une personne dormant sur le béton à même le sol est inacceptable. J’appelle les autorités à résoudre ce problème et à uniformiser les pratiques... (...)

                                              (fin de citation)

                                              Etc. et ce ne sont que quelques extraits. Les prisons seraient-elles une exception ? Comment sont traités, de façon générale, les « misérables », les démunis, les « pauvres », les précaires... de la société française ?


                                              • CP (---.---.165.179) 10 novembre 2006 19:14

                                                On peut lire d’ailleurs, par exemple, sur ce rapport :

                                                http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060213.OBS6236.html

                                                Rapport Gil-Robles : une « claque » selon l’OIP

                                                NOUVELOBS.COM | 15.02.06 | 08:25

                                                Comme l’Observatoire international des prisons, la LDH qualifie de « honte » pour la France le rapport du commissaire européen aux Droits de l’homme.

                                                Le centre de détention de Loos (Sipa)

                                                L a Ligue des droits de l’Homme (LDH) a exprimé, lundi 13 février, sa « honte » après la diffusion des conclusions très critiques du rapport du Conseil de l’Europe sur la situation des droits de l’Homme en France.

                                                (...)


                                              • (---.---.112.68) 12 novembre 2006 14:01

                                                Il y a toujours le même ténébreux silence des politiques sur le rapport entre cette avalanche d’infanticides présumés, et la situation économique, sociale, civique... du pays qu’ils (elles) ont gouverné depuis des décennies.

                                                C’est écoeurant.

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