Sarkozy achète ses électeurs
Etrange comme la presse nous présente le monticulet du 18 février comme un sommet social. L’usine à propagande est en cours. Le Figaro, nos Isvestia, par un de ses éditorialistes économiques nous enflamme de son : Sarkozy a fait bouger les lignes. Celles de Colombie comme le chante Carlita ? Ce journaliste oublierait-il que Massimo vient d’un parti dont le sigle signifie Union pour un Mouvement Populaire ?
Il ne m’est pas nécessaire de revenir sur ce qu’a déjà, mieux que moi, décrypté arretsurlesmots dans son article. Je vais plutôt aborder d’autres éléments tout en étant d’accord avec cet article qui s’étonne du titre de Libération. La machine à propagande est donc en route. Comme nous l’apprend un des journaux de référence, une réunion préparatoire des 7 mercenaires avait eu lieu avec Soubie à l’Elysée qui n’est que la pavillon de chasse de l’Union of Money Profit, car son secrétaire national la langue de vipère Bertrand était convié. Nous auront donc droit à une marée de déclarations digne d’un tsunami. La parole qui sera donnée à l’opposition sera à nouveau la part du pauvre. Il ne faut cesser de rappeler le partage inique du temps de parole, selon les 3 tiers chers au président : 1 pour sa Majesté (le gouvernement) 1 pour pour sa Majesté (la majorité) et 1 pour les autres sachant que le temps direct des paroles prononcées des propres lèvres de sa Majesté en réquisitionnant les ondes, ou même seulement rapportées, n’est pas décompté.
Ainsi les lignes auraient-elles été déplacées. La justice serait le cheval de bataille du Guide. Avant d’en faire une petite analyse, je voudrais donner une petite leçon aux doctrinaires, à ceux de la croissance par l’investissement en lieu et place de celle par la consommation. Mais encore avant cela je voudrais leur rappeler les paroles prémonitoires du fantôme qui tient lieu de premier ministre fin août 2008 : il n’y aura ni plan de relance ni plan de rigueur. En d’autres mots : tout va très bien madame la marquise (et son vélo). Je voudrais également rappelé que le Kondukator, l’Omniscient, le superintendant nous disait qu’il n’y aurait pas de deuxième plan de relance. Nous en sommes au quatrième si je compte bien : 1er pour les banques, 2è pour les banques, 3è pour l’automobile et 4è pour " la justice ". Revenons à nos doctrinaires tout en leur faisant remarquer ce que jusqu’alors je n’ai lu nulle part, mais qui a dû certainement être dit ou écrit quelque part : le gouvernement n’aurait donc pas fait, avant ce monticulet socialo-économico-justicialo-propagandiste, de relance par la consommation. Il faudra alors qu’ils nous démontrent - mais à mon avis ce sera avec quelques difficultés - comment on ne fait pas de relance à la consommation en injectant des liquidités aux banques et en les forçant à prêter aux particuliers. A moins que, nouvelles données économiques, un particulier fasse des investissements. Sans doute depuis l’accession au pouvoir de la Lumière de l’Univers, ce sont les particuliers qui construisent les routes et les hôpitaux, rénovent les cathédrales et bâtissent les usines. Donc nous avons assisté de la part de ces doctrinaires à de belles déclarations mensongères car ils ont fait de la relance par la consommation.
Les doctrinaires ont deux théories : la relance par l’investissement est bonne pour l’avenir, la consommation fait acheter des produits chinois. Vaut mieux aider les riches car ils dépensent et relancent l’économie. Evidemment ces deux théories sont contradictoires car, même si ce sont des riches le fait de dire que cela tire l’économie par leurs supposées dépenses c’est bien de la relance par la consommation. Sans être aussi pointu et savant que celui qui fait de la prose sans le savoir à la tête de l’Etat, en matière économique pour moi dépense = consommation. Cependant, de plus, ce raisonnement est parfaitement absurde. Les riches achètent ce qu’un riche achète : des montres de luxe (fabriquées par des Suisses c’est donc mauvais pour nous), des voitures de luxe (fabriquées par les Anglais, les Allemands, les Suisses et et les Italiens c’est donc mauvais pour nous), placent chez Madoff (c’est mauvais pour eux), placent en Suisse, dans les Bermudes, à l’île de Man, font des voyages coûteux (c’est à l’étranger), s’achètent des résidences à l’étranger (c’est mauvais) et s’offrent des repas au Bristol, au Fouquet’s ou à Megève et des bijoux ce qui enrichit un tout petit monde qui dépense lui aussi comme les riches. Cette théorie est donc particulièrement erronée et ne prend qu’une seule variable en compte : la dépense.
Quant à la relance par la consommation qui ne fait acheter que des produits chinois, beau discours que l’on entend de bouches pincées après le bridge dans des salons parfumés avec un verre de Brandy à la main et un macaron de chez Lenôtre dans l’autre. Vous savez ce sont les mêmes en bas de soie ou costumes anglais qui discourent à n’en plus finir comment on aide tellement " mieux un pauvre en lui apprenant à pêcher (pécher ?) plutôt qu’en lui donnant à manger. Il manque quelque peu, oh un petit peu, d’humanité dans ce beau raisonnement foireux. Car pour aller pêcher (et même pour aller pécher) il faut quelque chose dans le ventre (et dans la bourse). On ne travaille pas quand on a plus que la peau sur les os. Et donc quand bien même cela ferait progresser les importations chinoises il faut aider les plus démunis des plus démunis. Mais de plus cela n’est pas le cas. Car les produits essentiels, les produits immédiats peuvent être français comme le pain et le lait. Et si cette peur du Chinois qui du reste fait ne pas recevoir le dalaï lama et fait applaudir les feux d’artifice de Pékin, est si féroce il suffirait de faire travailler l’un des six cerveaux du Mamamouchi et on pourrait lui suggérer une banque de consommation, comme les banques alimentaires avec uniquement des produits français et des bons d’échange distribués aux plus nécessiteux. Pas compliqué, très français et très utile. Et très juste. Et très social.
Il me reste à conclure en revenant à mon titre. Lors de son intervention télévisée que j’a regardée pour faire plaisir aux sarkolâtres, passant sur l’unique phrase sur la Guadeloupe (où sont passés les syndicats qui avaient très péremptoirement déclaré qu’il n’y aurait pas de sommet si la Guadeloupe n’était pas abordée ? Elle n’a été abordée que pour dire qu’on l’aborderait et les syndicats sont restés assis), ce fut une longue liste à la Prévert, insistant sur les chiffres par centaines de milliers, par millions et par milliards. On aurait dit du Duras (expression de Jean-Jacques Annaud). Mais en réalité aucun détail chiffré. Juste le total. Et il faut revenir sur ce total car tout est très vague. Par exemple le fonds de solidarité de 2 à 3 milliards. L’Etat va l’abonder (un mot dit par notre Président qui en ignore la signification) de 800 millions. Et d’où va venir le complément ? Autre exemple les 400 millions que le patronat va débourser. Oui mais ces 400 millions vont venir de la formation professionnelle. Comme qui dirait l’autre c’est déshabiller Paul pour habiller Jacques ou bien c’est faire un trou pour en combler un autre. Si on prend cet argent à la formation professionnelle on retire le pain de la bouche des organisme de formation. On crée du chômage. Stupide. Comment, ensuite, peut-on dire que l’on fait de la justice quand en réalité seulement 800 millions vont servir aux plus démunis ? La réalité est ailleurs. Et là je n’invente pas car je l’ai lu. Sarkzoy sait qu’il a une base électorale solide dans les 3è et 4è âge et aussi dans les classes moyennes. La classe ouvrière il l’a perdue. Alors dans cette crise il ne touche pas à un cheveux ni des heures supplémentaires ni du bouclier fiscal. Il achète cette clientèle-là en leur conservant leurs privilèges. Et il achète une seconde tranche de clientèle en supprimant les tiers provisionnels. Est-ce juste de supprimer ce paiement d’impôts à ceux-ci qui s’ils payent un impôt c’est qu’ils ont gagné de quoi le payer et que par là ils participent à la solidarité nationale ? Est-ce juste quand 50 % des Français ne le payent pas et que c’est parmi ces 50 % qui ne le payent pas (exclus les nantis qui n’en payent pas par fraude fiscale ou par bénéfices de niches fiscales mais qui ne représentent que peu de ces 50 %) ? C’est évidemment injuste. Mais avec ce cadeau Sarkozy achète leur voix futures. C’est cynique et révoltant. Cet argent que l’on ne prendra pas à ces foyers fiscaux va aggraver les déficits, grève les possibilités d’aides aux plus touchés. On peut toujours dire que 800 millions c’est mieux que rien. Certes. Comme on peut dire que mourir d’une crise cardiaque c’est mieux que de mourir d’un cancer. Certes, mais il faut comparer : 4 milliards pour l’automobile, des centaines de milliards mobilisés pour les banques, 14 milliards pour le bouclier fiscal et pour les heures supplémentaires défiscalisées ce qui dans cette période de crise accroît le chômage et détruit la notion même de solidarité car ce sont ceux qui ont un emploi, ceux qui ont la possibilité de travailler qui en profitent et bien évidemment au détriment des autres. Plus ils gagnent plus ils prennent l’emploi des autres et plus le fossé entre eux et ceux qui ne travaillent pas s’agrandit et plus l’injustice croît. Y voyez-vous de la justice là-dedans ? Les journalistes oui.
62 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON