Sarkozy à la tête de la France n’a rien appris. Pis, cela empire.
Sarkozy a l’incompétence chevillée au corps. Son intervention pour participer au règlement international de la crise a été à contre temps tardive et parsemée de fautes. Dans cette période troublée, trois informations nous prouvent à l’évidence qu’il n’a rien appris. Il baigne dans sa façon d’être et de faire de la politique. Des coups, des petits et médiocres qui se servent de l’émotion, avec comme solution seule : la punition. Trouver des boucs émissaires et s’indigner. Jamais aucune analyse du fond, jamais aucune solution apaisée, constructive et efficace. Des beuglements, des colères et de l’arrogance.
Sarkozy a commencé par fuir ses responsabilités en attendant dix jours pour prendre la parole après la chute, le 15 septembre, de Lehman Brothers. Sa première réaction, après dix longs jours de silence et d’inaction, jours longs car ils ont permis à la crise boursière de prendre de la force comme une avalanche qui est moins forte si on la stoppe tout de suite, jours longs car les banques se sont autoparalysées entraînant 3 semaines très dures pour les PME, par stigmatiser les patrons aux dorés parachutes, comme si c’était l’urgent, comme s’il n’avait pas déjà dû régler le problème en juillet 2007, et rien fait depuis. Par la suite il a voulu imposer son petit jeu solitaire avec le fiasco de sa réunion quadripartite. Enfin il se plit au plan de Gordon, Brown, après avoir été contraint par Zapatero et Berlusconi, alors que depuis le 15 septembre d’innombrables personnalités réclamaient ce sommet, il finit par réunir l’eurogroupe après avoir dit à Zapetero qu’il y réfléchirait et avoir vexé les trois-quarts de l’Europe pour les avoir tenus à l’écart. Les sarkolâtres l’idolâtrent pour avoir fait ce que n’importe quel chef d’état un peu moins orgueilleux et plus diplomate aurait fait quinze jours avant, soit : réunir les européens. Ils le couvrent de fleurs d’avoir soi-disant réussi le tour de force de faire parler l’Europe d’une seule voix (alors que chacun fait son plan de son côté) et alors qu’il n’y avait peu de solutions alternatives et que pris dans cette tourmente, sans plus de recul, après des années d’errance, personne ne pouvait agir autrement. Autrement dire, ils félicitent quelqu’un qui enfonce des portes ouvertes, mais en plus avec trois semaines de retard. Tout cela tient à son caractère : orgueil, arrogance, lâcheté. L’Europe ne peut être un terrain politique pour lui : trop complexe et organisée avec d’autres fortes têtes, et la sienne ne peut ni dépasser ni gouverner les autres. Alors il fuit et fait croire qu’il décide alors que tant pour la Géorgie que pour cette crise il n’a été qu’un porte voix et un acteur de seconde zone qui n’a été sur le devant de la scène que parce que la France, structurellement, est pendant six mois à la tête de l’Europe.
Ces deux crises nous montrent définitivement qu’il n’est pas à la hauteur et qu’il ne pourra jamais l’être car avoir des compétences pour gagner une élection (enfin parler compétences, quand on ment, change d’avis comme de chemise, bénéficie d’avantages outrageants de la part de la presse, que l’on élimine au bazooka tout ce qui est sur son chemin est un raccourci) et les techniques sans moralité de cet homme sans conviction, infatué et amoureux de l’argent, ne sont d’aucune utilité pour gouverner de façon apaisée et visionnaire un pays.
Voici les trois informations qui prouvent qu’il n’a rien appris et continue d’agir comme le candidat communicant, arrogant de l’UMP, agissant toujours comme un chien de Pavlov : faire un coup dès que c’est possible pour redorer son blason, jouer à la victime, montrer les crocs même si ces aboiements sont hors de propos et inapplicables.
Il y a cette fameuse affaire des sifflets de la Marseillaise. Si l’on en croit Platini dans Le Monde ici repris par Le Figaro, des sifflets il y en a toujours eu. Il y a eu sur-réaction, de tous : Sarkozy qui siffle Escalette comme on siffle un chien et qui accourt la queue basse à l’Elysée et, le menton en avant s’indigne de cette offense majeure à la France, Fillon fronçant les sourcils est en colère sourde, Bachelot s’énerve et dit qu’il faut arrêter les matches et Laporte qui se croit devant ses joueurs à hurler comme un veau stigmatise les pays du Maghreb (le bon Lefebvre, surnommé ailleurs le téléprompteur, ou la machine à communiqués (et non communiquer) nous parle de procès en sorcellerie. Merci Michelet). Là où je veux en venir c’est que tout cette mascarade était prête avant le match, les rôles distribués. En effet, les barbouzes Internet du château savaient que la marseillaise allait être sifflée. Le monde : Tout le gouvernement s’y était préparé car Nicolas Sarkozy avait prévenu qu’il frapperait fort à l’occasion des prochains sifflets lancés dans un stade contre l’hymne national. Quand, mardi 14 octobre, l’incident se produit de nouveau au cours du match amical France-Tunisie, la plupart des ministres concernés sont sur le pied de guerre. D’autant que les services du ministère de l’intérieur repèrent, dans les heures qui précèdent le match, une mobilisation "anti-Marseillaise" sur Internet.
Donc, au leu de faire de la prévention, cet animal buté de Sarkozy n’y voit qu’un coup à faire : la grande indignation, l’immense colère, la défense du drapeau, de la France, de la postérité et de l’Histoire ! Et bien sûr le remède : la sanction. Le tout avec moult cris et airs de vengeance. Tout cela pour remonter dans les sondages avec cette même technique qui n’a plus de sens en pleine crise - si jamais elle en avait avant - de trouver un coupable, de s’indigner, de jouer des bas instincts, de faussement valoriser un faux patriotisme. Et qui plus est la solution apportée est inapplicable, stupide et dangereuse. Il n’a même pas réfléchi à toutes les conséquences : légales (a-t-il le droit ?), financières (qui va rembourser les billets ?), émeutières et sécuritaires (lâcher 50 000 furieux dans la nature et comment les faire sortir ?). Stupide, dangereux, injuste et inapplicable. le beau résultat ! La crise subit un énième choc boursier, Sarkozy convoque, engueule, crie, s’indigne, gesticule et veut punir. Ca punir, engueuler les gens en public, il aime. Protégé qu’il est par ses gardes du corps et son statut il ne se gêne pas. Il jouit de cette néfaste et indigeste puissance. Il écrase car il ne risque rien. La force des médiocres et des faibles. Il n’a rien appris.
La seconde information est du même tonneau. Par trois fois l’avocat Sarkokaiser avait déposé plainte depuis le début de son mandat. Ce sera la quatrième en 18 mois de règne (voir rue89). Il rompt 30 ans de juris prudens de tous les autres anciens présidents de la République. Et parmi ces plaintes il y a celle qui a été retirée contre le fameux SMS car elle n’aurait abouti à rien. Et à nouveau il va se couvrir de ridicule, lui qui aime tant ce rôle de la victime, le caliméro qui pourtant bombe le torse.
Le Président Nicolas Sarkozy a déposé plainte aujourd’hui contre l’ancien directeur des Renseignements généraux (RG) Yves Bertrand, notamment pour dénonciation calomnieuse, après la publication dans la presse d’extraits de ses carnets personnels, a-t-on appris de source proche du dossier.
La plainte vise les chefs de dénonciation calomnieuse, de faux et d’usage, de recel et d’atteinte à l’intimité de la vie privée, selon cette source, confirmant les informations de Paris-Match.com et de Bakchich.info.
Selon Paris-Match, la plainte vise les carnets d’Yves Bertrand, publiés dans Le Point de la semaine passée, dans lequel il est question à trois reprises de Nicolas Sarkozy, accusé notamment « d’avoir perçu 150.000 euros dans son cabinet ».
Yves Bertrand aurait ainsi « laissé porter à la connaissance d’autrui des “informations” relatives à la vie privée portant ainsi atteinte à celle-ci et, en rapportant par ces écrits contenus dans ses carnets, altéré frauduleusement la vérité avec une volonté de nuire indiscutable », affirme l’hebdomadaire, citant la plainte. (Libération)
Le problème avec cette plainte est pourtant évident. Ces carnets comme le dit Bertrand ne sont que des brouillons. Et d’évidence, Herzog, le bon conseil (et qui le paye ? L’Elysée ? De quel droit alors car il s’agit d’une affaire privée le concernant et non en tant que président de la République puisque ces carnets couvrent la période de 1998 à 2003 ?) qui a fait porter plainte puis retirer pour le SMS (honoraires ++++) va droit dans le mur. Comment attaquer des brouillons privés qui ont été saisis par la justice et mis sous scellés. Où peut être considérée la moindre faute de Bertrand ? Mais cette gaffe va plus loin. En effet de nombreuses parties avaient demandé à la justice dans l’affaire Clearstream la convocation de Bertrand : refusée ! Mais maintenant aïe aïe aïe. Le mamamouchi à force d’agir avant de réfléchir, à force de croire que ce qui a fonctonné fonctionnera toujours vient d’ouvrir la boîte de Pandore d’autant que cela va chatouiller Guéant, directeur de cabinet de Sarkoko minsitre de l’intérieur. Comme le dit Arrêt sur Image : Libération souligne que Sarkozy "aura attendu que le Point publie début octobre les extraits les plus graveleux des cahiers Bertrand (après que le Canard et Libération ont évoqué les passages concernant directement la manip Clearstream), pour porter plainte." et ajoute "Et pour cause : cela aurait pu entraîner l’audition de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, lequel aurait alors dû concéder en justice sa profonde conviction que le cerveau des faux listings n’est pas Dominique de Villepin, mais plutôt Yves Bertrand. Cet ultime avatar met la justice parisienne en position très inconfortable. La plainte du président de la République pourrait l’obliger à enquêter franchement sur ces foutus cahiers de l’ancien directeur des Renseignements généraux, ce qu’elle refusait obstinément de faire quand la demande émanait d’un citoyen ordinaire. Quelle que soit sa réponse, elle risque de passer pour bananière." Sarkozy n’a rien appris.
Troisième et dernier élément qui démontre que lorsque l’on est fait fans un moule on n’en sort pas, celui de l’arrogance et du mensonge, le député Dosière spécialiste du budget de l’Elysée a démontré que celui-ci a augmenté de plus de 10 % et qu’en deux ans le salaire des sbires proches de Sarkozy, les contractuels auront augmenté de plus de 50 % (Rue89). Voici l’argument indécent de Dominique Paillé, sachant comme le relève Rue89 d’autres arguments ne tiennent pas (voilà ce que sont la transparence et un état modeste sarkozyens) : Le chiffre embarrasse la présidence de la République. Interrogé ce mercredi midi sur France Inter, Dominique Paillé, porte-parole de l’UMP et conseiller politique de l’Elysée, ne l’a pas contesté, se bornant uniquement à le justifier « par l’activité très intense » qui règne au Palais :
« Le président Sarkozy est aujourd’hui un leader international. Tout cela a un prix, la France en tire satisfaction. Bien évidemment, ça n’est pas gratuit. »
Parce que les autres n’étaient pas des leaders internationaux ? Et notre monarque brille donc au firmament de la planète et son rayonnement éclaire les obscurités froides de nos contrées françaises ! Louis XIV a un successeur.
Et ceci sans oublier, dans un budget à part, tous les avions du Glam vont être renouvelés comme si en période de crise il n’y avait pas mieux à faire que de jouer au panier percé. Décidément, la présidence ne lui a rien appris.
Pour terminer, puisque notre Phebus s’est envolé vers les Amériques, et pour ceux qui croient en cette aura interstellaire cette petite vidéo qui devraient les ramener sur terre :
Et avec le Canada cela ne s’arrange pas. Alors que c’est le 400é anniversaire de la fondation de la Belle Province, Sarkozy écourte sa visite (Le Figaro) sous prétexte de crise. A mourir de rire quand il a mis 10 jours pour réagir à la chute de Lehman Brothers. Il n’ira pas visiter Saint Pierre et Miquelon. Comme d’habitude il néglige tout ce qui ne pourrait pas le faire briller ou tout ce qu’il considère comme négligeable. Or il y a des téléphones même au Québec et il n’y a pas de réunion dans les 48 heures qui l’empêcherait de marquer dignement et avec faste cet événement majeur. Pis il néglige la Francophonie qui à juste titre pourrait avec l’Europe d’un autre côté apporter une réponse à cette crise. De tous les rendez-vous importants ces deux-là étaient incontournables. Il préfère convoquer Escalette et porter plainte. Il n’apprendra rien. C’est trop tard.
A propos, vous pouvez toujours télécharger gratuitement ici : Les douze lunes du guide ou in Sarkozyae annus horribilis
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