Regrouper les communes et fin de l’intercommunalité, un impératif budgétaire
Si l’on veut réduire le déficit abyssal de la France, pour un Euro dépensé ici, il faut réaliser deux euro d’économie ailleurs. Et si l’on crée un prélèvement fiscal, il faudra en supprimer un autre inférieur. Ce qui signifie aussi que pour améliorer et développer les services publics en secteur rural, il faut réformer la structure territoriale des communes et intercommunalités ?
Moins de communes en généralisant leurs fusions et supprimer les intercommunalités, c’est aussi réaliser des économies budgétaires de gestion importantes.
Pour réaliser des économies budgétaires non négligeables, outre des économies de personnels parmi les « comités Théodule » et les conseils « Théodore » où sont reclassés d’anciens parlementaires et ministre dont l’utilité est pour le moins controversée, mais aussi pléthore de fonctionnaires au sommet des pouvoirs de décision, ministères, exécutifs territoriaux, qui ne sont pas indispensables, ne serait-il pas opportun de revoir aussi l’organisation territoriale et le fonctionnement de certaines collectivités territoriales, telles les communes et les intercommunalités ?
Concernant le nombre de communes, il faut rappeler qu’avec plus de 40 % des communes en Europe, la France est le pays qui en compte le plus. Au 1er Janvier 2024 la France compte 34 945 communes, une exception en Europe, ainsi que 1254 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, parmi lesquels on dénombre 21 métropoles, 14 communautés urbaines, 229 communautés d'agglomération et 990 communautés de communes. Réduire le nombre de communes de plus des deux tiers par des fusions totales ou partielles sur la base des intercommunalités qui seraient supprimées permettrait de substantielles économie.
A titre de comparaison, En 2023 l’Allemagne (partie fédérale) qui avait 24 272 communes en 1952 est passée depuis la réunification à 11 275 (près de 84 millions d’habitants en 2024). A la même date l’Italie avait 8092 communes (plus de 60 millions d’habitants). L’Espagne avec plus de 48 millions d’habitants a 8117 communes. La Pologne plus de 38 millions d’habitants comptait 2478 communes. Il en va ainsi pour tous les autres pays de l’Union Européenne. Certes, ce nombre important de communes en France peut s’expliquer par l’héritage de l’histoire et de la géographie. Il tient d’abord à la superficie du territoire français qui est la plus importante des 27 pays de l’Union européenne, supérieure, par exemple de 57 % à celle de l’Allemagne, de 88 % à celle de l’Italie et même de 128 % à celle du Royaume-Uni qui a quitté l’UE.
En France, en 2024 plus d’une commune métropolitaine sur deux, soit environ 17 500 comptait moins de 500 habitants, dont environ 2800 communes ont moins de 100 habitants, parmi lesquelles 1060 ont moins de 50 habitants. Environ 3500 ont entre 100 et 200 habitants et environ 10 000 entre 200 et 500 habitants. La population médiane d’une commune française est de 423 habitants contre, par exemple, 2300 habitants en Italie et 11 000 habitants en Belgique.
S’il est vrai que pendant des siècles, la France fut le pays le plus peuplé d’Europe, même en incluant la Russie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Par exemple, en 1800, la France comptait 29 millions d’habitants, 31 % de plus que les territoires actuels de l’Allemagne, près de deux fois plus que l’Italie, et près de trois fois plus que le Royaume-Uni. l’Allemagne compte actuellement 83 915 058 habitants. L’Italie 60 720 820 habitants et le Royaume uni 69 861 990 habitants, soit plus d’un million que la France. Si on tient compte de la superficie des territoires actuels de ces pays en rapport avec ceux de la France de 1800, il est évident que ces pays devraient surtout s’inquiéter de leur évolution démographique et la politique nataliste réclamée par Emmanuel Macron n’a vraiment pas de sens. Il serait mieux inspiré de se soucier des déséquilibres démographiques existants par rapport aux territoires et des effets réels d’une croissance démographique non maîtrisée …
Régulièrement on assiste à une timide relance des communes nouvelles par regroupement, mais c’est trop insuffisant, il faut légiférer pour résoudre rapidement les regroupements
Bien que régulièrement on assiste à une timide relance des communes nouvelles par regroupement, on ne peut que acter une diminution trop modeste du nombre de ces nouvelles communes, mais aussi de syndicats intercommunaux. Dès lors on note une stabilité des effectifs des intercommunalités, même si plusieurs communes ont changé d’EPCI. C’est d’ailleurs ce qu’il faut retenir des chiffres clés des cartes communales et intercommunale dévoilés par la Direction générale des collectivités locales dans son dernier bulletin d’information statistique.
En réduisant le nombre actuel des communes afin de le ramener, par exemple, aux environs de 9 à 10 000 et Sachant que seule la commune percevra l’impôt, car l’intercommunalité à fiscalité propre n’aurait plus lieu d’être. Ce qui n'empêchera pas les nouvelles communes de se regrouper en communautés de projet ou chacune contribuerait financièrement au prorata des avantages qu’elle espère bénéficier, en regard de son nombre d’habitants.
Pour imposer un regroupement de communes et supprimer les intercommunalités, alors que parfois cela induit actuellement un changement de taille démographique, la commune nouvelle peut aussi conduire la collectivité à perdre le bénéfice de certains dispositifs, il convient donc de revoir la loi pour éviter au moins pendant au moins 5 ans ces désagréments aux nouveaux exécutifs municipaux.
Avec un regroupement de communes conséquent, l’intercommunalité qui résulte de lois françaises récentes n’a plus lieu d’être
L’existence d’établissements publics de coopération intercommunale, notamment, ceux à fiscalité propre associant des communes, selon des formules juridiques variées pour l’exercice de certaines compétences, résulte de dispositions récentes. Contrairement à ce qui était espéré avec la mise en place des intercommunalités, par la mutualisation de certains services il n’y a pas eu pour autant des économies de réalisées pour les dépenses de personnel.
Au moment où Les collectivités locales vont devoir contribuer au redressement des finances publiques, entre le retour à l'équilibre de la Caisse nationale de retraites des agents (CNRACL), le coup de rabot dans le Fonds vert et le gel de la dotation globale de fonctionnement, l'effort exigé pourrait être de 5 milliards supplémentaires. ( https://www.maire-info.com/budget-de-l'%C3%A9tat/budget-2025-%EF%BF%Bdcomment-le-gouvernement-entend-ponctionner-65-milliards-d'euros-sur-les-collectivites-article-28991 ). Mais il convient aussi de rappeler que sur les 574 000 élu(e)s communaux et intercommunaux, si au moins 350 000 élu(e)s exercent leur mandat de manière bénévole, en revanche, les 224 000autres perçoivent des indemnités, certain(e)s en cumulant plusieurs entre la fonction de maire ou d’adjointsavec des mandats au sein d’exécutifs départementaux ou régionaux.
Un maire peut toutefois décider de ne pas se verser l'intégralité de son indemnité, ou en reverser une partie aux membres de son équipe. De même, la législation prévoit une série de majorations. C'est par exemple le cas dans les communes qui sont des chefs-lieux de départements, avec une majoration allant jusqu'à 25%. Un pourcentage identique à celui appliqué dans des communes au profil particulier, « classées stations de tourisme » et qui comptent plus de 5000 habitants. En dessous de cette limite, pour Saint-Tropez par exemple (4700 habitants), l'indemnité du maire peut être augmentée jusqu'à 50%.
Une réduction des deux tiers de ces communes par leur fusion sur la base partielle ou totales des intercommunalités qui seraient supprimées, excepté les grandes métropoles à l’intérieur desquelles pourraient toujours se faire des regroupements de communes, on peut estimer une économie budgétaire de plus de 3 milliards d’euros.
Réforme territoriale des communes en procédant définitivement à des fusions obligatoires, mais librement choisies sur la base des actuelles intercommunalités qui seraient supprimées
Il faut se rendre à l’évidence, la fragmentation territoriale française, caractérisée par une atomisation des communes demeure un phénomène surprenant alors même que la quête de l’optimum de l’occupation territoriale en regard des problématiques démographiques est une question essentielle posée à notre société. Déjà, en 1976, le rapport Guichard jugeait inadapté aux évolutions sociales et économiques des territoires institutionnels pensés au XVIIIe siècle. Cela n’empêche pas la France de continuer à connaître une distribution municipale tout à fait atypique, ce qui suppose en l’état, pour des besoins économiques des regroupements de ces communes en intercommunalités. L’addition des deux a un coût budgétaire incontestable, pour lequel le contribuable assujetti à l’impôt local doit passer à l’addition, tant au niveau communal qu’à celui de l’intercommunalité.
A cause de l’atomisation des communes en France, et de la faible population médiane d’une commune, plutôt que de créer de nouvelles communes par regroupement, de manière à réduire leur nombre d’au moins des deux tiers, à l’instar des autres pays de l’UE, par obligation de gestion on a préféré créer des « intercommunalités » et on leur a permis de prélever de l’impôt local. A noter que si les métropoles de Paris et Lyon exercent les compétence du département sur leur territoire, Paris pour l'une, le Rhône pour l'autre, ce n’est pas le cas des autres métropoles.
Pour rappel, l’intercommunalité consiste à transférer la gestion d’un ou plusieurs services publics à une structure intercommunale qui a le statut d’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Elle permet aux communes intéressées par la construction d’un équipement ou la fourniture d’un service public de mutualiser leurs moyens.
La loi du 16 décembre 2010 consacre l’intercommunalité en imposant sa généralisation par le rattachement des dernières communes isolées. Seules quatre communes restent isolées : les quatre îles mono-communales, Yeu, Bréhat, Sein et Ouessant, qui bénéficient d’une dérogation à l’obligation de regroupement intercommunal. En consacrant l’intercommunalité en 210 Il s’agissait surtout d’améliorer et de rationaliser les mutualisations des compétences et des moyens.
Si elle comptait 36 658 communes au 1er janvier 2015, depuis on a toutefois enregistré une tendance à la fusion, bien que modeste, soit donc 1713 au 1er janvier 2024. Ce sont les chiffres donnés par la Direction générale des collectivités locales dans son dernier bulletin d’information statistique. Malgré une relance traduite par regroupement de 1713 communes nouvelles en 9 ans, on ne peut que acter qu’il s’agit d’une diminution très modeste, avec toutefois une stabilité des effectifs des intercommunalités, même si plusieurs communes ont changé d’EPCI.
La nouvelle phase d’évolution du numérique, dite « intelligence artificielle » doit être un outil efficace pour permettre un meilleur rééquilibrage population - territoire
A l’heure de la nouvelle phase d’évolution du numérique, dite « intelligence artificielle », plutôt que réclamer une politique nataliste, alors qu’il faut aller vers une décroissance choisie, il serait plus aisé d’entendre le Président Français évoquer des pistes de réflexion et de solutions dans ce domaine, ainsi que des mesures pour un meilleur rééquilibrage démographie - territoire.
Grâce aux avantages offerts par cette nouvelle évolution de numérique, notamment avec la réduction des mobilités par le travail à distance, cela permettrait ainsi une meilleure possibilité de pouvoir vivre en zone rurale éloignée des zones densifiées d’habitat urbain.
Pouvoir habiter dans des zones rurales qui ont tendance à se désertifier et y travailler grâce, notamment par le télétravail, permettrait une vie incontestablement plus agréable que dans celle de certains quartiers de banlieues urbaines. Actuellement ces zones rurales plus ou moins désertifiées sont occupées par une population vieillissante, par l’arrivée d’une population active plus jeune cela contribuerait aussi à maintenir ou développer certains services publics.
Moins de communes en généralisant leurs fusions et supprimer les intercommunalités, ce sont des dépenses en moins qui peuvent être injectées dans des services public ruraux
Pour mémoire, la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée annuellement par l’État aux communes, aux intercommunalités et aux départements pour 2024 s’élève à environ 26 milliards d’euros, la dotation globale de fonctionnement constitue la principale dotation de l’État au profit des collectivités territoriales et de leurs groupements qui sont ainsi répartis :
- 12 milliards d’euros pour la DGF des communes,
- 6 milliards d’euros pour la DGF des intercommunalités,
- 8 milliards d’euros pour la DGF des départements.
En permettant d’en ramener leur nombre aux environs de 9 à 10 000, bien que cela n’apparaisse pas évident à priori, une fusion totale ou partielle des communes sur la base des actuelles intercommunalités ou par cohérence territoriale, à l’instar de nos voisins Européens, avec la fin des intercommunalité, ce sont d’importantes économies qui seraient réalisées. On peut estimer que les économies pour les seules indemnités des élu(e)s et celles concernant également la réduction du nombre de collaborateurs des cabinets des maires, présidents et vice présidents des intercommunalités, ainsi que les économies diverses de gestion de fonctionnement par suppression de locaux, dont l’entretien, eau, électricité, chauffage et autres frais divers ont un coût annuel non négligeable, mais aussi grâce à un usage optimum du numérique, cela justifie bien une économie budgétaire totale que l’on peut chiffrer à plus de 3 milliards d’euros par an, soit environ 20 milliards d’euros sur une mandature de 6 ans. Ce qui correspond en grande partie à la DGF allouée en 2024 aux intercommunalités.
L’intercommunalité résulte de dispositions assez récentes et les maires y ont perdu de leur autonomie d’antan au bénéfice des présidences des intercommunalités,
L’intercommunalité résulte de lois françaises récentes qui les ont rendu obligatoire, alors qu’auparavant elle était facultative. D’où l’existence d’établissements publics de coopération intercommunale associant des communes, selon des formules juridiques variées pour l’exercice de certaines compétences.
Avec la suppression de la taxe d’habitation pour tous sur la résidence principale, cela a soulevé parfois un vrai « tollé » de la part des Maires qui, dénonçant une perte de l’une de leur principale prérogative et de prétendues ressources financières, n’hésitent pas à se rattraper parfois de façon excessive et injustifiée sur les propriétaires de leur habitation par la taxe foncière. Mais qu’en est-il exactement ? Pour les ressources financières, ce n’est pas un argument, dès lors que l’Etat compense cette ressource financière perdue. On peut toutefois émettre aussi des réserves par rapport à certains choix d’investissement qui vont générer en plus du remboursement des emprunts des dépenses de fonctionnement, voire des frais de gestion imprévus.
Bien que cela ne fut pas évident, avec l’intercommunalité qui résulte de lois françaises récentes les ayant rendu obligatoire, alors qu’auparavant elle était facultative, les Maires des communes qui en font partie ont depuis cet instant perdu de leur autonomie d’antan au bénéfice des présidences des intercommunalités, en particulier pour les communes de moins de 1000 habitants qui sont la majorité dans le pays. Mais au fond, sans un regroupement de communes, la formule de l’intercommunalité était une réponse aux difficultés de gestion des petites et moyennes communes. Comment, par exemple, une petite commune de moins de 1000 habitants et que dire si elle en a moins de 500 pourrait-elle seule faire face à certaines dépenses d’investissement et de fonctionnement qui sont inhérents à nos sociétés modernes, sans avoir recours à une intercommunalité ou à un échelon territorial supérieur ?
Un rapport du sénat a d’ailleurs noté le regret de cette perte de compétence des Maires au profit de l’intercommunalité : ... « les élus communaux regrettent que le renforcement de l’intercommunalité s’accompagne du transfert de compétences communales, transformant parfois les communes en coquilles vides. Ce constat renforce chez certains élu(e)s municipaux le sentiment d’une subordination des communes envers l’intercommunalité mais également, notamment en milieu rural, d’une perte d’identité des communes et de leurs habitants, la peur d’un déclassement, en raison de leur éloignement aux services publics. Cette perte de proximité est d’autant plus mal vécue dans un contexte d’agrandissement des régions et des intercommunalités ».
La réduction totale du nombre de communes, au moins des deux tiers par la création de nouvelles communes, une nécessité budgétaire
On peut toujours regretter que l’on ait pas profité de la suppression de la taxe d’habitation pour la résidence principale pour faire également une réforme territoriale des communes par leur fusion partielle ou totale sur la base des intercommunalités, afin d’en réduire le nombre. Dès lors, les intercommunalités n’auraient plus eu lieu d’être, avec les dépenses de fonctionnement en moins que cela suppose…
Grâce à une fusion des communes sur la base totale ou partielle des actuelles intercommunalités qui seraient supprimées, les nouveaux Maires retrouveraient toutefois des compétences dont ils ont été dépossédés par les intercommunalités. le Maire, les adjoints, conseillers délégués et les conseillers communaux de ces nouvelles communes seraient issus des élections par listes au scrutin proportionnel sur la base d’un projet électoral, comme actuellement dans les communes de plus de 1000 habitants.
La loi Marcellin de 1971 relative aux fusions de communes n’ayant pas donné les résultats attendus, la loi du 16 décembre 2010 a donc permis de créer les communes nouvelles. cette loi vise à favoriser la fusion de communes par l’instauration de communes nouvelles. La commune nouvelle dispose de toutes les compétences de la commune et de la clause générale de compétence. La création d’une commune nouvelle peut concerner des communes contiguës ou résulter de la transformation d’un EPCI, elle requiert l’accord des conseils municipaux ou des populations concernées.
Si l’intercommunalité peut parvenir à remédier à certains inconvénients du morcellement communal, elle pose cependant le problème l’enchevêtrement des compétences des nouvelles intercommunalités qui sont souvent de taille importante, ce qui va à l’encontre de la clarté de la répartition des compétences. Cet empilement des structures est à l’origine de la confusion des responsabilités et peut contribuer à un affaiblissement de la démocratie locale.
Le groupement des communes en intercommunalités avait pour objet de réduire les dépenses de fonctionnement des communes en mutualisant certains services et investissements, mais est-ce vraiment le cas ?
On peut en douter, car d’une part, si les maires et adjoints des communes, de même que les conseillers municipaux des villes de plus de 100 000 habitants ou les conseillers communautaires des métropoles, les élu(e)s des exécutifs intercommunaux (Présidents et vice- Présidents) perçoivent également des indemnités, qui vont s’ajouter à celles qu’ils perçoivent s’ils sont Maires et adjoints des communes, voire conseillers municipaux dans une ville de plus de 100 000 habitants, ce qui représente encore davantage des dépenses de fonctionnement.
D’autre part, si on se réfère au titre du bulletin « Mairie info de Novembre 2021 », les effectifs des intercommunalités ont bondi depuis les fusions de 2017 et en introduction : « La recomposition du paysage intercommunal issu de la loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République) s'est traduite par de nombreuses créations de postes pour permettre aux EPCI d'assurer leurs compétences nouvelles.
Une étude AdCF-FNCDG, présentée au Salon des maires, analyse l'impact des fusions sur les politiques RH communautaires ».
Le même bulletin précise par ailleurs que 76 % des intercommunalités, en plus des transferts, ont dû créer de nouveaux postes à l’issue de la fusion. Les recrutements les plus importants ont été réalisés dans les domaines de la communication (44 %), de l’urbanisme, (44 %), de la Gemapi (32 %), des services techniques (30,67 %), de l’assainissement (29,33 %), de l’aménagement et du développement (28 %), des déchets (28 %) et de l’informatique (28 %). A contrario, pour une majorité de répondants (62,77 %), la fusion n’a entraîné aucune suppression de poste, même si 15 collectivités interrogées déclarent avoir supprimé des postes en raison de la perte de certaines compétences. Reste que l’augmentation globale des effectifs pèse fortement sur le budget de fonctionnement des intercommunalités concernées. En effet, des collectivités indiquent avoir augmenté leurs dépenses de fonctionnement après la fusion. Un choix visant d’abord à financer l’harmonisation des régimes indemnitaires (82,76 %) ou à embaucher de nouveaux agents (70,11 %). L’achat de matériels (49,43 ), l’harmonisation des logiciels informatiques (47,13%) ou encore la réalisation d’études et d’analyses (43,68 %) ont également pesé sur les dépenses.
Malgré des transferts de personnels des communes aux intercommunalités, globalement il y a a eu de nombreuses créations d’emplois supplémentaires au sein des différentes intercommunalités, car dans certaines communes plus importantes, parfois par « clientélisme » déguisé, des Maires n’hésitent pas à créer des emplois, pas forcément indispensables et embaucher du personnel, ce qui a un coût...
Mais pourquoi ne faudrait-il pas plutôt supprimer ou réduire le nombre de départements que de supprimer les intercommunalité et réduire le nombre de communes ?
J’ai souvent exprimé le souhait de supprimer les départements, c’était dans le cadre du projet de réforme du nombre de régions formulé par François Hollande. Les Régions Françaises avaient besoin, du moins pour certaines d’entre elles, d'être redécoupées. Produit technocratique de l’État jacobin des années 1950, elles correspondaient trop peu aux réalités historiques, culturelles, et sociales du pays. C'est pourquoi il était impératif que la cohérence territoriale soit en adéquation avec celui des aspirations des populations, mais aussi avec les nouvelles contraintes écologiques. Le résultat aurait du être des régions de tailles très hétérogènes, comme chez certains de nos voisins Européens. Ainsi, on pouvait imaginer une région avec quatre, cinq départements actuels coexistant avec des régions à deux départements (Alsace, Savoie), voire, des collectivités territoriales plus petites encore (Catalogne et Pays Basque français). À ce titre, La carte des nouvelles Régions, préparée par une poignée de hauts fonctionnaires n’était pas acceptable et relevait d’un déni de démocratie.
En fixant arbitrairement le nombre de Régions à 13, sans réelle concertation préalable des élus locaux, ni débat préalable de la population, outre un déni de démocratie, on a reproduit, en les aggravant, les travers technocratiques du découpage existant ... Mais aujourd’hui la réforme des régions étant ce qu’elle est et vu leur taille, un échelon intermédiaire entre les nouvelles communes et les régions, ainsi définies, ne peut que passer par le maintien des départements. En supprimant les intercommunalités c’est d’autant plus nécessaire. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut cesser d’agir pour une réforme territoriale des régions qui fut compatible avec les défis démocratiques, sociaux, économiques, écologiques qui sont à relever pour que nos petits enfants puissent nous dire merci, ce qui pour l’instant est sérieusement compromis…
Ne pas perdre de vue que les réalisations à caractère sociétal, environnemental et économique qui affectent notre vécu quotidien sont l’oeuvre des collectivités locales dans la grande majorité des cas, au premier rang desquelles les communes, soit à l’initiative des Maires ou avec leur accord.
Pour conclure
On ne peut à la fois souhaiter cohésion et cohérence au niveau de l’UE et se démarquer au niveau de l’organisation territoriale, dont la démonstration par l’atomisation des communes en France a non seulement un coût budgétaire élevé et avec l’intercommunalité, dont le « mille feuilles » est augmenté complique la démocratie locale. Avec un regroupement de communes de manière à ramener leur nombre de 9 à 10 000 et la suppression de l’intercommunalité, cela n’empêcherait pas que les nouvelles communes pourraient toujours se regrouper ponctuellement au gré de certaines réalisations, mais en communauté de projets sans possibilité de prélever un impôt. A charge de chaque commune de répartir sur son budget les dépenses au prorata de sa population.
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