Sortir de l’Union Européenne ?

Ce texte n'est pas informatif, c'est tout le contraire : il compte sur ses commentaires. Il ne sera qu'une série de questions. Quelques hypothèses timides bien qu'affirmées, affirmées pour la clarté du texte, timides parce que je navigue ici dans des eaux que je connais mal !
Vouloir sortir de l' UE :
Est-ce vouloir revenir trente ans en arrière ?
Comment le faire ?
Ici, je donne les réponses que je sais ; on peut sortir de l'Europe en appliquant l'article 5O de la constitution. Bien. Mais comment : proposer un référendum d'initiative populaire : comment fait-on ?
On descend tous dans la rue et on y reste jusqu'à ce que l'on sorte ?
On vote tous pour François Asselineau en 2017, à condition de tenir jusque là ?
Ou bien on vote tous pour le FdeG, qui entend mener sa politique, quitte à se faire virer ?
Alors, comment fait-on pour que tout le monde vote l'un ou l'autre. J'ai oublié le FN, pardon, qui lui, propose de négocier et de faire un référendum si les négociations n'aboutissent pas.
On a beau voir la difficulté de faire aboutir ces solutions, admettons que nous y soyons.
La France est souveraine, elle bat sa monnaie, mais quelle valeur donner à cette monnaie ? Qui le décide ? Qui peut prévoir les sacro-saintes notations des agences du même nom ? Et qui, semble-t-il laissent les Évangiles dans la sphère des contes pour enfants.
Nous sortir de l'Euro(pe), nous sort-il de la planète ?
Et comment retrouver notre économie à l'heure de la délocalisation, de la mondialisation, après avoir bradé nos trésors nationaux, avoir disséqué nos industries restantes, et tué celles que nous avions avant ?
Notre agriculture : peut-on espérer une quasi autarcie- possible- en bio, puisque nous en importons 60% de notre consommation ?
Nous sommes La France, cette vieille impériale dont la langue fut celle des élites du monde entier, dont la culture est référence, dont le pays est le premier à être visité. Bien. Redorons notre blason, cessons de nous flageller, retroussons nos manches ; d'accord.
J'ignore, pour tout dire, le poids de nos exportations, mais je sais celui de nos importations ; vous me direz, Europe ou pas, cela ne changera guère mais ce que je ne vois pas, dans cette sortie comme préalable, c'est le regard et la réaction des autres.
C'est pourquoi je ressens plus d'affinité avec le scénario qui peut considérer que le peuple français a dit « non » au TCE, et qu'il impose à nouveau sa souveraineté, en désobéissance. La désobéissance n'est pas un acte anodin, il est non violent, non arrogant, c'est juste une liberté qui s'affirme, avec raison.
La BCE ne veut pas prêter aux États directement ? Eh bien on réinstaure la Banque de France.
Bruxelles ne veut pas que l'État nationalise ses industries lourdes ? Il désobéit.
Bruxelles veut qu'on privatise les services publics ? L' État veut les récupérer, et le fait.
Bruxelles en a marre de la France et tous les autres pensent qu'on peut se passer d'elle ? Eh bien, on nous vire.
Pendant tout ce temps, des tas de choses urgentes peuvent se faire quand même, nous reprenons un peu d'aise ; avant d'être viré, d'autres voient ce que nous faisons et, sait-on jamais, cela peut donner des idées ! J'imagine qu'on ne se fait pas virer de l'Europe sur la décision d'un seul ! Alors le temps des palabres, bien des choses peuvent se produire, bien des consciences peuvent s'ouvrir, bien des courages peuvent se déclarer.
Mais, me direz-vous, comment fait-on pour faire cela ?
On se mord la queue et on revient à la question numéro un, ou plutôt aux premières questions : référendum ? Insurrection. Élections ?? Nous verrons un peu plus bas qu'il est plus raisonnable de changer de gouvernement !
Permettez-moi de vous poser les questions que je me pose, naïves oh combien puisque je ne suis en rien spécialiste du problème.
Je ne dirais pas : est-il raisonnable de rêver appartenir aux BRICS plutôt qu'aux US, mais juste est-ce imaginable ? Comment, en deux temps trois mouvements, la France changerait-elle de bord sans événement provocateur ? Et au fond, qu'est-ce qui motiverait cette décision ?
Je crois y voir la nécessité, toute pragmatique, d'appartenir à une union, dans le monde tel qu'il est ; mais qui nous dit que cette union serait la bonne ? Et en quoi serait-elle la bonne ?
Inutile de préciser que la soumission aux USA me porte peine, sans compter la preuve faite chaque jour de son inopportunité, pour rester polie. Mais avoir comme seul espoir de changer de camp, quand le vent tourne, est-ce si courageux ? Est-ce si judicieux ? Notre rôle, historique, n'est-il pas de préserver notre légitimité hors de tout combat de Titans, puisque rien, que je sache, ne nous l'interdit.
Qui a imaginé le modèle, possible, d'une Europe sans la France ? Qui peut le concevoir ? Sans parler « d'à coup sûr », juste « à coups probables ». Qui peut affirmer que la France souveraine saura, sans grands dommage, faire face aux coups bas éventuels ? Qui peut prévoir sa cohésion ? Car convaincre une majorité de Français, sur un seul nom, pour cette sortie, j'ai idée que cela ne se fera pas en deux ans !!
J'ai lu ça :
« Si l’influence de la France s’amenuise en Europe du fait de son incapacité à tenir ses engagements financiers, « son pouvoir de nuisance reste intact. Car si la deuxième économie de la zone euro se trouvait confrontée à une crise sociale ou à une crise politique majeure, elle pourrait mettre le feu aux poudres. Berlin et Bruxelles en sont conscients », poursuit l’expert. » ( source euractiv) ; et puis ça :
« Il n'est pas inutile non plus de souligner que le Conseil constitutionnel en a dit dans sa décision 2012-653 DC qu'il « ne comporte pas de clause contraire à la Constitution » car ne portant pas « atteinte aux conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale ». « ( source Le Figaro) ( en parlant du TSCG) ; et puis ce qui suit dans le même article :
« Une série d'instruments complémentaires, adoptés sous forme de règlements et de directive, a achevé de dessiner le cadre : les États doivent prévenir et corriger leur déficit, sous la surveillance de l'Union. Comment ? En présentant leur programme de stabilité à leurs pairs et leur projet de budget à la Commission, à l'automne. Celle-ci peut être en accord ou pas mais n'a aucun pouvoir de blocage. Simplement, quand un pays ne respecte pas les règles budgétaires, il est placé sous procédure de déficit excessif (PDE) et se voit assigner un délai pour corriger son déficit, sous peine de sanctions adoptées par le Conseil. 17 États membres sont dans ce cas.
Au total, nous avons donc (droite comme gauche) souscrits intégralement à la nécessité de lutter contre les déficits publics, dans des engagements qui sont juridiquement contraignants et que nous avons l'obligation de respecter, si notre signature a un sens. En d'autres termes, nous nous sommes soumis à une obligation de résultat, celle d'encadrer nos déficits, tout en conservant la liberté des moyens à utiliser pour y parvenir. Et c'est bien ce qui fait problème, mettre en œuvre ces moyens. ».
Ainsi donc, nous pouvons mener la politique que nous voulons à condition d'obéir à ces fameux trois pour cent facétieux ! Et comme j'ai cru comprendre que la relance par l'augmentation des salaires était un bon moyen, l'investissement pour la recherche et les énergies renouvelables aussi, par la création d'emplois, Hollande n'a pas l'excuse de l'Europe. Nous pouvons donc commencer comme ça ! L'ultra libéralisme de Hollande, ses cadeaux aux actionnaires, ses privatisations, la vente de nos entreprises aux étrangers n'est pas un diktat de Bruxelles !
Ainsi nous pourrions êtres communistes purs et durs, si notre économie était florissante, notre appartenance à l'Europe ne serait pas remise en question.
Poser la sortie de l'Europe comme préliminaire confirme mon intuition – que d'aucuns diront qu'elle est influencée par mes lectures, ce que je ne peux nier tant l'intuition n'a que peu à voir avec ça - : c'est mettre la charrue avant les bœufs ! Pourquoi cela devient-il un blocage à toute autre alternative ?
Car devant l'ampleur des dégâts causés à presque chacun d'entre nous, parer au plus pressé me paraît la moindre des choses ; et si nous prouvions, en refusant leur belle austérité que, même respectueux de ces traités iniques signés par nos élus traîtres, nous arrivions à des fins satisfaisantes pour tous, ce serait déjà pas si mal !!
Il y a, bien évidemment, toutes ces normes qui m'énervent depuis si longtemps que je ne sais plus les dater, des tas de choses à voir et à revoir, mais quand l'aise est de retour, le peuple est plus serein et les combats plus accessibles.
En ce qui concerne l'OTAN : voici la position de la France :
http://www.rpfrance-otan.org/La-France-et-l-OTAN,1177
J'ai trouvé ceci aussi :
« Déclaration OTAN-UE sur la PESD : La Déclaration OTAN-UE sur la PESD, adoptée le 16 décembre 2002, confirme l'accès assuré de l'UE aux capacités de planification de l'OTAN pour ses propres opérations militaires et réaffirme les principes politiques du partenariat stratégique : concertation effective, égalité et respect de l'autonomie de décision de l'UE et de l'OTAN, respect des intérêts des États membres de l'UE et de l'OTAN, respect des principes de la Charte de l’ONU, développement cohérent, transparent et synergique de capacités militaires permettant de répondre aux besoins communs des deux organisations. »
mais :
« De nombreux pays alliés et États membres de l’Union, parmi lesquels la France, souhaitent intensifier la coopération OTAN-UE, alors que des blocages de nature politique n’ont jusqu’à présent pas permis à ce partenariat de donner toute sa mesure. La France entend continuer à promouvoir activement une coopération toujours plus étroite entre les deux organisations, comme le recommande notamment le rapport Védrine. »
Ainsi, nous sommes bien ici en présence d'une volonté politique française qui pourrait changer si le peuple le veut.
Il y a l'OTAN, dont nous pouvons sortir un pied. Il y a l'euro qui nous sclérose dont on pourrait parler plus sérieusement si nous étions une économie valide voire enviable.
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