Santé en danger : quid de la liberté de soigner, du serment d’Hippocrate, du libre choix des patients sous le totalitarisme bureaucratique
Il est temps de réavertir élus, futurs candidats, et surtout tous les citoyens du danger qui menace gravement notre système de santé dans lequel le rôle des professionnels est majeur. Rien ne peut se faire sans eux. Les multiples tentatives administratives « d’organisation » en couches successives tant des hôpitaux que des maisons de santé, parcours de soins etc. sont à mille lieux de la Vraie vie et de la vraie médecine qui repose avant tout sur le dialogue singulier médecin-patient.
Toutes les démarches pour imposer une médecine collectiviste digne des dictatures socialistes des anciens pays de l’Est échoueront mais laisseront sur leur chemin chaotique trop de victimes innocentes. Il est temps que les français soient aux côtés de leurs médecins et soignants pour imposer un virage à 180° du système de santé : rendre le pouvoir de décision aux médecins et soignants à l'écoute des patients, leur rendre les moyens financiers en diminuant drastiquement les ressources financières attribuées aux bureaucrates, l'administration réduite ne devant que gérer et non imposer. A chacun son métier, celui de médecin ou soignant n'est pas celui des technocrates.
Santé en danger : Où en en sont la liberté de soigner, le serment d’Hippocrate et le libre choix des patients sous le totalitarisme bureaucratique actuel qui nous étrangle ?
Depuis de très nombreuses années, nous nous battons, avec de nombreux citoyens et familles de patients, de nombreux confrères (plus ou moins ouvertement), pour la liberté de soigner et d’être soigné. Celle-ci régresse très rapidement depuis l'instauration du pouvoir bureaucratique en lieu et place du pouvoir médical, essentiellement depuis les années 95 avec les ordonnances Juppé et la création des agences régionales d’hospitalisation qui seront transformées en agences régionales de santé en 2009 avec la loi Bachelot.
En 2014, alors que se préparait la terrible loi de santé de M Touraine contre laquelle ont manifesté 50000 soignants le 15 mars 2015, sans soutien réel de la population manipulée par le mythe du tiers payant et de la pseudo gratuité (loi votée en décembre 2016 par moins de vingt députés), nous organisions un colloque sur la liberté de soigner.
Nous avons élaboré à cette occasion[1] un manifeste avec le docteur Jérôme Marty pour tenter de sauver ce qu’il reste de la médecine libérale et Roland Gori professeur émérite psychanalyste et auteur de nombreux ouvrages sur la mise en place du totalitarisme en santé (entre autres)[2]. Plus de 1800 médecins et soignants l’ont signé et diffusé autour d’eux pour tenter d’alerter sur le Titanic de la médecine qui va droit sur l’iceberg.
Le temps a passé, et le bateau santé-Titanic s’enfonce inéluctablement, semble-t-il et quasiment dans l’indifférence générale jusqu’au jour où… chacun est concerné pour soi-même ou un proche. Et là patatras …le constat est tragique. Citons l’UFML : "Aujourd’hui ce sont les valeurs fondamentales qui font l’excellence de notre système de santé qui sont menacées, comme en témoigne la chute de la première à la 24ème place de la France au classement OMS des systèmes de santé en 15 ans.
C’est en unissant nos forces que nous pourrons mettre un terme aux dérives politiques. C’est en conjuguant les énergies des soignants des différentes professions et de différents secteurs d’exercice, ainsi que celle des patients, que nous pourrons proposer un système de santé alternatif pour demain, système que nous construirons guidés par la volonté de délivrer des soins de qualité, indépendamment de critères financiers, dans l’intérêt du patient, le respect des soignants et la reconnaissance de leur travail ».[3]
Cette déclaration qu’on peut lire aujourd’hui sur le site de l’UFML montre que rien n’a changé depuis la rédaction du manifeste si ce n’est dans l’aggravation continue du phénomène de destruction de notre système de santé tant public que privé.
Les tentatives de « diviser pour régner » que notre gouvernement n’a pas inventé, mais sait utiliser, marchent de moins en moins chez les soignants qui voient jour après jour leurs conditions de travail se détériorer dans toutes les corporations, de l’opticien au dentiste, à l’orthophoniste en passant par le généraliste, le pharmacien et le radiologue. Les citoyens qui avaient rêvé au tout gratuit voient leurs cotisations mutualistes s’envoler et leurs remboursements diminuer. Le trop facile « on vous l’avait bien dit » ne sert à rien, mais quand on entend sur les ondes un Patrick Pelloux (fidèle serviteur de M Touraine et ayant appelé à voter EM), oser enfin dire que les ARS et la ministre ne sont pas à l’écoute des urgentistes qui voient les malades mourir et les médecins démissionner, on peut penser qu’il se passe quelque chose au royaume de France… P Pelloux aura encore quelques temps la voix des médias avant d’être diabolisé … ou d’avoir un joli poste susceptible de le calmer…
C’est pourquoi il nous a semblé logique de relancer cette pétition afin que les 1871 médecins et soignants qui l’ont signé ne l’aient pas fait pour rien. Nous espérons que si de nombreux soignants la signent maintenant et surtout informent leurs patients en affichant l’appel dans leurs cabinets, peut être la prise de conscience de nos concitoyens permettra celle de leurs élus et que cette petite graine germera pour faire avancer la nécessaire reconquête de la liberté de soigner.
Trop de personnes encore (y compris dans le milieu médical) non confrontées de près à la maladie ignorent la chute dramatique des conditions de soin des patients et la perte de chances liées à l'abandon des traitements éprouvés et mis au point dans la deuxième partie du XX ième siècle, par exemple dans le domaine du cancer. Je rencontrai il y a quelques jours un spécialiste sérieux dans son domaine, qui néanmoins ignorait le monopole du traitement du cancer, et l’autorité des RCP réunions de concertation multidisciplinaires qui s’imposent au cancérologue qui ne veut pas d’ennui et au patient enrôlé dans le TGV du "protocole" sans consentement "éclairé" réel. Cela signifie qu’il faut continuer à informer encore et encore.[4] [5]
Voici donc l’appel à passer à tous, vos médecins, soignants de toutes spécialités, en espérant que de très nombreuses signatures nous permettent de le présenter aux élus et futurs candidats, afin que le système bureaucratique soit compris, dénoncé et supprimé. Nous sommes quasiment au fond de la piscine. Tapons un grand coup de pied pour remonter au niveau d'excellence de notre système de santé de la fin du XX ième siècle.
« APPEL DE LA PITIE DU 4 /4/ 14 à une Mission parlementaire pour la liberté de soigner.
Nous , médecins libéraux et hospitaliers tous grades et modes d’exercice confondus , cliniciens , généralistes, oncologues, psychiatres, chirurgiens, radiothérapeutes, biologistes, et toutes spécialités , pharmaciens, sage-femmes et soignants INDIGNES
Appelons à une mission parlementaire sur la mise en cause de la Liberté de soigner, seule garant du respect du serment d’Hippocrate, du code de Nuremberg, de la loi d’ Helsinki, et des droits constitutionnels fondamentaux de l’Etre Humain.
Ces garants des droits de l'homme nous paraissent gravement mis en cause par la mise sous tutelle bureaucratique des médecins et soignants dont les prescriptions et actes sont soumises à mille normes administratives et injonctions scientifiques élaborées sous le joug exclusif de la "médecine des preuves" dans laquelle la rédaction des protocoles est largement soumise à des conflits d'intérêt majeurs avec les lobbies pharmaceutiques,
Dont les déterminants sont uniquement les essais thérapeutiques le plus souvent randomisés et en général promus par l’industrie (propriétaire des résultats ) et ringardisant tous les données acquises de la science antérieures et / ou non basées sur des essais ouverts
La médecine dite des preuves privilégie outrageusement les méthodes chimiques de traitement et marginalise toutes les autres approches basées sur le patient singulier et non sur le collectif, transformant par exemple selon l’expression d’un médecin spécialiste d’un centre palliatif reconnu « notre médecine de la douleur en médecine de dealer ».
Depuis 1991 la bureaucratie détruit progressivement la médecine à travers des circulaires, décrets et lois successives et son achèvement avec la loi HPST de 2009 et des plans nationaux comme les plans cancer. Elle a mis en place des pouvoirs administratifs démesurés et antidémocratiques sans contrepouvoirs, trop souvent au service des lobbies politico médiatico- médico pharmaceutiques.
Les agences régionales de santé (ARS) dont les directeurs ont tout pouvoir autocratique de fermer des établissements et/ou des activités sans recours réel, et de licencier des médecins insoumis aux diktats représentent l’inquisition moderne à un prix de revient élevé de leur fonctionnement (2,5 milliards d’euros annuels).
La sécurité sociale, sous le joug du ministère de la sante est sommée d’appliquer les règles de remboursement des soins établis par sa tutelle ministérielle, de rembourser des médicaments inutiles et/ou dangereux ou expérimentaux (médicaments hors liste), et d’organiser le harcèlement des médecins libéraux par les contrôles, les limitations de leur droit de prescription et leurs soumissions obligées aux objectifs du ROSP[6]. Au lieu de boucher le « trou » le ministère le creuse en obligeant la sécurité sociale à financer des activités (telles que la recherche et la prévention) qui ne relèvent pas de sa mission première (rembourser les soins des malades).
Les déserts médicaux sont plus la conséquence de la désespérance des médecins et soignants comme en témoigne le nombre croissant de suicides de médecins que de leur nombre. Ce dernier est encore relativement suffisant mais les médecins français sont poussés par les persécutions bureaucratiques à préférer des postes non soignants[7] à l’exercice au chevet des malades et les médecins étrangers commencent à fuir la France comme le font de plus en plus les médecins français dans ces conditions peu rémunératrices d’exercice liberticide.
Le code de déontologie impose au médecin de travailler en toute indépendance professionnelle. Ce devoir est devenu impossible à respecter vu les injonctions de prescription des traitements, de vaccins souvent discutables, de dépistages inutiles et les multiples comités en milieu hospitalier avec des « protocoles » de prise en charge (contre les infections, contre la douleur, les check listes d’anesthésie etc.) et les injonctions de la sécurité sociale pour les libéraux. La soumission aux objectifs du ROSP constitue d’ailleurs un exemple de tentative de corruption institutionnalisée puisque le médecin qui les atteindrait par son influence sur ses malades recevrait pour cela jusqu’à 9000 euros…
Rappelons que la loi dit que le patient reste libre du choix de son médecin et décide avec lui son traitement (code de santé publique).
Cela est déjà devenu impossible en cancérologie : les circuits fléchés par l’Institut national du cancer (INCa) conduisent à des réseaux fermés obligatoires, (eux-mêmes -sous contrôle des ARS et de la Haute autorité de santé) qui imposent des traitements standardisés , le plus souvent possible des essais thérapeutiques présentés comme des« protocoles » de soins alors qu’il s’agit souvent d’essai de phase 3 ou 4. Le libre consentement ne l’est plus puisque des parents qui refusent un essai se voient menacer du juge pour leur retirer la tutelle de leur enfant.
En médecine de ville la mise en place obligatoire des mutuelles qui obtiendront rapidement le droit à des remboursements différenciés selon des listes de praticiens agrées par l’organisme fait voler en éclat le concept même de libre choix du patient.
Il est temps d’avertir nos élus du danger qui menace notre système de santé dans lequel le rôle des professionnels reste majeur. Rien ne peut se faire sans eux. Les multiples tentatives administratives « d’organisation » en couches successives tant des hôpitaux que des maisons de santé, parcours de soins etc. sont à mille lieux de la Vraie vie et de la vraie médecine qui repose avant tout sur le dialogue singulier médecin-patient.
Toutes les démarches pour imposer une médecine collectiviste digne des dictatures socialistes des anciens pays de l’Est échoueront mais laisseront sur leur chemin chaotique trop de victimes innocentes.
Dans ce contexte se développe une politique de la peur qui tente de museler toute opposition à cette démarche technocratique dominante dont les effets destructeurs sont sous-estimés par les acteurs de santé et les équipes de soin. Nous nous devons de dénoncer cette situation et entrer en position de résistance face à une telle surdité des appareils et des élus.
Mmes Mrs les Députes les Sénateurs, écoutez les professionnels de terrain dévoués et honnêtes et loin des conflits d’intérêt et du pouvoir et sauvez notre liberté de soigner et de penser. Retrouvons ensemble la dignité de penser et sauvons notre démocratie tellement mise à mal avant qu’il ne soit trop tard ».
SIGNONS LA PETITION SUR MESOPINIONS.COM en copiant le lien ci-dessous
[1] http://www.jeanyvesbilien.com/mes-films/colloque-liberte-de-soigner/  ; Colloque : Liberté de soigner
Aspects médicaux, philosophiques et juridiques, 4 Avril 2014 à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – Paris
[2] Roland Gori pour les plus récents : un monde sans esprit, la fabrique des imposteurs , la dignité de penser, l’individu ingouvernable éditions aux liens qui libèrent . il est aussi l’initiateur de « l’appel des appels » en 2009.
Et en 2005 la santé totalitaire essai sur la médicalisation de l’existence par R Gori et Marie-José Del Volgo, éditions Denoël
[3] « Forte de cette démarche originale, novatrice, dans la richesse de ces regards croisés et de ces expériences entremêlées, l’UFML vit, grandit, travaille pour proposer cette alternative à l’effondrement programmé et constaté du système de santé. Plutôt qu’un système aux mains des politique, des technocrates, des grands groupes mutualistes ainsi que de leurs réseaux, l’UFML veut faire émerger une démocratie sanitaire réelle, une gouvernance respectueuse de tous les acteurs concernés au service de la santé de tous. L’UFML-Syndicat est son organe dédié à la défense des conditions d’exercice des médecins ».
[4] Signalons que la RCP n’était pas prévue initialement comme un enregistrement bureaucratique, mais une décision commune entre cancérologue, chirurgiens et radiologues (plus anatomopathologiste si possible). En aucun cas, une RCP entre médecins n’est légale sans présence et avis du chirurgien (au moins un de la spécialité concernée, thoracique pour cancer pulmonaire etc. Trop de patients perdent des chances de guérison car ils ont été déclarés « inopérables » par des médecins sans avis chirurgical.[4] Il y a beaucoup de vies à sauver en réclamant de rencontrer directement le chirurgien. Beaucoup plus que par le 80 KM /H que la dictature actuelle qui ne sévit pas qu’en santé !
[5] Voir cancer les bonnes questions à poser à votre médecin, n et g delepine éditions Michalon
[6] ROSP = La Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) améliore t’elle la prise en charge des patients ?Si l’on reprend l’historique de la ROSP réalisé par notre confrère, le Dr Brice Duraffourg, et publié sur le site de l’UFML lors des dernières négociations conventionnelles , Le paiement à la performance (ROSP) : le miroir aux alouettes., on constate au début une opposition des syndicats et de l’Ordre de Médecins à ce système de paiement à la performance menaçant l’indépendance nécessaire à l’ accomplissement de la mission du médecin et mentionnée dans le Serment d’Hippocrate. Opposition syndicale qui fit long feu. https://www.ufml-syndicat.org/rosp-croit-pere-noel/
[7] Comme salariés des laboratoires pharmaceutiques, fonctionnaire en santé publique, experts d’assurance ou salariés des multiples agencessanitaires
41 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON