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Todd ou la tentation de la Prophétie

A propos de « Après la démocatie » de E.Todd,éditions Gallimard 2008

Emmanuel Todd, avant tout démographe, mais aussi historien, sociologue reprend ici le goût déjà ancien de la prédiction. Dans « la chute finale » de 1976 il s’était déjà essayé à nous convaincre de l’écroulement de l’URSS avec quelque succès. Quelque temps plus tard, lors d’une conférence donnée à Nantes en 2005, il nous assurait de l’échec probable de l’euro et du retour des monnaies nationales dans le cadre européen. Pourquoi s’arrêter là ? « après l’empire » promettait la décomposition imminente de l’empire américain. Aujourd’hui Todd est encore dans l’après... « Après la démocratie » son dernier opus décrit l’aporie politique qui nous attend. Les prophètes ne sont jamais très loin du pouvoir. Les prêtres, les pythies ont toujours désiré vouloir souffler dans les oreilles des princes les destins funestes que secrètement les dieux nous réservent. On pourrait ici évoquer le syndrome Alain Minc...
 
La tentation du notable
 
Les occultes"think tanks" ne sont pas très loin. À l’aube de son crépuscule, Todd est déjà dans celui qui a été. Il ne cesse de rappeler ses titres universitaires, ses relations de pouvoir, sa fréquentation des grands, il multiplie les hommages à ses maîtres aussi bien universitaires que politiques. Conseiller de Chirac mais aussi du PS, bref de ceux qui voulaient bien tendre une oreille distraite. Mais voilà ! Il n’a pas été écouté. Amertume de celui qui aurait tant aimé être une éminence grise. Quel dommage ! Cela gâche le propos. Pourquoi ne pas rester hic et nunc seulement un homme libre qui a le courage de la vérité comme dirait Michel Foucault...
 
Et après...
 
D’emblée « après la démocratie » semble répondre à Alain BADIOU. Critiquer Sarkozy ne sert à rien. Sarkozy n’est qu’un symptôme : il révèle le mal, mais est aussi et surtout un miroir du peuple tout entier. Il n’y a donc pas de contradiction, d’erreur de casting. Il y a cohérence absolue entre le prince et ceux qui l’ ont élu. Cela nous mène tout droit à la fin de la démocratie par synergie entre le peuple et ses gouvernants. Pas d’issue. Le coup de force est séduisant. Il suffit alors de reprendre point par point les traits dominants du prince pour rendre compte de l’histoire des mentalités.
 
L’incohérence de la pensée.
 
Sarkozy se caractérise d’abord par l’incohérence de la pensée, autrement dit le vide idéologique et religieux. Cela peut paraître paradoxal mais Todd et beaucoup de sociologues nous démontrent(chiffres à l’appui) la baisse continue de la pratique religieuse, de l’impact de l’église sur les structures mentales et culturelles. Les dernières déclarations du pape montrent à quel point l’église est dans le désarroi et capable de s’autodétruire... Le philosophe Ciszeck, proche de BADIOU, dans un ouvrage récent, montrait l’intérêt, pour la survie de la démocratie de la conservation de l’héritage chrétien pour l’Occident. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, nous ne sommes pas dans le contexte de la fameuse « guerre des civilisations » cependant cela a pour effet de conduire à l’islamophobie.
 
La médiocrité intellectuelle.
 
Bien entendu ceci appelle cela. La médiocrité intellectuelle est un miroir de la stagnation éducative. Ici on touche davantage à la démographie. La démocratisation de l’école a entraîné sa massification. Les deux termes sont loin d’être synonymes. Le vide éducatif a entraîné un pessimisme culturel et une radicalisation dans les extrêmes politiques. Or soyons clairs : la démocratie est essentiellement liée à l’alphabétisation. L’histoire montre que les révolutions politiques d’émancipation sont toujours liées à des phases de progression de l’éducation populaire. Aujourd’hui, Narcisse, l’homme nouveau constate avant d’expliquer...
 
Le plus menaçant pour l’avenir de la démocratie reste dans la béance de la fracture ainsi légitimée,produite : la dissociation entre éducation et richesse. pourquoi les élèves travailleraient-ils, s’interesseraient-ils à l’école ? l’exemple vient de haut : Le président fut un élève médiocre, un étudiant intermittent, il ne lit pas...Il a tout:belles femmes, argent, pouvoir, riches amis, luxe. Toujours le miroir, le reflet...
Ou sont les élites lettrées, les présidents auteurs d’anthologies, de poésies, agrégés, posant devant des bibliothèques, qui au moins portaient en eux une sorte de conscience catholique progressiste, des projets d’état "social"...On les regretterait presque : on leur doit 68 !
 
Cette fracture crée de plus une nouvelle classe d’exclus, celle des hauts diplômés,qui poussent à la radicalisation politique, qui ne retrouvent pas leur dû dans la démocratie...
 
L’agressivité.
 
L’agressivité méprisante, cynique, semble aller de soi comme marqueur social du pouvoir contemporain. Elle fait d’évidence partie de la panoplie tape-à-l’oeil de la réussite marchande. Une attitude communément répandue chez le petit vendeur de voiture qui se lève tôt. Nous l’avons tous rencontré, au volant de sa voiture de concession, en chemise blanche, la montre bien apparente et klaxonnant de son importance le petit peuple de feigninants,pigeons en puissance.
 
En politique elle n’a pas lieu d’être. Au contraire, la figure du politique classique est celle du sage, calme, pondéré, une figure du père et non une image d’ado prêt à tout casser. Mais voilà sarko confond tout : l’État et l’entreprise, le vendeur et le haut fonctionnaire... Cependant qu’on ne s’y trompe pas : cette attitude l’a porté au pouvoir. De plus sa vertu est d’exclure, de fabriquer autant de boucs émissaires que l’on voudra : exclusion « du non citoyen » l’inutile, les jeunes, les vieux, les intellos, les artistes, les Arabes et autres métèques... au gré des situations. La liste serait longue.
 
Selon notre guide suprême seule la France qui travaille et se lève tôt pourrait prétendre au rang de citoyen. Pourquoi ne pas exclure ces improductifs du droit de vote, du suffrage universel ?de la démocratie ? nous voilà replongé dans le temps où seuls les citoyens dits actifs(rentiers) était propriétaires du droit de voter, excluant ainsi les citoyens passifs(ce qui ne produisent aucune richesse). Bref le suffrage censitaire... C’est l’état de guerre de tous contre tous, bien incorporé par nos concitoyens, convertis à l’individualisme ultra libéral par nécessité de survie. Celui qui a dit que les grèves étaient invisibles dans ce pays, l’a rêvé...Il l’a fait. Malgré manifestations, mobilisations, le peuple ne sera plus jamais écouté, ni consulté.
 
L’amour de l’argent.
 
Nous voilà au coeur du réacteur. Le président a beaucoup de mal à légiférer afin de limiter les parachutes dorés... C’est une impossibilité quasi psychique, un point aveugle inconscient. Une limite absolue Il ne peut pas. Ce serait se mutiler... Se castrer. Il aime l’argent. Nous sommes au siècle de l’avidité, Sarkozy en est l’icône. C’est en fait la réintroduction de l’économie comme mentalité et comme seule finalité. Participer au grand oeuvre : porter le libre-échange jusqu’au ciel, accompagner le grand frère américain dans sa mission impérialiste mystique malgré l’incapacité des élites à affronter les problèmes qu’il pose. Un vrai gamin perdu dans une histoire trop grande pour lui, d’ailleurs il n’a aucune connaissance historique. À l’image de nos contemporains, il ignore tout des enjeux de la guerre froide,de ce qu’a pu représenter la chute du mur de Berlin comme ouverture pour un libéralisme sans limites...Comme trou de souris par lequel s’est engouffrée la mondialisation, la financiarisation...La route s’arrête là pour une grande partie du monde le moins riche. Là aussi exclusion agressive...
 
Revenons à l’argent : baisse des revenus du plus grand nombre et enrichissement continu des 1 % les plus riches. Les risques sont clairs pour la démocratie. Contraction de l’état social, ploutocratie, népotisme, oligarchies...Personne ne sait plus ce qu’est le le partage (antique héritage d’un capitalisme social disparu) de la richesse nationale par ceux qu’il l’ont produite directement où indirectement.
En effet, l’argent semble à tous le résultat et la mesure de la valeur de chacun. Bonne chance !
 
 
L’instabilité affective et familiale.
 
C’est là toute l’originalité de l’approche de Todd. C’est un démographe, un sociologue (en France, rappelons que la démographie fut expurgée des manuels scolaires jusqu’à la terminale). Il reprend ici une approche qui a traversé toute son oeuvre : l’analyse et l’évolution des structures familiales produites et productrices de l’économique, du sociétal. De ces dérives anthropologiques dépendent la survie de la démocratie. Dans ce socle anthropologique il distingue des modèles dont l’un est « égalitaire » et l’autre plutôt « autoritaire ». Leur évolution tant historique que géographique rend compte des mutations des mentalités politiques. du modèle égalitaire peut naître le concept de "lutte des classes" alors que le modèle autoritaire engendre « l’autre » comme principale menace. On voit donc ici l’enjeu : d’un côté idéal démocratique et collectif, de l’autre,éthnicisation rapports sociaux et individualisme. Là aussi bel effet de miroir ! Notre chef est avide de femmes. Comme tout chef de horde primitive, il pratique volontiers le rapt. Il décompose, répudie, recompose... Posséder des femmes s’est encore le pouvoir, modèle anthropologique autoritaire celui-là. L’accumulation de femmes, le harem, c’est aussi celle de l’argent, de la puissance au sens premier, virile... Peut-on lui en vouloir de dire naïvement’ il est lui-même à l’image de n’importe quelle famille française moderne, recomposée et décomposée au gré de l’empire des sens....
 
Pour finir...
 
On est à la foire. C’est le palais des glaces et ses labyrinthes de miroirs.. Nous tournons en rond, trompés éternellement par ces multiples reflets. Narcisse se noie, alors,dans une ultime pulsion, il crée lui- même une image qu’il pense unique. Mais le danger de se perdre est bien là. Nous errons dans ces lumières diffractées, angoissés, tout en faisant les matamores, de ne pas trouver la sortie... "C’est comment qu’on freine ?" chantait Bashung.

Une société de groupes(?), de classes(?) qui vivent parallèlement les uns aux autres, des strates étanches, aveugles, qui ignorent tout de ce que peut être un sens commun. Des élites cultivées pauvres, exclues du pouvoir comme de la richesse. Probablement la nouvelle classe montante d’opposition. De nouveaux analphabètes se réfugiant dans des solutions de plus en plus radicales de droite ou de gauche, qui, on le sait, n’ont jamais trouvé l’ombre du début d’une solution, enfermés dans la protestation. Des élites dont la seule richesse et d’être riche en soi et pour soi uniquement. Comment ne pas être tenté par la prophétie : la démocratie risque de disparaître au profit d’une oligarchie au service et 1 % les plus riches. La masse des plus faibles revenus, sans cesse paupérisée, considérée comme un coût, vit sa condition comme un martyr qui la grandit à ses propres yeux:c’est son"cheval d’orgueil", une fatalité qui signe son humanité. Une vision religieuse, stérilisante, de la classe porteuse de toutes les révolutions. Nous sommes revenus dans "un avant" de la conscience politique. L’histoire est courbe, n’est-ce pas ?.
 

www.cromwellbar.blogspot.com


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6 réactions à cet article    


  • Walden Walden 23 juillet 2009 12:57

    Telle que vous la transcrivez, l’analyse d’E. Todd apparaît dans l’ensemble très pertinente, notamment sur les éléments mis en avant pour souligner à quel point le Président, dans son acitoyenneté, son individualisme foncier, son avidité, son attitude prédatrice, sa médiocrité intellectuelle, son agresssivité, son instabilité, etc. est effectivement assez représentatif, dans ses travers, sinon « du peuple tout entier », du moins d’une grande part de l’électorat - et sans doute à ce titre pas seulement celui-qui l’a élu...

    Cependant, il ne faut pas se leurrer : l’incohérence du discours, bien souvent caricatural et réducteur, ne révèle pas nécessairement l’incohérence de la pensée. Cette réthorique populiste, volontiers irrationnelle, semble plutôt destinée à masquer par le mensonge, l’ellipse, le raccourci, un projet idéologique bien établi, mais affiché le moins possible : celui de l’action politique dirigée uniquement dans l’intérêt d’une caste privilégiée, cette oligarchie dont il est tout de même question ci-dessus.

    En revanche, il semble difficile d’adhérer, telle que vous présentez la chose, à cette distinction entre modèle égalitaire et modèle autoritaire (M. Todd serait-il devenu crypto-marxiste ? sourire) : car on sait bien que la notion de lutte des classes est intrinsèquement liée, dans son concept, à l’ambition de prise de pouvoir par la force pour instaurer un régime autoritaire (d’ailleurs explicitement désigné comme « dictature »), qui deviendra dans les faits totalitaire.

    Or dès l’origine de la gauche socialiste, le modèle égalitaire s’oppose traditionnellement au modèle libertaire, en incluant lui aussi la notion de « l’autre à détruire » dans l’idéologie de lutte des classes. Et d’autre part, à droite, historiquement, le modèle autoritaire s’oppose au modèle libéral (abusivement amalgamé au néo-libéralisme, lequel ne s’intéresse en fait qu’aux intérêts du marché, aux détriment des libertés individuelles).

    Certes, on peut constater un net déclin de la culture politique, de la notion de bien public, tout cela étant certainement favorisé par une éducation peu référencée moralement, déresponsabilisante, voire infantilisante, phagocitée par une formation des esprits à la consommation comme vecteur essentiel de développement.

    Pour autant, peut-on annoncer comme fatale la mort de la conscience politique, puis la fin de la démocratie (auxquelles certainement travaillent sans défaillir les possédants que sont ces oligarques ? Rien n’est moins sûr, car même si l’opposition, dans sa majorité, se construit désormais dans la protestation, par ailleurs, des penseurs autonomes ne cessent de réfléchir et proposer des alternatives possibles ; et par ailleurs, une part du peuple qui n’est plus captif de l’artifice du jeu politique en s’abstenant, n’est pas nécessairemen le plus politiquement inconscient, ni le plus passif hors du champ politicien (préférant s’investir dans des actions plus concrètes), mais demeurant dans l’attentisme d’un véritable renouveau des idées. Ce n’est peut-être qu’une version très corrompue de la démocratie qui voit sa mort prochaine...

    Enfin quand vous dites : « Les dernières déclarations du pape montrent à quel point l’Eglise est dans le désarroi et capable de s’autodétruire », lesquelles ? Car concernant la dernière encyclique « Caritas in veritate », c’est justement tout l’inverse...


    • plancherDesVaches 24 juillet 2009 10:27

      Walden, je me permets de mettre un lien sur une interview de Mr Todd.
      http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20090723trib000402990/le -protectionnisme-ou-le-chaos.html
      « Ce dernier estime notamment qu’une Europe protégée, relançant la demande par les salaires, permettrait de renouer avec un cycle d’innovation. »

      de façon à ce que plus de lecteurs voient par eux-mêmes.
      « Regardez les pubs à la télévision, c’est le financement des obsèques, les problèmes d’érection et le cholestérol ! Les publicités en disent davantage sur nous que les sciences sociales. »....
      Au combien vrai.....

      A l’auteur.
      Je n’aurais pas mélé Todd et Sarko dans le même article.
      Même pour illuster. Un président ne fait pas un peuple. Surtout quand le peuple s’est fait manipuler.


    • Cug Cug 23 juillet 2009 13:38

      Je trouve les livres de Todd très intéressants et pertinents.
      Et contrairement à Minc il ne travaille pas pour l’oligarchie financière.


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 23 juillet 2009 13:55

        J’ai lu l’ouvrage aussi, et le narcissicme que décrit Todd des nouvelles « élites universitaires de masse » semblait pour le moins s’appliquer à lui-même : le côté auto-complaisant du bouquin (moi Emmanuel Todd, qui a approché les chefs d’Etat mais qui n’a pas été écouté et qui vient faire la leçon, etc...) était un peu gonflant. Passons.

        Sarkozy symptôme plutôt qu’erreur de casting, évidemment, il n’y a qu’à voir quel est le discours dominant les revendications « d’opposition » : « on voudrait des sous ! » comme l’a bien vu Patrick Sébastien.

        Cependant, son analyse du système éducatif, de la « stagnation culturelle », et de « la fausse idéologie nationale républicaine » me semble critiquable :
        il semble appeler de ses voeux « une extension à l’ensemble de la population de l’éducation supérieure » (p 80) afin de retrouver une homogénéité culturelle. « Qui, au Moyen-âge, aurait pu concevoir un monde globalement alphabétisé ? »
        Cependant, il indique lui-même qui si la population a appris à lire, ce n’était pas à cause des lois Ferry ou Guizot, mais bien parce que lire était utile (p 73).
        Or, en quoi un enseignement supérieur de masse, qui rallonge d’autant l’entrée dans la vie active et l’autonomie des jeunes, serait-il utile ?
        Selon lui, et probablement a-t-il raison, si les émeutiers de novembre 2005 ont détruit des écoles, c’est parce que le chômage de masse, les bas salaires à la sortie, et la compétition scolaire renforcée leur font considérer le collège et le lycéee comme des escroqueries (p 109).

        On pourrait poursuivre le raisonnement que l’auteur ne développe guère :
        si l’enseignement paraît si répressif, n’est-ce pas justement parce que l’idéal d’un enseignement supérieur pour tous est inculqué aux élèves, ce qui produit frustrations et mal-être lorsque les résultats ne sont pas là ? N’est-ce pas justement cet égalitarisme qui engendre une telle haine ?
        Quant à la rareté des débouchés, qui touche également les éduqués supérieurs (et ça Todd n’en parle pas autrement qu’implicitement lorsqu’il évoque la « plèbe universitaire », et la « compétition scolaire » p 83 ), n’est-ce pas la preuve que, pour l’heure, un enseignement supérieur étendu à tous n’a pas « d’utilité » ?
        Lorsqu’il parle du Moyen-âge qui était incapable de penser un monde alphabétisé, cela indique implicitement que l’horizon de l’enseignement supérieur pour tous est un moyen terme, voire un (très) long terme. En attendant, on fait quoi ?

        Quant à la fausse idéologie nationale républicaine, se démonstration c’est que Sarkozy est à la fois ultra libéral et républicain. Méfions-nous des démonstrations basées sur le comportement de Sarkozy, que Todd définit justement comme sans idéologie. Si le national-républicanisme professe que « tout était mieux avant( p47) » (ce qui n’est d’ailleurs pas dit par beaucoup de ces « nationaux républicains »), cela n’entraîne aucune disqualification : on ne crée rien ex-nihilo, et beaucoup d’idéologies ont trouvé leur inspiration dans le passé sans tomber dans le passéisme comme il fait semblant de le croire.


        • finael finael 23 juillet 2009 15:50

          J’ai lu le bouquin, je ne l’ai pas trouvé intéressant. E. Todd s’y prend la grosse tête et dérive rapidement de remarques parfois très justes vers des « raisonnements » sans grand intérêt.

          Il est d’ailleurs très loin de posséder la culture qu’il revendique. J’ai croisé le bonhomme,, une fois, bien avant qu’il ne soit connu chez sa mère (une très grande dame au demeurant), il ne m’a pas vraiment impressionné.


          • paul 24 juillet 2009 08:28

            Les domaines de compétences de Todd en font l’un des rares intellectuels qui s’oppose frontalement à sarkozy, avec des mots très durs et réalistes pour définir la dangerosité du personnage : il ne prend pas de gants ,et replace les choses dans un contexte historique .

            De ce point de vue, je ne vois pas pourquoi l’auteur de l’article le situe « à l’aube de son crépuscule » .Dans une Opposition décomposée, sa voix est au contraire indispensable.

            Pour dépasser le simple antisarkozisme, il serait intéressant d’étudier comment, du point de
            vue sociologique, « le pire est advenu » avec l’élection de sarko .Ce n’est plus la rituelle alternance droite/gauche des précédentes élections, mais l’affaissement de nos valeurs républicaines.

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