Sarkozy : un meeting à 400 000 € !
Il me semble que nous venons d’assister en 48 heures à un sommet dans l’histoire de notre République. L’Omniscient devient l’Autosatisfait absolu et arrogant devant un parterre que l’on peut appeler, comme au théâtre, une claque.
A Saint Quantin, Sarkozy a joué à la moulinette du je, du moi et de la proclamation de la justesse de sa pensée, du courage de son action et de la magnificence de ses résultats. ? Il avait, a et aura raison. Il a recommencé devant les élus UMP le lendemain à l’Elysée (Le Monde) : Au lendemain de son discours de Saint-Quentin, le chef de l’Etat a convié les députés UMP à l’Elysée pour une réception, mercredi 25 mars. Nicolas Sarkozy a profité de l’occasion pour se livrer à un exercice d’autosatisfaction., se réjouissant par exemple que désormais "quand il y a une grève comme celle du 19 mars, le pays n’est plus paralysé". Il a salué, selon des participants, la réussite du service minimum en soulignant que désormais "les métros roulent et les transports fonctionnent" lors d’un mouvement social.
Il apprend aussi aux élus qu’il y a des bonnes nouvelles : Le chef de l’Etat a également souligné quelques bonnes nouvelles sur le front économique : "la Clio va être fabriquée" dans l’Hexagone "et, dans quinze jours, Sanofi créera une nouvelle usine en France", a-t-il souligné.
En effet on ne lui a pas dit qu’il y avait en février après 90 000 chômeurs de plus en janvier, 80 000 cette fois. Avec une usine de quelques 100 personnes dans deux ans cela sera très efficace !
Et surtout notre capitaine comme il aime à sefaire appeler est fier de ne pas changer de cap. Tant pis s’il dit qu’il verra s’il ne faut pas ajouter au pot dans deux mois, tant pis si cela contredit ce que dit Fillon : Pour revigorer sa majorité, il a évoqué une "période formidable pour nous parce qu’on se tourne vers nous, les politiques". "C’est nous qui conduisons le bateau, on n’a pas le droit d’avoir peur. Les gens nous seront reconnaissants de tenir le cap. On a besoin de vous et ça paiera", sous-entendu en 2012, a-t-il poursuivi.
Toujours avec un langage si imagé il leur confie : Je me fais taper dessus mais j’ai la banane, s’est-il encore écrié, devant sa majorité
Nous avons appris qu’il voulait moraliser le capitalisme (comme en avril 2007 quand qu’y disait le monsieur qu’y ferait une loi en juillet 2007, et puis en juillet pour la fin de l’année, puis en septembre 2008 pour janvier 2009, puis en mars 2009 pour l’automne 2009, puis en mai 2010 pour le printemps 2011 et puis en campagne où y affirmera que pour sûr, croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer, ce sera dès les premiers jours de son nouveau règne de roi non héréditaire si on veut bien le réélire, lui redonner le job pour 5 ans, car avec Carlita il n’a pas fini de visiter les pays d’Amérique du sud, notamment la Colombie, pour aller aux sommets voir de près la neige...). Et voilà t-y pas qu’y vient de traiter la Parisot d’âne que l’on ne peut forcer à boire s’il n’a pas soif : « On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif ». Cette expression populaire, Nicolas Sarkozy l’a utilisée mercredi pour résumer l’attitude du Medef et de sa présidente face à la nécessité de mieux encadrer les rémunérations et les primes des patrons. Le chef de l’Etat, qui recevait des députés UMP, s’est livré devant eux à une charge en règle contre l’organisation patronale. Le Figoski.
Enfin pour terminer sur ces diatribes, notre non roi a opposé égalité et justice. Ce détail sémantique n’a semble-t-il pas intéressé grand monde, et pourtant c’est bien un symbole majeure du monde, de la civilisation que rêve d’installer notre Lumière Universelle.
Il est temps que je réponde à l’Unique, moi l’obscur. En effet il n’y a pas que les grèves qui coûtent à la France. Certaines informations finissent par circuler, comme le voyage dans l’Ain où tout était bouclé, ou celui dans ce village où il y avait eu 700 policiers, gendarmes et autres CRS pour quelques 1 600 habitants, vieillards et nourrissons compris. Il y a eu Nîmes à lire ici. Extraits (Nicolas Cadène) : Plus de 1 000 CRS et gardes mobiles (sans compter l’importante garde rapprochée du président de la République) ont bouclé l’ensemble du centre-ville (interdiction aux voitures, vélos, etc. et même de marcher à pied) de 6h à 14h15 (pour à peine plus d’une heure de venue de Nicolas Sarkozy dans un secteur très restreint du centre-ville). […] Les infirmières et autres professionnels à domicile ont été interdits de se rendre chez leurs patients (parfois sérieusement malades) ou clients.
Les commerces ont eu l’obligation de fermer et les professions libérales n’ont pas eu l’autorisation d’accéder à leur bureau.
Et de ces informations on apprends que c’est la coutume, chaque déplacement du Leader officialisé de l’United Money Profit et accessoirement au job de président, coûte une fortune. L’unité de grandeur c’est le millier de représentants des forces de l’ordre. C’est aussi à chaque fois une économie morte. Voilà pour Saint-Quentin : Ils étaient environ 1.200 policiers, CRS, gendarmes et membres de la garde
rapprochée du président à investir dès 11 heures, hier, les artères du centre-ville de Saint-Quentin.
Des mesures de sécurité drastiques prises par la préfecture et la direction départementale de sécurité publique avec un centre-ville paralysé dès 13 h 30 pour un passage éclair de moins de trois heures du chef de l’État.
L’obsession de la sécurité, c’est ce que l’on retiendra du bref passage de Nicolas Sarkozy à Saint-Quentin. Pour éviter qu’aucun incident ne vienne perturber la visite présidentielle, 400 policiers ont été réquisitionnés des cinq commissariats de l’Aisne (dont près de 70 fonctionnaires de Saint-Quentin) mais aussi des départements limitrophes pour les effectifs motocyclistes. A cela s’ajoutent huit compagnies de CRS, deux escadrons de gendarmerie mobile, les démineurs, des membres du GIPN et du GSPR : groupe de sécurité du président de la République.
La réalité est donc que ce ne sont plus les grèves qui bloquent la circulation, ce ne sont plus les grèves qui paralysent l’économie. Ce sont les déplacements du chef de l’Etat, déplacements, sauf là où ça chauffe (Gandrange, la Guadeloupe), qui nous coûtent à nous. Mais ce déplacement est aussi à lui tout seul un sommet. Vous l’avez vu, pour un discours d’une heure et quart en soirée, la ville est paralysée, son centre, depuis 11 heures en partie et complètement à partir de 13 h 30. Mais ce n’est pas tout. De quel droit la République paye-t-elle un meeting de propagande ? De quel droit continue-t-elle à payer les permanentes (comme dirait Josie) réunions des élus de l’United Money Profit au château ? Mais à cela s’ajoute la somme extravagante du coût de ce déplacement (Le Figoski) : 400 000 €. Une journée à 400 000 ! Et si on compte pour un honnête patron 200 jours travaillés par an cela fait pour notre Trésorier National, puisque dans ses discours, et notamment pour cette entreprise que défend notre Madone du Poitou, il dit je ne vais pas donner dix millions si... (c’est lui qui donne !), enfin on est habitué maintenant même si chaque fois cela fait tressauter un nerf optique, 80 millions d’euros, un superbe parachute doré !
Comment cet homme ose-t-il parler de travail, de justice, d’honnêteté et se scandaliser des patrons quant au Mexique il profite de vacances offertes au coût pour 3 jours de 50 000 €, de 20 000 € de prêt de voiture à Megève, alors que nous sommes en pleine crise, que le chômage de janvier avait augmenté du petit chiffre de 90 000 et celui de février de 80 000, comment peut-il s’offusquer quand pour faire de la propagande il fait débourser à l’Etat 400 000 € ? et s’autocongratuler avec autant de ferveur devant ces ou ses résultats ?
Ah pour sûr nous avons là un président historique.
Vignette photo redécoupée prise au site Rue89
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