Scandale EPR Flamanville : derniers jours pour soutenir l’ASN contre le lobby nucléocrate
Derniers carats pour refuser que des fous volent l’avenir de nos enfants. C’est mardi 12 septembre que s’arrête la « procédure de participation du public » confidentiellement lancée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) concernant une sérieuse anomalie de la composition chimique de l’acier de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, pouvant conduire à dégrader sa capacité à résister à la propagation d’une fissure. Autrement dit risquer une rupture de la cuve et une catastrophe du genre Three Miles Island, voire Tchernobyl ou Fukushima. Vous pouvez approfondir votre connaissance du dossier et donner votre avis sur le site de l’ASN :
La cuve est le récipient dans lequel se passe la réaction nucléaire. C’est une pièce cylindrique de 11 mètres de hauteur, de 7 mètres de diamètre, avec un fond et un couvercle (calotte) soudés. Elle ne doit en aucun cas se rompre sous peine de catastrophe genre Tchernobyl ou Fukushima. L’acier qui la compose se doit donc de répondre à des critères métallurgiques précis. Or ce n’est pas le cas. Les pièces ont échoué aux tests de résilience, qui mesurent la capacité de l’acier à encaisser un choc sans se rompre en cas de choc de température chaud ou froid.
Les industriels ont déjà englouti 10,5 milliards dans cette réalisation d’un autre âge. Plutôt que d’interrompre le projet le temps de réaliser tous les tests et de s’assurer de la bonne tenue des pièces défectueuses, EDF et Areva se sont dépêchés de poursuivre les travaux, mettant ainsi l’ASN devant le fait accompli. Embrouille bien dans la ligne de tous les magouillages, de toutes les connivences, de tous les maquillages de documents toujours présents dans ce redoutable dossier, comme dans tout ce qui touche au nucléaire d’ailleurs.
Le fond de cuve et le couvercle ont été fabriqués par les forges du Creusot, entreprises n’ayant pas les capacités technologiques pour réaliser un travail aussi complexe et délicat dans la précision des dosages des alliages utilisés. Ces entreprises (coulage, forge, usinage) ont été des fleurons de l’industrie française mais, de manque de modernisation en rachats douteux dans lesquels on trouve un Bolloré, elles ont perdu bien de leurs capacités.
Le coulage de ces pièces a débuté en 2005, la réalisation impliquant trois sites industriels Industeel (Arcelor) Creusot Forge (pour les opérations de forge proprement dite) et Creusot Mécanique (pour l’usinage de la pièce). EDF, comme Areva connaissaient ces problèmes et la pièce aurait dû être refusée. Mais, d’atermoiements en dissimulation, il a fallu attendre dix ans pour que l’ASN puisse décide. Et voilà qu’arrive très opportunément une dérogation à la réglementation qui fait que l’ASN, malgré ses réticences, doit émettre un avis favorable à la mise en service de la cuve de l’EPR, sous certaines conditions elles-mêmes discutables.
Pourquoi une telle dérogation ? Parce que EDF a créé une situation irréversible en installant la cuve qu’elle savait défectueuse mais dont le remplacement coûterait deux bras et engendrerait de nouveau des retards considérables. Pas bon pour « la filière nucléaire » ça, Coco ! Alors roule…
Une telle dérogation n’est pas acceptable car elle porte sur deux éléments de la cuve du réacteur, dont la rupture pourrait provoquer un accident grave, voire majeur.
La France fait dès à présent figure de dinosaure ringard en Europe avec son industrie du passé ! Nous gaspillons des montagnes de pognon à maintenir en place un parc de centrales nucléaires dépassées, vieilles, devenues très dangereuses comme l’a révélé Fukushima. Nous construisons à coups de milliards toujours plus nombreux un EPR ringard puisque n’étant que le prolongement technologique même pas amélioré des centrales existantes. Tout le pognon que notre pays jette dans le gouffre du nucléaire ne serait-il pas plus utile en matière d’éoliennes, de photovoltaïque, de géothermie, d’économie d’énergie, de bâtiments à bilan énergétique neutre, etc. ! Toutes matières neuves, d’avenir, pourvoyeuses d’emplois et de devises à l’exportation. C’est le choix qu’ont fait les Allemands depuis des années. Et nous nous essoufflerons à leur courir après dans l’avenir à cause de la lâcheté de gouvernants inféodés au lobby des nucléocrates…
Même si notre avis risque de ne pas peser lourd face aux « intérêts de la filière nucléaire » et aux lobbies de la mafia des nucléocrates, donnons notre avis à l’ASN qui a besoin de nous pour résister :
Sources :
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