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STIF, le feuilleton politique le plus nul de l’année à Paris ?

Airparif_pic_de_pollution_1 Le lamentable feuilleton du STIF continue. Le Monde de ce soir en fait une toute petite colonne de rien en dernière page. Le STIF , c’est le Syndicat des Transports d’Ile de de France, qui est « l’autorité organisatrice » des transports en Ile de France, pouvoir suprême et le coordinateur en matière de transports dans l’agglomération parisienne : 2,2 millions de voyageurs par jour (ça donne le vertige si on extrapole sur l’année !). Le feuilleton continue donc, et tous ses acteurs de droite comme de gauche donnent une piètre image de l’intérêt pris pour les français et en l’occurrence les parisiens qu’ils soient intra-muros ou extra-muros, tous habitants d’une même agglomération dont la réalité des enjeux semble si dure à appréhender par nos politiques. Désengorger Paris clament les verts, Baupin en tête, qui construit son tram alibi, comme un enfant joue avec son train électrique. Le même Denis Baupin adjoint (Verts) au maire de Paris et vice-président du Stif, a déclaré « Nous refuserons de siéger au Stif si le transfert de moyens n’est pas fixé », ? « ce serait comme prendre les clés d’un appartement et s’entendre dire :’On vous fixera le loyer dans quelques semaines.’ »

Pendant ce temps, le gouvernement fait passer à la sauvette la « garantie de transports » avant que la région de prenne contrôle du STIF. La gauche et les syndicats sont mis en minorités, et voilà, 33% minimum pour la SNCF, et 50% pour la RATP, sous peine d’amendes. Et une amende payée par ces deux sociétés en cas de non-respect de ses niveaux garantis, ce qui risque sûrement de retenir un syndicat gréviste ?

Le Président de la Région, Jean-Paul Huchon dit qu’il ne veut pas prendre contrôle du STIF et qu’il ne nommera pas ses représentants car l’Etat ne veut pas décoincer une rallonge au-delà des 529 millions actuels du budget de fonctionnement du STIF. Courage fuyons, plutôt que de dénoncer le scandale de l’intérieur, il est plus confortable de se laver les mains et d’arriver à une situation de blocage. Pourtant, cela aurait pu être aussi l’occasion de faire quelques réformes comme par exemple proposer de faire évoluer le nombre d’administrateurs pour qu’ils représentent mieux les intérêts des Franciliens. Il y a actuellement 5 représentants pour Paris et ses 2 millions d’habitants et 7, un par département, pour les 9 millions d’habitants de la petite et de la grande couronne. On comprend mieux comment on fait voter un tramway sur les maréchaux et qu’Orbitale ou les différents trams de banlieue à banlieue sont toujours repoussés aux calendes.

On fait aussi remarquer de ci, de là, que le budget de la région parisienne est à lui seul égal à celui de toutes les autres régions additionnées, mais on oublie de signaler que le trafic régional parisien représente plus de 60% de tous les trafics régionaux français ?
En ce jour de pic de pollution en région parisienne, de tels arguments comptables effraient un peu. D’ailleurs la ligne A du RER a encore connu des incidents techniques, problèmes d’infrastructure je crois, ce matin. Mais bien sûr ce n’est pas une priorité, et ce n’est pas très glamour que de parler des problèmes d’aiguillages, de caténaires, de wagons, de retard, de banlieue et de banlieusards. Qui est prêt à s’engager là-dessus ?

Bref tout le monde s’accorde sur le fait qu’il y a une crise, une de plus.
Je ne dirais pas que les franciliens sont pris en otage. Je n’ai jamais aimé galvauder ce mot otage, et l’actualité de ces derniers mois dans toute sa cruauté nous interdirait de le faire. En revanche, je me permettrais de dire, qu’ils soient de droite, gouvernement et pouvoirs publics, ou de gauche, municipalité de Paris, région Ile de France, tous nous utilisent vraiment comme un enjeu d’affrontement au gré des blocages des uns et des reculades des autres. En bref pas pris en otages, mais vraiment pris pour des cons !


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3 réactions à cet article    


  • Nico (---.---.200.171) 21 juin 2005 23:04

    Formidable ! Le « tous pourris » fait certainement avancer les choses...

    Mais vous avez raison sur un point, c’est qu’on ne parle pas assez de cette question. L’enjeu du combat, c’est la bagatelle de 200M€ par an, à laquelle la région Ile de France prétend avoir droit, ce que conteste le gouvernement.

    Au-delà de la bataille de marchands de tapis, la vraie question, que vous abordez d’ailleurs, c’est bien ce qu’on veut faire du réseau ferroviaire francilien.

    Augmenter la qualité du service ne se fait pas avec des mots ou des discours (qui les prend encore au pied de la lettre ?), mais bien avec de l’entretien et des investissements lourd (voies, rames,...).

    La meilleure chose qui puisse arriver à ce dossier, c’est que les franciliens se saisissent réellement de cette question.

    En défendant son bout de gras, Huchon défend aussi une certaine conception des transports en communs, qui ne plait peut être pas à tout le monde, mais justement, discutons-en. Une fois qu’il aura accepté de « prendre » le STIF, Huchon pourra toujours courir pour des subventions supplémentaires. Mais si tout le monde s’en moque, ne venez pas vous plaindre si l’état du réseau empire ou si les impôts régionaux augmentent encore l’année prochaine...


    • Jean-Paul Chapon (---.---.102.252) 22 juin 2005 07:45

      Nico, je n’avais pas l’impression ou l’intention de jouer la carte du « tous pourris » dans cette note, qui reflète surtout ma déception et mon impatience devant l’absence de réponse à un réel problème. Et je serais prêt à ne pas me plaindre et à payer plus pour contribuer à l’amélioration du réseau de transports en commun d’Ile de France que j’utilise tous les jours, et sur de grandes distances. J’aimerais d’ailleurs qu’à côté de la seule amélioration il y ait un développement prioritaire de nouvelles lignes qui correspondent à la réalité de l’agglomération parisienne aujourd’hui.

      Le résultat de ce bras de fer autour du STIF est bien résumé par la conclusion d’un article du Monde de ce jour : « Au 1er juillet, le STIF sera sans pilote. L’Etat n’en assurera plus la présidence et le conseil d’administration sera incomplet. Le directeur général aura en charge le fonctionnement, mais aucune décision ne pourra être prise en matière de modernisation du matériel, de création ou d’extension de ligne, par exemple. »

      Et côté usagers et citoyens, on continuera à compter les incidents techniques, les retards, les kilomètres de bouchons et les pics de pollutions…


      • Nico (---.---.65.28) 23 juin 2005 14:13

        Tout à fait d’accord pour déplorer la tournure de ces événements. Mais n’oublions pas que les moyens d’actions de la région Ile de France sont sur le papier très limités, et si elle décidait de faire un recours juridique, cela prendrait des années.

        Il s’agit d’un rapport de force politicien, et paradoxalement moins gauche - droite que Sarko - Chirac. En effet, Sarko (aussi Président du département des Hauts-de-Seine) avait émis des propositions qui allaient plutôt dans le sens de celle de la région Ile de France. Ces propositions n’ont pas été retenues par le gouvernement Villepin (!)

        Vous avez raison, dans cette histoire, les usagers sont les dindons de la farce, et il serait utile que les citoyens, et notamment les associations d’usagers, soient mieux entendus des médias. Mais renvoyer dos à dos tous les politiques impliqués, c’est un peu court...

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