Les intellos soucieux de prendre des pincettes et respectueux du genre humain usent du néologisme « culture mainstream » pour désigner ces produits culturels pas trop mauvais, légèrement stylés, véhiculant un minimum syndical de contenu et message, parlant de l’époque ou alors décorant une période en mal de modes nouvelles. La culture mainstream s’adresse aux classes moyennes. Il faut en effet payer la place de concert, de cinéma, le CD ou le DVD. Néanmoins, tout étant relatif, surtout les goûts et niveaux culturels, rien ne s’oppose à ce qu’on évoque l’envahissement de nos sociétés par une culture de merde vendue aux masses moyennes. Comme le dit Luc Ferry avec plus de finesse philosophique que Claude Guéant, les civilisations ne se valent pas et il est légitime de dire qu’une symphonie de Mozart est supérieure aux tambours africains. Et c’est avec tout autant de finesse que le même Ferry nous rappelle que même au sein d’une civilisation, on trouve des choses subtiles auxquelles on accorde de la valeur et des choses médiocres. En ce sens, la culture contemporaine peut tout à fait être scindé en plusieurs catégories, la merde d’un côté et l’excellence de l’autre. On se souvient des années 1970, quand un comique qui faisait rire à cette époque s’en prenait à la France de Guy Lux. Le schisme était consommé, d’un côté, une France de beauf, de Guy Lux, des Carpentier, des Charlot, des gendarmes de Saint-Tropez et de l’autre, la France de Jacques Chancel, de Foucault, Deleuze, Magma, Pink Floyd… et Guy Bedos !
Mai 1981. Mitterrand parvient au pouvoir. Certes, les gouvernements socialistes n’ont pas forcément œuvré dans le social mais ils ont incarné une certaine exigence pour la culture. Avec quelques avis contrastés si l’on se souvient de la charge de Régis Debray contre un Bernard Pivot qui pourtant, n’était pas le chantre de la culture à la Guy Lux. 1980 a quand même amorcé l’ascension de cette culture médiocre malgré quelques émissions culturelles résistantes. Dans les années 1980, on pouvait voir Cure et Bauhaus à la télé. Dans les années 1970, Best et Rock n’Folk étaient de vraies revues musicales avec des critiques, des belles plumes. Hélas, le goût pour la daube a fini par l’emporter et les mass médias se sont vautrés dans la promotions de produits faciles et bien vendus par une armée de communication. Et puis quelques anecdotes symboliques, des légions d’honneur impensables sous Mitterrand mais pourtant accordée à Johnny et Sylvie sous le règne Chirac et très récemment à Stone et Charden, sans oublier la diva des plateaux télé faisant causer des célébrités sans saveur qui n’ont rien à raconter à part faire leur promo. Avec Daniela Lumbroso promue chevalière de la légion d’honneur, c’est la France de Guy Lux qui est récompensée.
La littérature française était en déclin pendant les années 1990 mais c’est aussi la musique grand public qui a sombré dans les bas fonds de la sous-culture. N’en déplaise aux égalitaristes et autres relativistes, Pascal Obispo, c’est d’un niveau très bas rapporté à Debussy ou à King Crimson. Philippe Delerm, Patrick Fiori, Hélène Ségara, c’est inaudible, sauf quand on a le tympan atrophié. Ne parlons pas des boys bands qui ont sévi dans les années 1990 ou de ces découvertes insipides de la star academy devenues célèbres et sources de profits pour les majors. La chanson française est d’une nullité abyssale. Mais les télés ont les Foucault, Drucker, Lumbroso, Sabatier et Sébastien de service pour offrir la promo à cette culture de merde. C’est l’époque qui veut ça.
Le cinéma n’est pas en reste. S’il y avait la France de Guy Lux, alors on peut parler de la France d’Amélie Poulain, des cht’tis et de Dany Boon, de Frank Dubosc et Jean Dujardin, des intouchables et de camping. Où sont passés les mélomanes, ceux qui savent se délecter d’un concerto de Kodaly ou d’un pirate du Floyd, d’un Fellini ou d’un CD de Opeth. Tous les goûts sont dans la nature mais certains, les plus élevés, sont en voie de disparition si nous ne faisons rien pour les préserver. Les enfants des classes moyennes, de la bourgeoisie et même des ouvriers, se précipitaient pour écouter les Zeppelin et autres grandes figures du rock contemporain dans les années 1970. La culture alternative résiste dans le monde. Pourtant, la France est devenue la fidèle collaboratrice des productions merdiques destinées à faire du fric. Le CSA préserve l’équité des temps de parole des candidats. Et pourquoi pas l’équité d’accès en prime time à tous les genres musicaux. On veut du prog et du métal à 21 heures sur la Deux. Qu’on se préserve des pollutions médiatiques et des animateurs promoteurs de fades célébrités. La civilisation mérite bien un enterrement de cette merde culturelle et je fais le pari que ça vaut pas une messe. Chez les Anglais et les Américains, ce n’est guère mieux qu’en France et en Italie, le rock progressif résiste admirablement dans ce pays miné par le déclin de la bourgeoisie éclairée du Rissorgimento, deux fois décapitée, par le fascisme de Mussolini puis par la bouillie démocratique de la démocratie chrétienne, de la gauche et enfin la bouillie médiatique de Berlusconi.
Prenons garde, la France suit le chemin de la décadence américaine et européenne. Jean-Louis Aubert est pire que Bonjovi. Toutes les minettes de la star ac’ ne valent pas plus qu’une Lady Gaga qui ne vaut rien, produit kitsch d’une Amérique en voie de décomposition. Il n’y a personne à sauver dans le paysage médiatique des célébrités. Il faut tirer la chasse et passer à autre chose. La France de Dubosc et Dujardin a gagné du terrain face à la France de Voltaire et Debussy. Les classes moyennes ont trahi les valeurs de civilisation et se sont endormies sur le fade égoïsme du consumérisme pathétique. Après tout, les classes moyennes ne méritent pas qu’on se soucie de leur sort vu qu’elles n’aspirent qu’à satisfaire des goûts moyens. Elles se sont massifiées. Elles ont tué l’idéal des classes moyennes. Suivant les injonctions des mass merdia.
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Une autre question, avez-vous lu le billet avant de le commenter
Ce billet parle surtout d’une époque. Il est très orienté, avec des opinions tranchées et tranchantes, des clichés exagérés. Juste pour défendre une certaine idée de l’art et de la société.
Brahms n’a pas craché sur la musique populaire. Erik Satie a écrit des chefs d’œuvres avec quelques accords Le jazz, avant d’être encensé, était considéré comme une musique de nègres ( mais c’est vrai que monsieur parle avec hauteur et mépris des tambours africains....
L’art se conjugue avec souplesse, air du temps, ironie, mélange des genres.
Notons que ce billet en est sérieusement dépourvu. Un air de grand inquisiteur séparant le bon grain de l’ivraie, extirpant des aveux de médiocrité à Lady Gaga ligotée sur un lit (ouah le phantasme !)
Il n’y a pas lieu de faire un hit parade, juste de se laisser aller en abandonnant tout critère de valeur, au profit de l’émotion. C’est ce que l’auteur de l’article n’a pas compris. Pour le reste il traite de choses si dissemblables, en de joyeux sophismes et autant d’amalgames, que je renonce à m’épuiser davantage.
Je n’ai jamais craché sur le folkore populaire et d’ailleurs, mes compositeurs préférés se sont inspiré des musiques populaires, Bartok, Janacek, Kodaly, Rosza, Falla, Ravel...
La musique populaire a une âme que n’a pas la musique commerciale de notre époque
Evitez toute référence à Luc Ferry : Ce fâcheux en a indisposé plus d’un
avec ces potins Tunisiens et ses rémunérations factieuses, peu en rapport avec la
philosophie de Diogène, mais complètement en accord avec celle de Bernard Tapie, philosophe des temps modernes
Quand à « The artist »
Notons que ce petit film muet réussit le tour de force de faire parler tous les facheux !
Bon, je reviens encore, mon propos est peut étre excessif, c’est la qualité et le défaut de ces petits billets d’humeur vite torchés vite envoyés, qu’on trouve parfois un peu raides en les relisant. Je partage à vrai dire certaines de vos exaspérations.
Mais le danger est de se couper de toute modernité, en raison d’un avant qui serait mieux, moins vulgaire. Mais n’est ce pas notre jeunesse que nous pleurons....Le rock des années 70 faisait hausser les épaules de la génération d’avant, etc....
En tout cas, sensibiliser les jeunes à une ouverture ne peut se faire en clivant ainsi les choses : Vous vous condamnerez à jamais, passant pour un « has been », engoncé dans son costume, comme ces musiciens classiques projetant malgré la qualité de leur musique, une image bourgeoise et anachronique. Un petit lien de qualité, le boléro de Ravel donné dans une gare, ou : Comment réconcilier tout public avec la musique classique :
Vous dites : "la France est
devenue la fidèle collaboratrice des productions merdiques destinées à
faire du fric. «
Faire du fric ? Oui, mais pas que : le système oligarchique qui est en dernier ressort, et en définitive le maître d’ouvrage de cette production - à la fois comme donneur d’ordre et distributeur de récompenses -, y a toujours vu un excellent moyen de réécrire le monde à son avantage. Hollywood a remplacé dans l’imaginaire collectif (de la fameuse communauté internationale), le génocide des Indiens en une épopée magnifique à la gloires des descendants du Mayflower et de leurs »pères fondateurs« .
On a beaucoup glosé sur »The Artist". Pourtant il y a pire ! A ceux qui en douteraient, je leur suggère de lire cet article paru dans le mondediplo.net :
J’apprécie en général vos articles, mais là vous avez réussi le tour de force de raconter à peu près n’importe quoi dans cet étonnant délire hyper-élitiste doublé d’un profond mépris pour ce qui n’est pas la culture que vous appréciez.
On peut aimer différentes formes de musique, et même surtout le classique, sans apprécier Kodaly. De la même manière, il existe de très nombreuses approches du cinéma, et les goûts que vous hiérarchisez, sont respectables, même si chacun a ses propres critères.
Vous saisissez The Artist pour délivrer ce pamphlet antipopulaire sans vous rendre compte que ce film est, comme Amélie Poulain, avant tout une oeuvre personnelle, la mise en image d’un univers fantasmé ou d’une époque révolue bâtis sur des souvenirs des réalisateurs qui trouvent, avec ces films, l’occasion de mettre sur la pellicule ce qui les a construit dans leur enfance et leur adolescence.
Dans Amélie Poulain, une scène me touche profondément : celle de l’homme qui, grâce à Amélie, retrouve la boîte de gâteau qui contient tous ses petits souvenirs d’enfant. J’ai connu le même genre de joie en retrouvant des années plus tard ma propre boîte de biscuits ornée sur toutes les faces de la libération de Strasbourg par la 2e DB ; il y avait là, entre autres, quelques coureurs cyclistes miniatures, deux ou trois voitures Dinky Toys, quelques billes et calots, des photos de footballeurs du Racing et du Stade de Reims sentant encore le chewing-gum, un ersatz de lampe de poche bricolé pour lire sous les draps, une vieille gomme et deux ou trois petits dessins maladroits...
Jeunet, comme Hazanavicius, ont fait avec ces deux films des oeuvres aux ressorts très intimes, et si le premier a espéré un succès commercial, je n’en suis pas sûr pour le second tant le pari était casse-gueule à l’époque des effets spéciaux et de la 3D.
Je suis sincèrement désolé de vous découvrir cette facette.
Nous avons tous de multiples facettes J’ai joué ici le mécontemporain en forçant le trait Choquer s’avère parfois utile, surtout quand l’époque est terne et que la campagne politique s’avère des plus ennuyeuses, comme du reste le cinéma, la littérature et la chanson J’aime bien la teneur des commentaires, montrant qu’un Pierre Desproges serait censuré à notre époque et qu’un film comme les valseuses serait impossible à produire.
Nous voilà dans l’époque post-décadente, nous entrons dans un Fukushima transcendantal
Ben ouais. Ferré, Gainsbourg et Bashung sont morts. Noir Désir est mort-vivant. « Au suivant », chantait Brel.. Ceci dit, vous étes assez Souchien dans cet article ( souchien de Souchon, hein, pas de méprise...). Souchon, c’est celui qui disait :
« J’aime les regretteurs d’hier Ceux qu’y disent que tout c’qu’on gagne, on l’perd. »
Comme vous, quoi.. PS : écoutez Marcel Kanche. Il est pas encore mort et il est bon.
Or, il se trouve que très souvent, et même exclusivement dans la première enfance, on poursuit les réalités qui nous sont favorables par réaction à des événements qui nous sont imposés.
bref, vous jouez dans la catégorie vieux con qui pense comme dans un bac à sable...
remarquez, c’est pas pire que les harpies qui viennent ici hurler contre Hollande...
en fait, je pense que Dugué ne connaît pas l’ampleur du désastre. Car il a oublié celui-là : et ça, c’est bien plus REPRESENTATIF que ce qu’il a donné comme exemple.
c’est plus qu’attristant : c’est INADMISSIBLE à l’heure où ça passe :
« il est légitime de dire qu’une symphonie de Mozart est supérieure aux tambours africains »
Quelle méconnaissance de la musique... Dommage pour un article qui en tente un tel éloge ! Les modes musicaux occidentaux (12 notes/octave) ne sont pas les seuls qui existent, les compositions dans les autres modes ne sont pas pour autant à jeter même s’ils nous sont plus difficiles à appréhender.
Sinon sur votre remarque du « c’était mieux avant » je pense que c’est surtout que le temps, ce grand éboueur, à fait qu’il ne nous reste aujourd’hui que ceux qui ont réussi son épreuve. Les grands des années 60-70 n’étaient pas forcément seuls sur le devant de la scène à l’époque et, par exemple, les monkees - boys band foireux du moment, faisaient secouer les têtes des mélomanes en ce disant que c’était quand même mieux dans les années 50...
"Tous les goûts sont dans la nature mais certains, les plus élevés, sont
en voie de disparition si nous ne faisons rien pour les préserver."
He bin... vous arrivez encore à passer les portes ? Quand aurons nous
droit au tableau qualificatif des gouts par by God Dugué ? Ceux qui aime
le noir ont un gout plus « élevé » que ceux qui aime le blanc ?
Et puis, à part critiquer, que ce que vous faites vous pour les
préserver vos gouts ? Le jour où ceux qui critique les créations
artistiques des autres de merde arriveront à produire quelque chose qui
intéresse quelqu’un d’autre que leur nombril je leur donnerai un peu de
crédit.
PS : pour le titre, j’aurais plutôt mis « The artists and french stars. Culture de merde pour Élites de merde »... mais c’est vrai que c’est un peu violent comme concept !
La culture de l’auteur se reduit a la France et les USA ,les minettes de la Star ac et Lady Gaga .Pas un mot sur la country music ecoutee par les americains ni la salsa par les latinos americains . L’amerique latine ,l’Asie ,l"afrique et les autres pays d’Europe l’auteur qui se dit philosophe s’en fout. J’imagine qu’un jeune de 20 ans le traiterait de vieux con vivant dans le passe de la France .
Led Zep et Pink Floyd sous Mitterrand ? Ce n’était pas plutôt sous Pompidou ? ...
>> ce ne sont que des noms étrangers, que de l’anglo-saxon ou presque.
C’est quoi l’équivalent en France des beatles, sex pistols, iron maiden, aerosmith, madonna, inxs, ac/dc, guns’n’roses, machine head, dream theater ... L’école Michel Drucker ou Star’Ac ?
Quand tu dis "La littérature française était en déclin pendant les années 1990 mais
c’est aussi la musique grand public qui a sombré dans les bas fonds de
la sous-culture«
Comment quantifies-tu la chose exactement ? Parles-tu du contenu des oeuvres crees pendant les 90’s ? Et si oui, d’ou te vient une telle proposition ? Parles-tu de leur quantite declinante ? ou bien quoi au juste ?
L’acces aux moyens de production s’est enormement »democratise« durant les 15 dernieres annees. Alors bien sur, les gros producteurs essaient de noyer les productions alternatives en appliquant certaines vieilles recettes qui ont fait leur temps, et ce »ad nauseam« . Ca ne marche pas terrible pour ce qui est de la qualite de cette prod dite »mainstream« mais par contre, ca noie en effet le poisson »alternatif« . C’est l’effet »MacDo« .
Une des causes sous-jacentes, c’est qu’on a tendance a tout ramener au profit economico-financier. On en oublie alors de plus en plus que la »culture« , ce n’est pas une question de profit. On fait la confusion entre culture et »produits« dits culturels (sic).
En outre, on peut voir les choses differemment : le canon culturel du moment est justement la recherche de creation de profits economico-financiers. Toute activite est declinee a l’heure actuelle depuis cette obsession devenue dogme societal. Quand on observe toute l’agitation mediatique, on s’apercoit combien les masses que tu qualifies de moyennes se comportent tout a fait en accord avec la tendance culturelle du moment.
Enfin, il parait assez evident que puisque les moyens mediatiques se sont multiplies, la dffusion d’un »etron culturel« n’en sera qu’amplifiee et ca donnera l’impression d’etre constamment arrose de chniasse. J’imagine que notre epoque n’est pas la seule a produire de la »merde". Par contre, les moyens de la diffuser dans les coins etaient plus ou moins inexistants il n’y a pas si longtemps que ca.
Oh la la, mais il faut sortir de la naphtaline, être bien plus curieux que ça ! ...ne surtout pas s’arrêter à Franck Dubosc, Dany Boon, Patrick Fiori ou Hélène Ségara... évidemment, à ce titre là, il n’y a plus qu’à s’enfermer chez soi en pleine crise de dégoût...
Pour ma part, je n’ai pas assez de temps pour lire, écouter de la musique, voir des films... et je découvre sans arrêt des choses qui me plaisent !
Cet article absolument minable est vraiment le summum du mépris de ces intellectuels de salons pour le « peuple », cette classe moyenne forcément beauf qui n’a pas le bon goût de savoir apprécier Kandinsky, Michel Butor ou Schönberg.
Monsieur Dugué, comme Rousseau et Voltaire, pense sans doute qu’il est du devoir de l’Intellectuel d’éduquer, si ce n’est rééduquer, cette masse d’ignorants guidés par leurs appétits primaires.
Monsieur Dugué estime sans doute qu’il a le privilège de savoir ce qui est vraiment bon, beau et juste, et, succombant à ce lourd fardeau du philosophe blanc, la mission d’éclairer le genre humain, et en premier lieu de civiliser ces primitifs d’Afrique et d’ailleurs qui n’ont pas la chance comme lui de savoir préférer Ummagumma aux tambours de la brousse.
Monsieur Dugué se pense sans doute spirituel dans cette petite saillie qu’il veut nous présenter comme une audacieuse provocation, mais qui n’est que le dégueulis puant de ce qui lui tient lieu de cerveau.
Sur le thème « c’était mieux avant », Monsieur Dugué devrait aussi voir ou revoir Minuit à Paris de Woody Allen (à moins qu’il ne trouve ce réalisateur trop mainstream pour lui).
....
Je suis assez effaré de voir que cet article est majoritairement plussé. Je comprends pourquoi j’ai arrêté de participer à Agoravox depuis déjà un petit bout de temps. Amusez-vous bien entre vous, Oh Chantres des Élégances, je retourne à ma culture de merde.
Les gouts.....Les couleurs.......Moi l’art comptant pour rien me laisse de marbre,mais je vomis pas à chaque foi que j’en voie.Pour la musique populaire,ecoutez par exemple ce que fait Miles Davis sur« Someday my prince will come »,la musique de Blanche Neige(que tous ceux qui ont eu une fille connaissent,tu va la passer combien de fois la video ?).Un jour, mon prince viendra............Une bonne mélodie,une grille harmonique sympa qu’on peut enrichir,un bon musicien......et ça fait un standard de jazz.Il y a toujours de bonnes melodies,de bonnes grilles,c’est le talent et l’intention du musicien qui comptent.Aller 1,,,2,,,1234 !
" Le cinéma n’est pas en reste. S’il y avait la France de Guy
Lux, alors on peut parler de la France d’Amélie Poulain, des cht’tis et
de Dany Boon, de Frank Dubosc et Jean Dujardin, des intouchables et de
camping. Où sont passés les mélomanes, ceux qui savent se délecter d’un
concerto de Kodaly ou d’un pirate du Floyd, d’un Fellini ou d’un CD de
Opeth "
Comparer le cinéma et la musique, revient à dire que les carottes sont supérieures aux patates !
A propos, puisqu’on parle de cinéma, je signale à ceux qui ne l’auraient pas encore vu, que repasse ce soir (j’espère en VO !) à 20h35 sur France 3 : « Le pianiste » de Polanski, chef d’oeuvre selon moi (et Palme d’or au festival de Cannes de 2003).
Un article comme je les aime, qui rebrousse les poils de tout le monde, et ne dit finalement que ce que chacun ressent mais n’ose avouer, pas forcément parce que cela est vrai, mais ce n’est pas exclu, mais parce que l’on vieillit et qu’il est de plus en plus difficile de s’enthousiasmer pour une idée, une chanson, un film. Mais parfois il y a un miracle, et il ne faut surtout le rater.
Les gens au contraire n’ont jamais eu des goûts aussi divers, ou de niche, regretter les années 70-90 ça n’a rien à voir avec la qualité de ce qu’il se produit aujourd’hui. Les effets de masse, renforcé par une diffusion mondiale, n’ont rien à voir avec ce que les gens apprécient dans le détail. Des tas de types de médias sont devenus au contraire riche et pointus, comme la bande dessinée ou certains styles musicaux.
Jeter des mots dans le silence assourdissant de la toile.
J’ai embrassé la première fille dont j’étais amoureux sur « How deep is your love » des Bee Gees. Brusquement, j’étais en sueur et je bégayais, elle était tellement belle... Bien sûr, mon chanteur préféré, c’est Bashung, droit et intègre jusqu’au bout...je tuerai la pianiste...un duo magnifique avec Arno dans le film de Benchetrit. Et pourtant, chaque fois que je réentends ce slow des seventies dans ma voiture à la radio, j’ai une image précise qui revient et me procure une sensation douce et agréable. Et je ne suis pas vraiment classe moyenne, je ne suis même pas classe du tout...
Cette théorisation de la culture est d’un goût douteux, monsieur. Surtout quand il s’agit, par un petit détour anodin, d’affirmer la supériorité de la race blanche. Mozart aurait bien ri en vous lisant : du tam-tam, il en a mis plein sa musique !!! Vous n’avez jamais été en Afrique, vous ne connaissez pas la transe. C’est une musique très très puissante...pour celui qui est enclin à se laisser emporter par elle. Et des musiques comme cela, il y en a sur chaque continent. Chacune avec sa subtilité et représentative de l’âme des peuples qui la produisent. Rappelez-moi, les blancs, ce sont bien ceux qui ont inventé le christianisme, le nazisme et le stalinisme ? La France, c’est bien le pays où le chef n’a même pas besoin d’être élu par la moitié des français pour être le chef ? (la moitié des votants étant largement inférieure à la moitié des français) ...et puis qui veut donner des leçons de démocratie aux autres...
Je vous donne raison sur un point : la littérature française n’est plus ce qu’elle était. Il n’y a pas en France aujourd’hui l’équivalent d’un Murakami, d’un Baricco ou même d’un Bret Easton Ellis. De plus, ceux qu’on appellent « les pays émergents » émergent culturellement aussi et il va falloir leur faire de la place.
Plus sérieusement : il suffit de distinguer l’abrutissement du plaisir. Et on peut s’abrutir avec de la musique classique ou prendre son pied sur Dalida. Tout est relatif.
Mais je changerai d’opinion la semaine prochaine, promis !
The artist, le film le plus nul de l’histoire du cinéma après le grand bleu et indépendance day, quand je pense que j’ai vu les trois, je dois être un peu maso quelque part.
Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous, merci l’auteur pour ce coup de gueule.
Choisir « The Artist » pour en faire un article sur la dénonciation de la société du spectacle est quelque peu grotesque... et opportuniste. On hurle avec la meute. Vous auriez pris un film de Steven Seagal là j’aurais compris... Dans les années 80, tout le monde n’était pas fan de The Cure et pouvaient même les considérer comme une régression musicale... Tout ceci n’est qu’une question de goût, qui est relatif par définition. A quoi bon vouloir imposer le sien comme référence ?
Par moments j’approuve votre article mais à d’autres... Laissez moi vous raconter une anecdote. Mon meilleur ami m’a initié à la musique (classique, rock et jazz) et même au cinéma.
Un jour nous sommes allés voir une soirée jazz à Chateauvallon à Toulon. Il y avait au programme Monty Alexander en première partie (du jazz très « classique ») et Dexter Gordon (héros d’Autour de Minuit de Bertrand tavernier) en seconde partie. Ce dernier délivrait un jazz nettement plus contemporain et aventureux. Dans la rangée de fauteuil derrière nous il y avait des membres d’une asso de jazz très « old school » venu pour Monty Alexander. Pendant le concert de ce dernier, les vieux birbes étaient aux anges. Quant vint le tour de Dexter Gordon, ils se levèrent comme un seul homme au bout de 30 secondes de concert, pestant et râlant, arguant que comme il y avait une basse électrique « ce n’était pas du jazz ». Mon pote écumait de rage en les traitant de vieux cons réacs. Quelques temps plus tard nous sommes allés voir un concert d’un groupe de rock (je ne me souviens plus qui c’était, j’en ai vu tellement à l’époque). En sortant du concert, mon ami eût cette phrase acerbe qui m’est restée gravée à jamais : c’est pas du rock, il y a des « synthés ». Depuis ma plus grande frayeur est de devenir comme eux. Ou comme vous...
De nos jours nous avons une chance incroyable, nous avons Internet. Cherchez et vous trouverez des choses que vous ne verrez jamais dans les médias mainstream, pour vous paraphraser.
Un jour, quand j’aurais moins la flemme et un peu plus de courage, j’écrirais un article sur la scène des démomakers, une nouvelle forme d’expression artistique mélant musiciens, graphistes et programmeurs. Cette scène existe depuis les années 90 et pourtant on en entend jamais parler nulle part ! Jamais. Ce ne sont pas de simples vidéos clips, ce sont des programmes qui tiennent parfois en 4 kb ! La plupart du temps ils se retrouvent dans des compétitions artistiques (demoparty) où ils créent en un temps limités leurs oeuvres.
Ces artistes ont littéralement été pillés et pourtant personne ne les connait.
Charles de Tocqueville(1805-1859),historien et visionnaire dénonçait déjà les effets pervers de la démocratie(liberté,égalité et tout le tralala...) en évoquant entre autres conséquences le conditionnement et l’appauvrissement culturel des masses.Plus que jamais d’actualité.Si certains apprécient Lady Gaga ou Jean Dujardin comme artistes incontournables sans se sentir conditionnés...« libre » (!) à eux.Le billet de Bernard Dugué est volontairement taillé à la machette,c’est un coup de gueule sans polissage.De temps en temps il peut être bon de remuer la merde déjà existante avec un bâton et de se la balancer à la gueule. Ca réveille ...