Taser versus défibrillateur
Alors que la police municipale peut dorénavant utiliser un pistolet à impulsion électrique pour neutraliser un individu, quelle est la part réservée au défibrillateur, à un autre appareil électrique qui sauve directement des vies ?

La dangerosité de ce pistolet est sujette à controverse, mais pourrait, selon une étude d’Amnesty international en 2007, avoir provoqué la mort de 150 personnes à travers le monde. Sur le site officiel de Taser France, le Taser X26 est présenté comme « Le pistolet électronique qui sauve des vies ».
Le prix du Taser se situe dans une fourchette de 1 500 à 2 000 euros, or, ce prix correspond à celui d’un autre appareil électronique qui sauve des vies : le défibrillateur.
Dans le communiqué de presse du projet « Le train du cœur » de l’association RMC-BFM, il est précisé que « chaque année, près de 40 000 personnes meurent d’un arrêt cardiaque extrahospitalier, soit environ 110 par jour (donnée Inserm 2005). Chaque minute qui passe réduit le taux de survie de 10 %. De longues minutes s’écoulent avant que les secours soient prévenus et arrivent sur les lieux. Or, des solutions existent, notamment grâce aux défibrillateurs automatisés ou semi-automatisés externes. Dans 70 % des cas d’arrêt cardiaque, des témoins sont présents et pourraient agir. A Seattle, où l’installation de défibrillateurs est généralisée, le taux de survie est estimé entre 20 et 30 % alors qu’il n’est que de 2 à 3 % en France. Selon l’Inserm, une intervention rapide grâce au massage cardiaque et au défibrillateur pourraient permettre de sauver près de 5 à 10 000 vies supplémentaires chaque année. »
Le décret du 4 mai 2007 autorise l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins. Chacun d’entre nous peut donc sauver une vie grâce aux défibrillateurs automatisés.
Le temps de formation des policiers à l’utilisation du Taser est de 12 heures, ce qui paraît peu pour une arme de 4e catégorie. Un défibrillateur automatisé ne nécessite aucune formation préalable, mais plutôt une information du grand public pour le sensibiliser à ce geste humain de secours envers autrui.
Une question pertinente à poser à votre maire pourrait donc être la suivante : combien de défibrillateurs sont mis à la disposition du public et combien de pistolets à impulsions électriques comptez-vous acheter ? La réponse vous permettra de juger des priorités de votre mairie entre santé publique et sécurité. Cette question peut bien sûr être élargie aux autres entités publiques que sont les départements, les régions et bien sûr l’Etat ainsi qu’à nos parlementaires qui pourraient légiférer sur l’obligation d’équiper les lieux publics de défibrillateurs automatisés.
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