Sortir les sortants, oui mais pas que…
Au bistro de la Toile :
- Oh ! Victor, il y a une semaine ou deux, tu nous prédisais que la victoire de Fion et surtout l’élimination de Sarko signifiaient que Hollande ne se présenterait pas. T’as eu le pif !
- Non Loulle, pas de pif là-dedans, pas de hasard, seulement des évidences. Parce que François n’avait quelques chances très hypothétiques de se maintenir à son poste que s’il était opposé au second tour à Sarko, tant celui-ci est rejeté par les Français. Ce qui impliquait l' élimination de la fille du borgne au premier tour. Faisable, mais pas évident et surtout pas avec ces deux charlots. Mais - terrible résultat de la flagornerie de son entourage et de la coupure dramatique de l’occupant de l’Élysée avec le populo - il ne se rendait pas compte, malgré les sondages abyssaux, que lui aussi était totalement rejeté. Le populo, les « sans-dents », ils n’en veulent plus de ces professionnels de la politicarderie, de ces carriéristes tous sortis du même moule. Donc, puisque exit Microlax, exit évident de Rantanplan !
- Et Valls ? Il peut être celui qui se glissera dans les deux premiers ?
- A priori, ça m’étonnerait. Mais on est loin de l’échéance et bien des choses peuvent changer. Une élection se gagne souvent dans la dernière semaine. Mais à visto de nas, aujourd’hui, il peut difficilement se dissocier de la politique de son patron, puisque c’est lui qui l’a orchestrée ! La loi travail et le 49/3, c’est lui que je sache. Et ça va lui coller au cul…
- Alors qui ? Montebourg ? Hamon ? Taubira ? Macron ?
- Va savoir… Mais si la dynamique « virer les caciques de la politique qui s’accrochent au pouvoir comme des morbacks sur les aliboffis d’un moine » inaugurée par les Rosbifs avec le brexit, puis par Trump en virant le clan Clinton se prolonge, comme c’est le cas en Italie avec Renzi (mais pas en Autriche), tout peut arriver.
- Pourquoi ils ont viré Renzi les Italiens ? C’est pourtant un homme jeune, dynamique, nouveau. Et il a fait baisser le chômage. Alors pourquoi le virer ?
- Parce que lui aussi a trahi. Il a été élu par la gauche, pour faire une politique de gauche, et il a fait une politique de droite, à la Thatcher. En brutalisant en plus ses compatriotes. Comme Valls chez nous. Il a mis sa démission dans la balance ? Eh bien il l’a payé. Les peuples d’Europe ne veulent plus de ces professionnels de la politique politicienne. Et dès qu’ils en ont l’occase, ils les virent. Au suivant.
- Mais enfin Victor, la primaire de droite s’inscrit en faux avec ta théorie de « sortez les sortants », puisqu’ils ont plébiscité Fillon. Qui est tout sauf un perdreau de l’année ! Et qui se trimballe le bilan de Sarko que je sache.
- Mais ils ont viré – avec l’aide des électeurs de gauche, c’est vrai – Sarko et Juppé, en votant pour un second couteau. Mais une élection de primaire n’a rien à voir avec une présidentielle.
- Alors on risque d’avoir à choisir entre une facho et le faillitaire de Sarko ? Pas très bandante l’affiche…
- Pas obligé. Tous les me(r)dias, tous les politiques, tous les sondages nous bassinent avec la certitude que Le Pen fille sera au second tour. Comme ils se plantent avec une rassurante régularité, rien n’est sûr.
- Mouais. Aux dernières élections nationales, les Européennes de 2014, elle a obtenu 25 % des voix exprimées.
- Mais avec une abstention de plus de 57 % ! Ça relativise les choses…
- Alors qui va la battre au premier tour ?
- Les sondages actuels donnent Fillon largement en tête. Devant Le Pen tout de même. Mais on sait ce que valent les sondages, surtout à 5 mois de l’élection.
Valls ou plutôt un ticket Montebourg-Taubira à la sortie des primaires de gauche ? Les trois se trimballent l’héritage des gouvernements Hollande. Ils incarnent – surtout Valls – cette social-démocratie qui a eu son heure mais qui est moribonde partout.
Macron ? Possible. Mais ce n’est pas lui qui va galvaniser les électeurs de gauche. Il peut par contre siphonner pas mal de voix de droite. Qui peuvent voir en lui un homme neuf, de gauche par opportunisme mais foncièrement plus proche des idées de droite. Il peut créer la surprise. A ne pas prendre par dessus la jambe !
Reste Mélenchon. Lui non plus n’est pas un perdigaù de l’année, c’est vrai ! Mais le Mélenchon version 2016 n’est plus celui de 2012. Il s’est assagi quant à la forme et a évolué sur le fond. Il s’est assis sur l’universalisme débile des colabobos de la gôôôche léchant les babouches des islamistes et près à ouvrir les portes à tous les migranvahisseurs. C’est marqué dans son programme : « combattre tous les communautarismes et l’usage politique des religions. » Il a fait sien un certain souverainisme, refusant les diktats étasuniens ou merkeliens sans pour autant s’enfermer derrière des frontières dérisoires. Et ça, ça peut lui permettre de récupérer bien des voix de la gauche d’en bas, celle des ouvriers, des employés, de ceux qui n’ont à vendre que leur sueur et leur compétence et qui, par dépit, ont rejoint les rangs du FN. S’il réussit cette gageure, il peut être au second tour.
- Et nous aurions alors un second tour Mélenchon-Le Pen…
- Pourquoi pas ? Les Français auraient ainsi un vrai choix entre deux politiques anti-système. Allez Loulle. Fais péter le Rouge !
Illustration : merci au regretté Chimulus
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